Archives de catégorie : Mouvement écologiste

Un commentaire égaré (à propos du WWF et de Jean-Stéphane Devisse)

J’ai décidé de publier ci-dessous un commentaire qui vient d’arriver, mais à propos d’un article écrit ici il y a plus d’un an. De la sorte, il serait resté englouti sous le nombre. Il m’a semblé qu’il méritait un meilleur sort. Vous en jugerez. L’article commenté est celui-ci : https://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1118. Il vaut mieux, je crois, y jeter un regard pour mieux comprendre ce que veut dire Doc. Il va (presque) de soi que je suis dans un désaccord profond. Mais quoi, discute-t-on ou non ?

LE COMMENTAIRE ÉGARÉ

Doc |

Pour revenir au sujet initial…

En termes d’efficacité et d’optimisation des forces en présence (je ne parle pas de beauté du geste ni même d’éthique), la coexistence de différents modes d’action n’est-elle pas la meilleure de faire face aux “salopards” ?

==> 1/ Des “radicaux” pour aller au front,
==> 2/ des “collabos” (au-delà du mot) pour faire un peu mieux que rien (si le premier échoue, bien sûr) ?

Alors oui ça édulcore, mais faute de pouvoir faire 100% parfait du premier coup puisque les “salopards” ne lâchent rien, ça peut être une solution. En tout cas dans un mode démocratique, où les états ne bougent que le couteau sous la gorge et où les “salopards” ont les pleins pouvoirs de l’argent.

Mais : c’est une solution uniquement si elle est progressive et dynamique dans le temps. Etape par étape. Tel un “ratchet/cliquet”, qui permet d’avancer un peu sans revenir en arrière ; mais nécessité des deux approches là encore, car faire seulement un peu “bien” peut empêcher de faire “mieux” plus tard, et là, les radicaux se doivent de remettre la pression. Vous voyez ce que je veux dire ? D’un côté la force de l’idée fondamentale et de la force de rappel, de l’autre l’outil qui fait le lien avec ce qu’on veut changer (détruire? non, ça marche moins bien avec “détruire” c’est clair).

Je ne dis pas que les uns et les autres, font ça bien ou pas, de qui est dévoyé, de qui ne cherche que la gloire et le paradis vert, etc. OK mon raisonnement ne marche pas avec de vrais arnaqueurs.
Seulement, j’ai tendance à constater que sans l’aide des premiers, les seconds ne servent pas à grand chose (à part à se mettre de l’argent dans les poches), et sans l’aide des seconds, les premiers ne servent pas à grand chose (à part dormir un peu mieux la nuit). Bref, en associant ces deux approches, on optimise les forces et on répartit les rôles pour faire avancer le schmilblick, un peu. OK ça part du principe que la révolution (verte ou autre) n’est pas possible sous la forme d’une seule rupture, mais avec une succession de micro-ruptures…

C’est un peu guimauve, realpolitik et pas très polémique (tout le monde a sa place) mais j’ai fini par en être convaincu. Je peux changer d’avis.
Vos commentaires ?

106 % de taux de pénétration, et même pas mal

Je viens de piquer la nouvelle qui suit à cette adresse : http://www.businessmobile.fr

Moi, j’en suis resté pour mon malheur à cet autocollant que m’avait donné vers 1996 une amie, devenue depuis adepte : le téléphone portable, c’est vraiment que pour les trous du cul. Cette pièce de musée est toujours là, à portée de main, et je la regarde en ce moment, me demandant ce que signifie au juste la folie sociale. Quand je pense à tous ces révoltés de pacotille qui restent incapables de comprendre que l’usage de cet appareil – donc sa fabrication, sa vente, son achat, et les émotions qui sont liées – est un problème politique central ! Quand je pense à eux, et donc à (presque) tous, j’en attrape des frissons. La pensée humaine est bien à reconstruire. Sur des bases meilleures. Et maintenant, lisons.

Bond du parc mobile au 1er trimestre

 

par Olivier Chicheportiche , ZDNet France. Publié le 10 mai 2012

Chiffres – Lors des trois premiers mois de l’année, le parc d’abonnés a progressé de 854 000, c’est presque trois fois plus que la moyenne observée traditionnellement.

Le nombre d’abonnés mobile a véritablement bondi lors du premier trimestre 2012 selon les chiffres de l’Arcep, le régulateur des télécoms. Le nombre de clients des services mobiles a atteint 69,5 millions au 31 mars 2012, ce qui correspond à un taux de pénétration de 106,5% de la population au niveau national (métropole et outre-mer).

Robin des Bois n’aime pas les couleuvres

Je connais Jacky Bonnemains, fondateur de Robin des Bois, depuis près d’un quart de siècle. C’est un homme bien singulier. Remarquable à de nombreux égards. Pénible quelquefois. Malgré au moins une grave engueulade avec lui au sujet du porte-avions Clemenceau, bourré d’amiante, qu’il acceptait de voir démantelé en Asie, je lui conserve une amitié lointaine, mais sincère. Voici son dernier communiqué, qui me semble juste. Le site de Robin des Bois : http://www.robindesbois.org/.

Les anguilles avalent les couleuvres

Les anguilles sont en voie de disparition dans les océans mais se maintiennent dans les eaux politiques françaises.

Après leur campagne des élections présidentielles qui a précipité l’écologie dans les annexes des priorités, les Verts revendiquent quelques ministères. C’est une habitude chez eux de se réveiller à l’approche des festins, quitte à avaler des couleuvres. Leur appétit est insatiable. Les Verts sont les capitalistes de l’écologie.

Par abus de langage, ils disent s’exprimer au nom de tous les écologistes ; c’est faux, il y a beaucoup plus que 2,3 % des électeurs en France ouverts à l’écologie et inquiets des dégradations infligées à la Terre et à la mer par les activités humaines et les dérèglements de l’économie mondiale.

L’ONG Robin des Bois souhaite que le Ministère d’Etat en charge de l’Ecologie, quels que soient son nom et son périmètre, soit attentif à la diversité des revendications, des réflexions et des solutions susceptibles de préserver la biodiversité, le bien-être des populations et les fonctions vitales de la Planète.

Quand l’Amérique nous donne une véritable leçon (de morale)

C’est le Premier mai, et je vais manifester en compagnie des syndicalistes, moi. Je le dis en confidence à ceux qui maudissent mes critiques, je suis délégué du personnel depuis seize années. Et je me souviens d’avoir créé des sections syndicales dans des boîtes où il n’y en avait pas. Étonnant, non ?

Connaissez-vous John Muir ? Moi, j’ai lu de cet homme un, peut-être deux livres. Le premier, c’est sûr : il s’agit du magnifique Un été dans la sierra (chez Hoëbeke). On peut y trouver ce genre de phrases : « Aussi longtemps que je vivrai, j’entendrai les chutes d’eau, le chant des oiseaux et du vent, j’apprendrai le langage des roches, le grondement des orages et des avalanches et je resterai aussi près que possible du cœur du monde. Et qu’importe la faim, le froid, les travaux difficiles, la pauvreté ! ». Dites-moi, mais ce type est donc un frère, ne vous paraît-il pas ?

Nous sommes dans la Yosemite Valley, au cœur de la Sierra Nevada de Californie, en 1869. Muir a 31 ans, et il cherche encore sa voie dans cette wilderness à peu près intacte de l’ouest des Etats-Unis. Il découvre la vallée de Yosemite. « Aucun temple construit de la main de l’homme ne peut être comparé à Yosemite », écrira-t-il. Un rancher du nom de Pat Delaney lui offre un boulot en or : conduire un troupeau de moutons en haut de la vallée. Chemin faisant, il notera à peu près tout ce qu’il voit. Et nous donnera donc Un été dans la sierra. Le second livre, si lointain dans mon esprit que je ne l’ai peut-être que parcouru, s’appelle Voyages en Alaska (réédité dans la petite collection Payot, en 1995).

Pourquoi parler aujourd’hui de Muir ? À cause du Sierra Club. Cette association de protection de la nature est l’une des plus anciennes du monde. Peut-être la plus vieille ? J’avoue mon ignorance. En tout cas, le Sierra Club a été fondé en 1892, à San Francisco, par maître John Muir en personne. Et il compte aujourd’hui près d’1,5 million de membres. Je ne défendrai pas en bloc l’histoire du Sierra Club, et de bien loin. En plus d’un siècle, l’association a connu des dérives, notamment par rapport à la brûlante question démographique. Il est manifeste que, voici une quarantaine d’années, certains responsables n’étaient pas loin de vouloir imposer des lois contre l’immigration, accusée de participer au grand désordre écologique en cours.

Au total, et bien que je ne croie aucunement au postulat du Sierra Club – influencer le système de l’intérieur, jusqu’à le changer -, je dois constater que ce mouvement garde un peu de la fraîcheur du Commandeur, le grand John Muir. J’en veux pour preuve l’histoire suivante, qui semble appartenir à la science-fiction. Le 2 février 2012, le directeur exécutif du Sierra Club, Michael Brune, annonce qu’il va rembourser 26 millions de dollars (ici, en anglais). Mais à qui, Dieu du ciel ? À la grande industrie, lecteurs incrédules. En l’occurrence, à Chesapeake Energy, très gros producteur de gaz naturel aux États-Unis. Je résume le propos de Brune : arrivé en mars 2010 à la tête du Sierra Club, il découvre ces dons gigantesques, qui datent de 2007, et se rapportent à une situation plus ancienne encore. Je n’entends rien justifier – vous le savez -, mais je rappelle que dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique, beaucoup pointent les risques évidents du charbon, estimant que le gaz naturel pourrait servir d’énergie de transition. Le Sierra Club est ainsi très actif, aux Amériques, dans la campagne appelée Au-delà du charbon (ici), qui a marqué des points, dérisoires à mon sens, mais réels.

Brune découvre donc l’importance de subventions cachées de l’industrie du gaz, qui a tant intérêt à contrarier celle du charbon tout en masquant ses turpitudes. Et Brune décide alors – pas à la seconde, certes – qu’il faut retrouver une véritable cohérence. Cet argent, c’est un fil à la patte, un énorme câble empêchant de réclamer ce qui doit l’être. « It’s time to stop thinking of natural gas as a « kinder, gentler » energy source », note Michael Brune. C’est-à-dire : « Arrêtons de penser que le gaz naturel est une gentillette source d’énergie, plus douce que les autres ». Quand il pense gaz naturel, il y inclut fort logiquement le gaz de schiste, celui contre lequel se sont levés tant de gens en France. Car il s’agit bel et bien d’un gaz naturel. Lequel, aux États-Unis, a conduit à percer environ 600 000 puits, changeant des régions entières en dépôts de derricks et décharges géantes de produits chimiques. Je n’insiste pas sur la pollution des nappes, la destruction des paysages, ni même sur l’explosion inévitable des gaz à effet de serre liée à l’extraction et à l’usage.

Michael Brune estime en conséquence : « Exempting the natural gas industry from environmental protections was a terrible idea ». Eh oui, il est facile de comprendre pourquoi l’Amérique d’Obama n’a pas souhaité entourer l’industrie du gaz de règles et lois protégeant les écosystèmes. Car cette Amérique, comme Obama d’ailleurs, se moque éperdument de ces questions. Ce qui compte, c’est leur géostratégie de pacotille, leur soi-disant indépendance énergétique, la grandeur éternelle du Vieux pays. Mais je m’égare. Dans sa conclusion, Brune écrit : « Ultimately, the only safe, smart, and responsible way to address our nation’s energy needs is to look beyond coal, oil, and gas, and focus on clean, efficient energy sources such as wind, solar, and geothermal ». Soit : « En fin de compte, le seul moyen sûr, intelligent, responsable de faire face aux besoins en énergie de notre pays, est d’aller voir au-delà du charbon, du pétrole et du gaz, et de se concentrer sur des sources d’énergie propres et efficaces. Le vent, le soleil, la géothermie ».

Sommes-nous bien d’accord ? Une association plus que centenaire, percluse donc de rhumatismes, vient de faire la preuve de sa liberté, et de son courage. Je note qu’il n’est pas équivalent de refuser un don et de le rembourser. Brune aurait pu fermer le robinet. Mais non, il mise sur le sens, le symbole, la force du renouveau. Vous comprendrez, dans ces conditions, que je le salue avec sincérité. Et que j’ajoute quelques mots concernant la France.

Quand le WWF français remboursera-t-il les dizaines de millions d’euros que l’industrie lui a donnés depuis sa création ?

Quand France Nature Environnement (FNE) remboursera-t-elle les subventions que lui a accordées la transnationale du gaz et de l’eau, Suez ?

Quand Yann Arthus-Bertrand remboursera-t-il les plantureuses aides que la BNP, Suez ou Air-France octroient à Good Planet, sa fondation ?

 Rajout le 2 mai, sur les conseils avisés d’Olivier, que je salue. Quand donc la Fondation Hulot remboursera-t-elle les sommes que lui ont attribuées les sympathiques sponsors que sont ou furent EDF ou Rhône-Poulenc ?

Je cède la place (bienvenue à Patrick Pappola et Michel Eliard)

08 avril 2012

BIFURCation publie son manifeste…

CouvertureMichel Eliard & Patrick Pappola, animateurs de BIFURCation, dédicaceront le 14 avril 2012 au Grand Portique – 18 rue Vignols à La Ciotat – à partir de 18 heure l’ouvrage :

 « Il suffit de passer le pont »

 

Sous-titré : « Manifeste pour une nouvelle civilisation » qu’ils viennent de faire paraître aux éditions Edilivre.

Nous trinquerons ensemble le pot de l’amitié.

« L’ouvrage « Il suffit de passer le pont… » se donne pour but de suppléer à l’absence totale d’alternative touchant l’éthique et l’alternative à notre civilisation.

Les deux auteurs s’indignent ici à propos de l’état du social, de l’écologie, de la communication, de la finance, de la transmission du patrimoine; ils se positionnent sur ces sujets importants et donnent leut point de vue sur l’oubli de l’homme ainsi que sur un soi-disant progrès qui cache des volontés de puissance et d’appropriation.

Aucun changement valable ne se fera sans une profonde reconversion des imaginaires à laquelle les auteurs ont un point de vue original qui s’alimente à l’ oeuvre du Professeur Gibert Durand « Science de l’Homme et Tradition ».

L’essentiel d’ « Il suffit de passer le pont… » est donné par le sous-titre: « Manifeste pour une nouvelle civilisation ». On y lira les bases pour une nouvelle fondation. »

Qui sommes nous ?

MEMichel Eliard a 76 ans, il est retraité de la fonction publique, il adhère à différentes associations comme Mountains wilderness, Sortir du nucléaire, Espéranto, etc. Il signe, avec Patrick Pappola, son premier ouvrage aux Éditions Edilivre.

 

DSCN3543Patrick Pappola, lui, a 40 ans, il est instituteur à Aubenas et membre du réseau des enseignants en résistance pédagogique (les « désobéisseurs »). La relation entre l’Homme et la Nature est au cœur de sa réflexion et de ses actions pour la « naturalité » et le «sauvage» : il participe à la sauvegarde des « forêts anciennes » en Archèche et, dans les Pyrénées, à la cohabitation entre l’ours et les activités humaines – il est à l’initiative, réussie, d’intégrer le territoire allant de Cassis à La Ciotat au projet de Parc National de Calanques.

 

DSCN4261         BIFURCation propose une révolution civilisationnelle qui avec ses fondements originaux rompt avec le mythe du progrès et redonne à l’espérance humaine son sol fertile.

BIFURCation promeut-t-il une philosophie nouvelle ? Certes NON ! Il remet simplement en perspective celle, éternelle, de la tradition hermétique, d’un temps apaisé qui redonne le bonheur de vivre..

        Un monde dont l’homme ne serait plus « maître et possesseur de la nature » mais avec qui il serait en sympathie et humble participant d’un univers symboliquement UN.

          Pour cela,  c’est toute la pensée, la  »rationalité réduite » propre au monde moderne qu’il nous faut revisiter et transfigurer. Au  »progrès » qui nous fait vieux dans un futur après lequel on court toujours pour être présent, nous choisissons « la récurrence » qui nous met dans un temps « synchronique », le temps de vivre et d’aimer.

         BIFURCation n’invente rien. Il bifurque sur une voie délaissée par nos prophètes faustiens.

         BIFURCation s’inspire des raisons apportées par le livre de Gilbert Durand, « Science de l’homme et tradition », sous-titré  »La nouvelle anthropologie », raisons qui resituent notre actuelle civilisation comme un temps local de l’humanité et qui actualise une autre civilisation.

Voilà de quoi mieux situer BIFURCation dans le paysage internet et aussi par rapport aux contestataires qui aspirent à une vraie république (res-publique = chose publique), qui défendent l’écologie, les droits de l’homme, la laïcité, une citoyenneté européenne avec la langue neutre espéranto pour communiquer, par rapport aux mouvements comme  »la décroissance » ou  »attac » pour l’économie, par rapport  à tous les acteurs sociaux de l’antiracisme, des droits des femmes, des homosexuels et à bien d’autres encore qui souhaitent des changements…

 

POUR PARTICIPER : BIFURCation a besoin de tous ses sympathisants et des compétences thématiques des uns et des autres. Pour chaque note publiée, cliquez sur « commentaire »  (au-dessous des notes) pour réagir, donner votre avis, enrichir la réflexion engagée etc…

Pour ajouter un texte, proposer une idée, un article, utilisez l’adresse suivante : bifurc@orange.fr