À ceux qui nous préparent des lendemains atroces (à propos du climat)

Il se tient en ce moment à Durban (Afrique du Sud) une énième conférence mondiale sur le climat. Je ne regarde que de loin, car je sais l’essentiel : il n’en sortira rien. Rien. Certains, y compris peut-être chez les écologistes officiels, jugeront bon de faire accroire qu’un pas a été accompli. Mais ce sera faux, bien entendu. Je ne dis pas cela pour décourager qui que ce soit de croire au Père Noël. J’ai toujours aimé le Père Noël. Mais je crois préférable, chez un peuple d’adultes, de laisser cette noble croyance aux plus jeunes d’entre nous.

Je ne vous ferai pas la liste des conférences précédentes, toutes effroyablement gâchées. Celle de Copenhague, à la fin de 2009, peut être considérée comme un archétype. On palabre, on applaudit, on conspue, on se congratule pour finir, sur fond de désastres de plus en plus évidents. Officiellement, la France est vertueuse, et se promène du reste toujours auréolée de grands discours creux, dont ceux de Sarkozy donnent une image assez juste. Officiellement, la France comme l’Europe sont vertueux, et prétendent en conséquence faire les gros yeux à ces vilains Américains et à ces affreux Chinois, qui ruinent tous nos si magnifiques efforts. Que vous dire ? Oui, c’est une supercherie totale, mais dont tout le monde se contrefout – je vais y revenir – au long de ce fameux axe politique droite-gauche, qui inclut je le précise tout de suite Europe-Écologie-Les Verts.

Quelle supercherie ? Je vous renvoie à Jean-Marc Jancovici, polytechnicien et néanmoins formidable vulgarisateur de la question énergétique. Ceux qui voudraient me chercher à son propos doivent savoir que je l’ai constamment critiqué pour ses positions très favorables au nucléaire. Il reste que cet homme pense, et souvent des choses passionnantes. Au nom de quoi devrait-on l’oublier, dans ce monde pétrifié ? Jancovici, donc, a publié un calcul remarquable, et je dois ajouter : incontestable. Si. Je maintiens : incontestable. Selon ce travail (ici), chaque Français émet 13 % de gaz à effet de serre de plus en 2010 qu’en 1990. 1990, telle était la date retenue au sommet de Kyoto – 1997 -pour jauger et juger les efforts de réduction des émissions de gaz des uns et des autres. Le protocole prévoyait ainsi que les pays développés s’engageaient à réduire leurs rejets de 5 % en moyenne à l’horizon 2012 par rapport à 1990. 2012, nous sommes bien d’accord ? c’est dans un mois.

C’est dans un mois et les charlatans qui nous gouvernent prétendent que, notamment grâce au nucléaire, notre pays serait au rendez-vous de Kyoto, qui soit dit en passant n’était déjà rien, RIEN, en égard des véritables enjeux climatiques. Mais tel n’est pas le cas. Et si nous émettons 13 % de gaz à effet de serre en plus, par rapport à 1990, c’est que les calculs ministériels oublient un détail. La consommation hystérique de biens matériels fabriqués ailleurs. Eh oui ! C’est simple comme bonjour : à qui diable attribuer les saloperies made in China, made in India, made in partout ailleurs, qui arrivent par milliers de tonnes dans nos ports, pour satisfaire une fringale sans but ni fin ? On refile les émissions liées à leur fabrication aux autres, et pas à nous ! De la sorte, nous pouvons dormir tranquillement. Les joujoux, les cotonnades, les ordinateurs, les télés, les téléphones ? C’est pas nous, c’est les barbares de tout là-bas !

Et voilà pourquoi votre fille est muette. Voilà la vérité à peine cachée de notre monde réel. Et le fondement d’une unité nationale qui ne dira jamais son nom. Mélenchon, par exemple, qui se prétend écologiste quand il n’est jamais qu’un politicien mollettiste (1) de plus, réclame une augmentation de la consommation des biens matériels en France, ce qui le rend complice – qu’on se rassure, il ne sera jamais jugé – de l’aggravation si prévisible de la situation climatique. Il n’est pas le seul. Tous continuent de danser sur le pont du Titanic, et les Verts, qui se battent au couteau pour des places de députés, ne font évidemment pas exception.

Des organismes qui pourtant soutiennent la marche folle de ce monde assassin, comme l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue), l’Agence internationale de l’énergie (AIE), notent avec une grande force que, sans un sursaut qu’on peine à imaginer, la température moyenne du globe s’apprête à devenir incontrôlable. La barrière des 2° d’augmentation – digue ridicule s’il en est – sera sous peu pulvérisée. Nous allons vraisemblablement vers 4 ou  5 degrés de plus, voire 6 à l’horizon 2100. Ce que nous promettent ces perspectives, si elles devaient se réaliser, c’est la fin des civilisations humaines. Attention !  Je ne parle pas là de la disparition des hommes, mais d’une régression sans précédent depuis qu’existent des sociétés civilisées. Et j’en profite pour vous rappeler ce truisme : sans l’exceptionnelle stabilité du climat que nous connaissons depuis des millénaires, pas de Pharaons, pas de Phéniciens, pas d’Athéniens ni de Spartiates, pas de pax romana, pas de cathédrales, et pas même de Révolution française. Nous devons tout, absolument tout à l’extrême bonté d’un climat favorable.

4, 5 ou 6  degrés de plus, c’est la fin concrète des agricultures productives, la migration forcée de centaines de millions d’êtres, et peut-être davantage, c’est la guerre sous toutes ses formes, le massacre, l’ensevelissement de l’idée humaine, et pour longtemps. Je vous renvoie à un article de l’historien du climat Emmanuel Le Roy Ladurie (ici), qui n’a rien d’un écologiste. Le dérèglement du climat, historiquement – à des niveaux dérisoires par rapport à ce que nous vivons -, signifie l’affrontement entre les hommes. Et pourtant, nul ne met cette question au centre de la discussion publique chez nous, à quelques mois d’une élection présentée comme importante. Que la droite veuille poursuivre cette marche forcée à l’abîme, soit. Elle semble née pour nous entraîner au chaos. Mais la gauche, mais les gauches, mais ces écologistes estampillés ? Ils font exactement pareil. Mutatis mutandis, ces gens me font penser à ceux qui couraient sur le terrain d’aviation du Bourget à la rencontre de l’avion de Daladier, retour de Munich. On s’en souvient, Édouard Daladier, Président du Conseil en cet automne 1938, était allé vendre la Tchécoslovaquie à Hitler, dans le fallacieux espoir de sauver la paix. De retour en France, il redoutait, apercevant la foule sous les ailes de l’avion, d’être lynché par des antifascistes révulsés par sa couardise. Au lieu de quoi, il fut acclamé par une foule d’imbéciles.

Eh bien, sachant dès l’avance que je vais choquer des lecteurs fidèles, je fais un rapprochement avec la situation présente, dont j’ose écrire qu’elle est pire, incomparablement. Ceux qui soutiennent des partis indifférents au chaos climatique qui vient, et qui s’apprêtent à voter pour eux, ressemblent à ceux qui apportaient des fleurs au Bourget à ce damné connard de Daladier (2). Il y a des moments, et nous en sommes là, où la rupture mentale est une nécessité absolue. Je ne voterai pas en mai 2012, car tous, TOUS nous préparent des lendemains atroces.

(1) Mollettiste renvoie à Guy Mollet, ancien dirigeant de la SFIO, qui donna naissance au parti socialiste. Mollet avait commencé sa carrière politique en 1945, tonnant du haut des tribunes et maniant une langue souvent plus « à gauche » que celle du parti stalinien (communiste). Sa spécialité fut donc d’apparaître comme une sorte de révolutionnaire de pacotille. Ce qui n’empêcha pas son parti, dès 1947, de réprimer les grèves par la violence étatique, sous la conduite de Jules Moch. Et à Mollet lui-même de couvrir et même encourager la torture de masse en Algérie lorsqu’il devint président du Conseil en 1956.

(2) Rappelons que Daladier fut un personnage-clé du gouvernement de Front populaire en 1936.

48 réflexions sur « À ceux qui nous préparent des lendemains atroces (à propos du climat) »

  1. Bien dit Monsieur Nicolino !
    Je me souviens de votre travail pour Terre sauvage.
    Merci à vous, je me sens moins seul dans mes idées!

  2. 1/ très juste constat.
    2/ en france, la gauche u la droite, c’et toujours l’ENA
    3/ de toute façon toutes les institutions modernes sont faites pour entretenir la consommation, en « génocidant » les non-consommateurs » (le plus souvent en en faisant des consommateurs)…
    4/ il faut choquer, parce que sinon, les textes ne seront plus que des textes en plus à peine lus… genre « on range la dernière feuille en bas de la pille…

  3. Bonjour Fabrice,
    tu évoques le Titanic et cela fait penser aux mots d’Arnaud Desjardins dans le film « paroles d’hommes » (http://vimeo.com/18836686). Il dit en gros que la catastrophe est déjà là, que le bateau a déjà percuté l’iceberg mais qu’il ne coule pas encore tout de suite, il y a un petit temps avant l’engloutissement.
    Peut-être que les actions politiques que tu dénonces ici ont leur source dans un déni, qui consiste à croire qu’ont a encore le temps de faire quelque chose, un refus de voir que la maison brûle. Affronter le problème à bras le corps révélerait peut-être que nous n’avons pas les ressources et les outils intérieurs pour le résoudre. Peut-être que le mot rupture n’est pas assez fort pour décrire ce que l’on doit affronter, ni le mot révolution. Peut-être que nous devons mourir à nous même, à tous ce que l’époque à fait de nous, retourner le regard à l’intérieur. Et ce ne serait qu’un début.
    Finalement, la crise écologique est comme la souffrance psychologique, un maître qui pointe impitoyablement le doigt sur nos manques, et qui ne lâchera pas l’affaire tant qu’on continuera à les fuir.

  4. Extraordinaire, cette « Lettre du Carbone » !!!

    C’est tellement étrange que la misère s’accroisse alors que le prix de l’énergie est divisé par 7. Un argument massif en faveur de la décroissance !

    Par ailleurs, l’explosion de la consommation informatique, je l’ai constatée chez-moi avec ma consommation d’électricité en hausse de 50% depuis que je travaille chez moi, presque exclusivement a l’ordinateur. Ca consomme énormément, un ordinateur qui tourne 8 a 12h par jour ! Et tous les appareils en veille qui sucent l’électricité comme des « vampires », sans en avoir l’air. Ne pas hésiter a éteindre la machine des qu’on ne s’en sers plus. Et, le prix réel des photopiles baisse de 7% par an, ou de moitié tous les 10 ans, depuis 30 ans, et ça s’accélère. Autrement dit, ça a suivi, ça aussi, la baisse du prix réel des énergies fossiles, grosso-modo au même rythme. Mais que vas-t-on faire des m2 de panneaux a changer tous les 30 ans ? Si le prix continue a baisser, ça va devenir une pollution significative ça aussi. Il faut tout simplifier, ne garder que l’essentiel, essayer une frugalité qui redonne son gout aux choses.

  5. C’est un constat désolant et désespérant, mais c’est malheureusement l’avenir probable de l’humanité que les « puissants » de ce monde nous préparent.
    Pourtant, pendant longtemps, j’ai cru que la sagesse de l’homme l’emporterait; aujourd’hui, et depuis un moment, j’ai pris conscience de notre incapacité à vouloir faire changer les choses.
    Enrager, pester contre les uns ou les autres, jeter la pierre à untel ou untel ne sert à rien.
    Notre sort est scellé.
    Et je suis triste, non pour moi qui suis à un âge où je ne verrai peut-être pas ces horreurs, mais pour mes enfants qui en verront les prémices et pour mes petits-enfants, surtout, qui en subiront de plein fouet les pires conséquences…
    Malgré ces sombres perspectives, je reste émerveillé par les spectacles que nous offre la Nature et j’en profite…

  6. C’est atroces et tout le monde est responsable,personne n’ose quitter sa voiture(ascenseur social),personne ne pense boycotter les lobbys,personne n’as honte.impensable et surtour révélateur de l’esprit humain.ne pas pensez aux lendemain;a ses frères.je suis d’accord ,le climat a permis a la civilisation de ce construire,sans lui,plus de fnac,de café,nespresso,les galerie lafayettes,la racing club,le FOOOOOT,la télé,snif,les expert,le lit quoique?,zidane,paris hilton

  7. « Eh bien, sachant dès l’avance que je vais choquer des lecteurs fidèles »

    Je ne suis pas choqué le moins du monde car Ces gougnafiers ne méritent que le mépris. Je trouve aussi très convaincante la parallèle entre Guy Mollet et Mélenchon. Ce dernier est lui aussi un véritable « tartuffe ». En 2012, comme depuis 1974 et le regretté René Dumont, je m’abstiendrai de participer à la pantalonnade électorale c’est bien la moindre des choses.

  8. c’matin au café, tranquille j’allume la radio
    qu’est ce que j’entends ? un monsieur très calé en économie qui dit :
    « Sarko & Merkel n’ont rien compris au problème de l’euro, le problème c’est l’absence de croissance »
    c’est vraiment pas gagné

  9. JM Jancovici est très pronucléaire effectivement mais il est consultant pour edf( ce dont il ne se vante pas), ceci expliquant peut-être cela; il a aussi déclaré que s’il ne laissait que des déchets nucléaires à ses enfants, il serait content…( cf  » la vérité sur le nucléaire » de C.Lepage)

  10. modèles politiques encore bâtis sur le mythe de la corne d’abondance :obsolètes .
    L’énergie grise des objets vous nous en aviez déjà parlé Fabrice
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=822
    une certaine tablette numérique engloutirait pour sa fabrication 90 années de l’énergie nécessaire à son fonctionnement…
    Est-ce soutenable et raisonnable ?
    « avant garde »? ou déjà « obsolescence »?
    Chacun peut en juger.

  11. Entièrement d’accord avec toi, Fabrice, sauf sur un point: tu parles des Pharaons et des civilisations antiques, mais notre civilisation occidentale destructrice par sa soif de puissance est la fille de ces anciennes civilisations qui étaient déja adepte du « toujours plus », de la « démesure », la faute la plus grave pour les philosophes grecs… Les pyramides ne sont-elles pas le signe de cette démesure?

  12. Fabrice, pourquoi s’acharner dans le contre-sens à propos de Jean-Luc Mélenchon ? Lui fait bien la différence entre activité économique et croissance/productivisme.
    C’est aussi le seul – à ma connaissance – à proposer la planification écologique, c’est-à-dire un redéploiement planifié de l’appareil productif articulé autour du respect de l’écosystème et des besoins humains réels, tout en s’appuyant sur des scénarios mûrement réfléchis comme celui de l’association Négawatt pour l’énergie.

  13. Mathieu,

    Je vais tâcher de ne pas être méchant, car je sens chez vous une honnêteté vraie. Bon. L’histoire, l’histoire des idées a-t-elle le moindre sens, ou bien n’est-elle que dérisoire et perpétuel bavardage ? Les programmes politiques, les envolées lyriques des congrès ne signifient qu’un moment faux de la vie politique. Quand la réalité est là, tout se transforme jusqu’à ce que tous les signes soient inversés.
    Des exemples ? Restons-en à notre petite France contemporaine. Le Front populaire « antifasciste » refuse d’aider l’Espagne antifranquiste. La Chambre du Front populaire vote les pleins pouvoirs à Pétain. Cette canaille de Mollet arme le bras criminel des militaires contre le peuple d’Algérie. Mitterrand, après avoir reçu la Francisque de Pétain, après avoir fait guillotiner tant d’hommes du FLN algérien, s’empare du pouvoir en 1981 au nom de la gauche et réhabilite massivement le capitalisme le plus prédateur, non sans avoir imposé aux classes populaires un partage plus injuste encore des richesses produites. PCF et PS s’entendent sur un Programme commun mort avant d’avoir reçu le moindre début de réalisation. Le PCF, après avoir hurlé à la trahison socialiste, se couche, et avalise une politique libérale dont nous ne sommes jamais sortis.

    Et c’est alors que vint Mélenchon, admirateur transi de Mitterrand et de Marchais. Il pérore et promet comme le faisait Mitterrand, en quoi il s’en rapproche, talent tactique en moins. Pour le reste, c’est hélas un pitre, qui a sûrement sa part de sincérité. Et que me chaut ? Il prépare les défaites de demain comme ses héros l’ont fait en leur temps. Le comble me semble-t-il, c’est que des gens comme vous n’ont que le mot Histoire au coin de la bouche, sans jamais vouloir – pouvoir, peut-être ? – lui rendre les honneurs qu’elle mérite.

    Il n’y a pas l’ombre d’une chance que je vous convainque, simplement parce que vous avez envie de croire, comme tant d’autres avant vous. Sachez au moins qu’il restera toujours, dans le coin de votre tableau-chromo, des trouble-fête, des refusants.

    Fabrice Nicolino

  14. « Mélenchon, par exemple, qui se prétend écologiste quand il n’est jamais qu’un politicien mollettiste (1) de plus, réclame une augmentation de la consommation des biens matériels en France »

    Pas si sûr que Mélanchon ne lorgne pas du côté du camp des objecteur de croissance!!
    Voir son interview dans « Le Sarkophage » :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/07/14/interview-de-jean-luc-melenchon-dans-le-sarkophage-juillet-aout-2011/

  15. Fabrice,

    Merci d’avoir répondu. Heureusement, les leçons de l’histoire ne m’ont pas mené à la résignation, ni enlevé toute audace ! Les contextes évoluent, soit dit en passant : les comparaisons à la vite n’ont à mes yeux aucune valeur ; en même temps je n’ai pas d’illusions, les hommes – même les plus sophistiqués – ont leurs limites, leurs défauts, et surtout opèrent sous contraintes. Mais ces contraintes ne sont pas les mêmes selon qu’ils font allégeance au pouvoir de l’argent ou à l’intérêt général (dont l’existence n’est que la conséquence de l’unicité de l’écosystème, rappelons le). Contrairement à vous j’irai voter l’année prochaine, car je ne me contenterai pas d’observer et de commenter le monde. Il faut aller plus loin et le construire, aussi frustrant que cela puisse être par moments. Cela suppose une propension au débat d’idées, à l’argumentation, à l’honnêteté intellectuelle, à une certaine finesse d’analyse. J’ajouterais enfin, la faculté de savoir reconnaître ses erreurs.
    Rejoignez la résistance, en y articulant vos idées, plutôt que de vous complaire dans le refus ! Vous en sortirez grandi.

  16. M.Nicolino,

    Je dis volontairement « Monsieur », parce que le mot a un sens pour moi, parce qu’il est synonyme de respect, parce que vous êtes, à ma connaissance, un des très très rares défenseurs de l’environnement, au sens premier du terme. Peut-être le seul actuellement.

    J’évite même le mot « écologiste » à votre égard, ce mot qui depuis quelques semaines me donne la nausée, tant le spectacle de la course aux postes a été un excellent révélateur de ce parti de clowns, certes très habiles, mais aussi forts que Mélenchon, dans la pêche à l’attrappe-nigaud.

    « ..Nous devons tout, absolument tout à l’extrême bonté d’un climat favorable ». Je ne me permettrai pas de vous corriger sur ce point, mais j’oserai ajouter:

     » Nous devons tout, absolument tout à la nature et à son immense biodiversité ». Même les Inuïts qui ne bénéficient pas « d’un climat favorable », vivent et survivent grâce aux largesses de la nature…

    Merci à nouveau pour votre post, d’une rare intelligence. Quand on aura compris que le nucléaire ou toutes les autres formes d’énergie ne tournent à plein régime qu’à cause de notre demande frénétique d’objets futiles, sans lendemain, enfantés par les vieilles sorcières au doux noms de « mode et tendance », alors peut-être qu’à Durban, on aura un peu progressé.

  17. Cela fait peur,l’avenir serait donc cauchemardesque?les pillages,la montée des eaux,les meurtres pour du pain,les oliquarques qui se cachent derrieres des miradores,des mers vidées,couvertes de plastiques,les arbres qui n’existent que dans la mémoire,l’homme est fou,et couard la preuve est multiple.tout est possible mais personne change.

  18. Pour éviter le pire, Mélenchon (ou d’autres) est une condition loin d’être suffisante, mais totalement nécessaire. On n’arrêtera pas la folie consummériste actuelle sans une rupture totale du mode de développement « capitaliste », « libéral », « selon la loi du marché », (barrez les termes qui ne vous conviennent pas).
    Si vous pensez que la consommation imbécile d’objets inutiles n’est que le fait de notre « mentalité », alors oui, nous allons au désastre car nous ne changerons jamais la « mentalité » de 7 milliards d’individus d’un coup de baguette magique.

  19. le meilleur pour estimer monsieur Mélenchon serait déjà d’aller jeter un oeil sur les votes qui ont été les siens lorsqu’il était sénateur.

  20. bonjour à tous,

    je n’ai pas encore 40 ans, je me préoccupe de l’environnement depuis plus de 20 ans maintenant et vous savez ce que je pense ?? on va vers un chaos indescriptible, une fin de cette société, on ne reviendra pas en arrière, on continuera à tout détruire, on continuera à prendre nos bagnoles, l’avion, à transporter des marchandises d’un bout du monde à l’autre, à semer des OGM partout…
    je n’ai plus aucun espoir et j’avoue plus du tout envie de me battre pour cette humanité qui me fait vomir, pour tous ces gens qui ne pensent jamais à la conséquence de leurs actes,

    M. Nicolino, je ne sais pas si au fond de vous vous y croyez encore, vous avez au moins le mérite d’avoir essayé d’alerter vos concitoyens,

    je rêve d’un monde où enfin on a compris qu’un arbre centenaire est bien plus important qu’un téléphone dernier cri…

  21. je suis d’accord avec vous Céline.
    Près d’un pont sur la Durance « on » vient de couper un platane centenaire d’une rare élégance; son jumeau l’avait déjà été voici une dizaine d’années. Sous quel prétexte? Abîmé par la grêle violente de juin 2011 mettait-il en péril les piétons et les cyclistes? facile et lâche de couper un arbre.
    Qui se préoccupe d’interdire les substances cancérogènes ou reprotoxiques qui contaminent la majorité des cours d’eaux en PACA?
    http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/4-5_cle0b451f.pdf

  22. qu’attendre d’une « humanité » (humanité?) qui fait de descartes et de bentham des figures du « génie humain »?

    Quand à melancon (je n’ai oublié aucune lettre), il peut ouvrir sa tronche sur les sujets écologiques, ses discours sur les peuples autochtones, leurs discours et civilisations montrent que ça sonne faux, creux, et que son coeur pue la haine… bref, un tartuffe de troupe de théâtre amateur.

  23. Allez, Céline, Fly et les autres, n’oubliez pas ceci : « Je suis pessimiste par l’intelligence mais optimiste par la volonté. » Antonio Gramsci, Lettres de prison (1947). Autrement dit, c’est probablement foutu mais quoi faire à part lutter, malgré tout ?

  24. Le modèle du Titanic n’est pas bon pour symboliser la crise écologique actuelle, premièrement c’est un choc brutal, tandis que la crise se développe sur la durée, depuis la révolution industrielle, deuxièmement il y avait des canots de sauvetage est un sauvetage extérieur était possible.
    Je verrai mieux comme image, une immense crue dévastatrice qui en a déjà noyé au sens figuré (famine, cancers…) comme au sens propre (Bengladesh…), avec comme solution, sauver ce qui peut l’être et provoquer la décrue par la sobriété.

  25. S’il est vrai que l’utilisation d’énergies fossiles est la principale cause du réchauffement actuel, les prévisions du giec sont incertaines, actuellement les modèles sont imprécis du fait de facteurs qui ne sont pas pris correctement en compte :
    -l’irradiance solaire (très faible depuis 2004, ce qui limite actuellement le réchauffement)
    l’impact de la déforestation sur le cycle de l’eau et les précipitations en zone intertropicale.
    L’impact de la fonte de la banquise et des glaciers sur la circulation atmosphérique…
    Quand aux prévisions de ce type http://maps.grida.no/go/graphic/projected-agriculture-in-2080-due-to-climate-change elles sont éloignées de la réalité, je ne vois pas comment l’ouest de la Chine, l’Argentine, l’ouest de l’ Amérique du Nord, le Kazakstan, l’Ukraine et une grande partie de la Russie pourrait voir leur productivité agricole fortement augmentée avec l’augmentation de la fréquence des sécheresses liée au réchauffement. Sans irrigation c’est impossible.
    Accorder trop de crédits à ces prévisions, conduit à tendre une perche aux climato sceptiques et aux scientistes mais aussi à légitimer des remèdes : agrocarburants, nucléaire, envoi d’aérosol dans l’atmosphère…, qui peuvent être pires que le mal.

    Au sujet de la barbarie et de la dérive totalitaire, elle continuera à progresser si notre façon de vivre n’est pas modifiée , même avec un réchauffement de 2 degrés. La sobriété est aussi nécessaire pour réduire la pollution, économiser les matières premières et assurer un partage des ressources plus équitable. Pour cela il faut aussi se libérer du monde de la finance et lutter contre la dérive totalitaire et la société de contrainte que certains veule imposer.

    Au sujet des politiciens, je considère que c’est une cause de division et une perte de temps de s’étaler dessus.
    Personnellement, je vais voter pour 2 raisons, la première c’est que les électeurs de l’ump et du fn y vont. Aussi même si sarko est élu avec 1% des inscrits, ils crieront victoire quand même. La seconde c’est que le risque de voter Joly ou Mélenchon n’est pas très important, au pire ils ne tiendront pas leurs promesses et la situation ne sera pas plus grave qu’avec l’ump »s ».
    Aussi si j’accorde 5 minutes pour aller voter, je ne me contente pas d’attendre sur les élections pour améliorer la situation actuelle.
    La seule action qui me paraît importante au sujet de cette majorité de politiciens opportunistes, c’est de laminer le fn qui pourrit un peu plus notre société et qui permet à ce bipartisme libéral qu’est l’ump »s » de se maintenir.

    PS Une précision historique : Que ce soit pour accorder les pleins pouvoir à pétain, pour instaurer l’état d’urgence en Algérie, pour voter oui au traité de Lisbonne, si une majorité de socialistes ont voté pour, ce n’était pas le cas de tous, notamment en 1940, époque à la quelle une minorité ont payé de leur personne.

  26. Jancovici n’est pas un tout nucléaire. Il faudrait le lire plus attentivement. De plus il assème des vérité avec ses calculettes. Comme le dit si mal Fabrice, malgrè qu’il soit polytechnicien ce n’est pas un imbécile.
    Qui d’entre vous veut remplacer pour l’instant le nucléaire par le charbon, le gaz, le fioul, l’éolien, le photovoltaïque, les gaz de schiste, les schistes bitunineux sans en mesurer les conséquences ?
    Non au nucléaire, oui, mais non à la transition sans demander aux 7 milliards de zouaves inconscients que nous sommes de réduire de 60% leur consommation énergétique tout de suite.

    Faut pas rêver, nos civilisations ont franchi un point de non retour.

  27. Bruno: Il va falloir que je lise Gramsci, un jour!

    Quand on parle des désastres « écologiques », des « guerres de l’eau », etc. On oublie un peu trop la dimension essentiellement humaine de ces phénomènes. On finirait par croire que c’est l’eau qui fait la guerre! La nature ne fait que passer d’un équilibre a un autre. Détruire « l’environnement » c’est dans 99% des cas détruire l’environnement d’autrui, du voisin ou d’un groupe très ciblé, très précis. Et c’est vrai a tous les niveaux, même au niveau psychologique (Exemple, les soi-disant « filtres a pollen » qu’on a vu apparaître dans les grosses cylindrées il y a 20 ans déjà, c’était une manière très polie, mièvre et mensongère, de parler de « filtres a diesel »). Les calculs d’épiciers sur la probabilité du risque, les sermons contre « l’illusion du risque zéro », sur la marche du « développement » et ses sacrifices inévitables, c’est uniquement a l’usage des travailleurs de l’amiante, des populations riveraines des centrales nucléaires ou englouties par les eaux des barrages, et de ce genre de « cible ». Les propriétaires, ceux qui décident, ne s’attardent pas a ces élucubrations. Ils leur faut une exclusion de responsabilité garantie par contrat et ratifiée par le parlement. Sinon ils ne misent pas un centime sur le nucléaire ni sur quoi que ce soit de dangereux. Ils ont une autre notion du danger que la notre. Les propriétaires ont toujours eu leurs jardins privés, sans pollution, a l’abri des inondations, ou l’on ne coupe pas les arbres, ou l’on ne ramasse pas même le bois mort, ou les biches, les tigres et les orchidées vivent en paix, irrigués avec de l’eau pompée au loin, chez autrui, car comme toute personne raffinée ce sont des « amoureux de la nature ».

    Les parcs naturels, le mythe de la nature vierge, c’est cela: la vision misanthrope de la pulvérisation de l’environnement de son voisin, de ses travailleurs, des « gens du sud »… La technique miraculeuse est la mise en scène spectaculaire de l’efficacité de cette pulvérisation de la nature en une multitude « d’environnements » séparés.

    Pour en revenir a la citation de Gramsci, un citadin est allé un jour trouver Medha Patkar, la leader du grand mouvement de lutte contre les barrages de la rivière Narmada en Inde, qui ont englouti les terres de centaines de milliers de personnes sans dédommagement, et lui a demandé si ce mouvement était un échec. Medha Patkar était en train de balayer sa cour. Elle a répondu que même s’ils n’ont pas pu empêcher la construction des barrages, le mouvement était un succès, sur le plan spirituel.

    Par quelle maladie aurions-nous honte de jouir de l’instant, de chaque jour gagné qui retarde la construction d’une centrale nucléaire, d’un barrage géant, ou de l’élimination même temporaire d’une pollution ou d’une injustice quelquonque près de chez soi, de chaque lutte aussi minuscule soit-elle, exactement comme on jouit d’un bon repas ou d’un autre plaisir de la vie? Qui nous demande de nous justifier dans un cas et pas dans l’autre?

  28. @Guy,

    « mais notre civilisation occidentale destructrice par sa soif de puissance est la fille de ces anciennes civilisations qui étaient déja adepte du “toujours plus”, de la “démesure”, la faute la plus grave pour les philosophes grecs »

    Je ne pense pas.
    Voir dans le désastre qu’est notre forme de vie capitaliste, pulsée par logique abstraite de la valeur (1) une simple expression de principes supposés éternels de manières transhistorique et transculturelle comme la soif de pouvoir, la démesure (l’hybris), une pulsion anthropologique pour l’avoir et le paraître, une « nature humaine » à corriger, à moraliser, une continuation d’une domination directe de couches sociales douées de volonté et de capacités auto-instituantes, nous fait passer à côté du contexte historiquement spécifique à la société capitaliste et ne nous donne pas de pistes pour en sortir.

    Ce texte très intéressant critique cette vision de l’histoire dominée par des invariants et permet d’appréhender le fait social total qu’est le capitalisme.

    http://palim-psao.over-blog.fr/article-pourquoi-l-effondrement-ecologique-est-du-a-la-dynamique-de-la-valeur-ou-du-caractere-limite-de-la-critique-des-objecteurs-de-croissance-40230017.html

    (1) une vie structurée par le travail et l’argent comme cohésion sociale, le travail abstrait réifié dans les marchandises comme médiation sociale) et le sujet automate qu’est le capital pour battre la cadence.

  29. Ahhh… mais monsieur, on nous dit pourtant qu’il faut relancer la croissance de toute urgence ! Alors, le climat, vous savez bien, il attendra encore un peu, n’est-ce pas ?!
    😉

  30. Eh bien… il n’y a plus qu’à se faire un autre bon café et à attendre, bien peinard, la déstructuration de «notre monde civilisé». 😉

  31. Une analyse abrupte, cruelle mais on ne peut plus pertinente. Merci de l’écrire. Il y a quelque chose d’à la fois accablant et fascinant d’assister ainsi, lucides et impuissants, à la fin d’un monde, le nôtre.

    Je fais souvent, comme vous, le parallèle entre la situation de dénis et de compromissions de la fin des années 30, et la situation actuelle. Et peine hélas à distinguer les contours d’un Churchill.

  32. Fabrice, merci.
    Ton billet redonne la force d’oser passer pour un illuminé (euphémisme) en prêchant dans le désert.
    Comme dit Bruno, c’est (on ne peut plus) probablement foutu mais quoi faire à part lutter ? L’indifférence est générale, l’ignorance est même souvent volontaire, et aucun prémisse de sursaut ne vient.

    Grâce à ce salutaire rappel de ta part, on fera le principal, c’est à dire continuer de s’opposer à la folie destructrice, et ne pas tomber dans la schizophrénie par la résignation.
    Même si on n’est pas obligé d’être d’accord avec toi sur des …détails (le vote, etc.) tout en sachant que sur le fond tu as raison, il est essentiel que tu dénudes le système, y compris jusqu’à l’écœurement.

    Veuille me pardonner cette grave et pénible flatterie prétentieuse mais, en te lisant, je ne peux m’empêcher de penser être en présence d’un nouveau chapitre de l’Apocalypse autant que d’un épisode inédit de la propagation de l’Esprit saint.

  33. En complément de vos propos sur la gauche, je me permets de recommander le dernier livre de Jean-Claude Michéa, « Le complexe d’Orphée », sous-titré « La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès ». La critique du Monde à l’occasion de sa parution fut un sommet de mauvaise foi extrêmement instructif. Elle était signée Luc Boltanski, et confirmait ainsi idéalement (si j’ose dire)le propos de l’auteur.
    Après ce livre, et n’importe quel autre du même auteur (je parle de Michéa), on cesse non seulement d’attendre quoi que ce soit de la gauche, mais on cesse aussi de croire que la gauche a jamais été autre chose que ce qu’elle est aujourd’hui. On cesse par conséquent de prendre des précautions oratoires et de continuer de se réclamer de gauche, mais la « vraie » gauche, hein.

  34.  » Il se tient en ce moment à Durban (Afrique du Sud) une énième conférence mondiale sur le climat. Je ne regarde que de loin, car je sais l’essentiel : il n’en sortira rien.  »

    Climat: Crainte d’un échec par manque de temps à Durban

    Entamées il y a douze jours, les négociations sur le réchauffement climatique jouaient les prolongations samedi à Durban, en Afrique du Sud, pour tenter d’arracher un calendrier d’action. Mais le manque de temps pourrait compromettre l’issue de ce rendez-vous sud-africain.

    La France et l’Allemagne ont estimé samedi matin que la conférence climat de Durban risquait d’aboutir à un échec en raison d’une mauvaise gestion du temps et du départ annoncé de nombreux délégués. « Nous sommes dans la situation la pire qui est celle d’un risque d’échec à cause d’un problème de gestion du temps », a déclaré la ministre française de l’Ecologie.

    Le dernier texte âprement discuté toute la nuit propose de s’engager vers un accord incluant tous les pays – contrairement au protocole de Kyoto qui ne concerne que les industrialisés – qui serait adopté en 2015. La date de son entrée en vigueur et sa nature juridique restent cependant flous.

    « Très peu de temps »

    « Il est encore possible d’aboutir à un résultat, mais il reste très peu de temps, certaines délégations doivent partir », a expliqué samedi le ministre allemand de l’Environnement, soulignant que les blocages étaient le fait, « comme depuis le début de la semaine, des principaux émetteurs (de gaz à effet de serre): les Etats-Unis, la Chine et l’Inde ».

    Dans la nuit, la ministre française de l’Ecologie, s’interrogeait sur la façon dont les débats ont été menés par la présidence sud-africaine de la conférence: « on commence à s’approcher d’un équilibre et ce serait vraiment dommage que, pour des raisons d’organisation, on ne réussisse pas aller au bout ».

    Condition européenne

    Le lancement d’une « feuille de route » vers un traité global est la condition posée par les pays européens pour reprendre de nouveaux engagements dans le cadre du protocole de Kyoto et ainsi le maintenir en vie.

    Seul traité juridiquement contraignant sur le climat, dont la première période d’engagement s’achève fin 2012, Kyoto revêt une forte charge symbolique pour les pays en développement. Son effondrement serait un signal très négatif deux ans après le psychodrame du sommet de Copenhague.

  35. Un article très intéressant au sujet du Co2 et du commerce international est parut cette année : http://www.pnas.org/content/early/2011/10/13/1107409108.full.pdf

    Cette étude estime que plus 670 Mt de CO2 par an sont produites à l’étranger mais pour l’importation à destination de l’Europe, et non comptabilisé par Kyoto.

    A titre d’exemple, pour l’Allemagne, 60% du CO2 est produit sur place et 40% « importé ». Pour la chine, les chiffres sont de 92 et 18%.

    Voila enfin des chiffres pour étayer ce que tout le monde savait déjà !

  36. Qu’est ce qu’on peut faire ? Finalement la crise qui nous touche est peut etre un bienfait…. par force, on va (peut être) moins consommé… je me rappelle de Rio et déjà à l’époque j’avais peur. Je me répète qu’est ce qu’on peut faire. Je ne crois pas que nos petites gouttes d’eau de réalisme vont faire changer le monde. J’ai des jeunes enfants et je me deamnde vraiment dans quel monde ils vont vivre !

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