D’une catastrophe l’autre (souvenirs du nucléaire)

Pour les besoins d’un travail, j’apprends que sans les ingénieurs-chimistes qui ont rendu commercialement profitable l’invention du nylon, pas de bombe nucléaire. Le « projet Manhattan », qui fit sortir de terre en quelques mois les usines de Hanford et d’Oak Ridge, n’aurait pas existé sans le savoir-faire technique, technologique, matériel du groupe DuPont. Sans chimistes, excusez-moi de répéter, les équations des physiciens comme Fermi seraient restées dans les laboratoires. Je vous laisse penser. L’alliance de la chimie de synthèse et du plutonium (voyez le passionnant livre de Pap Ndiaye, Du nylon et des bombes, Belin, 2001).

Les accidents de 1956, 1961 et 1987

Si j’évoque ce fait, c’est qu’un autre me trouble profondément. Ou plutôt deux, ou trois, ou cent, nul ne sait ni ne saura jamais. Le 13 septembre (ici), le quotidien  The Guardian rapporte qu’en juillet 1956, en Angleterre, un avion gros-porteur américain est sorti de piste et a heurté violemment un silo abritant des missiles nucléaires, avant d’exploser. On s’en est sortis. Tout juste. En janvier 1987, un camion de l’armée de l’air britannique a dérapé sur une route verglacée, avant de se perdre sur le bas-côté. Il contenait des bombes H, à hydrogène. Et si ces deux exemples sont cités, c’est qu’ils ne figurent pas dans les listes officielles, qui comptent pourtant des dizaines de situations limites. Combien d’autres affaires cachées ? Par définition, on ne le sait.

Le 20 septembre, s’appuyant sur un document américain déclassifié, The Guardian, à nouveau, raconte une histoire à hurler (ici). Le 23 janvier 1961, aux États-Unis, un accident a bien failli décimer la population du nord-est du pays. Washington, Baltimore, peut-être New York auraient pu être rayées de la carte. Avec des millions de morts à la clé. Ce jour-là, un bombardier B52 a explosé en vol, relâchant du même coup deux bombes à hydrogène représentant 260 fois la puissance de la bombe atomique d’Hiroshima. La première bombe tombe dans un champ, l’autre dans une prairie. Par miracle, sans exploser. Ajoutons que le mensonge officiel, en Amérique, est que le nucléaire militaire n’a jamais mis en danger des vies américaines.

La gélatine des fûts radioactifs

Bien sûr, ils mentent comme des arracheurs de dents. Et ils sont en outre d’une ignorance qui, combinée à leurs autres défauts intrinsèques, peut VRAIMENT conduire au pire. En Belgique, l’analyse de 58 fûts de déchets radioactifs venant de la centrale de Doel vient d’être rendue publique. C’est digne d’intérêt. Si on a mené ce travail dans le site d’entreposage des déchets, c’est bien entendu parce que l’on avait un pressentiment. Et comme on avait raison ! 42 des 58 débordent d’une matière gélatineuse dont on ne sait rien, mais qui inquiète beaucoup, y compris chez nos damnés « experts ». Le phénomène était connu des nucléocrates depuis février, mais ces messieurs-dames n’ont daigné mettre au courant leur ministre de tutelle qu’en août. Mais à part cela, madame la marquise, tout va très bien. Le porte-parole de Belgoprocess, qui gère le dépôt de déchets, assure faire preuve de « transparence » et d’« ouverture ».

Que puis-je ajouter de sensé ? S’il existait en France des démocrates à l’ancienne – disons plutôt : à mon goût -, il est certain qu’EDF, AREVA, CEA et tous autres monstres ne pourraient jouer notre sort commun à la roulette russe. Or, ne s’amusent-ils pas au bord du gouffre depuis 70 années ? Comment se fait-il donc qu’aucun accident important n’ait jamais été admis chez nous ? Rien au moment des assemblages à Valduc (Côte d’Or). Rien au Sahara, où se déroulèrent les premiers essais. Rien à Moruroa, si loin de nos regards. Rien dans nos ciels tricolores, où circulent pourtant des avions nucléarisés depuis cinquante ans. Rien à bord des sous-marins. Rien dans les ports d’entretien – Toulon, Cherbourg, Brest. Rien sur les routes, où circulent toute l’année des engins de mort. Rien sur les lignes de chemin de fer. Rien, jamais.

Où sont passés les démocrates ?

Oui, s’il existait des démocrates à l’ancienne, capables d’aller choper au col tous ces salauds, eh bien, cela ferait une certaine différence. Mais sur ce plan-là aussi, rien n’est en vue. Les socialos sont ralliés à la bombe depuis Mitterrand l’atlantiste. Les ci-devant communistes ont toujours salivé devant la puissance de l’atome. Et la droite, n’en parlons pas. Mais c’est bien parce que nous sommes si faibles, si mous, si lâches que les puissants d’hier, d’aujourd’hui, de demain, peuvent continuer à mentir avec tant d’aplomb. Je sais que c’est facile à écrire. Je le sais bien. Et je sais aussi que ces mots dérisoires peuvent ressembler à de la bouillie masochiste pour les chats de ma défunte grand-mère.

Je sais tout cela. Mais mon désarroi est si grand, ce samedi finissant, que je ne peux m’empêcher. Certes oui, des craquements se font entendre d’un bout à l’autre de notre vieux monde. Mais quand ? Quant tout cela deviendra-il un espoir véritable, planétaire, vivifiant ? Hier et aujourd’hui, nos gouvernants ont pu installer en plein Paris leur Barnum de la Conférence environnementale. Désespérément attachés à leurs banquettes et strapontins, ces pauvres gens d’Europe Écologie-Les Verts ont fait semblant d’applaudir pour ne pas déranger leurs urgentes affaires de places. Cela va passer, mais un jour comme aujourd’hui, je me demande pourquoi nous sommes si cons.

39 réflexions sur « D’une catastrophe l’autre (souvenirs du nucléaire) »

  1. Qques accidents inconnus sur le centre d’expérimentation nucléaire de Pontfaverger-Moronvilliers
    Un nuage de tritium, des soustraitants contaminés, plusieurs incendies …
    Le Champagne a demandé qu’ils partent, le bourgogne va les accueillir pour un milliard d’€.

  2. Merci.

    http://www.lejdd.fr/International/USA/Actualite/L-armee-americaine-perd-le-controle-de-50-missiles-nucleaires-229940

     » Mais c’est bien parce que nous sommes si faibles, si mous, si lâches  »  » je me demande pourquoi nous sommes si cons. »

    ^^

    Et tu voudrais faire quoi?
    Que nous sortions tous et toutes nos pieds de biche pour aller leur casser leurs alignements dentaires?

    Fabrice, c’est exactement ce qu’une partie cachée, attend! Crois Fabrice, crois moi! D’ou les mensonges sans vergogne. Ne tombe pas dans le piège des multiples provocations qui encouragent (c’est le mot juste, donner du courage, aux mous? ) a la violence.

    Et pendant que le « bas » se tape dessus, le « haut continue ses petites affaires juteuses.

    PS. Il suffit d’une, deux semaines, de vacances choisies, ( grève de tout, par une majorité ) pour que leur jeu de carte du haut s’écroule. C’est tellement simple …. et pourtant si difficile a concevoir et entreprendre. Peur?

    Merci.

  3. Pas de désarroi pour moi, vue la place particulière d’ Homo sapiens dans le régne animal

    http://www.forum-events.com/invite/synthese-pascal-picq-90-41.html

    « Nous appartenons donc à un groupe en voie d’extinction, mais nous avons pu nous redéployer sur la Terre grâce à notre culture : le feu, les outils, les abris nous ont permis d’assurer notre survie grâce à l’innovation et à l’adaptation technologique.

    La morale de cette histoire est la suivante : nous avons survécu grâce à l’ingéniosité de nos ancêtres, mais nous appartenons à l’éventail du vivant. L’histoire de la vie n’était ni pour, ni contre l’homme. Si nous sommes là, c’est par une chance extraordinaire mais pas chanceux ; il en va ainsi de notre évolution reposant sur un jeu des possibles et de contraintes légué par nos différents ancêtres, de l’innovation, des inventions techniques et culturelles et aussi … de la chance. C’est précisément cela, l’hominisation : cette prise de conscience qui nous amène à penser que l’histoire de la vie n’allait pas forcément vers nous et que nous sommes maintenant une espèce, qui par son succès évolutif pèse sur cette terre, si bien que nous en sommes devenus responsables. »

    Simplement je constate qu’Homo sapiens continue à bricoler son outillage à partir de son entourage immédiat (le silex par exemple dans les temps anciens..pour confectionner des outils pouvant servir à se défendre ou à tuer..des armes? )
    Il bricole donc encore… en aveugle irresponsable

  4. Eh Fabrice oh, tu nous fais un coup de déprime! Y a pourtant pas de quoi!
    ça m’arrive régulièrement et dans ces cas la,je prends de la distance avec tout ces évènements flippants, il est impossible de faire le bonheur des gens malgré eux, comme il me semble impossible d’ouvrir les yeux et les esprits de ceux qui ne veulent pas voir.
    Sur ton merveilleux blog, tu nous fais partager tes trouvailles qui je l’avoue ne sont pas très rassurantes la plupart du temps. Je me demande comment ceux qui ne veulent pas voir, et qui pourtant ne semblent pas plus cons que les autres, réussissent à ne pas voir.
    Et puis, il est plus rassurant de croire que tout va continuer comme avant en se voilant la face, plutôt que de regarder la réalité qui est à mourir de désespoir.
    Ceux qui ne veulent rien voir ni rien entendre aujourd’hui, seront les premiers à gueuler et à se plaindre quand le grand bazar commencera.
    Il me semble impossible de sortir de ce grand Merdier ou le fric à pris le pas sur le reste, sans tout casser, mais à l’échelle mondiale. De plus qu’est ce que cela changera?
    « Les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées des réalités des riches » disait Desporges, et c’est bien cela le plus inquiétant.
    Ah, qu’il serait doux de vivre dans un monde ou la propriété n’existe pas, ou la seule chose qui compte, c’est le bonheur de son voisin!!!
    Bon courage à toi M. Fabrice

  5. finalement vous dressez le tableau de comportements infantiles
    (j’agis sans penser aux conséquences de mes actes,
    je mens pour faire croire aux autres que rien ne s’est produit ou que ce n’est pas grave,
    je consens à l’aveu d’une « bêtise » à l’autorité seulement après avoir tenté sans succès de la réparer de mon mieux,
    je me soumets car j’ai besoin d’un cadre extérieur rassurant,
    j’admire celui qui « est le plus fort »…)
    Il est temps que la parole reprenne sa vraie place
    – pas celle de dresser des rideaux de fumée , de roses, de lauriers ou d’épines-
    celle du questionnement et de la responsabilité démocratiques de chaque humain.
    Il est clair pour moi que voter ne suffit pas :apporter sa voix! ce n’est pas devenir muet, l’écoute vraie est fondamentale à l’idée de fraternité .
    Parole et écoute partagées entre libres et égaux en droits?

  6. Sans oublier la mer Baltique, un dépotoir d´armes chimiques, des conteneurs abandonnés par l´armée russe et qui renfermaient principalement des gaz paralysants et des déchets radioactifs. Des reporters suédois avaient filmé en caméra cachée, une opération d´immersion dans les eaux de la zone économique de la Suède. Et comme une enquête journalistique l´a prouvé, des membres du gouvernement suédois étaient parfaitement informés de ces déversements près de l´île de Gotland. Comme on peut s´y attendre, ils n´avaient rien entrepris pour les empêcher.
    Très vite, on a constaté une forte augmentation des cas de cancer du poumon et de la peau parmi les pêcheurs suédois qui circulaient en mer entre Bornholm et Gotland. Le gaz moutarde s´échappe lentement, et quand les conteneurs seront complètement détruits par la corrosion, des quantités colossales de toxines mortelles se déverseront dans la Baltique.

    Oui, pourquoi sommes-nous si cons, si mous, si poltrons ? Je me le demande aussi, en cette journée électorale qui va probablement consacrer Angela Merkel et la reconduire pour quatre ans. Quatre ans de mesquine comptabilité, d´hypocrisie énergétique, de soumission à la grande industrie, quatre ans de paupérisation galopante pour une partie de la population (dont je suis). Et tout cela parce qu´il n´y a aucune alternative et que tous les partis se valent dans leur médiocrité, une médiocrité qui ne fait que reflèter celle des citoyens.

  7. un film à voir « Grand central » il fiche, sans discours dénonciateur une trouille du nucléaire…çà se passe dans la centrale de Cruas (je crois de mémoire) et vu du côté des sous traitants des petites mains qui vont intervenir dans la centrale pour faire la maintenance et les réparations; avec une histoire d’amour fil directeur

  8. Mon neveu, fraichement moulu par l’université de Cambridge, m’a dit un jour « Tu ne peux pas être écologiste. Tu n’as pas le diplôme ! ». En faite, je ne revendique que le titre de Terrienne, Earthling. Et, tel le bard d’Asterix, je sens venir une ode. (Il faut savoir que là-bas du coté de la Tamise, être traité de poète ou de doux rêveur, c’est un compliment de haut rang) :

    George, mon cœur, arrête d’écrire
    Ton souper va être froid
    Mais, Maman, j’ai des choses à dire
    Avant que passent les lois !

    Il faut que je prévienne ces gens
    Qui n’auront pas compris
    Des risques qu’ils prennent en renonçant
    A leur autonomie.

    Viendra le jour ou les humains
    Ne se comprendront plus
    Big Brother dictera leurs actes
    Leur pensées seront vues.

    Il y aura un écran, des yeux
    Pour bien les suivre partout.
    Et pire que ça, on fera croire
    Qu’ils l’avaient bien voulu.

    A déléguer leur eau, leur air
    Tout ce qui fait la vie sur Terre
    L’esprit, l’amour, honneur, morale,
    Sur ordre d’en haut, feront la malle.

    Je suis très fière de toi, mon fils
    Ce livre, il sera lu
    Mais sera-t-il compris à temps ?
    J’en suis pas sure du tout.

  9. Merci LBL de votre commentaire. Je vais rester dans le même champ, sans pesticides ni gélatine.
    Je n’ai pas vos mots, mais un jour vous aviez joué sur la virilité « contre » la féminité pour décrire notre journaliste qui arrive presque à faire croire à son lectorat, galvanisé, que la cause s’étend, au bout de tel billet, combat comme un beau diable, et se défait parfois, comme hier (ca va mieux aujourd’hui, patron ?). J’en repars.

    Ici, comme d’autres fois, je reconnais notre hôte et informateur avec son coeur et son énergie au service de la vérité et la vie. Je reconnais aussi ses appuis, ses images : le courage et la lutte.
    De la virilité en effet, comme celle des héros grecs… là où la démocratie semble avoir existé pour de bon.

    Cette attitude amène à voir des poltrons, des mous, des lâches, des faibles.
    J’avoue penser tout haut cela parfois de tel(le) ou tels, et en faire l’insulte à l’occasion. Je conclus aussi que je me place au-dessus ou me vois porteuse d’une grandeur supérieure en qualifiant ainsi autrui, cette grandeur serait-elle de l’ordre du projet, de la visée, et n’en serais-je qu’un serviteur (pas de féminin trouvé à part servante qui est excessif, ici).

    Ce ne sont pas ces qualificatifs que j’avancerai pour nous caractériser, nous humains du monde actuel.
    Un méga truc est en route qui nous entraîne tous, qui nous ressemble tant, qui est « notre » machin autant qu’il nous dévore, et emporte la Terre avec nous.
    Le dingue, c’est que la grande majorité de la population est sur-occupée, hyper-active, en réflexion et en alerte perpétuelles et participe complètement de ce méga-truc qui ne cesse de déferler, fonçant on ne sait où, probablement un merdier plus grand, une table-rase écologique.
    Poltrons, faibles, mous du genou ?
    C’est encore moins approprié pour un grand nombre de gens qui peinent véritablement, sont courageux, bataillent… au sein du système qui les incarcère et les actionne. Il sont en effet pris. Des journées plein pot, des forces captées et dilapidées, ou à peine retrouvées pour continuer la dépense quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, annuelle…
    Dans ce système où l’avenir est présenté comme l’issue pourtant jamais atteinte, les gratifications de consommateur (enfin chef, et avec du plaisir immédiat) sont nécessaires et le rouage évidemment largement graissé. Il y a aussi le bâton, la concurrence abjecte, organisée par les pouvoirs, la peur du manque d’argent absolument nécessaire dans un contexte monétarisé en voie d’aboutissement.
    Ouvrir les yeux, porter son regard sur le pourtour de sa propre vie, aussi limité soit-il, dans de telles circonstances, est un luxe, même si les voyants personnels sont au rouge, la conscience du malheur général éveillée d’une manière ou d’une autre, la fuite en avant comprise dérisoire et illusoire. Ce regard de côté est de plus ruinant mentalement alors que le rythme et les obligations sont déjà laminantes. Un peu de subversion, de contestation, et c’est le gouffre qui s’ouvre, tiré en deux directions inverses (participer et contrer).
    La version inverse, s’accrocher à ce qui ressemble encore à de l’intensité vivante et déverse des tonnes d’énergie, y croire et vouloir sa poursuite, peut paradoxalement se justifier, sans céder à de la paresse ou un manque de courage, au contraire (versus « améliorons les choses », on va y arriver).

    La virilité elle-même serait-elle galvaudée ?
    Aussi épuisante qu’erronée, inefficace ?

    Nous ne pouvons en effet rien attendre de quiconque serait en position de déstabiliser les affaires en cours et rétablir quelque justice et horizon.
    Parce qu’il n’y a personne.
    Parce l’organisation aussi hyper-hiérarchique qu’atomisée, bureaucratisée de partout (je mets les codes et lois dans le sac) et bouillonnante d’informations tous azimuts dans laquelle nous siégeons ne peut en fournir.
    Parce que la démocratie n’est pas de notre réalité, quoiqu’en prétendent les « élus » (mot admirable pour parler de démocratie, non ? pour siphonner l’absence de démocratie véritable ?)

    C’est peut-être notre chance : parce que s’en remettre à autrui est le début de l’infortune et le dégonflement de la virilité quand les heures sont graves et concernent chacun. Parce que puiser en soi les ressources nécessaires est capital.
    Virilité.
    Il y a mille façons d’endiguer la vague.
    Je lis trop de choses sur le Tao, et pas assez sérieuses pour m’en aller trop loin.
    Masanobu soutient le non-agir et en offre des définitions accessibles en praticien heureux de la vie (et de la nature) qu’il fut. La maturation de cette notion est un travail d’ampleur pour un Occidental, toujours emprunt d’objectivation (l’objet au centre), de séparation, de dualisme fondateurs dans sa réflexion en causalité.
    J’ai eu un menu différend fort instructif récemment ici avec Laurent Fournier sur le mouvement et l’équilibre (transhumanisme). Beaucoup réside là me semble-t-il. L’idée de la tangeance m’est depuis apparue. Salut Laurent !

    Le plein ne peut exister sans le vide, et vice-versa. Bateau ? Oublions le contre, donc.
    La lutte et le courage (qui dénote un effort, l’usage de la force encore, sur soi sur l’ambiant, le contre donc) sont-ils des moyens d’annuler des forces dévastatrices. L’opposition encourage l’ennemi, et le renforce sans doute. La violence aiguise la violence, et ne peut s’enorguillir d’aucun succès. Ce qui change poursuit l’élan initial. Une forme d’équilibre conservateur est noué.
    Ne peut-on miser sur l’individu, les individus, la quête d’autre chose, qui correspond à un appel profond et dense, leur action patiente ou vive vers un ailleurs, cet ailleurs grippant progressivement le réel de la marche humaine actuelle, amenant à lui-même l’état des choses, sans affrontement, par glissement et déformation. D’une attraction positive initiale.

    Il est possible que les virilités de notre société mènent rapidement vers des guerres généralisées, l’horreur décuplée. Je trouve d’ailleurs que notre société reflète déjà une guerre générale, de chacun contre chacun, des gros contre les petits, petits de préférence entre eux sous les yeux spectateurs des gros repus – classique… Et la Syrie, c’est l’écran qui masque nos hématomes sous médocs et psychotropes.
    Vive l’homéopathie ? (ça, c’est une blaque, sans l’être, puisqu’elle se pourrait être d’un Tao phénoménal)
    Bon dimanche.

  10. Bonjour,

    « Touche pas à mon schiste ! » reprend ses émissions radio avec une nouvelle formule.
    Vous avez accès à toutes les chroniques sur le site : http://www.radiotouchepasamonschiste.org/

    Le site est en phase de démarrage.
    Nous commençons cette semaine avec un numéro zéro pour chaque chronique.

    Pour la première du « Dossier », une édition spéciale sur l’occupation de la plateforme pétrolière de Hess Oil à Jouarre ce dimanche 22 septembre.

    A écouter ou à lire sur la page :
    http://www.radiotouchepasamonschiste.org/content/dossier-22092013

    Bonne écoute sur le site de Radio touche pas à mon schiste,
    les chroniqueurs,
    Brigitte, Christophe, Loïc, Michel & Paul

  11. Le non cumul et la non reconduction des mandats des politiciens, responsabilité pénale et civile des décisions prises dans l’exercice des fonctions… C’est une nouvelle constitution qu’il nous faut… qui permette une vraie responsabilisation et une limitation des égos.

  12. Bonsoir,

    Merci a toutes et tous.

    Fabrice. Allez vous mieux?

    Je peux vous assurez que cela bouge
    De petites montagnes, tant et tant,
    En toute discrètion
    Tout les empires se sont écroulés
    Celui ci fera de même
    Avec ou sans nous

    Attention au beaux parleur …. pour l’après. Ayant gardé nos âmes d’enfants, ne succombons pas a leurs promesses lunaires. Merci.

    PS. En prime. Un p’ti massage de la voûte plantaire. Vous voyez? Cela va déja mieux! 🙂

    Bien a vous,

  13. Des fûts qui fuient en surface et l’information fuite au bout de 6 mois. Un « débat public » sur internet concernant Bure, la poubelle radioactive à 15 milliards d’euros pour le moment !… une mascarade de plus.
    L’extinction de la vie est en marche rapide, rien ne l’arrêtera.
    Mobilisation aussi contre les trainées chimiques persistantes laissées par les avions, rejoignez l’association ACSEIPICA. http://acseipica.blogspot.fr/
    Tout n’est que lutte contre les pollutions chimiques, faisons fermer ces industries de la mort

  14. A Alice,

    Je ne suis pas seul à placer beaucoup d’espoir chez les écologistes « autodidactes » Anglais en ce qui concerne le sort des blaireaux chez eux.

    Ici, effectivement, on passe toujours pour un « doux rêveur » sur ces sujets. Heureusement je possède aussi de l’humour « pince » sans rire.

  15. Salut à toi, rémifasol57 !

    En ce qui concerne « les traînées chimiques persistantes laissées par les avions »,

    Chut !

    On en reparlera peut-être dans…cinquante à soixante ans ce qui semble être le temps de constat requis.

    Humour ?

    😆

  16. Ah oui, le site sur les chemtrails est vraiment rigolo. On peut leur laisser 10€ de dons avec paypal pour l’humour.

    Pas moyen de prendre le car, de laisser sa bagnole au garage ou de ne pas avoir de téléphone portable, de travailler moins, mais … bien sûr : les chemtrails, voilà l’ennemi ! « C’est mon santos qui met des zigo-éléments dans l’atmosphère pour dérégler le climat ! » (paroles du collectif sud-ardèche qui paint les murets de pierre sèche sur la route d’aubenas)

    Trêve de plaisanterie. Les seuls à qui l’on peut faire confiance sur la géoingénierie – ETC Group – , disent que c’est une légende urbaine et que ce n’est pas de la géo-ingénierie.
    Les sites conspirationnistes du genre de celui plus haut les désservent puisqu’ils les associent à leurs délires à leur corps défendant.

  17. Stan, ma soeur, Alys au Pays de Galles(eh oui), mène un combat actif là bas pour sauver les blaireaux. En anglais, on utilise le mot « cull » pour les animaux, et « kill » pour nous autres. Bravo à elle, bravo à toi. Et merci.

  18. A lionel,

    Vive l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes…c’est pas moi !
    Vive la sécurité du devenir dans le tout nucléaire et les nanotechnologies…non plus !
    Assujettir les Humains…classer la nature nuisible…idem pas moi !
    Les trois points…pas ma signature ! (mais j’avoue que c’est tentant…parfois)
    Essayer de comprendre et faire preuve de tolérance…pas facile mais possible !

  19. Il est interessant, et cet article le montre dans chaque exemple, que les questions ecologiques peuvent toujours etre considerees de deux points de vue qui semblent a priori independants: Le point de vue moral et politique, et le point de vue « naturaliste » et scientifique. C’est un mystere tres interessant que ces deux points de vue menent aux memes conclusions (c’est probablement aussi ce qui irrite les Chretiens, qui sont instinctivement suspicieux face a toute tentative de relier la morale ou « la bonte » avec la nature). Une pirouette pour finir: Peut-etre que c’est en s’occupant de la nature que l’on s’occupe le mieux de soi-meme?

  20. Oui… tant de catastrophes évitées de justesse, et jusqu’à quand ? Un peu d’espoir ; Fukushima semble avoir, malgré tout, éveillé les consciences. Plus que jamais le nucléaire fait peur, avec raison. A quand la fermeture des centrales ? A quand le choix de raison d’une fermeture urgente des centrales installées sur des failles sismiques ?(quelle aberration !)
    Merci Fabrice pour ton blog.
    Marie H

  21. A Laurent Fournier,

    La détérioration de la planète est une conséquence directe des points de vues politiques actuels, c’est scientifique.

    Du point de vue moral et naturaliste la « pirouette » dans la nature reste un truc de jeunes.

    🙂

  22. A Marie,

    Il ne fallait pas s’attendre à ce que Philippe Martin, à supposer qu’il en eût la volonté, fasse avancer la cause écologique dans un gouvernement où l’on ne jure que par la croissance, supposée être le remède à tous les maux. Son opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes lui aurait, à coup sûr, valu son départ du gouvernement. Il préfère continuer à en faire partie.

  23. « Fete de la science », pourquoi pas?

    « Les jeunes » ont une excellente capacite a « faire le tri » par eux-memes, POURVU qu’ils aient suffisament de choses avec suffisament de SUBSTANCE a leur disposition!

    Le plus dangereux ce n’est pas la propagande sous couvert de science – qui est inevitable meme avec les meilleures intentions – car les jeunes, apprentisseurs geniaux, savent se souvenir de la science et oublier la propagande, mais les medias sans substance: tele, audio-visuels, interactifs, virtuels etc. car avec ces medias seule la propagande reste alors que le contenu s’evapore…

    Je me souviens quand j’etais jeune, je devorais Sciences & Vie, et meme un livre de Louis Leprince-Ringuet sur l’energie nucleaire, qui me donnait du fil a retordre sur le concept « d’energie negative » (que je n’ai toujours pas pige apres plusieurs decennies!)… et en meme temps je devorais AUSSI la Chronique de l’Energie Solaire de Reiser (ca nous rajeunit pas, Stan!), le petit Larousse a la page des locomotives, et les magnifiques livres de physique de mon papa quand il etait mome, tous pleins de gravures tres detaillees, tres techniques, en noir et blanc…

    Un scientifique passione, meme nucleariste, ne peut pas faire de mal aux jeunes s’il est reellement passione.

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