Un seul crime et tant de criminels (sur les biocarburants)

Vous n’êtes pas obligé de lire mes états d’âme en longueur. Comme si souvent, les faits nouveaux sont à la fin.

D’abord, le mot. Je ne suivrai pas ceux qui croient montrer leur élévation morale en nommant agrocarburants ce que j’ai toujours appelé biocarburants. Ils pensent montrer de la sorte qu’on ne la leur fait pas. Qu’ils sont critiques. Que les biocarburants n’ont rien de bio, etc. Moi, je continue. Parler d’agrocarburants est le plus sûr moyen de perdre en route la moitié de ceux à qui on s’adresse. Faites l’expérience, vous verrez que ce néologisme-là ne marche qu’auprès d’une frange. Il est déjà difficile de savoir ce qui se cache sous le mot infâme de biocarburant. Il me semble qu’il ne faut pas en rajouter. La vérité des mots est à montrer, à démontrer. Chercher à la cacher s’appelle de la novlangue. Il faut affronter cette supercherie langagière et parler, parler, parler.

De quoi ? Bonne question. Si je parle une fois encore des biocarburants, c’est parce que ma tête bout d’une colère sans limites discernables. Il y a cinq ans – beaucoup le savent, ici du moins -, j’ai publié un livre qui s’appelle La faim, la bagnole, le blé et nous (Une dénonciation des biocarburants), paru chez Fayard. On a le droit de se moquer, mais sachez que je suis fier de l’avoir écrit. Il disait de façon claire, argumentée, en fait indiscutable, le drame planétaire que représentait cette nouvelle poussée de l’industrie. Je rappelle qu’il y a plus d’un milliard d’affamés chroniques sur cette terre, que les terres agricoles disponibles sont très largement exploitées ou surexploitées, et que malgré cela, d’infâmes salauds ont imaginé changer des plantes alimentaires en carburant automobile. Essentiellement pour nous, au Nord, qui sommes prêts à tuer quiconque augmente encore le prix de l’essence d’un centime d’euro par litre.

Si vous en avez le temps, je vous renvoie à deux de mes derniers articles, parmi des dizaines d’autres publiés sur Planète sans visa ou sur un blog que j’avais créé au moment de la sortie de mon livre (ici et ). Nous étions à ce moment-là à l’automne 2007, quand tous les petits marquis de l’écologie officielle frétillaient devant Sarkozy et Borloo, qui avaient monté l’opération de propagande appelée le Grenelle de l’Environnement. Moi, j’ai fait réellement tout ce que je pouvais pour secouer ces structures dégénérées. J’ai alerté avec force Serge Orru, alors directeur du WWF en France. Je dois dire, et je l’en remercie encore, qu’il a organisé au siège du WWF une sorte de conférence pendant laquelle j’ai pu parler devant les salariés de l’association. Mais rien n’est venu ensuite, pour les raisons que j’ai ensuite développées dans un autre bouquin, Qui a tué l’écologie ?.

J’ai prévenu Greenpeace, et je me suis pour l’occasion, au cours d’une assemblée générale tenue à Paris, gravement engueulé avec Yannick Jadot, qui était à ce moment directeur des campagnes de Greenpeace. Sentant qu’il ne ferait rien, comprenant que Greenpeace regardait ailleurs, j’ai rompu tout lien avec ce mouvement, où je comptais des amis aussi proches que Katia Kanas. Jadot, qui mène et a d’ailleurs mené une carrière politique, est aujourd’hui député européen d’Europe-Écologie.

J’ai de même parlé à Nicolas Hulot. Et à José Bové. Et à bien d’autres encore. J’ai fait des conférences en province, espérant toujours déclencher ne serait-ce qu’un embryon de mouvement contre le crime. Rien n’est venu. Tous préfèrent se branloter de réunion en tribune. (J’embrasse au passage mon si cher ami Pierre Rabhi, ainsi que le génial jardinier Gilles Clément, qui m’ont aidé de manière certaine, et sans barguigner, eux). J’ajoute que si tant de responsables ont pu se défiler de cette manière, c’est bien entendu qu’ils ne sont soumis à aucune pression sociale. Nul ne s’est levé, nul. Et cela vaut, j’en suis affreusement désolé, pour les lecteurs de Planète sans visa. Nous avons accepté que le lobby industriel de l’agriculture reçoive des cadeaux fiscaux par centaines de millions d’euros. Et nous ne mettons pas le feu, que je sache, aux pompes à essence qui délivrent un carburant additionné de blé, de colza, de betterave ou de tournesol. Le résultat de cette honteuse inertie, c’est que la FNSEA a pu, en toute tranquillité, placer à sa tête un céréalier intensif, Xavier Beulin. Qui est aussi à la tête de Sofiprotéol, la société qui tient les biocarburants en France, avec un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros en 2011.

Je reviens à ma colère sans horizon. Le crime est accompli. La faim a considérablement augmenté, à mesure que les prix des denrées alimentaires en faisaient autant. Quand j’entends un homme comme Bernard-Henri Lévy occuper tous les fenestrons disponibles pour parler de ce qu’il ne connaît pas – la Syrie, par exemple – et que (presque) tous applaudissent, j’en ai la nausée immédiate. Tant de mots pour ne rien dire. Et tant d’insupportable silence face au désastre garanti pour ces sociétés du Sud dévastées par les biocarburants. Il y a de quoi pleurer d’abondance.

Merde ! je me rends compte que je n’ai pas encore parlé de ce qui m’amène précisément aujourd’hui. Voici un papier publié dans La France Agricole :

La FAO réclame une suspension de la production de bioéthanol de maïs

Publié le vendredi 10 août 2012 – 12h45

Le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a demandé vendredi aux Etats-Unis de suspendre leur production de bioéthanol à partir de maïs pour éviter une crise alimentaire, dans une tribune publiée par le quotidien britannique Financial Times. « Une suspension immédiate et temporaire de la législation américaine » imposant des quotas de bioéthanol, produit à partir du maïs, « apporterait un répit au marché et permettrait que plus de récoltes soient utilisées pour l’alimentation animale et humaine », écrit M. Graziano da Silva.

La sécheresse qui sévit actuellement aux Etats-Unis a fortement endommagé les cultures, provoquant des tensions sur les marchés des matières premières agricoles. Dans son dernier relevé sur l’état des cultures aux Etats-Unis arrêté au 5 août et publié lundi soir, le département américain de l’Agriculture (USDA) estime désormais que seuls 23 % des plants de maïs sont dans un état bon à excellent.

« Dans ce contexte, les prix des céréales se sont envolés, avec une hausse de près de 40 % depuis le 1er juin pour le maïs », notent les stratégistes de CM-CIC. Les observateurs craignent en outre une nouvelle révision à la baisse des estimations de production agricole, particulièrement de maïs, lors de la publication, ce vendredi, du rapport mensuel de l’USDA sur l’offre et la demande mondiales de grains.

Selon un document publié mercredi par l’Agence américaine océanique et atmosphérique, les Etats-Unis ont connu le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré dans le pays depuis le début des relevés météorologiques en 1895, avec une sécheresse s’étendant sur 63 % du territoire continental.

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Une dernière question, dont la réponse est évidente. Imaginons que des Blancs soient soumis à des décisions commerciales et industrielles qui les affament. Imaginons qu’un groupe de pays – disons le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Mali, l’Inde, la Chine – aient trouvé un merveilleux moyen « économique » de faire rouler leurs engins en cramant des aliments vitaux pour la survie des habitants de Millau, Ploubazlanec et Montreuil. Quelle serait notre réaction ? Le crime des biocarburants repose sur un racisme qui jamais ne s’avoue. Mais qui tue massivement.

74 réflexions sur « Un seul crime et tant de criminels (sur les biocarburants) »

  1. Hélas je ne suis pas sur que la majorité sois capable de comprendre ces problèmes ou mème d y croire si les agrocarburants nous affamaient alors là oui la france entière serait à hurler dans la rue ….

  2. Brûler des plantes qui pourraient nourrir des humains. Brûler l’humus qui nourrit la terre. Brûler la vie pour rouler toujours plus.
    Remplir le ventre des voitures, des camions, des avions, pendant que des ventres humains se creusent jusqu’à rendre fou de douleur.
    Le bio-carburant est aussi fait de larmes et de sang versés. Parfois, j’imagine un spot à la télé, des réservoirs de voitures faisant le plein de sang et de larmes d’enfants qui meurent pour que nous puissions conduire ou faire conduire jusqu’à nous le superflu.
    Oui, il y a de quoi être en colère. Oui, c’est bien un crime industriel et raciste qui plus est, commis en toute impunité.
    Bio-carburants, nécro-carburants, la vie, la mort, les ventres pleins, les ventres creux… Et le regard de ceux qui s’éteignent en silence.

  3. J’ai immédiatement pressenti ce drame dès l’apparition du bio-carburant.
    De l’indifférence face à ces arguments là, voire du mépris mais la réalité est là, vérité crue, cruellement vraie dans le schéma habituel qui fait monter une colère nauséeuse .
    Alors, lorsque je scrute le vaste horizon devant mon regard, aux confins de la terre et de la mer, je pense à tous ces SOS qui tournoient dans tous les ciels et je me dis que la seule force dont je dispose, c’est la force d’amour de mes pensées qui s’envolent rejoindre ces cris…. et mes larmes pleurent.
    Le plein de superflu au Nord, les creux douloureux du Sud qui n’en finissent pas,la vie,la mort,le Nord, Le Sud…… peut-on aller plus loin encore?

    Nos destinées sont pourtant communes; notre superflu nous tue à petit feu, inéluctablement dans un feu d’artifices éblouissants qui nous rend aveugles devant tous ces crimes humains,industriels,racistes,commis en toute légalité et à peine voilés.
    Merci Mr Nicolino pour cette piqûre de rappel.

  4. Le biocarburant est effectivement une invention diabolique et criminelle.

    Les écologistes nouvellement élus devraient réagir et agir. Ils sont muets. La question qui reste un mystère pour moi et que je me pose souvent: les quelques 2% de Français qui ont voté pour les écologistes à la présidentielle, par quoi ont-ils été séduits dans leur programme ?

  5. Merci de nous le rappeler. Il me semble qu’on a toujours traditionellement utilise les residus, que ni les hommes ni les animaux ne mangent, comme combustible, dans tous les pays et a toutes les epoques. Je crois que c’est bien la premiere fois qu’on seme et qu’on fait pousser des plantes a seule fin de « bruler la recolte »… terrible invention de notre civilisation ?

  6. J’utilise peu la voiture mais les rares fois que je fais le plein je refuse systematiquement l’essence additionnée d’éthanol. Si je peux le faire n’importe quel quidam pourrait le faire…mais celui çi n’en n’a que faire de vos « considérations » nord-sud et puis au Sud qui brade les terres agricoles pour faire des biocarburants n’est ce pas l’autochtone? Et puis au nord notre fameux E10 ne vient-il pas essentiellement de la betterave..et celle la, à la différence de celle que je produis dans mon potager, n’est pas très comestible! Sapiens restera Sapiens et celui du Sud ne vaut pas plus que celui du Nord.

  7. Je me demande à combien sont estimées les aides publiques à la filière des biocarburants, en 2011, en France et dans les autres pays.
    Entre les exonérations de taxe intérieure à la consommation, les subventions à l’hectare cultivé, les aides de l’Ademe… et j’en oublie probablement, connaît-on la somme consacrée par nos gouvernants à subventionner la faim dans le monde ? N’y aurait-il pas lieu de parler aussi de crime d’Etat ?

  8. Je préfère parler de nécro-carburants. Et ce n’est certainement pas pour montrer mon « élévation morale ». Mais je crois à la force des mots. Et ces carburants donnent la mort pas la vie. Mais en dehors des questions de sémantiques, la colère est la même. Bien sûr il y une forme de néo-colonialisme et donc de racisme dans tout cela.
    À René, je ne sais pas trop où vous voulez en venir, mais pour info la betterave utilisée pour l’éthanol est tout à fait comestible, c’est la betterave sucrière, et plus elle est riche en sucre, plus elle produit de l’éthanol. Mais le crime c’est bien d’utiliser les terres arables pour fabriquer du carburant, quelle que soit l’espèce cultivée. Et on pourrait aussi mentionner le bilan carbone…

  9. Bonjour,

    « Vous n’êtes pas obligé de lire mes états d’âme en longueur. Comme si souvent, les faits nouveaux sont à la fin. »

    Ben dites donc! Ce n’est pas a vous de nous conseiller ce que l’on doit lire ou pas. 🙂

    J’aime les états d’âmes. C’est justement ces états d’âmes qui rendent votre papier plus « digeste ». S’il n’y avait que des infos, des chiffres, des alertes, il en résulterait un blog sans âme. Vide d’humanité. Comme ces journaux alignés, qui distillent une fausse humanité, pour mieux attirer les moutruches.

    Je lis tout, y compris les autres blogs amis, mais malheureusement cela laisse moins de temps pour y poser des commentaires. Le plus important, c’est quoi? Vos écrits ou mes billets désuets? Soyons raisonnables. 🙂

    Aimerais beaucoup passer plus de temps avec vous toutes et tous, mais ayant aussi une petite vie a coté, petite mais « chargée » … Et pour le plus léger, vous ne voudriez pas, tout de même pas que je dorme avec des martres dans mon lit, et que je me douche dans l’abreuvoir cet hiver? Quoi que, cela ne serait pas bien grave!

    Les carburants « verts »? Vous avez tout dit … et très bien. Lorsque l’humain comprendra que de remplir des réservoirs a la place des ventres est un total non sens, criminel, il pourra vraiment s’attribuer le nom d’humain!

    Bises a vous toutes et tous, une douzaine supplémentaire (comme les oeufs), ou il veut, au formidable journaliste ayant une âme.

    🙂

  10. Sans brûler les pompes à essence distribuant du E10, je n’en n’ai jamais mis dans mon réservoir. Sans passer au SP98 qui est une arnaque commerciale, il suffit de trouver les stations distribuant encore du SP95 « normal », comme dans tous les supermarchés manifestement. Les gens qui ne sont pas sensibles à la problématique principale que vous exposez sont souvent ceux qui sont sensibles aux dommages causés au moteur, ou aux piètres performances de l’E10 en matière de consommation. Si plus personne ne l’utilise, l’E10 disparaîtra (sans tomber dans le piège du SP98, qui arrange bien les pétroliers).

  11. Je n’ai pas lu « la faim, la bagnole, le blé et nous » je ne vais donc parler que des commentaires ci-dessus: Je ne vois nulle part quelqu’un mentionner une solution. Encore une fois: Que peut-on faire? Que pus-je faire? Je me déplace à vélo ou en transport en commun alors c’est bon? Je reste dans mon fauteuil tranquille la conscience en paix?? Est-ce que quelqu’un aura le courage (je pèse mes mots là) de se mouiller pour me dire ce qu’il faut faire? Parce que se contenter de dire ou écrire « il ne faut plus l’acheter, ils arrêteront de le produire… » ça c’est naif! (et je m’y connais en naïveté) Ils trouveront juste un moyen ou un autre de l’insérer dans notre quotidien! Et ma question vaut pour tout, en fait: Ce monde est pourri par quelques personnes véreuses et la population n’a pas l’air de se poser les bonnes questions! Y a t-il quelqu’un, non pas dans l’avion mais, pour me dire quoi faire? Bien, j’attends.

  12. Sans excuser ces monstres, mais il y a avant tout un fondement à l’immoralité de notre société : « celui qui a de l’argent peut en faire ce que bon lui semble » Tout découle de cela.
    « On a le droit d’acheter » du colza en Amérique du sud, « puisqu’ils le vendent ».
    Le jour où un homme sera assez riche pour acheter la planète, il aura le droit de nous balancer dans l’espace.
    Si le sens moral était proportionnel à la richesse, ça irait. Mais le problème est qu’il est inversement proportionnel.
    Il faut donc combattre aussi la légitimité implicite de l’argent.

  13. Bonsoir Fabrice :
    Monsieur tout le monde , j’en fais partie , merci pour la remarque linguistique . Bio carburant , Agro- carburant , nécro-carburant , pétro-carburant ( qui est un bio carburant fossilisé), , c’est tout de la même famille de salades frisée , laitue , romaine , doucette etc.… Sauf que je préfère manger mes feuilles vertes additionnées d’un peu d’huile d’olive et d’une pincée de vinaigre , plutôt que boire ces jus nauséabonds qui enrichissent une minorité . Tant qu’il y aura des mouches à merde ( les automobiles ) pour boire cette saleté les bio carburants auront de l’avenir . Merci de nous le rappeler . Mes amitiés sincères et bonne soirée
    http://canardjaune.over-blog.com/article-toile-ferree-108875569.html

  14. Je comprends ta colère Sandrine.
    Il me semble que la solution est bien simple et qu’elle permettrait de résoudre tous les dysfonctionnements très graves qui sont évoqués dans planète sans visa.
    Une solution à la portée de tous,nous,simples citoyens,nous,consomm’acteurs de cette société.
    Acteurs de nos vies inter-liées dont chaque pensée et chaque geste ont des résonances plus ou moins subtiles quant à ce qui se joue chaque jour.
    Alors si nous pouvions,dans une large majorité,ne plus cautionner l’immoralité de cette société par une déclaration ouverte de guerre (subversive? totale?); nul besoin d’artillerie lourde mais de simples actes de consommation et de comportements justes et respectueux dans absolument tous les domaines,ça ferait suffisamment mal à l’ordre établi pour que la machine infernale de l’oppression et du pouvoir absolu ralentisse sa course et amorce de réels changements.
    Des esprits dogmatiques infaillibles (car la bête tenterait une séduction extrême pour reprendre le pouvoir!)dans une force commune sans faille, de la beauté dans les mots, de la poésie dans les coeurs ….et cela commence par l’éducation des enfants. Si les graines de l’amour, de la tolérance, du respect pour toutes les formes de vie qui nous entourent sont semées dès la venue d’un nouvel être sur la gentille petite planète qui nous accueille,elles ne peuvent que germer et donner vie à des coeurs et des esprits remplis de beaux sentiments. C’est pourquoi l’exemple moral des adultes dans une société est d’une importance capitale,ce que l’on oublie trop souvent.
    Changer l’état d’esprit de cette société en changeant nos rapports à la légitimité de l’argent, en revisitant intégralement l’éducation nationale (apprendre sur les bancs de l’école à nos enfants la communication vraie qui conduit à la paix relationnelle) me semble capital.
    Le plus de cohérence possible, pour tout.
    C’est l’état d’esprit qui m’habite depuis toujours .Je m’interdis des achats dans les chaînes de magasin, j’achète peu mais de qualité, artisanal en priorité, ma vie est plaisir pour les plus petites choses et je chemine ainsi en rêvant à une insurrection pacifiste du peuple.
    Au gré des pas je sème, sachant que l’exemple est plus puissant que tous les mots.
    Ce que tu évoques est très juste Elhierro.
    Charlotte

  15. @ sandrine

    Il y aurait au minimum 2 solutions simplistes: espèrer qu’un jour les patrons du G 20, les dirigeants des pays les plus riches et les nantis de ce monde prennent conscience que la planète Terre va à sa perte et qu’ils décident d’un commun accord de passer à la décroissance intelligente, et qu’ils demandent de cesser tout productivisme qui n’a d’autre but que de faire fructifier la bourse ( la caisse de retraite universelle des partisans du capitalisme), alors peut-être qu’il y aurait un espoir. Mais cette solution n’est même pas envisagée par nos propres « écologistes ».

    La deuxième solution, c’est la prise de conscience individuelle en essayant, avec courage, « d’éduquer » la masse consommatrice et de lui montrer la voie raisonnable d’une consommation uniquement orientée sur « l’utile et le nécessaire à la vie ». Mais aussi longtemps que la recherche du bonheur dans nos sociétés riches reposera sur la possession d’un bien ou d’un objet, il y a peu d’espoir.

    La troisième solution viendra d’elle même, quand nous serons au bord du gouffre, et alors la masse consommatrice criera  » il faut faire qqchose… », mais ce sera trop tard.

  16. Sandrine,
    « Est-ce que quelqu’un aura le courage (je pèse mes mots là) de se mouiller pour me dire ce qu’il faut faire ? »
    Allez, je relève le défi, je m’arme de courage et je vous réponds, enfin j’essaie. Moi qui suis d’ordinaire ni plus pleutre, ni plus téméraire que la moyenne, j’ose.
    Réfléchir sur le monde, gagner en lucidité, ce n’est pas ne rien faire. Ça peut être un préalable à l’engagement individuel et à des actes collectifs. Et pas seulement.
    Individuellement, tendre vers l’harmonie entre soi et sa vie, ce n’est pas rien. C’est certes beaucoup plus « qu’écrire : il ne faut plus l’acheter, ils arrêteront de le produire… » Est-ce si « naïf » ? Sûrement si on ne compte que sur ça pour changer le monde. Et en même temps, ne pas acheter a aussi son importance. Au moins pour aller vers la paix de l’âme, qui est aussi un préalable à la paix du monde. Une forme d’honnêteté avec soi-même, en sachant qu’on a toujours à grandir en sagesse, qu’on n’en a jamais terminé avec ses incohérences, ses failles, ses blessures à guérir. Mais je sais bien, si peu d’humains s’engagent ainsi et la machine est si lourde qu’ils sont dérisoires, finalement, tous ces actes isolés.
    Alors vient l’action collective. Là, quelque chose est à inventer. Une structure, un mouvement, des formes de lutte innovantes. Je pense sincèrement que des espaces comme « Planète sans visa », peuvent y contribuer. Des consciences en lien qui résistent et qui luttent contre la machine de guerre industrielle.
    On en revient à ce travail de lucidité. Il a aussi valeur en soi, me semble-t-il. Personnellement, je n’ai pas toujours réponse à l’injonction qui m’est faite : « Qu’est-ce que tu proposes ? » Comme si cette objection m’interdisait de dénoncer si je n’ai rien à proposer, si je ne suis pas constructif, positif. Je revendique aussi le droit d’opérer un critique radicale de la modernité, même si je n’ai pas la solution clé en main applicable demain dès 8 heures du matin. D’ailleurs, je serais bien prétentieux en déclarant la détenir « pour tout ».
    Quand vous écrivez que « ce monde est pourri par quelques personnes véreuses », j’aurais bien envie d’ajouter : pas seulement, malheureusement. Et c’est aussi l’une des difficultés de l’exercice. Tout un chacun, nous avons à faire notre examen de conscience, je crois. Désigner quelques boucs émissaires ne suffira pas, j’en ai bien peur. C’est toute une machinerie qu’il faut revoir, avec ses rouages, ses acteurs (et ils sont nombreux), les rapports de soumission à l’autorité…
    La tâche est colossale. Mais elle vaut la peine d’essayer.
    Frédéric

  17. Frédéric Wolf,

    ce que vous exprimez si bien dans votre dernier commentaire, je le partage complètement.

    Sandrine,

    Je suis persuadée que le boycott individuel de cette société de consommation abrutissante, la capacité de dire NON, le refus de suivre le troupeau, sont des moyens à la portée de chacun et dont il ne faut pas sous-estimer l´impact. Je ne prétendrai pas qu´ils suffiront pour renverser la vapeur, pourtant, en plus de l´influence non négligeable que cette forme de résistance pourrait avoir sur la production industrielle, elle permettrait également aux citoyens de retrouver leur dignité et une certaine forme de liberté. Sortons enfin du rang, même si un ministre quelconque essaye de nous donner mauvaises conscience en prétendant que « consommer est un acte citoyen ».
    Si des « personnes véreuses » pourrissent le monde, c´est en grande partie parce que nous leur en fournissons les moyens. Nous crions haut et fort notre amour pour la démocratie mais nous nous livrons pieds et poings liés à un système économique monstrueux qui détruit la planète et lamine une partie de la population mondiale.

    Je vous conseille la lecture de « La part du colibri » de Pierre Rabhi, ce grand monsieur dont parle Fabrice.

    « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
    Mahatma Gandhi

  18. Je pense que le Front de Gauche dénonce aussi ce génocide provoquer par le bio-carburant. Mais bon, son candidat à la présidentielle était/est/sera toujours un affreux apparatchik aux yeux du brillantissime et très ouvert Mr. Nicolino, alors point n’en faut parler en terme de solution à ce problème… ou pas.

  19. Bonsoir,

    Un petit avis. Pas de proposition, chacun est maître de soi, et du chemin qu’il a le désir de prendre.

    Leur talon d’Achille c’est l’argent. A partir de cette déduction, les « lucides » devraient savoir quoi, comment faire.

    Mais ne pas oublier, qu’en sousconsommant, ( piouuuu! cela se dit?), si nous sommes très nombreux a le faire, qu’il y a aussi de gros risques de chaos, et les premiers qui en pâtiront, seront les plus démunis. Qui en pâtissent déja assez. D’ou le plus essentiel, a ne jamais perdre de vue, l’entre aide, le partage, etc …

    Punaise! Y’a pas a chier! 😉 Pardon. Il n’y a pas dix mille solutions.
    Ou nous continuons ainsi, et le mur n’est pas loin …

    Ou nous décidons de prendre sérieusement notre vie en main en choisissant, une bonne fois pour toute de dire NON! De dire NON a toutes leur saloperies. Et aller je ne sais ou. 🙂

    Mais au moins nous aurons tenté. Pas pour nous, mais pour tout les humains qui voudraient mais ne peuvent pas, parce que leur seul espoir est de trouver de quoi subsister chaque jour que Dieu fait.

    Merci pour tout vos beaux commentaires. Amitiés.

    PS. Ne me demander rien, je dirais NON!

  20. 🙂

    PS. Ne me demander rien, je dirais NON!

    Je plaisante, bien sûr.
    Dirais toujours oui, pour le bon, le juste, le vrai.

  21. Un tribunal brésilien ordonne l’arrêt du chantier du barrage géant de Belo Monte

    BRASILIA (Brésil) – Un tribunal brésilien a ordonné mardi l’arrêt des travaux du barrage de Belo Monte, le troisième plus grand ouvrage de ce type en construction dans le monde, au coeur de l’Amazonie brésilienne, au motif que les indiens de la région n’avaient pas été préalablement consultés.

    Le Tribunal régional fédéral de la première région (TRF1) a indiqué avoir ordonné l’arrêt des travaux parce que les indigènes n’avaient pas été consultés avant le début de la construction.

    En 2005, quand le parlement brésilien a approuvé ce chantier, il a exigé une étude d’impact environnemental postérieure au lancement des travaux et non préalable comme l’ordonne la loi, a souligné le tribunal.

    Les indiens devront être auditionnés par les parlementaires avant que les travaux ne puissent reprendre, selon une source de ce tribunal qui a précisé que cette décision était susceptible d’appel par le consortium public Norte Energia, en charge des travaux.

    Le consortium, interrogé par l’AFP, a indiqué attendre la notification officielle du jugement pour y répondre sur le plan juridique.

    Le tribunal a fixé une amende journalière de 250.000 dollars en cas de non respect de sa décision par le consortium.

    C’est une décision historique pour le pays et pour les peuples (du fleuve) Xingu. C’est une grande victoire qui montre que Belo Monte n’est pas un fait aquis. Nous sommes très heureux et satisfaits, a réagi Antonia Melo, coordinatrice du Mouvement Xingu Vivo.

    En construction sur le fleuve Xingu, le barrage d’un coût de près de 13 milliards de dollars, est le plus important en cours d’édification au Brésil et le troisième du monde. Il fournira 11.233 MW, soit 11% de la capacité installée du pays.

    Son édification entraînera l’inondation de 502 km2. Et même si les terres des populations indiennes locales ne sont pas inondées, leur mode de vie risque d’être affecté car elles tirent leur subsistance de la pêche.

    Le gouvernement prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars d’ici à la fin des travaux pour réduire les impacts négatifs de la construction. La première turbine devrait entrer en opération en 2015 et la dernière en 2019.

    Il est normalement prévu que d’ici la fin de l’année 12.000 ouvriers travaillent jour et nuit sur le chantier, et jusqu’à 22.000 en 2013.

    Cet ouvrage gigantesque symbolise les dilemmes de la sixième économie mondiale. Le Brésil a réduit drastiquement la déforestation de l’Amazonie et affirme avoir la source d’énergie la plus propre parmi les grandes économies. Mais il s’est aussi lancé dans de gigantesques projets d’infrastructure, dont des barrages et des routes en Amazonie pour accompagner son développement.

    Belo Monte a gagné une notoriété mondiale avec la campagne menée contre le barrage par des célébrités comme le chanteur Sting et le réalisateur à succès de Titanic et d’Avatar, James Cameron.

    Le chef indien brésilien Raoni, 82 ans, connu dans le monde entier pour son combat en faveur de l’Amazonie et des peuples indiens, avait demandé l’arrêt de la construction du barrage lors de la conférence sur le développement durable de l’ONU Rio+20 en juin à Rio de Janeiro.

    Quelque 150 indiens ont récemment occupé pendant trois semaines l’un des quatre chantiers du barrage pour exiger que le consortium tienne ses engagements envers leurs communautés.

    Norte Energia a accepté notamment de remettre immédiatement aux indiens des véhicules de transport et de construire des écoles et des postes de santé.

    15 août 2012

  22. @sandrine

    Est-ce qu’il faut du courage pour vous répondre et/ou se bouger ? Franchement je ne crois pas. Se bouger les fesses face à ce qui est là – ces crises – relève du simple instinct de survie à mon avis.

    Je ne crois plus depuis longtemps à la goutte d’eau du colibris – l’océan d’indifférence, de corruption etc étant immense. Je veux dire que bien sûr, c’est important, c’est le premier pas d’être en cohérence avec soi-même à la ville ou à la campagne. Mais je ne crois plus qu’on essaime.

    L’écologie en France a été effectivement « tuée » par ceux qui en ont fait un instrument de plus vers leur soif de pouvoir.

    C’est l’été, regardez les gros titres… qui parle des conséquences dramatiques que vont avoir les séchèresses américaines, les émeutes de la faim en vue ? Personne ou presque ou si peu.

    On essaime rien du tout. On pose son bout de cohérence dans un coin, pas plus. Et l’écologie en France ce sont des bouts de puzzle qui n’arrivent jamais à se rejoindre parce que ce ne sont pas les morceaux de la même vision.

    Greenpeace n’a pas la vision de WWF qui n’a pas celle de FNE qui n’a pas celle de Terre&Humanisme qui n’a pas celle de Robin des toits qui croise celle de NégaWatts mais ne suit pas celle du Gérès qui ne voit pas que ça pourrait croiser les Sea Sheperd, etc. ad nauseam… D’un côté des ONG dont le fonctionnement duplique grosso modo ce qui est dénoncé en faisant de l’assistance, du sauvetage, et de l’autre des assos débordées, en manque de sous, de gens, de tant de choses…

    On nous bassine (et moi la première, grands dieux, j’ai bassiné plus souvent qu’à mon tour avec le local et la relocalisation via tous les moyens possibles et imaginables) avec la transition, le local, etc. Très bien. Sauf que le local d’aujourd’hui est complètement lié à l’autre bout de la planète et pour faire ce pont là entre « eux » et « nous », seuls des gouvernements peuvent supporter un tel effort.

    Ce pont n’étant pas fait – et pas demandé par la foule qui, ayant déjà bien des difficultés à survivre, se moque pas mal de l’empathie de base avec « ses frères et soeurs d’ailleurs » – ce pont n’étant jamais fait ou de manière anecdotique, on s’enfonce. Et on s’enfoncera encore faute d’anticipation et de prévention.

    Ce que je dis là, je le dis depuis un microscopique endroit de ce pont où je m’occupe d’énergie solaire en accès libre.

    J’attends une avalanche de réponses qui vont me redonner foi et courage hein.

  23. A lire dans charlie Hebdo du 14 aout 2012
    Pollution: Ethylotests:un dernier cancer pour la route.Puis un article dans le monde de dimanche 12&lundi 13.merci Fabrice

  24. La Biodiversité menacée : quelles solutions pour demain ?
    Espèces en voie de disparition, écosystèmes malades, atteintes irréversibles à l’environnement : face à ce scénario catastrophe et au risque de la destruction du monde naturel sous les effets de la pollution et du changement climatique, un consensus a vu le jour sur la nécessité de « conserver la nature ». Que cache ce mot d’ordre ? Quels sont les intérêts en jeu ? Quelles visions du monde s’y révèlent ? De la théorie des hot spots (ces zones où se concentrent quantité d’espèces menacées) élaborée par un chercheur d’Oxford, à l’expédition « La planète revisitée » réunissant botanistes et autres naturalistes dans la forêt tropicale sèche du Mozambique, d’un projet de développement durable à Madagascar à l’évolution du parc naturel Kruger en Afrique du Sud (l’une des premières grandes réserves animalières fondées en Afrique dans les années 1920), La biodiversité menacée nous plonge au coeur de la planète en danger, exposant avec objectivité les mérites, les limites et les effets pervers des différentes solutions envisagées pour protéger la biodiversité. Entre scientifiques, écologistes, militants d’ONG, bailleurs de fonds et responsables gouvernementaux, il donne la parole aux pionniers de la « conservation de la nature » dans le monde entier, témoignant d’expériences majeures et de découvertes insoupçonnées – sans éviter les questions qui fâchent : « L’environnement, c’est ce que vous n’avez pas encore détruit, et c’est ça que vous voulez protéger ! », rappelle ainsi un universitaire africain à l’un de ses collègues occidentaux.

    http://videos.arte.tv/fr/videos/la_biodiversite_menacee_quelles_solutions_pour_demain_-6856410.html

  25. A LBL.
    Voila les indiens ont perdus, on va leur donner des véhicules, quelques écoles ce qui va détruire leur culture, leur style de vie et les transformer en bon petits consommateurs. Le rouleau compresseur de la civilisation occidentale à plus « d’un tour dans son sac » pour s’imposer et détruire les peuples différents et propager la culture consumériste!…

  26. Bonsoir,

    Mr Guy,

    Pas certain.
    Les indiens ne veulent peut être pas d’un mode de vie a l’occidentale.
    Leurs grandes sagesses les guideront pour ne pas plier aux appels des sirènes modernes.

    Bien a vous,

  27. Eva,
    Juste un commentaire à propos d’une phrase : « On n’essaime rien du tout ».
    J’ai croisé des êtres qui étaient la preuve vivante du contraire :
    – Nicolas Supiot et son combat fabuleux, inlassable, contagieux, pour faire revivre les anciennes variétés de blé panifiable, les Redon, les Rouges de Bordeaux, les Barbus du Finistère…
    – Jean-Claude Pierre et son charisme inusable qui a su toucher des anonymes et des élus, évitant la construction d’un barrage par une décroissance des consommations d’eau à Lorient.
    Ces deux là sont des amis chers. Ils ont semé en moi (et en bien d’autres) des mots qui comptent dans ma vie.
    – Pierre Rabhi qu’on ne présente plus.
    – Des moins connus, des anonymes qui, par leur témoignage, leur simple vie, sont des levains qu’on se transmet de main en main et qui font lever des âmes vers plus de sensibilité à la vie.
    Mon propos n’est pas d’essayer de vous « redonner foi et courage ». Mon désarroi face au monde s’aggrave au fil des saisons et je n’ai pas la verve des lendemains qui chantent. Simplement, il me semble qu’on ne devrait jamais sous-estimer ce qu’une parole, un geste, un acte peuvent éveiller chez l’autre. Et ne jamais le sur-estimer non plus, évidemment.
    Pour ce qui est du colibri, la goutte d’eau qu’il jette sur l’incendie ne prétend pas, dans mon esprit, être suivie de millions d’autres apportées par des oiseaux du voisinage. C’est juste un élan de vie. Qu’il essaime ou pas, cette considération n’entre pas dans l’esprit de celui qui le porte. Il fait sa part et c’est tout. Après, d’autres suivront ou pas, la légende ne le dit pas explicitement. Peut-être, peut-être pas, qu’en savons-nous d’avance ?
    Ce qui ne m’empêche pas d’être désabusé et pessimiste pour la suite comme vous semblez l’être. Quelques gouttes d’eau ne suffiront pas, c’est une « avalanche », des milliers « d’avalanches » dont nous aurions besoin pour éteindre l’incendie qui gagne.
    Mais ne cessons pas d’essaimer comme on peut, « même trop, même mal », comme le chantait Brel. Sans espoir et sans désespoir, juste pour accomplir l’élan qui est en nous.
    Frédéric

  28. Merci pour toutes vos réactions.Elles contiennent plus ou moins ce que j’ai souhaité exprimé entre les mots lors de mon dernier message.
    Frédéric évoque précisément ce en quoi je crois le plus: la qualité d’une parole,d’un geste,d’un exemple qui,s’il provient d’un élan sincère,ne peut que s’ancrer chez l’autre.Pour germer? peut-être bien.
    Il est essentiel de faire sans s’en préoccuper.
    Faire pour défaire les liens destructeurs qui assassinent l’humanité quotidiennement.
    Oui,nos actes peuvent paraître dérisoires mais ils ne sont jamais inutiles;ils sont porteurs d’espoirs et de vie. La Vie! tant qu’elle s’anime par nos actions et pensées concrètes,elle est porteuse d’élans infinis et si nous y mettons tout notre coeur, c’est pur cadeau pour l’humanité toute entière.
    Le pessimisme ambiant me gagne parfois mais le courage de continuer provient du lien qui me lie à cette terre dans des gestes quotidiens qui prennent soin d’elle et ainsi renaît l’espoir à chaque lever de soleil.
    Chaque jour, c’est l’espoir de lire qu’ici et dans un ailleurs lointain, il s’est produit un petit miracle grâce à la ténacité d’un seul individu, d’un groupe, d’une action concrète.
    Je ne suis qu’une minuscule goutte d’eau qui donne la main aux autres si nombreuses pour espérer devenir une avalanche qui participe à l’extinction de l’incendie qui gagne.
    Charlotte

  29. Pour Sandrine, peut-être une réponse à vos interrogations :

    « Nous condamnons la chasse, la corrida, la torture, les camps, la guerre et même les armes à feu parce que nous sommes révoltés par la cruauté faite à autrui, le mépris de la souffrance.
    Il y a ceux qui se résignent au monde tel qu´il est et qui voudraient nous faire aimer la négativité, le côté sombre des êtres et des choses.
    Ce sont les résignés ou ceux qui attendent un hypothétique « grand soir » pour changer.
    Or, le « grand soir », c´est à chacun de nous de le faire ici et maintenant en refusant cette négativité et en faisant le choix de la vie.
    Ce qui est mauvais n´est nullement inéluctable, contrairement à ce qu´enseignent les vieilles idéologies, les religions dont le mythe fondateur est un crime.
    Les Pouvoirs ont toujours eu besoin de cette soumission des hommes.
    Le choix de la vie permet de distinguer l´innovation, sans valeur intrinsèque et le progrès qui signifie un mieux pour tout le vivant.
    Par ses gadgets le capitalisme mercantile tend à fondre l´innovation et le progrès.
    Mais changer de tablette numérique tous les ans, aller toujours plus vite pour fuir ailleurs, gaspiller son temps et les ressources, s´abrutir de vacarme agressif grâce auquel les amuseurs de troupeaux attirent le touriste, s´adonner à des loisirs débiles et calamiteux, ne sont pas des progrès, mais bien plutôt des servitudes.
    Faire reculer la maladie, soigner mieux et sans douleur, répudier la souffrance nullement rédemptrice, enseigner le respect des autres animaux et de la nature, guérir l´humain de ces instincts de mort sont, en revanche, des progrès.
    En cela, notre hédonisme altruiste se sépare des philosophies qui préconisaient « d´aimer son destin ».
    Non, si le destin est cruel, injuste, il faut se révolter pour que changent les choses négatives.
    Il y a davantage de servitudes volontaires que de fatalité aux horreurs du temps.
    Dans vos rapports aux autres et à la nature, faites immédiatement votre révolution.
    Faites échec à l´esprit de violence, sans attendre je ne sais quelle prise de Pouvoir par des gens de mieux, des gens qui feront toujours le choix de la vie.
    Adoptez une éthique biocentriste, non seulement pour la proclamer, mais pour la vivre.
    Car penser juste est relativement accessible, mais vivre selon ce que l´on pense semble plus difficile.
    Contemplez, pour vous en convaincre, autour de vous, les relations inter-personnelles au sein de la vaste nébuleuse de la protection du vivant! ».

    Gérard CHAROLLOIS
    CONVENTION VIE ET NATURE
    MOUVEMENT D´ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
    POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS

    Un magnifique réquisitoire contre la « servitude volontaire » !
    J´aime beaucoup la phrase de conclusion 🙂

  30. La bêtise et le mensonge sont omniprésents, et personne ne peut rien y faire. Le fond est perdu dans la forme, la vérité dans l’hypocrisie.

    Fabrice, vous êtes l’exception qui confirme la règle. Merci pour vos articles exceptionnels.

  31. Bonjour,

    « J’attends une avalanche de réponses qui vont me redonner foi et courage hein. »

    Oula! Difficile de faire plus explicite que Mr Wolff. Merci a lui, merci a toutes et tous.

    Une toute petite avalanche … alors?

    Vous avez vus? Dans le mot essaimer, il y a aimer.

    Il est vrai qu’en observant, écoutant autour de soi et la marche du Monde, l’essaimage individuel et ce qui en découle, semble bien dérisoire. Un vrai pet de mouche. Mais quand nous seront assez nombreux a pèter, la tempête a venir décoiffera grandiose.

    Et si cela ne se fait pas, c’est qu’il devait en etre ainsi. Mais pas question de baisser les bras, de ne rien faire, de sentir pèter les autres et d’attendre.

    Essaimer, essaimer, essaimer, du bon, du beau, du juste. Il en restera toujours quelque chose de positif, même si cela n’aura que le poids d’une plume.

    Lorsque le doute me prend, quant a l’utilité, la finalité du semage, je met mon seul et unique neurone en mode pause et je passe en programme observation, au calme, au vert. Les signes sont toujours là. Ils disent: Allez! On se bouge! Peter tous et toutes en coeur, de préférence joyeusement!

    :)))

    ———–

    Fait chô, très. Les chats. Mouchette dors sous les feuilles de rhubarbe, Raton (sa maman a du faire un écart avec un raton laveur, c’est pas possible autrement) dans le carré de persil. A deux mètres l’un de l’autre, alors que d’habitude, ils se font voler les poils.

    Belle journée,

  32. ET sur les gaz de schiste :

    « Gaz de schiste en France : préparer les esprits pour leur autorisation ?
    Le moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste pourrait être remis en question à la rentrée. Mais ce type de décisions politiques demande un changement radical de l’opinion publique sur le sujet. Une étude de l’Ecole de Guerre Economique française propose des solutions pour faire accepter l’exploitation des gaz de schiste à la population : les grands débats démocratiques seraient-ils en réalité des jeux d’influence de l’opinion orchestrés par les acteurs économiques les plus puissants de l’échiquier politique ?
    La suite sous ce lien :
    http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Gaz-de-schiste-2011-probleme-mondial/p-22663-Gaz-de-schiste-en-France-preparer-les-esprits-pour-leur-autorisation-.htm

  33. Frederic Wolf, LBL, Charlotte… merci de ces mots, très justes bien sûr. Belle avalanche.

    Je suis toujours très étonnée de voir qu’une certaine forme de lucidité est encore assimilée au désespoir ou au pessimisme. On n’est pas obligé d’avoir de l’espoir pour faire les choses avec coeur, non ?

    Pour l’histoire du colibri, vous écrivez « Qu’il essaime ou pas, cette considération n’entre pas dans l’esprit de celui qui le porte. Il fait sa part et c’est tout. Après, d’autres suivront ou pas, la légende ne le dit pas explicitement. Peut-être, peut-être pas, qu’en savons-nous d’avance ? » Et plus loint « Qu’il essaime ou pas, cette considération n’entre pas dans l’esprit de celui qui le porte. Il fait sa part et c’est tout. »

    Alors ça justifie tout et n’importe quoi ? Je fais ma part et après moi le Déluge ?

    C’est très vrai cette histoire du colibri, beau et juste aussi mais en réalité je ne peux plus l’encadrer parce qu’elle reflète aussi l’individualisme dominant. Ainsi, je vis ma cohérence, je fais ma part, voilà. Dans d’autres circonstances, j’aurais été complètement d’accord avec vous mais pas là, pas face à ce qui se tient devant nous depuis quelques années déjà.

    Exemple : la campagne des Colibris dont l’âme est censée être le respectable Pierre Rabhi et qui se fourvoir complètement. Combien a coûté cette campagne de com’ qui n’a encore débouché sur rien ? Fabrice nous dira peut-être qui a tué cette écologie-là ? Comme la zone d’espérance que représente Terre&Humanisme par un travail remarquable a-t-elle pu accoucher de ça ? Comment José Bové a-t-il pu faire les déclarations que vous avez eu raison de souligner ? Ce n’est pas le Grenelle là – alors quoi ?

    Maintenant, que les gouvernements ne se saisissent pas encore massivement du problème de la crise écologique, on le sait assez. Que l’essaimage ait du bon et soit ponctuellement possible, c’est l’évidence.
    J’ai écrit le commentaire à cet excellent article sur les carburants bien sûr dans un moment de creux déjà oublié dans l’action quotidienne et les levers de soleil.

    La seule chose qui m’inquiète vraiment et qui me semble fondamentale au point de faire voler en éclat toute métaphore et tout espoir c’est l’ampleur absolue de la crise environnementale actuelle conjuguée à la puissance des moyens de déstruction aboutissant à une disparition à la vitesse grand V de pans entiers de beauté, de vie. Et face à cela, la lenteur d’un individu motivé dont l’élan vital est, certes, touchant mais vain s’il n’est pas dans un groupe actif, cohérent, soudé et financé (ex. Paul Watson qui lui arrive à des résultats n’est-ce pas ?).

    Si vous voulez, c’est ce rapport là qui m’inquiète au-delà de ce que je puis dire. Nous n’avons même pas le temps d’intégrer le coup que nous sommes déjà en retard de 20 batailles. Car, malheureusement, c’est une guerre.

    J’ai longtemps refusé de le penser en ces termes détestables mais c’est une guerre avec un maquis, des résistants déterminés, des balances, des rêveurs, et rien n’est gagné pour l’instant.

    A part de toutes petites constellations qui essaiment activement et très lentement, où, à quel endroit faisons-nous pression sur ce système de merde au point de le faire vaciller ? Pression au point non pas d’être entendus ponctuellement mais en continu ? Pression au point de représenter réellement la force que nous sommes ? De la rendre visible, attractive avec son lot de propositions, structurantes et, peut-être salvatrices pour ce qui reste à sauver (s’il s’agit de sauver quelque chose) ? C’est cette équation-là qui me sidère : l’ampleur massive et mondiale des dégâts face à des minorités divisées, l’ampleur des restaurations à mettre en place face à des changements profonds si difficiles à réaliser, la vitesse d’un côté et une incroyable lenteur de l’autre.

    Bon, je ne souhaite plomber personne – juste partager un questionnement.

    Ici un poème qui me ressource toujours en remerciement de vos belles paroles (sur cette discussion et tant d’autres d’ailleurs) :
    « Je suis dans la clarté qui s’avance
    Mes mains sont toutes pleines de désir, le monde est beau.

    Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres,
    Les arbres si pleins d’espoir, les arbres si verts.

    Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers.
    Je suis à la fenêtre de l’infirmerie.

    Je ne sens pas l’odeur des médicaments.
    Les œillets ont dû fleurir quelque part.

    Et voilà, mon amour, et voilà, être captif, là n’est pas la question,
    La question est de ne pas se rendre… »

    Nazim Hikmet

  34. Eva,
    Sur l’essentiel, je vous rejoins. « La puissance des moyens de destruction, l’ampleur des restaurations à mettre en place », la nécessité de dépasser le stade des « minorités divisées, en retard de 20 batailles », « la lenteur d’un individu motivé dont l’élan vital est, certes, touchant mais vain s’il n’est pas dans un groupe actif, cohérent, soudé et financé »…
    Que faire, comment, où, avec qui, pour inverser la tendance… ? Si seulement je savais, moi qui ai toujours eu un peu de mal à trouver ma place dans les groupes.
    « On n’est pas obligé d’avoir de l’espoir pour faire les choses avec cœur », c’est précisément ce que j’écrivais en conclusion : « Sans espoir et sans désespoir, juste pour accomplir l’élan qui est en nous. » J’aurais pu préciser l’élan du cœur.
    Pour la légende du colibri, reflète-t-elle uniquement « l’individualisme dominant », dans laquelle chacun vivrait sa cohérence, ferait sa part et basta, « après moi le déluge » ? Sans doute est-ce un danger possible. Mais ce serait là donner une interprétation, parmi d’autres, au conte. Un autre sens pourrait tout aussi bien être : un colibri s’élance, d’autres vont s’associer pour former ce groupe actif et cohérent que vous appelez de vos vœux. Ce geste du colibri, je le lis comme un point de départ, un premier acte posé, quelque chose en germe. A chacun, ensuite d’y mettre ce qu’il ressent, de prolonger l’histoire dans sa vie. J’y lis aussi une forme d’exemplarité, le besoin « d’être le changement que l’on veut pour le monde ».
    Quand j’écris : « Qu’il essaime ou pas, cette considération n’entre pas dans son esprit, il fait sa part et c’est tout. », je veux dire que quand j’agis, je ne me pose pas d’abord la question de l’efficacité, j’agis parce que ça me semble juste, en harmonie avec moi et le monde vivant. Qu’en sais-je, d’ailleurs de l’efficacité, à court, moyen, long terme ? Comment la mesure-t-on ? A mes yeux, cette posture est loin de « justifier tout et n’importe quoi ». Il y a certes un moment où se pose la question de la portée de ses actes sur le cours du monde. A titre individuel, je ne me demande pas si je vais changer le monde, j’essaie simplement de m’interroger quant aux conséquences de mes gestes sur toutes les vies autour de moi. S’agissant de mes actes en collectif, je vous avouerais que, hormis quelques contributions ici et là, je n’ai pas trouvé la structure où faire vivre mes engagements. Ni, sans doute, l’énergie, la foi, l’impulsion profonde…
    Mais bon, l’individuel et le collectif se mêlent bien souvent l’un à l’autre et vouloir faire des clivages systématiques est parfois artificiel. Sommes-nous dans l’individuel ou dans le collectif quand nous écrivons sur ce blog ? En sortira-t-il un groupe structuré ? A vrai dire, je ne me pose pas la question. J’avance, je cherche avec d’autres.
    Vous finissez par un poème magnifique de Nazim Hikmet. Il m’avait touché au cœur, quand je l’avais lu pour la première fois. Un autre m’avait bouleversé, il figurait juste en face de « Voilà », dans l’anthologie poétique de Scandéditions. Le voici…

    « Si la moitié de mon cœur est ici, docteur,
    L’autre moitié est en Chine,
    Dans l’armée qui descend vers le Fleuve Jaune.
    Et puis tous les matins, docteur,
    Tous les matins à l’aube,
    Mon cœur est fusillé en Grèce.
    Et puis, quand les prisonniers tombent dans le sommeil,
    Quand les derniers pas s’éloignent de l’infirmerie,
    Mon cœur s’en va, docteur,
    Il s’en va dans une vieille maison en bois à Istanboul
    Et puis voilà dix ans, docteur,
    Que je n’ai rien dans les mains à offrir à mon pauvre peuple,
    Rien d’autres qu’une pomme,
    Une pomme rouge : mon cœur.
    C’est à cause de tout cela, docteur,
    Et non à cause de l’artériosclérose, de la nicotine, de la prison,
    Que j’ai cette angine de poitrine.
    Je regarde la nuit à travers les barreaux
    Et malgré tous ces murs qui pèsent sur ma poitrine,
    Mon cœur bat avec l’étoile la plus lointaine. »
    Nazim Hikmet, 1948, Anthologie poétique, p104

  35. Merci Frédéric pour ces analyses sensibles et si justes.
    Eva, je pense que quoi que l’on fasse, il est trop tard mais nous ne devons cesser de faire pour que la mouvance de la vie rayonne malgré tout car nous sommes toujours là, en vie, sur cette petite planète et nous lui devons l’hommage de nos vies en continuant le « combat », en espérant toutefois qu’il ne sera pas vain pour les générations futures.
    Soyons remplis de gratitude.
    L »être humain est tellement plein de ressources, tant dans le mal que le tout bon,tout beau,tout amour alors ess-aimons sans complexe.
    A chaque lever de soleil, la beauté du monde m’éblouie dans son impermanence et sa force et ses subtilités qui nous nourrissent alors faisons pour défaire le vilain, le mauvais, le méchant….
    J’ai pris un bain de foule il y a deux jours dans le brouillard des téléphones portables, l’excès de bruits, de paroles vides. j’en suis ressortie pétrie de terreur et découragée tant ce que j’ai vu est déshumanisé. Dès le lendemain, après une bonne lecture, un nouveau lever de soleil, la Vie revient, plus belle que jamais.
    Agréable dimanche à toutes et tous.
    Charlotte

  36. Bonjour a tous, voici une nouvelle sans rapport mais c’est une bonne nouvelle:

    Un groupe de villages Syriens a reussi a sortir de la guerre, apres y avoir ete plonge.

    « Sur la base de cet accord, l’opposition renonce à l’option militaire, et, par conséquent, interdit à ses membres d’attaquer les forces gouvernementales, militaires ou de sécurité ainsi que les civils. Elle dépose les armes et remet la sécurité entre les mains de l’Etat. Pour sa part, le gouvernement continue de donner à la population civile la liberté de s’exprimer démocratiquement à travers des manifestations et des sit-in .
    Grâce à l’accord, toujours d’après les sources de Fides, les prisonniers politiques qui ne se sont pas rendus coupables de crimes de sang ont été libérés et les personnes enlevées à des fins politiques ou de gain ont été remises en liberté. »

    C’est curieux que cette nouvelle ne soit pas reprise par les medias.

    Mais peut-etre que c’est tant mieux… Il ne fait pas de doute que cette evolution est exactement le contraire de ce a quoi Clinton et ses allies depensent tant d’argent et de ressources. On espere presque que ces villages soient consideres comme trop insignifiant pour apparaitre sur leurs radars!

    http://www.santegidio.org/pageID/3/langID/fr/itemID/5393/SYRIE__Accord_de_paix__Qalamoun_dans_la_ligne_trace_par_les_opposants__Rome.html

  37. Bonsoir,

    Attention!!!

    Syrie: les armes chimiques, une ligne rouge, prévient Obama.

    WASHINGTON – Le président Barack Obama a prévenu lundi que le déplacement ou l’utilisation d’armes chimiques en Syrie constituerait une ligne rouge pour les Etats-Unis et aurait des conséquences énormes, dans une claire mise en garde au régime de Bachar al-Assad.

    Jusqu’ici, je n’ai pas donné l’ordre d’intervenir militairement en Syrie, a souligné M. Obama lors d’une conférence de presse impromptue à la Maison Blanche. Mais si nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation, a-t-il ajouté.

    20 août 2012

    —————–

    Dans les mois qui précédaient la guerre, Bush a souvent répété l’avertissement qu’à moins que les États-Unis envahissent l’Irak et «désarment Saddam Hussein», le dirigeant irakien fourniraient aux terroristes des armes chimiques, biologiques et mêmes nucléaires qui seraient ensuite utilisées contre le peuple américain. C’est cette menace qui était supposément imminente qui fut invoqué pour rejeter la loi internationale et pour lancer la machine de guerre américaine contre ce pays appauvri et à demi affamé à cause d’un embargo économique de plus d’une décennie.

    Depuis que la guerre a commencé, toutefois, chacun des éléments de la campagne de l’administration Bush sur la question des armes de destruction massive a été prouvé faux.

    * L’Irak avait cherché à acheter de l’uranium du Niger, dans l’ouest de l’Afrique. Il a été prouvé que cette affirmation était basée sur de documents trafiqués, presque une année avant que Bush reprenne l’accusation dans son Discours sur l’état de l’Union de 2003.

    * Des milliers de tubes d’aluminium importés par l’Irak pouvaient être utilisés pour construire des centrifugeuses servant à enrichir l’uranium. Ce mensonge a été démoli par l’Agence internationale d’énergie atomique aussi bien que par des scientifiques nucléaires américains.

    * L’Irak possède jusqu’à 20 missiles Scud de longue portée, interdits selon les sanctions de l’ONU. On a trouvé aucun de ces missiles et aucun n’a été utilisé durant le conflit militaire.

    * L’Irak a entreposé une immense quantité d’agents chimiques et biologiques, y compris de gaz neurotoxique, de bacille du charbon et de la toxine botulinique. Rien n’a été trouvé malgré des recherches sur des centaines de sites désignés avant la guerre dans des rapports des agences d’espionnage américain.

    * Saddam Hussein avait fait acheminé des armes chimiques aux troupes aux premières lignes qui les utiliseraient lorsque l’armée américaine entrerait en Irak. Aucune arme chimique ne fut utilisée et on en a trouvé aucune après l’effondrement de l’armée irakienne sous l’impact de l’assaut américain.

    Prenez bien soin de vous toutes et tous.

  38. Il n’y pas de racisme, juste la bêtise et le cynisme humains. Sans doute les Chinois et les Indiens produiront-ils également des biocarburants, et cela sans états d’âme.
    Ces biocarburants, il faut les boycotter. On l’a fait dans le passé (oranges « Outspan » et autres) et ça marche. Il faut informer, essaimer…

  39. Bien sur qu’ils en font deja des biocarburants, les Chinois et les Indiens. Subventionnes sur fonds publics et tout et tout. Le milieux technocrates, politiques et des affaires en Chine et en Inde sont pas moins cons que les Americains ou les Francais! Faut pas croire! Je dirais meme que quand on voit comment ils se precipitent dans le nucleaire, les grands barrages, les subventions a l’agriculture industrielle, et tous les moyens imaginables pour spolier les tribus et petits paysans, on se dit que le racisme (au sens de Badiou) est une motivation bien partagee dans les elites du monde…

  40. Fabrice pourriez vous essayer?

    C’est bien d’essaimer,
    mais l’essaimage reste en circuit fermé, c’est parfois l’impression que me donne votre blog. La plupart des essaims se produisent avec une vieille reine et sont voués à leur perte sans l’intervention d’un apiculteur.
    Normalement, les abeilles qui essaiment ont des éclaireuses qui cherchent un ailleurs, mais pas trop lointain… je constate ici beaucoup de tentatives d’essaimage vers les pays du sud, qui ressemblent à de la vanité de vouloir changer l’extérieur avant de changer l’intérieur.
    Mais qui se préoccupe de ce qui se passe en France, relativement peu de ces essaimeurs… en l’occurrence, personne ne s’intéresse à la « Révolution des abeilles », et personne ne lèverait le petit doigt pour un papillon comme moi… je le constate avec une constance douloureuse… pourtant je pense qu’il y a de la matière, et j’essaie sur mon blog de développer, en vain, en parlant d’être des « pollinisateurs d’idées », parce que seules les abeilles essaiment, les pollinisateurs eux sont bien plus nombreux et surtout plus variés… Alors si tout le monde s’en fout de mon histoire, je me tais et je vous laisse entre vous… et je complète mon précédent commentaire, en ajoutant que l’amour se perd dans l’indifférence.
    Dans le mot essaimer, il y a essai d’aimer…
    C’est bien d’essayer.

    http://abeillesetpapillons.free.fr/wordpress/

  41. Bonjour,

    Joli papillon, clef de contact rapproché, s’il vous plait. 😉

    Merci.

    Bien a vous,

    PS. « Mais qui se préoccupe de ce qui se passe en France ».

    Papillon, faut pas dire cela, le problème c’est que malheureusement, être partout, est impossible.

  42. Cher Papillon, je suis impressione par votre lutte. L’enormite et la violence des obstacles places devant vos efforts par l’administration et la societe leur donne meme une signification plus large encore, s’il etait possible : Car du fait meme de cette resistance stupide et brutale a laquelle vous vous heurtez votre travail, au-dela de l’ecologie et de la bio-diversite, devient aussi une resistance contre la corruption et contre le detournement des formes de la democratie au profit d’interets prives, une defense de la liberte et de la democratie, defense qui est necessaire partout et pas seulement dans les pays du Sud… J’ai signe la petition bien sur. (Si j’evoque souvent l’Inde dans mes commentaires ici c’est parceque j’y vis, et je suis bien d’accord avec vous, il faut balayer devant sa porte avant tout)
    Bien a vous,
    Laurent

  43. Il ne fait pas bon être une abeille, un papillon. Il ne fait pas bon prendre soin des butineurs qui sont un maillon essentiel de la vie. Votre histoire est une nouvelle illustration du désastre en cours, du cynisme qui prévaut.
    Je signe, en étant conscient que c’est si peu.
    Bonne chance à vous.

  44. Merci LBL et Laurent, mon histoire est un triste témoignage de cet époque étrange où le monde vacille… je pars en Inde du Sud en Janvier, peut-être nos chemin se croiseront-ils Laurent. Portez-vous bien.
    Amitiés de papillon

  45. Bonjour papillon,
    Je viens de papillonner sur votre blog et j’en reviens profondément accablée et attendrie.
    La force de vie qui vous anime m’impressionne face à cette adversité brutale et injuste qui tente de vous faire baisser les bras,sans relâche.
    La qualité de vos réflexions, de vos propos, la grâce, la beauté, la sensibilité et la poésie que je viens de rencontrer m’ont énormément touchée.
    Merci pour ce magnifique partage.
    La tâche accomplie est gigantesque, à la seule force des bras, portée par un coeur rempli d’amour et d’espoir.
    Oui, j’a moi aussi souvent l’impression que l’essaimage se fait en circuit fermé, ici et ailleurs, dans nos vies.
    Pour être cohérents avec nos valeurs, nous nous retirons souvent de ce monde écoeurant et évidemment, cela limite le champ de partage et d’action.
    Un projet comme le vôtre est porteur d’espoir car il se veut pédagogique, ouvert, une belle façon d’essai-aimer.
    Je vous espère, encore et malgré toutes vos déceptions à travers ces situations inhumaines, capable de croire que les possibles sont là.
    Essaimons au gré de nos pas, soyons des pollinisateurs d’idées.
    Bon courage pour la suite.
    Charlotte

  46. Merci beaucoup Charlotte pour vos mots qui me touche vraiment au plus profond de mon âme; j’avoue que mon élan est un peu brisé, et que j’y ai laissé des plumes, ou plutôt quelques écailles de papillons; c’est probablement le prix à payer, mais je sais aussi que je ne suis pas à plaindre comparé à d’autres, et il me reste des forces pour continuer à me battre et battre des ailes. Vos compliments ensoleillés me donnent de l’énergie pour continuer à voler vers ces autres possibles, car ils existent. Merci encore.

  47. Et merci à Frédéric aussi ;-), et à tous ceux qui échangent et pollinisent sur ce blog, ainsi qu’au maître des lieux, impressionnant de courage.

  48. Coucou,

    Merci a vous joli Papillon.

    A toutes et tous,

    Moi z’aussi, z’e m’en vas. 🙂

    Plus rien a exprimer en paroles. Si tant est que ce que j’avais a dire se trouvait être interressant. Bouh! 😉

    Les mensonges me gavent, me débectent. Je laisse volontiers, le dur travail qu’est la recherche de vérité (la vraie) aux personnes intègres, journalistes sérieux, de confiance, et a tout ceux qui véhiculent les vraies priorités.

    La réalité je la constate chaque jour, et les mots sont désormais inutiles. C’est dans l’agissement, les actes justes que se poursuit le réèl chemin.

    Merci a toutes celles et ceux qui m’ont aidé a grandir.

    Affectueusement, ma main sur vos coeurs, mes plus belles pensées pour vous toutes et tous.

    Z’avâte oubliâte …

    Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux.

    Marc-Aurèle

  49. Bonsoir Valérie,

    Ce n’est que la petite parole qui a fait ses bagages …

    Valérie, Fabrice et tant d’autres nous ont généreusement donné des clefs.
    Un énorme trousseau.
    A nous de faire au mieux pour ouvrir les bonnes portes.

    Vous ne voudriez tout de même pas qu’ils aient honte de nous? 🙂

    Bisesatous,

  50. Léa,
    Une petite parole va manquer sur ce site, des inflexions de fantaisies d’où percent des accents de vérité, des jeux avec les mots, des sourires aux couleurs du soleil…
    Des pensées inspirées vont manquer aussi. Dernière en date : « C’est dans les actes justes que se poursuit le réel chemin ».
    Beau cheminement à vous, alors. Prenez soin de votre pote âgé, ne perdez pas les clés des champs qui ouvrent sur ce qui chante en vous, autour de vous. Et envoyez-nous des mots de temps en temps si ça vous chante, les mots peuvent être aussi des clés, parfois, non ?
    Frédéric

  51. Léa,

    J’espère que, comme la dernière fois, il s’agit d’un faux départ et que votre absence sera brève …

  52. Bonjour René,

    Merci René.

    La gratuité des gestes demande beaucoup d’huile de coude, et le plus juste de la vigilance. Aimerais tant rester avec vous plus encore, mais il est difficile d’être au four et au moulin.

    La toile est un immense « puzelle ». 🙂 Il y a de tout. Des vérités, des mensonges, ceux qui ont le merveilleux don de nous porter, grand merci a eux, et ceux qui nous enfoncent, merci aussi, parce qu’ils nous permettent de ressentir profondément toutes les injustices et d’avancer pour reconstruire tout ce qu’ils ont sali. Ces derniers sont plus nombreux, et ils usent de toutes les ruses possibles pour nous faire décrocher du réel. C’est aussi en « décryptant » les messages, les posts laissés par les internautes que l’on peut avoir la température de ce réèl. A nous d’agir en fonction et de faire au mieux avec ces pistes offertes.

    Je continuerais a vous lire, tous et toutes avec grand plaisir, et vous remercie de tout coeur de vos futurs commentaires réèls. Ne suis pas partie, mais cause moins. Trouver les mots justes est tout un art. Ai toujours préférer écouter. Je ne me projette pas au dela de l’instant, mis a part quelques gros lingots dans un coffre (c’est une grosse blague, René :))) ), du bois rentré pour cet hiver, un peu de nourriture, donc ne peut pas vous dire quand la moulinette a parole reprendra du service. Ce billet étant une exception pour répondre a votre mot amical.

    Amitiés, ma main sur votre coeur, vos coeurs a toutes et tous.

    Dites donc René! Il manque un geai des chênes a l’appel ce matin. Il est chez vous? :)))

  53. bonjour, je me faisais cette réflexion, si on croit à l’économie libérale et à son cortège de souteneurs , on est mal parce que c’est la CRISE

  54. (SUITE)Si l’on est pas du tout de droite -au grand jamais mais de gauche on se dit que meiux vaut Hollande, qui ne changera rien à l’économie libérale et à la marche du monde actuelle, et on est mal.
    Si on est réceptif au bien être de notre nature, à la nature et à nos enfants naturels les nouvelles sont tellement alarmants que là on est vraiment très très mal!!!
    moi je ne sais plus comment espérer que le petit peu que je fais, soit utile!
    et je comprends ce jeune couple « vu à la télé » qui dit choisir ne pas faire d’enfants…(moi j’en ai 2)

  55. Léa,

    Il est possible que le geai des chênes en question vous ait quittée. En effet, on m’a ramené récemment une plume bleue de cet oiseau remarquable trouvée lors d’une balade dans dans les bois environnants.

    Bien à vous.

  56. René, coucou,

    Geai des chênes. Il se refugie dans les bois de chênes ou il ramasse des glands.

    Voila, il est parti glander de par chez vous! Nan, nan, ce n’est pas le « mien ». Il ne perd pas les plumes. Merci René. 🙂

    Stan, merci. 🙂

    Botaurus stellaris. Ah! Mince me suis gourrée! 😉 Garrulus glandarius. Glander. Le terme glander trouve son origine au haut Moyen-Âge durant la période des glands, vers le mois de novembre.

    Amitiés,

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