Je n’oublie pas que c’est le soir de Noël, je ne saurais oublier le Père Noël, qui a tant compté dans ma vie, jusqu’à aujourd’hui. J’ai déjà publié ici, dans les premiers jours de Planète sans visa le texte qui suit. C’est un extrait de la préface au livre ensorcelant d’un certain Aldo Leopold, que j’ai lu plusieurs fois. Almanach d’un comté des sables est d’une beauté à couper le souffle. J’ai eu la chance de le lire dès 1995 (paru alors chez Aubier), mais sachez qu’il existe une édition de poche. La préface ci-dessous est signée par J.M.G Le Clézio. Je ne trouve pas de plus beau cadeau à vous faire. Je le jure, il est splendide. Bon Noël, du fond du fond de mon cœur.
Almanach d’un comté des sables
L’Almanach d’un comté des sables révèle la permanence du monde, dans tous ses gestes et dans tous ses règnes. Il parle du voyage que les oies commencèrent au pléistocène, proclamant chaque année au printemps « l’unité des nations depuis la mer de Chine jusqu’aux steppes sibériennes, de l’Euphrate à la Volga, du Nil à Mourmansk, du Lincolnshire au Spitzbergen ».
Il parle de la danse magique des bécasses dans l’amphithéâtre des marécages, de l’ivresse du vent, du langage des arbres et de leur mémoire, inscrite dans les cercles de leurs troncs, aussi précieuse et précise que les traités d’histoire des bibliothèques, du tableau sublime que sait peindre la rivière Wisconsin certains matins d’été et des domaines illimités de l’aube, qu’aucun fonctionnaire du cadastre ne pourra jamais arpenter.
Le pouvoir de l’Almanach est dans la musique des mots qui fait surgir les odeurs, les couleurs, les frissons, dans tous ces noms qui écrivent le poème de la terre : la sauge, le sumac, la fleur de pasque, le silphium survivant au désastre, ou Draba, la plus petite fleur du monde, ignorée des botanistes, qui pousse dans le sable des marais. Noms d’oiseaux, colverts, mésanges, pluviers, grouses, avocettes, grèbes des marais, oies sauvages et grues du Grand Nord, chacun avec son langage, ses rituels, sa danse, son jeu dans le théâtre universel.
Malgré le temps écoulé, et nos désillusions quotidiennes, l’Almanach d’un comté des sables a gardé aujourd’hui toute sa profondeur, toute son émotion. Le regard prophétique qu’Aldo Leopold a porté sur notre monde contemporain n’a rien perdu de son acuité, et la semence de ses mots promet encore la magie des moissons futures. Voilà un livre qui nous fait le plus grand bien.
J. M. G. Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008, préface au livre d’Aldo Leopold, Almanach d’un comté des sables (Aubier, 1995)
Cher Fabrice,
Je rentre d’une promenade hallucinante en ma seule compagnie, parmi des étendues immaculées où il était impossible de distinguer le champs de la route.
Même les tracteurs avaient capitulé.
J’ai vu les mouettes, les colverts, les oies, les corneilles et j’ai entendu le silence.
J’avais de la poudreuse jusqu’au derrière, le nez tout rouge et je me suis roulée dans cette neige avec un bonheur entier de gamine.
Un petit goût de début de monde à usage exclusif et qui rend heureux.
Alors ce soir, mon bonnet à grelot et moi te souhaitons un doux noël.
« Voilà un livre qui nous fait le plus grand bien. »
Certes !
Bonsoir ,
Merci Fabrice . De tout coeur , beau Noël a vous aussi .
Bien a vous , Léa .
Un monde blanc où on entend à peine une voiture!
Bon noël à tous!
Merci Fabrice pour le rappel du livre d´Aldo Leopold. Pour toi et pour toutes et tous, plein de belles joies pour ces journées dites de fêtes.
ce matin un petit rouge-gorge
comme sidéré par le froid,
immobile sur le rebord de la fenêtre de la cuisine,
il ne chantait pas dans le vent glacé,
il était face au soleil levant;
je l’ai observé un petit moment sans me montrer puis j’ai rempli la petite coupe de graines pour « oiseaux du ciel » placée sur l’appui de la fenêtre à côté d’un pot de beurre doux et d’un bocal d’eau …
bon Noël à nous tous ,je dirais même « bon Nouvè »
(dans Nouvè j’entends plus « regard neuf » que dans Noël)
Alors , que nos regards soient emplis de la beauté du monde et nos coeurs de gratitude et de courage.
« Alors , que nos regards soient emplis de la beauté du monde et nos coeurs de gratitude et de courage. »
Pas toujours facile car le répit n’existe pas. Ce matin, 25 décembre,le jour à peine levé sur le chemin qui mène à ma bergerie, une magnifique buse, gisante dans son beau plumage, un petit trou rond de plomb,sanguinolent et sans pitié sous l’oeuil droit. Probablement cette buse que j’admirais et écoutais souvent dans les parages et qui me surveillait de son regard perçant.
Ce petit corps mort dans mes mains, tout à la fois lourd et léger, encore chaud entre ses ailes repliées m’a immédiatement fait rêver de chasse…de chasse comme celle du Conte Zaroff…
Tayo! Tayo! A la chasse aux cons!
Et surtout, joyeux Noël!
Pardonnez cette colère, mais je suis vraiment sensible à ces actes, que je ressens comme des symboles. Encore plus depuis le temps passé chez les Wendats.
Fabrice Nicolino, tu es une perle dans un monde d’huîtres. Parce que tu aimes tout ce qui vit et que tu sais dire.
Dans ce monde où l’homme est omniprésent dans sa bêtise et sa cruauté, la vie sauvage a un IMMENSE besoin d’hommes comme toi.
He bien joyeuse fin d’année à toute la planète, je m’en vais quant à moi rechercher des traces des dernières panthères marocaines dans un coin perdu du moyen atlas,au grand air, loin des hommes du bruit et des exces du monde
blanc m-r : ton récit me fait remonter le temps et me rappelle une rencontre similaire, lorsque j’étais enfant. Vers Noël, un soir enneigé, un rougegorge était venu « taper à la fenêtre ». Visiblement très affaibli, nous avions pu le placer alors à l’abri et au chaud. Mais il était déjà trop tard.
Je lisais aussi récemment que certains oiseaux, lors de leur traversée des océans, trouvent refuge sur des bateaux. Dans cette article, le navigateur raconte que les hirondelles s’intallent dans le carré, allant jusqu’à passer la nuit dans ses cheveux.
Je me demande – j’aimerais du moins y croire – est-il seulement possible que ces animaux, sentant leur fin proche, se rapprochent de nous, ayant ainsi compris, malgré tout ce que l’être humain leur fait subir, qu’ils peuvent encore se fier à certains d’entre nous ?
Bon, hein, c’est Noël, on peut toujours rêver me direz-vous… Il n’empêche que ces contacts marquent à tout jamais et je les souhaite à tous, petits et grands, car ils sont susceptibles d’ouvrir grand les yeux et les esprits.
Bonsoir ,
Yep , les amis , ne trouvez rien qui cloche dans le texte de Fabrice ?
» Je n’oublie pas que c’est le soir de Noël, je ne saurais oublier le Père Noël, qui a tant compté dans ma vie, jusqu’à aujourd’hui. »
Attention , ce n’est pas un jugement , juste une toute petite réflexion amicale . Nous sommes tous de grands enfants et les fêtes de fins d’années sont pour beaucoup magiques . Mais Noël = Père Noël = énorme opération commerciale = association de malfaiteurs ! 🙂
Fabrice , êtes vous certain d’aimer a ce point le Père Noël ? Cela ne vous colle pas , mais alors pas du tout ! Vous nous faite marcher , c’est cela ?
Je ne voudrais pas faire tomber le charme de cette période comme un soufflet , mais ….
Il semble probable que le père Noël, s’il a existé, soit mort carbonisé et/ou aplati depuis longtemps. L’apparition miraculeuse du Père Noël, rapportée de nombreuses fois, reste donc pour les plus grands scientifiques une donnée inexplicable. Mais comme, lorsqu’il passe, tout le monde dort à poings fermés, nous pensons que la croyance dans le père Noël est un choix métaphysique qui relève de chaque enfant, et de lui seul. Un enfant zététicien comprendra vite qu’au fond, y croire ou pas, ça ne change pas grand chose : Noël est une énorme entreprise commerciale.
http://www.zetetique.fr/index.php/dossiers/87-pere-noel
Bonne lecture et bonne soirée . Léa . Mère Noël a la retraite .
@ la petite bergère
Pas d’inquiétude, tous ces cons qui tirent les animaux pour le plaisir de tuer (ou de chasser, c’est pareil) iront rotir à petits feux en enfer.
Bon Noël à vous tous, en particulier à ceux qui protègent les animaux.
@Léa;
Le père noël c’est juste une belle idée dévoyée!
Que se soit Saint-Nicolas ou autre chose…Il parait qu’il existait en rouge et blanc tel quel avant d’être récupérer par cette firme de soda!
Quelques part c’est pas important ce qu’on fête! C’est une pause; que cet hivers nous rappel particulièrement bien!C’est le solstice!
C’est pour nous souvenir aussi qu’on a un statut bien fragil; si on est tous seul et que la récolte à été bonne; c’est pas le cas de tous!
Oui ça plombe l’ambiance; mais tous seul on est pas grand chose; on dépend des éléments! A la base c’est une fête solidaire; c’est surement pas pour rien! On peut échapper à la « tradition » ou en faire quelques chose selon sa conscience!
Et on est encore libre de ne pas mettre un pieds au magasin! 😉
préfeture de l isere
CABINET DU PREFET
SERVICE DE L’INFORMATION ET DE GRENOBLE, LE 21/12/2010
LA COMMUNICATION INTERMINISTÉRIELLE
COMMUNIQUE DE PRESSE
Résultat de l’autopsie du cadavre d’un grand canidé
découvert le 13 décembre 2010
Le cadavre d’un grand canidé a été découvert lundi 13 décembre 2010, dans l’étang Malin,
situé sur la commune de Sainte-Blandine en Isère.
La dépouille de l’animal, qui se trouvait dans un sac plastique, a été récupérée par les
agents de l’O.N.C.F.S (office national de la chasse et de la faune sauvage) qui l’ont déposé
au Laboratoire vétérinaire départemental où il a été autopsié le mardi 21 décembre 2010.
Conclusions :
Il ressort des analyses génétiques qu’il s’agit d’un animal appartenant à l’espèce
Canis lupus, de souche italienne (identique aux spécimens de loups présents à l’état
naturel en France).
L’autopsie a permis de constater d’une part qu’il a été victime d’un projectile
entraînant des blessures mortelles et d’autre part, qu’il s’agissait d’un mâle pesant
38 kilogrammes, âgé d’au moins deux ans et se trouvant en parfait état de santé (des
recherches plus approfondies par le réseau loup de l’ O.N.C.F.S devraient permettre
de déterminer plus précisément son âge).
Dans le cadre de cette découverte, une enquête a été diligentée par la gendarmerie avec
l’assistance de l’O.N.C.F.S.
j’espre lui tomber dessus et lui faire la même chose.
Isère Nord
Après la découverte d’un cadavre dans un étang
Le loup a bien été tué par balle
L’autopsie, ce mardi après-midi, du cadavre du loup découvert dans un étang de Saint-Blandine (Nord-Isère), le 13 octobre dernier, a confirmé les premières constatations. L’animal a bien été tué par balle.
Elle a également permis de déterminer qu’il s’agissait d’un mâle d’au moins deux ans et de souche italienne, celle qui est réapparue naturellement dans la région à la fin des années 90. Il pesait 38 kg et était en parfait santé.
Son corps avait été retrouvé la semaine dernière dans un sac plastique, lesté par des moellons, dans un étang du pays turripinois.
Plus d’informations, dans Le Dauphiné Libéré du mercredi 22 décembre.
les oiseaux venus se réfugier du froid sur leur route sont aussi accueilis par les chasseurs!
comme dirait René Char « on tue tout..tout.. »
Bonjour Fabrice,
Merci pour ce livre. Je l’ai lu et j’ai été ébloui. Je le recommande vivement à tous les lecteurs du blog.
Cordialement
Guillaume
Et aujourd’hui, la LPO loue le travail de l’ONCFS sur les oiseaux migratoires… on avance bien…
http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article684
Ne croyant plus au Père Noël depuis déjà quelques années, je me suis offert à moi-même « Almanach d’un conté des sables ».
N’ayant que peu de temps en cette période d’agnelage pour lire, c’est très lentement, page après page, jour après jour que je regrette ces mondes disparus.
C’est peut-être mieux comme ça.
Merci, c’est vraiment un très beau livre.
Anne