En préambule, sachez que ce jeudi 11 octobre, je dois me dépêcher. Vraiment. Par précaution, je vous envoie un (premier ?) texte court. Désolé. Mais vous n’y perdez pas vraiment, car je vous offre quelques lignes de notre grand Buffon. Dans son Histoire naturelle, il décrit ainsi le Grisin de Cayenne, un petit oiseau :
« Le sommet de la tête est noirâtre, la gorge noire, et ce noir s’étend depuis les yeux jusqu’au bas de la poitrine : les yeux sont surmontés par des espèces de sourcils blancs qui tranchent avec ces couleurs rembrunies et qui semblent tenir l’un à l’autre par une ligne blanche, laquelle borde la base du bec supérieur : tout le dessus du corps est d’un gris-cendré ; la queue est plus foncée et terminée de blanc, ses couvertures inférieures sont de cette dernière couleur, ainsi que le bas-ventre (…) »
Pourquoi parler de ce grisin-là, que je n’ai encore jamais vu ? Pour cette raison : je tiens à vous annoncer solennellement qu’une (possible) nouvelle espèce d’oiseau a été découverte au Brésil. Formicivora grantsaui vit dans la Serra do Sincorá, entre 850 et 1100 mètres d’altitude. Il s’agit (peut-être) d’un grisin de Sincorá, petit passereau insectivore encore inconnu au bataillon. Cela, c’est la bonne nouvelle. Et la mauvaise, c’est que l’habitat de cet oiseau est d’ores et déjà menacé. Stuart Butchart, un scientifique de BirdLife a malheureusement déclaré : « It would be sadly ironic if, as soon as it was discovered, Sincorá Antwren became threatened with extinction ». Autrement dit, ce serait tristement ironique que le grisin soit menacé d’extinction au moment même où il est découvert. Là-dessus, je me sauve.