Faut-il ? (toujours à propos de la grève)

Je pensais ne pas revenir aussitôt sur la grève des transports, mais le courrier en a décidé autrement. Voici ce que m’envoie à l’instant Bernard, que je ne connais pas, je le précise :

Cher Fabrice,

je suppose qu’à chaque fois que votre employeur baisse votre salaire vous manifestez votre accord avec enthousiasme. Donnez-nous régulièrement des nouvelles de la décroissance de vos revenus.
Merci à l’avance

BH

Eh bien, Bernard, je vais vous répondre. Et d’abord sur la forme. Ce n’est pas bien grave, mais je n’accepte pas votre manière d’attaquer. Répondre à un point de vue en tentant de discréditer la personne qui l’exprime est un vieux truc détestable. Je ne vous fais pas la leçon, ou bien elle est aussi pour moi, car il m’est arrivé de faire la même chose. Mais il y a longtemps, et en toute sincérité, je le regrette.

Je pourrais écrire un livre entier en ne parlant que de milliers d’intellectuels qui clamaient leur foi dans la justice tout en profitant de la domination sociale, et parfois du crime. Voulez-vous réellement des exemples ? Et des exemples qui vous laisseraient aussitôt coi ?

Si même j’étais en flagrante contradiction avec mes propos, en quoi cela changerait-il quelque chose à leur sens profond ? Je ne serais qu’un numéro de plus sur l’interminable liste que je tiens à votre disposition. La belle affaire, vraiment ! Mais tel n’est pas le cas, pour comble. Je ne vais pas raconter ma vie ici, mais j’ai connu de près la vraie misère. Je parle de la misère, non de la pauvreté. Et si je considère la première comme  un ennemi personnel, si je ne peux tolérer de croiser son ignoble spectre chez d’autres humains que moi, je pense que l’autre est acceptable. À condition d’être partagée, mais nous en sommes fort loin.

J’ai dans ma vie sociale souvent pratiqué le syndicalisme. Un syndicalisme de combat qui m’a fait prendre à l’occasion des risques. Non pour ma personne, on se doute, mais pour ma place, oh oui ! Et je suis délégué du personnel depuis onze ans, je crois, au moment où j’écris ces lignes. Je sais donc un peu de quoi je parle. Eh bien, Bernard, sachez que je refuse obstinément de me battre sur le terrain des salaires. Mes camarades du syndicat le savent, et ne m’embêtent plus avec cela. De mon côté, je comprends qu’ils continuent de prendre en charge ces revendications-là. Mais moi, et depuis de très longues années, je ne ne peux plus.

Je ne le peux plus, car il n’y aura jamais aucune amélioration de notre sort commun en poursuivant dans cette voie. Ma perception de la crise écologique m’interdit à jamais de prôner quelque augmentation du pouvoir d’achat que ce soit dans les pays riches. Car ce pouvoir d’achat, même chez les pauvres de notre monde, qui restent des riches de la planète réelle, se traduit fatalement par la destruction. Et cette destruction par les objets se retourne fatalement contre les miséreux, auprès desquels je serai jusqu’à ma mort. Si je vous dis que nous avons atteint une limite, vous serez probablement d’accord avec moi. Mais chez moi, mille excuses, ce n’est pas réthorique. Nous y sommes. Tout ce qui est accordé à la consommation matérielle de sociétés scandaleusement – et artificiellement – riches se fait et se fera toujours plus au détriment de l’équilibre général, dont nous dépendons tous.

Avez-vous ou non entendu parler d’empreinte écologique ? Je vous rafraîchis la mémoire. Il faudrait au moins trois planètes pour octroyer notre niveau de vie de Français à l’ensemble des habitants de la terre. Les avons-nous ? Et puisque nous ne les avons pas, que faire de ces sempiternelles réclamations matérielles ? Vous savez probablement qu’un mot savant, paradigme, fait fureur, du moins depuis ces dernières années. Il m’arrive de l’utiliser dans le sens de cadre général de la pensée. Et je plaide, avec d’autres, pour un complet changement de paradigme, c’est-à-dire une nouvelle manière de concevoir l’avenir des humains. Ce paradigme, appuyé sur la connaissance de l’impasse écologique, implique la rupture, y compris de ton.

Je ne défendrai donc pas le mouvement en cours. Est-ce que cela veut dire qu’il faut courber la tête, et l’échine ? Ce serait assez mal me connaître. Je pense, et je dis, y compris auprès des salariés qu’il m’arrive de cotoyer en tant que délégué du personnel, qu’il est d’autres combats que celui en faveur des salaires de tous ordres. Mais c’est une autre histoire, Bernard. Et en attendant, permettez-moi de vous demander de réfléchir davantage que vous ne semblez le faire. Avec mon respect, néanmoins.

28 réflexions sur « Faut-il ? (toujours à propos de la grève) »

  1. Ce n’était pas mon intention de vous discréditer. Je suis content pour vous que vos actes s’accordent à vos idées. Chez moi ce n’est pas suffisamment le cas. Ce que vous dites dans votre réponse me confirme que nous n’avons rien à nous dire bien que nous ayons largement les mêmes préoccupations. Je me retire donc sur la pointe des pieds de votre blogosphère.

  2. Le plus simple est évidemment de quitter la  » blogosphère ».

    Trouver de quoi répondre est un exercice plus difficile et il faut remercier Fabrice de nous y obliger. Même si certains de ses propos sont un peu « raides » à avaler. C’est le jeu. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’on l’apprécie.

    Bon, l’empreinte écologique globale des habitants de cette planète est trois fois trop importante, nous sommes d’accord (quoique je n’ai pas vérifié). Comment la réduire ? Parce que c’est bien là la vraie question n’est-ce pas ? (et non l’âge de départ en retraite des cheminots..).

    En gros, il y a la thèse développée par Fabrice qui consiste à dire qu’il faut cesser de vouloir toujours consommer (donc gaspiller) plus, (nous sommes toujours d’accord) et mettant courageusement ses actes en accord avec sa pensée, il en conclue, en profitant avec opportunité de l’actualité sociale, qu’il ne peut pas être solidaire des grèves, car ces salopards de « travailleurs pauvres » (ou en passe de le devenir) n’ont qu’une envie, c’est que leur pouvoir d’achat augmente pour pouvoir aller grossir le flot des  » gavés  » .

    Alors, évidemment à ce stade, ça commence à coincer.. parce qu’on est tous quelque part des gavés. Certains plus que d’autres, aurait dit Coluche, mais commencons par nous intéresser aux plus nombreux, c’est-à-dire aux moins riches : cheminots, vendeuses à mi-temps, employés de bureau, chômistes, étudiants, retraités..

    Par exemple moi qui vous parle en ce moment, malgré le fait que mes « dépenses obligatoires » (genre logement, achat de bouffe chez Leader Price, impôts..) aient depuis un an augmenté automatiquement de 200 euros mensuellement (alors que mes revenus sont restés stables à quelques euros près), je reste un gavé. Faut-il continuer à diminuer mon pouvoir d’achat ?

    Par rapport à un indien d’Amazonie ou un paysan africain, je suis gavé, c’est évident. Par rapport à mon voisin qui a un 4X4 noir à 300.000 balles (je parle toujours en balles et pas souvent en euros) mais qui à la chance de rester bienheureux parce qu’il ne pose pas toutes ces questions, je ne me sens pas gavé.

    J’aimerais bien pouvoir GAGNER PLUS pour acheter PLUS SOUVENT au magasin bio plutôt qu’à l’hypermarché, et je laisse volontiers le 4X4 à mon voisin. Est-ce qu’avec une revendication comme ça je participe à la destruction de la planète ?

    Oui ? Alors que faire pour m’améliorer ? Je ne sais pas cultiver le manioc, ni chasser à la sarbacane. Je vis en Europe occidentale, en pleine société de consommation. Et je ne l’ai pas fait exprès. Je subis. Mais je fais quand même de mon mieux, à mon rythme, pour suivre le mouvement : je changerai ma chaudière à fuel pour un systéme plus écologique dès que j’aurai gagné au Loto, je continue à trier mes déchets conscencieusement par couleur comme je le fais depuis des années, je prend le train plutôt que ma (petite) voiture d’occasion (quand y a pas de grève ), je ne chasse pas l’ortolan, je n’utilise pas de produits chimiques dans mon jardin, je ne fais pas d’enfants en pagaille, je signe une pétition par jour pour sauver la terre.

    Que puis-je faire de plus Fabrice ? Voter Borloo ?

    A toi le micro.

  3. une gamine a écrit un jour sur un blog : « le vrai scandale, ce n’est pas que certains aient tout et d’autres pas assez, mais que certains aient trop et d’autres pas assez » . j’ai fait l’experience un jour d’aller en brocante avec un catalogue de Nöel fnac, j’ai retrouvé exposé à cinq, trois euros des jeux qui sont des merveilles de l’électronique, en bois véritable,ect (j’ai même vu une nintendo DS à cinq euros six mois après sa sortie sur le marché !). Oui, on consomme trop, tu as raison fabrice, MAIS .
    Mais dans la société cynique qui est la notre et sur laquelle je n’ai aucunne illusion toi, moi, l’eau, tout a une valeur marchande . Une clientèle s’achète à coup d’études, à coup de pubs (récemment chez inter, les presse-purée en plastique et les machines à pain made in china, c’est écolo n’est-ce-pas ?). Et perdre du pouvoir d’achat dans cette société, c’est perdre du pouvoir tout court : moins tu as la possibilité d’acheter, moins tu as la possibilité d’orienter les cours du marché, d’acheter équitable, de sauver les produits du terroir,ect. C’est vrai que là où je vis, beaucoup de ménages modestes sont surendettés avec des gosses habillés en nike et qui ont des consoles de jeux dernier cri . A qui la faute ? Ils sont de bons citoyens qui ont consommé comme on leur a demandé à la télé . Les attaques contre les agriculteurs me font bondir :où sont formés les agriculteurs ? En lycées agricoles, qui sont une formidable plateforme publicitaire pour les pesticides (les discours qui y sont tenus sur la bio et les produits « phyto-sanitaires » sont hallucinants) . Donc, se battre pour des salaires décents me semble un minimum, dans la mesure où une véritable solidarité avec les autres travailleurs a été mise en oeuvre et, où le travail profond et rapide d’une prise de conscience sur l’état générale de la planète est mis en place avec de réelles propositions d’actions à la clé .Il est vrai que par rapport à leurs naissances, les syndicats sont devenus pour la pluspart bien « encroûtés » et qu’on y manque ,selon moi, fortement de conscience solidaire.

  4. je termine sur cette phrase de John Senior glanée sur internet : « L’alternative est claire : Où la terrible misère de l’état totalitaire, ou la saine frugalité », mais une chose est sûre Fabrice, sans la possibilité d’un « bon » pouvoir d’achat, on ne nous laissera pas la seconde possibilité de l’alternative.Un tuyau pour Copernic : en se fournissant en broc pour les fringues, chaussures, tout en fait (litterie, réveils…) , et également aux encombrants (et crois moi, il y a de très bonnes adresses, surtout à Paris et proche banlieue plutôt Ouest bien-sûr), en créant également des réseaux solidaires entre nous (de plus en plus, j’essaye de trouver pour les autres, et au lieu de jeter, je donne ce qui est correct)on mange bio et équitable tous les jours (la biocoop fait du vrac). De plus, les produits sanitaires bio coûtent vraiment moins chers : noix de lavages, vinaigre d’alcool, savon d’aleth, citron…contactes action consomation,ou un S.E.L(échange de services et/ou d’objets) créer des réseaux solidaires s’il n’y en a pas autours de chez toi, en plus c’est très agréable de vivre avec tous les autres !

  5. Copernic, tu me mets dans l’embarras. Car je déteste radoter. Or cela m’arrive de plus en plus souvent. Bien entendu, je n’ai rien contre les travailleurs de ce pays. Enfin ! Mais ils vivent dans un monde réel, pas dans une sit’com de TF1.
    Je ne sais pas pourquoi tu dépenses 200 euros de plus par mois, mais je dois te dire que je m’en fous. Pas de toi, misère ! Ni des autres, grand dieu. Simplement, par un effet terrible de la réalité, les gens pauvres d’ici, qui n’ont rien à voir avec la hideuse misère, je le rappelle à toute fin utile, jouent un rôle mondial implacable. L’industrie automobile occidentale – Japon, USA, Europe – ne détruit pas le fondement physique de l’Inde et de la Chine pour la seule raison qu’elle y trouverait son compte et ses dividendes. Copernic, désolé, mais il y a un pacte implicite autour du déploiement planétaire de nos produits. Et ce pacte, bien que demeurant dans le non-dit, est limpide. Pour maintenir ici la paix sociale et ce niveau de vie matériel – matériel, hélas, et seulement matériel – démentiel, il faut impérativement que la métamachine poursuive sa route, fût-ce au prix de la destruction de la vie.
    Si rien n’est simple, c’est parce que nous sommes exactement au moment où les formes anciennes – de l’économie, de la politique, de la philosophie – sont mortes, tout en continuant à occuper l’espace. Et où les visions neuves ne sont pas assez fortes, ni assez claires du reste, pour les remplacer dans l’esprit des hommes.
    Nous ne pouvons plus rien miser sur l’expansion matérielle, voilà bien une certitude. Mais il nous reste l’infini relatif de l’esprit. Nous pouvons, nous devons nous tourner vers l’amélioration continue des relations de voisinage entre humains, et entre les humains et les non-humains. Et cela devrait pouvoir nous occuper pour les siècles des siècles, au moins. Nous avons – tous – besoin d’un toit, d’un repas et d’un médecin pour nous soigner ou nous calmer. Tout le reste est superflu. Tout le reste se discute. Ne dis pas que tu n’es pas d’accord là-dessus, Copernic !

    Fabrice Nicolino

  6. le toit, les repas, un médecin et tu oublies l’éducation Fabrice ;o) je ne parle pas de l’éducation nationale , une éducation permettant de communiquer entre nous ,d’échanger, , d’apprendre des autres , de se débrouiller , on devrait réapprendre à cultiver son jardin dans tous les sens du terme.
    Tout à fait d’accord avec Bénédicte, on peut acheter bio à prix raisonnables , le tout étant d’éliminer le superflu , d’accepter que le budget consacré à la nourriture doit reprendre une place plus importante car se nourrir correctement est primordial pour la planéte, les autres et nous .Mieux vaut faire des échanges, acheter de l’occasion, faire de la récup et se nourrir sainement

  7. Bon, merci Fabrice d’avoir radoté. Maintenant, j’ai mieux compris. On va mettre des siècles et des siècles à muter. Comme il ne me reste, à tout casser, qu’un quart de siècle à vivre, je vais être pratiquement obligé de continuer à vivre presque comme maintenant. Mais, promis, je continuerai à essayer d’échapper autant que je peux à la société de consommation, histoire de ne pas trop me sentir coupable dans ce monde où, (je te cite) :  » les gens pauvres d’ici, qui n’ont rien à voir avec la hideuse misère, jouent un rôle mondial implacable ». Mais je resterai quand même solidaire de ces gens pauvres là à l’occasion. Et si je peux, des autres aussi. J’aurais d’ailleurs bien voulu que mes 200 euros mensuels de dépenses supplémentaires aillent soulager quelques plus démunis que moi, asiatiques, africains ou européens, mais je crois qu’ils vont plutôt aller dans les caisses du système… Une autre fois, peut-être..

  8. oui carole ! Parmis l’indispensable, il manque l’éducation (histoire, culture, savoir faire, éveil des consciences) ,c’est d’ailleurs, dès aujourd’hui un domaine bourré de lacunnes, je comprends que des jeunes crient d’ennuis, d’être mal considérés…

  9. Copernic, il ne s’agit pas de se sentir coupable, c’est inutile et ça démobilise, il s’agit de faire face à la réalité et de tacher d’y remédier chacun avec ses moyens. On est pas omnipotent, ce n’est pas grave .Un quart de sciècle, c’est largement suffisant pour être une goutte d’eau, et une goutte d’eau, c’est l’océan. Nous avons la chance de ne pas être dans un système chilien , Etiopien ou Birman. Tu as raison en ce qui concerne les pauvres d’ici, d’autant qu’il existe aussi une véritable misère en France, pas besoin de faire des milliers de kilomètres .Le système ? Il est en train de se casser la figure tout seul, victime de l’individualisme à tous les étages.

  10. Bon voilà, on ne peut pas s’empêcher de réagir, tant ce sujet nous bouscule. Copernic, Bénédicte, Fabrice… on prend conscience du gouffre en idéal et réalité, quel que soit l’endroit où on se situe. Moi aussi je me sens en pleine contradiction, je ne peux pas soutenir la lutte dans sa forme actuelle, je ne peux pas plus la dénoncer. Je voudrais d’abord boucher le trou dans le bateau qui coule et sauver ceux qui se noient, et en même temps reconstruire le nouveau navire. Prioritairement. Mais voilà, voir ce gouvernement et ses acolytes manoeuvrer comme ils le font donne envie de défendre les victimes instrumentalisés. Cercle vicieux. Dire qu’il suffirait de ne pas acheter… pour que ça ne se vendent plus…

  11. En réponse au premier message du jour, celui de Bernard

    Bernard,

    Je regrette que vous vous retiriez, sincèrement. Car je suis convaincu, au contraire, que nous avons des tas de choses à nous dire. Même si c’est difficile. Surtout si c’est difficile. Et je vous demande donc de revenir. Une discussion, même lorsqu’elle tourne à la discorde, ne signifie pas l’impossibilité du dialogue. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  12. Imaginez d’avoir ce genre de contradiction au sein d’une famille. Pas facile à gérer de forcer pour du bio plutot qu’une console ou pour du local plutot que du « merveilleux » etc

  13. Le Champ économique mondial à territorialisé les ressources planétaires !
    De fait, les intérêts individuels et collectifs, à petite et grande échelle, se sont barricadés et armés. Plus que jamais la nécessité de survie des peuples passe par la compétition,la soumission ou l’affrontement !
    Partout sur notre planète, au sein même des institutions, la ploutocratie inéquitable,injuste et cynique se substitue progrèssivement à la Démocratie. La finalité de tout cela, pour nous qui avons la fibre Planétaire, n’est que trop évidente …
    Alors, c’est dit; il nous faut prendre position.
    Intelligemment, pacifiquement, collectivement .
    Il est temps que nous nous structurions en prenant Parti pour la Terre.
    Ainsi,chaque citoyen conscient et volontaire pourrait participer au Grand mouvement Planétariste qui incarne la pensée forte et rénovatrice de  » l’Ecologonomie  » qui seule peut faire face au bouleversement biosphérique à venir et garantir un avenir serein aux générations futures.
    Il nous faut mettre en place ce contrat hédoniste qui induit la jouissance partagée de la Vie,ici,maintenant et pour demain !
    A tous les niveaux il est temps de tisser le lien social planétaire .
    La Pensée Planétaire acceptée et développée sera une invite à la responsabilité du plaisir de vivre
    de tous les êtres humains pour tous les êtres vivants de notre Terre .
    Nous devons tendre au respect de tout être vivant, à la justice, à l’équité, à la dignité, par la mise en commun des ressources naturelles et de la connaissance…et ceci sera, par la mise en place d’une gouvernance participative planétaire .
    Êtes-vous prêts pour cette grande et belle aventure ? Nous n’en verrons vraisemblablement pas
    l’aboutissement mais tout du moins nous l’aurons initié !
    Je pose donc la première pierre de l’édifice et attend impatiemment que l’un d’entre vous suive,puis un autre et un autre encore …

     » Qui plante la fleur planétaire, jardine l’Univers !  »

    Entendons nous; retrouvons nous; organisons nous!

    Bien à vous,

    Yvan Burtin

  14. parce qu’une console c’est merveilleux bébert? tous les gosses qui ont eu la chance d’avoir un contact fort avec la nature ou de solidarité peuvent parler de ce qui est merveilleux . En tout cas, ils ressassent sans arrêt les souvenirs de telles expériences . La beauté est merveilleuse, l’accomplissement de ce que l’on fait de bien est merveilleux et libérateur . Je lis dans le regard de mes enfants ce qui les émerveille. Hier, nous avons vu tôt le matin un arc en ciel noyé dans les lumières de l’aurore, quel jeu , quel programe peut reproduire cela ?

  15. de plus, c’est gratuit c’est CADEAU .une fois j’ai entendu ceci « si on voit une très belle fleur dans un champ, on peut avoir envie de se l’approprier, de la cueillir et de la mettre en vase .Mais on peut aussi décider que cette fleur ce cadeau, elle est autant à nous dans son champs, offerte à tous les regards, belle de sa vigueur et de sa force dans son milieu naturel .Ne plus vouloir posséder, c’est être riche, libéré des angoisse de l’avoir .Et puis, penser à dire « merci » au lieu de se lamenter sans cesse.merci pour les champs de coquelicots, les lits de bruyère, les falaises granitiques des côtes bretonnes, les rouges-gorges, l’odeur du thym sauvage, le sourire d’un ami, la peau douce d’une joue d’enfant, la peau historiée d’une joue de grand-mère .tant de beauté et TOUT est donné !
    sinon, d’accord Yvan, une petite réserve sur l’édonisme ,rapport aux années 70 : un échec avec les dérives des communautés

  16. MISE EN GARDE : à propos de prophètes : cette période est très propice aux V.R.P. des sectes de tous poils, encore l’an passé, le salon marjolaine en était malheureusement encore la plate forme de certaines (sciento…). dans mon bled, un magasin bio à ouvert ses portes avec comme produits entre autre des cartes des anges, des tours et des boudha de cristal qui s’allument en violet et émettent une fumée artificielle . le proprio m’a vendu un bouquin de Thierry salmeron « l’homme est un Dieu déguisé en Ane », ça allait donner des réponses à toutes mes angoisses .(je l’ai acheté pour vérifier la bonne foi du tolié et mettre en garde si nécessaire).On y parle de bouda, de Jésus, 250 pages pour apprendre qu’on va mal et qu’on doit partir en stage en Suisse ou dans le sud .J’ai été sur le site, deux manequins type grands suédois vous attendent en peignoir blanc, une tasse blanche à la main (probablement de camomille). Soyez vigilant, on a pas du tout le temps pour ces conneries .En plus, il parait que quand on rentre dans ces systèmes, ça fait mal. Bien à vous

  17. adresses sûres, à priori : biocoop (parlez avec les responsables, greenpeace,wwf,l’assoc de françois Veillerette pour la protection des générations futures (very good !), les S.E.L régionnaux

  18. je vais aussi dans une biocoop dans le nord où une grosse partie des légumes est cultivée sur place et où les personnes ont toute le même salaire ….. c’est un moment que j’aime car au fil des ans, on se connait et on discute . en plsu de bons produits , il y a de bons contacts humains avec les personnes ouvrant la porte si on part trop chargée ou gardant la porte ouverte quand on arrive .et non comme j’ai déjà constaté dans des grands centres commerciaux, la porte qui se referme juste devant votre nez!!! sauf si c’est une ouverture automatique !
    ces sourires et bonjours dans ce magasin sont un petit plaisir supplémentaire!
    sinon je viens de lire un article sur wikipédia sur la disparition des abeilles, vers où allons nous ??????

  19. D’abord, Bravo Mr Nicolino pour votre implication dans cette société,
    je n’ai pas lu vos livres (donc acheté) mais j’ai hâte de le faire. J’aime bien vos coup de gueule sur différent sujet.
    mais sur ce dernier, j’ai l’impression que vous donner trop facilement dans la « leçon de morale ». Et je comprend que Bernard l’ai un peu mal pris.
    Ce qui me contrarie dans vos propos, c’est qu’il faut moins et mieux consommer pour sauver notre planète d’accord;
    Comment faites-vous pour vous procurer de la conscience, de l’esprit critique dans ce monde occidental.
    Je suis heureux d’avoir découvert des gens comme vous, grâce à internet, grâce aux livres, grâce à une éducation qui m’as donné l’envie de découvrir la société et son fonctionnement, etc, etc
    Mais pour cela il faut bien consommer un minimum pour savoir, pour comprendre, pour analyser…
    Pour cela il faut du temps et de l’argent, et qui à du temps et de l’argent dans cette société de plus en plus libéral.
    Désolé d’être confu dans mes explications
    mais je pense qu’il faut ouvrir les yeux aux gens pendant qu’il est encore temps et résister, Ce que font les grévistes à leur façon.
    Vous le faite très bien avec vos livres et votre site.
    Et chacun avec ses moyens comme le souligne un commentaire…
    Expliquez -moi si vous avez compris mon raisonnement.
    Merci

  20. Bénédicte, mon propos n’est pas de dire qu’une console c’est merveilleux mais sauf si tu vis en ermite et en autarcie il est quand meme assez difficile de finalement n’etre qu’un marginal surtout pour qui prétends renforcer le lien social. Je suis convaincu mais j’essaie de me modérer en imaginant que nous n’avançons pas tous à la méme vitesse. Par rapport aux propos de F Nicolino je pense qu l’on peut envisager la question sous deux angles. Soit nous réduisons globalement, et surtout les plus riches que nous sommes, notre pression sur le nature ou alors tous les humains veulent vivre plutot comme nous (ce que je pense plus plausible) et dans ce cas nous sommes trop nombreux (rien à voir avec le malthusianisme)

  21. tout le monde veut vivre comme un riche, c’est sûr.maintenant qu’est-ce qu’être riche ? il y a tellement de chose à redéfinir en profondeur avec si peu de temps .Tu sais , je ne vis absolument pas en marginal, je n’ai, au contraire, jamais eu tant d’amis tous milieux confondus, depuis que je possède moins, je fais des envieux ! Quand à réduire la pression sur la planète, tu le dis toi-même, il n’y a pas le choix.je te conseille vivement le film « we feed the word », c’est à mon sens un devoir de citoyen de voir de tels documents (hier, j’étais encore à un débat dans un cinéma) et ça t’apportera quelques réponses.Entre autre que l’on produit à l’heure où je te parle de quoi nourrir 12 milliards de personnes et 1 milliard de personnes meurent directement de la faim annuellement, n’est-ce pas aussi une préoccupation humaniste ?(au fait fabrice, j’ai débordé en lançant le débat sur les agrocarburants, la lutte continue…)

  22. je profite du fait que Bénédicte parle de ce film pour faire un peu de pub car il va justement passé vendredi 23 novembre au cinéma Le métropole à Lille. Pour ceux qui sont de la région nord ;o))

    A partir de 19H : Jeux Coopératif et Apéritif Solidaire
    20 h : Projection puis débat
    Intervenants du débat :
    – Caroline Deresmus-Mège, Oxfam France-Agir Ici
    – Antoine jean du CEDAPAS, partenaire de la Conféderation Paysanne
    Lieu : Cinéma Le Métropole, 26 rue des Ponts de Comines Entrée : 3 euros
    Cc’est organisé par OXFAM France – Agir ici pour laquelle je fais du bénévolat dans la bouquinerie de Lille
    Jean ZIEGLER qui intervient pas mal dans ce film a d’ailleurs parlé récemment de Fabrice dans l’émission de Daniel Mermet sur le grenelle de l’environnement

  23. @Copernic (mais aux autres aussi, en fait)
    je vous invite à méditer les enseignements de l’équation de Kaya, et autres considérations géophysiques sur la compatibilité (ou plutôt la non compatibilité) entre l’aisance croissante d’une humanité surdimensionnée et les ressources de la biosphère. Des modalités physiques d’ajustement particulièrement violentes et inhumaines se produiront dès la seconde moitié du XXIème siècle (nous serons tous morts, et c’est bien le problème, car l’échéance est trop lointaine pour que nous engagions dès aujourd’hui les sacrifices nécessaires au maintien des conditions de l’existence humaine civilisée sur terre), qui aboutiront probablement à une contraction massive de la population humaine et/ou de son aisance matérielle (ce ne sera pas nécessairement uniforme! ceux qui ont la meilleure armée et le meilleur système de « défense » de leur population se protégeront partiellement des effets combinés et liés du changement climatique, des migrations massives, des famines, épidémies, et de toutes les formes de conflictualité et d’oppression politique qui en résulteront). Il est une seule manière d’échapper à ce funeste destin pour l’humanité: c’est de contracter son aisance matérielle pour ceux qui ont le plus (nous en sommes TOUS sur ce blog, et les grévistes en sont aussi. Ce qui ne justifie pas l’injustice) et de limiter leurs aspirations pour ceux qui n’ont pas encore autant (de Dubaï à la Chine, nous sommes mal partis). Absolument inenvisageable, direz-vous? Sans doute. Alors la vie sur terre dans 50 ans sera un enfer. Et nous regretterons que la radicalité d’un Fabrice Nicolino n’ait pas été davantage prise au sérieux.

    @Fabrice: j’ai appris que tu te compromettais prochainement sous les ors des palais de la République. Je t’en félicite. Pince-toi fort les narines, mais tu y seras plus utile que sur France Cul ou que sur le blog.

  24. Manger bio totalement d’accord sauf quand : on découvre des déchets plastiques en abondance dans les supérettes et qu’on découvre un truc comme du « surimi bio ». une aberration pour moi ! Sinon, je désespère aussi d’entendre les difficultés des gens avec le pouvoir d’achat et sur TF1 ou autres d’apprendre que le premier jour de la reprise du trafic des trains et métro a précipité les usagers-clients dans les grands magazins pour préparer les achats de Noël. Cette débauche consumériste est à vomir. Promis Fabrice, malgré l’envie, je ne vous offrirai rien du tout à Noël. Seulement toute ma sympathie et une bise sur la joue si vous l’acceptez !

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