Derrière la viande, la merde

Publié dans Charlie Hebdo du 20 février 2013

Faudrait pas oublier l’essentiel. Un, la Roumanie est tenue par la mafia, la vraie. Deux, la viande est devenue en France une industrie comme les autres. La fabrication du « minerai de viande » est légale.

Oublie tout ce que tu as entendu, et regarde d’un autre œil cette fabuleuse histoire. Le « scandale de la viande de cheval » est une grosse farce, jouée par des acteurs de premier plan. Deux mots sur Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et comédien de génie : contrairement à tant d’autres ministres, il visait depuis un bail le poste qu’il occupe depuis mai 2012. Il est petit-fils de pedzouille, titulaire d’un BTS agricole, et il a enseigné l’économie dans un lycée agricole. Il connaît donc le secteur.

Et c’est bien pourquoi il faut l’applaudir si fort. Jeté au milieu d’une énième crise de confiance, qui risque de plomber les comptes de l’industrie de la bidoche pour un moment, il a choisi contre toute évidence la voie de l’humour. Citation (RTL le 11 février) : « Je découvre la complexité des circuits et de ce système de jeux de trading entre grossistes à l’échelle européenne ». Immergé depuis sa naissance dans le monde de l’agriculture intensive, copinant avec certains de ses pires tenants, comme le président de la FNSEA Xavier Beulin, il ignorerait tout de ce qui fait le quotidien de la barbaque industrielle. C’est crédible.

On ne va pas refaire dans Charlie le circuit de la viande roumaine, mais on peut ajouter deux ou trois bricoles au vaste storytelling (1) en cours. Un, tous les sopranos de cet opéra bouffe savent ce qu’est devenue la Roumanie : un pays dirigé par la mafia. Roberto Saviano, l’auteur de Gomorra, livre consacré à la Camorra, ne cesse de le répéter dans de nombreux entretiens, et la presse roumaine le confirme chaque jour. Le 9 février 2011, le quotidien de Bucarest Gândul (3) se demande en Une : « Mais où va l’argent sale des douanes ? ». Bonne question, car en cet instant, un douanier sur quatre est poursuivi pour corruption. Le 25 mai 2011, un autre quotidien roumain, Evenimentul Zilei (4), annonce que la mafia touche entre 1 000 et 7 000 dollars pour chaque container envoyé dans l’Union européenne. On arrête là, faute de place.

Voilà donc l’arrière-plan. Mais les neuneus ont tort de croire les ministres, qui désignent une poignée de fraudeurs et annoncent de nouveaux contrôles. Car la merde, qu’elle soit de vache ou de cheval, est dans le système. La vérité est dans un entretien passionnant accordé à une feuille de Nevers par Constantin Sollogoub, ancien vétérinaire local connaissant bien la Roumanie (4). Le Constantin se demande : « Pourquoi une viande abattue en Roumanie vient-elle jusqu’à Castelnaudary, pour être préparée au Luxembourg, via Metz ? ». Et il répond que le kilo de cheval vaut le tiers du kilo de bœuf, du moins en Roumanie. Et que l’exportation de viande permet d’engranger en plus des aides européennes. On voit que ça rapporte.

Mais ce n’est pas tout, et Constantin mange même le morceau principal : « Il y a 40 ans, les déchets des premières opérations allaient à l’équarrissage. Ils sont désormais mis en blocs et congelés ». Voilà le grand secret : on ne jette plus rien, ce serait trop bête. Et les industriels de la viande – qu’ils soient Roumains ou Français – fabriquent ce que nos belles autorités appellent discrètement du « minerai de viande ». Ne fuyez pas, cela devient sublime. Charlie étant un journal sérieux, bien qu’irresponsable, a épluché la Spécification technique n° B1-12-03 du 28 janvier 2003 , édictée par les services français. Cela donne : « Le minerai ou minerai de chair utilisé pour la fabrication des viandes hachées correspond exclusivement à des ensembles de muscles striés et de leurs affranchis, y compris les tissus graisseux y attenant ».

Il n’y a qu’une explication au supposé scandale de la viande de cheval : l’animal est devenu un produit industriel comme un autre. Une marchandise à laquelle on peut faire subir tous les outrages. Pour le reste, pour la com’ et les trémolos, voyez plutôt Le Foll.

(1) Le storytelling est une méthode archaïque, mais renouvelée par l’industrie, qui consiste à raconter de belles histoires plutôt que dire la vérité.
(2) http://www.gandul.info/news/un-politist-de-frontiera-din-patru-este-cercetat-pentru-coruptie-filmul-arestarii-cu-elicopterul-a-doua-puncte-vamale-7965253
(3) http://www.evz.ro/detalii/stiri/razboi-total-igas-doi-si-un-sfert-931419.html
(4) http://www.lejdc.fr/nievre/actualite/2013/02/13/ancien-veterinaire-a-nevers-constantin-sollogoub-setonne-du-parcours-de-la-viande-roumaine-1441372.html

24 réflexions sur « Derrière la viande, la merde »

  1. Coucou,

    Merci Fabrice.

    Une toxine cancérigène découverte en Allemagne dans du fourrage.

    BERLIN – Une toxine cancérigène, en excès des limites autorisées, a été découverte dans du maïs de fourrage livré à plus de 3.500 exploitations agricoles allemandes, ont indiqué vendredi les autorités, qui jugent improbable un danger pour le consommateur.

    Environ 10.000 tonnes de ce maïs contaminé provenant de Serbie ont été livrées à 13 fabricants de fourrage de l’Etat régional de Basse Saxe (nord), qui l’utilisent pour produire de la nourriture pour bovins, porcs et volaille, a précisé le ministère de l’Agriculture de l’Etat régional de Basse Saxe, dans un communiqué.

    Ces fabricants ont approvisionné au total 3.560 exploitations agricoles de Basse Saxe et 14 autres situées dans l’Etat régional voisin, la Rhénanie du Nord-Westphalie (nord-ouest) avec cette nourriture, a-t-il ajouté.

    Une plus petite partie a été livrée dans d’autres Etats régionaux allemands et aux Pays-Bas, a-t-on précisé.

    Le ministère régional, qui a mis en oeuvre des contrôles dans les exploitations concernées, s’est toutefois montré rassurant, estimant improbable un risque pour le consommateur, aussi bien pour le lait que pour la viande provenant des animaux ayant mangé le fourrage.

    Il explique notamment que le lait récolté –et éventuellement contaminé– est mélangé avec d’autres laits et subit des tests effectués chaque mois par les laiteries, notamment sur le taux de la substance incriminée.

    La substance, une aflatoxine B1, hautement cancérigène, produite par des champignons Aspergillus Flavus présents sur les graines, atteignait 0,204 mg/kg, sur les fourrages contaminés, alors que la limite autorisée est de 0,02 mg/kg, ont précisé les autorités.

    Les aflatoxines peuvent être notamment retrouvées dans le lait des vaches qui auraient été nourries avec des aliments contaminés par de la moisissure et peuvent augmenter les risques de cancer, y compris de cancer du foie, selon l’Organisation mondiale de la santé.

    01 mars 2013

    Bien a vous tous,

  2. Extrait du texte de rappel utilisé pour la soirée contre la banalisation et la généralisation du puçage RFID dans la société avec PMO et la Confédération Paysanne à Valence.
    ==============================
    Bonjour,

    – Des poulets industriels remplis de liquide à base de peau de porc et de bœuf pour les gonfler en 2009.
    – Le récent scandale lasagna-gate ou horse-gate des lasagnes frelatées à la viande de cheval ayant mis au grand jour l’utilisation massive de déchets dans leur composition : le minerai de viande (1), c’est-à-dire des tendons, des os broyés, du collagène de bœuf mais aussi d’âne et du mulet ! Ce qui est plus grave à mon sens que d’avoir mis du cheval au lieu du bœuf.

    – L’autorisation de la Commission européenne, à compter du 1er juin 2013, d’utiliser des farines animales pour la pisciculture, faisant naître des réminiscences de crises de grippe aviaire et vache folle de jadis.

    Tout cela fait peser un lourd doute sur les boniments de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution quant à la qualité de ses produits, de ses ragougnasses et autres galimafrées sous vide, préfabriquées et soi-disant bon marché.

    Toutefois, cette brèche dans la foi d’une industrie nourricière saine, peu chère et soi-disant génératrice d’emplois dans le meilleur des mondes possibles, comme nous rebattent les oreilles nos dirigeants et les médias, nous permet de nous questionner :

    ==> Et si l’industrie, au lieu de créer des emplois les supprimait puisque industrialiser veut dire automatiser, remplacer tant que faire se peut par des machines.
    Et si, au lieu d’utiliser des produits sains et locaux celle-ci nous refourguait des produits achetés au plus bas prix sur le marché mondial contenant des toxiques et y incorporait des déchets afin de faire des économies d’échelle ?
    (question oratoire).

    ==> Et si la puce RFID tant promue comme pilier de la traçabilité, symbole de l’infaillibilité, loin d’assurer la sécurité alimentaire permettait, au contraire, de supprimer les interventions humaines, de transformer toujours plus les animaux en machines à viande gavées et ne voyant jamais le jour, les végétaux en supports de débouchés pour la chimie et le bricolage génétique, accélérait la production à des vitesses jamais atteintes, donc favorisait un productivisme forcené et créait paradoxalement de l’insécurité alimentaire ?

    par ovnivalence@gmail.com

    notes :
    (1) : http://www.rue89.com/2013/02/14/le-minerai-de-nos-lasagnes-cest-carrement-de-la-merde-239612

  3. Bonjour,
    Le rédacteur du papier titré « Derrière la viande, la merde… » a sans doute le complexe de supériorité qu’affiche sans cesse la presse parisienne vis-à-vis de la presse quotidienne régionale.
    Lorsque je lis « un entretien passionnant accordé à une feuille de Nevers… » je vois déjà le rictus s’afficher sur le visage à l’air condescendant dudit rédacteur.
    Apprenez, Monsieur, que cette feuille a un nom, Le Journal du Centre, l’un des titres du Groupe Centre-France. Mais je sais bien que vu de la capitale ce que pense un journaliste de province comme moi n’a pas beaucoup d’importance. Votre ton dédaigneux illustre bien l’attitude de beaucoup de plumitifs parisiens qui croient être les seuls vrais pros de l’hexagone.
    Alors je vais vous adresser mes salutations les plus distinguées puisque votre vocabulaire vis-à-vis de la province et de ses journaux ne l’est pas…

  4. Monsieur Perret,

    Avec le respect que je vous dois, je crois devoir vous dire que vous vous trompez du tout au tout. Un, je dis que l’entretien est passionnant. Deux, je cite la source électronique, et quiconque clique sur le lien tombe sur le Journal du Centre. Pour le cas où vous ne le sauriez pas, tous les « journalistes parisiens » ne le font pas. Trois, dire d’un journal qu’il est une feuille n’a rien de péjoratif. C’est un terme qui désigne un journal de taille modeste, ce qui est le cas en l’occurrence. Vous ne faites, selon moi, qu’exprimer un malaise tout personnel. Cinq, j’ai le plus grand respect et de l’estime pour les entreprises de presse de province qui font leur boulot. Et c’est bien le cas, puisque je donne des extraits de cet entretien. Si vous saviez – mais je ne vous reproche évidemment rien – si peu que ce soit ce qu’a été ma vie, je gage que vous n’iriez pas imaginer pareil procès contre moi.

    Mais quoi qu’il en soit, bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  5. devant une assiette de viande … une merde … pardon, je ne peux pas m’en empêcher … Fabrice, vous n’êtes pas obligé de publier

  6. « devant une assiette de viande … une merde … pardon, je ne peux pas m’en empêcher … Fabrice, vous n’êtes pas obligé de publier »

    Tu n’assumes pas tes propos? Tu n’interviens que pour insulter ceux qui ne pensent pas exactement comme toi et ne fait rien d’autre que de la propagande vegan. C’est ça un troll.
    Et derrière le buisness vegan gavé d’huile de palme au sublime bilan carbonne, il y a quoi, penses-tu?
    Tu n’es sans doute pas sans ignorer que les plantations de palmeraies détruisent les fôrets et déciment les derniers ourangs-outans ? Mais ça, c’est pas ton problème, tu t’en fous. Buisness is buisness… pourvu qu’il soit vegan!

    Un article dans le monde libertaire sur les dérives vegans dont tu donnes tout à fait le ressenti.Un ressenti, pour moi, légèrement « Matin brun »…brrr…

    http://www.monde-libertaire.fr/debats/15977-les-animaux-ils-sont-gentils?format=pdf

  7. « Si la réduction de la consommation de viande est nécessaire pour la santé, l’arrêt de l’élevage industriel, lutter contre la faim et la déforestation dans le tiers monde, pour le bien être-animal;
    le régime végétarien ne pose pas de problèmes nutritionnels;
    des personnes peuvent choisir d’être végétaliennes et ont de bonnes raisons de l’être;

    Un pays comme la France peut être excédentaire même avec quasiment 100% de bio, en consommant moins de viande, mais en maintenant un élevage extensif qui est nécessaire pour une fertilisation et un assolement de légumineuses (trèfle, luzerne…) permettant d’assurer un rendement en céréales bio suffisant pour couvrir les besoins et les frais fonciers et d’exploitation.

    Actuellement sur de bons sols, le rendement en céréales moyen avoisine les 40 quintaux hectares et certains dépassent les 50 après une culture de luzerne ou de trèfle une bonne année.
    Cependant sans fertilisation, l’appauvrissement des sols conduirait à des rendements avoisinant les 20 quintaux, ce qui n’est pas viable pour un pays comme la France dont le coût du terrain est beaucoup plus élevé que dans des pays comme l’Australie, la Russie ou le Kazakhstan.

    Un élevage extensif est donc nécessaire pour nourrir 65 millions d’habitants.
    Pour assurer la cohabitation entre l’élevage et la faune sauvage, cohabitation indispensable, il ne faut pas se borner à stigmatiser Bové, je ne vais pas en rajouter sur ceux qui se contente d’hurler sans rien faire, mais appliquer ce qui fonctionne dans des pays comme l’Italie et l’Espagne.

    Pour le prix des aliments,
    l’agriculteur doit être payer correctement pour ses produits tout en respectant correctement le principe pollueur payeur,
    la réduction des marges des intermédiaires permettrait d’assurer de meilleurs revenus sans pénaliser le consommateur. »

    commentaire que j’avais écrit ici

    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1367

    @AnneJ

    « Et derrière le buisness vegan gavé d’huile de palme au sublime bilan carbonne, il y a quoi, penses-tu? », sur ce point, un végan aura une empreinte écologique (pas seulement le bilan carbone), nettement plus faible qu’un consommateur quotidien, de viande issue d’élevages intensifs, il faut plus de végétaux produits en France (blé,maïs, colza…) et à l’étranger (huile de palme, soja…) pour nourrir le bétail des élevages industriels que pour nourrir un végan, même s’il est vrai que la nourriture des végans (Soja…) pourrait être produite en France.

    Pour résumé,l’élevage industriel avec ses trafic, la maltraitance animale et son impact environnemental ici et ailleurs (Indonésie, Brésil, Argentine…) doit être supprimé, pour qu’en France l’élevage extensif, nécessaire, satisfasse les besoins de la population, il faut une diminution importante de la consommation, ma consommation de viande est d’environ le 8ème de la consommation moyenne européenne, et je ne m’en porte pas plus mal.

  8. @ Anne J

    Après la critique du veganisme qui conduit à faire déprimer les chevaux en refusant de les monter , voici l’huile de palme au secours d’une gentille éleveuse de mouton dont on comprend l’inquiétude , puisque le veganisme impliquerait pour vous un aller à Pôle Emploi …

    Reprenons vos propos antérieurs . Il est question du veganisme qui n’empêchera pas la souffrance de chevaux roumains . Il va de soit que si les humains arrêtent d’exploiter les animaux , les animaux continueront d’être exploités . D’une logique digne de l’ENA . Puis vient l’histoire du cheval dépressif car il n’est plus monté , et son ancienne cavalière se contente désormais de marcher à son côté . Qu’on se le dise , la présence d’un humain sur son dos rend le cheval épanouis , alors que la présence du même humain à son côté le déprime . L’éthologie équine revisité par une éleveuse ovine conduit à de grandes découvertes .

    Mais le plus révélateur de la pensée petite bergèrienne tient dans les affirmations suivantes .
    D’abord , le cheval engraisse et déprime dans trois hectares alors qu’un seul suffirait à le nourrir . L’animal qui déprime faute de la présence d’un humain sur son dos , c’est à dire faute d’activité physique suffisante puisqu’on peut supposer qu’il court plus vite avec un cavalier sur son dos qu’à côté de lui ( même si c’était Hussein Bolt ), verrait son état s’améliorer s’il ne vivait de surcroît que dans un hectare , et non pas trois . Il est vrai qu’un cheval s’épanouit mieux dans un hectare que dans trois , et qu’il est inconvenant de lui donner plus d’espace que l’éthologie revisitée prétend qu’il lui suffit . Tant qu’il a assez à manger , on ne voit pas pourquoi lui donner en plus de l’espace pour courir .
    Ensuite , il est question de ces cons de  » vegan de supermarché  » . Certes , vous n’avez pas écrit  » ces cons de vegans  » , mais  » c’est ( ce que je critique précédemment ) aussi con que le reste  » . Le  » reste  » étant ( entre autre ) l’industrie alimentaire telle que la révèle l’affaire des lasagnes de cheval et que vous trouvez très conne ( disons que vous désapprouvez avec fermeté , cela vous va ?) , vous affirmez que le veganisme est très con ( pardon , vous le désapprouvez fermement ) , ce qui est très différent que de dire que les vegans sont des cons ( re-pardon , vous désapprouvez les vegans ). Ainsi , les trolls vegan insultent les non-vegans , contrairement à ceux qui écrivent que le veganisme est une connerie mais ne pensent absolument pas que l’auteur d’une connerie est un con . Logique , n’est-ce pas ?
    Ajoutons à cela le fait que certains font de la  » propagande  » , alors que d’autres ne font que défendre leurs convictions , voire leurs intérêts d’éleveurs . Tout cela constitue ce grand ensemble dialectique-rhétorique , qui enfante de savants distinguos : responsable mais pas coupable , le bon et le mauvais chasseurs , le patron de gauche et le patron de droite , etc …

    Ceci dit , le plus édifiant n’est pas votre désapprobation du veganisme , attitude peu étonnante quand on vit de l’élevage , mais plutôt l’attribut  » de supermarché  » . Ainsi se dévoile , le supermarché s’opposant au champs , la ruralité chère aux agriculteurs et aux chasseurs . Coïncidence , peu de temps avant vos propos , c’est un chasseur qui nous ressort , sur un blog où l’on n’aime pas ces braves gens , son refrain sur les  » parigots qui connaissent rien à la nature  » . Parigots , citadins , bobos , tous de supermarchés , seraient donc les ignorants malfaisants auxquels s’opposeraient les campagnards , éleveurs , paysans , chasseurs et cie ,tous des champs , détenteurs d’une vérité et d’une sagesse que n’auraient pas les premiers . Le préjugé qui se veut démonstration est une espèce hélas pas en voie de disparition ! Vous prenez les idées qui vous arrangent comme preuves , alors que ce sont elles qu’il vous faudrait démontrer . Après le vegan de supermarché , voici  » les plantations de palmeraies détruisent les fôrets et déciment les derniers ourangs-outans ? Mais ça, c’est pas ton problème, tu t’en fous. Buisness is buisness… pourvu qu’il soit vegan!  » . Peut-on savoir d’où vous vient ce savoir ? D’une boule de cristal , d’une conversation avec vos moutons , une confidence de Lui ?
    Et en guise de fin , voici le  » matin brun  » qu’annoncerait le veganisme , écrit qui vous affilie aux conservateurs , notion ici apolitique , que sont les Luc Ferry et autres F. Nihous , ces êtres qui n’ont connu qu’un seul monde , comme nous tous , mais qui angoissent à l’idée que celui de demain soit différent de l’actuel , essentiellement sur ce critère : la perte des prérogatives et de la domination des humains sur les animaux . Alors que les chasseurs , qui citent abondamment Ferry et son Nouvel Ordre Ecologique , concluent leurs lumineuses interventions par un  » … qui ( les opposants à la chasse , et en général ceux qui sont favorables à la perte des prérogatives humaines sur les animaux ) nous rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire …  » , vous concluez la vôtre par le  » matin brun  » , point Godwin explicite et également dada du grand dadet Ferry . Admirable , cette attitude qui consiste à préférer les désordres avérés car actuels au motif qu’ils sont moindres que ce que prédisent des hypothèses , par définition non-avérées car traitants d’un futur qu’il n’est pas possible d’expérimenter présentement . Ainsi , le Nouvel O.E est plus à craindre que l’actuel désordre capitaliste , et le veganisme plus cruel et injuste que le bon gigot et steak des animaux qu’élèvent d’Anne J et cie …
    Oui , vraiment , comme vous dites : brrr ….

    P:S : je ne me prononce pas sur votre rapprochement entre veganisme et déforestation/huile de palme/orangs-outangs . Je vous laisse toucher le fond si vous aimez ça .

  9. « Et derrière le buisness vegan gavé d’huile de palme au sublime bilan carbonne, il y a quoi, penses-tu?
    Tu n’es sans doute pas sans ignorer que les plantations de palmeraies détruisent les fôrets et déciment les derniers ourangs-outans ? »

    Perso, je trouve ce raisonnement bien curieux et surtout très inexact. Je ne suis pas vegan, mais végétarienne (et je m’en porte fort bien depuis 20 ans, merci) et de l’huile de palme; mille excuses, on en trouve partout, y compris dans la bouffe non classée « pour végétariens », dans les cosmétiques, etc. Il me semble que les Vegan n’ont rien à voir avec ce phénomène et il suffit d’aller faire un tour dans n’importe quel supermarché pour s’en rendre compte.
    Voilà un site super sympa d’un couple qui a décidé de vivre (presque) sans l’huile de palme, avis aux amateurs :
    http://vivresanshuiledepalme.blogspot.fr/

  10. « le régime végétarien ne pose pas de problèmes nutritionnels », vrai mais le régime végétalien lui en pose. Anémie ferriprive, carence en B12, retard de croissance chez les enfants. Trois choses pouvant être sévères. Donc il faut manger des produits élaborés, enrichis. Régime qui semble plus fait plus pour une petite élite des pays riches. Peut-on faire de ce modèle alimentaire un régime universel ? Malgré une longue expérience végétalienne,j’ai des doutes.
    Je me demande aussi quelle superficie démente il faudrait consacrer au soja jaune, en France par ex, pour que toute la population ait son compte en lait et fromages de substitution. Nous somme un pays très consommateur de fromages. Et qu’est-ce qu’on ferait de tout l’okara produit ?
    Il me semble surtout qu’on s’en sortirait mieux en étant des mammifères omnivores peu voraces, c’est à dire mangeant beaucoup moins (de tout, ça personne ne le dit, toucher à la ration alimentaire est tabou,les guerres et les privations ne doivent pas être assez loin derrière) et bien évidemment beaucoup moins de viandes et de protéines animales en général. Sans oublier les plantes sauvages pour les non citadins. Il y a là une véritable manne que l’on dédaigne par méconnaissance et par habitude culturelle.

    Anne : merci pour l’article du monde libertaire

  11. Hier sur la route il y avait un blaireau mort, sans doute percuté par une voiture, c’est triste car à chaque fois que j’observe cet animal c’est mort sur une route.

  12. Les grosses magouilles avec les animaux à viande ne datent pas d’hier et il serait mensonger de faire croire qu’elles ne concernent que les viandes de mauvaise qualité.
    Exemple d’une viande bovine labellisée d’un terroir pour ses veaux « sous la mère » très réputés et donc très chers :
    Cela se passe entre Albi et Millau, je reste imprécis pour ne pas me faire agresser mais toute personne concernée peut s’y reconnaître.
    Les animaux sont des charolais, élevés en extensif propre, après quelques semaines d’allaitement au pré, les veaux sont envoyés en… Italie pour y être un peu engraissés, ils y passent quelques mois et tout naturellement reviennent se faire trucider dans leur région de naissance pour se retrouver sur des étals de magasins cotés avec ce magnifique label rouge de région et de terroir !
    Pour Flore qui affiche son scepticisme à propos du végétarisme, je rappelle qu’il existe de nombreuses variétés de grains beaucoup plus riches en protéines que le soja et présentant des qualités agronomiques nettement supérieures ( les haricots noirs et l’amarante pour ne citer que ceux-là… ), qu’il est très facile de se prémunir d’un manque de fer en consommant un peu de mélasse de canne qui contient moins de sucre qu’une confiture !
    Je rappelle également qu’une quantité non négligeable de la population mondiale n’a que rarement le loisir de consommer de la viande et qu’ils ne résident pas forcément dans les régions à populations malnutries !
    Sortons des schémas préconçus pour ne voir que la réalité, les campagnes pour la consommation de viande et de produits laitiers ont fait long feu, elles datent des « grandes découvertes » médicales des années 1930 sur lesquelles le monde scientifique est largement revenu, cette notion abstraite d’alimentations enrichies est purement d’ordre idéologique et ne fait que justifier les cultures OGM, elle n’a pas la moindre valeur scientifique, soyez en certaine, chère madame…

  13. @ Monsieur Lionel : vous lisez mal, je n’ai absolument aucun scepticisme par rapport au végétaRisme et je l’ai dit.

    Je parlais du vététaLisme alimentation qui exclut aussi tout laitages, fromages, oeufs, même le miel.(que j’ai expérimenté pendant 16 ans )

    Au fait je ne suis pas la dernière des nulles en matière de nutrition, mais je n’ai pas envie de m’étaler, je vous trouve très suffisant.
    (le sucre est un poison pour le corps, mélasse ou pas. Quant à la B12, vous semblez ne pas en savoir grand chose, renseignez-vous donc)

    Et pour achever de vous agacer : je ne mange pas de viande , et ce depuis l’âge de 18 ans, et j’en ai 57 !!!

  14. Pour finir Monsieur Lionel vous dites » cette notion abstraite d’alimentations enrichies est purement d’ordre idéologique et ne fait que justifier les cultures OGM « . Quel rapport ? je ne parlais que des produits concrets, qui sont en rayons. Et bio. Un exemple: les laits de soja enrichis, en Ca, en Vit D, en vit B, etc ..sans parler du commerce des complètements alimentaires. J’estime qu’une alimentation équilibrée et saine peut et doit se passer de tout ça. C’est aussi ça la simplicité volontaire.

  15. Pas de suffisance ici, mais basta !
    Je suis moi-même contraint au végétalisme, devenu réactif et allergique à nombre de choses depuis une dizaine d’années, suite au mauvais exercice de ma profession, paysan.
    Vous parlez du soja jaune qui n’est pas la panacée, loin de là et je faisais remarquer que les regards se portent dans la direction de la lumière alors que nous avons à disposition de très nombreuses variétés anciennes qui portent les solutions au problème que vous exposez, les solutions existent que nous ne désirons pas regarder puisqu’elles vont à l’encontre de nos croyances.
    Pour finir avec moi, je fais donc un métier physiquement éprouvant et me porte sans aucun souci en me nourrissant ainsi que ma famille de tous ces produits.
    Merci de votre précision concernant les « produits enrichis », j’y avais vu une certaine ambiguïté. Donc vous ne m’agacez pas, rassurez-vous, j’envisage que d’autres que moi n’aient jamais mangé de viande mais un peu de précision ne fait pas de mal !
    Pour la B12, en effet je ne m’en préoccupe pas et pour le moment en le paie pas…
    « Les végétaliens, qui ne consomment aucun produit animal, sont à risque de carence en vitamine B12. Il existe une controverse à ce sujet, parce que l’organisme humain compte des réserves importantes de B12 et que les bactéries intestinales sont en mesure d’en synthétiser de petites quantités.»
    Pris sur Passeport-santé.
    Mais je n’ai pas de discours sur le sujet…
    Pour le reste nous sommes d’accord, si vous m’avez trouvé suffisant, je vous ai trouvée très tranchante, le berger à la bergère !

  16. @ Lionel : Plutôt que lire passeport santé, faites plutôt une analyse à l’occasion. Nous ne sommes pas égaux, face à la santé non plus.
    (J’ai vécu au sein d’un groupe d’une centaine de personnes qui partageaient le même régime végétalien strict. Ce que j’ai observé n’aura jamais de valeur auprès de qui ne veut entendre, c’est dommage mais c’est comme ça)
    Je ne vois pas ce qu’il peut y avoir de tranchant dans le fait de dire que ce mode d’alimentation n’est pas forcément la panacée universelle.

  17. Flore vous dite n’importe quoi sur le vegetaLisme. pas envie de faire de leçon de nutrition ici. il suffit de connaitre des familles entières de vegetaliens pour le savoir. en angleterre, il y en a beaucoup et pas seulement en inde aussi par exemple. non, il ne faut pas manger des aliments enrichis, il faut équilibrer son alimentation comme tout le monde. les carences, vous en trouvez chez les non vegetaliens et plus souvent que vous voulez bien l’admettre.
    donc, si vous avez des doutes, renseignez vous mais pas auprès des gens qui sont comme vous. auprès des gens qui vous apportent la preuve que comme beaucoup vous n’avez pas envie d’avoir.
    de plus et surtout, si vous aviez raison (mais vous avez tort) il faudrait trouver POUR DES RAISONS MORALES des alternatives à l’exploitation animale.

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