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Borloo, Marc Le Fur et les amis du cochon

Ben mon cochon ! Toute la farce du Grenelle de l’Environnement, toute la rouerie de Jean-Louis Borloo se résument dans l’historiette qui suit. Officiellement, on le sait, Borloo est un écologiste convaincu, qui a engagé la France sur la voie d’une « révolution », d’un « New Deal » qui mettrait enfin au premier plan les intérêts de la planète. On appelle cela de la communication. Borloo est un as. Cela, au moins cela, nul ne peut le discuter sérieusement. Apparemment, les portes de Matignon lui seraient refermées sur les doigts. Ouille ! Mais je vous reparlerai d’une hypothèse qui cadre fort bien avec les personnalités connues de notre président adoré et de notre si bon ministre de l’Écologie. Elle porte, comme c’est étrange, sur l’élection présidentielle de 2012. En attendant, méfiez-vous des faux-semblants, et surtout de ceux qui parlent d’une grande colère et d’un vif dépit de Borloo. Cela pourrait fort bien relever d’une nouvelle mise en scène. Encore une fois, j’y reviendrai.

Mais ce dont je veux vous entretenir est seulement drôle. Irrésistible. Hier au soir, mardi 9 novembre 2010, Borloo a reçu une poignée d’amis politiques. Ceux des centristes et des « radicaux » qui, pourtant membres de l’UMP, jouent la carte Borloo. Il leur a raconté je ne sais quoi sur l’avenir glorieux à lui promis, et donc à eux. Le grand fun est ailleurs. Dans ce quarteron des favoris, un certain Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor. Surnommé le « député du cochon », Le Fur est membre du « Club des amis du cochon » à l’Assemblée nationale, où il se bat comme un beau diable pour que vive une certaine Bretagne. Il a donné en janvier 2007 un entretien retentissant au magazine hélas méconnu Porc magazine, dans lequel il déclare : « Les producteurs de porc sont de véritables chevaux de course entravés dans leur envie d’entreprendre et leur volonté d’être compétitifs ».

Au début de l’été 2010, Le Fur a placé un amendement dans la Loi de modernisation agricole, pour relever le seuil des porcheries industrielles nécessitant des études d’impact de 450 porcs à 2 000. Peut-on être plus aimable avec l’agriculture industrielle ? Et peut-on être plus proche de l’écologiste Jean-Louis Borloo ? Allez, passez muscade.

« J’suis cocu, mais content », air connu (le triste Grenelle)

Je ne sais plus si je dois les plaindre ou les vomir. Peut-on faire les deux ? En ce cas, je prends. Les pauvres marionnettes écologistes du Grenelle de l’Environnement pendent encore par leurs ficelles, mais cette fois dans le vide. Dernier camouflet en date : Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture industrielle. Ce triste sire, qui s’est vendu pour une bouchée de pain aux pesticides à Sarkozy, après avoir servi Villepin, vient tout simplement d’énoncer une vérité élémentaire, et c’est que l’écologie peut aller se faire foutre.

Je cite une dépêche de l’AFP : « Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire souhaite « une pause en matière de règles environnementales », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Ouest-France daté de lundi. « Nous devons adapter un certain nombre d’objectifs qui ne sont plus atteignables », a affirmé Bruno Le Maire, interrogé sur la capacité de l’agriculture à tenir les objectifs du Grenelle de l’environnement, qui prévoit notamment un renforcement de l’encadrement des produits phytosanitaires. Le ministre demande « une pause en matière de règles environnementales pour laisser le temps aux paysans français de mettre en place ce qui a déjà été décidé, plutôt que de rajouter toujours plus de règles qu’ils n’arriveront pas à suivre dans l’état actuel ». « L’agriculture française est en convalescence. Ne freinons pas son redémarrage », a expliqué M. Le Maire ».

Je suis navré de devoir l’écrire, mais mon ami François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), a pour l’occasion publié un bien triste communiqué, dont j’extrais ces lignes : « Nous exigeons de M. le ministre une re?affirmation forte des objectifs pris dans le cadre du Grenelle, il en va de la cre?dibilite? de la France en matie?re d’agriculture et d’environnement. Nous attendons aussi de M.Borloo, Ministre de l’Ecologie ainsi que de la Secre?taire d’Etat a? l’e?cologie, Mme Jouanno, une telle re?affirmation ». C’est pathétique. Je dois rappeler que l’objectif dérisoire consenti par nos maîtres au Grenelle était celui-ci : une re?duction de 50% des pesticides a? l’horizon 2018, à la condition expresse que d’autres solutions existent. Et sinon, balle-peau. Mais même cet objectif grotesque – les pesticides sont-ils, oui ou non, un poison massif pour tous les organismes vivants ? – était de trop pour les marchands de mort.

Donc, Le Maire s’est couché, ce qu’il adore faire. Évidemment, il l’a fait sur ordre. De Sarkozy, qui prépare 2012 et cajole en conséquence les « publics spécifiques » chers à Chantal Jouanno (ici, un film comique). Les écologistes officiels sont donc cocus, et ridicules. Je me permets de dire que je déteste en fait le mot de cocu, mais il me paraît s’imposer dans ce climat loufoque digne des pièces de Feydeau. Les portes claquent, les médailles – la Légion d’honneur est partout -, s’envolent, les ministresses s’éventent, les placards sont pleins de surprises, et pas seulement d’amants cachés. Même le WWF, artisan clé des si glorieux « Accords du Grenelle de l’Environnement », fronce les sourcils. Ah ça, nous aurait-on menés en bateau ? Eh non, grands chefs écologistes, c’est vous qui avez mené la société en balade, avant de l’abandonner au fond des bois.

Le WWF, j’y reviens, est exemplaire (lire ici). Serge Orru, le directeur, et Isabelle Autissier, la présidente, font les gros yeux. Le premier : « Si l’objectif d’une réduction de 50% des pesticides d’ici 2018 était remis en cause, ce serait proprement irresponsable : il en va de la santé de dizaine de milliers d’agriculteurs. Nous appelons le président de la République à confirmer son engagement sur cet objectif ». Et la seconde : « Ce n’est pas avec de tels assouplissements que le France échappera aux condamnations pour non respect des objectifs européens ». Ouh là là ! Je sens que Sarkozy va prendre peur, et revenir à son engagement écologiste de toujours. Il aura été trompé par de mauvais ministres, comme tant d’autres avant lui. Plus sérieusement, les associations écologistes officielles sont plongées dans une merde qu’elles ont elles-mêmes pelletée. Incapables de la moindre analyse sérieuse de notre société, tenues en laisse de multiples manières, dépourvues du moindre relais réel dans la société, elles se réfugient comme de juste dans le virtuel d’Internet et les ronds de jambes endimanchés.

Cela durera ce que cela durera. Faire disparaître ces très mauvais instruments du combat écologiste est hors de portée. Mais on peut en tout cas se préparer. Mais on peut, mais on doit en attendant parler sans avoir peur. Sans reculer. Sans bredouiller. C’est la honte, voilà tout ce que je peux dire.

Marina Silva, consécration d’une véritable écologiste

Il est bien rare qu’une élection me détourne ne fût-ce qu’une seconde d’occupations plus utiles. Mais je vous ai beaucoup parlé du Brésil, ce pays où une gauche égrotante, menée par un productiviste forcené – Lula – laisse détruire en souriant le cerrado – l’immense savane – et la somptueuse forêt amazonienne. Je me permets de vous renvoyer à moi-même (ici, ici, ici, ici, entre autres), car je n’ai pas grand chose à ajouter sur le cas désespéré de cette social-démocratie des tropiques.

En tout cas, le premier tour des présidentielles vient d’avoir lieu, et la candidate de Lula, Dilma Vana Rousseff n’a pas réussi à passer au premier tour, comme tout le monde le prédisait pourtant. Et si elle n’a pas réussi son affaire, c’est que Marina Silva a fait 19,3 % des voix. Or cette femme est, à mes yeux, admirable. Car c’est une écologiste, de combat. Élevée en pleine forêt, parmi les récolteurs de latex, elle est restée – elle – proche du peuple et des sans-terre. Elle fut l’amie de Chico Mendes, cet autre écologiste assassiné en 1988 par des sicaires au service des grands propriétaires. Je suis heureux. Cela ne durera pas, j’en profite.

Gloire éternelle à Pierre Authié (cathare et Bon Homme)

Il n’est pas absolument certain que vous connaissiez Pierre Authié. Moi-même, j’ignore à peu près tout de lui. Mais enfin, voici en trois phrases ce que je sais. Ou plutôt, ce qu’on croit savoir. Pendant environ trois siècles, diverses hérésies ont habité ce que l’on n’appelait pas encore la France. On les nommait, selon les cas, des Patarins, des Tisserands, des Publicains, des Piphles. C’est entre Toulouse, Albi et Carcassonne qu’ils furent les plus nombreux, les plus fervents. Nous avons pris l’habitude d’appeler ces derniers des cathares, qui n’est qu’un vilain jeu de mots mêlant le nom d’une secte et les adorateurs du chat, supposément satanique. Le mot « cathare » n’a aucune valeur historique. Vers le 12ème siècle, quand ces dissidents habitaient librement le Languedoc, le Roussillon, le comté toulousain, ils se désignaient entre eux comme des Bons Hommes, ou des Bonnes Femmes, car ils ne faisaient pas la différence épouvantable entre les sexes qui dévasta tant nos sociétés. « Cathare » est pour l’essentiel une invention, qui date d’un livre paru en 1848 (Voir par exemple : Les cathares, par Anne Brenon, Gallimard).

Rassurez-vous, je ne pars pas en croisade. Je sais trop peu de choses certaines sur le catharisme pour prendre en bloc sa défense posthume. Mais en tout cas, Pierre Authié. C’était un notaire d’Ax-les-Thermes (Ariège), et il était un prédicateur cathare. Au mauvais moment, car à l’extrême fin du 13ème siècle, les hordes barbares catholiques venues du Nord faisaient régner la terreur depuis des décennies dans les régions qui leur résistaient encore. Pierre était rentré dans sa chère contrée ariégeoise après avoir été ordonné Bon Homme en Italie, où la répression était moindre. Et il était revenu prêcher, probablement sans grande illusion sur son sort personnel, la vraie foi. La sienne, qui jetait à bas les croix et les statues et les prélats dodus. Je ne suis pas sûr que j’aurais aimé le catharisme, mais on prête à Authié, qui fut chopé par les flics de l’époque, avant d’être brûlé en 1310 à Toulouse, une phrase que je trouve sublime. La voici : « … Dieu ne fait pas de beaux blés et n’en a cure, c’est le fumier qu’on met dans la terre qui les fait …».

Je dois ajouter que les cathares les plus croyants ne mangeaient pas de viande et se refusaient à tuer le moindre animal. Je me répète : loin de moi l’idée d’en faire un modèle rétrospectif. Mais cela me donne à réfléchir, et j’espère que cela aura le même effet sur vous. Car enfin, si les cathares avaient sauvé leur pensée et leur monde, il y aurait dans le sud de la France un autre pays, parlant une autre langue, peut-être – on ne le saura jamais – un peu moins cruel vis-à-vis de ce qui n’est pas humain. Peut-être – rêvons, rêvons ! – un peu moins sot que celui qui l’a finalement emporté, et qui est le nôtre. Ce que je veux dire, et que vous comprendrez, c’est que la fatalité ne me semble pas une donnée permanente des sociétés humaines. Il y avait d’autres voies, d’autres valeurs, d’autres conceptions de la vie ensemble. Et elles se mariaient, en l’occurrence, avec une spiritualité exigeante, constante, supérieure. Y eut-il des bûchers chez les cathares ? Non. Y en aurait-il eu ? Il n’y en pas eu, et telle ma réponse. Ce qui ne peut que nous renvoyer tous à la certitude de la liberté. Pierre Authié, requiescat in pace.

Kofi Annan raconte n’importe quoi (sur la misère et la faim)

À New York, nouvelle palabre mondiale autour de la misère et de la faim. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ne seront évidemment pas atteints. Sarkozy va au restaurant et pérore. Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, montre en toutes lettres son abyssale ignorance. Y a de la joie.

Comme c’est chiant à écrire ! Comme j’aimerais écrire autre chose ! Énième raout, dix millième embrassade, mille millionième entretien avec l’un des supposés grands de ce monde. À propos de la faim et de l’abjecte misère qui l’accompagne. Au sujet de la mort programmée, froidement assumée, de millions d’êtres aussi intéressants que vous et moi. Vous le savez, 192 chefs d’État et de gouvernement sont réunis à New York pour un sommet censé faire le bilan des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) annoncés en 2000 par l’ONU. Il s’agit, il s’agirait, il se serait agi de « réduire de moitié la pauvreté extrême dans le monde d’ici 2015 ». Et tant qu’on y est, de combattre le sida, favoriser l’éducation, promouvoir l’égalité entre les sexes, réduire la mortalité infantile, et faire du shopping à New York.

Ce dernier point est à peine inventé. Notre illustrissime Sarkozy est arrivé deux jours avant la grande réunion avec madame, et l’on a pu les voir sortant du restaurant français Amaranth où, comme par hasard, des photographes les attendaient. Madame adore positivement New York, où elle est parvenue à entraîner son cher mari plusieurs fois depuis leur mariage. C’est magnifique. Comme il se doit, ragaillardi par l’ambiance locale, Sarkozy est allé faire son discours préfabriqué par quelque sbire. Je vous recommande chaudement la lecture du papier du Figaro (ici), dont le titre est déjà une merveille : « Sarkozy mobilise l’ONU contre la pauvreté ». Eh bien, quelle fierté dans notre petit cœur national. La France va une nouvelle fois terrasser le dragon. Notre président propose une taxe mondiale sur les transactions financières. Hi, hi ! Je n’ai pas même la force de rappeler toutes ses fadaises, notamment sa si forte volonté de moraliser le capitalisme et de faire disparaître en fronçant les sourcils les paradis fiscaux. Je n’ai pas davantage d’énergie pour rappeler les mots de la droite, la sienne, contre la taxe Tobin, imaginée dès 1972, avant d’être reprise par les altermondialistes en 1998. Bah, vous savez, tout.

Bien évidemment, cette réunion de New York est une immense foutaise. Les pauvres, les vrais miséreux de ce monde atroce, vont continuer à crever la gueule ouverte. J’ajouterais qu’il existe un consensus caché, car inavouable, et même impensé, sur la question de la faim. Je ne dis pas que tous le partagent. Je dis, au risque de choquer, que seul un racisme des profondeurs permet de comprendre un peu moins mal pourquoi rien n’est fait. De vous à moi, et je préfère ne pas insister, laisserions-nous mourir de faim des millions de gosses blancs ? Tant que nous n’aurons pas examiné jusqu’au tréfonds des consciences ce qui a pu fonder l’esclavage et les conquêtes coloniales, nous en resterons là. Et nous en restons donc là. Un mot sur la situation en cours. L’accaparement de millions d’hectares de terres agricoles pour le besoin d’États solvables ou de transnationales, dans les pays les plus pauvres, ne peut qu’aggraver la faim. Le boom écœurant des biocarburants, qui consiste à changer des plantes alimentaires en carburant, ne peut qu’aggraver la faim. Le reste n’est que foutue hypocrisie. Ne me dites pas que vous l’ignorez.

Je viens de lire une tribune de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, dans le journal Libération (ici). Misère ! Quelle nullité crasse !  Je pioche au milieu du néant. Premier extrait : « Je crains que ces obstacles transforment le sommet sur les OMD en un exercice futile, ponctué de grands discours et de promesses soigneusement formulées, mais suivi de peu d’actions significatives. Plusieurs donateurs importants ont déjà revu leurs engagements ou ont relâché leurs efforts, invoquant une gamme de raisons allant des doutes sur l’efficacité de l’aide au besoin d’un accord global providentiel ». Ô le bel arnaqueur ! Il a dirigé l’ONU entre 1997 et 2006, et il n’aura rien vu venir ? Et il n’aura rien dit. Cette connerie d’OMD, mais c’est SA chose. C’est sous son règne que l’ONU a inventé cette bluette censée calmer notre si sincère conscience. Deuxième extrait : « Le message doit être clair. Réaliser les OMD n’est pas une option, mais bien une nécessité. Celle d’investir pour un monde plus sûr, plus humain et plus prospère ». Même commentaire, auquel j’ajoute que la langue bureaucratique est en soi un mensonge.

Lisant ce si vilain papier signé Annan, je suis tombé sur une invraisemblable erreur. Une erreur qui en dit si long sur l’ignorance du grand personnage. Citant quelques progrès malgré tout obtenus, Annan écrit : « Nous avons vu les taux d’inscription à l’école pratiquement doubler en Ethiopie et en Tanzanie, et des pays comme le Malawi et l’Algérie passer du statut d’importateurs de produits alimentaires à celui d’exportateurs ». J’ai aussitôt bondi, car si je ne sais à peu près rien du Malawi, je connais assez la situation de l’Algérie pour avoir immédiatement saisi que Kofi Annan racontait n’importe quoi. Lisez plutôt ce qui suit (ici), qui date de 2008 : « L ’Algérie est aujourd’hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations. L’insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l’Algérie un pays structurellement importateur. De façon générale, les importations algériennes ont augmenté de 42% en 2008 par rapport à 2007. Dans le même temps, les importations alimentaires ont affiché une croissance supérieure à 55%, pour atteindre 7,7 Mds USD, soit le 3ème poste d’importation de l’Algérie en 2008 ».

Il est vrai qu’entre janvier et mai 2010, les importations alimentaires de l’Algérie ont baissé, mais à la suite de mesures étatiques et douanières. Lesquelles ne changent rien au fait que l’Algérie est et restera un importateur massif de nourriture. Donc, Annan déconne, à pleins tubes, à propos d’un pays majeur de la scène internationale. Que peut-il en être, dans ces conditions, du Malawi ? Je pose respectueusement la question. Et au-delà, je crois devoir écrire que je ne donnerai plus jamais ma voix à qui ne mettrait pas en avant, comme priorité absolue, la lutte véritable contre la misère. Oui, je pense au milliard d’humains qui n’ont rien à manger sur une terre où tant se goinfrent. J’y pense en me rasant. J’y pense quand je ne me rase pas. On ne risque pas de me voir à la sortie d’un isoloir en 2012.