Dans le journal Le Monde

 Comme promis hier, mon texte paru dans Le Monde

Cette funeste conférence climatique ne changera rien

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Devant la COP21 au Bourget le 1er décembre.

Evidemment, la COP21 sera un naufrage. Evidemment, on la présentera comme un triomphe de la société humaine. Il serait facile de moquer la petite armée planétaire des experts, adeptes enamourés d’une novlangue qu’eux seuls connaissent. Franchement, qui comprend des vocables comme QUELROs, INDC (en français loufoque : « contributions prévues déterminées au niveau national »), CPDN,AIJ ? Tous ces acronymes anglais sont le quotidien de juristes et de diplomates que nul ne connaît et qui n’ont donc aucun compte à rendre aux peuples directement concernés. Au reste, les peuples existent-ils ?

Mais bien sûr, il faut aller plus loin. Qui a créé le cadre de la supposée « négociation sur le changement climatique » ? Un nom s’impose, et c’est celui de Maurice Strong. Pratiquement inconnu en France, cet homme, né en 1929, et qui vient de mourir le 28 novembre, peut se vanter d’une vie hors du commun. Côté pile, il a été le vice-président, le président ou le PDG de firmes transnationales nord-américaines : Dome Petroleum, Caltex (groupe Chevron), Norcen Resources, Petro-Canada, Power Corporation. Au cœur, l’énergie. Au cœur, le pétrole.

Maurice Strong le 25 juillet 1997.

Côté face, Maurice Strong va incarner le tournant planétaire de l’ONU vers ce que l’on n’appelle pas encore le « développement durable ». Tour à tour, il ouvre le premier des Sommets de la Terre de Stockholm, en 1972, puis préside le Programme des Nations unies pour l’environnement, lancé dans la foulée. Tout en étant président de Petro-Canada – de 1976 à 1978 –, puis conseiller du directeur de la Banque mondiale et de Toyota, entre autres.

Evénements majeurs

Il faut insister sur deux événements majeurs. Tout d’abord, le Sommet de la Terre de Rio, en 1992. Maurice Strong, qui en est le grand organisateur officiel, choisit comme adjoint et bras droit un certain Stephan Schmidheiny. Ce dernier est l’héritier d’une dynastie industrielle – Eternit –, qui a fait sa fortune grâce à l’amiante. Le 3 juin 2013, il a été condamné à dix-huit années de prison en tant qu’ancien dirigeant d’Eternit sur décision d’une cour d’appel italienne. Peine à laquelle il échappera pour des motifs de prescription. Que lui reproche-t-on ? La mort par l’amiante de 3 000 ouvriers italiens.

Après le sommet de Rio, Schmidheiny se lance dans une nouvelle opération en créant le Conseil mondial des affaires pour le développement durable. Près de 200 sociétés industrielles en font partie, dont les grands amis du climat que sont Syngenta, BASF, Bayer, DuPont, Total, Shell, Dow. En 2002, il publie le livre Walking the Talk (BK Editions). Parmi soixante-sept autres monographies, l’une est consacrée au delta du Niger, martyr écologique s’il en est, où la Shell aurait selon l’ouvrage « une longue histoire d’assistance aux communautés auprès desquelles elle travaille ».

Deuxième rendez-vous capital : Kyoto, où se réunit en 1997 la troisième Conférence mondiale sur le climat. Maurice Strong, devenu sous-secrétaire général des Nations unies, y prononce le discours inaugural. Une seule conclusion s’impose : le système onusien est entre les mains d’industriels aux mains sales, de ceux qui vantent encore, et toujours, l’usage de combustibles fossiles qui aggravent la situation climatique.

A Kyoto, où se réunit en 1997 la troisième Conférence mondiale sur le climat, Maurice Strong, devenu sous-secrétaire général des Nations unies, y prononce le discours inaugural. Une seule conclusion s’impose : le système onusien est entre les mains d’industriels aux mains sales

Pourquoi s’acharner sur ces deux cas sidérants ? Eh bien, parce qu’ils semblent avoir montré l’exemple. Commençons par Brice Lalonde, l’un des fondateurs du mouvement de l’écologie politique en France. Devenu sur le tard un ferme soutien de la droite libérale, incarnée un temps par Alain Madelin, il aime tant l’entreprise qu’il est devenu il y a quinze ans l’un des cadres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), temple de l’industrie, où il organise à la fin des années 2000 des tables rondes auxquelles se précipitent les grands patrons de la planète.

En 2007, Nicolas Sarkozy, à peine élu, le nomme « ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique ». C’est le retour sur le devant de la scène, et pas seulement nationale. En 2010, Brice Lalonde devient le « coordonnateur exécutif » du deuxième Sommet de la Terre de Rio, qui doit avoir lieu en 2012. La même place que Maurice Strong en 1992.

Brice Lalonde ne dissimule aucunement ses choix politiques et moraux. Interrogé le 17 mars 2014 sur Europe 1, il se déclare en faveur des gaz de schiste, pourtant moyen certain de relancer l’émission de gaz à effet de serre. Avec, au passage, un argument désopilant : « Le gaz de schiste, il est bon aux Etats-Unis, pourquoi est-ce qu’il serait mauvais en France ? »

Absurde appétit de biens matériels

Reste le cas Laurence Tubiana. Inlassable participante des conférences climatiques depuis vingt ans, elle est de gauche. Le 15 mai 2014, elle est nommée « représentante spéciale du gouvernement français » pour la COP21. Le 3 juin, elle devient « ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique ». Comme Brice Lalonde ? Comme Brice Lalonde. Or, elle a tout de même créé puis dirigé l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).

L’IDDRI est un think tank de plus où l’on multiplie colloques, rapports et conférences. Comme celle organisée en octobre 2007 en l’honneur du roi du soja transgénique, le Brésilien Blairo Borges Maggi. On s’étonnera – ou pas – que parmi ses membres fondateurs se trouvent EDF, Entreprises pour l’environnement (EPE), GDF Suez, Lafarge, Saint-Gobain, Veolia Environnement. Et dans EPE, des industriels aussi responsables que ceux de Bayer, BASF, Vinci, Total, Solvay, Thales.

Où veut-on en venir ? D’abord cette précision essentielle en ces temps conspirationnistes : il n’y a évidemment pas complot. Ces faits ne sont pas cachés, même s’ils sont parfois savamment évacués. Il est possible, il est même plausible, que ces personnes aient leur part de sincérité. Mais la question de la responsabilité des transnationales dans le drame biblique en cours ne peut être esquivée. La logique de ces entreprises est de forer, d’extraire, de manufacturer et de vendre. Et ce faisant, d’entretenir comme le feu sous la soupe, le dérèglement climatique.

Il est évident que le cadre de la COP21 interdit toute vérité. Car lutter contre le dérèglement climatique impose de revoir pour de vrai notre absurde appétit de biens matériels. Lesquels sont, jusqu’à plus ample informé, le moteur – véritablement à explosion – de l’industrie et des entreprises prisées par ces quatre personnes. Par une publicité purement et simplement criminelle. Le dérèglement en cours s’explique en bonne partie par la prolifération d’objets inutiles, dont la production et l’élimination menacent de mort les principaux écosystèmes.

Arrêtons de répéter sans jamais agir qu’il faut changer notre façon de vivre et de consommer. L’heure est arrivée de mettre concrètement en cause la voiture individuelle, les écrans plats, les iPhone, le plastique, l’élevage industriel, le numérique et ses déchets électroniques, les innombrables colifichets – jouets, chaussures, cotonnades et vêtements, cafetières, meubles – venus de Chine ou d’ailleurs, les turbines, centrales, avions, TGV, vins, parfums partant dans l’autre sens.

N’est-il pas pleinement absurde de croire qu’on peut avancer en confiant la direction à ceux-là mêmes qui nous ont conduits au gouffre ?

Fabrice Nicolino est journaliste et essayiste, auteur d’Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques ont envahi la planète (Les Liens qui libèrent, 2014) et Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture (Les Echappés, 124 pages, 13,90 euros).

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/03/cette-funeste-conference-climatique-ne-changera-rien_4823377_3232.html#PIbUtfo78MWA2BfY.99

39 réflexions sur « Dans le journal Le Monde »

  1. L’essentiel est dit! Bravo d’avoir reussi a publier cela dans « Le Monde ». Mais au vu des commentaires dans ce journal, je me demande si ce n’etait pas un coup d’epee dans l’eau. Evidemment, lire « Le Monde » regulierement et soudainement ce genre d’article, d’un seul coup, ca doit etre un peu destabilisant…

    1. Fabrice
      Tu ne peux pas passer à côté ici de l’envoyé spécial de Hollande pour la COP , je veux parler de Hulot; je sais que tu l’as épinglé en d’autres circonstances mais l’animal n’est pas un poulet né de la dernière pluie non-plus.
      Entre copinage avec la famille Bouygues et vente de shampoings Ushuaïa, royalties sur la pub et voyages d’agréments en hélico avec son équipe aux quatre coins de la planète pour se faire mousser, il aura dépensé sa cote part de CO2 bien plus que le péquin moyen.
      Comment être crédible avec un parcours pareil ?

    2. « au vu des commentaires dans ce journal »:
      C’est peut être bon signe, signe que ça ne touche pas, comme trop souvent, des convaincus. Signe aussi, si le Monde publie ça, qu’il prend des risques, mais pas trop, qu’il sait que ça va aussi lui profiter. Donc que ça peut être bien accueilli d’une partie de son lectorat.

    3. @ Laurent Fournier
      Si vous lisez les commentaires, il faut être attentif aux liens vers un site perso ou pire vers des études « sound » scientifiques (1) .

      Prenons le premier de la liste : celui de Pierre Yves Morvan. Cet « Ingénieur écolo-sensible » tient également un blog sur mediapart. Son premier billet, daté de l’été 2012, s’intitulait « L’illusion des dangers des pesticides – désinformation militante « . Pour une raison assez obscure le « texte a déménagé le 21 janvier 2014 » et comme « les textes évoluent » il est devenu « Les pesticides sont-ils dangereux ? ( http://ecologie-illusion.fr/dangers-des-pesticides-cancers-mythes-propagande-lobbying.htm)  »

      Ses 2 contacts sur mediapart? Yann Kindo et zdravo.

      Parmi les contacts de zdravo sur mediapart ? Pierre Yves Morvan, zdravo biensûr et un certain anton suwalki qui se présente sur le site contrepoint.org comme un défenseur  » de la science et du matérialisme scientifique contre tous les charlatanismes et les impostures intellectuelles »

      (1) voir le lien suivant, toujours d’actualité:
      http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=2927

    1. Normal qu’on s’étonne , non ?
      Quand d’un coup l’on te dis que tu es tonnes .
      Tonnes de co2 , tonnes de méthane , tonnes de déchets , …
      Tout de suite l’atmosphère s’ alourdi .
      En rapportant au monde , cela donne des kilos-tonnes , de quoi ankyloser .

      Après , j’arrête d’en faire des tonnes , promis Fabrice 😉

  2. C’est un détail, mais significatif du gouffre qui sépare les beaux discours des actes réels : pendant même la COP 21, le gouvernement a soudain décidé de plafonner les aides financières aux personnes se rendant à leur travail en vélo. De plus, elles sont devenues facultatives !
    Biz Marc

  3. L’essentiel maintenant va se passer après la COP21 et donc ici, le 12/12 à Paris pour commencer :
    https://drive.google.com/file/d/0B6YbXmYXVvrzMjc4ZjZncEdvVFU/view?pli=1

    La crise écologique est telle qu’elle peut être qualifiée d’anthropologique et qu’elle remet en question les fondements mêmes de l’épistémologie occidentale… L’écologie est d’une puissance redoutable pour remettre en question notre relation de pillage suicidaire à la nature donc au monde. Voilà pourquoi certains la redoutent.

    Deux mots suffisent à relier l’Etat d’urgence lié au terrorisme et l’Etat d’urgence écologique : PETROLE et NUCLEAIRE

    Deux lectures à (re)conseiller à tous si ce n’est déjà fait :

    – L’événement anthropocène de Christophe Bonneuil
    – Commet tout peut s’effondrer de Pablo Servigné
    Les deux au Seuil.

    Bonne réflexion fraternelle à tous et en action le 12/12 ! 😉

  4. Et la prochaine fois,Fabrice, tu nous parleras plutôt de Nozipho Mxakato-Diseko ?

    Objets inutiles, pas toujours. Certains peuvent être utiles, comme le carrelage dans une salle de bain par exemple.On peut faire autrement, bien sûr, mais un carrelage peut durer plusieurs centaines d’années une fois posé,alors pourquoi pas? Seulement, il y a les modes, et des gens qui suivent les modes.Donc en ce moment, ils sont innombrables à refaire leur salle de bain et leurs toilettes .
    Es-tu allé dernièrement dans un magasin spécialisé en carrelage ?
    C’est un véritable choc. Une profusion de carrelages ,tous plus luxueux les uns que les autres, une créativité incroyable,des prix fous.Comme si on avait besoin de ce foisonnement de modèles…Pourquoi ce souci inouï de se différencier de son voisin ? A quoi bon tout ce luxe, pour des maisons de carton pâte ?
    A quoi bon, quand la moitié de l’humanité crève de faim ? Les gens sont-ils si imbus d’eux même pour qu’il leur faille ce faste ?
    Pour qui, pour quoi se prennent-ils ?
    Ne pense-t-ils jamais à ceux qui n’ont rien, ne voient-ils pas ce gouffre , avec leurs avoirs , leurs choix superflus , eux qui pourtant voyagent dans le monde entier- car c’est aussi la mode-, doivent bien voir la misère des pays pauvres, car elle se voit si on veut la voir !
    Une visite dans ce genre de magasin me plonge dans des abîmes de perplexité.
    je pense alors à tous ces créateurs , ces industriels qui travaillent pour ce délire collectif . Ne seraient-ils pas plus utiles dans les champs avec une grelinette, à produire de la nourriture ?
    Parfois je me mets presque à comprendre les chinois révolutionnaires………….
    Porte toi bien.

    1. L’architecte Franco La Cecla a ecrit des remarques tres similaires! Il remarque qu’il y a encore 50 ans, les gens emmenaient avec eux leurs meubles, leur linge de maison et leur vaisselle lorsqu’ils demenageaient. Aujourd’hui une cuisine encastree se jette integralement a chaque nouvel occupant. Idem pour les salles de bain. Les deux pieces les plus cheres d’un appartement, pleines de bidules techniques qui fuient et tombent en panne (« par definition », comme dirait l’architecte Franck Lloyd Wright). La Cecla remarque que l’objet du « design » est de maintenir la machine du capitalisme en marche, en suscitant du desir et des raisons de jeter et d’acheter encore et encore des fourchettes, des chaises et des i-phones, et que ce qui est vendu n’est plus qu’une image, un reve, et que la fonction de l’objet n’a pratiquement plus d’importance, melant dans le meme bazar et la meme confusion, des objets centenaires ou millenaires, et des gadjets qui auront perdu toute pertinence en moins de 10 ans, independamment de leur usure technique. Et l’architecte et le designer, pris au desir de leur propre piege, se prenant pour des « lanceurs de tendance », se reduisent eu-memes au rang de pitres, d’amuseurs publics du capitalisme.

  5. M.Nicolino vous écrivez:
     » Car lutter contre le dérèglement climatique impose de revoir pour de vrai notre absurde appétit de biens matériels. »
    C’est tellement vrai, mais il y a encore plus simple, plus rapide, plus efficace: il suffit de supprimer et de refuser dans nos pays de nantis TOUTES les modes et tendances, quelque soit le domaine dans lequel elles sévissent, vestimentaire, automobile, informatique, téléphonie, etc…
    Sommes nous prêts à le faire ? De toutes les façons, nous serons contraints de nous y soumettre avant 10 ans à venir.

  6. Fabrice,

    Je dois avouer que je suis extrêmement troublé par votre silence à propos de l’état d’urgence, de la violence policière, de la répression des manifestations, de l’internement des militants écologistes, de l’arbitraire le plus complet qui s’abat sur notre pays. Votre voix à ce sujet aurait un poids énorme, vous qui êtes une victime de Daesh, et malheureusement votre silence pèse des tonnes de plomb. Il ne suffit pas de dire que vous ne serez jamais cocardier, encore que le proclamer soit tout à votre honneur, mais désormais de lutter de toute ses forces pour que le régime policier et militariste qui s’installe dans l’indifférence presque générale ne triomphe pas.

    Jamais on n’aura vu aussi bien qu’il s’agit d’un seul système qui s’autoentretient et s’autoconstruit de manière mortelle, qu’il s’agit d’un continuum (certes contradictoire, les maillons de la chaîne se combattant les armes à la main) qui va du libéralisme échevelé, de la pollution massive et de la destruction du globe jusqu’au fascisme des extrémistes religieux, en passant par la surveillance massive des populations et l’abolition programmée des libertés collectives.

    Leur guerres, nos morts.

    Et l’État policier partout (et donc l’échec annoncé de la COP21, sans mouvement de masse puisqu’il est violemment interdit). Et là-dedans votre silence, troublant et angoissant.

    1. Alain,

      Je n’ai qu’une tête et des jambes en piètre état. Je fais ce que je peux en étant ce que je suis. Puis, je souhaite de toute façon laisser passer la COP. Il va de soi, à mes yeux, que ce gouvernement profite des attentats pour mijoter d’autres choses. Dont l’interdiction de la manif prévue le 29 novembre. De grâce en tout cas, ne croyez pas que je doive ceci ou cela. Je fais ce que je sens au moment où je le sens ou le peux.

      Bien à vous,

      Fabrice Nicolino

  7. cop: le brouillon d’accord nous envoie en enfer
    Ayant parcouru le brouillon ( http://unfccc.int/files/bodies/awg/application/pdf/draft_paris_agreement_5dec15.pdf ) d’accord remis hier par les délégués techniciens au Bourget, je suis dorénavant convaincu que l’accord qui sera signé en fin de semaine prochaine, qui sera une simple précision de ce texte générique, nous envoie tout droit en enfer où parait-il il fait très chaud.
    En premier lieu les pays ne sont jamais nommés précisément, on ne parle pas d’Etats-Unis, ou de Brésil mais plus généralement de « les pays développés » et les « pays en voie de développement » ou les « pays de montagne ». Ce qui permet bien entendu aux pays riches , de se dédouaner complètement de leur propre responsabilité. En gros chaque pays s’engage à faire des efforts en fonction du moment m de la signature de l’accord. C’est la première supercherie de ce texte, on ne voit pas bien ce qui peut avoir décidé les petits pays à signer car franchement le tenants et aboutissants semblent invraisemblables. On a du penser du coté de Katmandou ou de Bamako que de toute façon on démarre de rien pour aller vers rien , qu’on ne risque pas grand chose à signer ce torche-cul.
    Les USA historiquement sont responsables d’environ 27 % des émissions de gaz à effet de serre depuis l’ère pré-industrielle, le texte ne les inculpe absolument pas et les protègent plutôt au mépris d’une certaine justice climatique qui aurait du primer.

    On remet donc ici tous les compteurs à zéro, comme si rien n’avait existé depuis un siècle et demi. On imagine le ouf de soulagement du coté de la Maison blanche en ces soirées de décembre bien plus doux qu’il n’y parait pour les States.

    De le même manière, aucun engagement chiffré sur les subventions et les transferts de fonds des pays développés aux pays en voie de développement n’apparaît , en gros on ne dit pas la France ou l’Europe doivent 15 milliards par an à l’Afrique pour la transformation énergétique mais on dit chaque pays défini son engagement et s’engage à améliorer son engagement envers les pays les plus pauvres. En gros comme les pays ne sont pas clairement désignés, et que les montants sont vagues et même carrément indéfinis on ne sait toujours pas qui paye quoi à qui. E n définitive on assiste bien là à une séance d’enfumage généralisée qui pour le problème qui nous concerne est plutôt un mauvais présage.
    Je ne peux pas passer à côté de la mention qui est faite sur la collaboration qui est nécessaire avec le secteur privé qui s’engage à aider à la transition énergétique globale. On connait la dévotion des Bill Gates, et autres Zuckerberg à la cause commune. Ces multi-milliardaires qui ont monté des usines à cash en planquant précisément ce qui manque aux états dans les paradis fiscaux. Et bien par là même on officialise le fait que le monde est divisé entre pays endettés et paradis fiscaux et que les premiers vont maintenant faire la manche auprès de leurs voleurs pour pouvoir survivre.
    Merci Bill Gates, merci Schwarzeneger, merci Marc Zuckergerg, merci Brad Pitt, Georges Clooney, Sean Penn, Barack Obama de votre engagement pour le bon peuple terrien, merci de nous accorder vos bonnes faveurs. Le monde vous en sera éternellement reconnaissant…
    Mais putain de bordel, mais on est où là, au pays de Disney ou je n’y

  8. Voilà les dérapages (mortels) dont est capable la Police française (ou d’ailleurs !) lorsqu’on lui laisse les coudées franches (merci le PS en guerre contre l’écologie) comme le montre cette remarquable enquête de la Ligue des Droits de l’Homme sur Sivens et la mort de Rémi Fraisse :
    http://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2015/10/Rapport-Sivens.pdf

    Mais là, c’était un dérapage (à mon avis bien prémédité, j’ai cessé d’être naïf…) dans un Etat de droit ! Ce sera quoi avec l’Etat d’urgence, la sortie de la Convention Européennne des Droits de l’Homme et l’absence de regard du Conseil Constitutionnel sur les décisions en cours ?
    Que « mijote « le gouvernement contre l’écologie (entre autre) une fois de plus ?
    Mitterrand avait engagé Lalonde (quel salopard ce type, merci Fabrice de dire qui il est dans ton papier… le ministre qui était fier d’avoir reculé l’entrée du Tunnel routier couloir à camion du Somport de 30 mètres pour éviter qu’il ne se situe en zone centrale du Parc National des Pyrénées… magnifique !) donc , Mitterrand avait dopé Lalonde pour torpiller les Verts avec cette merde politique qu’était Génération Ecologie, Hollande, lui, a trouvé une autre formule : les mains libres à la Police (Sivens) et maintenant la sortie de l’Etat de droit !
    C’est extrêmement grave et inquiétant mais nous… nous n’allons pas disparaître (c’est pas encore le Chili ici !) et nous résisterons jusqu’au bout, que ce soit bien clair !
    Première étape : ils sont contents les socialos de bientôt perdre la plupart des régions ? Ce sera pire avec les autres ? Sûrement, mais au moins, les quadras et quinquas triomphants du PS se prennent la claque méritée : leur science infuse si méprisante et si stupide n’était qu’une mauvaise potion périmée qu’on espère plus jamais avoir à subir.

  9. Deux extraits au sujet de l’enquête sur Sivens citée ci-desssus (merci à P.L d’avoir signalé ce précieux document !) :

    « (…) La seconde, tout aussi grave du point de vue démocratique, est
    que dans une affaire où des milliers de citoyens se sont réunis à Sivens pour dire leur opposition à un nouveau projet conçu de bout en bout en violation d’innombrables règles de droit, les autorités, plutôt que de prendre le temps de la concertation et du dialogue, ont choisi à un moment déterminé
    d’« envoyer la troupe» et de briser l’opposition par tous les moyens, en
    plaçant les forces de l’ordre dans une situation de
    totale illégalité. Seuls les hérauts de la gendarmerie nationale
    ont pu prétendre sans crainte
    du ridicule que les opérations
    de maintien de l’ordre à Sivens ne présentaient pas la moindre difficulté sur le plan juridique. La Commission
    parlementaire elle-même, avec laquelle la Commission d’enquête citoyenne diverge sur bien des points, n’a pu que
    constater – c’est un euphémisme – l’extrême fragilité de la base
    juridique d’intervention des forces de l’ordre à Sivens.
    (…)
    Mais tant la distorsion entre le danger effectif et les moyens employés que le constat d’une violence des opposants essentiellement réactionnelle à la violence
    subie par eux conduisent à réfuter la thèse officielle. Et à poser les questions de la légalité de l’emploi de la force par les gendarmes. Or, au regard des principes qui gouvernent cet emploi, le moins que l’on puisse dire, de ce point de vue, est que la légalité de l’emploi de la force par les gendarmes lors des opérations dites « de maintien de l’ordre » à Sivens est éminemment contestable,
    que de nombreuses entorses à la loi et au règlement ont été commises et
    que l’objectif était clairement de briser cette opposition initialement pacifique.
    La Commission d’enquête citoyenne ne peut qu’appeler tous les citoyens soucieux des règles démocratiques à se poser cette question : comment des responsables criant à pleins poumons que force doit rester à la loi peuvent-ils sans rougir prétendre atteindre cet objectif annoncé en foulant la loi aux pieds ? (…)

    La conclusion est absolument terrible… à diffuser !

  10. Bonjour à tous,

    Je reviens sur le lien proposé par P.P. : il s’agit d’un document mis en ligne par l’organisation « 350 » pour une action de masse le 12 décembre prochain, au Bourget.

    Myriam propose quant à elle un autre lien qui conteste l’authenticité de « 350 » :
    http://arretsurinfo.ch/350-org-et-la-marche-mondiale-pour-le-climat-comment-lempire-nous-fait-marcher/
    (en particulier voir la vidéo de « l’expérience de Ash » sur la psychologie du conformisme)

    Sans paranoïa de ma part, ni délire en faveur d’une improbable conspiration des ces messieurs en costume, tout de même, de telles infos sont bien étonnantes!
    Je me sens comme le cobaye dans l’expérience de Ash: mon jugement est troublé.
    Faut-il suivre P. P. et marcher avec « 350 », par compromis, afin de ne pas laisser passer l’occasion? Ou bien serait-ce alimenter le jeu de malsaines manipulations de l’opinion?

    Il me semble ne pas exagérer en disant que ce genre de choix est important. Suivre à l’aveuglette, agir pour agir, très peu pour moi. Je ne sais plus de qui c’était: « Il n’y a que les huîtres et les imbéciles pour adhérer ». Alors?

    1. Déjà, je modère déjà le lien que j’ai mis en ligne. Il semble qu’il s’agisse en fait d’un site conspirationniste. Nous vivons une drôle d’époque, où nous ne savons plus à qui faire confiance. C’est bien pour cela que je viens si souvent sur le site de Fabrice, où je trouve des informations fiables.

      Bonne journée à tous

      1. Faudrait cesser avec ces mots. Qui sont d’ailleurs trop souvent utilisés lorsqu’il n’y a aucun argument valable en face.

        Depuis quand quelqu’un qui doute, se pose des questions quant aux versions officielles, est-il un conspirateur? C’est du n’importe quoi!

        Chercher la Vérité est un devoir. La partager est aussi un devoir.

        Ne pas pouvoir donner des réponses et balayer d’un revers de la main tout doute cherchant une réponse juste, est de l’hypocrisie ou de la paresse intellectuelle.

        L’histoire ancienne ne nous à elle pas montrée assez d’exemples de « vérités » qui n’en étaient pas et savamment cachées afin de servir le pouvoir et la cruauté humaine?

        Si l’on cherche, par tout les moyens tordus, à nous museler, c’est qu’il y a une raison.

        Moche! Très!

      2. Encore une bafouille,

        Myriam,

        Dans peu de temps, vous aussi, vous serez traitée de conspi, assignée à résidence, fiche S possible.

        Pour ne plus vouloir suivre la pensée unique!

        En fouillant davantage. Beaucoup risque de se prendront une grosse claque. Parce ce qui se passe, dépasse de loin la logique terrestre.

        http://www.lexpress.fr/actualite/politique/chirac-bush-et-l-apocalypse_746203.html

        https://socioecohistory.files.wordpress.com/2015/01/economist_magazine_jan2015.jpg

        Paix,

      3. Le mieux est encore de chercher (comme Fabrice sait très bien le faire) : oui, 350.org est bien financé par la Rockefeller Brother’s fund, c’est écrit dans leur dernier rapport :
        http://350.org/2014-report/

        Donc, la question reste pertinente : ils marchent pour qui et pour quoi ?

  11. SIVENS
    Hier les habitants de Sivens ont voté majoritairement FN.
    Sûr que ça va aider.
    Ne pas voir de lien entre la crise climatique et le vote FN est angoissant.
    Sans bon diagnostic, pas de bon traitement

  12. J’ai choisi : je vais faire l’huître et je l’assume 😉
    Après, libre à tout le monde d’aller dans la rue en dehors de tout mouvement si l’individualisme forcené vous fait plaisir…
    Quant à la paranoïa et au complot, malgré la tambouille électorale de dimanche et ses plates périmés triomphants, je vais rester de bonne humeur aujourd’hui, d’accord ? 😉

  13. Il y a je crois quelques 130 ONG dans la coalition climat qui appelle à ces marches. C’est bien de rester pur et dur derrière son PC, mais à chercher des poux dans la tête de chacune d’entre-elles, on finit par crier du fond de sa grotte et c’est parfaitement inaudible. Et sachant que l’éparpillement et la division, c’est pour mieux régner n’est-ce pas ?
    Il y a là l’occasion de montrer, en toute connaissance de cause, qu’il n’y a pas que des ovins amorphes qui lèchent le sel offert par les brouets des communiqués officiels auto-satisfaits. Et puis ma foi, même si ça ne va pas révolutionner le monde, un peu de poil à gratter c’est toujours rigolo pour ceux qui le méritent 🙂 .

  14. *L’heure est arrivée de mettre concrètement en cause la voiture individuelle, les écrans plats, les iPhone, le plastique, l’élevage industriel, le numérique et ses déchets électroniques,… »

    Ah oui ? Et les sites internet, on va s’en débarrasser aussi ? Cela me fait toujours sourire de voir certains écologistes pures et dures prôner l’abandon de la technologie et d’un autre côté de constater qu’ils utilisent tous les jours les derniers produits de la technologie. Pour info, pour avoir un site internet, il faut qu’il y ait des serveurs qui tournent jour et nuit, ce qui est loin d’être négligeable au niveau de la consommation d’énergie. Dans une maison, je suis également certains que l’utilisation des ordinateurs consomme une quantité importante d’électricité.
    Mais chaque fois que j’ai mentionné ces faits, j’ai toujours constaté un déni : on dénonce la paille chez les autres, mais on ne veut pas voir la poutre dans notre œille.

    1. OK d’accord, mais « mettre en cause » et « prôner l’abandon » n’est pas exactement la même chose. Cela signifie qu’il faut continuer à foncer dans le mur sans se poser de question sur l’hyper-consommation ?
      Entre cette dernière et vivre en autarcie dans une grange en Ariège, il y a un intervalle, mais où faut-il mettre le curseur ?
      Je n’ai pas de high-phone, j’ai un PC qui a 13 ans (avec quelques éléments remplacés), un portable aux fonctionnalités préhistoriques dont je me sers une fois par semaine, une télé cathodique de 13 ans qui fonctionne toujours, une voiture électrique qui a remplacé un vieux diesel qui avait 20 ans. Je répare quand je peux et je change quand ça arrive vraiment au bout. Est-ce suffisant ? Peut-être pas.
      La solution c’est la grange en Ariège, ou une révolution dans la production à tous azimuts sans le moindre recul ni évaluation sérieuse de son impact, en se débarrassant de l’obsolescence programmée qui est la règle actuelle ?
      Où faut-il placer le curseur pour arrêter le massacre, mais pouvoir continuer à vivre dans notre société ? Je n’en sais rien.
      Etes-vous de ceux qui rejettent l’écologie et ses supporters par une vision totalement manichéenne : c’est la bougie ou sinon continuer à jeter la version 5.2.1.4 parce que la version 5.2.1.5 vient de sortir ? De toute façon, cette dernière attitude c’est ce qui mène le plus sûrement à la bougie…
      Ce genre de discours binaire, c’est aussi celui de ceux qui manipulent l’opinion pour ne rien changer aux bénéfices de court-terme de quelques-uns…

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