J’ai reçu divers messages qui m’ont fait réfléchir. Cela ne fait pas de mal, de réfléchir. Même si je ne retire pas un mot sur Mélenchon, je dois avouer qu’il est à peu près sans intérêt, au point où nous sommes, de perdre du temps avec des gens comme lui. Et bien d’autres, auxquels j’ai consacré pourtant nombre d’articles de Planète sans visa. Pourquoi ? Oui, pourquoi ? Je ne vois qu’une explication, que je vous livre brute de décoffrage.
Un jour, un scorpion décide de passer de l’autre côté d’une rivière, et se demande comment faire. Il avise une grenouille et lui demande de passer le cours d’eau sur son dos. Quoi de plus facile, en effet ? Mais la grenouille, qui n’est pas plus sotte qu’un Mélenchon – plutôt moins – refuse. « Pardi ! lui dit-elle en résumé, si je te prends sur le dos, tu ne manqueras pas de me piquer au beau milieu du passage, et je mourrai ! ». Le scorpion lui répond aussitôt qu’elle est folle, car s’il décidait de la piquer, il mourrait avec elle. Ça se tient, jusque là, non ? À force de contorsions, la grenouille accepte, car c’est une brave fille – bien plus brave que Mélenchon, soit dit en passant -, et se jette à l’eau avec le scorpion sur le pont supérieur.
Tout se passe bien. Au début. Car bien avant d’avoir atteint l’autre rive, le scorpion pique la grenouille. Laquelle, carrément écœurée, demande au scorpion avant de disparaître et de se noyer pourquoi diable il n’a pas pu se retenir. Car le scorpion, excusez l’absence de suspense, va mourir lui aussi ! Eh oui, il va mourir, l’imbécile ! Mais il a le temps de fournir une explication. S’il a empoisonné cette malheureuse grenouille, c’est la faute à pas de chance. Mais soyons plus précis. Il dit explicitement : « Désolé, madame la grenouille, mais c’est comme ça. C’est ma nature ».
Vous aurez remarqué que je me compare à un scorpion. Dans mon esprit, c’est infiniment flatteur, car j’aime tous les animaux, sauf un, pour des raisons éminemment personnelles. Je suis donc très satisfait d’être un scorpion le temps d’une fabulette. Eh oui, critiquer les bouffons de la politique, et haïr en outre tout ce qui rappelle, de près ou de loin, le stalinisme – je rappelle que c’est un état d’esprit -, c’est dans ma nature. Mais ce qui est encore bien davantage ma nature, c’est de considérer la crise écologique et de penser aux quelques moyens qui nous restent d’y faire face. Je vais essayer de m’en souvenir, mais si cela me reprend, et cela me reprendra, pensez au scorpion.