Un mot sur ce train magnifique qui faillit bien exister

J’assume sans état d’âme le mot de nostalgie. C’est une mélancolie, donc une tristesse. C’est un plaisir aussi, lié au souvenir de ce qui fut. C’est un regret enfin, celui d’une histoire qui s’arrêta, qu’on arrêta plutôt. Je comprends très bien ceux qui vantent l’automobile. Je comprends encore plus aisément ceux qui démontrent – en vérité, sans mal – que cet engin est désormais inévitable dans un grand nombre de situations. Mais moi, je déteste la bagnole et l’univers qu’elle a décidé pour nous. Car bien entendu, l’objet imaginé il y a un peu plus de cent années s’est emparé de nos destins jusqu’à les changer de fond en comble. Il est devenu une force matérielle. Il a fini par prendre toutes les décisions que nous n’osions assumer.

Sans la bagnole, point de villes tentaculaires et de banlieues sordides s’étendant jusqu’à l’horizon. Point de travail exténuant des millions d’êtres entre un point où l’on est censé vivre sa vie d’homme ou de femme et celui où l’on vend sa force de travail. Sans elle, pas de ces milliers de routes et d’autoroutes qui morcellent le paysage à l’infini et rendent peu à peu impossibles les rencontres entre animaux de territoires différents. Pas de centres commerciaux criminogènes aux abords de ces pauvres assemblages qui ne rappellent la ville que pour mieux la ridiculiser. Pas d’entrée ni de sortie urbaines où la publicité fait le trottoir, chaque trottoir, tous ces trottoirs que personne n’arpente ni n’arpentera.

La voiture individuelle est une immense défaite de l’humanité. Une déroute de la beauté. Un déni de liberté et de mouvement, quelles que soient les apparences. La voiture tue davantage que des vies. Elle massacre la perspective, elle attaque jusqu’aux rêves d’avenir que nous pourrions avoir. Car en effet, même les yeux fermés, il me paraît impossible d’imaginer un futur désirable dans lequel la voiture automobile jouerait encore le premier rôle. Gaspillerait une notable fraction de nos revenus. Dilapiderait ce qui reste encore de pétrole dans les cuves de la planète. Moi, quand je rêve pour de bon, je songe au train.

Le train est la preuve indiscutable qu’une autre voie de transport était possible. Il fut un temps, proche encore, où une multitude de lignes, parfois microscopiques, sillonnaient le paysage. J’en connais personnellement trois. L’une, qui reliait jadis Audierne à Douarnenez, par le Goyen, un petit fleuve côtier. Il en est des traces, que j’admire à chaque passage. La deuxième part d’Alzon, dans le Gard, et monte – montait – sur le plateau du Larzac, et au-delà. La troisième, qu’on appelle la Petite ceinture, encerclait Paris. Elle a encore, en quelques lieux de la capitale, des fulgurances de ce passé si proche.

Ces trains n’allaient pas vite, mais ils avançaient, régulièrement, et s’arrêtaient tous les quelques kilomètres sans faire de manières. Ils étaient le sang, la circulation sanguine de ce pays. Ils étaient un réseau, un chevelu qui menait parfois à de simples villages (ici). À partir de ce réseau d’une densité étonnante, il eût été possible d’envisager une France tout autre. De bâtir un pays qui n’aurait guère ressemblé à celui que nous connaissons. Rien ne nous aurait obligé à conserver ce train-là. Nous aurions pu, éventuellement, imaginer davantage de vitesse, bien plus de destinations, un confort toujours plus grand. Rien n’était fatal. Rien n’était joué. Rien n’était interdit.

Au lieu de quoi, nous avons choisi la bagnole, qui détruit l’espace et la vie des hommes, sur la terre entière désormais. Je dédie ces quelques mots à ceux qui n’ont pas réalisé que la voiture individuelle a une histoire. Qu’elle est une histoire. Qu’elle est le produit de choix, d’arbitrages, d’orientations, de désirs, de propagandes diverses. Qu’ayant eu un début, elle aura aussi une fin. La question que je me pose est celle-ci : de quel côté se situer ? Dans le parti de la résistance à ce changement qui vient de toute manière, et qui signera la mort de cette grande mythologie nationale et mondiale ? Ou plutôt dans celui du mouvement, du soutien décidé, éclairé, volontaire à la destruction du monstre ? Moi, bien entendu, j’ai choisi.

73 réflexions sur « Un mot sur ce train magnifique qui faillit bien exister »

  1.  » Au lieu de quoi, nous avons choisi la bagnole,.. » dit Fabrice.

    A moins qu’ON nous l’ait imposée, comme dans le temps quand les gueux rêvaient du carosse qui étaient un signe d’émancipation ?

    Mais le plus grave dans la bagnole, c’est moins les 4 roues et un volant qui en est le principe de base et qui n’a pas évolué depuis sa création, mais tous les gadgets et accessoires inutiles, inventés de toutes pièces par les voyous du marketing pour faire vendre. Qui parmi vous pourrait se passer de ces gadgets inutiles que sont le lève-vitre électrique, la fermeture des portes avec télécommande, les peintures métallisées, les sièges multiadaptables,les phares à iodes, les ABS, les anti-machins… etc, etc, plein de gadgets pour justifier les deux mots sacrés de nos riches sociétés: la tendance et le prix justifié.

    Quant au Dakar, G P de Formule 1 et autres Trophée Andros, qui mettent la bagnole sur un piedestal, mon rêve, c’est qu’ils disparaissent au plus vite !

  2. Bonsoir,

    « Qui parmi vous pourrait se passer de ses gadgets et accessoires inutiles ».

    Moi,Léa!

    Haut la main!

    Bien a vous.

  3. Magnifique!
    Vous me donnez le plaisir de lire chez un autre que moi-même ce que j’ai toujours pensé (pas forcément avec cette solidité, bien entendu) du monde de la bagnole!
    Et non Hifi, je ne crois pas que les gadgets soient sur ce point le problème essentiel…

  4. Effectivement, la bagnole est une connerie sans nom.

    Pour autant en campagne, j’ai bien du mal à m’en débarrasser. Je l’ai remplacé pour mes trajets pendulaire (boulot-travail) par mon vélo couché les journées sans pluie.

    Pour les gens dans mon cas, je pense que la bagnole peut se remplacer par un vélomobile, afin de pas trop se fatiguer (il est encore mal vu d’arriver au boulot fatigué et il y a trop rarement des vestiaires pour se changer) ; mais surtout ne plus subir les intempéries.

  5. « ne plus subir les intempéries »

    Je vais chaque jour au boulot en vélo, les intempéries ne sont pas un problème, suffit d’être un peu équipé (j’avoue que je me fais des petites frayeurs en ce moment, ça glisse un peu…). Pas besoin de vestiaire, je me change dans les toilettes!
    Et j’avoue beaucoup m’amuser quand je double aux feux les monautomobiliste qui font la gueule.
    Julos Beaucarne l’avait dit : LA REVOLUTION PASSERA PAR LE VELO ! (en +, ça se combine bien avec le train, merveilleux !)

  6. 1/ Faudrait pas ignorer les raisons historiques qui ont fait que la bagnole s’est autant démocratisée : dans un monde où le pétrole n’était pas cher, la bagnole possédait un rapport efficacité/prix nettement supérieur au train. On ne nous l’a pas « imposé » : on l’a choisie comme des grands.

    2/ Le vélo ne se combine absolument pas avec le train : suffit d’aller voir les conditions de la SNCF à ce sujet pour s’en rendre compte. Là, on est bien dans des choix stratégiques, par contre.

    3/ Sinon, je suis d’accord (avant que je me fasse lyncher) avec le propos, il est dommage que nous ayions détruit un réseau au maillage très fin, et en tant que parisien je regrette tout les jours le choix de Delanoë du tramway plutôt que de réhabiliter une petite ceinture qui existe encore en de très nombreux endroits de Paris.

  7. A propos du « faux » rallye Paris-Dakar, une ONG d’Argentine, la FUNAM, a décidé de porter plainte
    en raison de l’absence d’étude d’impact figurant dans l’autorisation accordée par la gouvernement de Córdoba. Espérons que le recours aboutira…

  8. Il y a une quinzaine d’années, j’allais régulièrement dans les Cévennes, dans un hameau entre Alès et la Grand-Combe. Pour y aller, je prenais le train le soir gare d’Austerlitz, je dormais, et au matin vers 7 h le train stationnait assez longtemps dans une gare du Massif central dont le nom ne me revient pas – je l’ai pourtant sur le bout de la langue. Partis de Paris la veille, c’était fabuleux de se réveiller entourés de montagnes. Et là une personne vendait sur le quai du café, du thé, des croissants. Et le train repartait tranquillement, en semant les voyageurs au fil des arrêts . Une année, tout d’un coup, c’était avant Internet, il y a une dizaine d’années, autant dire au Moyen Age, il est devenu quasiment impossible de réserver sur ce train par téléphone, le gars (ou la fille) de la SNCF voulait à tout prix vendre le Paris-Nimes par TGV, puis un car SNCF jusqu’à Alès. Il fallait insister… jusqu’au jour où ce train a tout simplement disparu. J’imagine que l’un des arguments a été qu’il n’était plus assez fréquenté. Quant aux petites lignes, je pense que le tout-bagnole des années 60-70 a donné des arguments aux technocrates pourjustifier leur abandon

  9. une bagnole ca consomme de l’eau aussi (a sa fabrication – comme pour tte production industrielle…). on vient de m’envoyer ca:
    http://www.nextgenpe.com/news/global-water-shortage/

    @ hifi: je peux dire en tant qu’amerloque que la bagnole, oui, on nous l’a imposee aux USA. lindustrie automobile a simplement rachete les voies ferrees et de trams au debut du siecle dernier pour plus rapidement les detruire et imposee la carcasse a quatre roues. Obliges d’en acheter une. voire deux. Maintenant, parlons peu, parlons bien. la voiture et la dite americaine way of life se sont tellement fondues en une seule et meme chose que 1) le paysage est entierement reconstruit aujourdhui a la dimension de la voiture (pas ou peu de trottoirs en banlieue, cad dans la majorite des paysages habites) et 2) le permis de conduire est LA carte d’identite de rigueur, requise par les autorites. Conclusion: sans permis, sans bagnole, on est considere comme un citoyen de 2nde zone. je parle en connaissance de cause, je n’ai eu mon permis qu’a l’age de 41 ans. je vous epargne ici les details, l’injure, les commentaires.
    il y a un mot pour tout ce business de la voiture, jadis reserve aux grands regimes totalitaires: ingenierie sociale.
    bonne journee tutti
    d

  10. Merci Fabrice pour ce formidable article… où je trouve la liste des anciennes lignes ferroviaires bretonne que j’avais cherché en vain. J’avais bien trouvé des cartes SNCF (1850, 1910 et d’autres non datées) mais rien d’aussi précis.

    Cela me conforte dans mes idées de propositions alternatives au « tout voiture » (et surtout « tout camion ») qui ont pris corps dans les années 50, au sommet de l’État : nationalisations de Renault, Berliet, Saviem… qu’il fallait bien rentabiliser et « reconstruction » du pays oblige (on voit bien sur le site cité par Fabrice les dates de fermetures : la plupart sont entre 1947 et 1950).

  11. Se replonger dans « Propaganda » d’E. Bernays (La Découverte) – ce neveu de Freud qui inventa le marketing américain en le fondant sur les théories de son oncle (influence de l’inconscient)… En compagnie des producteurs d’autos de l’époque, il a orchestré le remplacement des tramways et trains aux USA par le « tout voiture ». L’Europe a suivi. Il a également convaincu les femmes que fumer était un geste « libérateur ». Bref, un pur génie !

    Quant au vélo, je me souviens de la tête de mon copain finlandais quand je lui ai montré fièrement les pistes cyclables de la capitale… Il m’a dit « mais vous êtes malades d’inciter les gens à faire du vélos au milieu des bagnoles… et ils acceptent ? » Forcément, en Finlande, il y a, en parallèle, le trottoir, une bande de plantes, la piste cyclable, une autre bande de plantes, et la route.

    On vit en rase campagne, au début on faisait tout à pied et à vélo, un copain nous prête maintenant une vieille caisse dont on se sert une fois/mois pour aller à la Biocoop.

    Il est vraiment bien ce blog parce que le lire distance un peu cette impression pénible de folie complète, c’est vraiment une bouffée d’air frais !

  12. bonjour,

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. La voiture en soi n’est pas super mauvaise mais c’est ce que nous en avons fait qui est nul.
    Je voyais la dernière fois, mes clients seraient prêt à me jeter les chiens par la fenêtre de leur voiture pour ne pas se garer et marcher.
    Et bien ce comportement résume assez bien de ce que nous sommes devenu, le tout voiture, ce qui devait juste nous faciliter la vie sur des longues distances est devenu n’importe quoi pour fair 500 m certains prennent leur voiture, adeptes du moindre effort.

    Mais je suis d’accord pour le train c’était et se sera le meilleur moyen de transport car des gares il y en a partout, et je pense que nous pourrions aisément remplacer les camions par le train mais les volontés manquent.

    Les super marchés (déjà il en faudrait beaucoup moins) devraient se trouver à proximité des lignes de chemin de fer comme celà plus de camions sinon moins.

    Nous sommes tous devenu esclave de la consommation et bien sur de notre très cher(e)voiturequi nous coûte la peau des fesse. Je dis bien tous.

    sophie45

  13. « tramway plutôt que de réhabiliter une petite ceinture qui existe encore en de très nombreux endroits de Paris. » oui, mais c’est moins à la mode, eux aussi ils ont leur coquetterie et leur conformisme.

  14. Pompidou a été un grand partisan du tout voiture en France;

    Préoccupation actuelles des aménageurs: mettre Toulouse à 3 heures de Paris (au lieu de 5); un village pas content du tout, coupé en 2 Pompignac et plus le reste de dégats occasionnés sur l’espace naturel (ou ce qu’il en reste et tout cela pour 2 heures de gain de temps. .)

  15. Vivre sans voiture est possible. Depuis deux ans , je voyage en train. J’y lis , pense , observe le paysage, médite, échange avec d’autres voyageurs , dors, et mille autres choses encore. Le train est magique. Il berce l’âme.
    La voiture est , avec la télévision, le plus grand instrument de conditionnement de nos sociétés contemporaines. Sans voiture et sans télévision , les mondes s’ouvrent. Ou simplement, on peut vivre dans le réel, à son rythme, et à la rencontre de soi et des autres. Dans la vraie vie.
    Et pour les plus grandes connexions, internet suffit amplement. On peut y choisir son espace d’expression.
    Il est possible de vivre sans voiture. C’est un choix. Toutefois , si posséder une grande maison à la campagne à plusieurs kilomètres d’un lieu de travail , est un objectif en soi, alors on se conditionne à cela , et il faut acheter une voiture , ou deux ou trois, et travailler encore plus, etc. Si le bonheur résidait là , nous devrions tous êtres bigrement heureux , dans nos sociétés modernes , et le proclamer haut et fort. Hors ,quand je pointe mon nez dehors, et que j’observe, je ne vois pas de bonheur sur les visages.
    Le bonheur est ailleurs.Et nous le savons bien.

  16. vivre à la campagne ne devrait pas être un handicap, mais dans une société où tout est centralisé, force certains autres a être montré du doigt ou à leur dire ville ou campagne il faut choisir.

    Je trouve celà nul.
    Il faut de tout pour faire un monde.
    En ville les gens sont stressés, ils ne connaissent rien que le bout de leur nez ou la dernière mode, la vie tout court leur echappe.

    Moi j’ai choisis de vivre à la campagne, mes enfants connaissent beaucoup plus de choses que les enfants des villes et ceux malgrés tout les musés et autres réunions.

    ce n’est pas pour celà qu’il faut nous mettre de côté.
    L’intelligence voudrait que l’on puisse partager, les lieux, le savoir et les transports et comme celà plus d’inégalités et permettrait l’ouverture d’esprit. J’entends encore, « vous à la campagne vous n’avez pas besoins d’avoir beaucoup de vêtements ou bien cul terreux » alors que si ils venaient à la maison ils s’appercevraient très vite que campagne ne rime pas ignard ou plouc la preuve vous rendez vous compte j’ai internet dans ma beauce.
    mais moi tous les matins hiver comme été je me réveille sans bruits ou presque(le coq baltazar), ma jument qui m’appelle pour son foin quel sérénité la vie quoi, juste le temps de vivre.

    cordialement

    sophie

  17. Tu sais, la plupart des gens ne choisissent pas de vivre dans un appartement en ville, où on entend tous ses voisins et où on n’a pas de jardin dans lequel se prélasser.
    Pour moi la vie en ville est d’autant plus difficile qu’avant j’avais toujours vécu à la campagne… et que je comprends parfaitement ce que tu veux dire par « mes enfants connaissent beaucoup plus de choses que les enfants des villes et ce malgré tous les musés et autres réunions ».

    Il ne s’agit pas de dire que les campagnards sont des culs-terreux, mais simplement que vivre à la campagne est un choix très largement partagé (tous les citadins attendent d’être assez riches pour avoir leur grande maison à la campagne avec la voiture pour aller au taf tous les jours), mais qui n’a rien d’écologiste (plus la surface est grande et plus on roule en voiture, plus on pollue, et plus on dénature ce morceau de campagne que l’on s’est approprié).

    La solution réside sans doute dans une meilleure conception des villes, laissant assez d’espaces verts aux habitants pour qu’ils cessent de rêver d’une émigration rurale.

  18. Après les beaux discours prononcés à l’occasion du Grenelle de l’ Environnement, on aurait pu s’attendre à ce que les transports en train ( voyageurs et marchandises ) soient encouragés. C’est le contraire qui est arrivé: fin 2007, la ligne Paris-Béziers qui passe à Clermont-Ferrand et Neussargues (Cantal) a été supprimée. C’est à Tournemire ( Aveyron) que se faisait la jonction avec la ligne Nîmes- Le Vigan -Tournemire qui passait par Alzon dont parle Fabrice. Le Gard avait -comme bien d’autres départements- un réseau ferré très dense dont il subsiste bien des vestiges (notamment les gares) : il existait, entre autres, les lignes Sainte-Cécile d’Andorge- Florac (Lozère) , Nîmes- Saint-Jean-du-Gard, Bagnols-Alès, Remoulins-Uzès- Moussac- Alès et j’en oublie. La liaison Pont-Saint-Esprit (Gard) – Nîmes, rive droite du Rhône, sur la ligne Lyon-Nîmes, va être rouverte aux voyageurs en principe en 2011. Fabrice, tout espoir n’est donc pas perdu !

  19. La bagnole, c’est comme la SEITA.
    Avant que la SEITA ne soit privatisée (puis fusionnée avec un espagnol pour faire Altadis, avant de tomber victime d’une OPA), fumer était un acte patriotique. On fumait pour la France, ça empoisonnait, mais ça faisait tourner des usines.

    Pareil avec la bagnole: Renault, Peugeot, et six troënes, et autres. On achetait des bagnoles pour faire tourner la France et son industrie. Maintenant, faut ouvrir les yeux. D’ici 10 ans, il n’y aura plus une usine de bagnoles en France. Mes pneus à crever que Renault Sandouville et Flins ferment dans les 5 ans. Désormais, quand on achètera des bagnoles, on ne fera plus tourner que la pompe à déficit commercial.
    On peut donc créer une TVA infiniment croissante (10%/an) sur le prix des bagnoles, pour décourager les français d’en acheter.

    Et, surtout, combattre la bagnole électrique et la bagnole au charbon (charbon liquéfié – procédé Fischer-Tropsch), fléaux de demain.

  20. je suis d’accord, si tu habitais à la campagne avant, c’est sur tu dois pas rigoler tous les jours.

    Tu sais ici en beauce, se ne sont pas les plus riches qui partent à la campagne, mais ceux qui ont moins de moyens. Car même les gens qui vivent en ville ont deux voitures c’est le paradoxe.

    Et je suis ok avec le fait de repenser nos villes, mais plus d’espace verts je pense que celà relève du rêve vu qu’il y a de plus en plus de monde qui veulent vivre en ville.

    Je pense que la solution réside dans le partage des transports en communs, train, tram et le car.
    Mais il faut une vrai volonté, malheureusement abscente.
    Et il faut le reconnaitre il y a une fracture entre les villes et les campagnes, de même que certains ont beaucoup dénigré le monde paysan et dans un tout autre domaine le travail manuel. pas assez bien.

    Il y a beaucoup de petites gares dans nos campagnes et dans nos villes, il serait temps de les remettre en services.

    Et en ce qui concerne es enfants figures toi que la dernière fois, j’étais en train de discuter dans mon salon de toilettage avec une jeune fille
    qui étaient en stage et je parlais des poules, les petites croyaient qu’une poule ne pouvait avoir des oeufs que seulement si il y avait un coq,et de fil en aiguille j’ai parlé du potager elles ne savaient même pas en qu’elle saison les haricots ou bien les tomates poussaient et là je me suis dis « oh la vache nos enfants sont complètement coupé du monde réel, secret story et la clic oui mais pas le B.A BA.
    il y a de quoi avoir peur pour l’avenir.

    bien cordialement

    sophie

  21. Il est vrai que les paysages et urbanismes européens ont été modifiés par la voiture (et encore on a échappé à certains projets encore plus terribles sur Paris, voulus par Pompidou!)
    C’est encore plus le cas aux états unis où je vis.
    Cela dit, vivant dans San Francisco, sans voiture, comme je le faisais à Paris, je vois aussi qu’une prise de conscience nait:

    Je prends les transports en commun tous les jours, ou covoiture, ou fait du vélo. Autant d’actes qui me sont rétribué par ma société (de plusieurs milliers d’employés) qui m’offre des avantages financiers si je viens plus de 10 fois par mois sans voiture au boulot, me rembourse une partie de mon abonnement mensuel, etc.
    Bon, c’est une goute dans l’océan car SF est hélas une des rares ville ou il existe un réseau de transports en commun et qq trains, métro, RER (malgré une activité sismique quasi permanente) et une conscience environnementale..

    Par ailleurs, meme ici, le mot commence à courir que le « nouvel urbanisme » américain, créé après-guerre, en même temps où l’on jetait à la poubelle les voies ferrées et invitait tout le monde en « suburb » (maintenant « banlieue » mais verte campagne à l’époque) est à revoir entiérement.
    Ce Nouvel Urbanisme semble avoir eu du succés grâce au dégout et mépris envers la vie des cités industrielles crasseuses d’après guerre, en plus du travail des lobbyistes voituriers j’imagine.
    Problème: aux US bien plus qu’en Europe, la majorité de l’économie locale est celle de la gestion de ces suburbs à voiture.

    Un très intéressant travail est fait par JH Kunstler, un américain, sur les horreurs urbanistiques, architecturales, sociologiques, psychologiques, environnementales que cela a engendré et les solutions politiques et urbanistiques à apporter.

    Vous pouvez en voir une exposition frappante, cinglante et d’ailleurs très drôle bien-que désespérante dans une des courtes conférence TED qu’il a donné récemment:
    http://www.youtube.com/watch?v=Q1ZeXnmDZMQ
    (en anglais, 20 min)

    Intro: « The immersive ugliness of our every day environment in America is ‘enthropy made visible’. We can’t overestimate the amount of despair we are generating with places like this… »

    En diapo: une photo de banlieue et la légende « NATIONAL AUTOMOBILE SLUM ». Etc, etc.

    (ironie du sort et détail édifiant: cette vidéo est sponsorisée par… un voiturier…)

    Oh et en réaction avec un des commentaires:

    pour avoir vécu un peu à Berlin où les pistes cyclables sont mieux faites qu’à Paris (faut dire qu’il y a plus de place) et où l’on peut déposer son vélo dans presque tous les métros (souvent aériens, ça aide) ou trams, ou trains régionaux ou nationaux sans payer plus, je dis:
    oui le vélo et le train peuvent coexister intelligemment!
    (et meme les bus: j’en vois ici à SF avec des racks à vélos devant eux..)
    Mais soyons honnêtes, il n’est pas facile d’instaurer la même chose qu’à Berlin ou Amsterdam dans une ville aussi dense que Paris où certaines lignes de métro ou RER voient un million de personnes voyager par jour, sans parler de leur accès (pour cyclistes ou handicapés d’ailleurs)…

  22. La voiture, vaste sujet, on ne peut plus être pour ou contre.

    Comme le dit Fabrice, la voiture a modelé notre paysage mais aussi nos rythmes de vie, nos valeurs et mêmes nos idéaux. Processus long (réversible ?), plus de cent ans maintenant, entaché d’excès. Mais avant ?

    Avant, autre temps autre techno mais même problématique : il y avait des chevaux. Fin du 19ème, pour les 36 lignes de tramways de Paris, 16 500 chevaux. Les réseaux de diligences, calèches, taxis et autres carrioles desservaient les villes, villages et contrées que le petit train ne traversait pas (ou pas encore).

    La voiture que nous connaissons est une réponse technique à un besoin ancestral, fonctionnel, de déplacement, rarement pour le loisir, souvent par nécessité. Bien plus que la voiture ou le camion, qui restent des moyens, ce sont les services induits qui sont importants.

    Un de ces services est le maillage, la desserte de tous les bleds et patelins. La voiture permet cette souplesse, cette granularité que le train, dans sa forme actuelle, ne fournit pas. Pour supplanter la voiture, il faut lui substituer une réponse fonctionnellement équivalente. Rien de tel actuellement, il reste à imaginer un train (électrique ?) dont les compartiments aimantés se détacheraient une fois à destination pour reprendre un comportement autonome, ou autoguidés, et transporter jusqu’au point final, les personnes, leurs vivres et leurs bagages.

    Deux exemples :

    1 – Je suis sur Paris. Je n’ai pas de voiture. et j’en suis très heureux. Mais, père de famille, confronté à certaines situations, je dois y recourir.

    2 – Je viens d’une région de France, montagneuse et sauvage, ou il n’y a qu’une micheline (poussive, au diesel) qui peut nous laisser à 45 km de chez mes parents. Arrivé sur le quai, je fais quoi, avec mes armes et bagages, ma progéniture et mon épouse qui ne marche pas à l’EPO ?

  23. De toutes manières dans les villes on est habitué à manger n’importe quoi toute l’année. Les ventes de légumes ne sont plus tributaires de NOS saisons. Et puis les congélateurs entretiennent également cette dissociation. Mais là ça peut également se passer à la campagne…

  24. Faites le test autour de vous : 2 personnes sur 3 ignorent qu’une vache ne donne pas de lait si elle n’a pas de veau. C’est assez effrayant…

  25. Oh comme je suis d’accord avec toi. En Suisse nous n’avons pas heureusement pas détruit notre réseau de trains, et nous avons en plus un système de car postal très développé et efficace… mais cela ne nous empêche pas d’adorer aussi la bagnole, et d’avoir, au passage le parc automobile le plus riche en CO2 d’Europe.

    Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir des trains, il faut AUSSI contraindre la bagnole. Mais c’est sûr qu’en France, vous avez un sacré boulot sur la réhabilitation des trains de campagne. C’est d’ailleurs seulement lorsque je vais en France que je suis obligé de monter dans une voiture. Le reste de l’année, je me passe complètement de véhicule à moteur, ici les bus desservent même la campagne reculée, les cars postaux vont jusque dans les petits villages de montagne…

    La bonne nouvelle est que le mythe de la bagnole en occident est mal en point (aux USA, 2009 est la première fois depuis l’après-guerre que le parc auto décroît et les jeunes n’utilisent plus la voiture comme un moyen de socialisation).

    Sauf que le nouveau cauchemar risque malheureusement d’être électrique. Je crois que le rôle du mouvement écologiste sera de construire une opposition résolue et forte au développement de la bagnole électrique.

    Il en faudra quand même quelques unes (ambulances, pompiers, livraisons, etc.) mais pas avant d’avoir détruit toutes les autres!

    Aucune pitié pour ces boîtes de ferraille qui sont le cancer de notre planète!

  26. @Jo le Bug:

    tout à fait. La voiture a son rôle à jouer dans l’accès à un réseau plus « capillaire » de transports.

    En France: quand je vis sur Paris je n’en ai pas besoin si ce n’est pour des transports de mobiliers ou grosses affaires => location de voiture.
    A la campagne, où je vais en train (inouis TGV quand meme! il faut le dire), une fois arrivé à destination, j’ai effectivement besoin bien souvent d’une voiture.. que j’emprunte ou loue.
    La location d’auto pourrait etre plus souple en France, elle permettrait à bien des gens de se passer de la leur j’en suis certain en voyant comment ça se passe dans d’autres villes où il y a des sortes de « vélibs » automobile.

    Aux USA: trajets entre villes : avion (il n’y a PAS de trains)
    une fois arrivé en « ville », en fait à l’aéroport, ça dépend du « type » de ville:
    NY, SF : le transport en commun est une option valable. Le taxi une autre, ces cités n’étant pas si étendues qu’on l’imagine.
    Note: plusieurs services de locations par abonnement de voitures existe à SF: un peu comme un vélib à Paris, on peut aller dans un parking, passer une carte sur le pare-brise d’une auto et l’emprunter pour qq heures… bien pratique !

    Los Angeles et bcp d’autres, pas de transports en commun, taxi hors de prix car les distances sont hallucinantes entre les quartiers qui s’étendent, s’étendent… et bien il vaut mieux que je loue une voiture pour aller d’un lieu à l’autre, et meme pour traverser la rue (autoroute) par endroit (il n’y a pas de trottoirs)
    D’ailleurs toute personne sans véhicule est louche.. La nuit, un hélicoptere peut très bien stationner sur votre tête s’il vous voit marcher le long d’une rue.. véridique..

    Franchement quand je reviens de ce pays pour passer qq temps en France, qu’est-ce que je goûte mon plaisir en m’asseyant dans un train qui va du coeur d’une ville à une autre ! (meme entre Londres, Paris et Amsterdam par exemple)
    Mais c’est vrai qu’on a perdu nos petites lignes et c’est rageant. Il faut les rouvrir!

    (et vous savez Jo, ce que vous dites des « trains à wagons aimantés », ça ressemble bcp à un service de bus en fait…)

  27. @Sophie45:
    « La voiture en soi n’est pas super mauvaise mais c’est ce que nous en avons fait qui est nul »

    Je ne crois pas, toute technique est rattachée à un modèle de société, un type de monde, de rapport au monde, un pouvoir partagé ou pas de l’utiliser, d’en détecter les nuisances, un risque maximum (qualitatif)…

    Jacques Ellul (le Bluff technologique) a passé sa vie à combattre ce poncif « usagiste » technicien selon lequel « La technique serait neutre, tout dépendrait de l’usage que l’on en fait » qui est le fer de lance des technoscientistes pour refourguer leur camelote et qui est repris à tour de bras par 9 personnes sur 10…

    Pour Ellul la technique n’est pas neutre mais ambivalente : la bon et le mauvais usage auront lieu de manière indépendante et concomitante de toute façon.

    De plus celle-ci nous transforme (phénomène technicien) et nous pousse à chercher toujours à optimiser en laissant sur le carreau les anciennes façons de faire…

    Il faudrait décider démocratiquement des techniques à utiliser en fonction de leur convivialité, du monde qu’elles engendrent, du risque que l’on est prêt à accepter…

    Pour la voiture, ce type de (anti-)société de voitures est inhérent à son existence, son principe est l’exclusion (pour utiliser ma voiture, il faut que les autres n’en aient pas).

  28. Merci de noter que le train que vante Fabrice n’est pas le TGV — qui est l’antithèse du train.

    (Parce qu’en plus d’être anti-éolien et pas anti-nucléaire, je suis anti-TGV. Mon coming out de chasseur est pour bientôt)

  29. @lionel
    Pas d’accord, la voiture reste importante pour certains déplacements et les urgences. Pas la voiture individuelle, mais la voiture collective…

    Que je rêve d’un monde où très peu de voiture circuleraient, nous laissant redécouvrir le chant des oiseaux et des grillons…

  30. @yoda
    dit autrement: « la voiture écologique et durable, c’est 50 millions de voitures sur terre » (Janco)

    (je crois que la production annuelle moyenne est dans les 60 (+/-10, je sais, ce n’est pas précis) millions aujourd’hui, et on doit en avoir dans le milliard qui circulent)

    En gros, une ou deux voitures au village pour aller chez le médecin en cas d’urgence, et le marché et le ciné qui viennent jusqu’au village, et non l’inverse…

  31. Oui Géry, c’est exactement à cela que je pense…
    Le potentiel en terme d’emploi est fort, d’ailleurs, car ça signifie plus de services pour moins de personnes, la mort des grandes surfaces…

  32. lionel relie plus haut, je n’ai pas dis qu’elle était super mauvaise simplement c’estce que l’on en a fais qui est nul.

    toune : c’estvrai les gens ne le savent pas, c’est fou.

    yoda pour les chants d’oiseaux, nous sommes d’accord.

    bises

    sophie

  33. Eh bien moi je vis en ville (banlieue) et j’y suis bien ! J’aime bien pouvoir aller acheter mon pain pas loin (à vélo !). Idem pour les journaux et autres petites courses. Même les R.V. professionnels… Au marché on trouve du bio, aussi.
    Cessons d’opposer ville et campagne. C’est une querelle qui n’a pas grand sens, finalement. Je ne pense pas que le modèle Los Angeles puissent s’exporter ici, et je n’espère pas ! Ils ont des grands espaces que nous n’avons pas…
    En revanche, ce qui me fait mal au coeur, c’est le grignotage sans fin des terres d’Ile-de-France (si fertiles !) au profit des hangars, logistiques, parkings, lotissements sans âme… Et le massacre de ces paysages !…

  34. @Yoda
    ouh là là je ne ferais aucun pari de ce type (sur le potentiel d’emploi).
    Nous sommes face à l’inconnu, c’est la seule certitude! Le cycle du « progrès » va s’arrêter, et c’est souhaitable.
    Sinon « la terre pour nos enfants sera comme une poêle à frire » (M.R.)

  35. la tête des aménageurs ici est très centralisée paris, paris, paris et le reste…demerdez vous. 3 heures avignon paris, 3 heures avignon manosque ceci nest pas une fatalité, mais une mentalité jacobine

  36. Chaque nouvelle route tracée est une balafre de plus sur le territoire. Une sorte de viol irréparable. La France est comme un immense gruyère. Je me suis laissé dire que beaucoup trouvent leur compte, financièrement, à chaque nouvelle route de tracée (collectivités locales, mairies, etc.). Un grand système de subventions, de primes par ci par là. Avec l’argent du citoyen bien sûr.
    Il n’y plus de nature en France, pour ainsi dire. Si l’on entend par là des horizons à perte de vue, sans goudron pour venir gâcher la perspective, ni bruit de moteur dans la tête.
    Je suis toujours surpris, lorsque je vais dans certains pays étrangers (Amérique centrale), par la notion d’horizon à perte de vue, sans route, que nous avons perdue. Le seul horizon qu’il nous reste, en Bretagne, c’est la mer. Le reste n’est que section, scarification, goudron, béton, pollution…

  37. @SOphie 45
    t’inquiète je tire tellement mal *et surtout avec tellement de modération que je tue moins de gibier qu’un chien que son propriétaire laisserait courir dans les champs. ET surtout que les routes, lotissements, ZI, et jardinets à barbecues, qui mitent les terres qui étaient, jusqu’il y a 20 ans, de la vraie campagne.
    Terres qui d’ailleurs sont désormais exploitées en moinocultures dégueulasses et aspergées de pesticides.

  38. j’habite en beauce dans le loiret les rois de la pulvérisation et même si tes enfants jouent dans le jardin au moment ou ils pulvérisent eux sont en scafandre et celà ne les dérangent pas le moins du monde que des bambins soit à côté à moins de 10 m pour être exacte et lorsque tu leurs demande de ne pas pulvériser ils te disent qu’ils ne peuvnt pas faire autrement et que je n’ai qu’à habiter ailleurs. Quelle bande de nases.
    Ils en crèveront j’espère de leur peticides mais le problème c’est que nous aussi et peut être même avant eux. cherchez l’erreur.

  39. @ Hélène, suis d’accord . j’en parle en commentaire au post précédent .
    @ David rosane, merci pour tes liens toujours très intéressants .

  40. a lire le livre du professeur Bellepomme
    « ces maladies crées par l’homme » il vaut le déplacement et vous terrifie.

  41. « monde que des bambins soit à côté à moins de 10 m pour être exacte et lorsque tu leur demande de ne pas pulvériser ils te disent qu’ils ne peuvent pas faire autrement et que je n’ai qu’à habiter ailleurs. Quelle bande de nases. »
    alors tu penses que des gens de ce genre « la biodiversité…pfuittt!  » les papillons? kesako?
    il va falloir prier mes frères et croire très fort en la rédemption!
    sophie en 1910 dèjà le grand Jules Renard avait cette admirable phrase dans son « journal » que je vous conseille à tous et à toutes: AUTOS SUR LA ROUTE, CHASSEURS DANS LES CHAMPS, LA TERRE DEVIENT INHABITABLE. le pauvre ignorait l’avénement de ces saletés de produits.

  42. Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi la turquie? qui n’est même pas en Europe? :
    L’État ne restera pas les bras ballants. » Après les rumeurs de presse faisant état de la possible délocalisation de la production de la Renault Clio 4 vers la Turquie, le gouvernement affiche sa volonté de préserver l’usine de Flins (Yvelines), site historique de la Clio. Christian Estrosi s’est dit « choqué » et a rappelé que l’État actionnaire (avec 15,1 % du capital) avait son mot à dire. « Nous ne laisserons pas la Clio 4 être produite en Turquie. La Renault sera produite en France pour être vendue en France », a martelé le ministre de l’Industrie à l’Assemblée nationale en réponse à une question du député socialiste Jean-René Marsac. Alors que l’information n’a toujours pas été confirmée – ni infirmée – par la marque au losange, Estrosi a d’ores et déjà convoqué, mercredi, son directeur général, Patrick Pelata, pour lui demander des explications. Lire la suite l’article
    Le gouvernement a du mal à avaler une éventuelle « délocalisation », alors qu’il a fortement soutenu le secteur pendant la crise économique, via un plan d’aide à la filière en échange duquel les constructeurs se sont engagés à ne pas licencier et à ne pas fermer d’usine en France. Ce qui ne prive pas Renault de la liberté de fixer où bon lui semble ses sites de production, le gouvernement s’étant engagé auprès de la Commission européenne à ce que les conventions de prêt avec les constructeurs automobiles ne contiennent « aucune condition relevant de la localisation de leurs activités » …

    Par le passé, la production des anciens modèles de la Clio a d’ailleurs petit à petit été transférée à l’étranger – vers la Slovénie notamment – sans que l’État actionnaire s’y oppose. Mais, en l’occurrence, une décision en ce sens aurait d’autant plus de mal à passer cette fois-ci que les constructeurs français ont vendu dans l’Hexagone un nombre record de voitures en 2009, notamment grâce à la prime à la casse.

    lire la suite de l’article sur Lepoint.fr

  43. Et la plus grosse blague est que la vitesse généralisée de la tonne de ferraille (si on incorpore le temps passé à travailler pour sa voiture directement ou indirectement) la vitesse de la voiture en ville est de 6 km/h ! et hors ville 7km/h.

    Nous passons notre temps à faire des transferts entre temps de travail et temps de transport.
    On va plus vite en vélo.
    Cette vitesse généralisée avait été calculée par Ivan Illich et son élève de l’époque l’éminent Jean-Pierre Dupuy.

    Cette petite vidéo résume cela :
    http://www.dailymotion.com/video/xx562_contreproductivite-de-notre-modele_politics

  44. J’ai découvert dans la vallée qu’une grosse route était avant une ligne de tramway, (c’était surprenant!), multitudes d’anciens de mon village se sont rencontrés dans le train qui les amenaient en ville plus loin,…

    Les gens marchaient beaucoup pour se rendre aux gares, la vie était peut-être plus lente,plus tranquille… en tout cas différente.

    aujourd’hui chez nous plus moyen de vivre sans voiture: plus de train, deux bus par jour dont l’arrêt se situe à 2km,…

    La vie est plus rapide, mouvante,… différente… aussi…

  45. @Yoda+Gery

    « En gros, une ou deux voitures au village pour aller chez le médecin en cas d’urgence, et le marché et le ciné qui viennent jusqu’au village »

    Bingo ! Vous avez le droit de vivre votre rêve, en live, dans un de nos merveilleux villages de France. Au choix, Var, Hautes-Alpes, Ariège, Luberon, etc.

    Attention, j’espère que votre femme enceinte, ce sera pas une urgence… Pour le marché, ce sera la camionnette de l’épicier du bourg, qui vous fait une note au mois d’un montant à faire mourir d’envie Edouard L. Et le cinéma on oublie hein … Niveau emploi dégagés par la formule pour les locaux « plus de services pour moins de personnes » ça fait une liquidation judiciaire 😉

    Bref, vous êtes pas loin de la réalité…

  46. @ Jo le Bug.
    A moins de cultiver la terre ou d’avoir une activité professionnelle directement liée au village, il n’y a peut-être pas de raison d’habiter à la campagne…
    Je dis ça, je sais que je suis provocateur, et je suis pourtant sensible à la désertification… qui vivra verra.

    @Hélène
    il y a en Haute Vienne à 20km de Limoges un village au nom tristement fameux resté dans son jus depuis le passage de la division das Reich… Oradour sur Glane. Ce n’est évidemment pas la seule chose surprenante quand on y va, mais on est étonné d’y voir une ligne de tram ou de train électrique qui parcourt la grand rue du village, qui vraisemblablement reliait Limoges.

  47. Si cette nostalgie est bien semblable à la mienne, ce qui me semble le cas, elle ne regarde pas vers le passé. Elle prend appui sur lui, mais est tournée vers notre présent. Elle est en quelque sorte uchronique : c’est une nostalgie de ce qui aurait pu être.

  48. Pendant ma jeunesse, on allait au cinéma au village. C’était un cinéma ambulant : la même personne faisait une tournée des villages, on prenait la salle des fêtes pour faire la projection. Et je parle d’il y a pas plus de vingt ans, et à seulement quelques kilomètres de Tours. La bagnole a détruit ça aussi…

  49. C’est quoi alors qui l’a détruit ? J’ai du mal à m’expliquer autrement pourquoi la salle était comble autrefois, et que les années s’écoulant, on a fini par se trouver à 10 pékins avant qu’il ne passe plus par ce village. Les autres allaient quand même au cinéma, mais au centre-ville, le film sortait plus tôt, même si c’était plus cher.

  50. Très bon texte avec lequel je ne peux être que d’accord. Je vous invite à consulter les deux cartes montrant l’évolution du réseau ferré français que j’avais publié en illustration d’un article sur le même thème sur mon blog. Le texte est déjà un peu ancien (mais c’est le genre de débat qui à mon avis reste parfaitement d’actualité) mais les cartes sont très parlantes et peuvent remplacer bien des descriptions.
    http://www.dometlydie.com/charbinat/?p=117

  51. pour ma part, 58 ans, conscient des problèmes que posait la bagnole dès le début des années 70, je n’ai jamais passé le permis et je me suis organisé pour ne pratiquement pas en avoir besoin, j’utilise mes pieds, mon vélo et les transports publics et quelquefois le scooter.

    c’est un choix qui est moins difficile qu’on pourrait l’imaginer si on n’ a jamais touché aux drogues et qu’on n’ a pas subi les addictions liées aux objets que sont la bagnole, la TV et le téléphone portable…

  52. @chomenad
    C’est vrai pour tout. C’est drôlement plus difficile de se passer de quelque chose quand on y a goûté. Je n’ai pas de voiture non plus (même si j’ai le permis), et j’organise ma vie en fonction de cet élément. J’ai un téléphone portable, et ayant organisé ma vie avec cet outil, j’aurais du mal à m’en passer.
    Et puis quand on me demande pourquoi je n’ai pas de voiture, je commence par un « boire ou conduire, j’ai choisi ! » et ensuite je peux expliquer…

  53. la voiture est omnipresente ,car elle fait surment échos a notre individualisme,notre mépris du partage;le train est plus un lieu ou le voyage dans l’espace se conjugue avec le voyage a la découverte des autres.mais meme dans le train les gens ne veulent intéragirent avec leurs voisins.

  54. Il existe aussi près de chez moi, en Seine-et-Marne de nombreuses petites lignes de chemin de fer, fermées il y a quelques années ou quelques décennies; j’ai vu les traces de bien d’autres lors de mes voyages et randonnées dans toute la France et je pense aussi souvent au pays merveilleux qu’aurait pu être le nôtre avec tous ces trains à la place des bagnoles…

  55. Et je suis passé à côté de cet article en 2010 !
    En tant qu’intégriste ferroviaire, je le trouve très réconfortant; avec en plus le sentiment d’être un peu moins fou, puisque moins seul. Par rapport aux zétazunis, si on déteste la bagnole, en France on passe seulement pour un con ou un hurluberlu, ça rassure.

    La pénurie énergétique (ne serait-ce qu’elle) fera redécouvrir les vertus physiques du train, et je suis persuadé qu’on en viendra à décider a minima de ré-ouvrir ou reconstruire (quitte à démolir les aménagements routiers ou les constructions immobilières, qui à ce moment n’auront plus de pertinence) les lignes fermées, déposées, ou démolies (sans oublier les canaux). Enfin, si on a encore assez d’énergie ou de matière première pour y parvenir. L’aspect financier du transport ferré (déficit chronique, coût d’infrastructure) sera gentiment rangé au dernier plan.
    Le train n’est pas écologiquement neutre, mais c’est le moyen de transport motorisé le plus économe. Sa domination à venir nécessitera des contraintes, mais je pense qu’elles seront surmontables (approvisionnement énergétique, maintien d’une industrie de fabrication*, utilisation de l’électronique et de métaux rares…), contrairement à l’effet contre-productif de la bagnole.

    En regardant la démolition continue du patrimoine ferroviaire actuel (ce qui fonctionne et ce qui est désactivé), la négation par les libéraux du caractère intégré et de l’effet de rendement croissant du mode ferroviaire, on se met en rage, car ce sont des chances en moins pour l’avenir. Mais il faut être patient; même si ça ne sera pas joli à voir, la situation s’inversera, on aura de la chance dans notre malheur futur.

    *Renault a jadis fabriqué des trains; avis aux ouvriers de la bagnole. Alstom et les quelques constructeurs français encore vivants ne pourront fournir seuls.

    @ La Feuille : la deuxième carte provient du site :
    http://www.bueker.net/trainspotting/maps.php
    Cliquez pour découvrir toutes les gourmandises.
    La première, je l’ai en poster réédité en 1982 par la revue Connaissance du Rail. Une revue ferroviaire l’a récemment (moins d’un an) publiée découpée en pages. Mais je ne l’ai pas encore trouvée sous forme informatique suffisamment détaillée (si j’avais le temps, je le ferais moi-même, mais hélas…). Ce serait parlant, on pourrait montrer facilement à tous le potentiel qu’on a sabordé.

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