Rien!
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Juste un mot sur l’homme
Je me garderai bien d’affirmer quoi que ce soit au sujet des derniers commentaires concernant le Manifeste de Dark Mountain Project. Parce que je ne sais pas ce qu’ils signifient, et tous ne signifient d’ailleurs pas la même chose, à l’évidence. Ce n’est pas de l’hypocrisie : réellement, je m’interroge. Et voilà où ça me mène : une pensée profondément différente peut-elle surgir des catacombes où sont enterrées nos mythologies ? Je pense, en tout cas, que ce sera long, pénible, incertain.
Il (m’)est facile d’écrire la nécessité d’un changement de paradigme. C’est devenu un lieu commun, ou presque. Mais changer de cadre de la pensée veut fatalement dire, à certain moment, se jeter dans le vide. Ceux qui veulent réellement changer les bases de ce monde sont des acrobates de la mort. Ils se balancent au-dessus du vide, se rattrapent une fois, dix fois, cent fois, et risquent à tout instant de se fracasser au sol. Simplement parce que la rupture que suppose une humanité réintroduite dans la nature, cette rupture est totale. Je pense à l’instant à l’expression brûler ses vaisseaux. Il paraît qu’elle fait référence à Agathocle de Syracuse, débarquant en Afrique du Nord aux alentours du IVe siècle avant Jésus-Christ. Pour empêcher ses troupes de reculer, il aurait détruit par le feu sa flottille. Moi, je pense plutôt au geste extravagant d’un certain Hernán Cortés, brûlant les quelques navires qui venaient de déposer sa troupe de spadassins et de crapules sur les côtes amérindiennes, en 1519.
Mais cela n’a guère d’importance. Je crois que quiconque s’aventure hors du cadre admis prend ses risques. La quasi-totalité des opposants à ce monde ne l’ont pas fait, et ne le feront peut-être pas. Les plus vifs, parmi eux, demeurent à la marge de ce qu’ils contestent. Veulent-ils vraiment détruire l’édifice ? J’ai comme un doute. Pour en revenir au texte en huit points de Dark Mountain Project, au-delà de ses évidentes limites, et de ses grandes maladresses, je maintiens qu’il nous dit quelque chose de décisif. Et c’est qu’il faut décentrer notre regard. Et c’est qu’il faut assumer un point de vue qui peut faire peur : l’homme doit changer de place. Je ne propose pas de le réduire à une feuille de châtaignier – quelle beauté, au printemps, soit dit en passant -, non. Je défendrai toujours les hommes, et parmi eux, ceux qui ne mangent pas. Ceux qui ont le pain quotidien relativement hebdomadaire.
Je défendrai toujours les hommes, mais je pense avec force qu’ils doivent reculer en de nombreux endroits de la Terre, et laisser vivre ce qui n’est pas humain. Les bêtes comme les plantes. Cette idée ridiculement simple reste, à mes yeux, la plus renversante de celles qu’on peut avoir en cette pauvre année 2012. La culture peut-elle mener à un tel bouleversement de notre psyché ? Tel est le but en tout cas. Je n’en vois aucun autre.
Deux mots à l’attention de Patrick Pappola (ou plutôt, trois)
Cher Patrick Pappola,
Même si je ne trouve jamais le temps de te parler directement, sache que je suis sacrément content que tu sois là, si proche. Et j’en profite pour signaler l’excellent site auquel tu participes, ici. Et d’un .
Merci de même pour ton dernier commentaire concernant la tribune de Corinne Lepage sur le nucléaire, paru dans le journal Libération (ici). Lepage est peut-être bien de droite, mais pas de cette droite odieuse qui règne sur ce pays. Et son papier est absolument remarquable, de la première à la dernière ligne. Je sais ce qu’on lui reproche, notamment son sens affirmé des affaires. Mais, au moins cette fois, oubliez vos préventions, et lisez. Ce texte devrait servir d’étendard. Et de deux.
Enfin, concernant le rassemblement du Larzac dont j’avais imprudemment annoncé la tenue cet été. Il est plus que compromis, faute d’infrastructures, de bénévoles, d’argent. Faute d’autre chose aussi, qui me tracasse, mais dont je préfère ne pas parler aujourd’hui. Nous sommes quelques-uns à réfléchir à un projet redimensionné, permettant d’accueillir dans de bonnes conditions une quinzaine de milliers de personnes dans les Cévennes. Autour de la question de l’énergie, en reliant les points clés que sont les gaz et pétroles de schistes, le nucléaire et les énergies renouvelables. Mais, et je le dis solennellement, cette idée appartient à quiconque est en mesure de la faire vivre. Si vous êtes d’accord pour les Cévennes, bienvenue aux bras indispensables à la réussite. Et si vous avez meilleure idée, faites-le connaître, et tout de suite ! Et de trois.
Voilà, cher Patrick Pappola, ce que je voulais te dire ce 26 avril 2011, sinistre vingt-cinquième anniversaire de Tchernobyl, fin définitive des croyances imbéciles dans le progrès technologique.
Problèmes techniques (ou autres ?)
Je suis actuellement loin de chez moi, et ne peux rien écrire sur Planète sans visa. Retour lundi prochain, à peu près. À tous qui écrivez ici, je dois vous prévenir qu’il y a des problèmes concernant les échanges entre vous et moi. Cela coince, pour des raisons que je suis incapable de comprendre pour le moment. Mon hébergeur avance l’hypothèse d’un hacker, au milieu d’autres possibilités. Je n’exclus rien, mais en l’état, cela peut très bien s’expliquer par de simples raisons techniques. Dans tous les cas, je vous prie de m’excuser.
PS : priorité totale à la bagarre contre les gaz de schistes.
I’m up, I’m here, I’m back
Planète sans visa a connu des problèmes techniques mahousses. Pas moi. Grâce à mon ami Alban – grâces lui soient rendues -, c’est fini. Je n’écris pas davantage ce samedi, car il reste un peu de soleil dehors, et ce serait un péché. Bien que mécréant, cela m’embêterait. À bientôt, et merci à tous ceux qui se sont inquiétés de mon silence.