Comment on devient une vedette internationale (grâce à la bidoche)

Les lecteurs habituels de Planète sans visa savent sans doute à quoi s’en tenir, mais il me faut aussi penser aux autres. Donc, résumons avant de rire ensemble de bon cœur. En 2009, j’ai écrit le livre Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde (LLL, puis en poche chez Actes Sud). Du coup, on me tient pour un expert. Dieu du ciel, je jure que je ne le suis pas. Le scandale en cours appelé désormais horsegate a mené jusque chez moi quantité de radios, de journaux et de télés. Hier a paru dans Le Monde, comme je l’indiquais dans mon dernier papier, deux articles de moi, étalés sur une page entière. Et voilà que la presse étrangère parle de moi. C’est plaisant, mais cela ne m’empêchera pas de dormir. D’ailleurs, je bâille déjà.

Dans l’ordre de mes découvertes :

The Washington Post : « For many Europeans, the issue was less disgust at eating horsemeat than the dishonesty involved in false labeling. But Fabrice Nicolino, a journalist who writes about the food industry and the environment, warned that testing could well turn up unhealthy residue from anti-inflammatory drugs that are often administered to horses. “Nobody really knows what industrial meat contains,” he wrote Monday in Le Monde newspaper ».

http://www.washingtonpost.com/world/europe/horsemeat-scandal-dents-europes-culinary-self-image/2013/02/26/882393fe-801c-11e2-b99e-6baf4ebe42df_story.html

Le quotidien italien en ligne Greenreport :

« Purtroppo per Eurochef e per noi, in questa  vicenda nessuno sembra in grado di rassicurare e, come scrive su Le Monde Fabrice Nicolino, questo potrebbe essere solo l’annuncio di uno scandalo alimentare molto più grosso. Nicolino, che è un noto giornalista di inchiesta francese e che collabora anche con altri giornali come Géo, Le Canard enchaîné, Politis, Télérama, Terre sauvage, La Croix ed è noto per aver scritto due libri che riguardano proprio il rapporto tra industria e cibo: « Pesticides, révélations sur un scandale français » e « Bidoche : l’industrie de la viande menace le monde », quindi ha tutti i titoli per rispondere a due domande: «Che succede veramente nell’universo della carne industriale? E che ci fanno mangiare per ragione o per forza?». Nicolino parte da due studi recenti: il primo (Simultaneous determination of 20 pharmacologically active substances in cow’s milk, goat’s milk, and human breast milk by gas chromatography-mass spectrometry), del 2011, rivela la presenza nel latte di mucca, di capra ed umano, di antinfiammatori, betabloccanti, ormoni e naturalmente di antibiotici ed è il latte di mucca a contenerne di più;  il secondo (Multiclass method for fast determination of veterinary drug residues in baby food by ultra-high-performance liquid chromatography -tandem mass spectrometry), del 2012, un team di ricercatori ha messo…»

http://www.greenreport.it/_new/index.php?page=default&id=20620

Le quotidien espagnol El Confidencial :

« La cadena alimenticia sufre cada vez más las consecuencias del uso de productos químicos para apurar los beneficios, como denuncia el periodista y escritor Fabrice Nicolino en su libro La industria de la carne amenaza al mundo. Pero al mismo tiempo, estas prácticas son consecuencia de una desregulación que en los últimos años tiende hacia una normativa más enfocada en el autocontrol de las propias distribuidoras. »

http://www.elconfidencial.com/alma-corazon-vida/2013/02/20/si-puede-haber-riesgo-para-la-salud-tenemos-un-problema-serio-con-la-carne-en-europa-115261/

Le quotidien roumain Cotidianul :

« ’Ast?zi putem ar?ta cum carnea atins perfec?iunea industrial?. Este o industrie mondializat?, care este de?inut? de organisme financiare, de fonduri de pensii private ?i care are acelea?i probleme ca ?i finan?ele mondiale: încearc? s? treac? de la rentabilitate de 8% la una de 10%. A ne plânge de scandalul c?rnii de cal înseamn? s? punem sub semnul întreb?rii un întreg sistem industrial’’, sus?ine jurnalistul Fabrice Nicolino. »

http://www.cotidianul.ro/acum-40-de-ani-nu-indrazneau-sa-faca-din-mizeria-asta-nici-macar-hrana-pentru-pisici-207102/

Le quotidien allemand Neues Deutschland :

« Der wirkliche Skandal liegt darin, dass niemand weiß, was Fleisch tatsächlich enthält – egal woher es kommt«, meint der Journalist Fabrice Nicolino, der sich bereits 2009 in seinem Buch »Bidoche« mit der Industrialisierung der Fleischindustrie und deren verheerenden Schäden beschäftigt hatte. Es sei zwar einfach, DNA-Tests vorzunehmen, wie es jetzt EU-weit geschieht. Wirklich aussagekräftig wären laut Nicolino aber nur umfassende chemische Analysen. »Diese würden nämlich aufdecken, dass wir in unserer globalisierten Gesellschaft täglich Fleisch essen, das potenziell gesundheitsschädliche, chemische Giftstoffe enthält. Heutzutage muss Fleisch schnellstmöglich ›hergestellt‹ werden. Die Mittel und Techniken dafür sind bekannt: Anabolika, Wachstumshormone, Antibiotika. Wir stellen Fleisch her wie wir Auto produzieren: schnell, am Fließband und so billig wie möglich. »

http://www.neues-deutschland.de/artikel/813475.schnell-am-fliessband-und-so-billig-wie-moeglich.html

N’hésitez pas à acheter Le Monde (sérieux)

Voyez, tout arrive. Le tenancier de Planète sans visa – moi – est aujourd’hui à l’honneur dans le journal Le Monde (édition datée 26 février 2013). Je suis même à la Une. Si. On m’a demandé, et j’en ai été très heureux, de rédiger 13 000 signes découpés en deux articles inégaux – l’un de 10 000, l’autre de 3 000 – sur l’industrie de la viande. Ce qui fait à l’arrivée une page pleine et entière de ce qui reste un grand journal. Je ne peux vous en livrer que le début, car Le Monde est à peine en vente, et je ne peux quand même pas lui faire concurrence.

Voici :

Le scandale alimentaire qui s’annonce

L’affaire de la viande de cheval vendue comme du boeuf n’est que la partie émergée de pratiques industrielles qui mettent la santé publique en danger

Que se passe-t-il vraiment dans l’univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d’essayer de répondre, il est bon d’avoir en tête deux études récentes. La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait – de vache, de chèvre ou d’humain – d’anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d’hormones et bien sûr d’antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.

La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l’alimentation, en s’appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse. Analysant des petits pots pour bébés contenant de la viande, ils y ont découvert des antibiotiques destinés aux animaux, comme la tilmicosine ou la spiramycine, mais aussi des antiparasitaires, comme le levamisole, ou encore des fongicides. Certes à des doses très faibles – en général -, mais, comme on le verra, la question se pose aujourd’hui dans des termes neufs.

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On reparlera de cela ici, soyez-en sûrs.

Ajout du 26 février. Voici le lien pour le premier article : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/25/le-scandale-alimentaire-qui-s-annonce_1838402_3232.html

Et pour le deuxième : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/25/la-communication-de-crise-entre-en-scene_1838403_3232.html

La mer, l’air et l’eau (vaines pensées)

J’aime Alexandre Dumas à la folie. Je crois avoir lu Le Comte de Monte Cristo quatre ou cinq fois et au moins trois fois Les Trois Mousquetaires et bien d’autres livres encore de lui, qui était pourtant un épouvantable plagiaire. Dumas n’était pas seulement un copieur, mais un industriel de la récupération d’histoires et de textes, qui utilisa au cours de sa vie littéraire, croit-on, au moins une centaine de nègres écumant pour son compte archives et vieilles éditions. Je ne résiste pas à l’envie de vous donner cet extrait de Comment je devins auteur dramatique, en vous priant d’excuser sa longueur :

« Dieu lui-même, lorsqu’il créa l’homme, ne put ou n’osa point l’inventer ; il le fit à son image. C’est ce qui faisait dire à Shakespeare, lorsqu’un critique stupide l’accusait d’avoir pris parfois une scène tout entière dans quelques auteurs contemporains : c’est une fille que j’ai tirée de la mauvaise société pour la faire entrer dans la bonne. C’est ce qui faisait dire encore plus naïvement à Molière : je prends mon bien où je le trouve. Et Shakespeare et Molière avaient raison, car l’homme de génie ne vole pas, il conquiert; il fait de la province qu’il prend une annexe de son empire ; il lui impose ses lois, il la peuple de ses sujets, il étend son sceptre d’or sur elle, et nul n’ose lui dire en voyant son beau royaume : “Cette parcelle de terre ne fait point partie de ton patrimoine”.» Bon, Dumas ne se voyait pas comme un égal parmi les égaux, et je ne peux pas dire que sa vanité me fasse grand plaisir. Je suppose que le personnage est un tout, dont il est difficile d’extraire seulement ce qui me convient.

Je précise encore deux choses. Un, je reste époustouflé par Le Comte de Monte Cristo, qui multiplie toutes les dix pages des coïncidences et des rencontres parfaitement impossibles dans la vie, et presque autant dans un roman. Ce devrait dissuader de continuer, tant les surprises les plus folles sont à chaque tournant, et pourtant l’on marche en exultant. Je marche en exultant. Deux, tout ce qui précède n’a (presque) rien à voir avec ce qui suit et qui justifie un peu que je vous écrive ce dimanche soir. Tout est parti d’un extrait qui trotte souvent dans ma tête, venu du Grand Dictionnaire de Cuisine de Dumas, publié en 1871, en cette si grande année de La Commune, juste après la mort de son auteur. Je cite : « Dans un cabillaud de la plus grosse taille (…), on a trouvé huit millions et demi et jusqu’à neuf millions d’œufs. On a calculé que si aucun accident n’arrêtait l’éclosion de ces œufs et si chaque cabillaud venait à sa grosseur, il ne faudrait que trois ans pour que la mer fût comblée et que l’on pût traverser à pied sec l’Atlantique sur le dos des cabillauds ».

Le cabillaud, je le précise pour ceux qui ne le savent pas, c’est la morue, qui fut à l’origine de tant de fortunes humaines. Et je reprends. Jules Michelet, l’historien bien connu, était un contemporain de Dumas, et il écrivit de son côté, dans le livre  La Mer (1861) : « Dans la nuit de la Saint-Jean (du 24 au 25 juin), cinq minutes après minuit, la grande pêche du hareng s’ouvre dans les mers du Nord (…) Ils montent, ils montent tous d’ensemble, pas un ne reste en arrière. La sociabilité est la loi de cette race; on ne les voit jamais qu’ensemble. Ensemble ils vivent ensevelis aux ténébreuses profondeurs (…) Serrés, pressés, ils ne sont jamais assez près l’un de l’autre (…) Millions de millions, milliards de milliards, qui osera hasarder de deviner le nombre de ces légions ? ».

Pourquoi ces deux courts textes ? Parce qu’ils montrent une évidence : il y a 150 ans, alors que l’espèce humaine occupait le monde depuis des centaines de milliers d’années déjà, nul n’envisageait les limites de l’océan mondial. On pouvait y puiser sans fin pour nourrir les hommes, on n’en viendrait jamais à bout. La pêche industrielle a détruit en moins d’un siècle des équilibres écologiques stables – dynamiques, mais stables – depuis des millions d’années. Et ce qui est vrai de la mer l’est de l’eau, dont notre corps est fait à environ 70 %. À peine si l’idée pourtant réaliste que nous sommes en train de nous attaquer à coup de canons chimiques au cycle de l’eau douce, que l’on croyait pourtant éternel, à peine si cette idée commence à se répandre. L’impératif catégorique serait de briser le cadre des pensées anciennes, et de proclamer qu’il ne faut plus rien polluer. Que l’eau est sacrée. Que celui qui la profane est un criminel des profondeurs. Fuck Off ! Veolia et Suez. Fuck Off ! J’ai encore assez de jus en moi pour rêver d’un monde où les dépollueurs de l’eau auraient disparu.

De la mer, je suis donc passé aux eaux douces, si durement traitées, et je pense maintenant à l’air. Ce dimanche soir, j’apprends que « la région parisienne est en alerte pollution, du fait du taux élevé de particules fines dans l’air ». Je vis dans cette partie du monde, et je sais que certains d’entre nous, parmi les plus faibles, les plus vieux, les plus jeunes, les plus asthmatiques, vont mourir d’avoir été exposés à ces horribles poisons. Et tout le monde le sait. Cela m’amène à rapprocher l’air et le climat des mots écrits par Dumas et Michelet il y a 150 ans. Même à l’époque de la première vague écologiste, celle d’Ivan Illich, celle d’André Gorz, celle de René Dumont – chez nous -, il y a quarante ans, nul (ou presque) ne voyait le climat comme une menace globale.

Nous avons fait de cet auxiliaire premier de la vie un ennemi, peut-être implacable. C’est une nouveauté si radicale que nombre refusent d’y croire. Parmi eux des Allègre, qui ne comptent finalement pas tant que cela à mes yeux. Et puis d’autres, dont je sais la sincérité et la probité, ce qui me navre bien davantage. Où veux-je en venir ? À ce constat mi-rigolard mi-désespéré que l’époque est rude pour les cœurs tendres que nous sommes. On a cru la mer inépuisable : elle se vide chaque jour un peu plus. On a imaginé le cycle de l’eau hors de portée : un nombre croissant de fleuves n’arrivent plus à la mer. On a négligé l’atmosphère et le climat tant qu’on a pu, pour découvrir enfin que nous sommes en train de détruire la régularité du temps et des précipitations, qui a pourtant permis l’éclosion des civilisations d’où nous venons en ligne directe.

Où veux-je en venir ? Nous avons grand intérêt à serrer nos voiles, nous avons grand intérêt à nous regrouper pour nous tenir chaud, car l’heure des tempêtes est devant nous.

Malvenue aux trolls sur Planète sans visa

Je me sens comme obligé de faire un peu de pédagogie à propos des trolls, et vous allez comprendre pourquoi. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un troll ? Je n’entends pas ici évoquer la haute figure des êtres surnaturels des contes et légendes scandinaves, bien sûr. Je veux parler de ces excellentes personnes qui viennent pourrir le débat sur le net, partout où cela paraît utile pour la défense de leurs intérêts. Si vous jetez un regard à la définition du mot sur Wikipédia, que je reprends à mon compte, « En argot internet, un « troll » est une personne qui participe à une discussion ou un débat (par exemple sur un forum) dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique, et plus généralement de perturber l’équilibre de la communauté concernée ».

Cela fait un moment que je soupçonne la présence de ces manipulateurs sur Planète sans visa. Mais comment savoir ? La censure d’un commentaire n’est jamais un acte anodin, et je n’y ai eu recours qu’à de rarissimes exceptions. Car enfin, je crois sincèrement qu’il faut accepter le flux de la critique, qui charrie parfois de très désagréables effluves. Seulement, il y a une différence entre critiquer et désinformer en conscience. Je viens de décider d’être plus vigilant, et je vais vous expliquer mes raisons. Il m’est arrivé ces derniers temps de stopper des messages signés d’un pseudonyme, et dont le contenu m’intriguait au plus haut point. J’ai envoyé un courrier à ces personnes – une adresse électronique, que vous ne lisez pas, est attachée à tout envoi -, en leur demandant, compte tenu de leur ton, de lever leur anonymat. Au total, j’ai écrit à trois personnages a priori différents, mais sans obtenir une seule réponse.

Ensuite est venu un commentaire d’un familier de Planète sans visa, Lionel Fu[…], qui répondait au message de Lina, que j’avais hésité à publier. Lionel émettait l’hypothèse que Lina puisse être un – une – professionnel(le) au travail. Nous n’aurons peut-être pas de réponse définitive, mais en tout cas, voici qu’apparaît ce matin un nouveau message, dont je pense qu’il obéit à de toutes autres règles que celles du débat. Il répond à un article que j’ai écrit ici sous le titre Massacre au bois de Tronçay. J’y dénonce les auteurs de la destruction de 100 hectares d’une superbe forêt de la Nièvre, et mets en cause notamment le président du Medef de Bourgogne, Pascal Jacob. Lequel vient d’ailleurs d’annoncer des plaintes en diffamation contre des personnes, des messages de Twitter, des blogs. Suis-je visé ? Je n’en sais rien. On verra.

C’est dans ce contexte qu’arrive en tout cas le message que vous allez lire. Je sais que votre temps n’est pas extensible, mais c’est intéressant à analyser. Ophrys aime M.Nicolino – d’habitude -, mais pas cette fois, car le Nicolino ne respecte pas les règles sacrées de la profession, par exemple en ne vérifiant pas ses sources. C’est un vieux truc qui consiste à disqualifier. Je doute que cela marche auprès de beaucoup d’entre vous, mais qui sait ? Le reste sent le montage : Ophrys défend le projet avec les arguments des promoteurs, mais il – elle ? – aimerait par ailleurs la prose du Nicolino. C’est crédible, en effet. Le texte  :

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Ophrys18 | ca.meregarde@laposte.net |

Bonjour M. Nicolino,

Habituellement, j’apprécie vos propos, ainsi que vos ouvrages qui dénoncent bien des attaques à la nature et à la santé de l’homme, menées par des multinationales sans scrupules.

Je comprends que ce projet soulève des questions : y a-t-il d’autres solutions pour exploiter le bois du Morvan, qui, de toute façon arrive à maturité ? si le projet Erscia se réalise, les scieries locales seront-elles menacées ? Faut-il fabriquer de l’électricité en brûlant du bois ? etc…

Mais là, vos attaques, je ne les comprends pas. Ou bien si, je pense que vous avez été victime de désinformation (en partie).
En effet, lorsque vous écrivez :
“…pour la raison évidente que le bois de Tronçay est une merveille de biodiversité. On y trouve, au milieu de quantité d’autres beautés, des insectes très protégés, comme le Grand capricorne, la lucane cerf-volant, et ce pique-prune…”
J’aimerais préciser qu’aucune de ces espèces n’a été trouvée sur place. Et ce, pour une bonne raison, c’est que le bois de Tronçay n’est pas un espace naturel exceptionnel. Voyez vous-même sur les photos que vous publiez : il s’agit d’un bois de chênes on ne peut plus ordinaire, dont les chênes mesurent en moyenne 40 à 50 cm de diamètre, donc bien loin des fantasmes de chênes de 400 ans que Jerem D évoque dans son commentaire du 14 février !!! Des arbres de 50 cm de diamètre ne sont pas un biotope pour les espèces que vous citez. D’ailleurs, ce bois n’a jamais reçu le moindre classement au titre de la protection de la nature, même pas en ZNIEFF ! Normal, dans la Nièvre, il y a 220 000 ha de forêt, dont environ 2/3 de feuillus et à nouveau 2/3 de forêt “de plaine” similaire au bois de Tronçay (soit environ 100.000 ha !).
Alors, comment reprocher aux élus locaux de défendre un projet qui, effectivement, détruira 86ha de forêt (dernier chiffre présenté au CNPN) mais qui est le seul projet qui concerne ce territoire alors que les résineux qui y seront sciés ont été plantés voici 50 ou 60 ans. Alors, oui, facile de critiquer tout le monde, mais qu’ont fait ceux qui s’opposent aujourd’hui pour préparer un ou plusieurs contre-projets : ils ont eu 50 ans pour ça.

Bref, je ne dis pas que tout est rose dans le projet Erscia, mais votre argumentaire vous décrédibilise. Dommage…

PS : un journaliste ne doit-il pas toujours vérifier ses sources ?

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Est-il néanmoins concevable qu’Ophrys ne soit pas un troll au service des intérêts que j’attaque ? Oui, mais je crois cette possibilité proche de zéro. J’ai lu ces derniers temps de très intéressants papiers sur les trolls. L’un d’eux signale que l’Union européenne vient d’embaucher des trolls pour intervenir notamment sur les réseaux sociaux, dont les blogs, de manière à contrer la montée des opinions eurosceptiques. Je serais très étonné que l’UE soit la première structure de pouvoir à vouloir contrôler l’opinion de cette manière.

Moralité : la liberté est un combat. Mais je ne vous apprends rien.

Les navires de Sea Shepherd éperonnés !

Breaking News, comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique. Dernière heure, ce 20 février 2013 à 21 heures, heure de Paris. Ça chauffe dans l’Antarctique, où les défenseurs des baleines affrontent notre monde barbare.

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Les navires de Sea Shepherd éperonnés par les baleiniers japonais dans le sanctuaire antarctique

20 février 2013 - Escalade de violence en AntarctiqueLes navires de Sea Shepherd Conservation Society, le Bob Barker et le Steve Irwin, ont été éperonnés par le navire-usine de la flotte baleinière japonaise, le Nisshin Maru dit « l’étoile de la mort » – un monstre d’acier de plus de 8 000 tonnes. Cet abattoir flottant est 10 fois plus lourd que le Steve Irwin.

Le Bob Barker et le Steve Irwin étaient derrière le Sun Laurel, le navire-ravitailleur de la flotte baleinière nippone – le Steve Irwin à bâbord, le Bob Barker à tribord.

Avec un haut-parleur, le Shonan Maru #2, le navire de sécurité japonais, a ordonné au Sam Simon, navire australien de Sea Shepherd se trouvant en eaux antarctiques australiennes, de quitter la zone sur ordre du gouvernement japonais. Des grenades assourdissantes ont été lancées sur le Bob Barker et le Steve Irwin par l’équipage du Nisshin Maru.

Le Capitaine Peter Hammarstedt a informé le navire-usine Nisshin Maru par radio que le Bob Barker maintiendrait son cap et sa vitesse et que l’obligation légale et morale d’éviter la collision incombait au Nisshin Maru.

Le Nisshin Maru a alors viré de bord et s’est approché par tribord. Il a presque percuté le Bob Barker avant de se tourner vers le Steve Irwin et de l’éperonner au niveau de la proue.

Le Nisshin Maru a maintenu son cap de collision et a éperonné le Steve Irwin une nouvelle fois à bâbord.

Le Nisshin Maru a ensuite éperonné le Bob Barker. Le Steve Irwin a accéléré afin d’éviter un nouvel éperonage.

Le Bob Barker a remplacé le Steve Irwin sur le côté gauche du Sun Laurel.

Le Steve Irwin a fait demi-tour et le Nisshin Maru a poussé le Bob Barker contre le Sun Laurel, le coinçant en sandwich. Le Nisshin Maru a ensuite reculé derrière le Bob Barker et l’a éperonné à pleine vitesse contre le flanc gauche du Sun Laurel, détruisant l’un de ses deux radeaux de sauvetage et détruisant le bossoir permettant de lancer l’autre radeau. Le Nisshin Maru a ensuite de nouveau éperonné le Bob Barker par l’arrière, détruisant l’un de ses radars et la totalité de ses mats.

2013_escalation_in_antarctica_01Tout le courant a été coupé à bord du Bob Barker qui a émis un signal de détresse May Day. A l’émission de ce signal de détresse, le Nisshin Maru s’est retourné et s’est enfui vers le nord.

Le co-chargé de campagne de Sea Shepherd Australie, l’ancien sénateur Bob Brown, a informé le gouvernement australien des mutltiples violations des lois internationales par la flotte baleinière et a demandé à ce que Tokyo soit sommé de retirer ses navires de cette region située au nord de la base Case australienne et de cesser de violer ouvertement les lois australiennes et internationales. Des navires de la Marine devraient être dépêchés sur place pour faire respecter la loi.

Actuellement, le Sun Laurel est en train d’être escorté vers le nord par la flotte de Sea Shepherd puisqu’il n’a pas d’équipement de sauvetage de secours adapté aux eaux très dangereuses de l’Océan austral.

Jeff Hansen, directeur de Sea Shepherd Australie a affirmé: « Le Nisshin Maru s’est rendu responsable de collision volontaire et d’un délit de fuite. Il a éperonné le Sun Laurel, mettant la vie de son equipage en danger et les a ensuite tout simplement abandonnés. »

Tous les navires font maintenant route vers le nord, les braconniers japonais, se trouvant à deux miles au devant de la flotte de Sea Shepherd.

Les trois navires de Sea Shepherd ont été éperonnés, le Bob Barker essuyant les plus gros dégâts. Le courant est maintenant rétabli à bord du Bob Barker. Heureusement, aucun membre d’équipage n’a été blessé.

Nous avons rempli notre mission en empêchant le Sun Laurel de réapprovisionner l’abbattoir flottant, le Nisshin Maru en carburant. Nous continuerons jusqu’au bout à protéger les baleines de ce sanctuaire.