Luc Guyau à la tête de la FAO (quelques vérités cachées)

La nomination est si belle, et dit si bien l’état réel du monde qu’on la croirait faite pour des gens comme moi. Luc Guyau est donc le nouveau président de la FAO – Food and Agriculture Organization, ou Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation -, structure mondiale créée à Québec (Canada) en 1946 (ici). La noble institution est logée à Rome, Viale delle Terme di Caracalla, et entretient une armada inouïe de bureaux régionaux, sous-régionaux, de représentations dans les pays, de départements, d’inspecteurs généraux et de directeurs.

Cette si vaste entreprise ne connaît pas la crise. Budget 2006/2007 : 765,7 millions de dollars. Budget 2008/2009 : 867,6 millions de dollars. On aura du mal à trouver bureaucratie plus plantureuse que n’est cette agence onusienne. Rappelons sans rire – ce n’est pas encore le moment -, que le but officiel mille fois proclamé de la FAO est « d’aider à construire un monde libéré de la faim ». Et sa fière devise latine n’est autre que Fiat panis, autrement dit : qu’il y ait du pain. Sauf qu’il n’y en a pas. Sauf que plus d’un milliard d’humains souffrent d’une faim chronique tandis que j’écris ces mots bien au chaud chez moi. Sauf que la FAO mériterait simplement d’être virée avec pertes et fracas, pour cause d’incompétence chronique. Mais les monstres ne sont jamais lourdés par quiconque. On les tue, ou bien ils vous dévorent, comme Scylla le fait d’un coup de mâchoire face à six compagnons du Grec Ulysse.

La FAO est tout simplement l’agent de l’agriculture industrielle dans le monde. Et s’il était possible de délimiter les responsabilités dans le désastre inouï où sont plongées les paysanneries du monde, nul doute que la FAO serait sur le podium. Médaille d’or ? Qui sait ? Il aura fallu attendre soixante ans pour qu’un colloque sur l’agriculture biologique se tienne à son invitation en mai 2007, à Rome (ici). Conclusion, tirée de la FAO elle-même, comme acculée dans l’impasse du productivisme : « Ces modèles suggèrent que l’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement ».

Je me permets un commentaire, qui est comme un sous-titre. Cet aveu capital – l’agriculture bio peut nourrir la planète -, aura été arraché au contrôle des bureaucrates de la FAO, puis ennoyé dans cette langue effarante que ces gens osent parler. Il n’importe, car ce qui est écrit le demeure. La FAO soutient depuis des décennies un système fou qui ne fait qu’aggraver des problèmes cinglés. Heureusement arriva Luc Guyau. Beaucoup doivent connaître celui qui vient d’être nommé président du grand machin. Mais il y a les autres. Guyau, c’est simple, a occupé tous les postes de quelque importance au Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) et à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Il dirigeait ces derniers jours l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture, et à ce titre, on ne voit guère plus haut responsable de ce que sont devenues les campagnes de France, matraquées par les pesticides, conchiées par le lisier, dévastées par le remembrement industriel. Bien entendu, il est membre de l’UMP.

Et le voilà donc au sommet de la FAO, où il ne sera certes pas dépaysé. Je tiens à vous faire partager quelques découvertes simples sur Guyau, qui ne datent pas de Mathusalem. Laissez-vous conduire, je crois que c’est instructif. Premier mouvement : un discours. Nous sommes le 17 décembre 2008, et Guyau, président des Chambres d’Agriculture, réunit ses troupes en présence de Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture. Et cela donne, comme il se doit, un chef-d’œuvre. Sur l’usage des pesticides, que la société refuse de plus en plus massivement : « Le retrait rapide de certaines molécules phytosanitaires peut aboutir à des impasses techniques (…) Plus largement, il convient de déterminer de façon rigoureuse l’impact économique de ces décisions en s’appuyant sur des expertises, et en associant étroitement les producteurs et leurs représentants ».

Autrement exprimé, ces mots montrent s’il en était besoin que Guyau, totalement lié à l’industrie, ne veut pas entendre parler de l’interdiction de pesticides. Deuxième point, tout à fait cohérent : l’agriculture biologique. Le Grenelle a promis de faire passer la surface agricole utile dédiée à la bio de 2 % des surfaces en France à 6 % d’ici 2012. Ce qui impliquerait – rassurez-vous, le gouvernement s’en tape – des mesures historiques. Mais Guyau, de toute manière, sait déjà quoi en penser : « Les Chambres d’agriculture sont mobilisées sur ce dossier, même si les objectifs affichés nous paraissent difficiles à atteindre ». Beau comme l’antique, et traduction maison : la bio ira se faire voir dans les choux.

Troisième point enfin, plus sérieux pour un Luc Guyau : les biocarburants. Ah, l’homme est un renard. Les biocarburants tirés de plantes alimentaires n’ont plus la cote d’antan. Sauf chez Guyau, qui manie l’euphémisme et la périphrase comme l’expert qu’il est bel et bien. Ce qui donne : « Les Chambres d’agriculture sont aujourd’hui prêtes à participer à la réduction de la dépendance énergétique des exploitations et à réaliser une partie des 100 000 diagnostics énergétiques des exploitations agricoles, dont vous avez souhaité la réalisation d’ici 5 ans ».

Qu’es aquò ? Késaco, si vous préférez. Attention, colossale finesse. On avance masqués. Le ministère de l’Agriculture a concocté, avec les amis de Guyau – ces choses-là se règlent ensemble – un Plan de performance énergétique des exploitations agricoles (2009/2013), doté de 35 millions d’euros. On prend grand soin, dans les documents officiels, de ne pas prononcer le mot biocarburants. Je lis par exemple : « Ces actions [celles du Plan] peuvent porter sur l’adoption de pratiques plus économes en énergie (…), sur l’utilisation d’équipements qui améliorent la performance énergétique, et dans certains cas elles peuvent se traduire par la production d’énergies renouvelables ».

Le gras du texte est de moi. Il désigne, et en priorité, une aide accordée aux biocarburants. Dans un autre document du ministère de l’Agriculture consacré à ce fameux plan, je lis : « Seront également détectées les possibilités de produire des énergies renouvelables ». Derechef, et selon moi toujours, il s’agit de favoriser la production de biocarburants sans le clamer sur les toits. Non, je n’ai pas viré paranoïaque. En témoigne cet entretien avec Xavier Beulin, patron de Sofiprotéol, structure clé de l’industrie des biocarburants en France (ici). Que nous chante cet excellent Xavier ? Ceci : « Sur la période 2009-2013, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche souhaite la réalisation de 100 000 diagnostics énergétiques (…) D’autre part, et cette partie est plus ambitieuse à moyen terme, l’objectif est de rendre les exploitations agricoles de plus en plus autonomes. Pour aider le ministère à déployer cette démarche sur le terrain, des conventions ont été signées avec six acteurs publics et privés, dont Sofiprotéol ».

Tiens donc, des partenaires privés dont le ministère aura oublié de parler. Lesquels ? GDF Suez, EDF, Total, Sofiprotéol, Cristal Union, soit l’essentiel du lobby des biocarburants en France. Voyez-vous, pour une fois, c’est vrai : on nous cache tout, on ne nous dit rien. Est-ce fini ? Ce texte immensément étiré est-il terminé ? Presque. Je reviens une seconde à Luc Guyau, notre beau président de la FAO. Il y a un peu plus d’un an, Guyau adressait au Premier ministre François Fillon (ici) une lettre que je ne peux qualifier que d’éclairante. Il y notait : « Aussi, les Chambres d’agriculture ne peuvent-elles partager les propositions législatives visant à instaurer des servitudes de bandes enherbées le long des cours d’eau, à rendre opposable la trame verte et bleue, à imposer l’agriculture biologique dans les aires de captage d’eau potable, à conférer aux agences de l’eau un droit d’expropriation ou encore à permettre à ces dernières de résilier les baux ruraux dans les zones humides ».

Il serait difficile d’être plus clair, mais il serait dommage de ne pas ajouter une ultime phrase, qui est comme une cerise sur le bidon de pesticides et des carburants végétaux. « Les Chambres d’agriculture demandent en outre le maintien des objectifs d’incorporation de biocarburants et des mécanismes de soutien afférents ». Au même moment ou presque – le 4 juin 2008 -, Xavier Beulin, l’homme du lobby précité, planchait devant la FAO, à Rome. Et que déclarait-il en se pinçant pour ne pas rire ? La même chose ou bien peu s’en faut : « Les biocarburants ne sont pas et ne doivent pas être réservés aux seuls pays riches. Ils peuvent également répondre utilement à l’indépendance énergétique de l’agriculture et de l’industrie dans les pays en développement ». Cette fois, le gras dans le texte n’est pas de moi. Beulin, devant la FAO, un an avant que Guyau n’en prenne les rênes.

Ma conclusion sera courte. Ceux qui auront eu le courage insigne de me lire jusqu’au bout sauront comment fonctionne concrètement le lobby de l’agriculture industrielle. Tous se connaissent. Tous sont d’accord. Tous jouent un rôle, leur rôle. Les tenants de cette industrie de l’agriculture n’essaient même plus leurs anciennes propagandes sur la nécessité de nourrir le monde. Ils sont nus. Aussi nus que l’Empereur des contes d’Andersen se baladant à poil dans les rues. L’objectif est de gagner des parts de marché, sans cesse et sans fin. En fabriquant, parce que cela rapporte, des biocarburants qui affament un peu plus les pauvres. Guyau à la Fao ? Logique, imparablement logique. Guyau à la FAO ? La vérité d’un monde exsangue. Le nôtre.

36 réflexions sur « Luc Guyau à la tête de la FAO (quelques vérités cachées) »

  1. Je vous ai lu, comme toujours, avec attention.
    On me dit souvent que je suis pessimiste, mais cela prouve (encore une fois…)que malheureusement c’est même desfois encore bien que ce que l’on pense. Merci pour toutes informations, même si souvent on s’en doute bien, ça fait toujours « du bien » de le voir écrire noir sur blanc.

  2. Tiens donc ? Moi aussi on me qualifie régulièrement de pessimiste… Faut positiver, comme dirait Carrefour !
    La FAO aux mains de l’UMP – décidément, ils sont partout, ces (braves et honnêtes) gens-là !

  3. « Les tenants de cette industrie de l’agriculture n’essaient même plus leurs anciennes propagandes sur la nécessité de
    nourrir le monde. Ils sont nus. Aussi nus que l’Empereur des contes d’Andersen se baladant à poil dans les rues. L’objectif est de gagner des parts de marché, sans cesse et sans fin. »

    Dans la même veine, un article de la montagne du 18 novembre 2009 sur la biennale internationale Meat’in à Clermont était assez éclairant:
    Entre autres exemples :
    « Seule l’innovation peut permettre au secteur de la viande de dégager un bénéfice plus important »
    « Nous devons également contrer la montée du végétarisme ».
    « Nos métiers présentent une faible attractivité en raison de la pénibilité ».
    Et cerise sur le gâteau, ce grand rendez-vous des industriels de la viande se déroulait à l’INRA de Clermont!

    Même pas besoin de lire Bidoche, tout est dit!

    (L’article a été scanné par un particulier en ligne mais je me pose la question si on a le droit de faire ça et de le diffuser?)
    Au besoin je mettrai le lien.

  4. Quelle plume !
    J’habite en Bretagne, et je suis entouré de champs de maïs, recouverts plusieurs fois de glyphosate ou d’agent orange. Tout ça pour nourrir des animaux élevés en batterie ou des vachent nourries par ailleurs au soja transgénique, dans un pays où l’herbe est luxuriante dix mois sur douze (l’on sait, grâce au formidable travail d’A. Pochon, que la filière « herbe » permet, comble du comble, de mieux gagner sa vie !).
    J’en parle autour de moi, et tout le monde en a marre de voir notre beau pays saccagé, au mépris de l’assentiment de la population. Mais que faire ?
    J’ai bien tenté de parler avec mon voisin paysan (enfin, un autre qualificatif devrait lui être dévolu), mais il ne veut rien entendre, et continue à déverser ses saloperies régulièrement (sans protection particulière d’ailleurs) (y compris dans les fossés, ou au bord des cours d’eau…).

    Je pense qu’un large mouvement de contre-information devrait être mis en place, une gigantesque campagne contre l’agriculture industrielle et ses méfaits, innombrables, et innommables, en utilisant au maximum la force de frappe des médias. Mais ça reste peut-être une illusion.

    Je me dis souvent que j’aurais aimé vivre cinquante ans plus tôt, avant l’ère de la chimie, à une époque où l’on pouvait encore boire de l’eau de source, partout, en Bretagne, et où les paysans étaient des gens de « bon sens », pragmatiques, proches de la terre, souvent même pleins de sagesse…

  5. bonjour,

    Heureusement qu’il existe touours des journalistes hosnête et indépendant comme vous , j’avais lu votre livre sur les pesticides et j’étais démoralisée, je vais lire celui de la viande et je pense que je vais être laminée.
    Que vont devenir nos enfants je me le demande ?
    J’habite ne beauce te je suis entourrée de champs, lorsque je vois le paysan venir avec ses bras pour pulvérisé, je lui demande de le faire un autre jour que celui ou mes enfants joue dehors et bien il en a rien à foutre lui aun masque mais mes enfants …..
    Dans quel monde vivons nous au secours….

    continuez, bon courrage

    sophie

  6. La FAO, c’était déjà une usine à gaz (de serre !) fort dangereuse… mais alors… aux mains de l’UMP et de la FNSEA (Guyau…), la fin du monde est pour cet après midi! Un seul mot d’ordre : RE-SIS-TANCE !!!!!

  7. @ frédéric : http://mdrgf.org/ .

    Merci pour le lien que je connaissais déjà. L’action de cette association est remarquable, mais son audience est malheureusement limitée.
    Le « Grenelle » était un espoir : battage médiatique sans précédent, on allait voir ce qu’on allait voir.
    En ce qui concerne l’agriculture, et de manière très concrète, les résultats sont clairs : pas le moindre changement autour de chez moi.
    Je regrette également que la question des pesticides passe souvent à la trappe.
    JL Borloo l’autre jour, sur le canapé de M. Drucker : de belles intentions, sur quantité de sujets, mais sans jamais appuyer là où ça fait mal. En fin d’émission, un professeur renommé invité pour évoquer la « lutte contre le cancer ».
    Un petit mot sur les pesticides : « il serait bon de financer des études pour étudier l’éventuelle dangerosité de ces produits… ».
    On en est encore au stade « peut-être que si on se mettait à financer quelques études… ». Bref, du vent, quand on sait que les preuves sont là, et qu’il ne s’agit plus de surseoir, mais d’agir immédiatement, en attaquant le mal à la racine.
    J’espère voir, de mon vivant, l’amorce d’un changement en Bretagne et en France, mais je crains d’être fortement déçu…

  8. @frederic, l’audience du MDRGF n’est pas trop mal : ils sont régulièrement cités dans les journaux nationaux et sont intervenus à plusieurs reprises dans des reportages sur la 2, la 3 et arte .
    Leur travail est aussi sérieux que remarquable . par contre, ils manquent vraiment de bénévoles …

  9. Bénédicte, je vis dans le Haut-Rhin en Alsace.
    Je me suis inscrite à l’université populaire, en cours d’écologie environnementale, un peu pour parfaire mes connaissances, mais surtout dans l’espoir de rencontrer des gens passionnés et impliqués, et de pouvoir échanger sur le sujet. Le prof , dont j’avais eu l’occasion de lire un article sur la forêt du Nonnenbruch que je fréquente quotidiennement, m’inspirait beaucoup. Mais quelle n’a pas été ma déception lorsque, à l’occasion du deuxième cours, celui-ci a quasiment fait l’apologie des chasseurs, qui, d’après lui, sont à 95% investis d’une mission : réguler la faune sauvage, ce qui consiste par exemple à éliminer les chevreuils affublés de bois non conformes, difformes ou à défaut, et à éliminer l’excédent de sangliers qui sont responsables de dégâts importants dans les champs ! Normal !Il a aussi vanté les mérites du garde forestier de ma chère forêt, mettant en avant une soi-disante gestion exemplaire de l’exploitation forestière. Je ne suis pas du métier, mais je constate que de nombreux tas d’arbres coupés depuis 10 ans gisent sur le bord des chemins, à présent ensevelis sous la ronce, et que les bûcherons s’emploient à couper frénétiquement de nouveaux arbres, et en période de nidification aussi ! Normal ! C’est à se demander si ce n’est pas simplement pour donner du boulot à ces employés de l’ONF !
    Et puis, au niveau échange pendant les cours, faudra repasser ! Tu poses une question, c’est out juste si on te répond ! Je suis profondément déçue, et je n’assisterai pas aux prochains cours.
    Et puis, s’il n’y avait que ça ! Prise de tête avec les « fameux » chasseurs, qui n’hésitent pas à avouer avec un rire sarcastique, que si l’autorisation de tuer des humains leur était donnée, leur choix serait vite fait ! Des assassins, avides de sang, voilà ce que sont ces lâches ! Trop heureux de pouvoir massacrer ces animaux innocents inscrits sur la liste des nuisibles, comme le renard ou le blaireau !
    Pardon de m’être étalée sur le sujet, et merci de m’avoir donné l’occasion de vider mon trop plein de rage….

  10. @Chanee; je comprend ton désaroi; sans compter que les chasseurs ne t’on pas dis qu’ils nourrissent ces animaux; et que c’est pour ça qu’ils sont en nombre, et font du « dégat »…Non on va pas le dire si près de noël; c’est que le marché du gibier est un vrai marché lucratif hein!

    @Fabrice; 2% pour le bio; je suis toujours consternée par ce chiffre; en Belgique; c’est 3,5% et en recul…Mais d’où viens le « bio » qu’on achète…On est plein à aller chercher notre « petit panier »!

  11. @ chanee, je te comprends parfaitement . vu dans le journal local : des marcassins tués, à moitié bouffés par des chiens avec ces commentaires : débats co-latéraux . Des battues sont organisées régulièrement contre le trop plein de sangliers nourris aux grains .

  12. Chanee, nous avons tous un peu le sentiment d’être seul à se battre, mais en rassemblant beaucoup d’individus seuls nous pouvons former une foule et comme nous avons eu la chance de prendre conscience des problèmes environnementaux actuels essayons de faire passer le message autour de nous. Ne nous décourageons surtout pas. Même si parfois ça peut paraître difficile : comme Frédéric, je suis bretonne, et comme lui je suis souvent effarée par ce que je vois : ces jours-ci, par exemple, suite à des tempêtes, nous avons une plage à Brest qui est transformée en prairie par les fameuses vertes…

  13. Ah les algues… Rappelons que le préfet des Côtes-d’Amor a clairement accusé l’élevage intensif il y a peu. Que n’avait-il dit !

    Volée de bois vert des agriculteurs en question (qui ne supportent pas d’être mis face à leurs responsabilités) :
    http://www.liberation.fr/terre/0101598432-algues-vertes-une-note-du-prefet-epingle-les-agriculteurs

    Ce qui est désolant c’est que le rapport de force devrait venir à bout de ces pollueurs minoritaires (une estimaton entendue il y a peu : 2000 exploitations seraient concernées). La très grande majorité de la population bretonne n’en peu plus de ces pollutions (et là c’est plus qu’un euphémisme).
    Sans compter les touristes qui constatent les dégâts. Je ne comprends pas comment, sur un tel sujet, les choses puissent rester en l’état. C’est incompréhensible (parce que là, pour le coup, la pression de la Vox populi est plus que claire)…

  14. « JL Borloo l’autre jour, sur le canapé de M. Drucker : de belles intentions, sur quantité de sujets… »
    Qui sont ces personnes? nouvelle race de révolutionnaires? hardis réformistes? consciences inquiètes? lanceurs d’alerte?

  15. La FNSEA a détruit la paysannerie en reléguant nombre petits paysans à misère, pollué durablement les nappes phréatiques, favorisé Parkinson, Alzheimer et fait exploser le nombre de malformations génitales, congénitales, de cancers, a fait diminuer drastiquement la fertilidé avec les molécules reprotoxiques, acclame tout ce qui trafique le Vivant pour peu que ce soit de l' »innovation technoscientifique ».

    En récompense de ses délires et de son aveuglement, de son amour de l’argent à en mourir , ses adhérents et leurs piou-piou (JA) touchent des aides massives du contribuable par les aides PAC et obtiennent des millions d’aide de remboursements de la TIPP. (650 M prévus pour 2010)
    Ici dans la Drôme, le farfadet président est venu en personne leur promettre des exonérations supplémentaire de charges patronales pour avoir rendu infertile durablement la plaine de Rhône, pour leurs épandages de pesticides par hélico ou récoltes de noix par hélicoptère…

    Honte à eux.

    Et comme dirait Brigitte Fontaine dans la chanson l’Europe : « La vérole sur vos gueules ».

  16. La FNSEA a détruit la paysannerie en reléguant nombre petits paysans à misère, pollué durablement les nappes phréatiques, favorisé Parkinson, Alzheimer et fait exploser le nombre de malformations génitales, congénitales, de cancers, a fait diminuer drastiquement la fertilité avec les molécules reprotoxiques, acclame tout ce qui trafique le Vivant pour peu que ce soit de l' »innovation technoscientifique ».

    En récompense de ses délires et de son aveuglement, de son amour de l’argent à en mourir , ses adhérents et leurs piou-piou (JA) touchent des aides massives du contribuable par les aides PAC et obtiennent des millions d’aide de remboursements de la TIPP. (650 M prévus pour 2010)
    Ici dans la Drôme, le farfadet président est venu en personne leur promettre des exonérations supplémentaire de charges patronales pour avoir rendu infertile durablement la plaine de Rhône, pour leurs épandages de pesticides par hélico ou récoltes de noix par hélicoptère…

    Honte à eux.

    Et comme dirait Brigitte Fontaine dans la chanson l’Europe : « La vérole sur leurs gueules ».

  17. Bénédicte, merci, il y a un Colibris à Mulhouse, pas loin de chez moi, je vais aller y faire un tour…
    Sylvianne, je sais bien que les chasseurs nourrissent le « gibier », non pas comme ils l’affirment pour le tenir à l’écart des champs cultivés, mais bien pour le fidéliser à un secteur afin de pouvoir l’abattre plus facilement ! Ah, quel sport quand même la chasse ! Quand on voit ces ploucs planqués derrière leur arbre, ils sont pitoyables !

  18. Je vous livre une des déclarations les plus significatives, me semble-t-il, de Luc Guyau alors président de la FNSEA:« Il ne faudrait quand même pas que dans ce pays on exclut les agriculteurs de la modernité » . Elle a été faite en novembre 2000, pendant la crise de l’ESB pour protester contre l’interdiction des farines animales dans l’alimentation des ruminants.

  19. A chanee : va voir les copains d’Alsace nature, y a du bon et du moins bon mais tu trouveras sans doute plus de gens dans ton état d’esprit que sur les bancs de la fac!
    http://www.alsacenature.org/
    Désolé Fabrice si c’est une émanation de FNE mais il se trouve qu’il y a (tout de même) de formidables militants qui ont un poids en région assez important pour avoir sauver quelques zones humides et chaumes vosgiennes… et c’est toujours ça de pris!

  20. @Chanee19

    « Je ne suis pas du métier, mais je constate que de nombreux tas d’arbres coupés depuis 10 ans gisent sur le bord des chemins, à présent ensevelis sous la ronce »
    Les troncs d’arbre abandonnés sont un magnifique refuge pour la faune des forêts

  21. cher Fabrice,
    Merci infiniment de m’avoir aidé à trouver des réponses aux questions que je me posais depuis longtemps. je lis votre blog depuis 1 an et demi, j’ai souvent pensé réagir mais ce n’est qu’ aujourd’hui que le fruit est mûr.
    sujet FAO:
    vous n’ignorez sans doute pas que dans les statistiques mondiales de couverture forestière publiées par la FAO, une « forêt plantée » est comptée au même titre qu’une forêt primaire. et qu’est-ce qu’une forêt plantée? une plantation d’arbres élevés dans un but de production intensive et sélectionnés pour leurs propriétés adéquates pour servir ce but, en clair, les monocultures. la FAO ignore tout bonnement les services écosystémiques rendus par la forêt,la vraie, elle se fout de la biodiversité, des systèmes d’agriculture traditionnelle des communautés rurales comme l’abattis-brûlis et par-dessus tout des dites communautés rurales. Elle s’en fout si bien que, dans les prochaines négociations de la CNUCC de Copenhague, elle préconise, de concert avec le lobby des corporations agro-industrielles et les Etats-Unis, d’inclure les monocultures au nombre desquels figurent les agrocarburants, dans le mécanisme de développement propre (MDP). Etant donné que ses critères d’admission sont encore plus souples que ceux de la FAO en ce qui concerne les arbres: une croissance d’au moins 2 mètres au lieu de 5, même le palmier à huile y a droit. je vous laisse deviner les implications d’une telle décision. Révoltant n’est plus un mot assez fort, il faut en inventer un nouveau…
    j’ai découvert cela grâce à un texte publié sur le site de l’association http://www.grain.org:
    GRAIN Seedling 2009 Le lobby agro-industriel arrive à Copenhague.
    Claudia

  22. Frédéric.
    Chaque fois que je vois les trains d’aliment du bétail passé sur la voie ferrée je me dis que c’est la forêt d’amazonie qui passe.
    Pour les pesticides, ils commencent à avoir la trouille mais n’osent pas mettre les combinaisons.
    97 % des produits partent dans l’air.
    Les parties cultivées sont plus chaudes que les prairies et les forêts.
    La différence de pression atmosphérique fait que le gros des produits retombent sur les zones fraiches, prairies, zones humides forêts.
    Fabrice doit avoir mon adresse.

  23. Oups, l’extrait a sauté à cause des guillemets:

    (la pêche …) des études sérieuses montrent que la perte annuelle au plan mondial est égale à 64 % de la valeur débarquée et représente un manque à gagner (un gaspillage de crédits ?) de 51 milliards d’euros (…) En ciblant la pêche industrielle, on réduirait beaucoup les capacités de pêche, sans affecter beaucoup de personnes.

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