Vive le Loup (et tous à Lyon le 16 janvier) !

Chers amis, chers lecteurs, un vaste crime est en cours, dont tout le monde se contrefiche. Ce crime, c’est la chasse au Loup généralisée, qui a conduit déjà à la mort « légale » de 32 animaux depuis les arrêtés ministériels de juillet 2015, signés Le Foll et Royal. Ces textes scélérats autorisaient l’abattage de 36 loups entre juillet 2015 et juin 2016. Il ne fait donc guère de doute que le compte sera dépassé.

Mon engagement en faveur du Loup m’a valu quelques désagréments. Dont une rupture, silencieuse mais totale, avec quelqu’un(e) que je tenais pour un(e) ami(e). Rien n’aurait été pire que de se taire, car le Loup est une question cruciale, directement anthropologique. Ou nous tolérons des formes de vie qui nous gênent, ou non. Mais dans ce cas, regardons le tableau sans frémir : nous continuons à nous comporter comme les brutes à front bas que nous avons si longtemps été. Le Loup est un marqueur philosophique. Au passage, il sépare les « environnementalistes » des écologistes. Les uns considèrent ce qui « environne » les humains. Les autres regardent l’ensemble des relations que le vivant entretient avec lui-même. Dieu sait que ce n’est pas la même chose.

Le 16 janvier, je serai à Lyon avec beaucoup d’autres je l’espère (ici). Avec vous, je l’espère. Et vous trouverez ci-dessous une tribune publiée à l’automne 2014 par l’association Ferus, qui me l’avait demandée.

———————La tribune publiée par Ferus dans La Gazette des grands prédateurs en 2014

Ce que nous n’avons pas su faire

Qui ne voit l’évidence ? Aucun politique de ce pays n’entend défendre la biodiversité, qui passe évidemment par la présence de grands prédateurs en France. C’est inouï, mais la messe est dite, et  elle l’est d’ailleurs depuis de nombreuses années.

La situation s’aggrave à mesure que les animaux s’installent dans le paysage. Certains contemporains, très actifs dans nos montagnes, ne cessent de recuire leur vieille haine du sauvage et de la nature, et l’autorité publique, incapable même de faire respecter les lois, croit pouvoir les satisfaire en jetant par-dessus bord des principes que l’on croyait acquis. De ce point de vue, l’incroyable autorisation donnée aux chasseurs du Var et des Alpes-Maritimes de tuer des loups au cours de leurs battues ordinaires marque un tournant. On pourrait donc, désormais, les traiter comme du gibier. Comme du gibier de potence.

Un concurrent direct
La situation de l’ours, que les lecteurs de La Gazette connaissent bien, n’est pas meilleure, au point que Ferus a imaginé la création de sentinelles actives pour déjouer les infinies manœuvres des braconniers. On se doute que, malgré les efforts des bénévoles sur le terrain, cela ne suffira pas. La question que l’on peut, que l’on doit légitimement se poser, au stade atroce où nous sommes rendus, est bien de savoir ce que nous devons faire.
S’il est une évidence à mes yeux, c’est que l’opposition au Loup, à l’Ours, au Lynx repose sur la haine. Une haine d’autant plus inexpiable qu’elle paraît gravée dans la mémoire profonde d’une partie de l’espèce humaine. Il y a comme un vaste choc anthropologique, qui fait ressurgir des centaines de milliers d’années de cohabitation acrobatique entre nous et eux. Et surtout entre le Loup et nous. Car Canis lupus a été fort longtemps un concurrent direct dans l’appropriation des ressources alimentaires, avant de devenir, au fil de temps plus calmes, un formidable véhicule de tous les fantasmes.
Dans son genre, l’Ours a également de belles qualités à faire valoir. Ne l’appelle-t-on pas encore, dans certains foyers pyrénéens, Lo Moussou, le Monsieur ? Contes et légendes ne fourmillent-elles pas d’ours levés sur leurs pattes arrière, dans une saisissante imitation des…hommes ? Ne leur a-t-on prêté d’innombrables exploits sexuels et des mariages au fond des grottes avec de jolies femmes blondes ?

La fuite éperdue des paysans
Bref. L’arrière-fond psychologique de ce drame, car c’en est un, plonge ses racines au plus loin de nos imaginaires. Et la situation nouvelle en France – le retour de loups et d’ours – éveille au passage un autre sentiment, qui redouble les craintes les plus anciennes. Je veux parler de la fin des paysans. On n’y pense plus guère, mais la civilisation rurale, stable pendant environ mille ans, malgré les guerres et les épidémies, a été engloutie en quelques décennies. Le grand historien Fernand Braudel, dans son livre L’identité de la France, note ceci : « Le chambardement de la France paysanne est, à mes yeux, le spectacle qui l’emporte sur tous les autres, dans la France d’hier et, plus encore, d’aujourd’hui », ajoutant ces mots terribles : « La population a lâché pied, laissant tout en place, comme on évacue en temps de guerre une position que l’on ne peut plus tenir ».
Ce traumatisme a laissé de multiples traces, et je gage qu’il joue un rôle important dans la mobilisation en cours contre les grands prédateurs. Mon hypothèse – car c’en est une – est que la psyché d’un certain nombre d’éleveurs, de ruraux, et même d’urbains, est tenaillée par un fort sentiment de culpabilité. Sur le territoire de la France actuelle, l’Homme n’a jamais cessé d’avancer et de conquérir depuis le Néolithique au moins. La quasi-totalité de l’espace a été parcouru, modifié, brûlé, planté. Les vastes forêts du temps de l’invasion romaine, où l’Ours était un dieu – lisez, si ce n’est fait, L’ours, histoire d’un roi déchu, par Michel Pastoureau – ont été défrichées dans les siècles qui ont suivi, symbole désolant de la toute-puissance humaine.

La grande leçon des cartes postales
J’ai toujours aimé regarder les cartes postales anciennes. Celles que l’on trouve dans les villages de montagne montrent toutes la même chose : les plus hautes vallées, voici un siècle et plus, étaient occupées. Les troupeaux y paissaient, et dans la mesure du possible, on y plantait quelques grains. Le spectacle d’aujourd’hui est si différent que l’on a parfois du mal à se convaincre que l’on regarde le même paysage. La forêt est souvent au bord des premières maisons. L’Homme a bien, d’un certain point de vue, reculé. Après avoir constamment avancé d’un bon pas pendant des milliers d’années. Et c’est sur ce fond d’abandon des terres que les animaux les plus sauvages – dans nos contrées – font leur réapparition.
Le Loup et l’Ours reviennent au moment où les hommes se replient, et je crois que cette vision angoisse, désoriente, et culpabilise même nombre d’acteurs locaux, qui se reprochent sans peut-être s’en douter de ne pas avoir tenu bon. De ne pas avoir empêché le retour de la Bête. Ces gens-là peuvent éventuellement être de bonne foi, et à mon sens, il faut y penser et s’en souvenir, même si cela n’excuse ni n’excusera jamais la haine de la nature.
L’un des paradoxes de la situation, c’est que la France moderne des routes, autoroutes, et d’internet, est redevenue sans le dire un pays sauvage. Mais oui ! Qui se promène beaucoup n’ignore pas la révolution des paysages en cours. La déprise agricole a libéré des millions d’hectares, qui ont changé de destination en deux générations au plus. La forêt gagne, les terres ingrates, qui ne sont plus cultivées, s’embuissonnent, les hommes ne pénètrent pratiquement plus certains espaces. Le retour naturel du Loup, comme l’exceptionnelle adaptation des ours de Slovénie dans les Pyrénées s’expliquent en partie par l’existence de « nouveaux espaces », où l’Homme n’est que plus que de passage.

Serons-nous un peu moins barbares ?
C’est une chance, une magnifique chance de montrer de quoi nous sommes capables. La biodiversité restera-t-elle un slogan vide du moindre contenu ? Permettra-t-elle enfin de mobiliser positivement ceux qui entendent la défendre ? Le fait indiscutable, c’est que la présence chez nous de grands prédateurs nous offre l’occasion historique de prouver que nous sommes (un peu) moins barbares que nos pères ancestraux. La question posée est de civilisation : serons-nous, une fois encore, des éradicateurs ? Tuerons-nous, de nouveau, ce que nous ne parvenons pas à contrôler et à soumettre ? Notre Terre appartient-elle, ou non, à tous ceux qui l’habitent, hommes, bêtes et végétaux ?
Le débat me semble mal engagé, et je suis désolé de l’écrire ici, dans le bulletin d’une association dont je pense du bien. Mon propos est au reste d’ordre général et concerne tous ceux qui défendent et défendront toujours le droit des ours, des loups et des lynx à vivre dans un pays qui est aussi le leur. Ce que je crois est simple : nous sommes perpétuellement sur la défensive. Et du même coup, fatalement, nous perdons du terrain. Certes, en bon ordre, et avec les honneurs, mais nous perdons pied, peu à peu. Un exemple me semble significatif, et soyez sûrs que je ne souhaite polémiquer avec personne. Je défends la grande valeur du travail de l’historien Jean-Marc Moriceau. Lequel, au cas où vous l’ignoreriez, a fortement documenté des attaques de loups contre les hommes, en France, entre les XVème et XIXème siècles.

Certains d’entre vous contestent ce travail, je le sais, mais allons plus loin. Pourquoi diable ne serait-on pas capable de défendre avec ardeur un animal qui, sous certaines conditions précises, peut tuer des humains ? Oui, pourquoi ? L’abeille ne tue-t-elle pas ? La vipère ? Et le chien ? Et l’homme lui-même, le plus grand massacreur de tous les temps ? Je crois bien que nous n’osons pas sortir notre drapeau en plein soleil de midi.

Déployer notre bannière
Or notre drapeau, je le dis au risque d’être moqué, est le plus beau. C’est celui de la vie, du partage de l’espace et des ressources, c’est celui de l’humanisme réel, qui étend ses principes à tous les êtres menacés par la puissance et la violence. Non seulement nous ne devons pas avoir honte, mais tout au contraire, nous devons relever la tête, être fiers, et ne plus jamais courber l’échine. D’autant plus que le pire nous attend. La dynamique naturelle des loups promet des installations de meutes bien au-delà des quelques massifs où elles sont aujourd’hui présentes. Que ferons-nous demain, quand le loup sera à Fontainebleau ou dans la grande banlieue de Lyon ?
En quelques mots, mon sentiment. Un, la défense de la biodiversité est un devoir, élémentaire, et ce devoir nous oblige tous. Donc, on ne lâche rien. Deux, il est sûr que la cohabitation avec les activités humaines pose de vrais problèmes, peut-être davantage sur le plan psychologique que matériel. Trois, une très forte majorité de l’opinion française souhaite la présence des grands prédateurs sur notre territoire. Quatre, la question ne saurait être discutée qu’au plan national, car le fond de l’affaire est national, et même planétaire.
Pour ma part, je suis pour un pacte qui permette enfin à la société elle-même de s’exprimer sur le sujet. Un pacte solennel conclu entre ruraux et urbains. Entre la ville et la campagne. Entre défenseurs et éradicateurs. C’est utopique ? Je le confirme, c’est utopique, pour le moment du moins. Mais je crois néanmoins que cette direction est la bonne. Après tout, si les trois quarts des Français veulent la coexistence, il n’est que temps de savoir ce qu’ils sont prêts à consentir. Cela passe par une sorte de paix des braves, assortie d’un plan concret de mesures susceptibles d’au moins isoler les quelques extrémistes locaux qui pourrissent toutes les initiatives.

Un grand pacte national
Oui, nous devons signer un pacte engageant les deux parties. Pas avec des promesses, avec des moyens et des actes. En échange d’un vaste effort collectif des éleveurs en faveur de la coexistence, la société française reconnaîtrait en somme, officiellement, la place et le rôle de nos derniers paysans et bergers.
Une dernière chose, qui n’est pas la moindre. Je ne trouve pas choquant que la France subventionne des activités agricoles. On sait que l’élevage ovin est devenue, mille fois hélas, une activité largement artificielle. Sans les aides multiples, tant françaises qu’européennes, combien resterait-il d’éleveurs, et où ? J’ai le plus grand respect pour ceux qui vivent de leurs troupeaux, même dans ces conditions si singulières. Mais je crois devoir écrire, et cela vaut pour nous tous, que les droits impliquent des devoirs. Ceux qui acceptent sans état d’âme les subventions d’un État qu’ils honnissent dès leur chèque encaissé, doivent redescendre sur terre. La société, et nous en sommes tous, les aide à vivre, et c’est à mon sens légitime. Mais en retour, les éleveurs doivent accepter des contraintes, même ceux qui les refusent obstinément. La loi, comme par exemple la Convention de Berne, n’est pas une option, mais une obligation.
Pour ce qui me concerne, je ne supporte plus le ton déchaîné de ceux qui ont trouvé dans la nouvelle guerre au loup et à l’ours comme une manière de vivre, peut-être plus excitante qu’auparavant. Je suis évidemment pour la discussion, et même le compromis. Mais pour obtenir ce que nous voulons, au moins en partie, il faut être forts. Or nous sommes bien trop faibles, et les gueulards que nous connaissons tous le sentent. Il faut grandir. Il faut se compter. Il faut s’additionner. La mort ne vaut ni ne vaudra jamais la vie.

29 réflexions sur « Vive le Loup (et tous à Lyon le 16 janvier) ! »

  1. Que vivent les Loups et tant pis pour les autres 😉
    Fier d’avoir pu habiter une allée qui portait son nom : allée du Chêne à Leu à Le Grand Quevilly en Seine Maritime dans les années 90.
    Joli combat cher Fabrice.
    Bien amicalement
    Céline & Philippe

  2. Cher Fabrice,

    je sais bien sûr que tu ne t’adresses pas à moi (et je ne me sens ni agressé ni mis en cause par ton propos), mais je vais tout de même répondre sur un point: si je ne trouve pas choquant que l’on subventionne des paysans, qui font vivre les derniers territoires un peu authentiques qui nous restent, je trouve éminemment choquant que l’on subventionne au centuple les gros ******* empoisonneurs (chacun remplacera ici les astérisques par le mot qu’il préférera 😉 ) qui ne peuvent vivre sans ces « aides » et se permettent (en fait « ON » leur permet) de tous casser dès que quelque chose ne leur convient pas.

    Mon expérience est limitée car je connais assez bien UN paysan bio (salut Vincent 😉 ) qui a la vocation de « nourrir le monde » (les mots sont de lui) depuis l’enfance, fait réellement vivre sa ferme, dont les animaux sont un auxiliaire nécessaire, reconnu et traité humainement. Sur sa modeste ferme on trouve tout un tas de produits tout à fait savoureux (je recommande les pêches d’arbres « francs », jamais greffés, qui ont poussé au hasard des noyaux jetés, qui sont presque autant noyau que fruit, mais si savoureuses). Mais cet homme fait son sillon sans anéantir ce qui vit, supporte les « ravageurs » (nous aussi, puisque parfois les pommes de terre ont une tête un peu bizarre), et vit réellement en équilibre avec ce qui l’environne. Eh bien cet homme, qui fait vivre sa famille, plus ses salariés, reçoit 5% de ses revenus de subventions. Dans le même temps, son voisin exploite 200ha de céréales tout seul, et reçoit 110% de ses revenus de subventions… et là ça me gêne un peu tout de même!

    Mais oui, 100 fois oui, d’accord pour subventionner le petit, celui qui garde le lien avec la Nature, et si cela se fait au détriment du gros, eh bien tant pis pour le gros….

    Pour l’ours, le regretté Cavanna disait que, peut-être, nous ne le méritions pas et devrions alors le laisser disparaître… parfois je me dis qu’il avait peut-être raison…

    Salut et fraternité!
    Laurent

  3. Cette tuerie est inacceptable. Dès le départ, elle l’était. La suite des évènements était prévisible.
    Hélas, quelques associations ont tenté de faire preuve de conciliation et d’accepter ces prélèvements. La suite était pourtant prévisible. Il était certain que le loup allait progresser et reconquérir ses territoires perdus qui, rappelons le, concernaient la France entière. Et cette avancée allait forcément générer des conflits, parce qu’absolument tout les éleveurs ne protègent plus leurs troupeaux depuis bien longtemps.
    Il aurait fallu définir ce qu’on voulait dès le départ. Problème : personne ne veut se mouiller sur cette question, et nous voila à tirer des loups comme des lapins, sans savoir quoi faire pour la suite. Confiner la population actuelle à une aire de répartition donnée, quitte à flinguer les loups qui en sortirait ? Le laisser se développer et prendre les mesures adéquates pour éviter les carnages ?
    Ou alors continuer sur la lancée du : on les laisse se développer sur tout le territoire et on flingue au hasard, en augmentant année après année les quota.
    Une bien piètre « gestion », tiraillée entre envie de ne rien faire sur ce dossier brulant et en satisfaisant quelques éleveurs brailleurs qui hurlent aux loups à la moindre occasion pour tous les tuer.

  4. J´espère que vous serez le plus nombreux possible, j´aurais aimé me joindre à vous tous. Vous avez de la chance, il y aura Fabrice, Yves Paccalet, Paul Watson et Allain Bougrain-Dubourg.

  5. Le 16 janvier à 13h30, tout « Planète sans visa » a rendez-vous à Lyon pour une grande embrassade en pleine manif contre la chasse au loup !
    On fera la hola à Fabrice et on connaîtra mieux les visages des uns et des autres.
    Et puis… « Tout sera pardonné » ! 😉
    Chiche ?
    J’y serai 😉
    Début de la manif : 14h00.

  6. C’est pire que ce que l’on imagine, je vous invite à lire le courrier (ou projet de courrier) du préfet Delpuech (Rhones Alpes) à la ministre de la chasse. C’est révoltant et écoeurant. Alors oui, il faut aller à la manif à Lyon et ne pas s’arrêter là. Ce ne sera qu’une étape, je l’espère, sur le chemin de la lutte pour garantir une place au loup en France.
    Le courrier est téléchargeable à la seconde ligne du communiqué, il faut diffuser un maximum !
    http://www.cap-loup.fr/actualites_cap-loup/cap-loup-denonce-les-manoeuvres-anti-loups-du-prefet-delpuech/

  7. Je serai sans doute des vôtres le 16 janvier….

    C’est la première fois que je commente, alors j’en profite pour vous dire merci, pour vos idées, pour vos combats, pour vos mots…

    1. http://www.globalresearch.ca/weather-warfare-beware-the-us-military-s-experiments-with-climatic-warfare/7561

      HAARP a été élaboré dans le cadre d’un partenariat anglo-étasunien entre Raytheon Corporation qui possède les brevets de HAARP, l’US Air Force et la compagnie British Aerospace Systems (BAES).

      Le projet HAARP est l’un des nombreux projets de collaboration dans le domaine des systèmes d’armement entre les deux géants de la défense. Le projet HAARP a été lancé en 1992 par Advanced Power Technologies Inc (APTI), une filiale de la société Atlantic Richfield (ARCO). APTI et ses brevets HAARP ont été vendus en 1994 par ARCO à E-Systems Inc. E-Systems Inc, engagé par contrat pour la CIA et le Département de la défense des États-Unis, est équipé du « Doomsday Plan [NDT : le plan de l’Apocalypse], » qui « autorise le Président à gérer une guerre nucléaire. » Le tout a été par la suite acquis par Raytheon Corporation, une compagnie qui compte parmi les plus importants fournisseurs de renseignement dans le monde. La compagnie British Aerospace Systems (BAES) a été impliquée dans le développement plus sophistiqué du réseau d’antennes HAARP, dans le cadre d’un contrat signé en 2004 avec l’Office de la Recherche Navale [Office of Naval Research].

      Le Programme HAARP

      Créé en 1992, HAARP, basé à Gokona en Alaska, est un réseau d’antennes de forte puissance qui transmettent par ondes radios haute fréquence, d’énormes quantités d’énergie dans l’ionosphère (la couche supérieure de l’atmosphère). Leur construction a été financée par l’US Air Force, l’US Navy et l’Agence pour les projets de recherche avancée de défense [Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA)].

      https://humanoides.fr/tag/darpa/

  8. Salut,

    Suite à mon dernier message, cet intéressant article de Bastamag sur la dérive sécuritaire que le gouvernement essaie de graver dans le marbre de notre Constitution alors qu’il s’agit de mesures d’exception…

    Réforme constitutionnelle : la France de Hollande pire que les Etats-Unis de Bush ?

    Rachel Knaebel Bastamag / 23 DÉCEMBRE 2015

    http://www.bastamag.net/Tournant-securitaire-la-France-deja-bien-engagee-sur-la-route-du-modele-US

  9. Evidemment je ferai le maximum pour me joindre à vous…
    Je reste toujours plein d’interrogations sur comment l’homme est-il capable de telles horreurs…
    Et je mets tout dans le même sac, les loups, les corridas, la dégradation consciente de la planète, la méchanceté envers autrui, la corruption, l’appât du gain, etc…

    Et je recommande à tous la lecture du livre de Fernand Braudel, pas toujours facile (Mais aussi quelle tache ardue de définir l’identité de la France).

    Bien amicalement.

    1. Pour une fois que je suis d’accord… Bakoko34, « connaitre sa propre identite », noble tache, tache necessaire en effet, du moins si l’on veut essayer de ne pas etre raciste, je dirais meme, de « moins l’etre »… Car se connaitre soi-meme, s’inscrire « dans » le monde et pas « au-dessus », c’est une condition necessaire pour connaitre autrui, elle-meme condition necessaire pour vivre en paix, avec soi-meme et avec le monde. Le monde c’est la nature, c’est les autres, et c’est soi-meme mais vu d’un tout autre angle.

  10. @Bakoko, après tes tergiversations électorales, Braudel, c’est très bien, tu peux lire aussi ses compagnons de l’école des Annales : Marc Bloch (résistant et fusillé par les nazis) et Lucien Febvre.

  11. @ Olivier : Pour les loups, le zonage ne marche pas. La Norvège le pratique et a le taux de perte de bétail par loup le plus élevé d’Europe (la France vient juste derrière). Dans ce pays, les pertes en « zone loup » ne représentent que 3% des pertes totales car il y a des mesures de protection. La majorité des pertes est en dehors de la zone loup, où le loup est chassé, mais où les troupeaux sont en liberté. Un bel exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
    Ce qui marche, il suffit de regarder autour de nous en Europe et notamment en Allemagne, dont le nombre de loups rattrape celui de la France, et va certainement le dépasser, vu le massacre en cours. Allemagne qui a 20 fois moins de pertes de bétail qu’en France. C’est tellement énorme que c’en est ridicule. Comment être fier d’appartenir à un pays dirigé par des pithécanthropes de base.
    La France se moque ouvertement de tous les engagements qu’elle peut prendre internationalement, notamment pour la protection des espèces. La « démocratie participative » est en fait le gain de cause par la participation violente des lobbies au coup de force permanent. C’est tellement évident que des éditorialistes allemands se moquent de la politique loup de la France et du pouvoir exorbitant du lobby agricole :
    http://www.lausitz-wolf.de/index.php?id=1420

    Pour la manif du 16 janvier, j’ai vraiment les boules parce que ça me fait trop loin, et que la situation actuelle me fout vraiment en rogne, sacrebleu !
    Merci encore Fabrice pour ton implication !

  12. PL, n’insulte pas comme ça les Pithécanthropes ! 😉
    Pour le reste, un dossier très intéressant sur l’Homme et l’Animal dans Télérama en cours, avec notamment une interview de Perrin sur son dernier film qui sort en janvier, « Saison » et où il fait la part belle au… sauvage et ceci semble-t-il de manière radicale (merde, encore un qui se « radicalise » ! 😉 et originale…
    Ce sera sûrement un très bel exercice pour l’imaginaire des pithécanthropes de gauche, de droite et d’ailleurs qui ont encore du mal à comprendre pourquoi l’enjeu planétaire n°1 aujourd’hui est la préservation du climat et de la biodiversité donc du monde sauvage et de la place que l’on est capable de lui faire ou pas dans une humanité à déjà 7 milliards d’habitants…
    Les espèces que nous perdons à cause de nos excès, nous les perdons pour toujours. Les écosystèmes que nous simplifions à outrance risque de l’être à jamais s’il leur manque des éléments (des espèces).
    C’est en cela que c’est tellement dramatique et de la plus haute importance.
    Je répète ce que nous devrions répéter sans cesse : les conséquences de la catastrophe écologique en cours seront plus graves que celles des deux guerres mondiales réunies par leur intensité et leurs conséquences mais aussi par leur caractère planétaire et définitif.
    Bonne lecture… et Zoyeux Noyël à tous ;-)!

    1. Oui, je l’ai repéré depuis un moment, le dernier film de Perrin. Il promet d’être chouette. Enfin quelqu’un qui donne des leçons aux donneurs de leçons qui ne balayent jamais devant leur porte !
      Bonne hyperconsommation pour ces fêtes, et n’abuse pas trop du pâté de loup ! 😉

  13. Ne supportant pas la ville et sa cohue, je serai en plaine avec nos deux mastins espagnols, loin des sommités, au calme. Mouais… je sais…je sais… merci.
    🙂

  14. Bonjour,
    Habitant en Bavière, j’ai été effarée de constater à quel point les chasseurs étaient là à piaffer sur la ligne de départ pour la chasse à l’ours qui a coûté la vie au célèbre (du moins ici) Bruno. Évident qu’ils n’attendaient qu’une chose : se lancer à sa poursuite pour décrocher le sinistre trophée ! D’ailleurs, cela n’a pas duré, ceux qui l’ont abattu devaient savoir où le trouver, l’aubaine était trop belle… ils étaient tous sur ses traces.

    Mais je ne comprends pas cette logique actuelle : on les a décimés, quels qu’ils soient, ours, loups, lynxs, etc et puis on les a réintroduit. Malheureusement dans des espaces qui ont changé, leurs anciens domaines étant quadrillés par des routes meurtrières, défigurés par des sites touristiques galopants, bref, ce n’est plus ce que les générations anciennes d’animaux sauvages ont connu : le monde a changé et ne favorise plus l’existence de ces bêtes. Alors pourquoi les réintroduire, si ce n’est pour fournir au chasseur de quoi remplir sa lunette ? Personne n’en veut de ces animaux, au fond : ni les agriculteurs ou éleveurs (qui sont souvent des chasseurs eux-mêmes) ni le touriste apeuré qui laisse traîner ses ordures (ou bien si ? pour faire une belle photo souvenir, trophée d’un autre genre ?!), ni les autorités qui sont confrontées à la hargne et la vindicte des « victimes », qui se vengent sur de splendides exemplaires en les massacrant (ici, pareil, même si le lobby des chasseurs n’est quand même pas aussi influent qu’en France). Il n’ a donc que les chasseurs qui jubilent… on joue donc leur jeu, c’est écœurant…
    Bonne année 2016 quand même !
    Laurenzerl

    1. Ici, une dizaine de lynx ont été réintroduits dans les années 1970. Leur population, qui croît régulièrement chaque année, se porte bien. Pourtant, parce qu’ils mènent une vie tranquille et discrète en forêt, rares sont les humains qui ont eu la chance d’en apercevoir. Y a-t-il a trop de routes, de paysages défigurés ? Oui, bien sûr. Malgré cela ils ont trouvé leur place.

      Les loups reviennent de leur plein gré. Pour l’instant, seuls quelques solitaires traversent la contrée, sans s’y installer. Une meute s’y formera sans doute un jour. Si elle décide que ce territoire lui convient, qui sommes-nous pour décréter que les conditions ne sont pas réunies ?

      Personne n’en veut ? Au contraire, nous sommes nombreux à vouloir apprendre à cohabiter. Unissons-nous pour résister à ceux qui veulent imposer la loi des armes.

  15. @Laurenzerl, il faut faire confiance en la nature plus que nous le faisons : si le loup revient lui même, c’est bien que son habitat est absolument prêt à l’accueillir (en terme de zones de tranquillité et de ressources alimentaires notamment).
    C’est caractéristique des prédateurs en sommet de chaîne alimentaire cet adéquation avec la masse de proies disponible…

    Mais aussi, jamais depuis des siècles il n’y a eu autant de surfaces recouvertes par la forêt en France, avec peu d’habitants (urbanisation très importante). Par conséquent, le milieu naturel se prête parfaitement à la présence de loups. La preuve : ils sont là et sans les tirs ou le braconnage, leur population, passée de 0 à 300 puis maintenant 280 en moins de 25 ans, continuerait d’augmenter sans réels problèmes.
    Côté ours, 5 en 1995, en voilà désormais près de…40 ! Et le dernier rapport scientifique (septembre 2013) réalisé par les meilleurs experts, annonce que, du point de vue de la disponibilité du milieu, plus de 100 ours pourraient peupler les Pyrénées dès demain… et que 250 ours disposeraient sans problème des meilleures habitats dans ce que sont les Pyrénées d’aujourd’hui !

    Tu vois le décalage entre ton intuition… et la réalité. Réalité que la nature occupe avec efficacité. Les faits sont têtus.
    Quant au braconnage, baisser les bras, c’est les laisser triompher et ils n’attendent que ça pour reprendre du terrain. Non seulement nous sommes là, mais nous ne lâcherons jamais.

    1. A l’Ancien,
      Le prédateur au sommet « Sapiens » n’aime pas que l’on tape dans les ressources qu’il s’approprie. Aussi, j’aimerais partager ton enthousiasme sur le « paradoxe » 😀 de la forêt. Cette forêt « biomasse » « renouvelable » en déchiqueté ou sacs pellets de 15 kgs, les meilleurs étant , paraît-il, ceux de Total. Pour faire un peu d’humour, je dirais que ce « paradoxe » 😀 est sous « serre » en attendant qu’un accès (rentable… hein !) sois trouvé. Paraît que, bientôt, les Sapiens vont à nouveau faire, comment dit-on… braderie ? foire aux voix ? et que tu n’auras plus à t’inquiéter pour qui ou quoi que ce soit 😀
      Mon intuition me dit qu’en réalité, tous les têtus, seront en fête, sauf dans la nature, l’ascète, le loup, l’ours, le lynx… longue est la liste des proies !
      Bonne journée pour le 16 !
      PS : Ici des éleveurs ont opté pour des ânes, d’autres pour des bergers d’Anatolie. Non éleveurs et peut-être écolos nous avons deux mastins… sont copains avec les loups !!!
      Aussi:
      Sapiens
      Une brève histoire de l’humanité (chez Albin Michel)

      SAUVER LES PLANTES POUR SAUVER L’HUMANITE (chez Belin)

      LES SAISONS (chez ACTES SUD )

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