Je ne devrais pas vous le dire…

…mais j’essaie d’oublier toutes les misères du monde. C’est difficile, je n’y parviens pas à chaque moment, de loin. Mais quand je nage dans les eaux de l’Atlantique, chaque matin et chaque soir, c’est comme si tout pouvait recommencer vraiment. La vague déferle, le ciel est empli de roses surprises, l’oiseau posé sur l’océan suit le courant et le vent. Il n’y a plus que l’immensité du son et de l’espace.

Oui, je suis dans l’Ouest, et je vous souhaite à vous aussi le meilleur.

51 réflexions sur « Je ne devrais pas vous le dire… »

  1. Et de vous transformer en poisson, en oiseau, en sirène. Muer encore monsieur Fabrice.
    Je prends le crachoir en attendant !

    Et de raconter les champs détrempés de ce matin dans la campagne sous l’orage d’été, les gueules béantes d’eau au bas des champs, les terres, les petites routes sillonnées de canaux et de boues… Personne dans cette mousson bretonne des fins fonds, la peur du sol qui fout le camp, des arbres qui cèdent à force de talus érodés et de boisson pourrie.
    Pourquoi ai-je voulu leur rendre visite à ces impôts des poubelles qui font erreur sur erreur et m’accuse ?
    Dans les bureaux, au-dessus du bitume, i’ voient rien.

    Et au fait, l’Ouest c’est quoi ? Ne dites pas « l’Arc atlantique » des archers de salon et de dossier, là-dessus, hein !

  2. Un instant, oublier les temps où nous sommes. Se laisser porter par la vague. Laisser derrière soi ses valises. Elles sont lourdes de la misère des autres. Elles nous font trébucher sur le moindre caillou.
    Regarder la lumière qui tourne, sans penser à demain.

    De plus en plus, je sens une force qui m’aspire. Quelque chose de la noirceur qui m’engloutit, loin de la lumière des origines. De plus en plus, j’aspire aux moments d’éloignement.
    Seuls, les arbres, les herbes hautes parviennent à me faire oublier l’ombre qui gagne. Et le chant des oiseaux, souvent. Les bernaches sont revenues avec l’automne. Dans le lierre en fleur, les abeilles vivent des heures de liesse. La vie pourrait être si simple.
    Certains jours, je rêve d’une épaule, d’une âme pour pleurer. Pour rire aussi. Rire de rien, juste quelques secondes qui seraient l’éternité.

    Devrais-je ne pas vous le dire à mon tour ? Je crois que si. Que sommes-nous d’autres que des humains avec leurs failles que rien ni personne ne peut cicatriser ? Il y aurait tant à consoler. Au moins espérer adoucir nos peines, épaule contre épaule, pour continuer d’avancer.
    Le monde, ses blessures qui sont les nôtres aussi, peut-être en sera-t-il mieux portant ?
    Merci, Fabrice, pour ces paroles de grande et belle humanité.

  3. Tu as bien raison, il n’y a que cela de vrai !
    Et quand je me baigne toute nue dans cet océan, il me semble revenir au début de ma vie, lorsque j’étais dans le ventre de ma mère.

  4. Amitié de l’est………où les grues cendrées arrivent!!
    C’est bientôt le festival de la photo animalière.

  5. Un vieux dessin de Reiser:

    « Quand les riches avaient une auto, c’était un évenement, quand les pauvres ont une auto, c’est une calamité. »

    A Paris les bourgeois devenus bobos ont echange leur DS contre un velo… entre 1975 et 1990 en gros… et les pistes cyclables, rues pietonnes et stationement interdits sont enfin apparus.

    A Kolkata il y a encore 2 fois plus de cycles sans moteurs que de vehicules a moteurs, beaucoup de gens font 6-8km a pied quotidiennement pour economiser un ticket de bus… D’ou les barrieres pour empecher les gueux de sortir du trottoir, toutes les rues principales interdites aux velos, et l’argent public depense pour les voies rapides surelevees.

    Quand les Indiens pauvres auront une voiture, que ca s’appelera caisse, tire ou chiotte, alors les riches Indiens pourront enfin monter sur un velo sans avoir peur de ressembler a leur domestique, et les villes Indiennes oseront devenir un peu plus ecologiques…

    Sauf si les Indiens trouvent un moyen plus rapide de faire du velo sans avoir peur de passer pour un con, que de devenir Paris en 1975!

  6. Bonnes vacances !

    (pardon pour cette formule banale qui dépare un peu dans ce parterre de prose raffinée que Thomas Mann lui-même n´aurait pas renié 🙂 )

  7. « Je ne devrais pas vous le dire… » Si, si …. 🙂

    Professeur Tournesol. Dans Le trésor de Rackham le Rouge, Tryphon répète sans cesse qu’il faut chercher le trésor « à l’ ouest ».

  8. Tres interessant l’article sur le photovoltaique, d’autant plus que c’est rare. Je ne ferais pas de commentaires sur la confusion, devenue habituelle, entre la « croissance » et le soi-disant « probleme » de la soi-disant « surpopulation », pour eviter de me prendre encore des tomates sur la figure, et je voudrais juste pointer du doigt un concept qui me semble a l’origine de beaucoup d’erreurs: Celui de la « gratuite ».

    Rappelons-nous quand meme qu’on nous a vendu l’energie nucleaire comme une energie « si abondante qu’elle deviendra vite trop bon marche pour etre comptee »…

    Le don existe, la gratuite n’existe pas.

    La mise en avant de ce concept pour vendre une technologie est un paravent pour en fait vendre le concept de « pouvoir »: « Si c’est gratuit, je me sert autant que je veux! »

    Et c’est ce faux concept de « gratuite » qui signifie en fait « pouvoir », qui met notre instinct de destruction aux commandes, en lui donnant un « pouvoir », justement, inoui.

    L’architecte Hassan Fathy a ecrit un livre qu’il a appele « energie naturelle et architecture vernaculaire »: Des mots choisis avec beaucoup de precision! (livre mis gratuitement en telechargement par les Nations Unies en Anglais)

    Il n’a pas dit « energie gratuite »!

    Si la gratuite n’existe pas, le don existe bel et bien. Il nous faut remplacer l’instinct de predation par celui du don. Et l’idee de « empreinte ecologique » change alors de sens. Il ne s’agit plus de la « reduire » forcement, mais parfois au contraire de l’augmenter!

  9. Pardon pour le hors-sujet… Il y a un historien qui dans Le Monde parle de…

    « 14-18, c’est l’apothéose de l’unité nationale »…

    « la belle histoire de 1914-1918″…

    « on n’a en rien à avoir honte de ce qui s’est passé. Donc ce souvenir peut être commémoré comme un moment de clarté dans l’Histoire. Il n’y en a pas beaucoup. »

    (Sans compter l’idee saugrenue et l’insistance bien lourde sur le fait qu’on aurait du « encore mieux faire comprendre » a l’Allemagne que c’etait elle qui avait perdu, et pas la France…)

    Il me semble qu’on n’aurait pas ose mettre noir sur b;anc de telles idees dans « Le Monde » il y a seulement 10 ans…

    Et ca parle de « decadence »! Mais moi je me demande, ou vas-t-on???

  10. http://marssfarm.centerblog.net/6547114-11-9-la-mer-de-ble-de-la-prairie-cereale-population-p

    Là, quelque chose sur le don, et tant de choses capitales ou plutôt essentielles ! Car le chef, qui coiffe le corps et tente de lui donner sens, souvent autoritairement, s’égare souvent (et de ce fait d’effort possiblement).

    Je termine par ailleurs un livre qui me paraît de premier choix et revigorant :
    « La Philosophie du Tao » de Jean-Campbell Cooper. (15 euros, Dangles)

    Tandis que je tâche d’éclaircir un contentieux de plus, propre aux métier du bâtiment et me réfère inlassablement aux textes juridiques, la captation, l’appropriation de la loi première par les groupes de pouvoir éclate plus que jamais à mes yeux.
    Il est ni plus ni moins question de contourner et de faire négliger ces textes issus de situations problématiques et communes, même si ces textes peuvent pêcher et rater leur objet en utilisant une langue, un jargon trop réservés (hors du langage commun).
    Voyons si le cas n’est pas aussi avéré partout, en tous domaines, au nom du « bien » et de la « qualité », valeurs définies unilatéralement, ou grâce à l’abus de critères et sentences techniques, d’une science dévoyée ou partiale.

    Sont en jeu la liberté, et le respect de ce et ceux qui sont, et de ce qui est potentiel à partir du vécu, dans la recherche de l’équilibre.

    Je recherche du coup l’extrait qui m’avait frappée dans le livre sus-cité. Oui, il est « génial » ! Et oh, il va loin !
    Parfait !

    « Quand on multiplie les lois, l’état naturel de simplicité et de spontanéité disparaît et la règle de l’équité se perd dans les spéculations. L’ingérence de l’Etat, les interdictions et les législations encouragent, voire accroissent les maux qu’ils sont censés conjurer. Les lois abolissent la liberté, tant de l’individu que de la collectivité. Etant en quelque sorte réduit à l’esclavage, l’individu ne pense plus par lui-même, partant il se laissera facilement emporter par des influences subversives. Au surplus, à force d’obéir à des règles et des normes, il finira par confondre les moyens avec la fin. » (p. 71

    Sur l’article à partir du photovoltaïque, je trouve l’auteur prudent et ne cédant pas à l’incrimination de la masse humaine, – qui mène si vite au meurtre et/ou à la hiérarchisation pathogène voire criminelle des êtres et vivant (pour moi, que ce faux débat hérisse.).

    Sur le don, je vois l’idée de présent, de non-agir. Mais pour ce qui est des explications, retour au Tao ! Je ne suis que titubante élève, avec ou sans dés d’alcool.

  11. Décidément bavarde, pardonnez-moi, mais puisque Fabrice se baigne dans les eaux de la jouvence imaginable, je libérerai ici une illustration professionnelle et personnelle des agissements de gens ou groupe de pouvoirs.
    Refusant de signer un avenant avec mon assurance professionnelle, lequel désormais stipule un procédé et des obligations nouvelles de travail – au nom de l’efficacité et de la qualité, tiens donc / encore ?, j’ai eu « loisir » d’observer les méthodes de pression qui m’ont été retournées, et l’absence complète de citation des textes de références du code des Assurances pour m’intimider (ni plus ni moins).
    Qu’une assurance ne connaisse pas le Code des assurances serait surprenant.
    Quant à moi, j’ai écumé les significations textuelles pour ne pas céder à la peur qui était agitée si gentiment.

    Ceci est j’en suis certaine classique, fréquent, et peut-être la nouvelle loi…

    Le Tao nous pousse en amont, et c’est bon…
    Recommencer, disait-il !

  12. Merci Florence de citer (les liens, les lectures sur le Net, je n’y arrive pas, décidément, sauf très rares exceptions).

    La loi, la norme, la règle. Leur multiplication à l’infini. Ce que ça suppose, ce que ça entraîne dans nos vies. Ce que ça crée, ce que ça détruit. Et la question qui se dégage de tout cela, de plus en plus plus insistante (enfin, pour ma part je me rends compte que j’ai déjà la réponse): y a-t-il encore — en France, en occident, dans le monde globalisé — quelque chose comme « la société » ? La communauté ? Le « nous » ?

    J’ai eu plusieurs conversations cet été avec un de vos collègues, et je retrouve dans vos propos et vos démêlés avec les assurances des choses qu’il m’a racontées, et qui lui posent des problèmes semblables, je crois, aux vôtres. Et qui le poussent dehors (dont, par son âge, il n’est de toute façon pas loin, c’est plus facile pour lui, j’imagine).

    Les assurances. Un des visages — ou plutôt des non-visages — de ce pouvoir, de ce moteur de la Machine qui est partout et nulle part. On apprend beaucoup sur elle, et sur ce que nous sommes devenus, en décortiquant les magazines qu’on reçoit de ces entités qui ne veulent, bien entendu, que notre bien (surtout les mutuelles, hein, c’est gentil, une mutuelle, c’est une assurance de gauche, en quelque sorte). Je les garde, tellement ils sont parlants, mais j’ai rarement le courage de les ouvrir vraiment pour élaborer une critique un peu construite (et pour qui, pour quoi ?).

    C’est là un des problèmes auxquels je me heurte dans ma réflexion, et je ne dois pas être la seule : la fuite a été absolument nécessaire pour survivre, et pour penser vraiment, mais, une fois dehors, l’observation attentive des phénomènes, nécessaire pour penser ce qui se passe, devient très difficile parce qu’elle suppose un minimum de retour vers la Machine honnie, et que ce retour est douloureux, nauséeux, voire impossible.

    Je n’ai pas résolu, jusqu’ici, cette contradiction.

  13. 🙂 Nan! René, tatoutfaux! 🙂

    Etre a l’ouest, dans la société d’aujourd’hui, est un signe de bonne santé mentale.

    « Trop loin à l’est, c’est l’ouest. »
    de Lao-Tseu

  14. Les nouvelles du jour me disent qu’on pourrait continuer dans la veine de Reiser:

    « Quand les riches avaient un ordinateur, c’etait la liberation de l’individu, quand les pauvres ont un ordinateur, c’est la surveillance collective »…

    Le « data center » de la NSA dans l’UTAH, en plus d’evaporer chaque jour des millions de litres d’eau dans le desert et autant d’electricite que la ville la plus proche – Salt Lake City, est endommage par des arcs electriques de 60cm qui font fondre le metal et exploser les armoires electroniques…

    L’informatique consomme maintenant plus d’eau, plus d’electricite -et dans beaucoup de secteurs, meme plus de papier- que l’industrie du papier qu’elle voulait remplacer!

    Bref, l’apotheose de l’aphorisme: « La fonction d’une machine est de fabriquer des dechets ». (j’ai oublie ou j’ai lu ca). Ici, dechets dans tous les sens du terme… 100 ans de conversations telephoniques et d’e-mails planetaires stockes (apotheose du non-sens), montagnes de dechets electroniques a chaque renouvellement du materiel tous les 2-3 ans, de charbon brule, de pollution croissante…

    http://rt.com/usa/nsa-utah-data-hub-meltdowns-871/

    http://www.popularresistance.org/storing-data-burning-carbon-the-ecology-of-a-national-security-state/

    http://www.usawebproxy.com/index.php?q=aHR0cDovL3d3dy5jaGljYWdvdHJpYnVuZS5jb20vYnVzaW5lc3MvdGVjaG5vbG9neS9jaGktbnNjLXRoZS1uc2FzLWh1Z2VseS1leHBlbnNpdmUtdXRhaC1kYXRhLWNlbnRlci1oYXMtMjAxMzEwMDgsMCw2MjcwOTIyLnN0b3J5

  15. René,

    Pardon pour le tu. 🙂

    Pardon?
    Fabrice est en vacances?
    C’est qui, qui vérifie les commentaires et qui laisse passer?
    Un robot?
    ^^

    Bien a vous tous et toutes,

  16. Si je peux vous être utile, Valérie. Encore beaucoup d’écrit. Mais j’ai le sentiment d’atteindre enfin une sorte de paix, dans la folie furieuse qui ne fait que commencer.
    J’en ai ma claque en ce moment de revenir vers ce que je quitte. La gorge nouée de devoir comprendre et de parler juste (un juge pourra me lire en effet si l’affaire vire à la « guerre » totale, de l’argent est en jeu, des destins). Comme toute activité, en ce moment d’Occident, semble assise sur le conflit… Cette dualité campée. Notre fondation peut-être. Avec la comptabilité,et la plus-value (d’où ma distance au don, plus abstraitement, qui peut impliquer dette, rendu, trop d’honneur).
    Merci de ce témoignage qui authentifie mon vécu, en tout cas. Je suis le cul entre deux chaises donc, et je fais encore mon travail, et répond de mes obligations si elles se présentent.
    Mon confrère dont vous parlez va pouvoir lâcher. Dites-lui de ne pas sombrer consommateur !
    De mon côté, je travaille dans ce sens, lâcher, pour ne pas… lâcher. Ailleurs donc. Etre implantée comme un arbre. Même si je sais que les arbres sont abattus. Ou que lorsque les éléments se déchaînent, restent les coques de noix.

    Ce confrère a suffisamment de bouteille et de distance pour avoir vu. Comme je les aime ces barbons du métier, qui ont connu la modernité comme une chance inouïe de combler ou sortir de la matière, de magnifier le léger, mobile, mouvant, car c’est ainsi que je vois et vis l’architecture moderne : un essai – par le moins – de donner « voix » ou « voie » au vide, à l’espace, plus communément (on y perçoit aussi le potentiel de démesure et de « larguage » – ? – nocifs, tandis que la matière est notre moyen et pâte premiers, réels et tangibles, et qu’il faut se méfier de trop de maigreur concrète, charnelle). Un mouvement, une école qui est aussi à bout de souffle, devenue une sorte d’équation mécaniste aujourd’hui, un bardage « écolo » en bois comme alibi ou dernier refuge. L’art est loin.
    Et l’on continue le pillage. La Roumanie est gracieuse, serviable, si forestière. Brave Europe.
    Mon assurance m’informe fort opportunément qu’elle apporte son concours financier (le mien ?) à une thématique de sortie mondaine et intello à Paris : sur le décor.
    Saluez mon confrère de ma part.
    La majorité des autres confrères, consoeurs sont embrigadés, se sentant héros démultipliés. En voici pour le « développement durable », la « haute-technicité » et les experts et ingénieurs de m…a chaise qui ont réponse à tout… C’est beau, comme d’hab.
    Y’en a même qui ont créé un syndicat pour aller plus vite dans le même genre.

    Et c’est convivial (merci Ivan, mais si vous saviez). Transversal, mutualisé, l’équipe saturée de masters environnement, énergie, économie.
    Et c’est fun. Et tout n’est pas critiquable (sincèrement)!
    Disons que ce fun est très éloigné du mien dans mon jardin, avec mes lombrics et mes libellules, et mes pucerons. Je leur fais guili-guili du regard. Quand ça grouille dans la terre, je vole au ciel.

    En travaillant à restaurer un peu de balance dans un conflit professionnel déjà évoqué, je trouve des personnages impliqués dans un nombre incroyable d’entreprises et d’associations. Très respectés. Et l’on bute de nouveau sur ces êtres polyvalents, multi-cartes, aussi sincères que fous. Schizos, oui, encore. A l’ouest ! sans majuscule, et sans aucun espoir, barrés, hors-sol comme les cochons en batterie.
    Moi aussi, je suis d’une identité équivoque, assurant plusieurs fonctions; parfois cachée.
    Indispensable même. Bientôt sans autre issue ?
    Tout de même, ceux-là aiment beaucoup le pouvoir ! Et veulent grimper, les autres ou le monde comme escalier, dans leur vision.

    Quand je parle comme cela, certains me disent que j’exagère.
    Pas de complot ? Oui et non.
    Des forces sont à l’oeuvre, décidées ou emportées.
    Certains tout de même très intéressés à ce que ça aille dans un sens, et le leur.
    L’oubli de l’essentiel est le plus avéré chez eux, à moins qu’ils n’embrassent le monde comme leur dernière propriété, la masse des « ordinaires » balayée par les vents, et le plus tôt possible.
    Ca fait vieille barbonne, par ici aussi. Ou excitée, si l’on me trouve encore jeune.
    Pas tao du tout, et selon une manière réactive parfois colère.
    Une fois ceci dit, et de plus en plus tu, même oublié comme préambule libératoire, je suis calme, et je vais vers cette vision si nuancée et vitale que ce Tao, donc, a formulé et pratiqué.

    Pour autant, la captation du pseudo juridique et la mise au ban du vrai légal par les puissants me paraît incontestable et fort bien manipulée.
    Plus en bas dans les catégories sociales, plus de normes peut paraître un atout de revendication et de redistribution, quitte à en user quand c’est utile, le contourner quand c’est possible. Le substituable règnerait.
    Pas assez explicité, pas assez pris au sérieux, peut-être même invisible, ce chamboulemement des textes de référence de la société (serait-ce là qu’elle se trouve, la communauté ?, des us, une culture, des références statutaires ? même hypertrophiées), leur dérive s’accompagnant du sabordage des contrepoids jusqu’ici existants. C’est pourquoi j’ai lancé mon histoire de menace d’assurance. Pour me défaire aussi de ce fardeau, si longtemps incrédule et cognée de tant de pression éhontée. D’autres mésaventures, dont le bâtiment regorge, mettent assez vite aux parfums mafieux couleur Hollywood ou non, l’administration n’étant pas l’agneau ou le sage milieu qu’on aimerait… Et les mutuelles, vous vous doutez sûrement comme je les appelle ! Des hydres sont en fabrication. Fusions, achats, le juteux coule, les anticipations de profit, le sirupeux du mieux-vivre à la lèvre. Même les comptables ne suivent pas : mutuelle, organisme conventionné de santé, tricheriez-vous madame ?

    Alors au Tao, tandis que savoir dans le détail ce qui est de ce monde humain n’est peut-être plus si important. J’arrive de nouveau à écouter les nouvelles des infos. Sans cri ni désir de jet pierre.
    Planète sans visa ? C’est l’apocalypse, la loupe, mais l’arche de Noé embarque.

    Le dénouement vient toujours.
    Il y a un autre extrait du livre sur le Tao qui mentionne ce qui est gagné et de ce qui est perdu selon notre fonctionnement occidental arqué sur le retranchement et la conquête (objectivation, matérialisme, entreprise – ou plutôt prise !).
    Mais comme j’en écris des tonnes… j’arrête.
    Le livre de Cooper m’a beaucoup intéressée. Libérateur, allégeant. Stupéfiant, même. Le « dépassement » (des opposés) est de la partie, comme vérité, mais pour vivre harmonieusement, il est probablement superflu. Vous le lirez peut-être ! Au plaisir !

  17. Florence, c’est interessant votre reflexion sur les assurances. Je connais quelqu’un qui, seul soutien financier de sa famille, a toujours refuse les propositions d’assurance-vie, mais vient d’acheter une maison suffisament grande pour que s’il meurt ou deviens incapable de travailler, sa femme puisse louer un etage pour avoir un peu de revenu et elever plus tranquilleemt leurs jeunes enfants. Donc, qu’est-ce qui est le mieux? Une assurance, qui est un contrat ecrit noir sur blanc et correspondant exactement au concept, ou bien acheter une maison un peu trop grande « au cas ou », et meler au desir « d’assurance » (qui n’est rien d’autre qu’une transformation du desir en besoin, s’assoir sur un magot en esperant que les autres travailleront pour vous en echange) une dimension architecturale, une malheureuse maison qui n’a peut-etre pas ete construite pour cela? Je veux dire qu’il n’y a pas forcement besoin de companies d’assurances pour mettre en oeuvre un concept d’assurance, et peut-etre que dans certains cas, un contrat clair et net est un progres par rapport a un acte subconscient?

  18. Florence, votre prose me fait toujours penser aux rebonds du ballon de rugby.
    Je déteste lire sur Internet, disais-je, heureusement, Planète sans Visa n’est PAS Internet.
    Je vous lis et relis donc.

    (« Barbon : homme d’âge plus que mûr », dit mon petit Robert. Je transmettrai à votre collègue, en éludant tout de même ce joli mot, qu’il ne mérite pas tout à fait encore)

  19. Valérie : J’avais vérifié barbon ! en barbonne que je suis, particulièrement à la sortie de l’école de mon enfant. Et j’ai retiré vieux. Barbon du métier, j’en veux bien !
    Il a peut-être cet humour ? Peut-être pas du tout. Les archis sont soucieux des finitions et de la forme quitte à aimer le brut et le rugueux… ce qui est bien le moins.

    Lirez-vous Masanobu Fukuoka, ou l’avez-vous lu ?
    Oui, c’est indiscret !
    Mais j’aimerais bien le savoir, en rugbywoman des vergers et des prairies bretonnes naturelles en devenir.

    Laurent : Mon assurance que vous connaissez sans doute ? « exige » de moi la signature d’un avenant qui porte sur la gestion administrative des affaires professionnelles et la méthode de travail tout aussi professionnelle (déclaration en amont et « en ligne » de tout dossier concerné, obligation d’études d’ingénierie essentiellement). Etant récalcitrante à tout point de vue (et croyez-moi, non de la qualité de ce qui se construit), j’ai observé comment l’on me voulait obéissante et signataire obligée. Jamais mes droits de refus ne m’ont été rappelés, la référence supérieure et unique attendue. Et j’ai tendu la perche ! De galants courriers… Autant par souci profondément vécu que curiosité basique.
    Ce sont des mots et des délais d’intimidation qui m’ont été renvoyés. Ils sont goûteux… quand on a bien dormi. J’attends les prochains, dans un climat de méfiance, très assurantiel. J’ai aussi observé avec intérêt la position de l’Ordre. Tout aussi instrutive à mes yeux. Mais je me sens barbonne et grincheuse.

    C’était le début ou l’illustration d’une certaine critique plus large (et qui me tient à coeur – conjointe à ma réflexion sur la rationalité, l’écrit et tout un corpus de valeurs que j’attache à l’Occident. Serait-il source de nos malheurs et de ceux de la Terre… Le courant taoïste réasseoit, tandis que je me demande si sa capacité à penser la complexité dans la simplicité et la familiarité – avec la nécessité d’un renversement de nos réflexes ici, à l’Ouest, n’est pas l’issue, tandis que tous nos acharnements à gérer la complexité, en appui sur l’élaboration toujours plus sophistiquée de savoirs rationnels, de textes, de hiérarchies savantes risquent de rater gravement le coche, le gain sonnant en corollaire si vif).

    Sur l’assurance elle-même, bien des modalités sont envisageables, négligence et dédain comprise (j’ajoute), si c’est ce là que vous voulez dire. Ce n’est pas moi qui contradirait une telle vue.

  20. Et pardonnez les fautes qe je fais. Je n’ai pas de correcteur de syntaxe, je reprends beaucoup, et c’est dur de se relire.
    Faut savoir s’arrêter. Alors chut.

  21. A LBL,
    Rien à objecter pour le tutoiement; ça ne me gêne pas du tout. Et je me permets de faire de même.Je me demande simplement d’où tu tiens qu »être à l’ouest, dans la société d’aujourd’hui, est un signe de bonne santé mentale ». C’est la première fois en effet que je vois cette expression utilisée dans ce sens. :-s

  22. Florence, je suis 100% d’accord. Professionellement s’entend! J’ai dessine la structure de pas mal de batiments, alors que je ne suis officiellement pas qualifie pour cela (mais il y a tellement d’ingenieurs devenus architectes autodidactes – pas toujours mauvais au demeurant- pourquoi en tant qu’architecte je ne serais pas ingenieur autodidacte?), et j’ai aussi travaille dans un des plus gros bureaux de controle en France, et en fin de compte la seule chose qui compte c’est pas d’avoir une assurance en papier, derriere laquelle les habiles peuvent se cacher, mais une personne qui prend ses responsabilites.

  23. Et j’aime beaucoup Masanobu Fukuoka! (meme si sa methode n’est pas applicable a la lettre, partout… Mais c’est l’esprit qui compte).

  24. Je lirai Fukuoka, Florence. Je fais des listes, il y figure, comme Kenneth White, comme le livre sur le Tao, comme les Fragments de Novalis, ou François Terrasson, ou Reclus, tous croisés ici, sur PSV. Le moment viendra.
    Ne croyez pas que je suis indifférente à ce que vous en dites. Mais mes lectures s’appellent les unes les autres d’une façon quasi organique sur laquelle j’ai assez peu de pouvoir d’intervention, et leur courbe en ce moment ne passe pas par les points par où passe la vôtre. Mais elles se sont croisées souvent, je crois bien.
    Le rugby dans les vergers, dangereux. Un tronc d’arbre, surtout breton, ça fait mal. Soyez prudente.

  25. Bonsoir René,

    Tu. Oh, la, la René, sais pas si j’aurais ce courage! 🙂

    « Je me demande simplement d’où tu tiens qu”être à l’ouest, dans la société d’aujourd’hui, est un signe de bonne santé mentale”.

    D’ou je tiens? René, je ne tiens rien!

    Ben, c’est plutôt logique! Etre a l’ouest, n’est ce pas être a côté de la plaque? Hors normes? Je sais que le sens premier était différent, mais la jeunesse d’aujourd’hui, l’interprète ainsi. Faut sortir un peu, René! 🙂

    Donc, cher René …. nous sommes considérés a côté de la plaque, parce qu’étant minoritaire, (idées farfelues, visions utopiques, pas dans les normes), aux yeux de ceux qui sont sur la plaque. Ceux qui marchent dans les clous, si tu préfères!

    Nous sommes des sensés traités de « fous », alors que les vrais fous sont encensés. C’est insensé!

    Mon Dieu, René, si tu savais a quel point j’aime être a l’ouest! Que du bonheur. Continuons a marcher hors de la plaque, dans les flaques, et laissons les, sur leur plaque. Ils ont trop peur de salir leur scarpe di lusso.

  26. Valérie : Rassurez-vos côté rugby dans les champs.
    J’ai admis que vous lisiez mon style (écrit) ainsi, mais ce n’est pas une intention de ma part (j’essaie de dire), d’autant que je ne me prends pas du tout pour une rugbywoman (peut-être les épaules élargies et le cheveux ont quelque choses d’Herrero depuis que je fauche un peu les orties sous la pluie… ?). C’est d’ailleurs un sport, comme tous, que je déteste. Je crois avoir compris que vous savez ce quoi il retourne en sport en éducation physique, pardonnez donc ma grossièreté. Si on me colle devant un écran où est imagé un jeu, je suis foutue de m’y intéresser (en fait je n’y ai jamais réussi, sur celui-là en particulier, les mêlées, les grosses cuisses des joueurs, les chocs !!! et ce ballon qui ne roule pas) ; quand il faut courir, je prends mon élan, et cherche le rythme, en espérant que ce ne soit pas pour longtemps : c’est tout, et vraiment limité…

    Quant à la lecture comme chemin personnel. A part à l’école, dont on sort (c’est encore une logique en place, en sortir, mais, si l’on nous prévoit pour bientôt une formation ad eternam pour avoir le droit de bouffer et de travailler / je rembraie sur mon métier ? – qui est comme les autres ? à croire que nous ne sommes que des brebis galeuses), commment ne pas suivre ses interrogations et lire ce qui semble tâter de nos questions ? Je suis très souvent incapable de lire ce que l’on me vante, et c’est bien pourquoi je vous demandais si vous aviez lu ou lirez Fukuoka, puisque je m’obstine à mentionner le nombre de lumières qu’il offre (ses circovolutions ont aussi une force majeure en nous laissant creuser).
    A commencer par : C’est quoi la nature ?

    Laurent : Ayant lu les 3 livres traduits en français du grand homme, l’ami, j’ai retenu une vision extrêmement générale, aux confins de la philosophie, surtout pas une technique, à peine une méthode.
    Bien sûr, il s’appuie sur son exemple concret, d’abord concret et au combien (agriculture !), car y réside la validité de ce qu’il dit.
    Il n’est pas question de se conformer à ses trouvailles (même si certaines sont lumineuses ou donnent d’autres idées).
    Par son expérience réussie et son témoignage en contexte japonais, si occidentalisé, il (me) permet d’imaginer et surtout d’affermir un sens à la vie, l’orientation d’activités. Il peut aider à « surmonter » les contradictions insurmontables, le fond étant profondément taoïste (pas de conflit comme conflit frontal avec gagnant/perdant) mais comme équilibrage permanent, dynamique ou les forces, même opposées ont leur raison d’être et leur droit d’exercice ! La place humaine s’y pourrait être merveilleuse. Et je suis de nouveau prête à affirmer que nous pourrions bien être parfaits, tels quels (Martine va rire encore). Avec beaucoup moins de culture, de socialité, de société, de civilisation ? ou du moins celles-ci recentrées sur ce qui nous donne vie et nous porte jusqu’à la mort qui n’est encore que transformation et flux, le donné, la terre.
    Il décrit une relation humaine au monde et à la nature qui remet fructueusement en cause notre culture, devenue réflexe et fond invisible (idéologique pourtant, bourrée de valeurs et de croyances). Je m’en suis expliquée comme j’ai pu au-dessus et ailleurs à Planète.

    Le blog Mars’s farm que je cite parfois ici émane d’un agriculteur qui a rencontré Fukuoka et oeuvre à l’agriculture naturelle.
    La science (et les ressources techniques) y est appelée au même titre que toutes nos capacités humaines dont je me suis permise une liste récemment (et dont je me sens presque fière !).
    La main, le coeur, pour reprendre les mots de cet agriculteur français ne sont pas de vaines « parties corporelles », et y en aurait-il….
    J’ai récemment lu chez lui la maturité évolutive de la main, cette négligée, méprisée de nos temps malades, et de longue date aussi en Occident… où l’on a besoin de bricoler le dimanche (mais que de machines).

    Et pour revenir au transhumanisme qui est l’exact opposé de cette voie de paix (l’autre faisant choix tranchants sur choix nets, guerrière et sacrificielle, éventuellement s’en remettant au hasard, quand son insuffisance éclate, mais que le but reste poursuivi : faire comme décidé), et afin que les références que je viens de lire ne soient pas vite enfouies dans la masse d’internet :
    http://encyclopedie.homovivens.org/documents/les_valeurs_en_contexte_transhumaniste

    Si vous suivez encore le drôle de ballon, Valérie, je n’ai pas compris si vous lisiez les références données pour Internet ?

  27. Sur la responsabilité, Laurent, en termes généraux (oublions les assurances – qui sont partout ! professionnelles, chômage, santé, etc… si ce n’est pas « du gâteau » culturel, civilisationnel, cela), je vois dans cette notion le pendant de notre autonomie humaine, et celui de se vouloir acteur majeur voire essentiel, total, maître en ce monde.
    Ceci toujours dans une perspective écologiste, c’est-à-dire en positionnant le monde premier : nous, acteurs parmi d’autres, acteurs dotés de qualités exceptionnelles (ceci relevant de ma vision, peut-être plus écolo ?).
    Pas de rebonds directionnels ici ! Tout droit, je continue :
    Assumer sa place (et comme je regrette que cette notion soit galvaudée et complètement vampirisés par les faux-responsables politiques actuellement) est sans doute plus proche de ce que je porterais, en imaginant les autres, ceux avec lesquels je vis, fais, travaille, prennent leur part (de responsabilité), mais aussi entendent, avec moi, les limites de notre répondant, connaissance et savoir-faire humains.
    Une forme de déresponsabilité réside là, et qui me plaît beaucoup (genre bonheur pas loin).

  28. « Rendre purement littéraire la réceptivité de nos sens; et les émotions, si leur apparition risque de nous amoindrir, les convertir alors en matériau simplement apparu pour en faire naître des statues sculptées en phrases fluides et scintillantes… »
    Fernando Pessoa
    Le livre de l’intranquillité

  29. Florence, mon image de ballon de rugby n’était aucunement un reproche. Plutôt un compliment, même ; car comme vous l’avez compris je n’associe pas ce sport ni aucun autre, en soi (je parle ici du sport en tant qu’expérience humaine VECUE), à de vilaines valeurs.
    Ce que la société industrielle du spectacle en fait, c’est tout autre chose — et je m’en suis tellement retirée que je suis infoutue désormais d’être au courant même d’un « événement » sportif massif sur quoi sont braqués les yeux du village global, ce qui m’a valu quelques sacrés moments de décalage ces dernières années. Bref.

    Mais puisque vous me tendez la perche, je développe un exemple que je n’ai pas voulu/osé développer récemment, à cause précisément de toutes ces réactions et polémiques que (ce qu’on appelle) « le sport » risque d’engendrer ici, dont ce n’est pas le lieu.
    C’était pour prolonger l’extrait par vous cité l’autre jour dans les commentaires ci-dessus :

    « Quand on multiplie les lois, l’état naturel de simplicité et de spontanéité disparaît et la règle de l’équité se perd dans les spéculations. »

    Car mon exemple était pris au sport, au rugby pour ne pas le nommer, à quoi cet extrait m’a tout de suite et irrésistiblement fait penser. Ce qu’on a fait à ce « jeu », qui n’en est pas un (le jeu de façon générale ne m’intéresse pas et m’assomme et me fait fuir). Et je le crois tout à fait adapté.

    Donc je m’y jette.
    Si vous admettez avec moi — et vous l’admettez, n’est-ce pas 🙂 ? Car c’est le seul moyen de vous épargner une longue démonstration… — que cette pratique humaine a pour sens de se colleter avec les limites, avec l’Espace — oui, il y a plus d’une passerelle entre le rugby et l’architecture — avec l’Autre, et donc avec soi, dans une expérience presque totale, c’est-à-dire symbolique ET charnelle, risquée, violente, et plus que symboliquement proche de l’absolu, alors vous me suivrez sans doute si je vous dis un peu schématiquement que les règles de ce « jeu » n’étaient là, à l’origine, que pour préserver cet absolu (c’est/c’était le seul où « tout ce qui n’est pas interdit est autorisé », à la très profonde différence des autres, où « tout ce qui n’est pas autorisé est interdit »), et a fortiori si j’ajoute que, depuis que la télévision, et de façon plus générale la mise en spectacle massive et la volonté de gagner des parts de marché (et encore plein d’autres choses où l’idéologie du bien et du risque zéro ont leur part) ont conduit à simplifier/aseptiser/lisser ce désormais « spectacle », à en gommer les temps (apparemment) morts et les zones d’ombre, à le rendre plus accueillant aux publicitaires (etc.), eh bien on a, paradoxalement, multiplié les règles. Avec pour résultat très exactement celui décrit dans votre citation : on en a fait de la bouillie dans laquelle l’état naturel de simplicité et de spontanéité » a été définitivement noyé et perdu. Mais le produit est devenu vendable à plus grande échelle.

    De façon générale, rien de plus difficile à préserver que cet état. Mais ce qui est sûr, c’est que dans la société industrielle et marchande, il ne peut tout simplement pas survivre, par définition. Le grotesque de la marchandise et du développement est passé par là, et où il passe, tout trépasse.

    Je lis en ce moment « Métamorphose du bourgeois », de Jacques Ellul, où il n’est question que de ça, et c’est prodigieux. Cette idée du grotesque est de lui.

    Enfin, avant de me taire, ma réponse à votre question : non, je ne vais pas ouvrir les liens. Ceux qui sont donnés sans la moindre parole d’accompagnement, jamais. Mais les autres, guère plus. C’est la chaleur de la parole partagée qui m’intéresse ici. Et sinon, il y a les livres.

    Bien à vous
    Valérie

  30. Aucun problème, Valérie, j’ai bien pris votre image, je l’ai même poursuivie, juste ci-dessus.
    Elle permet de savoir un peu l’effet (sur vous, merci de cette attention, je la reconnais depuis quelque temps maintenant, et je n’ai donc pas douté de vos propos) de ce que je lâche et tâche de construire, poussée par ce changement de paradigme culturel ou civilisationnel qui me semble à moi aussi au coeur des évolutions de fond à devoir (se) réaliser.
    Je vois du juste avec ce ballon qui part ici et à, mu par une force dont le trajet n’a d’aléatoire que d’extériorité à son fil.

    Je vais relire ce que vous dites sur ce sport (et l’imprimer, c’est ainsi, oui, collaborant au gaspillage général ? pour étoffer mon dernier dossier dédié à la réflexion) qui bizarrement donc est celui qui m’a toujours repoussée… Possiblement et avant lecture attentive de votre message donc (deuxième lecture, j’isole l’interdit / l’autorisation reliés – merci de cet éclairage), à cause de son extrême virilité – thématique propre à Planète sans visa et à Fabrice Nicolino, sur laquelle je bute, notamment avec la nécessité du combat ou du surpassemment si bien illustré dans le Mahabharata (ou de l’impossible dérobement à pratiquer ce que l’on rejette, des devoirs supérieurs, de l’obéissance, de l’effort, du passage par le mal). A conditions exceptionnelles ?
    Dans mon parcours personnel, le sommet de cette expérience reste l’accouchement, sans aucune prothèse technique, un accompagnement professionnel à mes yeux complètement déplacé, juste menaçant. Le mal ayant été celui que j’ai vécu intensément, quant à l’effort, le puissant, surpuissant, le déchirement et l’anéantissement passager dans une force pure, indéfinie et libératrice.
    Aujourd’hui, chaque moindre pas ou acte social amène à ce questionnement et/ou à un choix exposé, puisque des forces sont déchaînées, qui sont à l’évidence malades et destructrices.

    Et vous agitez le rugby dans son rapport à l’architecture ou l’espace, cet art ou fait de la communauté humaine (et terrestre) par excellence, art ou conscience culturelle immémorielle (car j’y raccorde l’architecture dite vernaculaire, c’est-à-dire sans architecte qui est celle qui me touche irrémédiablement), celui ou celle qui produit ou représente une forme d’espace pour abriter les activités humaines, en relation primordiale avec l’univers, la nature, un site et un contexte, tous moyens, mesurés et débridés, mis en oeuvre.

    Je crains cependant avec ce commentaire de plus de polluer le blog de Fabrice Nicolino.
    Je vais décrocher et revenir au concret direct, là où je sais que ma présence relève de l’impératif.
    « Je ne suis pas un héros » hurlait un chanteur défunt qui prenait l’hélicoptère pour voir des bagnoles trancher le désert non désert. Je méfie fondamentalement de toute structure sociale à héros. Le principe de hiérarchie est au centre de mes doutes. Je ne dirai plus essentiel me concernant. (archi-keriadenne@sfr.fr)

  31. L.B.L.

    Merci pour ces explications.Cependant, je lis : »nous sommes considérés à côté de la plaque, parce qu’étant minoritaires ». Il faut bien admettre qu' »être considéré » et « être vraiment », ce n’est pas du tout la même chose. En ce qui me concerne, je ne me sens pas du tout, mais vraiment pas du tout à l’ouest, mais peut-être que je me trompe sur mon état de santé.

    Cordialement.

  32. 🙂

    René, merci a toi,

    René, c’est trop, trop, rigolo, je crèche a l’est mais suis considérée comme étant a l’ouest! 😉 C’est même un beau compliment.

    Tu veux que je te dise? Le mot écologie ne veut plus rien dire. C’est du vent! Fabrice a mis ce mot entre guillemets et cela m’a fait très plaisir. Les écolos (les « gros » venteux) me gavent. Grave.

    Si c’est pour faire des réunions, suivies de soirées grosses bouffes, portables dégainés toutes les cinq minutes, une petite action aboutie, deux tout au plus par année, et entendre dire, qu’ils veulent bien faire quelques efforts, mais ne pas vouloir trop lâcher de leur confort, qu’ils restent …. ou ils sont! L’écologie est morte et enterrée. Personne n’a été aux funérailles, beaucoup étant aveugles et sourds.

    René t’inquiète pas, pour ton état de santé? Ne perd pas le nord, c’est tout! 🙂

    Cordialement,

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