Publié en mars 2021
Quoi
de neuf chez Biden ? Rien. L’autre cinglé a été balancé par
la porte et projette de revenir par la fenêtre. John Kerry, envoyé
spécial du premier pour le climat assure désormais que son pays
devra « montrer l’exemple ». Qui se souvient du 8
décembre 1997 ? Ce jour-là, le vice-président américain Al
Gore prenait la parole devant la première conférence mondiale sur
le climat (1). Et s’engageait, oh ! s’engageait follement,
précisant : « Our fundamental challenge now is to find
out whether and how we can change the behaviors that are causing the
problem ». Oui, il fallait changer les comportements qui
causaient ce menu problème d’un climat déréglé. Mais comme on n’a
rien tenté, on n’a pas non plus réussi, et le monde a simplement
perdu un quart de siècle.
Quoi
de neuf chez Biden ? Prenons ensemble le cas édifiant d’un
homme qui porte bien son nom. Jim Justice est le 36ème
gouverneur de Virginie occidentale, État américain qui a longtemps
regorgé de mines de charbon. Cette précision a sa petite
importance, car Jim a hérité de terres grâce auxquelles il aura
percé plein de mines avant de devenir milliardaire. C’est un patron
modèle, épinglé de multiples fois pour des entorses à la sécurité
au travail de « ses » mineurs, et il oublié plus d’une
fois de payer ses taxes et impôts.
Couleur
politique ? Pastel tirant sur le noir. Il abord la carte du
parti républicain mais en février 2015, quand il veut devenir
gouverneur, il devient Démocrate et c’est sous la bannière du parti
de Biden qu’il s’empare en 2016 de la Virginie occidentale. Au
détriment d’un Républicain. En janvier 2019, il se lance dans la
course pour sa réélection, mais entre-temps, séduit – qui ne le
serait ? – par Trump, il est reparti chez les Républicains et
l’emporte contre un Démocrate. Ce qui n’empêche pas les ennuis :
une nouvelle tuile vient de tomber du toit, car l’administration
fédérale cherche à récupérer une amende de 3 millions de dollars
pour violation d’une loi sur la pollution de l’eau (2). Bon courage.
Récapitulons,
ce sera rapide : Al Gore, Démocrate fervent, n’a rien foutu
quand il était au pouvoir et l’ami Justice oscille d’un parti à
l’autre, car tantôt c’est bon pour lui de ce côté, et tantôt
c’est plutôt ailleurs. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’on
apprend avec une totale surprise qu’un autre État américain, le
Colorado, a été dévasté par l’exploitation gazière et
pétrolière.
Sur
le papier, qui ne vaut guère plus que celui qu’on trouve dans les
chiottes, l’industrie doit nettoyer derrière elle. Mais voilà,
pas question. Après avoir siphonné un puits, il faudrait le
refermer. Ce qui signifie des travaux lourds, de manière à ne pas
polluer les nappes souterraines ou les sols alentour. Quand on est
bien élevé, on coule de grosses quantités de ciment, on enlève
nombre de tuyaux pour éviter toute dispersion des polluants, en bref
on colmate pour rendre l’installation inerte.
Mais
ça rapporte quoi ? Un puits convenablement obturé coûte,
selon les sources, entre 82 500 et 140 000 dollars. Or des puits à
l’abandon, il y en a 60 000 dans le seul Colorado, ce qui représente
jusqu’à 8 milliards et 400 millions de dollars. 7 milliards d’euros.
Malgré tant d’évidences, il y a comme en France des gogos toujours
prêts à rempiler. Citons sans méchanceté un certain Josh Joswick
(3), de l’ONG Earthworks (earthworks.org) : « Maintenant,
nous avons un gouvernement qui veut agir contre ça ».
En
1992, George Bush père avait déclaré pour l’ouverture du Premier
sommet de la Terre : « Le mode de vie américain n’est
pas négociable ». De Kennedy à Reagan, de Clinton à Bush
Junior, d’Obama à Trump, puis Biden, rien n’a réellement changé.
(1)
clintonwhitehouse2.archives.gov/WH/EOP/OVP/speeches/kyotofin.html
(2)
propublica.org/article/this-billionaire-governors-coal-companies-owe-millions-more-in-environmental-fines?ct=t(RSS_EMAIL_CAMPAIGN)
(3)
hcn.org/issues/53.4/south-energy-companies-have-left-colorado-with-billions-of-dollars-in-oil-and-gas-cleanup
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Rugy,
Placé, Duflot, trio perdant
Faut-il
vraiment parler de ce pauvre de Rugy ? D’un côté, non.
L’ancien membre d’Europe-Écologie, le traître de comédie de la
primaire de la gauche – il avait juré de voter pour le vainqueur
avant de rallier Macron -, l’ancien président de l’Assemblée
nationale amateur de homards, l’ancien ministre insignifiant, même
mis ensemble, n’ont pas le moindre intérêt. Mais patience.
Il
vient de donner un génial entretien au Point, où il vomit sur plus
d’un quart de siècle d’adhésion à l’écologie politique. Comme on
lui demande comment il est passé de sa position de 2017 – 100 %
d’énergies renouvelables en 2050 – à son soutien déchaîné au
nucléaire, il ose tranquillement : «
J’ai regardé au fond des choses et j’ai approfondi les dossiers.
J’ai pu vérifier que l’enjeu de sécurité nucléaire (…) était
extrêmement maîtrisé en France ».
Et à peu près idem sur les OGM ou la science, dont il ne sait
visiblement rien.
Rugy
n’est rien dans la réalité, mais il reste une excellente
illustration de ce qu’était le parti des Verts jusqu’à ces
dernières années. Son petit copain Jean-Vincent Placé, qui en fut
le grand chef jusqu’en 2015 ? Il vient d’être condamné à une
amende pour avoir lourdement dragué une gendarme, après avoir chopé
une peine de prison avec sursis pour violences et outrages. En 2006,
alors que Cécile Duflot était sa compagne, il déclarait à un
député socialo (2) : «T’as
vu qui est secrétaire nationale ? Ma meuf ! C’est moi le patron
maintenant ». Ce
grand amoureux de Napoléon (3) a demandé, après être sorti du
gouvernement en 2017, à devenir colonel
de réserve d’une unité hautement spécialisée, le 13ème régiment
de dragons parachutistes, qui fait dans le renseignement militaire
(4).
Quant
à Cécile Duflot, qui a abandonné en flammes un parti qui semblait
perdu – en 2017 -, elle est devenue depuis directrice générale
d’OXFAM-France, association humanitaire. Elle semble regretter, car
elle occupe ses loisirs à saboter la candidature de Yannick Jadot,
vieil ennemi s’il en est. Question : où est le bilan de ces
turpitudes ?
(1)
lepoint.fr/politique/francois-de-rugy-il-faut-en-finir-avec-les-tabous-de-l-ecologie-13-03-2021-2417551_20.php
(2)lemonde.fr/politique/article/2008/05/20/jean-vincent-place-le-rad-soc-des-verts_1047283_823448.html
(3)lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/12/07/jean-vincent-place-un-requin-chez-les-ecologistes_1614258_1471069.html
(4)lopinion.fr/edition/politique/jean-vincent-place-colonel-dans-forces-speciales-103029
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Quand
l’AFP devient une idéologie
C’est
bien triste de s’en prendre à l’Agence France Presse (AFP), qui rend
tout de même de signalés services, mais c’est comme ça. Une
dépêche du 12 mars 2021 titre : « Climat
: et si ça basculait… dans le bon sens ? », et
aussitôt, tous les journaux reprennent. Geo, Arte, Ouest-France, la
télé belge, L’Express, quantité d’autres. La presse, mes enfants,
c’est comme ça : la caution de l’AFP autorise à publier,
souvent à recopier.
Que
contient la dépêche ? Des informations qui, prises séparément,
sont légitimes. Tel économiste a dit ci. Tel chercheur a publié
ça. Le Royaume-Uni interdit les voitures thermiques en 2030. La
Chine opte pour la « neutralité carbone » d’ici…2060.
Le plus dérisoire est certainement dans cet extrait :
« L’inquiétude
sur l’urgence climatique est bien plus prégnante qu’avant »,
relève Stephen Fisher, professeur de sociologie politique à
l’université d’Oxford, qui a piloté une enquête pour l’ONU,
sondant 1,2 million de personnes dans 50 pays. Plus de 60% se
disaient inquiètes, dont « la
grande majorité veulent des actions urgentes et d’envergure ».
Qu’est-ce
qui justifie de titrer une dépêche de la sorte ? Rien. Rien
d’autre qu’un bon vieux trip idéologique, appuyé sur la mortelle
croyance qu’on a le temps, et que des mesures cosmétiques pourraient
suffire.
Le
pire est qu’il suffit de lire jusqu’au bout pour que tout disparaisse
en fumée : « Les
énergies fossiles représentent encore 85% de l’énergie consommée
dans le monde, subventionnées à hauteur de 500 milliards de dollars
chaque année, selon l’OCDE ». Faut-il
parler de désinformation ? Oui.