Archives de catégorie : Politique

Robin des Bois n’aime pas les couleuvres

Je connais Jacky Bonnemains, fondateur de Robin des Bois, depuis près d’un quart de siècle. C’est un homme bien singulier. Remarquable à de nombreux égards. Pénible quelquefois. Malgré au moins une grave engueulade avec lui au sujet du porte-avions Clemenceau, bourré d’amiante, qu’il acceptait de voir démantelé en Asie, je lui conserve une amitié lointaine, mais sincère. Voici son dernier communiqué, qui me semble juste. Le site de Robin des Bois : http://www.robindesbois.org/.

Les anguilles avalent les couleuvres

Les anguilles sont en voie de disparition dans les océans mais se maintiennent dans les eaux politiques françaises.

Après leur campagne des élections présidentielles qui a précipité l’écologie dans les annexes des priorités, les Verts revendiquent quelques ministères. C’est une habitude chez eux de se réveiller à l’approche des festins, quitte à avaler des couleuvres. Leur appétit est insatiable. Les Verts sont les capitalistes de l’écologie.

Par abus de langage, ils disent s’exprimer au nom de tous les écologistes ; c’est faux, il y a beaucoup plus que 2,3 % des électeurs en France ouverts à l’écologie et inquiets des dégradations infligées à la Terre et à la mer par les activités humaines et les dérèglements de l’économie mondiale.

L’ONG Robin des Bois souhaite que le Ministère d’Etat en charge de l’Ecologie, quels que soient son nom et son périmètre, soit attentif à la diversité des revendications, des réflexions et des solutions susceptibles de préserver la biodiversité, le bien-être des populations et les fonctions vitales de la Planète.

Tâchons de (nous) regarder en face

Tentons une seconde d’être sérieux. Bien entendu, je ne peux qu’être soulagé par la défaite de Nicolas Sarkozy. Cet homme m’était insupportable, comme aucun autre président avant lui. Je croyais en avoir détesté plusieurs. Mais il me faudrait trouver des mots nouveaux pour évoquer la personne du vaincu d’hier.

Pour le reste, je souhaite rester bref. La crise écologique planétaire est-elle une forme inédite de menace sur la vie ? Y a-t-il eu, au long de l’aventure humaine, quoi que ce soit de comparable ? Les écosystèmes les plus essentiels, le cycle de l’eau, le climat risquent-ils – ou non – de connaître des effondrements brutaux ? Les réponses ne sont-elles pas évidentes pour toute personne moyennement informée ?

Question annexe : pour quelle énigmatique raison notre espèce détruit-elle son habitat, et de plus en plus vite ?

Toute politique devrait s’atteler, en priorité absolue, à ces gigantesques chantiers de l’esprit humain. J’ai écouté d’une oreille, hier au soir, notre nouveau président, François Hollande. Il est évident qu’il est à des années-lumière de la moindre interrogation vraie. Et cela ne changera pas. Il n’est plus temps d’ergoter, de supputer, de se mentir : les socialistes et tous leurs alliés, Verts compris, ne feront rien qui garderait un sens au regard de la situation. J’entends bien que cela sonne comme un désespoir. Tel n’est pourtant pas mon sentiment. Il faut agir, assurément. Et faire de la politique, bien sûr. Mais en ayant des idées claires sur les impasses définitives du jeu officiel. Il faut rompre, voilà le chemin. Tout le reste est, tout le reste demeurera insignifiance.

Grève de la faim pour notre avenir à tous

Ce qui suit n’est pas une publicité pour le NPA (Nouveau parti anticapitaliste), mais un emprunt à son hebdomadaire. N’ayant pas le temps de rédiger quoi que ce soit sur l’un des événements réels en cours – une grève de la faim contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes -, je vais au plus court. L’essentiel étant, tout de même, de savoir ce qui se passe là-bas. On donne toujours Jean-Marc Ayrault comme possible Premier ministre d’un François Hollande victorieux. Ayrault, c’est Notre-Dame-des- Landes, jusqu’au fond de la lie. Voici l’article du NPA :

Notre-Dame-des-Landes Grève de la faim contre les expulsions

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 146 (26/04/12)

2012-04-12_11.13.42_GreveDeLaFaim_AM-Chabod_6225.jpg

Depuis le mardi 11 avril, un agriculteur exploitant et un agriculteur retraité menacés d’expulsion par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique ont entamé une grève de la faim. Le 17 avril, ils ont été rejoints par Françoise Verchère, conseillère générale PG du département. Ils demandent l’annulation de la déclaration d’utilité publique «?promulguée à partir d’une étude économique faite en 2006, et dont les éléments sont erronés, voire falsifiés?».1

Devant le mur de mépris et d’entêtement des éluEs PS, soutenuEs par le PCF et l’UMP (dont la solidité a néanmoins été récemment ébranlée par la prise de position de la commission agricole du PS 44), la population de Notre-Dame-des-Landes fait encore une fois entendre sa voix, et cette fois-ci au cœur même de la ville de Nantes.

Un barnum, un tracteur, un enclos peuplé de moutons d’Ouessant conscients de leur responsabilité d’ambassadeurs, des caravanes, et bien entendu, les banderoles anti-aéroport, se sont installés en plein centre-ville. Un mouvement incessant de sympathisantEs d’ici ou d’ailleurs, d’habitantEs de la région et de personnalités politiques, souvent accompagnéEs de journalistes, soutiennent les grévistes sur le site.

Le mouvement des opposants à l’aéroport est entré depuis un an dans une phase populaire, renforcée par la manifestation du 24 mars (qui avait rassemblé 10?000 personnes à Nantes) et par cette grève de la faim.
«?Vous pourrez vous exprimer pendant l’enquête publique?», leur avait-on dit au moment du débat public?! Mais depuis ce semblant de débat, «?on?» leur dit qu’«?il est trop tard?»?!

Un argumentaire, très bien construit, prouve l’inutilité de l’aéroport, sa face cachée destructrice de fonds publics, et son côté antisocial et anti-écologique. Malgré les grandes mobilisations populaires contre le projet et les soutiens de toutes parts, y compris de la plupart des candidats à l’élection présidentielle, le débat semble impossible.

Les recours en justice des opposants n’ont pas encore été jugés. Qu’à cela ne tienne, la violence continue?: après le gazage forcené des vaches et des militantEs de Notre-Dame-des-Landes à l’automne, les bulldozers sont sur les starting-blocks pour raser les fermes de Michel et Marcel.

Ce projet, confié à la pieuvre multinationale Vinci, destructeur d’emplois agricoles, destructeur de l’environnement, est le symbole de la société productiviste et capitaliste contre laquelle nous nous battons. Le NPA est résolument engagé aux côtés des opposants.

Philippe Poutou a réaffirmé à Notre-Dame-des-Landes au cours du rassemblement de juillet 2011 (14?000 personnes), et à Paris à l’arrivée de la tracto-vélo, la ferme opposition des anticapitalistes au projet d’aéroport.

Commission écologie NPA 44

1. Voir la contre-étude réalisée par le cabinet CE Delft sur site du collectif d’éluEs?: http//aeroportnddl.fr

Je cède la place (bienvenue à Patrick Pappola et Michel Eliard)

08 avril 2012

BIFURCation publie son manifeste…

CouvertureMichel Eliard & Patrick Pappola, animateurs de BIFURCation, dédicaceront le 14 avril 2012 au Grand Portique – 18 rue Vignols à La Ciotat – à partir de 18 heure l’ouvrage :

 « Il suffit de passer le pont »

 

Sous-titré : « Manifeste pour une nouvelle civilisation » qu’ils viennent de faire paraître aux éditions Edilivre.

Nous trinquerons ensemble le pot de l’amitié.

« L’ouvrage « Il suffit de passer le pont… » se donne pour but de suppléer à l’absence totale d’alternative touchant l’éthique et l’alternative à notre civilisation.

Les deux auteurs s’indignent ici à propos de l’état du social, de l’écologie, de la communication, de la finance, de la transmission du patrimoine; ils se positionnent sur ces sujets importants et donnent leut point de vue sur l’oubli de l’homme ainsi que sur un soi-disant progrès qui cache des volontés de puissance et d’appropriation.

Aucun changement valable ne se fera sans une profonde reconversion des imaginaires à laquelle les auteurs ont un point de vue original qui s’alimente à l’ oeuvre du Professeur Gibert Durand « Science de l’Homme et Tradition ».

L’essentiel d’ « Il suffit de passer le pont… » est donné par le sous-titre: « Manifeste pour une nouvelle civilisation ». On y lira les bases pour une nouvelle fondation. »

Qui sommes nous ?

MEMichel Eliard a 76 ans, il est retraité de la fonction publique, il adhère à différentes associations comme Mountains wilderness, Sortir du nucléaire, Espéranto, etc. Il signe, avec Patrick Pappola, son premier ouvrage aux Éditions Edilivre.

 

DSCN3543Patrick Pappola, lui, a 40 ans, il est instituteur à Aubenas et membre du réseau des enseignants en résistance pédagogique (les « désobéisseurs »). La relation entre l’Homme et la Nature est au cœur de sa réflexion et de ses actions pour la « naturalité » et le «sauvage» : il participe à la sauvegarde des « forêts anciennes » en Archèche et, dans les Pyrénées, à la cohabitation entre l’ours et les activités humaines – il est à l’initiative, réussie, d’intégrer le territoire allant de Cassis à La Ciotat au projet de Parc National de Calanques.

 

DSCN4261         BIFURCation propose une révolution civilisationnelle qui avec ses fondements originaux rompt avec le mythe du progrès et redonne à l’espérance humaine son sol fertile.

BIFURCation promeut-t-il une philosophie nouvelle ? Certes NON ! Il remet simplement en perspective celle, éternelle, de la tradition hermétique, d’un temps apaisé qui redonne le bonheur de vivre..

        Un monde dont l’homme ne serait plus « maître et possesseur de la nature » mais avec qui il serait en sympathie et humble participant d’un univers symboliquement UN.

          Pour cela,  c’est toute la pensée, la  »rationalité réduite » propre au monde moderne qu’il nous faut revisiter et transfigurer. Au  »progrès » qui nous fait vieux dans un futur après lequel on court toujours pour être présent, nous choisissons « la récurrence » qui nous met dans un temps « synchronique », le temps de vivre et d’aimer.

         BIFURCation n’invente rien. Il bifurque sur une voie délaissée par nos prophètes faustiens.

         BIFURCation s’inspire des raisons apportées par le livre de Gilbert Durand, « Science de l’homme et tradition », sous-titré  »La nouvelle anthropologie », raisons qui resituent notre actuelle civilisation comme un temps local de l’humanité et qui actualise une autre civilisation.

Voilà de quoi mieux situer BIFURCation dans le paysage internet et aussi par rapport aux contestataires qui aspirent à une vraie république (res-publique = chose publique), qui défendent l’écologie, les droits de l’homme, la laïcité, une citoyenneté européenne avec la langue neutre espéranto pour communiquer, par rapport aux mouvements comme  »la décroissance » ou  »attac » pour l’économie, par rapport  à tous les acteurs sociaux de l’antiracisme, des droits des femmes, des homosexuels et à bien d’autres encore qui souhaitent des changements…

 

POUR PARTICIPER : BIFURCation a besoin de tous ses sympathisants et des compétences thématiques des uns et des autres. Pour chaque note publiée, cliquez sur « commentaire »  (au-dessous des notes) pour réagir, donner votre avis, enrichir la réflexion engagée etc…

Pour ajouter un texte, proposer une idée, un article, utilisez l’adresse suivante : bifurc@orange.fr