L’émotion doit-elle conduire le monde (à propos du Loup) ?

C’est le délire. Je l’avais prévu, mais j’en reste cloué sur place, et bientôt sur la porte de grange de tous les tueurs de France et de Navarre. Notre pays se rejoue une scène déjà maintes et maintes fois montée : la mort du Loup. Tel maire de la Meuse (ici) offre 2 000 euros pour la capture d’un loup. Telle FDSEA – la structure départementale du syndic(at) de faillite appelé FNSEA – propose 1 000 euros à qui butera une malbête sur le territoire historique du Gévaudan (ici). Tel Laurent Wauquiez – insupportable roitelet du Puy-en-Velay, inqualifiable freluquet – piétine le droit européen (ici) sans s’attirer la moindre critique, osant même ces mots : « On n’acceptera pas que les bobos parisiens nous expliquent comment on doit vivre chez nous. Il y a eu des assouplissements pour l’abattage du loup mais ce n’est pas à la hauteur. Il continue de se développer. On demande une évolution de la règlementation européenne. A nos territoires de fixer les règles en la matière. »

Un si gentil voyage de presse

Le Loup est une nouvelle fois menacé de mort. Présent pendant des centaines de milliers d’années dans ce territoire présomptueusement appelé la France, il n’y aurait plus sa place. Qui le dit ? La droite rance, certes oui, de laquelle il n’y a jamais rien eu à attendre. Mais aussi – à quoi bon se taire ? – la plus grande partie de la gauche. Celle du pouvoir, bien entendu, qui ne cesse de mentir et de se ridiculiser, Ségolène Royal en tête (ici). Mais aussi l’essentiel de cette gauche dite altermondialiste, environnementaliste et le plus souvent sympathique. Je range dans cette catégorie un peu fourre-tout des gens comme José Bové ou encore la Confédération paysanne. Je précise : environnementaliste, et donc nullement écologiste.

La Confédération paysanne, très remontée contre le Loup, a organisé en septembre un voyage de presse auprès de certains de ses membres, éleveurs de brebis des Alpes ou des pré-Alpes. J’ai noté, mais cela n’a rien d’exhaustif, des articles dans Libération (ici) ou encore Politis (Voir l’article au bas de la page). Je connais les deux auteurs et j’entretiens avec Patrick Piro, de Politis, des relations espacées, mais très amicales. Ce n’est pas trahir un secret qu’ils sont tous deux des « altermondialistes ». Mais tous deux insistent pourtant sur l’impossibilité d’une coexistence entre pastoralisme et grands prédateurs, en l’occurrence le Loup. J’ajoute que j’ai perdu, irrémédiablement je crois, le lien d’amitié établi il y a une dizaine d’années avec une journaliste de radio bien connue des milieux alters. Jusqu’ici, elle avait toujours soutenu et défendu mon travail. Et puis, tout soudain, plus un mot. Mon dernier livre, pourtant au centre de ses préoccupations ? Silence total, silence de mort.

Coincé au fin fond de la vallée

Je n’ai pas de certitude, mais par recoupements, et grâce à des amis communs, il m’est revenu que mes prises de position en faveur du Loup (ici) lui restaient en travers de la gorge, elle qui est liée au monde des éleveurs. J’aurais aimé une explication, mais je ne l’ai pas eue. Est-ce que je regrette ? Son attitude, certainement, mais pas la mienne. Que non. J’ai pris une position mûrement réfléchie, et je ne vois pas que je puisse en changer de sitôt. Avant de dire un mot sur le fond, une anecdote. Il y a une dizaine d’années, j’étais en reportage dans les Pyrénées pour le magazine Terre Sauvage. Le sujet ? L’Ours, autre magnifique mal-aimé. La Confédération paysanne – déjà – était très majoritairement contre. Dans l’Ariège, où je me trouvais, il n’y avait qu’une poignée de valeureux, plaidant pour une « cohabitation pastorale ». Je me devais d’aller interroger ceux qui refusaient dans les alpages la présence du Moussu, ce Monsieur-Ours, comme il a été si longtemps appelé dans les hautes vallées.

Un samedi après-midi, je téléphonai à un éleveur de brebis installé au-dessus d’Ax-les-Thermes, membre de la Confédération paysanne, néo-rural ainsi qu’on désigne ces anciens jeunes venus des villes après le grand ébranlement de 68. Nous prîmes rendez-vous chez lui pour le lendemain dimanche, au matin, et j’arrivai tranquillement, ravi par la beauté des lieux, oubliés au fin fond d’une vallée perdue. J’arrêtai ma voiture, l’éleveur vint m’accueillir, mais sans me dire qu’à l’intérieur, il y avait un comité d’accueil, et quel ! Une dizaine d’éleveurs avait fait le déplacement, et je dois dire qu’ils étaient très énervés, énervés contre moi. J’avoue que je ne compris pas, mais comme j’ai connu divers moments de haute tension dans ma vie, je compris vite qu’un mot de travers pouvait faire valser les tables et le journaliste que j’étais. Je commencai donc un discours « diplomatique », sans voir tout d’abord que le maître de maison se rapprochait d’une table portant un fax, car on était encore à l’heure du fax.

Qui veut donc d’un pacte national ?

Je continuai à parler, étalant mon empathie et ma compassion pour le sort des éleveurs et le malheur des brebis éviscérées, et ce n’était au fond pas difficile, car je ne jouais pas. J’étais sincère. Mais j’entendis tout à coup, dans la pièce, à haute voix, les premières lignes d’une chronique que je reconnus aussitôt. Malédiction ! Le fax avait chauffé et fait atterrir chez mon éleveur la copie de ce texte, paru deux ou trois ans avant, dans lequel je moquais ouvertement la Confédération paysanne et son refus de défendre les ours et les loups. Aïe ! Aïe, aïe, aïe ! Pour être franc, je me vis assez mal barré. Je m’en sortis je ne sais plus comment, mais je me revois commenter des photos de brebis éventrées en promettant d’en parler dès le début de mon reportage.

Et je le fis, car je suis et demeure SENSIBLE à la souffrance réelle que peuvent avoir des éleveurs dont les troupeaux sont régulièrement visités par des loups ou des ours. Ce n’est pas un rôle de composition. Il faut tenir compte de cette dimension psychologique si pesante, et ouvrir une discussion de longue durée, conduisant, ainsi que je j’ai écrit tant de fois, à un pacte national entre la société et les éleveurs. Si la première veut vraiment – et il faudra bien le prouver – des loups et des ours, alors elle doit trouver les mots et moyens pour montrer sa sincérité aux seconds.

Le degré zéro de la réflexion

Même si nous en arrivons là un jour, cela n’effacera pas la peine, le découragement, la colère de cette (petite) fraction des éleveurs qui aiment réellement la montagne, la campagne, leurs bêtes. Et c’est à ce moment-là que je me désigne à mon tour comme une cible, car voici : l’émotion n’est heureusement pas tout. Je comprends ainsi celui qui a envie de buter le salopard qui a tué son épouse ou violé son gosse. Et je comprendrais même celui qui passerait à l’acte. Mais par chance, la société s’interpose par la loi, et refuse la peine de mort. Il en va de même pour toutes les questions, aussi dérangeantes soient-elles. Prétendre régler le sort du sauvage – je parle du vrai sauvage, celui qui dérange les activités humaines – en s’appuyant sur la seule émotion de quelques acteurs en effet victimes, c’est le degré zéro de la politique.

Il est effarant que des supposés altermondialistes veuillent fonder un point de vue général sur des phénomènes de cette nature. Au passage, il est marquant de voir l’union nationale réalisée sur le dos de la Bête. Si les esprits fonctionnaient normalement, il est certain qu’un José Bové et tant d’autres s’interrogeraient davantage sur cette quasi-unanimité, qui relie les plus obtus de nos contemporains – ceux par exemple qui ont tabassé à Nantes de pauvres ragondins (ici) et ceux qui affirment vouloir régler les si graves problèmes de l’humanité.

Le spectre de notre mort

C’est finalement simple : j’affirme qu’il existe en la matière un principe supérieur, dans le cadre duquel tout doit être pensé. Et ce principe, c’est celui de la biodiversité. J’en ai tant marre, des proclamations, des conférences et des larmes de crocodile. Mais tant ! Nous vivons la sixième crise d’extinction des espèces dans l’histoire de la vie sur Terre, qui a commencé voici 4,6 milliards d’années, d’après ce qu’on peut en savoir. La crise précédente, il y a 65 millions d’années, a emporté les dinosaures et des milliers d’autres espèces. Peut-être celle-ci, directement reliée aux activités humaines, sera-t-elle pire. Un tel événement, pratiquement inconcevable, devrait être à l’arrière-plan de la totalité des décisions publiques. Il devrait évidemment obliger tous les éradicateurs du Loup à repenser leurs folles entreprises, et à les remiser. Au lieu de quoi l’on assiste à une frénétique danse du scalp autour d’une poignée d’animaux miraculeusement revenus chez nous.

Ce retour pourrait être vu comme un cadeau des cieux. Sur le papier au moins, il nous offre la liberté de nous comporter d’une façon moins barbare que nos ancêtres. Tout au contraire, il libère chez les humains de droite et de gauche le même fond angoissant, qui n’est autre que la détestation de la vraie nature et du vrai sauvage. Hypocrites de tout bord, arrêtez vos faux-semblants. Puisque vous refusez la présence de 300 animaux dans un pays qui regorge de chevreuils, de chamois, de cerfs, de sangliers et de marcassins, osez aller jusqu’au bout. Il faut en appeler à la mort des éléphants, qui détruisent tant de cultures précieuses pour les paysans pauvres d’Afrique. Et à celle du tigre. Et à celle de ces requins qui croquent parfois une jambe de surfer. Et à celle des innombrables animaux qui ne demandent qu’à vivre, quand nous préférons les savoir dans la cire ou la paille, au Muséum.

Ennemis du Loup, de l’Ours, du Lynx, pourquoi ne pas avouer ? Vous nous préparez un monde où les hommes seront seuls présents, seuls survivants, juste avant qu’ils ne se jettent les uns sur les autres. Ennemis du sauvage, vous incarnez notre mort à tous.

——————–Le papier de Patrick Piro dans Politis
Par Patrick Piro – 18 septembre 2014
Ils vivent avec l’angoisse du loup

Alors que l’animal gagne de nouveaux territoires, la multiplication des attaques sur les troupeaux rend impossible sa cohabitation avec le pastoralisme, juge la Confédération paysanne.

Elle a mis un peu de temps à parler de son cas, comme si elle doutait de sa légitimité. Ses collègues éleveurs, autour de la table, possèdent à peine quelques centaines de brebis – « et en bio, bien sûr ! ». Son troupeau a culminé à 2 500 bêtes, « et nous achetons le fourrage sur le marché conventionnel ». Membre de la Confédération paysanne, Claire Giordan a accepté de témoigner, lors d’un voyage de presse organisé dans les Alpes par le syndicat, afin d’expliciter son hostilité envers la présence du loup dans les zones de pâturage. Fille d’éleveur transhumant, la jeune femme de 31 ans est installée avec son mari dans la vallée de la Roya, en zone « cœur » du parc national du Mercantour (Alpes-Maritimes).

Le loup a toujours empoisonné sa vie professionnelle. Éradiqué de France dans les années 1930, l’animal y est réapparu au début des années 1990, dans le Mercantour, via l’Italie. Cet été, Claire Giordan et son mari ont encore connu quatre attaques. Chaque fois, ce sont plusieurs brebis blessées ou tuées, sauf s’ils parviennent à effaroucher les prédateurs. « On se lève jusqu’à six fois la nuit, dès que l’on perçoit des mouvements suspects dans le troupeau. On voit des traces presque tous les jours. On déjeune, on dîne, on vit “loup”. Nous passons notre temps au cul du troupeau, à compter les bêtes, c’est obsessionnel… » Son mari passe tout son temps sur l’exploitation. La bergerie, à une heure de piste, est désormais clôturée, fenêtres fermées même en été. « On a peur que le loup saute à l’intérieur. Car il suffit de s’absenter une demi-heure… Mon mari a le fusil en permanence. » Il y a quelques semaines, un voisin a connu un petit relâchement à l’heure du regroupement des bêtes. Quelques-unes sont restées à l’extérieur de la clôture : 98 brebis tuées.

Alain Barban, berger depuis vingt-cinq ans dans les Hautes-Alpes, est estomaqué par le témoignage de la jeune femme. « Qui accepterait aujourd’hui de telles conditions de travail ? C’est une régression sociale. Et vous arrivez à en “sulfater” ? » Oui, souffle-t-elle à voix basse. Pas de noms ni de chiffres : les tirs sont interdits en zone cœur des parcs nationaux. Mais cette réalité est connue jusqu’au sommet de l’administration. Laurent Pinatel, porte-parole de Confédération paysanne, fait état d’une rencontre avec Stéphane Le Foll, le 30 juin. « “On sait qu’il s’en braconne, et ce n’est pas plus mal”, nous a dit le ministre de l’Agriculture. »


Des agressions en hausse

Qualifié de « conquérant », le loup, réapparu en France il y a deux décennies, est aujourd’hui présent de manière permanente ou occasionnelle dans près de 30 départements, principalement dans les zones montagneuses (Alpes, Jura, Vosges, Massif central). Estimée à 300 individus, sa population est en croissance de 20 % par an. L’espèce reste cependant classée parmi les « vulnérables », strictement protégée dans l’Union européenne par la Convention de Berne (1979) et la directive Habitat. Des dérogations sont cependant possibles en cas de dégâts importants sur les élevages. Ainsi la France a-t-elle autorisé, pour 2014, l’abattage de 24 à 36 loups : le bilan officiel des victimes, qui constatait une quasi-stabilisation l’an dernier, est reparti à la hausse en 2014, avec 4 900 animaux d’élevages tués fin août contre 4 000 un an plus tôt. La France consacre près de 10 millions d’euros par an aux mesures de protection des éleveurs.

Alain Barban, lui, vient de connaître son baptême du loup avec trois attaques en cinq jours début juillet. Il garde 1 500 moutons sur les alpages de la Lavigne, dans le Valgaudemar, en zone cœur du parc national des Écrins, pour le compte d’un groupement pastoral. Bilan : 22 brebis tuées et 19 disparues. Un berger voisin a relevé 120 bêtes tuées : affolées par une attaque, elles ont chuté au pied d’une barre rocheuse. S’agissait-il de loups isolés ou d’une meute en quête d’installation et susceptible de harceler le troupeau des mois durant ? Après constat de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), Alain Barban a eu droit, outre une indemnisation, à l’affectation d’un aide-berger. « Le plus dur, c’est de ne pas savoir si le loup est parti. Alors il faut rester vigilant… » Pour la première fois depuis septembre, les deux hommes ont pourtant laissé le troupeau pour descendre présenter leur témoignage au refuge du Clot. Alain Barban reste pondéré. « Je pense qu’il sera impossible de se débarrasser du loup, il faudra accepter un peu de casse de temps à autre. Mais il faut remettre des bergers auprès des troupeaux. »
La première mesure consiste à regrouper les moutons chaque nuit au sein d’un parc monté avec quelques centaines de mètres de filets mis sous tension électrique. Mais, dans son alpage, exigu comme c’est fréquent à ces hauteurs, impossible de créer un « couchage » unique pour les bêtes. Combien de bergers de plus faudrait-il ? Même la présence de patous, chiens massifs dressés pour affronter les loups, ne réduirait guère cette vulnérabilité. Quant aux battues d’effarouchement, dont celle qui a soulevé un tollé début juillet chez les écologistes pour avoir été menée en zone cœur du parc  [1], elles font sourire sur place : « On ne fait que déplacer le problème chez les voisins. » Idem pour la possibilité « expérimentale » de tirer les loups lors de battues de chasse classiques, octroyée par un arrêté ministériel d’août. « Quand on voit le taux d’échec des battues spécifiquement organisées pour “prélever” des individus… »

La vie se complique encore plus pour les éleveurs qui gardent eux-mêmes leurs bêtes, confrontés à des bouleversements dans leurs pratiques. Alors qu’ils ne montaient visiter leur troupeau qu’une fois par semaine sur l’estive, ce qui leur laissait du temps pour d’autres tâches, ils n’ont d’autre choix que d’opter pour une garde permanente, comme le couple Giordan, ou bien de parquer le troupeau à demeure sur l’exploitation, renonçant aux riches pâturages d’altitude. « Encore faut-il qu’il y ait suffisamment de surface disponible dans les vallées, très sèches en été », commente Julien Bellon, éleveur à la Chapelle-en-Valgaudemar. Ses moutons sont gardés par Amélie Moncombe, qui croise les doigts : pas d’attaques à ce jour. « Je m’y prépare. Le relief de mon alpage permet de regrouper toutes les bêtes la nuit. » Mais à quoi bon, sans patou (son patron est réticent à cause des touristes) et sans parc (la terre, trop grasse, devient vite un bourbier où les moutons attrapent le piétin, maladie contagieuse qui les fait boiter) ?

« J’ai tiré, c’était ça ou le RMI »
Autant de dilemmes désormais archivés pour Thomas Vernay. Jeune éleveur de chèvres cachemire à Glandage, commune de 100 habitants dans la vallée de la Vière, sur les hauteurs de la Drôme, il a jeté l’éponge en 2012. Deux ans plus tôt, une meute  [2] s’était installée sur les flancs boisés des Bois noirs. À la première attaque, il ramasse 23 carcasses, qu’il faut parfois dénicher dans la forêt, sous 48 heures pour toucher l’indemnisation – notamment la tête quand elle a été séparée du corps, avec la boucle d’identification. « C’est indescriptible. » L’estive est à cinq kilomètres du village, des tours de surveillance sont organisés avec les agents de l’ONCFS. Échec.

« En raison de contraintes de budget, ils partaient à 3 heures du matin. Les loups attaquaient ensuite. On n’a pas droit à la moindre erreur. La pression était si forte qu’on a décidé de redescendre sur l’exploitation. » Parc, clôtures électriques et acquisition de deux chiens bergers d’Anatolie : les dommages régressent. « Mais, en 2012, l’enfer de nouveau… » Car le loup est habile, et son mode opératoire s’est adapté : les meutes affolent le troupeau, qui finit par faire exploser le parc, et c’est l’attaque. Les chiens n’interviennent pas, dressés pour rester dans l’enceinte par mesure de sécurité pour les promeneurs. Le populaire patou, parfois difficile à contrôler, fait d’ailleurs l’objet de controverse dans le monde ovin. Plusieurs bergers sont sous le coup de plaintes de la part de promeneurs mordus, le chien ayant jugé le troupeau menacé par leur présence. Venu au métier par vocation, Thomas Vernay abandonne, à bout. Il est aujourd’hui animateur national sur le dossier loup à la Confédération paysanne.

« Nous n’étions pas prêts. Nous pensions que le loup s’attaquait aux gros troupeaux des éleveurs industriels des Alpes-Maritimes. J’ai cru possible la cohabitation, je n’y crois plus. » Son voisin, Philippe Faure, résiste encore, passé de 500 à 250 brebis pour mieux gérer les agressions. « J’ai abandonné l’estive, je les rentre toutes les nuits. » Et surtout, il a tiré. Évasif : « J’en ai eu… un certain nombre. La tranquillité est revenue. C’était ça ou le RMI. » Dans la Drôme, en 2013, 80 % des attaques ont eu lieu dans les exploitations même. Dans les Alpes-Maritimes, elles sont toutes intervenues sur des troupeaux respectant les mesures de protection préconisées – parcs de nuit électrifiés, aides-berger, chiens de garde, tirs d’effarouchement, voire de défense (sous condition), etc. « Le bilan est clair, ça ne marche pas, la cohabitation entre le pastoralisme et le loup est impossible », conclut Olivier Bel, éleveur à La Roche-des-Arnauds (Hautes-Alpes) et responsable de la communication sur le loup à la Confédération paysanne.

Le syndicat, longtemps en proie à des divergences internes sur le sujet, a décidé de mener campagne pour réclamer le démantèlement des lois conférant au loup un statut d’espèce menacée en Europe, afin de donner les moyens aux pouvoirs publics de maîtriser réellement son expansion – tirs sans quota (y compris dans les parcs nationaux), piégeage, destruction de meutes, etc. « Et ce n’est pas aux éleveurs de régler le problème, aujourd’hui tenus de se transformer en dresseurs de chien de défense ou de passer le permis de port d’arme. Car enfin, à quoi riment les plans de sauvetage de la filière ovine, dans les conditions actuelles ? Si l’on ne veut plus du pastoralisme en France, qu’on le dise clairement ! D’une certaine façon, le loup sert les intérêts de l’agro-industrie, promotrice de l’élevage hors-sol. »

« Je suis écolo, moi ! »
La Confédération paysanne, partenaire de mouvements sociaux et écologistes sur de nombreux terrains – lutte contre les OGM ou le productivisme, pour la souveraineté alimentaire et l’agroécologie, etc. –, veut tenter de les gagner à la cause du pastoralisme. « Cette pratique a façonné les paysages depuis des siècles, des études ont montré qu’elle contribue à la richesse des espèces vivantes. Pourquoi le loup est-il considéré comme un emblème de la biodiversité ? », interroge Olivier Bel. Des échanges pourraient avoir lieu avec la fédération France nature environnement, moins radicale que d’autres associations naturalistes sur ce brûlant dossier. Leur« incompréhension » fait bouillir Fanny Métrat, qui a choisi, à 20 ans, « de faire bergère plutôt qu’histoire de l’art ». À 32 ans, elle élève ses moutons à Antraigue-sur-Volane (Ardèche), où elle a connu une première attaque de loups cet été. « Si nous arrêtons, il n’y a plus de pâture dans la commune, nous sommes les derniers. Je suis fatiguée de me faire traiter d’intégriste par les environnementalistes et par la gauche en général, comme si nous étions des gros bourrins. Car je suis écolo, moi ! Le manque de solidarité, y compris au sein de la Confédération paysanne, c’est ça qui nous fait le plus mal. »

[1] Voir Politis du 24 juillet.

[2] Soit en général sept ou huit loups.

89 réflexions sur « L’émotion doit-elle conduire le monde (à propos du Loup) ? »

    1. N’est ce pas plutot dans l’autre camp que l’emotion l’emporte?
      tuer un loup (ou n’importe quel autre gibier d’ailleurs) est très difficile à supporter pour les gentils bobos parisiens (ou autres néo-ruraux) j’ai remarqué.
      Ce super prédateur qu’est le loup, se pose-t-il simplement autant de questions avant de massacrer quelques brebis? A-t-il seulement songer à changer son régime alimentaire pour faire plaisir à l’homme?
      Je pense qu’il y a des solutions pour ne pas avoir a eradiquer cette espece mais il ne faut pas duper le lecteur en évoquant l’émotion.
      Amicalement

      1. mais il ne s’agit pas d »émotion, il s’agit de main mise sur des terres qui possèdent une grande richesse en biodiversité grâce au pastoralisme.

        « Dans les zones réservées aux grands prédateurs, Dans ces zones (définies par les dirigeants sans aucune concertation avec la population concernée ndlr), sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. /…/ »

        Dans les zones réservées aux multinationales: « Secteurs du centre et de l’ouest de la France particulièrement axés sur l’élevage intensif ( vous commencez a comprendre?. Ndlr) où sa présence sera inappropriée. /…/ renforcement du prélèvement rendant le loup inapte à son installation /…/.! (hé oui, vous voyez quand on veut on peut! ndlr)

        reste a savoir quelle est la motivation de ceux qui sont du bon coté de la barricade?
        « Cette grande bataille est belle, somptueuse même, et grandira tous ceux qui y participeront du bon côté de la barricade. Car il y a barricade. Et les autres vieilliront, et mourront avec une photo de loup braconné au-dessus de leur lit de subclaquant. » (Fabrice Nicolino)

      2. J’ai ici-même recopié la lettre d’un ami agriculteur en retraite envoyée à Politis suite à ce malheureux article. Si je connais ce brave homme c’est parce que je suis moi-même né dans une commune rurale de 210 habitants au sein d’une famille d’agriculteurs, que j’ai vécu longtemps en campagne et que j’ai un frère agriculteur.

        Vous déconsidérez les opposants à la chasse aux loups en les décrivant comme de riches urbains incompétents et cela n’avance en rien le débat. Il ne me viendrait pas à l’idée de mettre en doute les compétences de mon ami en matière d’élevage. Quand on a passé une vie « au cul des animaux » (c’est son mot à lui) on sait de quoi on parle…

        Pour lui le débat sur le loup ou l’ours porte sur notre capacité collective à accepter des zones de non-rentabilité. Et lui, ancien agriculteur, dit que c’est à la collectivité d’assumer le coût financier de la protection des loups ou des ours et pas aux éleveurs qui devraient être indemnisés automatiquement et sans discussion quand des animaux sont tués. Et on cesserait de rechercher un coupable pour ne pas indemniser parce que ceci ou cela. Cela couperait court à bien des discussions oiseuses.

        Ne resteraient comme opposants que les tenants de l’extrême-chasse. J’avoue que je ne sais pas quoi leur dire. Un copain d’enfance, agriculteur et grand chasseur, a cessé de chasser voici une dizaine d’années devant les outrances de ces partisans de l’extrême-chasse. Lui-même a renoncé à leur parler.

  1. Il n’y a pas que l’émotion face aux carnages, il y a une fatigue nerveuse très difficile au quotidien pour ces éleveurs, et je veux bien croire que cela les épuise.
    On nous dit toujours que les italiens se débrouillent bien avec le loup…
    Est-ce vrai ? et comment font-ils ???

  2. Salut Fabrice,
    L’espèce humaine est présente sur la Terre depuis deux millions d’années environ. Elle a définitivement colonisé la planète à son seul profit. Si l’on veut bien opérer un retour en arrière, l’homme a d’abord été majoritairement un « Etre rural ». Chasseur cueilleur puis agriculteur éleveur. Ceux-ci prélevaient sur la nature de quoi se nourrir sans abus. Puis l’homme est devenu majoritairement un « Etre urbain » à mesure que le pétrole à bas coût permettait la mécanisation du travail agricole et le développement du travail en usine. Le passage de « rural » à « urbain » s’est fait sur une très longue période et les deux catégories ont cohabité, en relative harmonie, pendant des siècles. Au sein même des familles. Les comportements des urbains influençaient les choix et les comportements des ruraux. Jusque dans les années cinquante dans notre pays, on ne parlait pas d’atteinte à l’environnement. La sobriété constituait une manière d’être partagée par la plupart d’entre nous et de nos parents. Puis, et c’est récent, est apparue une troisième sorte d’humains coexistant avec les précédentes, celle que l’on peut nommer les « Etres connectés » dotés d’appareils nombreux, reliés au sein de réseaux sociaux et qui a vu ses emplois, y compris intellectuels, remplacés par des robots. Ces individus se caractérisent aussi par un mode de consommation excessif, prédateur de richesses naturelles et générateur de déchets et de gaspillage. Enfin apparaît une dernière espèce, celle des « Etres augmentés » auxquels on prévoit une très longue durée de vie sans maladies, de changer les organes et membres défaillants etc… La constante dans cette trajectoire c’est la disparition progressive de la Nature, non seulement dans la réalité ( artificialisation des sols, atteinte à la biodiversité) mais également de notre imaginaire. Des études sur les films de Walt Disney l’ont montré. Cette disparition d’abord lente s’est accélérée depuis une trentaine d’années. Au point que les Etres connectés et augmentés ne considèrent plus la Terre que comme un simple support technique que l’on peut aménager, modeler, artificialiser et sur lequel on peut cultiver en apportant des intrants chimiques. L’usage actuel que l’on fait des sols dont la vie a dans l’ensemble disparu fait penser aux boules de coton humide sur lesquelles lorsque j’étais écolier on faisait germer les graines de haricots, lentilles et pois. Pour terminer je dirai que cette thèse mériterait plus de travail et de documentation mais nous sommes maintenant confrontés à des générations d’humains, en occident pour qui le discours écologiste n’a pas de sens. Ils le comprennent mais ne le ressentent pas.
    Une citation qu’un ami m’a envoyé voici quelques jours est je crois bien en situation :  » Un jour viendra, et plus tôt qu’on ne pense, où le degré de civilisation se mesurera non à l’emprise sur la nature, mais à la quantité et à la qualité, c’est à dire à l’étendue et à la sauvagerie de la nature qu’elle laissera subsister. » Robert Hainard. J’ignore qui il est et je n’ai pas eu le temps de faire encore des recherches. La phrase m’a plu, j’espère seulement qu’elle n’est pas extraite d’une oeuvre dont je pourrai avoir à rougir de l’avoir mise en lumière.
    Merci du travail formidable que tu nous donnes à lire.

  3. Régis Pasquet,

    Un mot sur Hainard : oh non ! il n’y a pas à rougir. C’est – il est mort – l’un de nos plus grands naturalistes d’Europe. Et un artiste d’exception qui a laissé des dessins et des sculptures somptueux. Hainard ? Un long rêve de ce qui aurait dû être.

    Merci pour le compliment. Je serai bien menteur si je te disais qu’il ne me touche pas.

    Fabrice Nicolino

  4. C’est le feu orchestré par TOUS les syndicats agricoles à chaque fois que le loup revient sur de nouveaux territoire : c’est la problématique difficile des zones de colonisation où le monde agricole joue l’hystérie à 200% avec les politicards locaux qui s’engouffrent dans la brèche sans aucune pudeur,dans une indécence sans nom (l’UMP Wauquiez en est un bel exemple, il y en a tant d’autres et tant à gauche en effet !).

    Oui c’est autour du pacte qu’il faut travailler et tenir. Oui, tenir.
    Merci à toi Fabrice de nous y aider.
    Et voici le « Pacte pour le loup en Ardèche » de la FRAPNA 07 :
    http://fr.calameo.com/books/003434472e66e87993614

    Bonne lecture et bonnes réflexions 😉

  5. Un ami a envoyé la lettre qui suit à Politis au sujet de cet article :

    Politis me déçoit sur ce mauvais coup-là. Dans « Ils vivent avec l’angoisse du loup » vous racontez aux citadins que le loup serait responsable de la disparition du pastoralisme. Je laisse à d’autres le soin de parler du loup.

    Ancien agriculteur je connais bien le monde agricole, l’élevage ovin et les problèmes rencontrés par mes collègues. J’habite aujourd’hui en Haute-Vienne après avoir passé ma vie professionnelle en Charente. Avec la Vienne voisine, trois départements où l’élevage ovin est important.

    Ici on ne peut accuser le loup ou l’ours. Les troupeaux sont pourtant fréquemment dévastés. Par les chiens. Des chiens que l’on connaît : le corniaud de madame la voisine, le berger de monsieur Machin ou le bâtard de mémé Truc qui vont jouer dans les parcours.

    Eh bien me croirez-vous ? Même si c’est rageant de voir des brebis éventrées, je n’ai jamais entendu dire qu’il fallait éradiquer les chiens de nos départements. On se contente de demander, parfois sans trop de délicatesse, que l’on ne les laisse pas divaguer.

    À qui fera-t-on croire qu’une poignée de loups seraient une menace pour l’élevage français quand des dizaines ou centaines de milliers de chiens folâtrent dans les parcours à moutons au grand dam des éleveurs ?

    À qui fera-t-on croire que le libéralisme n’aurait pas un impact autrement dévastateur que quatre ours et quelques douzaines de loups sur la vie pastorale ou plus généralement l’agriculture ?

    Enfin je termine en disant ma grande déception devant l’attitude de la Conf sur le sujet. Elle pourrait pourtant mettre en avant d’autres préoccupations autrement essentielles devant la catastrophe que vit le monde rural.

    Salutations,

  6. On est tellement habitués aux articles, reportages, témoignages dont le but est de faire pleurer le public sur les éleveurs et leurs difficultés que leurs arguments sont bien connus, puisqu’on en lit tous les jours dans tous les médias. Alors, Fabrice, était-il utile de nous re-balancer l’article de Politis ? La première partie de ton texte aurait été suffisante ☺

    A part ça, ce n’est pas 1000 euros que le maire de je ne sais plus quel patelin veut offrir au premier héros qui tuera un loup, c’est 2000 (d’accord, ça ne change rien au fond). On suppose que d’autres héros vont avoir la même idée et on attend maintenant qu’un maire offre de la strychnine gratuite à qui voudrait voir ce que donne sur la bête honnie le dépôt dans la campagne d’un mouton garni de ce poison, comme au bon vieux temps.

    En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que certains secteurs de l’agriculture sont en crise, (comme d’autres secteurs d’activité de la société soit dit en passant), et que les lobbies qui la dirigent font tout ce qu’il faut pour orienter les mécontentements vers des cibles faciles, (et notamment le loup) qui traditionnellement mettent tout le monde d’accord : la haine du sauvage fait le reste.

    Et il faut reconnaître qu’ils font admirablement leur travail. Les propos haineux contre cette espèce animale ont commencé dans les feuilles de chou provinciales puis ont débordé dans les médias nationaux, d’abord écrits, puis TV et Radio. Comme ça ne suffisait pas, on a envoyé au charbon des journalistes ou éditorialistes habituellement moins marqués (c’est le cas de ceux que tu nommes des « environnementalistes » ) voire même quelques « bobos » parisiens. Et comme ça ne suffisait toujours pas, les politiques sont venus à la rescousse, d’abord les petits chefs locaux, puis ceux ayant des fonctions nationales. On a aussi vu fleurir des prise de position « anti loups » plus ou moins camouflées venant de milieux divers, ethnologues ou supposés tels, agronomes, historiens, vétérinaires etc… Le but de ces charges étant d’obtenir le déclassement de l’espèce afin de pouvoir en tuer plus, plus souvent, plus facilement.. Ségolène Royal a fait le reste en ouvrant la boite de Pandore : « Harloup ! mes beaux ! » comme criaient les louvetiers d’antan ! « Sus à la bête ! ». A Nantes ils l’ont d’ailleurs bien compris, sauf que n’ayant pas de loups sous la main ils ont pris des ragondins..

  7. Si je peux me permettre, ce loup, emblème du « vrai sauvage », qui va se servir dans les troupeaux d’élevage, ressemble à un indien d’Amazonie qui fait ses courses au supermarché.

    Un loup vraiment sauvage, il chasse des proies sauvages.

    Ceux-ci sont en réalité domestiqués, sauf qu’ils sont « domestiqués à l’envers » (à l’envers de l’intérêt des humains qui vivent là, s’entend).

    Ces loups ne sont plus sauvages, car ils se sont adaptés à l’homme. Comme les chiens, les chats, les rats ou les moutons…

  8. Et une seconde remarque sur l’écologie :

    Si les éleveurs ne peuvent plus maintenir, à cause du loup, une activité extensive déjà à la limite de la rentabilité et en déclin (bien que fortement subventionnée) sur le Mont Lozère, il est clair pour tout le monde, je crois, que cette activité cessera.

    Personnellement, j’ai du mal à accepter les conséquences proprement écologiques de la fin de l’élevage sur le Mont-Lozère.

    Je veux dire, à terme, la destruction d’un écosystème exceptionnel de pelouses d’altitude, qui seront progressivement recouvertes de friches, puis d’une forêt « de reconquête », des milieux naturels beaucoup plus pauvres en biodiversité que celui qui aura été détruit par la fin de l’élevage extensif.

  9. @ Tardif : Comme tous les prédateurs les loups obéissent à une loi simple : engranger le maximum de calories avec le minimum de dépense énergétique et le moins de risques possibles. Donc, si on lui met du mouton partout, il mange du mouton. Y a rien d’autre à comprendre..

  10. Une dernière remarque pour rester dans l’écologie (je veux dire écologie scientifique, hein, pas écologie politique) : l’exemple des loups des grands parcs naturels américains.

    Ces loups américains sont réellement sauvages : ils chassent des proies sauvages. Ils jouent leur rôle déterminant de grand prédateur dans l’équilibre écologique de l’ensemble de l’écosystème.

    Mais ça ne s’est pas fait comme ça ! Il a fallu leur ré-apprendre à redevenir sauvages. Sinon, ils se seraient domestiqués, en préférant les troupeaux d’élevage, par simple opportunisme.

    On les a donc sélectionnés ! En éliminant (je veux bien dire : tuer) les femelles qui apprenaient à leurs petits à attaquer les troupeaux plutôt que les proies sauvages. Jusqu’à ce que ces lignées un peu trop « proches » de l’homme disparaissent… et qu’il ne reste que des loups… vraiment sauvages.

    Voilà un traitement réellement écologique de la question du loup. C’est exactement ce qui n’a pas été fait en France.

  11. Je ne pense pas que les rangers américains du Yellowstone s’amusent à tuer des loups femelles histoire de leur apprendre à être sauvages. Ces élucubrations n’ont rien à voir avec la réalité. Pour une raison toute simple : il n’y a pas de troupeaux de moutons dans ce grand parc du Yellowstone où les loups ont été réintroduits.. Les loups régulent donc uniquement des proies sauvages. En France, malgré les dégâts (réels) aux bétail dont on parle beaucoup, les loups se nourrissent prioritairement sur la faune sauvage . C’est ce que montrent les études de l’ONCFS.

  12. @Jacques Baillon

    Selon moi, la seule chose qui est à comprendre en écologie, c’est qu’on a besoin des loups qui attaquent les cerfs et les sangliers sauvages (d’autant que ces derniers pullulent et détruisent les forêts par leur surnombre). Il faut donc protéger CES loups.

    Mais les loups qui attaquent les moutons sont écologiquement inutiles, voire nuisibles. Il faut donc les tuer, sélectivement.

    C’est techniquement possible, et c’est efficace. L’exemple américain le prouve.

    1. le loup ne fonctionne pas comme cela, il attaquera les animaux sauvages ou autres qui seront pour lui une source de nourriture, et le mouton extremement vulnerable et sans moyen de défense face au prédateur est une cible de choix, vous n’obligerez jamais une meute a n’attaquer que des ongulés sauvages pour épargner les animaux d’élevages, c’est une utopie Américaine qui veut simplement qu’ils éliminent les loups qui s’écartent des zones des parc nationaux et qui de cette façon ont une prédation sur les troupeaux d’ovins et de bovins, mais ils ne dresseront pas les loups par sélection humaine a ne pas attaquer les troupeaux

  13. @Jacques Baillon

    Si je vous lis bien, vous qualifiez mon propos d’élucubration, mais vous n’avez pas vérifié ce que j’ai dis.

    Je n’ai d’ailleurs pas mentionné quel type d’élevage posait problème avec le loup dans les parcs américains, mais si vous voulez vraiment le savoir, vous pourriez peut-être commencer par chercher…

  14. Extrait du « Guide du naturaliste. Causses et Cévennes » (éditions Libris, 2007), p.174-177 : « pelouses des sommets sur silice » (du Mont Lozère)

    « Valeur écologique :

    Les pelouses des sommets hébergent de nombreuses reliques glaciaires, comme le jonc trifide, la pulsatille du printemps, la raiponce à tête hémisphérique, le trèfle des Alpes, etc. De surcroît, rares et toujours très localisées, elles présentent une valeur patrimoniale exceptionnelle. Ces formations très ouvertes sont aussi le lieu de vie de rares reptiles et rapaces qui y chassent.

    (…)

    Evolution :

    Après abandon du pâturage, les croupes sommitales sont lentement reconquises par des formations forestières de l’étage montagnard. La limite supérieure de la forêt est donc fortement influencée par l’action des troupeaux.

    Entretien :

    Les pelouses sommitales sur silices sont maintenues par un pâturage extensif estival. »

    Donc l’équation écologique est malheureusement simple : sans pâturage estival, ce milieu écologique exceptionnel, qui vaut au Mont Lozère d’être classé à la fois Parc national, Réserve mondiale Unesco de la biosphère, et Patrimoine mondial de l’Unesco, au titre de paysage culturel façonné par l’agro-pastoralisme méditerranéen, sera tout simplement… détruit.

    1. la nature actuelle est une invention de l’humain pour asseoir sa propre survie, la nature pure sans intervention humaine, c’est l’absence de route pour l’exploitation des forest , c’est la remontée en altitude de la limite forestiére, c’est une plus grande diversité et un plus grand volume de flore et de faune, c’est une absence de pollution dans les cours d’eau petits ou grand, c’est une sauvagerie que l’on ne connait plus, et qui représente la nature VRAI, tous ce qui est sous nos yeux c’est une CONSTRUCTION HUMAINE DE LA NATURE.

  15. @Fabrice

    J’espère que vous apprécierez mes efforts pour

    – éviter, comme vous nous y invitez dans ce billet, toute approche émotionnelle sur la question du loup (et je me cantonne, pour la France, à cet exemple du Mont Lozère, que je connais un petit peu) .

    – m’en ternir strictement à une argumentation écologique scientifique, à l’exclusion d’arguments relevant de écologie politique, ou « environnementaliste », comme vous dites, ou encore d’arguments socio-économiques et culturels (alors qu’il y aurait aussi à dire dans ce domaine…).

    😉

  16. A Tardif : merci de nous préciser vos sources (fiables et sérieuses) sur la présence de moutons dans le parc de Yellowstone…

    Les loups ne sont pas nuisibles dès lors qu’ils s’attaquent aux moutons, ou alors il faut aussi classer parmi les nuisibles, les chiens, errants ou non, et les hommes… qui mangent du mouton ! L
    La nature se débrouille très bien sans l’intervention de l’homme, et si les belles pelouses de la Lozère sont remplacées par la forêt, ce sera aussi beau, et même plus (après tout est affaire de goût et d’esthétisme…). Mais c’est sûr, il n’y aura pas de moutons en forêt. Pas grave, il y aura d’autres animaux…

  17. Tardif,

    Puisque vous m’interpellez, je vous réponds volontiers, mais cela risque de ne pas vous plaire. Vous illustrez fort bien ce que je décris dans mon papier. À partir de vos émotions esthétiques personnelles – on ne peut plus respectables -, vous nous proposez une politique générale. Je n’ai rien contre le mont Lozère, d’autant moins que je le trouve magnifique. Mais enfin, pour sauver votre point de vue sur ce lieu, il faudrait donc sacrifier des loups ? Je ne suis évidemment pas d’accord. La biodiversité, ce n’est pas le coin de la rue ou du regard. C’est un ensemble si complexe qu’il défie la description. Une seule certitude : cette si vaste merveille est menacée par nous, les humains.

    Je laisse à d’autres le soin de commenter sur ce que vous estimez être de l’écologie scientifique.

    Bien à vous, et merci de vos commentaires.

    Fabrice Nicolino

  18. Le loup, comme l’ours, les vautours sont des enjeux majeurs aujourd’hui. Fabrice Nicolino a très bien présenté la situation et le point de vue de ceux qui souhaitent protéger la nature.
    Le loup, comme l’ours, comme toute la faune sauvage, sont effectivement des merveilles fragiles, des merveilles qu’il importe de protéger contre le pastoralisme (des éleveurs, des agro-industriels, des néo-éleveurs qui n’osent pas ou ne savent pas jouer le jeu des contre-parties, qui prennent sans rien donner, qui se trompent même sur leurs véritables intérêts) et les chasseurs, les mêmes qui saccagent et qui réclament les peaux des plus fragiles, les animaux.
    J’habite dans une région où je voudrais pouvoir me promener en sachant que des loups peuvent y vivre en paix. Je subis la présence des chasseurs et des trop nombreux troupeaux d’ovins; des troupeaux qui sont beaucoup plus affectés par les accidents et les maladies que par les loups : les éleveurs se moquent complètement de ceux auxquels ils s’adressent (le pire, c’est que la sauce prend!)Je participe à leur entretien, contre mon gré. J’essaie de ne plus RIEN leur acheter, et d’aller sur le terrain, comme on dit, de contempler la beauté avant que tout ne disparaisse.
    Le probléme est avant tout politique, géopolitique. Les écologistes doivent le penser et le traiter stratégiquement, pour le loup, l’ours, le blaireau, les grues cendrées, les renards…pour notre santé, pour notre vie en société. Aujourd’hui,pensons au loup et essayons de le protéger.

  19. Regis Pasquet, bravo pour votre brillante mise en perspective.

    Mais pour moi la citation de Robert Hainard est moins simple qu’il n’y parait!

    « Un jour viendra, et plus tôt qu’on ne pense, où le degré de civilisation se mesurera non à l’emprise sur la nature, mais à la quantité et à la qualité, c’est à dire à l’étendue et à la sauvagerie de la nature qu’elle laissera subsister. »

    Est-ce que nous ne sommes pas deja arrives exactement a ce point-la?

    Cette conception des « parcs naturels » concus comme « espaces de vie sauvage » comme prix a payer pour permettre la destruction partout ailleurs?

    Est-ce que ce n’etait pas deja, en germe, l’escroquerie des « marches du carbone »?

    Et puis le ridicule signale par Tardif de creer artificiellement du « sauvage »… quel est ce « sauvage » exactement?

    Cette notion de « parcs naturels » ressemble bien a une de ces tentatives par l’industrie capitaliste d’apprivoiser l’ecologie, et en Inde elle a des effets ambigus et souvent desastreux sur la societe et sur l’ecologie. Et aussi des effets comiques, comme lorsque l’interdiction de paturage dans les marais du parc naturel de Keoladeo a Bharatpur au Rajasthan a conduit les oiseaux migrateurs a abandonner le parc! Suite a quoi on s’est empresse de re-autoriser le paturage! Ca rappelle les questions de Tardif et c’est surement pareil dans d’autres pays.

    C’est la que la citation de Hainard, en apparence si simple, pose un probleme de base:

    Qu’est-ce que le « sauvage »?

    Existe-il?

    Peux-t-on designer un seul paysage sur la terre, si petit soit-il, qui soit « sauvage »? Evidemment non!

    Les especes vegetales et animales ont circule sur l’ensemble de la planete depuis la domestication commencee il y a des milliers d’annees.

    Les cent mille et plus varietes de riz cultivees en Inde jusqu’a la fin des annees 1960 sont maintenant reduites a environ 5000. Toutes ces varietes etaient crees par l’homme et ne peuvent survivre dans la nature sans son travail constant. Doit-on se rejouir de cette perte de vie « artificielle »? Cette perte de biodiversite est-elle un retour a la vie « sauvage »?

    Il y a quelquechose comme environ 100 millions de plans d’eau en Inde. Tous ou presque sont artificiels. Creuses par l’homme depuis des millenaires ou seulement depuis quelques decennies, en general rectangulaires et orientes nord-sud, ils conservent l’eau de pluie pour les hommes, les betes et l’agriculture, alimentent les nappes phreatiques, et en un mot, re-constituent la permeabilite du sol qui a periclite lors de la transformation du paysage forestier en paysage agricole. Bref, ces constructions artifielles sont indispensables au maintien de la vie, au sens le plus litteral du terme: Des gens meurent de faim la ou ces systemes ont ete detruits ou abandonnes.

    Les animaux domestiques et sauvages ne se comportent pas de la meme maniere en Inde et en France. Les gens ne se comportent pas non plus de la meme maniere envers eux. En Inde, pas d’aggressivite systematique envers les « nuisibles »: On n’ecrase pas l’araignee ou le scorpion d’un talon rageur, on pousse ces insectes au dehors avec un balai. On ne s’amuse pas a jeter des pierres ou a tirer sur les oiseaux pour s’amuser. On contourne le chien qui dort sur le trottoir ou sur la route au lieu de le chasser a coups de pieds. On ne tue meme pas un tigre qui a tue un homme. Et les animaux, meme sauvages, se laissent approcher. Je n’ai jamais pu approcher d’un ecureil ou d’un martin-pecheur a la campagne en France. A Kolkata, metropole de 15 millions d’habitants, ca m’arrive chaque semaine de ma fenetre!

    Cela reste a prouver, mais n’y a-t-il pas un rapport entre la conduite de ces animaux et celle de leurs voisins les hommes?

    Et si ces animaux avaient perdu un peu de leur sauvagerie, cela les rend-il moins interessants?

    On touche la il me semble les limites de la vision de la nature romantique de Hainard.

    Je crois qu’on va plus loin en acceptant le sauvage en nous-meme, et surtout (plus difficile!) l’humain dans le sauvage. Pas au sens symbolique, mais de la maniere la plus concrete, comme les exemples cites plus haut l’illustrent.

  20. Ce qui est le plus drôle ou le plus navrant (à chacun de juger) est comment certains voient l’écologie et je prendrais donc Tardif en exemple:
    Il parle d’écologie scientifique. Un terme qui ne veut rien dire ou dénué de son sens originel: l’écologie étant déjà une science. (cf définition de l’écologie).
    Si quelqu’un parlait du domaine des forces en s’appuyant sur la science physique scientifique, on rigolerait tous, en se disant la physique scientifique? Mais c’est déjà une discipline scientifique.
    Si quelqu’un parlait du domaine des loups en s’appuyant sur l’écologie scientifique, il faudrait lui prêter attention alors que l’écologie est déjà une discipline scientifique.

    Mais l’écologie a perdu son sens véritable, et sais t-on pourquoi d’ailleurs?
    Les mots ont un sens, une histoire, une valeur.
    Les loups aussi.

    Quand on vit dans une zone polluée, personne ne s’intéresse à vous, et on vous dit: « t’as qu’à déménager ».
    Et bien, les éleveurs aussi, ils ont qu’à laisser la nature tranquille et à changer de métier, si j’osais…

    Certains diront que l’humain est plus important que le loup, mais personnellement, je dirais que c’est l’argent qui est plus important que le loup. Car un humain pollué par les pollutions des bagnoles est bien moins important que les profits des constructeurs de voitures.
    Le loup dérange le portefeuille des humains, certainement l’humain.

  21. il faudrait mettre en avant des témoignages d’éleveurs/bergers favorables à la cohabitation, j’en ai rencontré il y a quelques années ( mais je pense qu’on leur fait vite comprendre qu’ils ont intérêt à se taire…); un couple à Melles(Haute-Garonne)pas du genre à se laisser marcher sur les pieds,( Melles première commune à avoir accepté un lâcher d’ours), ils avaient pris les mesures de protections adaptées et vivaient cette présence sans drame, l’éleveuse avait d’ailleurs peu de temps après été interrogée par France 3 (je crois) suite à une attaque dans un autre élevage et déclaré n’avoir aucun problème, bien vivre cette cohabitation et avait même ajouté que les indemnités en cas de dégâts étaient plutôt confortables…inutile de dire qu’on ne l’a plus jamais entendue; l’autre couple élevait des moutons au-dessus de Sisteron( Alpes de Haute Provence) et avait fait appel à Férus pour l’aider à construire un parc permanent, ils auraient bien voulu des patous mais les chasseurs leur avaient fait comprendre qu’ils les flingueraient s’ils divaguaient…il existe donc des gens comme ça et ça fait du bien, il sont sans doute rares et on ne les entend pas.
    quant au changement de paysage si le pastoralisme diminue, cela ne m’inquiète pas outre mesure, il y aura une autre biodiversité pas moins digne d’intérêt que la précédente, elle serait paraît-il moins riche mais il me semble que certaines études prouvent le contraire et quand bien même…
    ceci dit, on peut raisonnablement être pessimiste; une info assez peu commentée annonce que les démographes revoient leur prévisions à la hausse de deux milliards, une paille…alors oui, tout ceux qui gênent et les prédateurs sont en première ligne, vont probablement disparaître, à ce propos, il ne reste plus que huit rhinocéros blancs autant dire que l’espèce est éteinte ; je suis très pessimiste par réalisme mais optimiste par instinct de survie…

  22. A l aéroport d Addis Abbaba, la première chose qui acceuil le voyageur c est un poster de léopard, puis un léopard et ensuite un Hibex. J ai dormis dans la montagne avec des bergers, à la nuit tombée les gens rentrent leurs betes, surveilées toute la journée par les enfants du village qui font claquer leurs fouets pour communiquer et faire fuir les prédateurs, car prédateurs il y à. Léopard, hyènes chacals. Les bêtes dorment dans la hutte familiale, toutes, sauf le chien. On m a interdit de dormir dans ma tente, la semaine d avant un chien avait été dévoré par un léopard, la nuit on entend les hyènes rires. Et il n y a pas de tueries de luttes fratricides entre l homme et la bète, simplement chacun reste à sa place et encore moins de prime à l élevage de l état et je croie qu il faudra un jour parler de cela aussi, je suis travailleur indépendant, quand il pleut et que mes élèves ne viennent pas je n ai pas de prime de l état, quand mes chevaux crèvent de maladie personne ne me les remboursent etc ce débat sur la protection du sauvage est d’une désespérance totale, rien ne vaut la protection du vivant. Les alpages sont dévastés par des milliers de brebis financées par l état et on ne peut pas avoir trois pauvres loups dans nos montagnes!?

  23. j’ai retrouvé les éleveurs de Melles; ils ont un site  » la ferme de Plandemount « ; allez vous y balader, il est assez étonnant ; ça fait du bien de découvrir de telles personnes ( je ne sais pas à quel syndicat ils sont affiliés….)
    autres gens intéressants, ceux de l’assoc  » la pastorale pyrénéenne ». allons, allons, tout n’est peut-être pas perdu.

  24. Je cite grihon:
     » il faudrait mettre en avant des témoignages d’éleveurs/bergers favorables à la cohabitation, j’en ai rencontré il y a quelques années ( mais je pense qu’on leur fait vite comprendre qu’ils ont intérêt à se taire…);  »

    Alors ça, personne ne le veut! Il n’y a aucune volonté de part et d’autre de prouver que la cohabitation est possible. Le loup, l’ours, on doit être avoir un avis sans appel, c’est à dire: tuer tous les loups et les ours ou alors supprimer complètement le pastoralisme et les éleveurs (qui sont parfaitement inutiles)des montagnes.
    Pour moi, tout le problème est là.
    99% de la population est nourrie par 1% d’agriculteurs, essentielement de la FNSEA. Et quand dans ces 1% il y a des personnes qui font du m

  25. 99% de la population est nourrie par 1% d’agriculteurs, essentiellement de la FNSEA. Et quand dans ces 1% il y a des personnes qui font du magnifique boulot, on ne veut surtout pas les voir! c’est d’une bêtise…

    Un petit mot pour Régis Pasquet sur Robert Hainard: Il était suisse et moi qui ai passé mon enfance dans les montagnes jurassiennes, je peux dire qu’il à bercé mon enfance. Regardez, quel talent!
    http://www.hainard.ch/

  26. Un dernier commentaire : Il y a une chose qui m’interpelle et dont on ne parle jamais, me semble-t-il, concernant la France, c’est le nombre d’armes à feu détenu dans la population….

    Combien d’armes détenues par les chasseurs français pour imposer la terreur dans le voisinage? 5millions ? 10 millions ? 20 millions ? On ne sait même pas , c’est hallucinant !
    On s’en offusque lorsqu’il s’agit des Etats-Unis où elles sont en vente libre, où de la Suisse, où chaque troufion garde son fusil d’assaut à domicile, mais en France, motus, on en parle jamais !
    Il suffit d’avoir 15 ans, de faire 3 heures de cours théorique et 4 heures sur un terrain de chasse et hop, voilà, droit de port d’arme à feu !
    Peut-être devrions-nous nous faire donner un permis de chasse afin d’être armés nous aussi ! C’est bien comme ça, dans le Far Ouest français, au pays des trous de balles ? Quand on est pas d’accord avec celui-ci ou que l’on est contre ceci ou pour cela, on dégaine…

  27. Dans Charlie Hebdo No. 34 daté du 12 juillet 1971, le journaliste et dessinateur Pierre Fournier évoquait une chose qui me semble devenue, 40 ans plus tard, une question encore plus centrale :

    (Jacques Monod) « a signé un manifeste sur la « pollution interne » par l’abus des médicaments, faut le faire ! Quand on est directeur de l’Institut Pasteur. « Eh ben, il a pas la trouille des contradictions ! ». Justement.

    Voyez-vous, sinon vous le verrez plus-tard, le social est un épiphénomène. Il suffit, pour placer les mecs devant leurs contradictions, pour faire éclater toutes les contradictions, d’aller plus loin : jusqu’au fondamental et à l’élémentaire, jusqu’à la connerie pure et nue, jusqu’au rapport, non pas des hommes avec les hommes, mais de l’homme avec la nature et avec lui-même : car la nature, c’est lui. »

    Pierre Fournier avait 33 ans, comme il était plongé avec ses amis dans les tout derniers préparatifs de la grande « fête à Bugey », il promettait «d’expliciter plus tard» ce qu’il avait voulu dire, mais dans les 3 ans qui lui restaient à vivre il ne trouva pas le temps.

    Il nous reste a developper, clarifier ce qui me parait etre le veritable evenement, politique ET scientifique, de l’ecologie.

    Bugey-Cobaye était un peu l’ancêtre des Notre-Dame-des-Landes et Sivens, la violence en moins. En effet, le gouvernement n’osait pas encore traiter « la contestation » (des étudiants et des bourgeois : pensez donc !) comme il avait fait des juifs en 1943 et des arabes en 1962, mais Fournier savait que cette retenue n’était que contingente et probablement temporaire. Voici ce qu’un lecteur lui écrivait à ce propos, et sa réponse (Charlie Hebdo No.31, 14 Juin 1971) :

    « Fournier, tu me fous une trouille bleue avec tes histoires de pétroliers, mais tes solutions sont vraiment à chialer. C’est toi qui dis qu’on a à peine le temps ! Mais alors laisse tomber tes colliers de fleurs et prends un fusil ! Peut-être que vous pourrez être nombreux, peut-être que ca sera plus une petite élite intellectuelle, lectrice de Charlie, qui combattra l’atome, même « pacifique ». Mais t’oublies une chose, que ces pauvres cons de marxistes (j’en suis un, tu l’avais deviné) laissent jamais tomber : Les tas de fric qui sortent des sociétés pétrolières en même temps que les tonnes de merde, ya un gros porc qui est assis dessus, et autour de lui il a l’armée, la police, la presse (pas toute, mais presque) et plein de « scientifiques ». Si tu veux vraiment détruire sa société de pétroliers (à moins que ca t’amuse de faire joujou-contestation, et que les résultats, tu t’en foutes) il faut le bazarder lui ! »

    Lui ? Qui ca, « lui » ? Ya pas de lui. T’as jamais entendu parler de sociétés multinationales ? Tu te crois encore au temps des 200 familles ? Et d’ailleurs à l’époque c’était déjà du folklore. Tu te vois avec un fusil face à l’armée, à la police, à la presse (pas toute, mais presque), aux « scientifiques » ? Je vois vraiment pas comment tu ferais pour que les objectifs initiaux ne soient pas aussitôt oubliés dans la course à la victoire, au nom de l’efficacité ! Et dans une situation de ce genre l’efficacité ca devient la seule chose importante ! Normal ! Dans la course à la puissance, dans la course au profit ! Piège à cons sur toute la ligne. Pas impossible d’ailleurs que le jour ou la subversion colliers de fleurs et grèves sauvages les emmerdera de trop, les trusts ne téléguident des mini-révoltes de ce genre. Ils ont tout à y gagner. Ca finira comme au Pakistan. Ou ça s’éternisera comme au Vietnam, abcès de fixation nécessaire à l’équilibre politique international et au réajustement des influences des trois impérialismes (Etats-Unis, Union Soviétique et Chine) et à l’écoulement, tiens, pardi ! des productions de l’industrie de guerre, volant de sécurité des économies inflationnistes, véritable moteur du progrès. La guerre du Vietnam finira bien un jour, mais pour reprendre ailleurs aussi sec, pourquoi pas chez nous ? Si tu y tiens.

    Aujourd’hui, 43 ans plus tard, ce n’est même plus indispensable de lire le «Réseau Voltaire» pour s’informer de cette réalité : Même la presse de grande diffusion a de plus en plus de mal à l’ignorer.

    Un grand merci au passage à Edgard Morin qui n’a pas mâché ses mots, utilisant à bon escient le fait que « Le Monde » n’oserait probablement pas (pas encore ?) refuser un texte signé par lui !

    Et bravo à Fabrice pour sa belle fidélité à Charlie Hebdo, n’en déplaise à certains puritains qui trouvent parfois de leur temps c’était mieux!

  28. Les sujets abordés dans les messages partent dans tous les sens et on n’y comprend plus rien. Au départ, le thème était la « gestion » actuelle du loup en France et le coup de main donné aux « anti-nature » de toutes sortes par la plupart des médias.. y compris dans des milieux inattendus comme Politis. On n’a rien à dire là dessus ?

  29. « On nous dit toujours que les italiens se débrouillent bien avec le loup…
    Est-ce vrai ? et comment font-ils ??? »

    Italie: « L’exploitation, qui était d’abord un élevage de brebis (laitières, en AB ndr), a complètement été anéantie par le prédateur entre 2007 et 2010. Durant l’été 2010 les ovins ont été remplacés par des ânes, qui aujourd’hui sont en train d’etre massacré a leur tour »
    « 39 mortes ou disparues, d’autres blessées ou en train d’avorter. L’éleveur qui se reposait dans sa voiture 500 mètres plus loin n’a rien vu venir. Il n’a pas pu retenir ses larmes et pense cesser son exploitation »
    « La région autour d’Orvieto et San Venanzo est très impactée (Allerona, Castel Giorgio …) Un des éleveurs a eu 17 bovins et 4 chevaux tués l’année dernière (37000e) et 12 veaux déjà cette année (dommages 24000e). Les fonds de compensation manquent. Les éleveurs ont déposé une requête.
    Piémont, Lombardie, Toscane, Ombrie … ils n’en peuvent plus .. »
    deux articles sur la catastrophe du loup en Italie:
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2013/07/en-italie-tout-va-tres-bien.html

    VOICI UN RECUEIL DE TRADUCTIONS DE TEXTES ITALIENS, ÉCRITS PAR DES ITALIENS (OU DES SUISSES), POUR QUE LA VÉRITÉ SUR LE LOUP (ET L’OURS) EN ITALIE SOIT RÉTABLIE ET QUE LA PROPAGANDE FAITE PAR LES DÉFENSEURS DU LOUP EN FRANCE SOIT MISE À MAL!
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2014/10/en-italie-tout-va-bien-tome-ii.html

  30. « Un mot sur Hainard »
    « On ne devrait pas rendre facile et trop avantageux d’avoir des enfants, ce qui pousse à la multiplication des individus inférieurs. Avoir des enfants devrait être un privilège et non un mérite.
    « Cruel ou pas, je suis toujours plus persuadé de la nécessité d’une sélection et je m’étonne qu’on prenne tant de peine pour les débiles mentaux ou les drogués par exemple. »
    (Expansion et nature, op. cit.)

    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2013/04/le-loup-et-les-extremistes.html

  31. « Les sujets abordés dans les messages partent dans tous les sens « :
    c’est évidemment une des tactique favorites des écologistes intégristes. Le plus navrant c’est qu’ils mettent en péril les derniers paysans qui travaillent encore dans le respect, proposant des produits de qualité, de proximité, dans la durabilité. Les premières victimes du loup sont les plus petits et les plus respectueux, souvent en commercialisation directe, qui étaient pour la plupart étaient d’accord pour la cohabitation, et contrairement aux affirmations des plus radicaux, n’ont pas peur de le dire. Seulement voilà, après plus de 20 ans de mensonges divulgués par les associations et autres mentors apprentis sorcier du loup, il n’en reste plus beaucoup!
    Le premier mensonge a consisté à sacrifier dés le début le pastoralisme en cachant le retour du loup qui est arrivé (réintroduit?) bien avant 1992 (1987 un loup est tué dans les alpes). Les éleveurs à l’époque se plaignant d’attaques de chiens hors normes ont été tenu à l’écart afin que le loup puisse bien s’installer et prendre l’habitude de se nourrir d’animaux domestique!
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2014/11/loup-lincroyable-aveuglement-ecologiste.html

  32. Ouragan,

    Vous me faites peine. Sur le Loup, vous vous discréditez d’emblée en suggérant qu’il pourrait avoir été réintroduit. Moi, et tant de fois, bien d’autres évidemment, avons fait litière de cette absurdité. Pour ce qui me concerne, j’ai rencontré à Rome, il y a longtemps déjà, le biologiste mondialement connu, Luigi Boitani. Il avait prévu le retour du Loup en France, pour des raisons tenant à son comportement, et en avait averti les autorités françaises des années avant 1992. Désolé, mais vous écrivez n’importe quoi.

    Concernant Hainard. Telles que rapportées par vous, ces phrases sont ignobles. Mais j’ajoute que votre procédé ne tient pas, car vous rapportez hors du livre qui les contient, et c’est selon moi une faute. Vous savez très bien qu’on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui.

    Au-delà, je n’entends pas me défiler. Hainard vient d’une histoire politique et culturelle qui me dégoûte : celle d’un avant-guerre eugéniste. Hainard en est revenu, mais il est vrai que son esprit en a été marqué gravement. Je ne minore aucunement, j’essaie d’éclairer. Mais bien sûr, notre époque qui flingue 95 % des gosses trisomiques repérés avant leur naissance, est exemplaire sur ce plan-là.

    Je répète : je déteste en bloc – et même, je hais – ceux qui osent penser en termes d’humains « inférieurs » ou « supérieurs ».

    Un dernier mot : j’ai le sentiment puissant que vous n’avez rien à faire d’une éventuelle recherche d’une vérité possible. Vous êtes mû par cette passion que je connais si bien : la détestation du sauvage.

    Fabrice Nicolino

  33. BIODIVERSITE ET PASTORALSIME / HAINARD

    Hainard est un excellent penseur de la naturalité.
    Il n’est pas intouchable et on peut critiquer certaines de ses positions en effet inacceptables.
    Par exemple, ses enfants, qui suivent de près son oeuvre, ont choisi de ne pas assumer les propos cités ci-dessus et les ont ôtés de l’une des rééditions de ses oeuvres (je crois « Le monde plein »).
    Ils trouvent que leur père est allé trop loin.
    Voici le site de la fondation Hainard :
    http://www.hainard.ch
    Je le dis ici car cela a été annoncé publiquement lors du colloque de Chambéry sur la naturalité des forêts en 2008.
    Il reste beaucoup de très bonnes choses à prendre chez Hainard. A ce sujet, pour un regard honnête sur cet homme exceptionnel, je propose la lecture de « Robert Hainard, chasseur au crayon » aux éditions Hesse ou « Robert Hainard, peintre et philosophe de la nature » de Roland DE MILLER (sang de la terre).
    Chez aucun homme, aucun penseur (ou bien c’est extrêmement rare) tout n’est bon à prendre, il y a toujours une face sombre. Adhérer à tout, je range ça dans les dérives du culte fascisant de la personnalité.
    Cela dit, tout écologiste devrait avoir lu Hainard, je m’en réclame sur bien des points et je sais quels sont ceux où je ne le suis pas (ce qui exposé ci-dessus, certains propos sur l’art contemporain et l’idée que pour réussir la protection de la nature il faudrait une civilisation ultra technologique et sûrement d’autres points).
    Hainard a été un pionnier en ce qui concerne la conservation des écosystèmes en Europe et surtout leur RESTAURATION.
    On lui doit des citations bouleversantes sur la nature et la civilisation.
    Celle-ci par exemple sur les forêts d’Europe : « Une forêt sans ours n’est pas une vraie forêt »… et bien d’autres…

    Enfin,au sujet du débat sur le loup et les milieux ouverts, merci de lire ce dossier + le second article cités ci-dessous : ils sont REMARQUABLES et contiennent toutes les réponses à nos questions tout en prouvant que le loup ne limite en rien la biodiversité, bien au contraire :

    http://loup.fne.asso.fr/fr/sur-les-traces-des-predateurs/documents.html

    Et ce magnifique article de Gilbert Cochet :

    http://loup.fne.asso.fr/fr/sur-les-traces-des-predateurs/documents.html
    (cliquer sur télécharger « Loup et forêt »)

    Bonne lecture et bonnes réflexions.

  34. VOICI CE QUI SE DIT EN ITALIE A PROPOS DU RETOUR DU LOUP :
    « Doutes, indices et vérités cachées. Le cas du jeune loup de Ormea (Cuneo) Voilà, les loups sont revenus, ont écrit les journaux du savonese, fin octobre 2010. Mais les loups n’étaient pas en train de revenir, ils étaient et sont juste en train de devenir de plus en plus nombreux… Et ils ne proviennent pas des Apennins mais des Alpes, c’est à dire de la souche à partir de laquelle la population s’est constituée après les libérations répétées faites sur le versant français de la part des amoureux de cet animal, qui pour l’avoir n’ont pas hésité à libérer ceux qu’ils détenaient dans leurs propres enclos d’au-delà des Alpes, sans faire dans la finesse quant à leur pureté génétique et à la provenance géographique, comme l’a montré une Commission d’enquête du gouvernement français datant de quelques années (avec un rapport documenté de trois volumes pour un total de presque 1000 pages, dont tout le monde ici en Italie ignore l’existence, ou fait semblant de l’ignorer). Dans la Province de Cuneo fut capturé un jeune loup qui traînait dans la ville d’Ormea (haute Vallée Tanaro). Un louveteau fin octobre, est certainement chose étrange compte tenu de la biologie de cet animal, dans le sens qu’en octobre les jeunes nés au printemps devraient déjà avoir une taille adulte et ne plus être des louveteaux ; signe peut-être d’une pureté de la race très discutable, comme il arrive pour les sangliers hybrides qui se reproduisent aussi en plein hiver. Remédier à cette épineuse question reviendra aux chercheurs, en espérant que leur objectivité ne soit pas égale aux oubliettes où ils ont relégué le rapport du gouvernement français. »
    c’est ici :
    http://leloupdesvoisins.canalblog.com/archives/2014/02/05/29125286.html

  35. Celles et ceux qui fréquentent les forums consacrés aux loups connaissent bien Ouragan . Il les fréquente systématiquement et y déverse toujours les mêmes propos excessifs quand ils ne sont pas haineux. Cela n’a guère d’intérêt.

    Par contre il aborde un sujet qui peut intéresser beaucoup de gens : l’histoire du retour du loup en France.

    Certes il y a eu le loup de Fontan (1987) qu’il évoque, mais il y a aussi eu d’autres indices de présence de loups, aujourd’hui invérifiables, entre 1987 et 1992 . Et avant 1987 aussi ! Par exemple, 10 ans avant, en 1977, un loup est tué en Aubrac, et, entre 1977 et 1987, j’ai retrouvé encore une quinzaine de données de ce genre dans différents départements. L’escrologiste qui avait procédé à ces réintroductions de loups avait dû avoir un prix de gros pour en acheter plusieurs ! 🙂

    Détails dans ce petit bouquin : Le loup, en France, au vingtième siècle » . Voir ici : http://www.thebookedition.com/livres-jacques-baillon-auteur-83898.htm

  36. Anne J., en regardeant les sublimes aquarelles de Robert Hainard, je comprends que ce qu’il appelle « le sauvage » est profondement humain, et comme il est facile (et vain) de se disputer sur les mots.

    Essayons plutot, comme Jacques Baillon le suggere, « d’eviter les cibles faciles » « qui mettent tout le monde d’accord », et essayons de comprendre pourquoi, comme Anne J. le dit (en reponse a Grihon):

    « Alors ça, personne ne le veut! Il n’y a aucune volonté de part et d’autre de prouver que la cohabitation est possible. Le loup, l’ours, on doit être avoir un avis sans appel, c’est à dire: tuer tous les loups et les ours ou alors supprimer complètement le pastoralisme et les éleveurs (qui sont parfaitement inutiles)des montagnes.
    Pour moi, tout le problème est là. »

    Ca serait dommage, comme Tardif le craint (a-t-il raison, a-t-il tord?), que le loup fasse partir les derniers bergers.

    Car a long-terme, un paysage deserte par les hommes est infiniment plus vulnerable qu’un paysage habite, et face a la pression grandissante des abrutis en 4 roues motrices, ou du « developpement » genre Sivens (c’est pas de la sauvagerie, ca!), les bergers sauront evidemment mieux que les loups, defendre la valeur de paysages en bon etat.

  37. « j’ai le sentiment puissant que vous n’avez rien à faire d’une éventuelle recherche d’une vérité possible. Vous êtes mû par cette passion que je connais si bien : la détestation du sauvage. »

    A part des intégristes pros loup, tout le monde sait qu’il n’y plus aucun lieu sauvage en France depuis des milliers d’années. L’ensemble des paysages que nous côtoyons sont le fruit de la cohabitation de l’homme et de la nature. Tout est parcellé, inscrit au cadastre et soumis a une taxe foncière. A noter que le partage se fait sans aucun problème de notre coté, alors que je me verrai mal traverser le jardin d’un citadin sous prétexte de prendre un raccourci!
    A noter aussi que a part les écologistes, la totalité des organismes qui travaillent sur l’environnement sont d’accord « En France, 84 % des surfaces classées en  » haute valeur naturelle  » correspondent à des zones d’élevage en plein air » ( CNRS + Université d’Ivry)
    « Le pastoralisme constitue un exemple de secteur d’investissement au sein duquel le double objectif de développement et de conservation de la biodiversité »(FAO 2009. Livestock keepers)
    « Le pastoralisme est vital pour converser les grandes zones d’habitat naturel et semi naturel. Ce faisant l’abandon du pastoralisme constitue une menace pour la biodiversité. » (UICN)
    « Le pastoralisme est aujourd’hui considéré comme une solution durable a l’entretien des milieux en faveur de la biodiversité. Il est également un outil de préservations des milieux contre les incendies. Par ses multiples vocations, le pastoralisme est donc présent dans de nombreux documents de planification territoriales comme les documents d’objectif des sites Natura 2000 mais également les plans départementaux de défense de la forêts contre les incendies. » (life nature »

    J’ai donc participé a tout ceci, ayant choisi de vivre dans le haut diois par tendance écologique et rejet de la vie urbaine grande consommatrice de biodiversité. Il m’a fallut de nombreuses années pour arriver à mettre en place une économie rurale d’agriculture familiale à travers un élevage de chèvre, transformation et commercialisation de fromages, structure d’accueil à la ferme avec indépendance de produits vitaux par maraîchage sans engrais ni produits chimique, et travail du jardin avec des poneys de traits. Aujourd’hui, les loups massacrent les chèvres des jeunes qui ont repris le troupeau et menacent mes poneys de traits sans que je sois éligible à aucune aide étant en retraite. J’ai été pour la cohabitation envers et contre mes voisins, jusqu’au jour ou ayant été confronté a la réalité, j’ai découvert que la cohabitation n’a jamais été prévue dans l’esprit des ensauvageurs.

     »  des réserves naturelles de faune sauvage limitées ne sont pas suffisantes pour les grands carnivores. c’est la totalité du paysage qui doit être incluse dans les plans de gestion.Dans cette zone sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. /… »

    Facile pour quelqu’un qui ne subira jamais l’ombre d’une contrainte physique morale financière ou psychologique de me traiter de « mû par la détestation du sauvage. » A noter que je ne suis pas chasseur;
    QUI SONT ILS CEUX QUI ME FONT LA MORALE? ; Quelle est leur participation a la cohabitation? Cette nuit, un frêne s’est abattu sur la clôture d’un de mes 4 parcs anti loups, construits seul, sans aides, créant un accès pour les prédateurs qui par miracle n’étaient ^pas là. Dés qu’il fera beau, il me faudra réparer le grillage, et les fils électrique, toujours seul. Et cela jusqu’a épuisement et renonciation, en vivant dans le stress permanent, sans autre solution que de résister ou disparaître, anéantissant une vie entière consacrée à vivre en harmonie avec la nature qui m’a accueillit.

    Vous voulez le loup? faites en sorte que ce soit possible, mais pas en nous mettant la responsabilité de l’impossible cohabitation sur le dos!
    Pas en vous arrogeant le droit, sans aucune concertation, et sous la contrainte, de vouloir ensauvager les terres que nous avons préservées pour les générations future!

  38. « Combien d’armes détenues par les chasseurs français pour imposer la terreur dans le voisinage?  »
    Toutes les armes sont déclarées en gendarmerie lors d’un achat, et pour celle datant d’avant la loi, doivent être déclarée par le détenteur.
    Ce qui est frappant comme toujours c’est l capacité pour les écologistes d’échafauder des vérités a partir de leurs angoissent ou de leurs désirs. Cela vaut pour tout les domaines comme le lecteur peut s’en rendre compte!

  39. Oui mais cette vidéo là va mettre beaucoup de pendules a l’heure:

    http://youtu.be/3u1khQWeq2I

    J’aimerai bien que l’on cite quelques uns de mes propos haineux, pour les comparer par exemple à ceux ci :
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2013/10/la-haine-comme-seul-guide.html

    Ou a ceux des commentaires que les écologistes vomissent sur mon blog et dans la presse:
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2013/04/les-commentaires-diffaments-des-pros.html

  40. Ouragan,

    Ça va, on vous a tous compris, je crois. Vous n’avez pas à squatter ce lieu pour répéter encore une fois les mêmes choses. À bon entendeur…

    Fabrice Nicolino

  41. Mais de quelle « participation » Ouragan parle-il ? Il dit avoir choisi de vivre et de travailler dans la nature, il faut donc qu’il en assume les avantages et les inconvénients ! Un boulanger qui travaille la nuit assume le fait d’être obligé de se lever à 2 heures du matin toute l’année. Un professeur des écoles assume le fait d’être entouré toute la journée de 30 gamins qui hurlent. Un policier assume son impopularité quand il vous aligne pour excès de vitesse et que vous lui faites la gueule. Un croquemort est bien obigé de faire avec le chagrin des familles. Que cet éleveur de chèvres répare son enclos et cesse de nous ennuyer avec ses soucis professionnels !

  42. ouragan, comme d’habitude, vous n’êtes ici que pour faire votre propagande anti-loup (ours et autres grands prédateurs).

    Vous citez de prétendues sources (CNRS, UICN, etc.) non référencées donc sans aucune valeur.

    Vu le temps que vous passez à pourrir les forums et blogs de vos « idées » (?) réactionnaires, anthropocentriques et anti-nature, je me demande quand vous avez le temps de mettre le nez dehors pour vous occuper de vos bêtes.

    Et oui, vous êtes bien “mû par la détestation du sauvage.” comme le prouve tous les délires que vous répandez un peu partout sur le net.

  43. de toutes façons « les carottes sont cuites », non seulement pour le loup ou l’ours mais aussi pour les oiseaux (410 millions ont disaru en Europe lors de la dernière décennie, dont des espéces aussi communes que le moineau).
    Alors bien sûr « il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». Le combat écologique, il faudra continuer à le mener contre vents et tempêtes, jusqu’à notre dernier souffle, à l’image de Cousteau, de Dumont, de Monod et de tant d’autres moins connus!

  44. Cette semaine a lieu en Australie le congrès mondial des aires protégées. Il y en aurait 180000 de part le monde.
    L’objectif est de protéger en 2020 17% des terres émergées et 10% des mers. Comment?
    Mais le plus édifiant est que la problématique du moment est non pas de ralentir le vitesse d’érosion de la biodiversité, mais de ralentir l’augmentation de cette même vitesse!

    A l’écoute de France Inter tôt ce matin.

  45. Ce billet de Fabrice Nicolo est assez lamentable lorsque, simple vacancier / randonneur dans le Parc National du Mercantour nous voyons les conditions de vie des bergers et éleveurs face au loup contre lesquelles ils ne peuvent pas se défendre.
    Tous ces commentaires faisant l’apologie de la coexistence ne sont, bien souvent, que le fruit du raisonnement de personnes qui ne sont pas directement et personnellement concernés. Beaucoup ne semblent même pas être aller voir sur place ce qui se passe.

    Traiter éleveurs et berges de cette manière est purement lamentable pour ne pas dire écoeurant et n’honore pas son auteur.

    Quant à la réponse ci-dessus à Ouragan qui semble bien connaître le sujet (je ne le connais pas) elle est tout à fait significative d’un comportement dictatorial et haineux vais à vis de ce qu’il représente.

    Trés triste pour en arriver là et je comprends mieux que le dialogue ne soit pas possible entre ceux qui vivent et connaissent le problème et ceux qui écrivent et prétendent imposer les résultats de leur réflexion sans compétence.

  46. Patrick,

    Si vous respectez les faits et le vrai autant que mon nom, je dois avouer que j’ai toutes les craintes. Vous êtes nul. Ce n’est pas grave, car c’est courant. Mais vous êtes nul.

    Fabrice Nicolino

  47. Bon, visiblement, les anti-nature bien connus ailleurs (et ma foi très lourds…) ont décidé de squatter ces commentaires de message.
    @Ouragan est bien connu et @Patrick est en général Louis Dollo (tout récemment condamné pour diffamation envers les associaitons de protection du loup et de l’ours) qui use de ce pseudo pour brouiller les pistes. Sous ce pseudo, il a été démasqué par Baudouin de Menten à la buvette des alpages il y a bien longtemps.

    Et un grand merci à Jaccques qui m’a sainement fait éclater de rire avec ses propos pleins de bon sens, ce qui n’est pas contradictoire, au contraire ! :
    Comme le berger doit assumer la présence de prédateurs en protégeant son troupeau,
    « Un professeur des écoles assume le fait d’être entouré toute la journée de 30 gamins qui hurlent. » 😉

  48. @ ouragan
    « Hélas, tous les liens sont ici : »

    Votre site de propagande est connu et je ne n’augmenterai pas votre PageRank en allant me perdre dans ce tissu de haine et de contre-vérités.

    @ P.P.
    Oui, c’est la « bande à Dollo », extrémiste anti-nature, défenseur des ultra-pastoraux et pseudo-journaliste condamné pour diffamation.

  49. Don´t feed the trolls ! Laissez les Ouragan, les Tardif et les Patrick s´époumoner. Répondre à leurs commentaires, c´est encore leur faire trop d´honneur! J´avoue quand même avoir bien rigolé en lisant les propos de Tardif au sujet des méthodes destinées à « rééduquer » le loup et à lui apprendre à ne plus se servir dans les troupeaux! Cela vaut son pesant de crottin de brebis !
    Merci d´avoir démasqué Louis Dollo. Même pas le courage de se montrer en face, le lâche !

  50. J’ai parcouru la prose (enfin… d’un derrière distrait) de notre meute de trolls. Sans avoir envie de leur répondre. Un truc leur couperait bien des soutiens.

    Les dégâts occasionnés par les chiens sont remboursés sans sourciller par l’assurance responsabilité civile des propriétaires des chiens. Il faudrait un mécanisme aussi simple permettant cette indemnisation automatique lorsqu’un animal sauvage croque dans un troupeau.

    Je ne serais pas choqué de participer ainsi, comme contribuable, et de ne pas faire porter aux éleveurs tout le poids économique de décisions collectives protégeant les animaux sauvages.

  51. « Je ne serais pas choqué de participer ainsi, comme contribuable, et de ne pas faire porter aux éleveurs tout le poids économique de décisions collectives protégeant les animaux sauvages. »
    seul des écologistes seraient capable d’élever des animaux pour nourrir le loup! Aucun berger digne de ce nom ne pourra s’y résoudre, car si pour vous nous somme des êtres inférieur à la disposition de la réalisation de vos fantasmes, nous, nous avons choisi ce métier pour proposer des produits de qualité, de proximité dans la durabilité et le respect des animaux et des personnes qui s’en nourissent!

  52. Ouragan,

    C’est la dernière fois que je passe vos bêtises, car Planète sans visa n’est pas une fosse d’aisance. Vous attribuez à vos contradicteurs – dont moi, j’imagine – des pensées criminelles qui n’ont jamais été les leurs. J’ai pris soin, depuis plus de vingt ans, et dans quantité de journaux, de parler du sort des éleveurs, et de prouver ma haute considération pour ceux – minoritaires – qui habitent la montagne sans l’abîmer.

    Parler d’ « êtres inférieurs » ici est une insulte collective insupportable, et comme telle, ne sera pas supportée. Dehors, monsieur, vous n’êtes pas le bienvenu.

    Fabrice Nicolino

  53. Quand on a tellement peur d’une souris, d’une araignée, d’une abeille, d’un insecte, ou d’un ver de terre. C’est qu’on est déconnecté de la nature et d’une éducation à ce qu’est la nature.
    Alors comment tolérer d’idée même de laisser vivre « un grand méchant loup » et celle d’imaginer et de regarder les vrais dangers en face « l’énergie nucléaire, les polluants chimiques, la robotisation à outrance…
    Cette société « infantilise » et « éduque contre nature » à coup de lois stériles, de punitions, de jeux vidéo et de tops modèles ou des modèles de valeurs sociales flamboyantes et écrasant les plus vulnérables.
    A ce jeu-là les intellectuels et les amoureux de la vie et de la nature ont un combat à mener en offrant de nouvelles normes sociales à revendiquer par des comportements et des réflexions partagées d’expériences et de projets de bonheur. Merci

  54. « seul des écologistes seraient capable d’élever des animaux pour nourrir le loup! »

    Pas plus que tous les participants de cette chaîne vouée à nourrir de grands prédateurs (d’ici ou d’ailleurs) enfermés dans des zoos avec leurs animaux quasi-clonés.

  55. Jusqu’en 1980 – 1985 un agriculteur, même le plus fou de chimie, ne pulvérisait jamais le moindre insecticide sur ses céréales. Personne n’y songeait. Alors que c’est devenu une « norme » aujourd’hui. Les adversaires du loup ne vont guère soupçonner que les beaux yeux des pucerons détruits par les insecticides puissent déclencher des passions suspectes chez des « écolos urbains »… Alors prenons les pucerons des céréales, qui sont une part de la vie sauvage, comme point de comparaison avec le loup. Pourquoi diable ce qui était possible jusqu’en 1985 — cultiver des céréales sans insecticide — serait-il devenu impossible aujourd’hui ? Comment peut-on imaginer une agriculture qui n’aurait plus aucune relation avec le milieu naturel ? Pucerons compris…

    « Écolos urbains ». Il est frappant devoir que l’on dit toujours que l’adversaire est incompétent quand il affirme une position qui ne plaît pas. Nos trolls font exactement comme la FNSEA qui dénie aux membres de la Confédération paysanne le statut d’agriculteurs en parlant toujours de « pseudo-agriculteurs ». Ce qui me fait beaucoup rigoler. La Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme est donc dirigée par des pseudo-agriculteurs démocratiquement élus par les agriculteurs du Puy-de-Dôme… ;o)

  56. Bonjour a tous.
    Je vous invite a lire un très bon livre, ceux de Fabrice son aussi remarquable aussi a lire. Mais le livre que je veux parlé est ( La nature Malade de la gestion Jean Claude Génot- Préface Marie-Claude Terrasson, avec des gens géniaux Pierre- Athanaze, Corinne Génot,Annick Schnitzler et Marie-Claude Terrasson, et temps d’autres.
    ——————————————
    Sur le sujet ils y a d’autres personnes qui son aussi coupables que les politiques, trop tard elle se sont fait ……/.

  57. Et aussi, s’ils n’ont pas été cités antérieurement dans cet échange(parfois un peu indigeste du fait des matraquages qui ne méritent que l’indifférence) La France des friches de Génot et Schnitzler (pour tenter d’enrayer la propagation de la vulgate des espaces ouverts)et Le penseur paléolithique, de Philippe Roch, sur la pensée de Robert Hainard.

  58. Ouragan, vous ne savez pas lire. Calmez vous et relisez bien ce qu’a écrit « partageux ».
    Attention aussi à ce que vous écrivez. Moi, je vous INTERDIT de parler au nom du pastoralisme et des éleveurs EN GENERAL. Vous ne me représentez pas et vous ne pouvez aucunement prétendre savoir pourquoi tel ou tel à choisi ce métier. Heureusement, nous ne sortons pas tous du même moule, personne n’a la même façon de travailler et nous sommes libres de voir dans ce métier des choses différentes les uns des autres. Le monde change. Nous ne sommes plus dans les années 50, et moi je le regrette tous les jours. Mais nous sommes en 2014 et les enjeux sont fichtre bien différents…
    Vous n’arrivez pas à comprendre ça: on est plus en 1950! Que voulez-vous que l’on vous dise a part que vous n’avez d’autre choix que d’évoluer avec le monde qui vous entoure, comme nous tous, et de voir votre existence sous un autre jour: celui d’un monde fini. Mais je pense malheureusement que vous ne comprendrez pas. Pour le dire autrement, c’est pas les loups le problème, c’est le monde fini.

    Vous me prenez pour une imbécile évidement. Mais en attendant, vous n’avez pas répondu à ma question: combien d’armes à feu dans le bon peuple des campagnes de France? Et vous prétendez que toutes sont déclarées en gendarmerie…quelle naïveté!
    Pour ma part, je constate une nette augmentation du nombre de coup de feu dans mon entourage directe et des bandes de barjots en treillis militaires aussi adeptes des battues que de la 3ème mi-temps bien arrosée qui s’en suit. Ça fout les jetons, oui et c’est bien normal de s’inquiéter de ce genre de comportement grégaire et déviant.Et c’est pas dans le Diois que vous allez savoir ce qui se passe chez moi!
    Maintenant, si vous voulez échanger et venir vous installez avec des chèvres au pays des « pro aéroport », c’est vous qui passerez pour l’écolo du coin et vous apprendrez à cohabiter avec tout un tas de loups à deux pattes…vous regretterez peut-être bien les « vôtres » de loups…

    Allez, pour finir, je vous offre une belle phrase de l’espèce abhorrée d’écolo pécos dont je suis: Vive l’Ours, vive le Loup, vive le Lynx, vive le Tarier pâtre, vive le Pipit farlouse, vive le Vanneau huppé et vive l’éco pastoralisme du 21ème siècle que j’aime tant parce que c’est toute ma vie!

    ps: Laurent Fournier, je vous fait une bise!

  59. Bonjour à vous,

    Je voudrais au préalable rappeler que la nature , même s’il s’agit le plus souvent d’un reliquat, est par essence caractérisée par le sauvage et non par l’homme, sa civilisation et sa domestication à outrance des territoires. L’espace des troupeaux est un espace domestique conquis sur la nature et géré par l’homme pour des besoins économiques et sociaux. L’intérêt de la pelouse n’est devenu qu’à posteriori un argument et un alibi pour donner bonne conscience à la destruction d’une espèce ! Le loup et les grands prédateurs rendent quant à eux au territoire tout son sauvage, c’est à dire toute son identité naturelle.
    On ne peut par ailleurs ignorer que les ovins font leurs propres dégâts par sur pâturage et mettent à mal les fleurs rares et précieuses des combes à neige qu’ils broutent jusqu’à la destruction des rhizomes … Comme il n’est ni question d’éradiquer les grands prédateurs pas plus que les moutons, nous serons bien obligés de cohabiter !

    Cette nature, cette biodiversité , ce vivant menacés, sont reconnus aujourd’hui comme un capital essentiel aux équilibres de notre humanité, surtout en cette ère d’anthropcène où depuis deux cent ans l’humanité et sa civilisation industrielle et chimique détruisent et polluent l’atmosphère, l’hydrosphère, la lithosphère et la biosphère dont nous parlons ici . De ce sixième cycle d’extinction des espèces avec changement climatique à la clé ni les grands prédateurs, ni l’écologie ne sont responsables ! Il faut le rappeler !

    Je lis avec attention les commentaires de Tardif qui a, au mieux, le mérite d’être dans une réflexion que d’autres ne font même pas l’effort de faire et je parle là de beaucoup d’écologistes politiques qui préfèrent éviter le sujet qui fâche. Le point de vue de Tardif ne relève pas de l’écologie ou des sciences naturelles mais d’une recherche d’alibi pour éradiquer un animal devenu une gêne, une perte de temps et d’énergie pour le business pastoral. J’allais dire une perte d’argent mais avec toutes les subventions allouées à ce secteur économique ce n’est certainement pas le cas !

    Penser que le loup pourrait être dénaturé par le contact de la civilisation pastorale et domestiqué par la seule présence des moutons est une aberration. Le loup est tout simplement un animal opportuniste qui comme tous les grands prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire de la pyramide du cycle de la nature se nourrit de ce qu’il trouve et va souvent au plus facile. Instinct de survie tout simplement. De plus le loup n’a pas de diplôme quant il tape à l’étage des herbivores pour savoir s’il s’agit d’un mouton ou d’un chevreuil. Pas plus qu’un renard ne fera la différence entre un canard sauvage et un canard domestique  , ou un rapace entre une palombe et un pigeon d’élevage !… Et ce n’est pas parce que le renard se nourrit de poules laissées en libre errance qu’il a perdu son caractère sauvage… Il est évident que si l’on mettait des troupeaux de moutons dans les grands Parcs américains cela ferait le régal des grands prédateurs qui n’en perdraient pas pour autant leur nature et leur identité ! Cohabitation problématique entre nature et civilisation qui se pose d’ailleurs dans les zones limitrophes de ces Parcs.

    Le problème est qu’aujourd’hui, et depuis trop longtemps, la seule écologie possible et autorisée est liée au court terme des impératifs économiques et de rentabilité. De même pour la biodiversité. C’est hélas cette écologie, basée sur l’immédiateté d’intérêts socio-économiques destructeurs de la nature qui fait la politique de Me Royal. Politique qu’elle emballe, comme ses prédécesseurs, dans de beaux discours anthropocentriques qui n’ont malheureusement aujourd’hui aucune éthique qui puisse prendre en compte sur le long terme la survie des écosystèmes qui sont confrontés à l’excès de présence de l’homme et modifiés par la civilisation et la domestication des territoires.

    La nature qui s’étage de la base de la pyramide du vivant jusqu’à l’intégrité de son sommet a intrinsèquement une valeur qui ne peut pas être soumise à la spéculation égoïste du marché et au productivisme. Si nous n’arrivons pas à sauvegarder les prédateurs, espèces parapluies au sommet de la pyramide du cycle du vivant il nous sera tout autant impossible de préserver les zones humides qui sont à la base de cette même pyramide et vice-versa. La nature est l’architecture d’un tout pyramidal où chaque étage est essentiel à l’ensemble de l’édifice du vivant. Cela demande une énorme volonté de cohabitation avec des compromis qui cependant ne seront jamais acceptables s’ils se font au détriment de la nature .

    Sans développer d’avantage le sujet et rentrer dans les détails, il y a une grosse différence d’impact sur le pastoralisme, du fait de leurs mœurs différentes et de leur biologie, entre la présence du loup et celle de l’ours …. Aujourd’hui dans les Pyrénées, avec un peu plus d’une centaine d’ovins prédatés sur 550 000 qui montent dans les estives, les gros bras rencontrés par Fabrice reconnaissent que l’ours n’est pas le problème pour le pastoralisme mais continuent leurs provocations et leurs surenchères surtout au cas où … le loup arriverait ! Heureusement qu’il y a quand même un pastoralisme de cohabitation éthique qui nous réconcilie avec la nature humaine !

    En conclusion et en complément je vous propose un lien vers la Buvette des Alpages se rapportant au débat  » Sommes-nous capable d’élever des moutons ?  » :

    http://www.buvettedesalpages.be/2014/11/sommes-nous-capable-d-elever-des-moutons.html

    Cordialement

  60. Je ne vais pas reprendre les propos d’analyse justement mentionnés par Cristb64 pour vous dire que j’avais réfléchi à tout ce quelle évoque pour écrire l’ode à lupus (qu’elle a lu). Ayant milité à Ferus au début des années 2000 avant de rejoindre l’aspas par « profonde » conviction, je m’étais rendu de nombreuses fois dans les alpages des alpes du sud afin de discuter longuement avec les éleveurs d’ovins malgré les 60 loups à l’époque… Pour vous dire en simples mots: déjà le même dialogue.
    Une petite question gênante ou pas: versez-vous quelques écus à l’aspas pour la soutenir?
    Mes amitiés à Madline R et à Pierre A
    Cordialement

  61. Christb64
    Merci d´éclairer nos lanternes, votre commentaire est très intéressant.
    Personnellement, je préfère les paysages sauvages, non domestiqués par l´homme et ses animaux, le Mont Aigoual d´aujourd´hui à celui d´avant la reforestation. Pour ceux que cela intéresse, le documentaire-fiction de Marc Khanne raconte le combat inlassable mené par Georges Fabre et Charles Flahaut, les deux hommes auxquels on doit la reforestation du Mont Aigoual, une entreprise colossale menée malgré l´hostilité des bergers du coin qui n´hésitèrent pas à mettre le feu aux jeunes arbres.
    http://www.reboisement-foret-aigoual-film.com

  62. Je me joint a Martine pour remercier Christb64 d’eclairer nos lanternes!

    L’histoire du Mont Aigoual est belle et extremement interessante: Je ne la connaissais pas!

    Cela me rappelle une autre histoire (qui m’a ete indiquee par Debal Deb): Celle de la Savane Africaine.

    La plupart des gens, et meme la plupart des ecologistes, croient que la Savane Africaine est une « foret degradee », residu d’une foret tropicale « originelle », desertifiee par l’exploitation irresponsable des populations locales.

    Curieusement, cette theorie, si peu en harmonie avec les faits mais en revanche, tellement en harmonie avec la colonisation, date de la meme epoque que le reboisement du Mont Aigoual. Mais est-ce un hasard?

    Il fallut deux anthropologues, James Fairhead and Melissa Leach, pour oser examiner les faits et demontrer le contraire: Les ilots de forets ont ete crees par l’homme, et sont en meilleure sante la ou la population a augmente. Bref, dans l’Afrique « sous-peuplee » (c’est pas moi qui le dit: c’est Pierre Rabhi), plus de population signifie plus de foret!

    Cela va completement en l’encontre de l’image d’epinal de continent desertifie, abandonne, dernier « far-west » ou l’on peut se servir impunement!

    Le livre de Fairhead et Leach n’est pas disponible en ligne, mais quelques articles et resumes le sont:

    http://www.agriculturesnetwork.org/magazines/global/tracking-change/escaping-the-deforestation-mythology

    http://www.india-seminar.com/2000/486/486%20fairhead%20leach.htm

    Cela vaudrait le coup de s’interroger sur la signification mythologique du mot « sauvage » (= etranger a ce qui est humain) et quand, pourquoi, ce mot est arrive. La realite objective du mot, elle, est pour le moins difficile a observer…

    Anne J.: moi aussi!

  63. @ martine: vous nous parlez du mont Aigoual (très beau site) et peut-être que vous habitez dans cette région alors si vous vous y rendez l’année prochaine lors de l’estive, vous nous direz si l’éléveur de 400 chèvres au nord de ce massif, dans la partie Lozère a pris des patous et placé des filets de contention afin de protéger son troupeaux.
    nota: cet éleveur demeure dans le Gard mais monte ses (magnifiques) chèvres en alpage de Lozère juste en dessous la station radar/météo.
    Durant l’été 2013, je me suis entretenu avec cet homme afin de discuter de la mise en protection face à l’arrivée du prédateur qu’il m’a dit vouloir mettre en oeuvre.

  64. Les éleveurs vont manifester à paris le 27 novembre, juste avant une nouvelle fracassante si j’en juge d’après le CP du ministère :

    « La détresse des éleveurs de moutons a également été entendue et des dispositions spécifiques seront annoncées conjointement avec Mme Royal à la fin de ce mois afin de réduire la pression des prédateurs et en particulier du loup dont l’expansion menace les éleveurs. »

  65. Voici un excellent outil de manipulation médiatique, présenté par un brave éleveur de chèvres, sur les loup, et qui doit être présenté à Paris lors de la manif anti-loup.
    à la minute 11, le sieur Moriceau commence son show et à 12:55 on aborde enfin le sujet « tabou » des attaques sur l’homme. Tremblez braves gens et sachez que le chiffre de 9000 victimes en 250 ans est faux, ce n’est que la partie visible de l’iceberg… Pauvre de nous… et pauvres loups.

    https://www.youtube.com/watch?v=3u1khQWeq2I&feature=youtu.be%20%3Chttps://www.youtube.com/watch?v=3u1khQWeq2I&feature=youtu.be%3E%20%20%3Chttps://www.youtube.com/watch?v=3u1khQWeq2I&feature=youtu.be%20%3Chttps://www.youtube.com/watch?v=3u1khQWeq2I&feature=youtu.be%3E

  66. bonsoir randonnant du printemps a l’automne dans le Mercantour,lieu de la première réapparition du loup en France ,je suis fatigué des commentaires des villageois ,gardes forestiers et autres sur le loup considéré comme le pire des fléaux ,
    ce que j’entends
    les loups tuent nos troupeaux ok on le sait
    les chasseurs ne peuvent plus chasser car disparition du gibier les pauvres
    les moutons ne broutant plus les alpages ,la foret gagne du terrain
    et surprise lorsque je passe en italie coté parc de l’argentera et bien discours des locaux est totalement différent
    nos bêtes sont en liberté les plus faibles le loup les prends et nous n’avons pas besoin de medoc pas de problème de fièvre aphteuse etc
    les chamois affectés par des épidémies qui les décimes en france ce portent très bien dans les hauteurs de l’argentera et le loup y pullule depuis la nuit des temps
    et la sagesse pour la fin
    un vieux berger me disait ,le loup me prends 1000 kg de mouton par an c’est ma part reversé a la nature pour tout ce qu’elle me donne pour vivre

    1. le loup me prends 1000 kg de mouton par an c’est ma part reversé a la nature pour tout ce qu’elle me donne pour vivre.

      Il est bon, de préciser que bien sur, pour vivre de et avec la nature, je dois en plus faire minimum 70 heures par semaine auquel il faut rajouter les heures non rémunérées ni reconnues en tant que acquis social, un réalité qu’aucun d’entre vous n’accepterai de prendre en, charge!

      Il existe aussi d’autre sagesse que celle des écologistes qui seraient prét a élever des animaux pour nourrir le loup:
      « «Les éleveurs ne peuvent pas laisser la « part du loup », comme le leur demandent les écologistes, car ils ont un devoir de protection envers leurs animaux qui exclut complètement de les abandonner aux prédateurs. Ce serait un déni profond du sens de leur métier.» Extrait de la part du loup
      Dans les zones fréquentées par des meutes de loups, la situation est devenue intenable pour ceux qui développent des activités pastorales. Quel entrepreneur peut accepter d’être attaqué sur sa propriété de façon imprévisible et violente, sans avoir le moindre droit de se défendre ou de réagir ? Si un voleur ou un assassin entre dans mon magasin ou dans ma maison pour piller ou tuer, il a peut-être ses raisons, il a faim, mais moi si je peux est-ce que je ne vais pas essayer de l’arrêter ?
      Pour le berger, son troupeau, sa richesse, n’est pas faite de choses ou de biens remboursables, mais d’animaux vivants qui partagent sa vie, qu’il connaît, qu’il a sélectionné depuis des générations et qui ont au moins le même droit naturel de vivre que celui des loups agresseurs.
      De quel droit contre nature veut-on l’empêcher de réagir activement aux attaques ?
      Aucun remboursement ne peut restituer les dommages subis, le stress imposé, la perte de sens de son propre travail. Ce n’est qu’en reconnaissant le rôle social du berger avec ses droits de pâturage et de protection active de ses bêtes qu’on pourra réduire le conflit entre les hommes des montagnes et les loups, mais certainement pas avec la politique adoptée jusqu’ici pour compenser en quelque sorte les dommages avec de l’argent : nous n’élevons pas pour nourrir les prédateurs !
      Traduction d’un texte Italien ou la cohabitation est sereine
      http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2013/02/leleveur-nest-pas-contant-de-toucher-la.html

  67. En réalité c’est un article sans commentaire tellement bourré de mensonges propagandistes qu’il semble impossible d’imaginer que des gens qui ont une possibilité de raisonnement puissent se laisser prendre. A moins que la masturbation intellectuelle puisse leur procurer le nirvana en avalant de telles couleuvre.
    Prenons l’ITALIE OU TOUT SE PASSE A MERVEILLE/
    600 brebis tuées en 270 attaques depuis le début de l’année selon les services vétérinaires , sans tenir compte des prédations non déclarées
    les éleveurs disent que c’est la fin de l’élevage en Maremme et pas seulement en Maremme. Il y a 31,5% d’élevages en moins par rapport à 2004 (une cohabitation exemplaire! ndlr)
    http://iltirreno.gelocal.it/regione/2015/06/24/news/i-pastori-vogliamo-sparare-ai-lupi-convinceremo-l-europa-1.11669081

    Depuis qu’ils ont tous signé (des Communes et la Région) la charte du loup, nous et nos brebis sommes enfermés dans des camps de concentrations, dans des cellules d’isolement, derrière des treillis en acier soudé, avec les chiens autour et les loups qui courent dehors
    Entre temps, au même moment, les prédateurs sévissaient à Bellavista di Istia d’Ombrone, à quelques km de distance de chez Zizzi. ici les dégâts ont été moindres: «Une brebis et deux agneaux…. des agneaux aucune traces, ils ont été mangés en une bouchée dit Zambernardi, l’éleveur ……. « nous sommes dans une région meurtrie, il n’y a pas de salut »
    http://iltirreno.gelocal.it/grosseto/cronaca/2015/02/19/news/stragi-di-pecore-alle-porte-di-grosseto-1.10896386?&ref=fbftigr

    Vous en voulez plus?
    Tapez Italie dans le moteur de recherche de http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/
    Tout est relié aux déclarations et articles d’origines Italienne, une position qui n’est pas de mise chez les défenseurs du loup!

  68. « Estimée à 300 individus, sa population est en croissance de 20 % par an.  »
    Qui peut croire cette mascarade?

    A- Chiffre officiel du nombre de loup en France et chiffres officiels des victimes (ovins, caprins, bovins, équins, chiens…):
    Fin 2011 = 250 loups dans 13 départements pour 4913 victimes (8,5% de refus) soit 5354 constatés
    Fin 2012 = 250 loups dans 15 départements pour 6021 victimes (8,5% de refus) soit 6667 constatés
    2013 = 250 loups dans 22 départements pour 6195 victimes (9% de refus) soit 6786 constatés
    2014 = 301 loups dans 31 départements pour 8226 victimes ( 9% de refus) soit 9033 constatés
    2015 = 282 loups. Une augmentation en flèche des attaques et de nouveaux départements colonisés.
    C- Qui pourra croire à cette mascarade face aux nombres d’attaques et de départements en forte expansion!
    Certainement pas le secrétaire général de AIWF EN iTALIE:
    « Eh bien moi je dis que lorsqu’on ne sait pas combien il y a d’animaux sur un territoire, une région ou un pays, alors on estime au moins si ceux-ci sont peu ou trop, et on le fait à travers le constat des dommages qu’ils créent; et si il y a trop de dommages de loups (on parle de millions d’euros chaque année) cela signifie qu’il sont certainement trop nombreux. »
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2015/06/loup-une-autre-vision-du-predateur.html

  69. ouragan,
    Dans quelques décennies, les gens comme vous seront considérés pour ce qu’ils auront été : des criminels contre la nature et donc des criminels contre l’humanité (si, du moins, il reste une humanité). Fin de la discussion, vous êtes irrécupérable.

    1. Qu’est ce qui vous chagrine?
      Que les écologistes mentent sur le nombre de loup?
      Qu’il mentent sur la cohabitions chez nos voisins?
      Qu’ils mentent sur les soit disant chiens errant?
      Qu’ils mentent sur le fait que le loup ne tue pas que pour se nourrir?
      Qu’ils mentent sur la réintroduction du loup?
      Qu’ils mentent en disant que le loup n’attaque pas l’homme?
      voici quelques éléments de réponse :
      http://leloupdanslehautdiois.blogspot.com/2015/06/loup-une-autre-vision-du-predateur.html

  70. Voici un extrait de l’auto portrait d’un criminel contre l’humanité:
    « Aujourd’hui, l’insécurité générée par l’ingérence du loup, me vole le droit que j’ai acquis de me reposer et de jouir de mon travail, dans ce milieu qui m’a accueilli et que je laisserai pratiquement intact à mon départ. Juste quelques arbres greffés, chemins entretenus, pâtures enrichies, maison plusieurs fois centenaire préservée, activité d’élevage et de production et commercialisation fromagère transmise a des jeunes qui tremblent pour leur chèvres… Ils volent à mes enfants et à ceux de mes voisins, le droit de continuer l’oeuvre discrète de nos ancêtres! Ils nous volent notre dignité d’être humain pour satisfaire une catégorie de la population qui culpabilise parce qu’elle a été incapable de conserver la sagesse de nos anciens, même si je reconnais que tout n’a pas été parfait pour affronter les dures lois de la nature. Il reste que nous avons aujourd’hui un recul suffisant pour utiliser le meilleur de ce qui nous a été légué! Mais jamais, au grand jamais, la population Rurale, qui doit céder la place ou revenir a l’ère de mon grand père, n’a commis autant d’exactions que les déserteurs qui ont choisi la vie plus facile de la migration vers le confort et la sécurité, au mépris de la morale et du discernement. »
    http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2013/04/mon-temoignage-propos-du-metier-de.html

  71. Ouragan,

    Je vous ai volontiers laissé la parole, mais voilà que vous abusez. Votre vision binaire – nous disons le vrai, les écologistes mentent – empêche tout débat, et je vous demande donc d’arrêter votre inondation.

    Fabrice Nicolino

    1. Donc en guise de conclusion, je me retire et je vous laisse a vos disciples:
      Monsieur Nicolino vous êtes impayable:
      Le criminel contre l’humanité est donc prié de cesser de répondre aux diffamations xénophobes et aux mensonges qui n’ont rien a envier a ceux tenus par une secte:
      Il est vrai, comme vous le dites si bien pour favoriser le débat, je vous cite :
      « Cette grande bataille est belle, somptueuse même, et grandira tous ceux qui y participeront du bon côté de la barricade. Car il y a barricade. Et les autres vieilliront, et mourront avec une photo de loup braconné au-dessus de leur lit de subclaquant. »
      Binaire, Binaire, vous avez dit Binaire?

  72. A décharge, un grand merci car vous êtes le seul site fondamentaliste qui publie les réponses de ceux qui sont les seuls à vivre et à participer à la cohabitation!

  73. Ouragan,

    Que voulez-vous que je dise ? Vous ne voyez pas, apparemment, que le choix de mots aussi connotés que « fondamentaliste » sert seulement à disqualifier l’autre. Car de fondamentaliste à terroriste, dans le langage commun, y a-t-il beaucoup de distance ?

    Fabrice Nicolino

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