It was time for me to move on (Jack Kerouac)*

Fini ? Fini. J’arrête ce blog un moment, pour cause d’oiseaux, de vallon et de rivière. Je compte regarder dans une longue-vue en compagnie de David Rosane, qui passe me voir. Je précise pour ceux qui l’ignorent, ce grand gars est un Américain, et par chance, il est un ami. Et par bonheur, il connaît les piafs du monde comme peu. Inutile de dire que l’inventaire ornithologique des lieux où je vais s’en trouvera bouleversé à jamais. Je noterai scrupuleusement, et tenterai de rendre compte fidèlement.

Les jours où je ne regarderai pas, je pense que je boirai, car je pars avec une envie furieuse de Patus et de Bogus. Des vins, ceux de Christophe Beau, un chorégraphe de la vigne bio dont je vous dresserai le portrait fabuleux une autre fois. Les jours où je boirai pas, qui risquent d’être rares, je nagerai dans la rivière, qui se trouve être une des plus belles parmi celles que je connais. Et j’en connais, soit dit sans me vanter. Mais je mélangerai peut-être les plaisirs, en y ajoutant des palabres avec Patrick sur la terrasse, attendant que la nuit emporte le monde. Ou avec Alban, mon voisin punk, qui surgit de temps à autre au-dessus du mur qui le sépare de ma terrasse. Je lève la tête, il est là, avec son ceinturon clouté et ses grolles noires. Prêt à descendre en s’accrochant aux arêtes, et à boire un verre face à l’immensité. C’est grâce à lui que ce blog existe. Eh oui, Alban, il faut assumer tes bêtises ! Sans toi, je n’aurai jamais lancé ce rendez-vous en août dernier. Et sans toi, côté webmaster cette fois, il y a beau temps qu’il m’aurait explosé entre les doigts. Croyez-moi, si vous appréciez quelquefois ce que je vous écris, embrassez Alban de ma part. En plus, il le mérite.

Je n’oublie pas Lili – des bises, Lili -, qui compte m’emmener manger quelque chose dans un lieu qu’elle connaît, et que j’ignore encore. Je crois que son atelier devrait être terminé, et je jure de tout faire pour éclaircir sa vue. À l’automne au plus tard, il y aura des branches en moins, et peut-être un arbre. Parce que, je vous le dis sans détour, ne pas voir ce vallon depuis chez soi – chez elle, en l’occurrence -, tel que je l’admire moi-même chaque matin, c’est un crime contre la destinée humaine. Il va falloir agir.

J’essaierai d’envoyer des messages si l’occasion s’en présente, mais enfin, rien de très sûr. Demandez tous les comptes que vous voudrez au Bogus, car moi, je n’y peux plus rien. Enfin, soyez certains que la relation créée avec vous, lecteurs, est forte, et étonnamment plaisante. Ce temps passé autrement me permettra de réfléchir à la suite, aux suites possibles de cette étrange prise de parole. On se retrouve, c’est juré et même promis.

PS : Certains commentaires pourront être bloqués quelques jours je ne sais où. Mais ils finiront par apparaître, et donc, n’hésitez pas. Je lirai.

* Cette phrase (Exactement : It was time for us to move on) ouvre le chapitre 11 de la troisième partie du livre de Kerouac, On the road. Elle veut simplement dire : Il était temps pour nous de nous remettre en route.

37 réflexions sur « It was time for me to move on (Jack Kerouac)* »

  1. alors bonnes vacances à vous tous ! A vos retours, n’hésitez pas à nous faire part de vos découvertes, car en ouvrant leurs regards, enfants et adultes de la région s’émerveillent . Hier et désormais pour toujours , le chant enfin perceptible des chouettes, la piéride si belle et redoutable, le goinfre coccinelle à l’état larvaire , les herbes que l’on ne dit plus mauvaises et bientôt les colonies d’abeilles sauvages qui nous environnent , les chants des oiseaux des jardins et les nichoirs. Les personnes ne peuvent défendre que ce qu’elles connaissent , et protéger si elles comprennent qu’il y a véritablement danger .

  2. À très bientôt, pour un message quotidien ou presque, ce dont personne ne se plaint, au contraire…
    Profitons-en pour jouir de ce qui est, et essayer de mettre de côté, pour un temps, la nostalgie de ce qui aurait pu être…

    Et si Neela veut nous donner de ses nouvelles…

    Merci infiniment Fabrice

  3. Bonne route Fabrice,
    J’espère que tes billets, pleins d’espoir ou de désespoir selon les jours, de coups de gueule pour les pollueurs ou d’amour pour notre planète reviendront vite.
    A te lire bientôt
    PS: les faucons sont toujours au nid 🙂

  4. Sandro,

    Je n’ai pas de bagnole, mais l’été, je suis obligé d’en louer une, sinon je ne peux aller où je vais. Si tu as une autre idée, franchement, je prends ! Et tout de suite. Car non seulement je déteste la bagnole en général, mais en plus je déteste la conduite. Bien à toi,

    Fabrice

  5. Belles vacances et observations et dégustations à toutes et tous. Pour vos vacances, osez essayer train+vélo, un peu compliqué surtout au début, mais quelle récompense ensuite! Fabrice, reviens-nous vite, tes commentaires, analyses, coups de gueule et émerveillements vont me manquer.

  6. Surmortalité d’abeilles: non-lieu requis sur le rôle de l’insecticide Régent

    SAINT-GAUDENS (AFP) – Le procureur de la République de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) a requis un non-lieu en faveur des groupes chimiques BASF Agro et Bayer CropScience ayant commercialisé le pesticide Régent TS, accusé par des apiculteurs d’être à l’origine d’une surmortalité d’abeilles, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

    « A l’issue des très nombreuses expertises acquises au dossier, il n’était pas envisageable d’affirmer un lien incontestable entre l’utilisation du fipronil (principe actif du Régent) dans l’enrobage des semences et les surmortalités des abeilles constatées à l’occasion des campagnes 2002 et 2003 », estime les réquisitions communiquées aux avocats des différentes parties.

    Le procureur Claude Derens demande en conséquence un non-lieu en faveur de BASF et de Bayer et de leurs deux PDG.

    Ceux-ci avaient été mis en examen en février 2004 pour « mise en vente de produits agricoles toxiques nuisibles à la santé de l’homme ou de l’animal », à la suite d’une instruction pénale ouverte par le parquet sur le lien éventuel entre le Régent TS et une surmortalité d’abeilles en 2002 et 2003.

    Le Régent avait été interdit par le ministre de l’Agriculture Hervé Gaymard au lendemain des mises en examen.

    L’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) a exprimé sa « réprobatio LA SUITE SUR YAHOO

  7. je viens juste de « rencontrer » un martinet, replié sur lui dans la rue; je l’ai mis dans une boite en carton et l’ai lancé DANS LE CIEL du haut du palais des papes, il a semblé « content » a repris son envol, mais je sais pas, l’ayant perdu de vue s’il a réussi, j’ai eu l’impression qu’il allait vers le bas. Pouvait-il avoir une aile cassée? J’en ai encore le coeur qui palpite

  8. Zut, ça m’apprendra à donner des noms d’oiseaux!
    « Troglodyte », ça colle pas vraiment avec la morphologie de David Rosane
    Bonne mue et bel été à tous 8:)

  9. Ressource-toi, Fabrice, et reviens-nous toujours aussi intègre et porteur de cette foi qui fera peut-être bouger quelques montagnes de bétises et d’inhumanités. Un grand guerrier doit savoir se reposer et prendre des forces au contact de la meilleure alliée qui soit : la nature !
    A bientôt !

  10. Bonnes vacances et balades ornithologiques. Merci encore de tous ces billets (et à Alban le punk donc) si indispensables !
    Salut à Bacchus et à bientôt.

  11. Merci pour toutes ces pages de colère, de bonheur, je vous inviterais bien dans mon jardin au fond de ma vallée cévenole à s’en vider quelques uns et se donner des forces.
    Salut et fraternité comme disait Moitessier,à toi Fabrice et Alban ainsi qu’à vous tous qui passez par là aux bas de ces pages qui me sont devenues un endroit où je me sens bien.

  12. Fabrice,
    Une solution pour la bagnole –
    Enfiler slips et chaussettes nécessaires…
    Faire du stop et se faire prêter un pantalon et un pull par les copains chez qui tu vas !!!!!!
    Bonnes vacances,
    Philippe.

  13. quand je me sens découragée, il y a toujours des messages de ce blog qui ravivent l’optimiste mal en point. Quand, ma nature aidant, je suis avide de trouver plein de raisons de voir avant tout les belles choses, des messages de ce blog m’alertent qu’il ne faut surtout pas baisser la garde. Bref, c’est ça le dialogue, c’est circuler par la parole, affuter sans cesse nos arguments, se refiler l’énergie, des clarifications précieuses. Que chacun puise des trésors de beauté pour nos combats incessants.
    Et, continuons à nous transmettre des références de lectures, c’est génial : j’emporte le totem du loup dans mon Cap Corse, les cochons sauvages ne vont pas en revenir!
    Vous avez écouté Fabrice sur France inter lundi dernier? Son « adversaire » était en dessous de tout, une caricature, et Fabrice, toujours percutant malgré la logorrhée de l’infâme Philippe Tillous-Borde (http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/ete/cavousderange/index.php?id=68931). Et, moi aussi je voudrais bien des nouvelles de Neela!

  14. Fabrice, je sais, c’est un enfer. Brûler du pétrole, contribuer aux bouchons sur l’autoroute, infâme. Personnellement, je prends le train jusqu’à aussi loin que possible et je loue ou emprunte une voiture ensuite. Mais je rêve de ne pas le faire.

    Sinon, il y a toujours une solution : passer ses vacances en Suisse : train, car postal, marche et on se passe aisément de cette saloperie.

  15. Bonjour a tous

    en ce moment je vois les vacances comme une espece menacee …
    le « travaillez plus » suit de pres le « conssommez plus » et « detruisez plus » de notre beau modele economique …

    Les vacances, les pauses sont justement les moments fait pour se changer les idees, rever, imaginer, marcher …
    pas de vacances et tu n’as meme plus de temps de te poser des questions et tu deviens un bon petit consommateur.

    Je ne l’aurai pas vraiment imagine avant d’en avoir fait moi meme l’experience.
    Alors merci 1936 et n’oublions pas que les vacances sont (ou vont vite devenir) une espece menacee.

    sur ce profitez bien de vos vacances

    jg

  16. On aurait pu dialoguer sur le forum plutôt d’allonger sans fin nos discussions estivales sur ce post. Mais, apparemment il n’est pas activé. Ca pourrait servir à ça, comme « entre deux », ou pour faire des hors-sujets par rapport au thème du jour de Fabrice. Qu’en pensez-vous, ceux qui sont là?

  17. Bonne idée; et puis ça nous ferait patienter en attendant Fabrice et peut être avoir des échanges constructifs.

  18. Oui, bonne idée. Une autre : qu’I. Betancourt demande à la Vierge Marie de convaincre Sa Petitesse de renoncer à l’EPR…

  19. Mais bruno, « c’est béton », comme dirait Martin B.l’ami nucléaire de SMS.
    Une intervention divine! vous n’y songez tout de même pas?!
    R.V. le 12, 14h, place de la République.

  20. Auteur : Philippe
    nouvelle intéressante !!

    Entre 2002 et février 2008, la production et l’utilisation de biocarburants ont contribué à une flambée des prix des denrées alimentaires, révèle une étude confidentielle de la Banque mondiale publiée vendredi 4 juillet par le quotidien britannique The Guardian. Selon ce journal, l’étude a été conduite par un économiste de renom, Don Mitchell, et celle-ci n’a pas été rendue publique en raison de la charge polémique de ses conclusions.
    Le résultat de cette enquête démontre, en effet, que les biocarburants sont responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires de 75 % sur la période étudiée, un chiffre très loin des estimations jusqu’ici avancées. Ces résultats vont aussi à l’encontre des affirmations du gouvernement américain selon lesquells les agro-carburants ne contribueraient qu’à une hausse de 3 % des prix des denrées alimentaires.
    SUR LE MÊME SUJET

    Cette étude va accentuer la pression sur les gouvernements qui prétendent réduire leurs émissions de gaz a effet de serre et réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole.
    UN FAISCEAU DE PHÉNOMÈNES

    « Sans l’augmentation des biocarburants, les stocks mondiaux de blé et de maïs n’auraient jamais chuté aussi sensiblement et la hausse des prix due à d’autres facteurs aurait été modérée », peut-on lire dans le rapport rendu en avril aux responsables de la Banque mondiale.

    La hausse généralisée des prix des denrées alimentaires a plongé depuis le début de l’année plus de cent millions de personnes dans les rues à travers le monde. Selon des experts, cette crise mondiale est le résultat d’un faisceau de phénomènes : sécheresse en Australie, flambée du prix du pétrole, utilisation croissante des terres pour la culture de biocarburants et spéculation sur le marché des matières premières.

    La divulgation de ce rapport intervient alors que les chefs d’Etat et de gouvernement des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) se pencheront, du 7 au 9 juillet à Toyako, dans l’île de Hokkaïdo, au Japon, sur cette question de la crise alimentaire, et tenteront d’y apporter une réponse globale.

    Les biocarburants coresponsables de la crise alimentaire, selon la Banque mondiale
    LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 04.07.08 | 09h06 • Mis à jour le 04.07.08 | 09h59

  21. A Marthe : bien sûr que je n’y compte pas ! De plus, pas mal irrité par le battage médiatique autour du Sarko Sauveur…

  22. Un Âne avec de la gnôle dans les bâts pour la route, c’est t’y pas mieux qu’une bagnôle ? En plus il passe partout ! ( là faut voir pour les arbres !!! )

  23. ah bah ! y a pas que les hirondelles qui reviennent ! Elles sont revenues pour leurs deuxième nichée , les coquines , peut-être après avoir fait la première au Danemark . je les croyais mortes : elles n’étaient pas revenues l’an passé , mais la place avait aussi été squaté au-dessus sous les tuiles par des martinets. Bon, elles sont là , toujours aussi vives et nerveuses, se chipotant! Alors je n’ose pas ouvrir le volet situé juste en dessous de leur nichée…

  24. Constat dans le sud de la France: pic d’ozone, limitation à 100 au lieu de 130 kmh sur autoroutes.Respect de cette limitation …3 pour 10000 ? et je suis optimiste….mais pas pour l’avenir.

  25. ah bah!tiens! j’ai du Loriot sur mon site protégé,et cela me regonfle ! Par contre pour les Busards cendrés ( j’y passe des journées complètes)ils prennent de plein fouet le changement climatique ainsi que ces merdas de produits en tous genres.Je suis « preneur »de toute analyse sur cette bonne baguette de pain ,en ce qui concerne les présences de produits chimiques issus des traitements …pour la rendre meilleure?

  26. @stan, en ile de france, la supression systématique des haies et boccages est dramatique pour la pluspart des oiseaux (+ phytopoison , +chauffards et bitumage de nouvelles chaussées, +cheminées non grillagées..), mais j’ai vu tant de piafs dans mon jardinets cette année, que ça me regonfle un peu, oui . encore deux pinsons rivaux tout à l’heure, c’est pas triste !

  27. @ stan: je fais partie des 3, dans le sud: je roule sur autoroute à 90, je ne double jamais personne; en revanche…
    Les cigales diminuent aussi et je ne parle même pas de ma tortue!

  28. A Bénédicte.Je sais,cela a commencé avec les remembrements et ce ne sont pas les études d’impacts qui ont enrayé la chose; plantations de soi-disantes haies…pour se faire plaisir?…ridicule!. Pour moi une haie doit avoir entre trois et quatre mètres de large. Pour les Chevêches, les anciennes cheminées non grillagées sont des pièges mortels.J’ai une très triste histoire sur ce sujet.Heureusement j’ai d’autres histoires : je sais d’où viennent les chardonnerets…près de la fenêtre de la cuisine dans le rosier grimpant…même le chat Léo s’est fait avoir!.

  29. A Frédéric Hermann (dit la Tortue ).Qui va piano va sano.Le chiffre 3 étant réel, je rectifie. Donc 4 et 9999 . Les trois étaient Lorrains.Je suis allé d’Aix les Bains à Lorgues ( ville sans éleveurs de Canards ni fabriquants d’instruments de musique) tranquillement et j’ai entendu (je roule souvent les vitres ouvertes ) avec plaisir des Cigales,plus que chez moi où on trouve la Cigale des montagnes (Cicadetta montana ).Fin juillet je vais chercher notre petite fille à coté de Donana . Faut-il ramener des Tortues lépreuses histoire de faire peur aux pyromanes et qu’ainsi les Testudo Hermanni soient plus quiètes?.

  30. A Stan:les nordistes sont malheureusement plus disciplinés que sur notre belle côte d’azur; sûr, Lorgues est moins urbanisée que le littoral niçois, donc chance! Quant à « ma » tortue, elle a été sérieusement décimée par les feux de fôret, l’urbanisation galopante et les promeneurs du dimanche pensant faire une b.a. en ramenant dans leur jardin un pauvre petit animal égaré façon
    Disney. Attention à l’introduction d’espèces exogènes…mais de toute façon notre Président veille!

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