Précision : cette passe d’armes avec Alain Lipietz ne peut intéresser qu’à la marge. En toute hypothèse, ce membre valeureux d’Europe Écologie-Les Verts appartient au passé. Je l’ai accusé (ici) d’avoir grossièrement menti en prétendant dans un clip destiné aux prolos de Hénin-Beaumont qu’il avait été mineur. Je découvre ce 3 juin qu’il a répondu sur son site, et j’ai décidé de vous en faire profiter, ajoutant ma réponse.
Pourquoi ? Pour une raison simple : la recherche des moyens de faire face à la crise écologique planétaire exige bien des changements. L’un d’entre eux s’appelle la vérité, si proche en cette occurrence de la morale. Lipietz ne compte évidemment pas, mais les principes qu’il viole d’abondance, si. Voici, dans l’ordre, le texte de Lipietz. Puis ma courte réponse. On n’est pas obligé de lire.
Les législatives et le journalisme à la Nicolino.

Lundi 28 mai 2012
La campagne législative continue. Je fais un déplacement par jour en soutien aux candidatEs EELV
, qu’ils ou elles soient « en autonome » ou en commun avec le PS. Je ne le raconte plus que sur mon mur ou sur ma page facebook. Et je constate que, dans la majorité des cas, un dissident PS leur est opposé, ce qui en dit long sur le sens de la parole donnée par ce parti. Mais bon, c’est pas un scoop, on le savait dès le départ.
La presse ne nous aide pas beaucoup, on dirait que la crise écologique est terminée, sans que l’on nous ait annoncé comment. Il faut, pour la suivre, consulter les pages économiques ou la presse spécialisée. La crise alimentaire continue, les prix agricoles flambent toujours sur le marché mondial, la malbouffe étend ses ravages sur dans les classes populaires de l’occident et maintenant des pays émergents. Le prix du pétrole fluctue à des niveaux qui début 2008 paraissaient déments. Les pays industrialisés renoncent un par un au nucléaire, sauf la France et la Chine. On apprend par La Recherche de Juin (entretien avec Cedric Philibert, de l’AIE) que la France a franchi le 8 février son record de consommation électrique (100 giga) et a dû acheter 9 giga à l’Allemagne, qui vient de fermer 8 réacteurs nucléaires. Ce jour-là, le photovoltaïque allemand avait produit 10 giga, rachetés au tarif garanti de 240 euros le mégawattheure par les entreprises électriques allemandes, et revendus 1700 euros sur le marché spot européen ! Mieux vaut en rire.
Un journaliste se réclamant de l’écologie offre d’autres occasions de rigoler (une fois blindé son sens de l’humour). Ce Monsieur Nicolino s’était distingué en plombant le lancement de Politis par un scoop vaseux, puis s’était rappelé à notre bon souvenir par une dénonciation calomnieuse du président de Greenpeace-France. D’habitude, il passe son temps à démolir le monde associatif
, mais aujourd’hui il attaque violemment, sur son site
, le site de campagne de la candidate écolo Marine Tondelier
, opposée à Marine Le Pen à Hénin-Baumont, en ciblant particulièrement une interview de Dominique Voynet et… ma pomme.
On avouera qu’il n’y avait rien de plus urgent. Monsieur Nicolino a commis quelques livres de synthèses intéressants sur divers sujets de la lutte écologiste. Leur crédibilité est dorénavant entachée par la méthodologie dont se réclame ce journaliste (et dont cette affaire donne un aperçu). Mais reconnaissons qu’il sait choisir ses cibles avec précision. Aujourd’hui donc, les soutiens à la campagne de Marine Tondelier, les auteurs de son site, les militants de EELV.
Laissons Dominique répondre, si elle le souhaite. Dans cette chronique amusante, Nicolino me fait la grâce de s’intéresser à ma biographie. Ce qui est amusant, c’est la rage particulière que me voue ce journaleux, encore 10 ans après un lynchage médiatique que je pensais terminé. Deux points motivent sa fureur :
* J’occulterais, dans une notice biographique de quelques lignes
, le fait que j’aie appartenu au groupuscule appelé GOP de 1974 à 1975,
* Je mentirais, en prétendant que j’ai été mineur dans les houillères du Nord-Pas de Calais.
Je le confesse : dans la très courte notice autobiographique de mon site, je ne me suis pas étendu sur mon passé lointain. J’aurais dû, dit Nicolino. D’ailleurs, chaque fois que j’en ai la place, je le fais (et gageons que le plumitif ne va pas manquer de me taxer d’auto-complaisance !) et cite avec une fierté nostalgique mon passage par la GOP. Signalons à Nicolino un moyen simple : on tape « Lipietz, GOP » sur Google. Un truc utile, pour un journaliste.
Faites–le. Si, si. Vous trouverez sans doute d’abord ma notice dans Wikipedia, puis un billet de mon blog où je raconte ma relation à André Gorz, puis les multiples articles et entrées de blog où je mentionne mon passage par la GOP etc.
L’article sur Gorz est intéressant car il évoque la filiation italienne (via Gorz ou directement via Il Manifesto et Lotta Continua) à l’origine de la GOP. Notre historien amateur a cependant la prudence de reconnaître que son information, qui fait de la GOP un groupuscule marxiste-léniniste-stalinien (caractérisation bizarroïde, pour qui connaît la GOP) et rapporte de mon passé des « témoignages » étonnants, n’est que de seconde main. Nicolino oublie de rappeler que je suis le théoricien du FLNC, un vieil ami des Farc, un soutien de Ben Laden.
Il lui aurait été facile pourtant de consulter mon site pour connaître mon rapport à Mao (et Staline). Car mes textes et mes évolutions sont publiques, même si je n’ai pas encore eu le temps (ou le narcissisme ?) de tout archiver sur mon site avant de recycler mes vieux papiers. Par exemple : l’article « D’Althusser à Mao ? »
. Ou alors mes articles de l’époque, dans le journal de la GOP, L’outil des travailleurs
.
Aucun intérêt, me direz vous. Sans doute, si ce n’est en l’occurrence de mesurer la conscience professionnelle des journalistes à la Nicolino. Elle éclate encore plus spectaculairement dans sa seconde critique. Je cite : « Alain Lipietz est né dans une famille bourgeoise, ce qui n’a rien d’une honte. Mais c’est un fait. Comme il est certain qu’il a intégré l’école Polytechnique, et qu’il est devenu plus tard ingénieur des Ponts et Chaussées, faisant du même coup partie de cette « noblesse d’État » décrite par Pierre Bourdieu. Il n’a donc pas été mineur. Jamais. Nulle part. Dans le cadre de son stage à Polytechnique, Lipietz a passé quelques semaines dans une houillère du Nord. Je ne sais ni ne souhaite savoir ce qu’il aura fait au cours de son séjour. Disons qu’il me paraît vraisemblable que les patrons des Charbonnages n’auront pas envoyé Lipietz au contact vivifiant des veines de houille et des coups de grisou. Disons. »
Voici le journalisme à la Nicolino : « Je n’en sais rien, et ne souhaite pas le savoir, mais disons. » C’est quasiment une thèse méthodologique. Une profession de foi déontologique. Disons. Ah, que voilà une belle maxime journalistique. Disons. Que répondre à cela ?
Il se trouve que c’est pourtant vrai, que j’ai été mineur, mineur de fond, en 3X8, habitant chez des mineurs, que j’ai connu le « contact vivifiant des veines de houille » et du perçage des galeries, que j’y ai perdu une partie de mon ouïe en maniant la foreuse, à défaut de connaître les coups de grisou (non, Monsieur Nicolino, on n’organise pas des coups de grisou pour « vivifier les mineurs », on essaie au contraire de les éviter, comme la silicose, non sans effet pervers, et d’ailleurs j’en ai tiré un texte, que j’ai perdu).
Pourquoi ce choix, alors que j’étais étudiant ingénieur ? Eh bien d’abord, c’était la mode. J’ai aussi, honte à moi, été paysan chez des paysans-travailleurs. Robert Linhart a tiré de son expérience un petit livre magnifique : L’établi. Et pourquoi mineur ? Parce que mon père, comme beaucoup de Polonais, avait été mineur. Vous voulez sa photo ? C’est raconté là
. D’ailleurs dans mon équipe de mineurs on ne parlait que polonais (plus rarement : chti), langue que mon père ne m’a pas transmise, et le volet propagandiste de mon « établissement » se révéla immédiatement un échec total.
Quand à mon expérience très enrichissante de la mine, c’est raconté dans mon livre L’audace ou l’enlisement (1984)
et je n’ai pas souvenir qu’à l’époque cela ait été contesté. Tout simplement parce que ce n’était pas le sujet. Car figurez vous, M. Nicolino, que ce n’est pas en travaillant dans une mine (vers 1967 ou 68, je ne me souviens plus) que j’ai appris ce que je dis dans ce livre de 1984, et maintiens dans l’interview de 2012 pour le site de Marine Tondelier : que la fermeture des mines au long des années 70 s’est faite dans la plus complète indifférence de la part des technocrates qui en décidaient, à l’égard des conséquences psychologiques et sociales pour les mineurs et leurs famille du bassin houiller.
Évidemment, après mon expérience de mineur, j’ai gardé un faible militant pour le destin de ce métier, et je suis fréquemment retourné dans la région qui m’avait accueillie, comme on sait maintenant que savent accueillir les chtis. Dans L’outil, j’ai organisé la popularisation en France de la grande lutte des mineurs anglais.
Et pourtant, dans les années 80, j’ai approuvé la fermeture des mines de charbon. Seulement, moi, je suis allé « au front », discuter avec les mineurs sur les possibilités d’une reconversion dans la dignité.
Et je pense que c’est cela qui a manqué. Et qui, autant que la corruption de certains élus PS, explique le succès du Front National. Et que seule une politique écologiste, fondée sur le « sens de la mise valeur du domaine » (étymologie du mot éco-logie) peut refonder l’espérance dans les bassins industriels en déshérence. Et je souhaite le meilleur succès à Marine Tondelier.
Adresse de cette page : http://lipietz.net/?breve461
La réponse de Fabrice Nicolino
Cher monsieur Lipietz,
N’étant pas familier de vos terres, je ne découvre votre texte que ce 3 juin. Il est possible que vous disposiez d’un fan club. Je dois dire que ce peut être rassérénant. Pour le reste, votre culot demeure intact. Est-ce que cela m’étonne ? Non.
Sur mon compte. Vous avez bien le droit de penser ce que vous voulez. Mais pourquoi diable inventer ? Je serais très surpris que vous puissiez préciser – mais préciser, j’y insiste – la nature du « scoop » qui aurait plombé Politis. Car la vérité, que vous trouverez auprès de MM.Besset, Langlois, Sieffert, est aux antipodes.
Au sujet du maoïsme, je ne vais pas m’étendre. Vous ne prenez pas même soin de nier être allé signer le livre de condoléances ouvert par l’ambassade totalitaire au moment de la mort de votre grand Timonier. Ni, pour sûr, que votre GOP a défilé ces jours de septembre 1976 avec le ban et l’arrière-ban de l’armée en déroute des maôlatres. Pour sûr, car il existe des preuves indiscutables.
Mais bien entendu, vous étiez, vous, Alain Lipietz, au-dessus de cela. Vous lisiez Gorz. Vous étiez déjà écologiste, qui sait ? La réécriture de sa propre histoire n’a jamais atteint les plus hauts sommets que chez les staliniens et autres maoïstes. Il y a tant à dissimuler ! Monsieur Lipietz, je vais droit au but : qui a soutenu l’effroyable dictateur que fut Mao, qui a célébré sa mort comme un deuil pour l’homme, a été le complice d’un crime inouï. Je comprends que vous souhaitiez à ce point camoufler vos engagements passés, mais il restera toujours quelqu’un – je l’espère – pour se souvenir.
Sur le reste, je constate avec (un faux) étonnement que vous ne donnez aucune date. Comme c’est fâcheux ! C’est d’autant plus fâcheux que la réponse figure sur votre site si prolixe, en toutes lettres. Je vous suggère donc de taper : http://lipietz.net/spip.php?article1116. Et que ne trouve-t-on pas sous la plume de Francine Comte Ségeste, que vous ne contesterez sûrement pas ? Ceci : « Les douleurs du monde lui sont apparues [à vous], toutes noires, toutes crues, intolérables, lorsqu’en guise de stage pour Polytechnique, il a travaillé quelques semaines dans les mines, partageant la vie des mineurs du Nord ».
Quelques semaines ! Et sans témoin de vos exploits, monsieur Lipietz. Je crois avoir un autre rapport, plus décent, à la vérité.
Fabrice Nicolino
Un rajout, plus tard ce même 3 juin 2012
Je viens de lire, dans la souffrance, un texte d’Alain Lipietz qui date de 1973. C’est un texte théorique. Si. C’est tellement accablant – pour lui – que je garde mes commentaires. Une chose néanmoins : Lipietz était un admirateur de Mao. L’un des pires criminels de masse de l’histoire. On peut s’en moquer. On peut aussi garder cela dans un coin de la tête. Le texte, qui figure pour comble sur le site même d’Alain Lipietz : http://lipietz.net/spip.php?article787
Un deuxième rajout, encore plus tard, mais ce même jour
Et voilà que j’oubliais la forme. Très important, la forme. Que l’on songe au decorum des aveux et autocritiques en vogue dans le grand pays totalitaire cher à Alain Lipietz. Je vois qu’il n’a pas tout perdu en route. Je constate qu’il connaît encore la douce musique. Certes, la disqualification de l’autre, en tant que personne, pour ne pas avoir à répondre de soi et du fond, cette technique n’a pas été inventée par les staliniens et les maoïstes. Non pas. Mais elle n’a jamais été autant magnifiée que dans les paradis que furent l’URSS stalinienne et la Chine de Mao.
M.Lipietz aurait pu répondre sans insinuer avec force que je suis un mauvais professionnel. Qui aurait coulé un journal pour cause de mauvaises infos. Sans me traiter de « journaleux ». Sans affirmer – alors qu’il n’en a visiblement lu aucun – que mes livres ne seraient que synthèses. Mais faisant cela, restant sur le terrain de la critique, il eût dû expliquer pourquoi un stage de quelques semaines, en tant qu’élève de Polytechnique, peut se transformer en une profession, parmi les plus dures qui soient. Et bien entendu, c’eût été plus difficile.
Au reste, il est plaisant de voir M.Lipietz s’enferrer tout seul. Car ce stage, à l’en croire, a eu lieu en 1967 ou 1968. Or ce qu’on a appelé l’établissement – en usine -, qui n’a rien à voir, a commencé plus tard. Aussi la mention faite de Robert Linhart est-elle, mais faut-il s’en étonner ? un superbe anachronisme. Notez que j’aurais pu choisir un mot plus péjoratif.
Ultime précision : je ne connais pas Alain Lipietz. Je l’ai croisé peut-être trois fois dans ma vie. Je n’ai jamais eu aucune discussion avec lui. Je n’ai évidemment aucune vindicte contre lui. Sa personne m’est tout entière indifférente. Simplement, je crois et proclame qu’une parole publique engage celui qui la prononce. Et je continue de faire la différence entre le mensonge et la vérité, fût cette dernière relative.
Rajout du 8 juin 2012
Cela n’intéressera que quelques personnes, mais je tiens aux faits, malgré leur fragilité intrinsèque. Vous pouvez, si vous le souhaitez, vous rendre sur le site d’Alain Lipietz pour lire la suite de nos échanges stériles. Pour ma part, je tiens à publier les derniers ici, car ils me paraissent avoir un sens. Voici donc, et ce sera fini, sauf nouvelle imbécillité.
-
Les législatives et le journalisme à la Nicolino.
je suis bien d’accord avec Nicolino qui est un homme tres engagé ne vous en deplaise et de terrain dans de multiples batailles bien reelles ,l’episode Politis est faux,quand a vos arguties habituelles,le,mensonge et la tyrannie ,on ne vous voit jamais sur le terrain ,arrachages OGM,GDS,etc ,Nicolino est radical,cad aller a la source, et dans la vérité de ce qui se passe chez les ecologistes avéres dont vous n’avez jamais été,point Ses livres sont plus efficaces pour des changements radicaux que votre prose mentale et hors sol
Lundi 4 juin 2012 à 05h13mn28s, par Terre
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4346
-
Les lecterus du journalisme à la Nicolino.
Jamais sur le terrain ? Jamais arrachant des OGM ? eh bien faites comme Nicolino, allez voir sur mon site. Et changez de journaliste. Et oui , son scoop Politis était faux.
Lundi 4 juin 2012 à 07h49mn18s, par Alain Lipietz (alain@lipietz.net)
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4347
-
Les lecterus du journalisme à la Nicolino.
Monsieur Lipietz,
Je pressens – allez savoir pourquoi – que vous avez quelques difficultés avec les faits. Néanmoins, cela ne vous autorise pas à mentir grossièrement sur mon compte. Je vous ai déjà demandé de préciser l’accusation professionnelle concernant mon travail de journaliste à Politis, vous recommandant d’aller à la source, c’est-à-dire MM. Besset, député européen de chez vous, Langlois et Sieffert. Ils ne pourront que confirmer que je n’ai jamais donné le moindre scoop faux à ce journal. Tout au contraire, de très nombreuses enquêtes – la police municipale d’Hyères, la prévention du sida, la décharge de Montchanin, l’affaire Marletta, le laboratoire Speichim de Brioude, etc, etc. – ont toujours permis à cet hebdomadaire de déborder le cadre habituel de ses lecteurs.
Monsieur Lipietz, je suis un homme patient, mais je ne goûte guère les calomniateurs, quel que soit l’étage auquel ils se trouvent. Je vous demande donc instamment ou d’apporter des preuves, ce qui sera impossible, ou de retirer ces mots, qui ne vous honorent pas.
Fabrice Nicolino
Lundi 4 juin 2012 à 16h18mn27s, par Fabrice Nicolino
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4348
-
Les lecterus du journalisme à la Nicolino.
Bon, alors, Monsieur Lipietz, vous répondez à Monsieur Nicolino ? C’est quoi, son scoop de Politis qui aurait été faux ? J’imagine que vous faisiez référence à des faits précis, sans cela vous ne vous seriez pas permis d’asséner cela sans preuve, hein. Le suspens est à son comble !!
Une dernière remarque : si j’avais travaillé comme caissière deux semaines (ou deux mois, allez !) à l’été 73 pour payer un trip en Ardèche ou un bout de mes études, et qu’aujourd’hui, j’étais cadre supérieur chez Carrefour (par exemple), est-ce que je pourrais me permettre de proclamer à celles qui s’éreintent année après année à porter des packs de lait et à supporter un cheffaillon tyrannique et des clients irascibles : « j’ai été caissière, je sais ce que vous vivez, blablabla » ? Un peu de cohérence et d’honnêté. Votre envie de faire populaire vous fait piétiner la dignité de ceux dont la mine était le quotidien. Celle des mineurs, des vrais mineurs.
Ingrid Martin
PS : et n’oubliez pas les preuves du scoop bidon de Nicolino, hein ? Sinon on croira que vous disiez ça seulement pour le discréditer !
Mercredi 6 juin 2012 à 12h46mn53s, par Ingrid Martin (ingrid.martin93@yahoo.fr)
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4350
-
Les lecteurs du journalisme à la Nicolino.
Aucun suspens, Madame Martin, la référence au scoop de Nicolino que je qualifie de « vaseux » est dans mon article : c’est le premier numéro (et les suivants) de Politis. Je crois meme me souvenir : en première page. C’est donc public, et vous pouvez vérifier vous même.
Sur votre seconde remarque : j’ai du mal à comprendre. Ou vous avez été vendeuse, fût-ce pour payer un bout de vos études, ou pour y prêcher la sainte parole nicoliniste, et il n’y a aucune honte à le dire, il n’y a pas de saut métier et je dirais presque , au vu de l’ itinéraire de mes filles et petites filles, que c’est un cursus courant. Et c’est certainement une expérience enrichissante si aujourd’hui vous êtes devenue cadre, que ce soit dans la recherche universitaire ou chez Carrefour. A noter que lorsque je travaillais à la mine (plus pour des raisons politiques) je côtoyais de jeunes Marocains qui « payaient leurs études », ils n’en étaient pas moins mineurs que ceux qui faisaient ça de père en fils jusqu’à en mourir de silicose (et pas « coup de grisou », j’aurais au moins appris ça de plus que M. Nicolino sur la mortalité dans les mines).
Ou vous n’avez « jamais nulle part » été vendeuse, et si vous le dites , vous mentez. Point. Question de cohérence et d’honnêteté.
Jeudi 7 juin 2012 à 10h17mn37s, par Alain Lipietz (alain@lipietz.net)
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4351
-
La méthode « disons ».
Cher Monsieur
je crois avoir été clair dans mon billet : votre scoop vaseux était celui du numéro de lancement de Politis. Vous y affirmiez que les fûts de Sévéso étaient dans une décharge française, à Montchanin, je pense. J’y ai cru. Mais vous n’avez jamais pu le prouver. J’ai été éberlué qu’on lançât une telle accusation sans preuve. Politis vous a laissé poursuive quelques numéros, puis s’est discrètement désolidarisé.
J’ai été éberlué qu’on lançât une telle accusation sans preuve. J’étais naïf sur certaines méthodes journalistiques. Depuis j’ai appris à connaitre l’origine de vos scoop vaseux : la méthode du « disons », que vous me faites l’honneur d’exercer sur ma biographie.
Je vous imagine. « Les fûts de Séveso sont bien quelque part. A Montchanin. A jamais et nulle part ailleurs. Car je doute que les autorités italiennes les aient fourgués au soleil vivifiant de quelque carrière de la mafia napolitaine : elles débordent déjà. Or il existe une décharge de trucs degueu à Montchanin. Les fûts sont probablement là. Disons ».
Je ne fais que paraphraser votre citation sur ma biographie. Quant aux « faits » que je rapporte , je ne peux pas les prouver, mais un bon journaliste doit pouvoir les vérifier assez rapidement, ne serait-ce qu’en recherchant sur mon site , comme pour mon appartenance à la Gop. Encore une fois Google n’est pas fait pour les chiens (mais si c’est seulement dans un de mes livres, faudra vous fatiguer à les lire) . J’ai été mineur, pendant un nombre de semaines dont je me souviens plus (mais j’ai revu avec terreur revenir plusieurs fois l’équipe de nuit, on travaillait en 4X 8 car il fallait une heure de marche au fond pour atteindre le front de taille , et je me souviens avoir râlé que j’aurais préféré qu’on se callât plusieurs semaines de suite en équipe de nuit), je ne me souviens plus si c’était en 67 ou en 68, et je crois me souvenir que c’était la Fosse 7 à Billy-Montigny. Vérifiez, c’est votre métier. Comme vous pouvez demander à voir ma signature sur les Livre de condoléances pour Mao à l’ambassade de Chine. Disons.
Jeudi 7 juin 2012 à 19h10mn36s, par Alain Lipietz (alain@lipietz.net)
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4352
-
La méthode « disons ».
Cher monsieur,
La méthode à Mimile Lipietz est une merveille. On a tous les droits, puisqu’on est chez soi, pas ? Vous un as, il n’y a pas à dire : concentrer tant d’erreurs en si peu de mots n’est pas à la portée de n’importe qui. Je vais vous répondre calmement.
1/L’affaire de Montchanin a paru dans Politis deux ans après son lancement. Pas au moment de son numéro 1, donc.
2/ Tantôt vous écrivez que j’ai donné un scoop vaseux, tantôt un scoop faux. Vous êtes visiblement doté d’une imagination rare, mais il me semble que vous vous surpassez. Vaseux, faux ? Est-ce bien la même chose ? Il vaudrait mieux choisir.
3/ Vaseux, faux ? Ni l’un ni l’autre. J’ai écrit une bonne douzaine d’articles sur le sujet, dont vous n’avez à l’évidence jamais lu la moindre ligne. Au passage, quel mépris pour MM. Besset, Sieffert et Langlois – les responsables de Politis – qui m’auraient ainsi encouragé dans une voie calamiteuse. Le tout s’est étendu sur des mois, et ce dossier me rend aujourd’hui encore légitimement fier. Il contient, et il suffit pour cela de consulter la collection de Politis, un très grand nombre de documents nouveaux, qui sont accablants. Je pense, parmi tant d’autres éléments vérifiables, à la révélation et la publication d’un document portant sur la quantité exacte de « résidus chlorés » – la dioxine -, déclarée par les autorités italiennes. Ainsi que la révélation d’un programme caché de la décharge de Montchanin portant justement sur cette quantité de déchets spéciaux. Ainsi que la révélation, par un témoin direct, d’un enfouissement de nuit, à Montchanin, la nuit fatidique où, selon les premières déclarations italiennes, la dioxine de Seveso a été enterrée.
4/Je pourrais continuer jusqu’à demain matin. Le fait que le gouvernement français – en avait-il les moyens ? – n’ait à l’époque que fait semblant de chercher ces 150 tonnes au milieu d’un million d’autres signifie donc, à vos yeux, que l’histoire ne tient pas ? Ma foi, pour un ancien maoïste, vous avez gardé le sens de la révolte.
5/Il me semble me souvenir que, chez les maoïstes, les enquêtes auprès du peuple étaient réputées essentielles. Que n’interrogez-vous ceux qui, à Montchanin, ont mené la bagarre contre la décharge pendant quinze ans ? Tenez, je vous donne un nom, qu’il vous sera facile de retrouver : Pierre Barrellon, responsable de l’Association pour la défense de l’environnement montchaninois (ADEM). Appelez-le de ma part !
6/Cette enquête sur Montchanin, ne vous déplaise, a fait le tour du monde, et conduit, en partie, au vote d’une loi sur les décharges en 1992. Laquelle n’a servi à rien, ou presque, mais c’est un autre sujet.
7/Vous êtes un véritable calomniateur. Devrai-je ajouter : un véritable petit calomniateur ? Oui, je l’ajoute. Vous répandez les doux effluves du ragot, vous ne cherchez ni ne prouvez quoi que ce soit, et puis vous continuez à trôner sur votre (très modeste) Olympe. Ma foi, chacun sa vie. Je pense que vos méthodes eussent pu vous conduire à une belle promotion si la chance vous avait mieux servi.
8/Enfin, et concernant la mine, je dois avouer que je suis soufflé ! Votre audace me confond. Vous reconnaissez donc, après vous être fait prier, que vous n’avez passé que quelques semaines, en stage de Polytechnique, dans une mine du Nord. Et vous assumez le fait insultant de déclarer dans une vidéo à destination des ouvriers de Hénin-Beaumont : « J’ai été mineur ». Soyez sûr que j’ai honte pour vous.
Fabrice Nicolino
Vendredi 8 juin 2012 à 03h42mn20s
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4353
-
La méthode « disons » : pour conclure.
J’ignore ce qui vous autorise à vous moquer de mon prénom. Il est vrai que je vous ouvre sans réserve mon site (« chez moi », comme vous dites) alors que moi je ne vais pas polluer le votre. Sur le fond, j’ai un peu l’impression qu’on tourne en rond.
Vous persistez à affirmer l’exactitude de vos accusations : « mineur ? Jamais. Nulle part ! » tout en reconnaissant progressivement au fil des jours le caractère vaseux (dirais-je : « faux » ?) de ces accusations, devant l’évidence des témoignages figurant sur ce site, que vous auriez pu visiter dès l’origine au delà d’une biographie de quelques lignes. C’est ce que vous appelez vous-même « se faire prier pour reconnaître que… » : oui, oui , il faut lire plus que quelques lignes pour découvrir sur mon site que je me revendique de la GOP, que j’ai été mineur et dans quelles conditions. « OK, un peu (grommelez-vous), ok, au contact vivifiant des veines de houille, ok, quelque part dans le Nord-Pas de Calais, mais pas assez à mon gout : ça compte pas ». Votre gout, Monsieur, m’indiffère totalement et je ne me sens pas du tout concerné que vous ayez « honte pour moi ». Ne comptez pas sur moi pour qu’en échange j’aie honte à votre place.
J’affirme et persiste et signe que votre scoop sur Seveso était « vaseux » et vous prie de m’excuser si dans un des commentaires de ce fil , agacé, je me suis laissé allé à écrire qu’il était faux. La méthode « disons » peut en effet tomber juste, comme le tirage au sort. « Le vrai peut quelque fois n’être pas vraisemblable » : l’inverse est vrai aussi. La décharge de Montchanin était une horreur et les fûts de Seveso aussi, mais il y en a bien d’autres (et des décharges, et des fûts) et il faut autre chose que des coïncidences pour sortir du journalisme à la Nicolino, le journalisme du « disons ».
J’ajoute qu’elle (la décharge) reste une horreur même sans les fûts de Seveso et méritait d’être dénoncée, même sans ce douteux procédé journalistique.
Là où je reste coi, c’est que ma mémoire associait ce scoop vaseux au lancement de Politis, qu’il avait plombé pendant des semaines. Vous affirmez qu’il ne s’agissait pas du numéro 1, dont acte. Peut-être une relance ? le passage à l’hebdo ? En revanche , j’ai gardé en mémoire tous les articles « faits troublants » que vous rappelez ici, mais qui ne constituaient et ne constituent toujours pas une base pour votre affirmation, au point que nos amis Besset, Sieffert et Langlois ont fini par se lasser.
Je ne sais si les lecteurs et lectrices de mon site irons s’amuser à vérifier vos dire et les miens : cela me paraitrait perte de temps, et je ne vous réponds que par politesse puisque vous êtes « mon hôte ». Je recommanderais à ceux qui s’intéressent à votre querelle médiocre un seul petit test : revenir au point de départ, à votre attaque contre mon site où s’inaugure ce débat
.
Selon vous, à lire mon site, « Nul ne saura donc – notamment – que Lipietz a été un pilier du mouvement maoïste appelé Gauche ouvrière et paysanne, puis Gauche ouvrière et populaire (GOP) ». Il suffit de faire « GOP » sur le moteur de recherche (ou sur google) pour démasquer votre imposture.
Le but n’était, il est vrai, pour vous, que d’attaquer la campagne de Marine Tondelier, adversaire écologiste de Marine Le Pen à Hénin-Baumont. Et mon modeste cas, comme celui de Dominique Voynet, n’y servait que de chiffon rouge. En ce qui me concerne, l’incident est clos, comme celui de Rue 89
, autre style – économiquement différent – du journalisme du « disons ».
Vendredi 8 juin 2012 à 06h05mn05s, par Alain Lipietz (alain@lipietz.net)
lien direct : http://lipietz.net/?breve461#forum4354