(Ce texte ne se comprend sans celui qui le précède, et qui est une lettre publique adressée à l’auteur de ce blog par Jean-Paul Besset. En somme, il faut lire les deux, et même un troisième, à l’origine du tout. Si on veut. Si on peut. On a le droit de passer son tour).
Cher Jean-Paul,
Évacuons pour commencer les quelques piques que tu m’adresses, cela permettra de mieux parler du reste. Dans le texte critique que j’ai écrit sur votre initiative électorale, j’ai pris soin de ne pas viser ta personne. Je ne le regrette évidemment pas, mais je dois constater que tel n’est pas ton cas. Sous les éloges, l’allusion. Et je n’aime pas cela, je l’avoue.
Je reconnais ne pas être sûr que tu parles de moi à propos de cette « odeur des croisades et du sang » qui t’irrite tant. Mais si tel devait être le cas, tu m’auras mal lu. Très mal lu. Je me bats précisément pour éviter les croisades et le sang. Ou en limiter les horribles impacts. Et je serais étonné que tu l’ignores encore après les dizaines ou peut-être centaines d’heures d’échanges que nous avons eues ensemble.
Je pourrai continuer, car ta lettre, pardonne-moi, me paraît pleine de dépit, en partie tourné contre moi. Je ne prends qu’un exemple, un seul, car j’ai d’autres choses plus cruciales à te dire. Je serais homme à « seulement vitupérer l’époque, à dénoncer sans combattre » ? Car là, Jean-Paul, il n’y a plus de doute : c’est bien moi qui suis la cible. Eh bien, je te réponds. Deux choses. La première, c’est qu’il n’y a rien de plus urgent que de tenter de comprendre ce qui nous arrive. L’activité intellectuelle n’est pas nécessaire : elle est proprement vitale au point où nous sommes rendus. Cette activité, je la mène, publiquement et sans concessions il est vrai. Je donne des coups, il m’arrive d’en recevoir, tout est en ordre. Encore faut-il ne pas sombrer dans la ridicule opposition de pacotille entre ceux qui mettraient les mains dans le cambouis et ceux qui conserveraient leurs gants beurre frais.
J’éprouve une certaine gêne à le dire, à te le dire, mais je n’ai jamais distingué la parole de l’action. Il se trouve que je l’ai prouvé non pas une, mais cent fois et plus dans ma vie. Depuis les origines. Et même aujourd’hui, sache pour ton information visiblement défaillante que je mène des actions autres qu’intellectuelles dans les domaines qui ont de l’importance pour moi. Mais dois-je monter sur les toits avec un mégaphone pour le clamer ? Mais dois-je demander la médaille ? Mais dois-je souhaiter des applaudissements ?
Jean-Paul, je change ici de registre. Et reviens au fond de la querelle. Franchement ! Franchement, c’est tout ? Il y aurait donc des vilains qui reprocheraient aux courageux leur engagement concret ? Qui se draperaient dans leur pureté révolutionnaire pour mieux cacher leur impuissance ? Mais Jean-Paul, ta montre retarde de quelques décennies, au moins ! Nous ne sommes pas en train de revivre le schisme entre mencheviki et bolcheviki de 1903 ! Je sais, et je sais que tu le sais, qu’il n’y a pas de projet révolutionnaire existant. Aucun. Mais je sais, et tu sais que nous sommes dans une situation sans aucun précédent répertorié depuis que l’homme a commencé son aventure sur cette terre. Ce que vous proposez, avec Cohn-Bendit et Bové, c’est précisément de détourner l’énergie commune, pendant un temps immensément long – compte-tenu de l’état du monde – vers un pur et simple radotage électoral. N’y aurait-il pas, caché dans le paysage, comme l’ombre d’un problème ?
Je l’ai écrit (ici-même) : nous avons, tous, la pesante habitude de voir le présent comme l’avenir avec les yeux du passé. Les guerres sont souvent perdues parce qu’elles ne sont pas pensées d’une manière neuve et audacieuse. Or en la circonstance, nous avons le besoin foudroyant de penser le neuf, de mesurer le sens du moindre de nos actes, de relier entre eux les fils invisibles d’une crise infernale, globale, angoissante. Peut-être l’issue sera-t-elle tragique. Comme je ne suis pas devin, je ne tranche pas. Mais en tout cas, il est certain que nous devons rompre avec nos paresseuses habitudes. Et quoi de plus absurde que de rééditer – des élections européennes ! – ce qui, à l’évidence, n’aura servi à rien dans le passé ?
Vous êtes, tu es Jean-Paul, dans un remake de tout ce qui a déjà été mené depuis quarante ans. Et tu ne supportes pas qu’on vienne te le dire sans détour. Mais c’est un fait : vous avez fait un hold-up sur l’écologie en vous auto-instituant les représentants de la société au pénible Grenelle de l’automne dernier. Ce n’est pas un hasard si tu n’y consacres que de très vagues commentaires. Car en effet, après vous être emparé des chaises disponibles, vous avez transformé Borloo and co en partenaires d’une farce complète dont il n’est rien sorti. Dont il ne sortira rien, et non pas pour la raison que Borloo est ce qu’il est – il l’est, certes -, mais parce qu’on n’inverse pas des tendances historiques planétaires en se réunissant à Paris avec des gens sans aucun pouvoir sur la marche réelle du monde. Vous vous êtes copieusement assis sur ce que pourtant, en d’autres occasions, vous appelez volontiers la démocratie.
Rien n’a été discuté réellement avant. Et nul n’a osé affronter la critique après. Votre club existe parce que la pensée vraie est (presque) inexistante. Mais de grâce, Jean-Paul, ne fais pas semblant de croire que vous seriez des réformistes sincères et entreprenants. En 1928, l’écrivain roumain Panaït Istrati est en Russie soviétique, et à la différence des aveugles du moment, il voit et comprend tout. Sur place, il se plaint à ses interprètes, signale le nombre des mendiants, souvent des enfants. Alors, on lui fait cette remarque : « Mais, camarade Istrati, on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs ! ». Et Istrati, magnifique comme si souvent dans sa courte vie : « Bon, je vois bien les oeufs cassés, mais où est l’omelette ? ».
Eh bien moi, Fabrice Nicolino ton ami, je te le demande : où sont les réformes ? Qu’avez-vous gagné à ces belles discussions de salon avec Borloo and co ? Et qu’avons-nous tous perdu, alors qu’il reste si peu de temps utile ? Je vais te dire une chose que je juge grave. Mais grave pour de vrai. J’ai honte de ce que vous n’avez pas fait. Oui, honte. Il y avait au moins un dossier où je vous attendais, où je vous espérais de toutes mes forces. C’est celui des biocarburants. Il était facile, il eût été facile de lancer l’Alliance pour la planète, Hulot et tous autres dans une bataille claire et publique, une dénonciation de ce crime contre les hommes, le climat, les forêts.
Il eût été facile de réclamer au moins, pour le moins, la fin des subventions publiques françaises à cette monstruosité. J’en aurais été fier pour notre famille écologiste. J’en ai affreusement honte, aujourd’hui que meurent des êtres, tout là-bas, où jamais les députés européens n’iront traîner leur téléphone portable. Tu vois bien, malgré cette colère qui me noue le coeur, combien je suis prêt dès maintenant et sans condition à toute action digne de ce nom. Sans attendre je ne sais quelle élucubration sur la fin du monde, dont tu sembles penser que je me délecte à l’avance.
Non, Jean-Paul, non ! Je crois les choses plus simples que cela. L’opposition, qui existe, est entre qui regarde les vieux films et qui cherche de nouvelles images. Malgré ma véhémence, que j’assume bien sûr, je sais ou crois savoir qui tu es. Un homme honnête. Un excellent homme qui croit ce qu’il dit et ce qu’il fait. Laisse-moi t’écrire que tu te trompes. Et que votre initiative malheureuse nous fait perdre du temps et de l’énergie. Quelle tristesse !
PS 1 : Je réponds rapidement à l’ajout qui figure à la fin de ta lettre. Cohn-Bendit. L’homme m’est sympathique, à la vérité. Mais le responsable politique a en effet montré un nombre incalculable de fois qu’au fond il soutenait ce monde et ses objectifs. À la marge, certes, il lui arrive de critiquer tel ou tel aspect dérisoire de la destruction de la vie sur terre. Il n’y a pas lieu, je le maintiens, de chercher parmi 10 000 propos de même nature pour confirmer une telle évidence. Et ce serait injuste ? Je préfère en rire, car j’ai besoin de détente.
PS 2 : Quant à la cantine des députés, tu m’auras une fois de plus mal compris. Mais c’est de ma faute, j’en conviens. J’ai voulu dire, et je le redis, que tant qu’à se ridiculiser à Strasbourg, il serait préférable qu’au moins les repas y soient bons. Si tu as cru que je sous-entendais autre chose, tu t’es trompé. Je n’accuse personne d’aller à la soupe. En tout état de cause, pas toi.
PS 3 : Enfin, où as-tu pris que je considérais la politique comme une « déviation catastrophique » ? Dans ta seule tête, je le crains. La politique a un sens, qui peut être extrêmement positif, mais elle n’est qu’une petite activité des hommes. Et à elle seule, contrairement à ce que toi et d’autres semblez croire, elle ne peut en aucun cas nous permettre de faire face à une tragédie aussi multiforme que celle dans laquelle nous sommes plongés. Voilà.
Merci pour l’anecdote savoureuse liée à Panaït Istrati !
Merci également pour cette réponse qui a le mérite de bien remettre la réalité en justes perspectives. Les mots sont importants. Ils supportent la pensée, elle-même vecteur de l’action. Le véritable combat commence dans les têtes, à commencer dans sa notre. Qui dit prise de conscience, invoque déjà l’existence d’une conscience…
Moi aussi j’en veux terriblement à tous ces gens qui détiennent ne serait-ce qu’un tout petit peu de pouvoir, qui ont la possibilité de s’exprimer, de faire passer des infos auprès du public, auprès des « autorités » et qui par paresse, par peur, par je ne sais quoi osent à peine donner un avis, émettre une protestation polie devant les scandales autour de l’environnement, mais aussi tout le détricotage social auquel on assiste actuellement, mais qui a commencé il y a déjà quelque temps.
Je ne donnerai plus jamais ma voix à ces gens-là, mais il va bien falloir trouver autre chose
Instructive mise au point et saine clarification de points de vue. C’est utile, on en est tous là je crois : comment unir le dire et le faire utilement? Rapidement, sans perdre encore l’ombre d’une seconde? Comment ne pas renoncer à l’essentiel en se focalisant sur des priorités qui sont en fait secondaires? Comment passer du bla-bla, aussi fondamental soit-il, à l’efficacité sans perdre encore des éternités à ajuster les mots aux choses??? Faire dans son coin, agir local, c’est ce qu’on fait avec l’insatisfaction au ventre : Ca ne suffit pas, ça ne suffit plus, ça ne suffira plus jamais.
Eh bien, c’est douloureux, tout ça. Mais comme dirait Jean-Paul : la démocratie c’est encore ce qu’on a de mieux en magasin.
Le problème c’est que c’est long, beaucoup trop long ! Manifestement, Fabrice, tu désires autre chose : alors dis-nous quoi ??
Chère Hélène,
Douloureux ? N’exagérons rien, et pensons à ce qui fait réellement mal sur cette terre. Tu me demandes ce que je désire ? Ce n’est pas davantage important. Simplement, sur la démocratie. Je juge vital de conserver un point de vue humain sur la crise de la vie sur terre. Et certains aspects de la démocratie en font partie, bien entendu. Encore faudrait-il débattre vraiment de ce qu’est cette formation sociale concrète. La démocratie politique a une histoire précise, en Occident, avec ses lumières et ses ombres.
Elle est née, elle mourra fatalement, et moi je constate que sa forme actuelle ne permet pas d’affronter les problèmes posés. Ainsi donc, bien que fondamentalement hostile à toute forme de dictature – je hais, en vérité, l’autorité et la hiérarchie -, je vois bien que l’idée née en France il y a un peu plus de 200 ans doit être changée en profondeur. En profondeur ! Pas en y ajoutant un peu de fond de teint ! Pas en se présentant à des élections dépourvues du moindre sens vrai !
Bien à toi,
Fabrice Nicolino
Et bien moi je trouve ça vivifiant ce type de débat. Et confusément je sens bien aussi que les formations politiques actuelles sont mourantes (pas confusément d’ailleurs, ça saute aux yeux. Ah le PS, Oh le PC, Hi la LCR…). Mais là où je sèche c’est y’a quoi après et des fois ça me déprime. Et dès fois, je pars à la campagne et je me dis que vraiment la vraie vie est par là… On crève de l’urbanisation finalement non ?
bla bla bla bla bla bla bla bla bla….
…et pendant ce temps tout continue à partir en couilles, partout. La Nano envahit l’Inde, le pétrole au plus bas depuis des mois va redonner à tout le monde l’envie d’acheter des grosse bagnoles, etc. etc.
Ce que je sais c’est qu’on ne sortira jamais de cette merde sans mettre les choses sur la table, et se mettre tous ensemble pour dénoncer clairement et sans équivoque les aspects de notre monde qui le font courir à sa perte :
Les voitures (mais aussi motos et avions), l’utilisation d’énergies fossiles, la consommation de viande (et de poisson), la folie consumériste, l’agriculture industrielle, la logique de profit (capitalisme), etc.
Il est inepte de se battre pour savoir si le combat doit être avant tout politique, social, associatif, de proximité, global, révolutionnaire, réformiste, intellectuel, dans les livres, dans les paroles, dans les actes ou autres.
Le combat doit être partout et dans tout cela à la fois. Il doit être au coeur des institutions politiques en même temps que dans les associations, dans les comportements individuels, dans la presse et dans les entreprises!
À quoi bon des associations écolo radicales dans une Europe où les parlements se contrefoutent d’écologie? À quoi bon, à l’inverse, des élus Verts partout et des associations écolo (comme le WWF en Suisse) qui ne soutiennent pas les initiatives contre la bagnole parce que leurs membres sont des « amoureux de la nature » qui aiment y aller en voiture? À quoi bon des écrivains engagés qui dénoncent les pesticides s’il n’y a personne au parlement européen pour mettre le holà sur cette loi qui va tolérer ENCORE PLUS de pesticides dans notre alimentation?
Tout est interconnecté et nous avons besoin de toutes les forces, mais elles doivent au maximum être tirées vers la radicalité. L’initiative Besset-Dany-Bové est sympathique et utile mais elle a besoin des objecteurs de croissance (je l’espère à travers le nouveau parti anticapitaliste) qui leur tirent les oreilles lorsqu’ils se fondront en compromission. Les objecteurs de croissance hors du champ politique ont, quant à eux, besoin d’une traduction dans les lois de leurs propositions.
Ok, le Grenelle était une arnaque, et sur plein de points c’est un échec, j’étais le premier à le dire avant, pendant et après.
N’empêche : les ventes de grosses voitures ont massivement chuté, et le gouvernement s’apprête à rendre le bonus encore plus dur d’accès.
Si ça ne tenait qu’à moi, il n’y aurait jamais eu de bonus et peut être même jamais eu de malus, et juste une interdiction pure et simple de vente de véhicules au-dessus d’une certaine norme (comme le propose l’initiative des Jeunes Verts Suisses déposée il y a quelques jours).
Mais doit-on pour autant jeter TOUT à la poubelle? Est-ce qu’AU MOINS cette avancée, même minime, n’est pas vaguement bonne à prendre?
Parce que, j’aime beaucoup te lire Fabrice, mais je suis toujours frustré : tu viens toujours dénoncer des horreurs (et c’est salutaire!), mais tu ne proposes jamais quelque chose de concret. Ni un espace dans lequel on peut s’exprimer, ni une ébauche de solution réelle, sauf à faire appel à une « révolution qui viendra »…
Parce qu’autour de moi, je le constate, les gens commencent déjà à être usés du discours écolo. Des gens qui y étaient sensibles il y a quelques mois encore commencent déjà à prendre l’avion ou la bagnole pour un oui ou pour un non… alors cette révolution, pour moi, plus on attend, plus elle s’éloigne à vue d’oeil.
C’est pourquoi je pense que les initiatives comme celles des Verts, même si elles sont criticables, peuvent tout de même permettre une avancée, et je ne les condamne pas d’avance.
Eh, pouce!
je voudrais rendre hommage à un petit écureuil…
« Un écureuil a privé 30% des télespectateurs de Suisse romande de la diffusion en direct de la clôture des Jeux olympiques de Pékin. La bestiole a causé un court-circuit qui a provoqué une panne d’électricité touchant 6000 raccordements électriques à Zurich, rapporte l’Agence télégraphique suisse. Elle n’a pas survécu »
source Courrier International
j’ai déjà largement évoqué le thème de la politique écolo qui ne fait pas le poid dans ce monde de dictats économiques parfaitement criminels . On oublie trop avec quelle terrible violence ces pouvoirs sont menés contre la vie, au détriment des plus faibles . Je rappelle que 4000 enfants meurent tous les jours en Afrique (c’est une moyenne) à cause de l’eau de marigots que des mères utilisent avec du lait en poudre de grande marque qui leur est offert (les premiers moisde vie de leurs nourrissons), que les japonais tuent les dernières baleines pour cause d’experimentation, que notre beau pays court le monde pour vendre son nucléaire . A défaut de croisade, on pourrait déjà refuser catégoriquement certaines choses au nom du bon sens, si ce n’est de la dignité . On pourrait se battre pour rendre illicite toute forme de commerce qui nuit de façon certaine et quantifiable à la vie (en générale) .Houlàlà ! je vais me faire traiter d’Ayatollah , car cela vise beaucoup d’intérêts ! J’avoue avoir trouvé excellentes certaines images des reportages de Nicolas hulot, mais , dans l’un d’eux , le commentaire d’un botaniste m’a littéralement glacée : il disait, en substance, qu’on aurait peut-être une chance de sauver la forêt amazonienne si on expliquait à des firmes que beaucoup d’arbres et de plantes ont des propriétés curatives pour l’homme, et doivent donc continuer à pousser parce qu’ils sont monayables . C’est aussi ignoble que de penser : les réfugiés climatiques, eux, n’ont pas droit à l’existence : financièrement , ils ne valent rien . Et pourtant, nos sociétés le pensent . Le vivant n’a-t-il donc plus qu’une valeur marchande ? Et, bon sang, où en est l’écologie par rapport à cela en particulier ?
Pour Sandro,
Tu me pardonneras vite, je l’espère, mais ton mot me déçoit. Blablabla, non, non, et renon. Qui accepte de mettre sur la place publique sa pensée, imparfaite et pour tout dire humaine, mérite mieux que ces risées. Que ce soit Jean-Paul ou moi-même. Sans pensée, sans pensée de la pensée, cher Sandro, rien. L’activité intellectuelle ne peut pas être traitée comme s’il s’agissait d’un étron sur un trottoir. En tout cas, ne compte pas sur moi, et ce blog n’est rien d’autre, en réalité, que la projection de ce que je pense. Ceux qui y viennent doivent et devraient le savoir.
Concernant ta critique sur mon absence supposée de solution, je dois te dire que tu m’as mal lu, ce qui n’a rigoureusement aucune importance, et c’est à prendre au pied de la lettre. D’un côté, bien entendu, je n’ai aucune solution à ce que je comprends si mal. Mais de l’autre, j’ai à de nombreuses reprises depuis un an signalé des pistes, et engagé ce blog autour de perspectives concrètes. Eh oui, concrètes. L’exemple pour moi le plus net est celui-ci, en deux parties : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=175
et http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=176
Libre à toi – encore heureux ! – d’y voir du blabla. Libre à moi – encore heureux ! – d’y voir un travail au service d’une cause. Bien à toi,
Fabrice Nicolino
Je pense que ce blog est un lieux ou on peut s’exprimer Sandro… Vous le faites, je le fais, les autres blogueurs le font aussi…
Je partage ici ou là les idées de Fabrice. Certaines, pas toutes !…
Avec ce blog, ils nous offrent à tous un « petit » espace de liberté…
A sa place, je ne sais pas si je pourrais le faire !…Affronter la critique, faire de la pédagogie, développer ses pensées, corriger ce que des gens ont cru comprendre, et le faire encore et encore, rien que pour ça, vous méritez qu’on vous tire notre chapeaux Fabrice…(et même si on partage pas vos opinions !…)…
Sandro, je partage beaucoup de vos idées…
Qu’il y ait d’une part des F. Nicolino pour donner des coups de pied (et pas que verbaux) dans les fourmilières diverses et variées, ça me va; qu’il y ait d’autre part des J-P Besset pour chercher à agir dans le cadre démocratique qui est le nôtre (certes imparfait), ça me va aussi.
Quitte à voter (car si je n’y vais pas mes voisins possesseurs de 4X4 iront « pour moi »)et sans trop d’illusions, je préfère le faire pour ces gens-là plutôt que pour les autres qui sont dans le système consumériste jusqu’au cou, voilà tout – et ce d’autant plus que ce vote ne m’empêchera pas, loin de là, d’agir par ailleurs.
ça c’est bien les humains…pour le peu que l’on ne soit pas d’accord…paf ! …c’est la nature qui prend ! DES VRAIS COUPS DE PIEDS DANS LES FOURMILLIERES !!!maintenant. Au fait,il y a une reine, des travailleuses, des guerrières…des intellectuelles aussi ?
Lettre ouverte à Jean-Paul Besset:
Nous y voilà… au coeur du dilemme, car c’est au fond ce qui empêche le mouvement écologique d’être le fer de lance de l’évolution des consciences qu’il devrait être depuis longtemps: certes le politique est une composante importante des sociétés humaines, mais lorsque les dés deviennent à ce point pipés, mieux vaut ne pas en être: regardez ce qui vient d’être voté au parlement européen: le seuil de pesticides admis multiplié par 40 pour les agrumes!Beurk… Et ce ne sont pas les petites miettes distribuées (Grenelle…)qui vont nous sauver de la crise actuelle.
Ce n’est pas que l’action politique soit « moins flamboyante » mais, dans le contexte actuel, elle vise à faire croire aux citoyens que les politiques s’occupent de tout pour eux, masquant les vrais enjeux auquel ce monde est confronté et qui nécessitent un éveil des consciences sans précédent. Ne dites pas qu' »on n’a pas mieux en magasin », car il s’agit précisément d’inventer des fonctionnements et structures autres que ceux du passé, qui sont devenus obsolètes, et il faut que des gens comme vous participent à cette révolution culturelle et morale qui, seule, pourra changer le cours des choses. Pour accompagner cela, la vigilance critique de Fabrice m’apparaît comme une implication réelle pour cette cause commune que nous partageons.
Toutes les énergies créatrices doivent se rassembler pour accoucher d’une nouvelle manière de traiter les crises, plutôt que de s’impliquer dans un système moribond.
ben oui deux LL c’est pour les » volantes « .
Juste trois remarques, Fabrice, sans vouloir encombrer:
– Sur le ton. Tu estimes (très amicalement bien sur) que je m’égare gravement en participant aveuglèment à une vaste entreprise d’enfumage des masses laborieuses. Qui sait ? Peut être. Accepte qu’en retour j’attire ton attention (très amicalement bien sur) sur les risques de glissement possibles de l’indispensable vigilance critique que tu exerces brillamment vers la dénonciation systématique, l’imprécation puis l’éradication. Nobody is perfect.
– Sur le fond. Tu considères que l’action politique (pas l’abstraite, mais celle qu’on peut mener ici et maintenant dans le réduit des pitoyables réalités) ne peut aboutir qu’à « détourner l’énergie commune ». C’est possible. Il n’est pas pour autant scandaleux ou stupide d’envisager qu’une action de rassemblement des forces écologistes (telles qu’elles sont et qu’elles se sont déposées dans l’histoire, cette histoire dont décidément non, nous ne pouvons pas faire table rase) qui rencontrerait un certain succès électoral puisse mobiliser les énergies, constituer un levier, un encouragement, une dynamique vers un meilleur rapport de force pour faire face à l’immensité du défi et « penser le neuf ».
– Sur le Grenelle. Il s’agit de ma même démarche, on avance, on essaye d’engranger, de construire. Reprocherais-tu à des syndicalistes de se battre pour des augmentations de salaire qui ne remettent pas en cause la machine capitaliste ? On tirera le bilan de la « farce » après les lois. Il sera peut être moins noir que certains le disent (l’espèrent ?). Mais où diable y-a-t-il un « hold-up sur l’écologie » (ah, les mots qu’on lâche comme des balles sur des brigands !) ? Nous avons amené à la table de négociation le travail d’expertise et de proposition que les associations ont accumulés depuis des années et nous l’avons confronté à la société. Il manque évidemment beaucoup de choses (dont les agrocarburants), nous n’avons pas gagné sur tout, nous restons dans le compromis, nous ne maîtrisons pas les décisions parlementaires et politiques. Mais s’obstiner à ne voir, encore et toujours, que manoeuvres, complots ou tambouilles, cela ne correspond pas au niveau d’exigence critique et de travail théorique que tu revendiques à juste titre.
Jean-Paul Besset
Arrivée le 5 de 27 ministres européens des affaires étrangères en Avignon :
peintures à fond la caisse d’un passage dégueulasse depuis des années (assez bon pour les citoyens), pour aller au cinéma Utopia..(
remaniement des jardins;
un citoyenne se plaignait de la saleté, que ce ne soit jamais arrosé etc..etc.elle pouvait toujours se plaindre….!rien n’était fait!
dernière info : manif contre ogm et sortir du nucléaire interdite par la préfecture!
Bonjour le monde nouveau!
Eh bien résistons, essaimons sur la Toile… Les idées, la pensée, ça n’est pas rien. Les actions, les manifs non plus, ça n’est pas rien.
On se sent moins seul sur son p’tit vélo dans les embouteillages !
Pour Jean-Paul Besset,
Bon, inutile d’insister, je crois. Ton commentaire, un peu plus haut, ferme la porte au débat public contradictoire. Ma foi, ce sera comme ça.
Juste deux expressions qui me font réagir, et une analogie, qui me fait sourire. La première expression est quasiment un private joke : « masses laborieuses ». Elle renvoie à un passé archéomarxiste, dépréciatif au possible. Apparemment, c’est là que tu me situes, au-delà des apparences contraires. Mais je ne me sens pas concerné. Tu as dû te tromper de personne.
Deuxième expression – c’est un mot, en l’occurrence – : éradication. Ce serait commode qu’un critique vrai de ce monde te donne raison en versant dans l’éradication. Peut-être. Car quelle violence dans ce mot ! Quelle(s) allusion(s) à quelle(s) sombre(s) visée(s) ! On est tout proche du Kampuchéa des Khmers rouges, et d’autres amis de l’homme du même tonneau. Eh bien, sache – mais tu le sais – que je suis un humaniste. Un humaniste qui pense concrètement aux hommes du Sud, souvent dès le matin en se rasant. Et cela change parfois la perspective.
Ta sortie sur les syndicalistes qui iraient négocier les augmentations de salaire – vous, en somme – est plus rigolote. Car j’ai claqué la porte du journal qui nous a réunis toi et moi – Politis – parce que justement j’avais rompu avec ce cadre de la pensée, qui est donc encore le tien. Moi, je l’ai écrit, je le redis, je ne me battrai plus jamais pour des augmentations de salaire qui conduiraient fatalement à l’achat de nouveaux objets matériels, lesquels aggravent la crise. Note qu’il y a des exceptions, mais je tiens à la règle. Et je suis pourtant délégué du personnel depuis douze années consécutives au moment où je t’écris. Ce qui n’est pas le cas de tous.
Mais arrêtons là. Ce qu’on ne peut pas (encore) changer, il faut l’accepter.
Fabrice Nicolino
Je ne sais pas dans quelle entreprise vous êtes délégué du personnel et quels sont les niveaux de salaire. En ce qui me concerne, je le suis également, et je peux vous dire que les hausses que nous obtenons parfois permettent surtout aux salariés de payer leur loyer, leurs impôts ou les études de leurs enfants un peu plus facilement. J’ajoute que l’argent que ne récupèrent pas les salariés sur les bénéfices des entreprises vont dans les poches des actionnaires qui sont les premiers à s’offrir tous ces objets qui aggravent la crise.
ah mais pardon, débattons au contraire ! car vos commentaires sont très interessants . En parlant de syndicalisme (le pouvoir d’achat n’est pas loin) , Jean-paul Bsset souligne sans le vouloir un des écueils de l’écologie moderne à la française . « Il manque évidement beaucoup de chose, dont les agrocarburants » . pardon, mais les agrocarburants, ce n’est pas rien, c’est le symbole, l’aboutissement de nos sociétés . Quand des champs de sorgho poussent sous les yeux de peuplades affamées en afrique , gardés quasi militairement dans le but d’aller dans des moteurs de voitures qui iront augmenter le taux de CO2 , j’appelle cela un crime contre l’humanité, beaucoup plus grave : contre la vie toute entière . Quand on broit des poissons vivants en Amérique du sud pour les mettre dans un moteur, mais bon sang, qu’est-ce ??
Quand du commerce équitable, côté en bourse suffit tout juste à donner le nécessaire à ceux qui y ont le plus contribuer, ça s’appelle du vol . et le dénoncer, ce serait devenir des dissidents potentiels de Polpot ? C’est ça l’héritage de Mai 68 ? L’interdiction absolue de toucher à nos pouvoirs d’achats de surgavés , sinon risquer de passer pour des passéistes ayant le gout du sang ? parlons en du passé, oui, mais pour avancer . j’en ai plus qu’assez de ces
discussions entre les purs et les autres, des héros très discrets . je ne dis pas que vous ne faites rien, vious faites énormément et j’ai du respect, mais ce qui doit être dénoncer fermement, il est temps d’y penser .
Moi aussi je pense à ceux du Sud, aux barques pleines qui quittent le maroc . je dis que nos politiques sont criminelles . rassembler, oui, j’ai hâte, mais pour de vrais pouvoirs, de vraies prises de décisions . Et je n’ai rien contre l’éradication des lois immuables du marché . Et je n’ai pas le gout du sang .
Sylvie,
Moi non plus, je ne sais pas dans quelle entreprise vous êtes. Cela change quelque chose, pensez-vous ? Je vous ai dit mon point de vue. Agir pour que des personnes, pauvres relativement à nos standards, mais riches dans l’absolu, puissent acheter un téléphone portable à leur progéniture, c’est sans moi. Définitivement. Mais on n’est pas tenu d’approuver.
Je prétends être passé de l’autre côté d’une ligne. Et je ne réclame pas qu’on m’y suive. Chacun doit agir en conscience. La rupture commence par la rupture. Selon moi, en tout cas. Bien à vous,
Fabrice Nicolino
Je suis assez d’accord avec Sylvie. Et votre réponse Fabrice me semble un peu facile. Etre « riches dans l’absolu » ne doit pas nourrir bien tous les jours non ? N’est-ce pas une position de principe, une sorte de dogme que de parler ainsi ? (je pose une question, ce n’est pas une agression)
Suzan,
Facile ? Tu veux rire, j’espère ! Une telle position est on ne peut plus compliquée à tenir. Ce qu’elle signifie pour moi est simple et difficile à la fois : oui à la pauvreté, non à la misère. La pauvreté, que certains préfèrent appeler sobriété – si ça aide, pas de problème – est le seul avenir commun discernable. Et il passe par une lutte résolue, dès aujourd’hui, contre la prolifération des objets matériels, qui commande notre imaginaire collectif.
La misère, en revanche, est une malédiction universelle. Et quand j’écris universelle, Suzan, c’est que j’en ai MARRE du point de vue français sur la crise du monde. Je ne vaux pas plus qu’un ouvrier agricole du Burkina ou un mingong qui vient de se casser la gueule d’un échafaudage sur un chantier de Shanghaï.
Et donc, par pitié, commençons par (re)trouver un point de vue humain qui dépasse un peu les frontières sociales ou nationales de nos esprits perdus. Bien à toi,
Fabrice Nicolino
Mais je ne vais sans doute pas vous apprendre qu’il y a des travailleurs pauvres en France, qui n’ont pas de quoi se loger ou se nourrir convenablement. Vous disiez l’autre jour manger bio. Vous avez de la chance. A Paris sur les marchés, les produits bio sont hors de prix et en tout cas pas accessibles à un couple de smicards . Ceux-la d’ailleurs se nourrissent davantage de pizzas premier prix bourrées de matières grasses que de légumes lambdas, vu leur prix .
Pour terminer, j’ajoute que pour avoir l’idée et l’envie d’être sobre, il faut déjà que les besoins essentiels soient assouvis. Et de ce point de vue là, on est parfois loin du compte.
Bien à vous
Sylvie,
J’arrête là, car nous ne sommes pas d’accord, et voilà tout. Je sais qu’il y a des travailleurs pauvres en France, bien davantage que la plupart des habitants de ce pays. Pour des raisons on ne peut plus personnelles. Mais je sais aussi ce qu’est l’aliénation par les objets, et je vois que nul n’a encore osé affronter la bête. Cette bête, c’est justement ce système qui combine pauvreté, frustration, publicité, téléphone portable, télévision à écran plasma, et pizzas dégueulasses.
Vous ne me croirez pas, mais on peut manger bio sans se ruiner. Et donc se porter mieux. Mais cela implique des choix, douloureux pour certains. Manger bien, de toute façon, a un coût que très peu de gens acceptent de payer. Le téléphone portable plutôt qu’une nourriture saine ! Eh bien, moi, qui suis par ailleurs un évident privilégié, j’ai choisi. Je n’ai pas de bagnole, pas de télévision et pas de téléphone portable.
Fabrice Nicolino
D’accord avec toi sur le fond, Fabrice, mais admettons quand même les cas particuliers cités par Sylvie.
D’accord avec toi Sylvie, sur l’existence de ces cas difficiles. Mais faisant aussi des courses en supermarché pour ce qui ne s’ingère pas, je constate aussi qu’un gros tri dans le caddie de beaucoup permettrait de revoir leur priorité et de s’alimenter plus sainement. Même si ça ne resoudrait pas tout pour certains.
Sylvie, il existe mille et une façon de se nourrir bien, pas cher et même bio (amap). Se nourrir de pizzas coûte infiniment plus cher!
je me souviens d’un essai de Rajid Rahnema, « Quand la misère chasse la pauvreté » ed. Actes Sud expliquant l’aggravation de la pauvreté par la perte des liens de proximité…
Le pb, Sylvie, c’est que pour bon nombre de gens aujourd’hui, le portable (pour chacun des gamins) et la super téloche font partie des biens essentiels, avant même une alimentation de qualité…
Fabrice : non, apparemment on n’est pas d’accord sur le fait qu’il vaut mieux que les bénéfices des entreprises aillent dans la poche de ceux qui travaillent plutôt que dans celles des actionnaires… ça m’étonne mais soit.
Hacène, Raton Laveur : vous avez raison. moi aussi, avec un salaire correct sans plus, je fais des choix, je privilégie les protéines végétales, les légumes et les céréales. On ne mange pratiquement jamais de viande, et on se porte très bien. Ca vaut le coup de se demander pourquoi nous ne sommes pas plus nombreux à faire la même chose, il me semble. Avec le prix de3 pizzas chez ed vous achetez une livre de pêches même pas bios. c’est déjà un élément de réponse
@ Sylvie, je connais (un peu) le prob de pauvreté en France , et je vis dans une région où les gens vont le plus souvent chez ED, NOZ, leader et compagnie …et biocoop, de plus en plus, amap, les jardins solidaires commencent à faire leurs apparition, je dirai, la solidarité tout court : on part ensemble faire des cueillette de pommes, noix, on s’échange de tout : objets, légumes, ect, on se prête (équipement sportifs tondeuses pour les gamins, outils, ect)on se donne même, sans contre-partie, ce qui est assez nouveau . Là où je vis, beaucoup de familles sont surendettées, ont des dossiers gérés par les assistantes sociales, et ne s’en sortent pas . je crois en la sobriété, en la simplicité volontaire, et à la lutte contre ce système de marché qui fait des pauvres toujours plus pauvres et des frustrés toujours frustrés davantage . nous ne roulons pas sur l’or, mais , bien que nombreux nous consommons très majoritairement bio et équitable, j’ajoute que nous sommes omnivores . mais nous avons dû changer de modes de vie . Nous vivons d’ailleurs, de manière bien plus libre et conviviale .
@ Sylvie, j’ajoute, à l’instar de Fabrice qu’on peut manger bio et avoir davantage de pouvoir d’achat : j’en fais l’experience tous les jours . J’ai connu les pizzas par trois chez des petites marques voici les souvenirs que j’en ai : – c’est dégueu, – après, on a encore faim .
et moi je vis à Paris, et je vois les files d’attente chez ed et lidl (carrefour et auchan, c’est pour les « riches »), les chariots remplis de saloperies, de plus en plus d’obèses (vous avez remarqué? les pauvres sont de plus en plus gros, les riches de plus en plus maigres). moi aussi je crois aux mêmes choses que vous mais comment on fait pour partager ça avec ceux qui n’ont que la pub comme référence? on les laisse crever en leur disant qu’ils gèrent mal leurs allocs et leur smic?
@ Sylvie, bah non,on partage, on propose . c’est vrai qu’à paris la vie est très chère . j’y ai fait mon nid en tant qu’étudiante et je bossais tard pour tout me payer, j’ai vécu un peu en squate, j’ai manger à pas mal de rateliers . j’ai toujours eu un réflexe assez communautaire, on s’en sort mieux . Le sobèses c’est logique : quand tu achète des steack qui contiennent jusqu’à 50% de purée, tu grossis, à défaut de se nourrir . les gens sont tellemnt pris en charge par la pub qu’ils ne cherchent même plus à savoir ce qu’ils consomment et à quel point on les « entube » . désolée, je ne vois pas d’autres termes . A paris, il existe des partenariats de ventes directes avec des agriculteurs/cultivateurs . ca se développent chaque jour . les gens qui se regroupent en communautés (ethniques, culturelles, ect) s’en sortent mieux . Il faut recréer de la solidarité d’urgence .
si nous nous prêtons nos machines, nos voitures, nos jeux , nos vêtemnts d’enfants, ect, la vie devient déjà vraiment moins chère .
oui et ça commence à prendre, tant mieux et continuons. mais ce qui me fait bondir c’est l’argument : je ne négocie pas d’augmentation de salaire sinon les gens vont consommer davantage de produits nuisibles. ça me fait penser à ce que les bourgeois disaient, en 1936 je crois, au sujet des augmentations de salaire: il ne faut pas augmenter les ouvriers, ils vont boire.
En fait, on est d’accord non ? En tout cas moi je partage tout ça et le dernier propos de Sylvie me semble très juste. Je refuse de mettre l’injustice sociale de côté. Je sais bien la différence de planète sur laquelle vit le nord et le sud mais je vis au nord. Et, si on suis la logique de Fabrice jusqu’au bout lorsqu’il dit que sa vie ne vaut pas plus ni moins que celle d’un Chinois alors faut il se soigner lorsqu’on est malade ? As t on le droit de prendre le train (le train hein pas la voiture mais eux ils vont à pied !) pour prendre des vacances, du bon temps (ce qu’il ne font pas !!). je ne sais pas si je m’exprime bien mais même si intellectuellement on le refuse, il y a bien ceux qui naissent du bon côté de la frontière et les autres. Et a l’intérieur des pays, les choses sont semblables les riches qui s’enrichissent les autres qui s’appauvrissent et les pauvres qui crèvent. C’est contre ça (dans son ensemble mais sans rien n’exclure) que je m’élève moi. Je comprends pourtant Fabrice dans sa haine des objets et j’ai la même mais ensuite peut on mettre nos modes de vie complètement en accord avec notre pensée surtout lorsqu’elle est si radicale, j’ai des doutes…
Pour ce problème de malbouffe, il y a sans doute aussi une notion de temps : qui dit manque d’argent dit : relégation dans une banlieue lointaine, horaires contraignants, heures de transport, fatigue… donc une purée en sachet est plus rapide à faire qu’éplucher ses patates, les faire cuire, les passer, etc…
» @ Suzane » Et a l’intérieur des pays, les choses sont semblables les riches qui s’enrichissent les autres qui s’appauvrissent et les pauvres qui crèvent. C’est contre ça (dans son ensemble mais sans rien n’exclure) que je m’élève moi. » je n’entends pas autre chose dans le discours de Fabrice . Vivons décemment pour que d’autres puissent décemment vivre . J’ai un copain à peine smicart dont la femme ne travaille pas . Ils ont deux enfants . pas de bagnole, pas de portable . mais les meilleurs vélos , une longue vue astronomique de qualité, ect . ce sont des amis , ils s’éclatent, connaissent chaque sentiers, consomment bio , et ne sont pas endettés . C’est tout à fait possible , même en région parisienne .
Cher Fabrice, je n’aime pas le mot pauvreté, je lui préfère le mot humilité…
Le problème aujourd’hui, c’est la « cupidité », la cupidité est un vice, et ce vice est à la base du libéralisme…
Le communisme appliqué est tout aussi mauvais, l’histoire nous l’a prouvé, et ce système engendre aussi la plus grande des pauvreté, c’est un fait, c’est l’histoire…
Dans les villes du moyen-âge existaient, les GUILDES…Chaque corps de métier avait sa guilde…
La guilde avait 4 but : « elle voulait assurer la protection de l’artisan et du consommateur, du patron et de l’employé. L’artisan était protégé par le fait que la guilde n’accepait qu’un nombre limité de membres. La concurrence était donc limité.Le consommateur était protégé à la fois contre des prix trop élévés et contre une qualité insuffisante ». etc…
La guildes aidaient aussi les artisans malades, les veuves, les orphelins, etc…
Les guildes, furent suprimées (à mon regret), en même temps que les privilèges en 1789…
La guilde est basé sur un esprit de protection et d’humilité, sur un esprit d’équilibre et de mesure.
Pourquoi ne remettrions-nous pas les guildes à l’ordre du jour ?…
Pourquoi n’appliquerions nous pas le « système des guildes » à nos entreprises au lieu de lui appliquer le « système de la compétivité et de la concurrence » ?…
Je lance l’idée …
et au moyen age, selon un spécialiste que j’ai rencontré, l’économie était croissance zéro. Ca je trouve que c’est des belles idées à mettre en avant. C’est vrai ce monde nous endort et nous fait perdre notre imagination pour inventer d’autres choses. Mais bon sang, je suis sure qu’un support qui propagerait ce genre de propos marcherait !
@ nicolas, tu as déjà lu un contrat entre amapien et producteur ?
@Bénédicte, petite pause gastronomique. il faut que je vous remercie. je ne sais plus au sujet de quel article vous parliez du minestrone de façon si appétissante que j’en ai fait un , le premier de ma vie, dimanche, et qu’on s’en régale encore. bon je n’avais pas de thym, j’ai mis du romarin…
@ Sylvie, pas de tutoiement svp ! oui, je dois beaucoup à ma belle mère née à caserte (la pauvre, je tremble en pensant à ce qu’elle deviendrait si elle savait , si elle voyait la décharge à l’entrée de son village) . Dès six ans, elle ramassait les légumes avec sa famille dans les champs . sa cuisine est la meilleure que j’ai jamais gouté .
@Bénédicte : tu as raison, j’ai failli mais j’ai pas osé! bon moi j’ai des recettes grecques, c’est pas mal non plus dans le genre on fait avec les moyens du bord . Mais quels moyens! les marchés là-bas resemblent à ceux de mon enfance avec des légumes biscornus et pleins de terre.et bons en plus!
@ Sylvie, en fait, le secret d’un excellent repas, c’est la qualité de ce qu’on y trouve . ma petite dernière croque dans les pommes, le citron, comme dans des bonbons, et fait des orgies de raisin local .
Chère Benedicte, je répondrais bien à ta question, mais j’ignore ce que le mot amapien veut dire ?…
Pourrais-tu m’éclairer ?…Merci…
A Sylvie. En ville on peut essayer la culture en pot, ou en jardinière ( je n’avais pas de thym ), surtout pour les aromatiques ou d’autres, tomates cerises, fraises, par exemple. Pour les pizzas: farine + levure + eau + sel pour la pâte. Pour les garnitures, voir Bénédicte…
@ nicolas, un amapien, c’est une personne qui a décidé d’adhérer à une a.m.a.p (association pour le maintient d’une agriculture paysanne) . L’adhésion est matérialisée par un contrat qui lit à l’année ou la saison le producteur et le consomateur : le consomateur reçoit chaque semaine un panier de légumes frais cueillis du jour en échange de quoi il paye un abonnement et est solidaire de l’avancée des cultures en fonction de la météo . Il participe également au moins une fois à certains travaux (désherbage, cueillette, …) ce qui le met en lien direct avec les personnes qui produisent sa nouriture . ce contrat est basé sur une confiance et une solidarité mutuelle . le producteutr, lui , reçoit l’argent de la récolte en avance = il n’a plus besoin de s’endetter auprès des banques , ce qui est vraiment une épine en moins . ca marche aussi avec d’auttres types de productions : arboriculture, élevages, ect . le tout « bio » .
Merci merci de tous vos conseils! mais vous savez, je ne parlais pas pour moi hier! je pars régulièrement à la campagne faire des provisions de légumes de fruits et autres, et j’ai conscience de faire partie des privilégiés. Je suis restée à paris tout l’été, par choix, je préfère partir quand tout le monde est rentré, et j’ai vu pas mal d’enfants qui auraient été mieux à courir dans la campagne. donc quand je pense qu’il faut aussi se battre pour des salaires plus élevés, n’en déplaise à Fabrice, c’est aussi, sans faire de misérabilisme, parce que moi aussi je pense aux gueux, pour répondre son expression, qui n’ont pas les moyens de partir se mettre au vert et de fuir le bitume.
@ sylvie, ok . mais nous sommes d’accord que la lutte pour le seul pouvoir d’achat ne suffit pas, non ? les gosses parisien sont à 20 mn en train de zones forestières, personne n’empêchent les parents , les centres de loisirs d’y organiser des visites plutôt qu’à l’aquaboulevard ou paris plage . En CE1 , même là où je suis, les gosses ont tous une nintendo Ds et les parents se plaignent quotidiennement de leurs pouvoirs d’achat…l’intrus ?
sans compter qu’il ya des petits trésors locaux côté parisien, des ruchers, des vignes, des jardins spécifiques, grands parcs… ça ne coute pas grand chose .
Sylvie,les défilés syndicaux pour les hausses de salaire sont d’un autre temps, et je ne marche plus, dans tous les sens du terme. On peut retourner le pb dans tous les sens : augmenter le pouvoir d’achat ici, c’est écraser un peu plus les gueux du monde entier…
mais bien sûr que je suis d’accord! mais encore une fois, les actionnaires des grandes entreprises, non seulement s’en mettent plein les poches (les revenus du capital ne se sont jamais aussi bien portés, il y a de plus en plus de très très riches), mais en plus ne se gênent pas pour prendre l’avion (émissions de CO2) comme je prends le métro et j’en passe.
bon à part ça on pourrait aussi parler du développement du tourisme de masse à bas coûts qui entraîne un trafic aérien insensé et qui fait beaucoup de mal là où il se développe (je pense notamment au sénégal, et à la petite côte, que je connais pour des raisons familiales). Mais pourquoi la découverte de la planète serait-elle réservée à ceux qui ont le temps et les moyens? Je préférerai toujours deux semaines dans les Cévennes dans un trou perdu à un séjour en hôtel club en Tunisie ou au sénégal, mais je suis bien obligée de constater qu’autour de moi les gens consomment des vacances, « font » comme ils disent la république dominicaine ou cuba et ne sortent pas le nez en dehors de leur club. je trouve ça terrible, mais je ne me sens pas le droit de juger, je voudrais juste inverser le cours des choses. je me sens de plus en plus un cas à part, Même si je ne suis pas d’accord tout ce qui est dit sur ce blog, il a au moins la vertu de me faire sentir moins seule…
@ sylvie, on peut changer le cours des choses, en apprenant aux gens à vivre en dehors des carcans que ceux profiler par la pub . c’est long, ça demande du temps, mais c’est porteur , surtout auprès des gosses . ils sont l’avenir de ce monde .
Merci de m’avoir fait découvrir un nouveau concept Benedicte, je ne le connaissais pas.
@raton laveur :oui enfin dans les petites entreprises, sans verser dans la caricature, les hausses de salaire non obtenues permettent au patron de s’acheter un nouveau 4×4… j’en ai marre pour ma part qu’on stigmatise toujours les mêmes et qu’on oublie la cause principale de l’état du monde : le capitalisme, les profits boursiers, le cynisme des grands groupes. je ne crois pas pour ma part que le concept de lutte des classes soit dépassé, bien au contraire
A Sylvie : je suis d’accord avec toi, même si je comprends les autres et que je ne marche plus depuis longtemps, au sens propre comme au figuré, pour mes augmentations de salaire…
moi non plus, figure-toi! il faut simplement (si je puis dire) inventer autre chose…
Sylvie, vous m’en voyez désolé mais je suis en profond désaccord avec vous…
il y a des patrons qui changent de 4X4 comme de chemises. Soit. C’est affreux. En face des salariés (beaucoup plus nombreux…) qui rêvent d’augmentations de salaire pour s’offrir le même
4X4 ou un autre modèle. Ce n’est pas moins affreux. Et tous ensemble, ouais, tous ensemble, tous ensemble!!! nous appuyons un peu plus sur la tête du réfugié climatique qui se noie.
On en sortira pas…
@raton laveur : c’est vrai. mais est-ce une raison suffisante pour maintenir une partie de la population dans la précarité? vous pensez vraiment que c’est en limitant le pouvoir d’achat de certains qu’on va ralentir la dégradation de l’environnement? qui donne le droit de sous-payer une partie de la population quand d’autres profitent de cette pauvreté pour s’enrichir – et polluer – toujours davantage? on peut peut-être prendre le problème autrement, non?
Ben oui, pourquoi est-ce que justice sociale (ce qui n’est pas du tout la même chose que la sempiternelle complainte du toujours plus de pouvoir d’achat, surtout interprétée par les classes dites moyennes qui, pour beaucoup, n’en ont guère besoin) et préoccupations écologiques seraient-elles antinomiques ?
@ Bruno: Youpi, je me sens moins seule! 🙂
à Bruno et Sylvie
pour paraphraser l’auteur de ce blog
« j’en ai MARRE du point de vue français sur la crise du monde »
une reflexion sur la justice sociale ne peut se limiter aux frontières de l’hexagone
oh non, vous n’êtes pas seuls! la gauche de la gauche n’a jamais su penser autrement…
« une reflexion sur la justice sociale ne peut se limiter aux frontières de l’hexagone »… qui ici a dit le contraire? pas moi en tout cas. ensuite, si vous me faites des procès d’intention, c’est dommage.
En plus, la cible est ratée : pour ma part, je me méfie depuis belle lurette de « la gauche de la gauche » – voir ce que j’ai écrit ici récemment sur Besancenot – mais les « gueux », comme écrit aussi l’auteur de ce blog, j’en connais aussi ici (même si je n’oublie surtout pas le sort terrible – et souvent bien pire, on est d’accord – de tous ceux hors de l’hexagone, n’étant pas franchouillard pour 2 sous).
Il y a assez d’argent sur cette planète pour que tous, hexagonaux et autres,nous vivions convenablement (ça veut dire un toit, de quoi manger correctement, se soigner, s’éduquer) sans la détruire.
quand je vais au sénégal, je trouve normal de nourrir cinq, dix personnes, de donner l’argent nécessaire pour envoyer la mère de mon gendre et ceux qui en ont besoin se faire soigner (il n’y a aucune assurance sociale là-bas, tous les frais médicaux sont payants… et chers) ce que je ne pourrai pas évidement pas faire à Paris. et contrairement à une croyance répandue ici, personne ne « profite » de moi. le rapport à l’argent est différent: ceux qui en ont partagent avec ceux qui n’en ont pas, c’est tout.
non, il n’y a pas assez de ressources sur cette planète pour que tous vivent comme nous!
mais bon, Fabrice l’a déjà expliqué de mille et une manières…
le 15 nov 2007
« il n’y aura jamais aucune amélioration de notre sort commun en poursuivant dans cette voie. Ma perception de la crise écologique m’interdit à jamais de prôner quelque augmentation du pouvoir d’achat que ce soit dans les pays riches. Car ce pouvoir d’achat, même chez les pauvres de notre monde, qui restent des riches de la planète réelle, se traduit fatalement par la destruction. Et cette destruction par les objets se retourne fatalement contre les miséreux, auprès desquels je serai jusqu’à ma mort »
Il n’y a pas assez de ressources pour que tous vivent comme nous, c’est vrai Raton Laveur.
Mais il y a assez de ressources pour que tous puissent vivre, c’est vrai aussi…
Nous, ici, et dans les pays riches, on a vu et on voit les dégâts provoqués par cette course aux objets, à la bagnole, au téléphone portable dernier cri et j’en passe. Bon, je vais reparler du Sénégal (je suis désolée, je suis en boucle avec ça mais c’est un pays que je connais, un peu). Ce n’est pas le pays le plus pauvre d’Afrique, on est d’accord. Et pour ma part, mis à part à Dakar, je n’ai vu personne abandonné à lui-même, tant la solidarité – familiale principalement- a encore du sens là-bas. Mais pour combien de temps encore? On y a accès à Internet, aux programmes de télé français, espagnols, par le satellite. Allez expliquer aux gens, et principalement aux jeunes qui nous (un nous générique, je précise) voient à la télé rouler dans des super bagnoles, nous habiller de vêtements à la mode, téléphoner avec des engins qui coûtent l’équivalent de leur salaire annuel.
pourquoi il ne faut SURTOUT pas tomber dans le piège de cette consommation. On le fait mais je peux vous dire que ce n’est pas facile. J’ai parfois l’impression d’être légèrement schizophrène… même si je ne fais pas partie des accros à tous les objets cités plus haut, et à d’autres
virez le point après annuel svp
Je suis tombé sur ce site en cherchant à savoir ce que Jean-Paul Besset « avait dans le ventre » ; en effet, il se présente dans ma « région européenne », avec les Verts, ces chevaliers modernes censés pourfendre les destructeurs de l’environnement. Ma déception des Verts et de leur gourou libéral-européaniste, l’ex « Dany-le-rouge », me faisait douter de cette candidature de l’égérie de Hulot. Un point en particulier – connaissant les honteuses prises de position passées des Verts – me chagrinait : que notre Jean-Paul pense-t-il de cette Europe antidémocratique à laquelle il ambitionne de collaborer ? Or je lis bien qu’il est de cette stratégie politicienne (et non pas politique) qui consiste, pour les autoproclamés écologistes, à, non pas imposer par les urnes ou par la lutte une vision politique où l’écologie aurait sa place, mais à accompagner la social-démocratie en tentant gentiment de l’orienter vers un peu d’écologie. Au mieux – plutôt au pire ! -, il serait même de ces Cassandre qui se tiennent prêts à prôner une dictature verte contre la volonté populaire, se justifiant de leur forfaiture par l’urgence à agir (comme tous les dictateurs dont on sait bien qu’ils sont de grands démocrates !). En bref, sur le scrutin majeur des 10 dernières années, le référendum de 2005, Besset n’a rien à dire ! Or quoi ? L’UE, c’est avant toute chose l’Europe néolibérale constituée, par une constitution, autour des dogmes responsables directement de la crise écologique ! Je sens bien qu’il ne se présente qu’au Parlement européen que par dépit de ne pouvoir être nommé dans le directoire de l’Empire Europe comme Commissaire Européen ! Je nous souhaite qu’il ne soit pas élu.
Al
(membre actif d’Attac45)