Le Prince Charles, le général Ludd et moi

Vous savez quoi ? Si nous étions moins français dans notre manière de voir le réel, je crois pouvoir dire que nous nous porterions mieux. Si nous cessions de voir le monde au travers des lunettes déformantes d’une histoire nationale que nous jugeons admirable et parfois même incomparable, eh bien, nous en saurions davantage sur l’état réel de la planète.

Ainsi des OGM. Nous sommes si fiers des Faucheurs volontaires ! À juste titre, d’un certain côté, puisque tant d’autres se couchent instantanément devant l’ordre marchand. Mais nous oublions au passage à quel point le déferlement de la manipulation génétique est planétaire, tragiquement planétaire. Dernier exemple à ma connaissance : le Vietnam résistant aux B52 – du temps de mon adolescence – est aujourd’hui parti pour en remontrer à la Chine sur la « croissance ». Ce pays martyr expérimente les pires folies du temps.

Pour simplement nourrir son bétail, le Vietnam importe 2,4 millions de tonnes de soja par an, ce qui en fait le champion de toute l’Asie. Ô mânes de Dien-Bien-Phu, de la plaine des Jarres et de la piste Ho Chi Minh ! Les bureaucrates du parti au pouvoir, imitateurs grotesques de cet Occident qui leur a fait découvrir les joies de la dioxine, veulent atteindre 70 % de cultures OGM dans la production nationale du soja d’ici à 2020. Les vendeurs d’OGM leur ont dit que c’était bien, et nos excellents amis en place l’ ont cru. Il faut dire que de gros chèques libellés en dollars, et destinés à des comptes numérotés offshore, favorisent le cours des affaires mondiales.

Le Vietnam. Et le prince Charles. Si je peux me permettre, il n’est pas tout à fait ma tasse de thé favorite. Or, j’aime le thé. Mais le prince Charles, donc, très probable futur roi d’Angleterre. Il vient d’accorder un entretien remarquable à un quotidien de droite, très lu dans les milieux patronaux et à la campagne, ce qui en reste du moins. Dans the Daily Telegraph (ici, en anglais),  Charles – pardon pour cette coupable familiarité – pilonne comme rarement les OGM. Selon lui, les organismes génétiquement modifiés menacent la planète de la pire catastrophe écologique de son histoire.

C’est un point de vue, qu’on peut discuter à l’infini. Car en ce vaste domaine du malheur général, les alarmes sonnent partout en même temps. Il n’empêche que le grand coup de gueule du Prince fait chaud au coeur. Car il s’en prend aussi, surtout, à la formidable puissance accumulée par les transnationales de l’alimentation, et en appelle au sursaut par les petits paysans : « Dépendre de groupes gigantesques pour la production alimentaire plutôt que de petits fermiers ne peut déboucher que sur un désastre total ». J’adhère, je dois le reconnaître.

Et Charles ne s’arrête pas en si bon chemin, précisant pour les mal-entendants : « Si c’est ça [l’invasion par les OGM] l’avenir, ne comptez pas sur moi ! (…) Nous finirons avec des millions de petits paysans du monde entier chassés de leur terre en direction de villes tentaculaires, d’une horreur indicible, dégradées, ingérables, insoutenables et non fonctionnelles ». Lancé à vive allure, il attaque y compris ces scientifiques imbéciles – ce mot est de moi, pas de lui – qui croient dompter l’avenir et jusqu’aux effets de la crise climatique avec les OGM. Selon lui, la science a conduit à une surexploitation de la nature, qui détruit les équilibres les plus essentiels.

Vous pensez bien qu’une telle charge ne pouvait laisser indifférents les nombreux amis du progrès génétique sans rivage. Même en plein mois d’août. Une mention spéciale pour le parlementaire travailliste Des Turner, qui appartient à l’importante commission Science et technologie du parlement britannique. Dénonçant le supposé obscurantisme de Charles, il a précisé sa haute pensée en déclarant : « It’s an entirely Luddite attitude to simply reject them (GM crops) out of hand ». Ce qui signifie : « Simplement rejeter d’emblée les OGM relève d’une attitude complètement luddite ».

Voilà le gros mot lâché : luddite. En 1780, en Angleterre, un certain John – ou Ned ? – Ludd aurait détruit deux métiers à tisser. A-t-il seulement existé ? En 1811, en tout cas, des ecowarriors du temps passé ont exhumé son nom et envoyé des lettres à certains patrons du textile, signées le plus souvent General Ludd. Des lettres de menace, soyons franc. Des lettres menaçant de sabotage les usines et surtout les nouveaux métiers à tisser qui jetaient dans la misère noire les anciens artisans.

Et du sabotage, il y en eut ! Jusqu’en 1817, les luddites détruisirent à qui mieux mieux ces nouvelles technologies qui avaient – déjà – tout oublié des devoirs humains élémentaires. On pense qu’à un moment de cette grande révolte, l’Angleterre capitaliste naissante a mobilisé davantage de troupes contre les luddites que contre notre grand tyran Napoléon.

Bon, et puis après ? Ils ont perdu, comme nous savons, mais ils se sont bien battus. Depuis cette date, quand on veut disqualifier les ennemis de ce monde, de cette science, de ces technologies, on les accuse de plus en plus souvent de luddisme, du moins en terre anglosaxonne. En France, dans notre petite France provinciale qui déteste le vent du large, on se contente de dire, sur tous les tons possibles : « Alors les écolos, vous voulez revenir à la bougie et à l’âge des cavernes ? ». Après quoi, rigolade pour (presque) tous.

Mes deux conclusions de ce 15 août 2008, les voici. Un, j’aime bien ce quasi-roi d’Angleterre. Je me demande si j’aurais un jour l’occasion de lui serrer la main, mais je n’en suis pas certain. Et deux, je suis absolument, résolument, définitivement un luddite. Vous vous en doutiez, non ?

PS : Au fait, nobles amis écologistes du Grenelle de l’environnement, et ces OGM ? J’espère vivement que vous saurez fêter dignement le premier anniversaire de l’événement qui vous a rendus célèbres et enthousiastes. Octobre sera bientôt là, les gars !

30 réflexions sur « Le Prince Charles, le général Ludd et moi »

  1. oui, j’ai lu le résumé dans « le monde  » hier , merci d’avoir été plus précis . J’adhère, évidement . ce qui compte aujourd’hui, ce sont surtout les avis de bon sens , non ?
    La science a encore fait des progrès extraordinaires puisqu’à présent, un robot peut foctionner avec un cerveau biologique (de rat) . En triant des cartons de livres hier, jen ai retrouvé un vieux qui s’appelle « le paradis perdu », dans lequel, on voit le professeur Charcot déguisé, par jeu, en Dieu le père …

  2. @ benedicte:est ce une attaque contre la science?
    pour moi la solution aux crises écologiques viendra surement de là.c’est formidable d’arriver a faire fonctionner un robot avec des cellules organiques.ca ouvre de sacré perspectives pour la medecine. bien sur des scientifiques travailent pour des grandes industries et rendent des travaux qui favorisent leurs employeurs et les cautionnent.mais ce sont eux aussi qui tirent des sonnettes d’alarmes car ils parlent de faits de données réelles,essaient de donner une vision objective du monde, de le mesurer pour mieux le connaitre.c’est bien dommage que toujours l’homme tire le pire de toutes ces connaissances.

  3. @ Mariouchka, c’est l’attaque d’une certaine science, celle qui promettait sur nos beaux écrans il y a encore deux ans de cela, que les OGMs avaient été conçus dans le but de sauver les hommes de l’hémisphère Sud de la faim, grâce notamment à un riz rouge hyper-protéiné , vous ne vous en rappeler pas ?
    Vous croyez réellement que ce robot est destiné à étudier alzeimer uniquement ?
    La science peut apporter des solutions, bien entendu, comme les super centrales solaires dans le désert, l’éolien, l’exploitation de la biomasse, mais ce qui sauvera ce qui restera à sauver, c’est une prise de conscience globlale, une charte collective des devoirs de l’homme , ect.
    Qu’on en vienne à mélanger le vivant et le mécanique, comme ces pauvres vaches munies d’une sonde gastrique à vie pour produire davantage de lait, ce nn’est pas cela qui sauvera la vie. je crois à la science respectueuse de la vie .

  4. ce qui fait encore plus peur que les OGM? ceux qui les vendent!personne ne veut en manger ni en avoir dans la nature et pourtant on les aura quand meme!ce qui montre bien le peu de poids que les citoyens ont face aux logiques commerciales!
    comment appelle t on un régime ou les hommes d’affaires ont le pouvoir?

  5. @ mariouchka, les citoyens ont peu de poid à cause de leurs faiblesses physiques, pécunières au Sud, et leurs inerties et retard de prise de conscience au nord . Le monde se féodalise, nous sommes d’accord , et j’avais d’ailleurs envoyé le lien de l’appel de Lucie aubrac et de ses comparses sur ce blog (voir sur dailymotion), je regrette qu’il n’y ait pas eu débat à ce sujet, car leur appel est primordiale.
    Pour en revenir à la science, tous les scientifiques travaillant à améliorer l’armement , l’art en nanotechnologie , ect, ne travaillent pas avec un fusil sur la tempe .
    En 2007, on a dépensé 780 milliards de dollars dans le militaires, et 50 milliards dans le dévelioppement des énergies alternatives, 8 milliards dans la lutte du réchauffement climatique, 19 milliards dans l’accès à l’eau potable .
    Aux etats unis, il y a 16 millions de vrais pauvres, d’affamés .
    Science sans conscience n’est que ruine de l’homme . Quand je lis au bas de l’article sur le robot conçu avec des neuronnes de rat que c’est éthique parce qu’on ne le fait pas (encore officiellement) avec des neurones humains, ça me fait rire ou bondir, comme vous voulez . d’abord je ne vois pas en quoi nous pourrions disposer ainsi des autres espèces, ensuite, est-ce vraiment en concevant des robots qui savent éviter les murs que nous éviterons le pire à venir ?

  6. Il y a quelques temps, sur le blog d’Yves Paccalet, il était fait référence au « Discours de la servitude volontaire » de La Boétie. Je viens d’en faire l’acquisition, mais ne l’ai pas encore lu. Néanmoins, en voici quelques citations, prises sur le Net (Wikipedia) :
    –  » Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux  »
    –  » La première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude  »
    –  » Si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées  »
    –  » tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent ?  »
    –  » Pour que les hommes, tant qu’ils sont des hommes, se laissent assujettir, il faut de deux choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés  »
    Dire que ce sont là les écrits d’un jeune homme de 18 ans…

  7. Tout cela plaide, bien sûr, pour reprendre une expression de Pierre Rabhi, pour une « insurrection des consciences » ?

  8. Pour en revenir à la science, ce n’est bien sûr pas cette dernière qui est en cause, mais une partie de ceux qui la font. Des chercheurs du CNRS, de Pasteur, ou d’ailleurs voudraient réagir, mais ont les mains liées. Evidemment, ils peuvent faire comme Claude Bourguignon qui a quitté l’INRA quand on lui a dit de se taire. Mais ce n’est pas simple pour eux (inutile donc de leur lancer la pierre). Néanmoins, quelques journalistes font bien leur travail, comme Fabrice avec les pesticides ou les agrocarburants. Voici deux références relatives au domaine de la santé (aux liens un peu longs, désolé), dont la lecture peut être très éclairante. J’ai lu quelques ouvrages de l’auteure et l’ai entendue en conférence, c’est assurément quelqu’un de compétent et d’honnête, et chacun tirerait bénéfice à la lire.

    http://www.amazon.fr/Information-d%C3%A9sinformation-manipulation-m%C3%A9diatique-politique/dp/2844455581/ref=sr_1_7?ie=UTF8&s=books&qid=1218880159&sr=1-7

    http://www.amazon.fr/nouvelle-dictature-m%C3%A9dico-scientifique-Lemprise-lobbies/dp/2703306431/ref=sr_1_5?ie=UTF8&s=books&qid=1218880195&sr=1-5

  9. et voici un mot d’Henry david thoreau dans « Walden » que j’ai découvert ici : « Si donc nous voulons en effet rétablir l’humanité suivant les moyens vraiment indiens, botaniques, magnétiques, ou naturels, commençons par être nous-même aussi simples et aussi bien portants que la nature, dissipons les nuages suspendus sur nos propres fronts, et ramassons un peu de vie dans nos pores . Ne restez pas là à remplir le rôle d’inspecteur des pauvres, mais efforcez-vous de devenir une des gloires du monde ».
    la résistance doit commencer en chacun de nous !

  10. et voici un mot d’Henry david thoreau dans « Walden » que j’ai découvert ici : « Si donc nous voulons en effet rétablir l’humanité suivant les moyens vraiment indiens, botaniques, magnétiques, ou naturels, commençons par être nous-même aussi simples et aussi bien portants que la nature, dissipons les nuages suspendus sur nos propres fronts, et ramassons un peu de vie dans nos pores . Ne restez pas là à remplir le rôle d’inspecteur des pauvres, mais efforcez-vous de devenir une des gloires du monde ».
    « C’est notre courage que nous devrions partager, et non pas notre desespoir, c’est notre santé et non pas notre malaise, et prendre garde à ce que celui-ci ne se répande pas par contagion « .
    la résistance doit commencer en chacun de nous !

  11. Pour ceux qui seraient sans le sous, ou pas près à débourser trop d’argent pour un livre, « Discours sur la servitude volontaire » comme certains écrits de Thoreau (notamment « La désobéissance civile » sont chez Mille et une nuits, à tout petit prix.
    « La résistance doit commencer en chacun de nous ». C’est exactement ça, Bénédicte. Que chacun s’éveille ! Ceux qui nous ont précédés ont beaucoup à nous dire, écoutons-les, comme nous devons écouter ceux d’aujourd’hui. « Discours sur la servitude volontaire » a été rédigé il y a 459 ans et est toujours d’actualité…

  12. @ hacène, mes propos n’étaient pas destinés à jeter l’opprobre sur l’ensemble de la comunauté scientifique, qui compte , en effet, ses valeureux . J’exprimai mon mépris et ma colère concernant un nombre trop important d’omnipotents et de vénaux en herbe . Mais tu as raison de parler du positif, de ceux qui se battent .

  13. Bénédicte, mes propos n’étaient pas une réaction aux tiens ! Mais comme tu dis, et comme tu le fais très souvent, il faut mettre l’accent sur le positif. Je ne le dis pas que pour les autres, pour moi aussi, j’ai facilement tendance à mettre le doigt sur ce qui ne va pas, ce qui est très bien, mais surtout quand on parle aussi de ce qui va dans le bon sens. Pour ce qui est donc de la science, des dégats que font certains pseudo-experts scientifiques, quelques vrais scientifiques s’expriment, trop peu, de même que quelques vrais journalistes, trop peu aussi ; mais ils peuvent se faire entendre de beaucoup de gens, dès lors que ceux-là sont près à écouter…

  14. Je crois qu’effectivement, ce n’est pas la science qui est en cause mais ce que nous en faisons. Ce que nous en faisons nous est soit imposé par les dirigeants de la planéte (nous ne sommes en effet que théoriquement dans une démocratie et les 3/4 de la planéte n’y est meme pas théoriquement) soit répond à ce que nous demandons individuellement avec, par exemple, notre « pouvoir d’achat ». Il faut donc changer les deux et donc comme vous le dites ici et la, arréter d’accepter cela

  15. Pouvoir d’achat bien mal nommé, je trouve, tant son exercice renforce surtout celui des vendeurs (quand on voit, par exemple, en cette période de vacances, l’usage excessif que beaucoup font des appareils photos et des camescopes, enregistrant tout et n’importe quoi comme si ça ne coûtait rien…). De plus, la technique semble, pour certains, remplacer le regard, on dirait qu’ils ne voient qu’à travers un objectif !

  16. “La résistance doit commencer en chacun de nous”… Je suis tout a fait d’accord. Et elle a deja commence pour certains : plusieurs fauchages d’essais ogm cet ete (vienne et gers notamment) + procedure judiciaire suite a un champ de mais ogm MON 810 detecte en tarn et garonne en juillet. Tout cela malgre la nouvelle loi qui introduit un « delit de fauchage », des peines qui se veulent dissuasives pour les faucheurs et des transgeniculteurs plus que jamais remontes contre les detectives ogm et les faucheurs volontaires (les agriculteurs disent s’organiser en milice pour surveiller leurs champs).
    Quant a la question des scientifiques je pense qu’elle n’est pas reellement le probleme. Je ne pense pas qu’ils aient a porter la responsabilite de tout ce qu’il se passe. On voit bien qu’il y a des scientifiques qui reflechissent (christian velot, berland, …) et d’autres qui subissent. Je ne pense pas qu’ils aient des cours de philo ou d’histoire a la fac de sciences. Et c’est bien dommage. Mais en meme temps on ne peut pas tout leur demander. Est ce qu’on demande aux hommes politiques de maitriser la genetique ?
    Pour moi le probleme est essentiellement politique. C’est une question de volonte politique. Les ogm posent avant tout la question de la brevetabilite du vivant. Et la dessus personne ne peut dire le contraire pas meme les pro ogm. Meme s’ils avancent le fait que les hybrides necessitaient deja le rachat des semences tous les ans par l’agriculteur, il ne s’agissait pas d’un brevet.
    Ce qui est sur c’est qu’aujourd’hui, si on veut se battre et ne pas subir on prend de grands risques. On prend le risque de se prendre un flashball dans la tete, de recevoir des gaz a bout portant, des grenades assourdissantes, de passer quelques mois en prison, … Ce n’est certainement rien a cote du risque qu’on prend en ne faisant rien mais c’est quand meme impressionnant et inquietant quand on y est confronte ! Alors il ne faut pas ceder a la peur, il ne faut pas marcher dans leurs techniques de dissuasion, mais il faudrait etre un peu plus nombreux. Parce qu’aujourd’hui il n’y a pas tant de militants engages, prets a prendre ces risques a titre individuel, sans la protection d’une association, comme le font les faucheurs notamment.

  17. oui, et en même temps, nous sommes de plus en plus nombreux à soutenir justement des scientifiques comme les bourguignons ou christian vélo, à s’échanger des graines non répertoriées, à les garder précieusement d’une année sur l’autre, à combattre les OGM, à soutenir un commerce plus juste basé sur « l’équité » (avec des réserves car pour certains, on peut encore mieux faire) et respectueux de l’environnement, à se regrouper pour racheter des terres, ect, à dénoncer les OGM, la politique du nucléaire, du déboisement, des sablières, ect . Mais il est certain qu’une pression plus grande sur nos dirigeants accélererait le processus . La majorité manifeste toujours quand elle n’a plus le choix, mais également quand elle a nettement moins de force , erreur regretable . En tout cas, j’ai regarder la télé ce soir !!! et je suis contente : un numéro de capital qui parle des problèmes liés à la monoculture, de l’apauvrissement des journaliers, des agriculteurs , de la polution des sols, quelle révolution !

  18. en parlant de pression, je parlai aussi des pouvoirs locaux . En tant que citoyens, nous pouvons nous battre pour des jardins familiaux ou solidaires dans nos communes, des pistes cyclables, pas de culture d’OGM, des bourses aux plantes entre voisins, des jaredins communaux avec des essences locales variées qui attirent la faune, et sans pesticides, des associations de troc, de récupe, ect

  19. Je vois beaucoup de liens internets mais cela ne nous donne pas de stratégie concrète pour enrayer la machine.
    Les OGM passent par l’élevage industriel médicalisé.
    Les risques sanitaires sont là avec les résistances aux antibiotiques virus émergents
    Donc boycot.
    Chez mon boucher qui est un ami je lui ai annoncé la couleur, porc bio ou rien.
    Chez le boulanger pareil.
    Si nous sommes quelques uns cela pose au moins le problème surtout que la demande est là.
    Pour les subventions de la PAC.
    Les surfaces de céréales destinées aux élevages intensifs ne devraient plus être subventionnées comme celles destinées aux nécrocarburants.
    Les choses vont aller vite en Asie.
    La Chine ne dispose que de 10% de terre cultivables, le reste ce ne sont que des montagnes(ou il y a de l’eau, comme au tibet)et des déserts.
    Les activitées industrielles et élevages hors sols (500 millions de porcs)vont détruire
    rapidement les possibilités de se nourrir dans les campagne où vivent 75% des chinois.
    Explosion des villes sans eau potable ni assainissement.
    Qui devra nourrir 1 milliard de chinois.
    Je vous laisse imaginer le reste.

  20. @ canlou, exact ! de notre côté, nous avons organisé des commandes groupées auprès d’éleveurs locaux qui travaillent en bio .

  21. On le sait, l’être humain est bourré de contradictions et le prince Charles n’y échappe pas: il combat les OGM, mais c’est un grand amateur de chasse au renard. nobody’s perfect…

  22. notre probleme , a nous qui voulons changer la societé, est que nous ne proposons rien pour la suite. on sait ce qu’on veut plus mais qu’est ce qu’on veut pour aprés? oui bien sur: des petits oiseaux et des fleurs dans les prés;)
    mais concretement quelles institutions viendront remplacer les actuelles, quel systeme pour le commerce? le troc l’échange c’est pas mal a petite échelle mais au niveau mondial?quelles regles internationales?quels textes?qui prend les décisions? doit on conserver le systeme démocratique et l’étendre ou inventer de nouvelles formes de gouvernance? comment on peut convaincre les masses, leur donner envie de se battre si on a pas de monde meilleur a proposer. si le seul changement dans leur vie quotidienne c’est d’avoir un steak bio dans leur assiette(et il est pas si mauvais le pas bio….oups j’ai blasphémé?)on comprend que ca se bouscule pas au portillon.les hommes politiques (qui gagnent) ont bien compris ca au moins.le quotidien: c’est ca qui remporte les suffrages; promettre a chaque mamie qu’elle pourra sortir choupette sans se faire voler son sac, dire a la ménagere qu’elle aura moins de mal a boucler sa fin de mois, aux viandards du dimanche qu’ils pourront tirer en paix sur divers animaux a poils ou a plumes.
    et assurer a tous un minimum de stabilité, de tranquilité: le changement mais surtout… que rien ne change!!bref la rupture tranquille!!
    on comprend que le discours écolo a du mal a se faire entendre.
    prenons mon propre exemple:j’ai toujours aimé la nature, j’ai grandi a la campagne, et je vis dans une petite ville. ma prise de conscience est cependant toute récente, j’étais(et je suis encore beaucoup)la parfaite consommatrice insouciante.l’écologie m’est venue par dégout général du monde que je vois dans mon écran de télévision, par une espece d’overdose d’images de destruction, de guerre, de corruption, de cupidité, de profits ou simplement de betise ou de fainéantise.une soudaine grosse envie que tout pète, ensevelissant toute cette laideur.
    bon depuis ce « choc » ca va un peu mieux:peut etre il ya encore des choses a sauver( merci benedicte:)
    bref tout ca pour dire que aucune association ne m’a interpellé(j’ai du me faire aborder par des adhérents greenpeace une fois dans ma vie)j’ai l’impression que personne n’a vraiment chercher a me « convertir » a part les publicitaires qui ne cessent a présent de vanter des voitures toutes plus écologiques les unes que les autres ou les fabricants de lessive.bref tout cette lonye digression sur ma vie personnelle pour conclure : va à l’écologie, car elle ne viendra pas a toi.
    bon je dis ça, mais j’arrive pas a convaincre mes propres amis!
    on dirait que c’est pas gagné lol

  23. « On » ne propose rien pour la suite ? Non seulement c’est pas totalement vrai, mais surtout c’est pas parce qu’on pose les bonnes questions qu’on a forcément les (bonnes) réponses ! Mais au moins, « on » pose les bonnes questions. Ce qui est gage d’un bon début. Pour avancer pour de bon, faudrait que la société, les « têtes pensantes », s’y mettent, donc qu’elles prennent enfin conscience. Qu’elles soient capables de s’émouvoir en voyant un oiseau… MAIS on en est loin ! Ma compagne a fait des études de philo. Je me souvient de la relation qu’elle m’a fait d’un de ses cours (assez représentatif) dans lequel il était question du monde animal, ce règne très inférieur et assez peu digne d’intérêt, qui a pris fin par un « … et les lézards sont contents d’être verts ! » Mis à part deux ou trois étudiants, tous les autres semblaient très contents du bon mot de monsieur le professeur. C’est assez probablement l’état d’esprit qui règne parmi ceux qui ont leur nom sur des bulletins de vote, lors d’élection ayant un certain poids (chez les petits élus, c’est j’espère un peu moins le cas… hum…). Bon j’arrête là sur ce sujet, le moral baisse.

    Bon, pour la TV, OK, c’est un super instrument d’abrutissement des masses ! Mais on peut aussi s’en servir avec un peu de jugeote, sans s’en passer totalement. Après tout, l’usage principal d’Internet, c’est avant tout bcp de conneries, mais c’est aussi très positif par ailleurs. La télé m’a beaucoup appris quand j’étais plus jeune, je la regard assez peu (hum…), mais je ne souhaite pas m’en débarrasser…

    Quant au Prince Charles, je ne vois pas en quoi il est incohérent. On peut être chasseur et pour le bio, comme on peut être chasseur et ne pas se poser plus de questions… Bon, pour le coup, la seule vraie interrogation c’est « comment peut-on être chasseur ? »

  24. alors que proposent on pour la suite? personne n’en parlent car a mon avis il ya trop de divergences d’opinion, de groupes que seul un certain amour de la nature rassemblent mais certainement pas une idéologie commune nécessaire pour pouvoir proposer et non pas etre seulement dans le constat de ce qui va mal.on voit bien ca chez les verts actuels ou meme toute la gauche.pas de vision d’ensemble.je ne pense pas que la politique doit se contenter de proposer des
    « moins pire »(désolé je trouve pas le bon mot).se poser les bonnes questions ne sera pas suffisant.
    a propos de la télé ya un bon reportage sur france 5: sale temps pour la planète.
    mais qui regarde la 5 ce soir: ya wasabi sur la 1
    je crains que reno ne l’emporte….

  25. @ mariouchka, http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=175 et sinon, continuons à creuser . cependant, ne vois pas trop globalement : c’est bien trop tôt . Et les petites actions locales ont du poid (tisser les liens sociaux dont nous aurons besoin demain, protéger des espèces et l’environnement locaux) il existe des centaines de milliers de petites associations de part le monde, greepeace, wwf, lpo, sont des asso qui maintiennent tout de même des espèces en vie . J’espère que l’avenir de tout cela, cesera de prndre le pas sur le politique et l’économique

  26. en France, quand on veut disqualifier toute personne émettant un raisonnement allant jusqu’au bout de la logique sur la crise écologique, on le traite d’anti-progrès et surtout de MALTHUSIEN. Avec cette arme de stigmatisation prête à tomber sur la tête de toute personne qui tente de sortir du « plus de pouvoir d’achat/plus de progrès technologique », nous ne sommes pas près d’avoir des personnages de premier plan autres que marginaux disposés à tenir un discours de vérité sage et froide (mais joyeuse) aux français. Janco, Hulot, Dupuy, Nicolino?

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