Gandhi, sa vie, son oeuvre (défense et illustration)

Se révolter ? Il n’y a désormais aucune autre voie possible. Se révolter, donc, mais comment ? La crise écologique globale nous place tous, nous les humains, devant une situation qui n’a jamais eu lieu. Jamais, au cours des deux millions d’années de la présence sur terre de notre espèce, la vie n’a été menacée de la sorte. Directement, complètement, en son principe même.

Autant dire que les exemples tirés de l’histoire politique des hommes – qui n’a que quelques milliers d’années d’âge -, sont par obligation dérisoires. Mais ce sont les seuls dont nous disposons. Voyons donc du côté de Gandhi, cette icône apparemment incomparable. ??????? ?????? ?????, c’est-à-dire Mohandas Karamchand Gandhi, est assurément un de nos très grands hommes.

Qu’a-t-il fait, en quelques mots ? L’impossible avant tout. Il a été le coeur même d’un mouvement d’émancipation gigantesque. Quand il revient en Inde, en 1915, l’Empire britannique est au sommet de sa puissance. Nul ne peut imaginer, sauf lui, qu’il sera vaincu et devra accepter l’indépendance du pays colonisé.

Gandhi, né en 1869, avait mis beau temps avant de devenir lui-même. Timide, longtemps incapable de parler en public, mauvais élève à certains moments de sa scolarité, indifférent dans sa jeunesse à la chose publique, il ne semble pas, pas du tout, prédestiné. Dans les grandes lignes, chacun sait son destin. À Londres, il devient avocat. En Afrique du Sud, il découvre l’injustice faite aux Indiens émigrés là-bas et enclenche les mécanismes de sa révolution intérieure.

Revenu en Inde, il parcourt le pays qu’il ne connaît pas. Et il organise un formidable mouvement paysan, levé déjà contre les cultures d’exportation – l’indigo – qui empêchent le développement de l’agriculture vivrière. Tout ce que nous connaissons est déjà en place : l’extrême violence des milices patronales contre les pauvres, l’atroce discrimination contre certaines castes, dont les fameux Intouchables, la famine, la misère bien sûr. Dans ces années-là, autour de 1920, Gandhi devient à la fois Bapu (père) et Mahatma (Grande âme). Il le restera.

Il le restera car il montrera par sa vie, son oeuvre, le moindre de ses gestes, qu’il est cohérent, sincère, respectueux, moral. Oui, Gandhi était un être profondément moral, attaché comme peu l’ont été dans l’histoire humaine à l’étreinte de la vérité. Cette traduction du sanskrit ????????? – ou satyagraha – n’est pas de moi, vous vous en doutez bien. Cette notion est en tout cas centrale dans la vie du Mahatma. C’est une philosophie, faite de non-violence et de désobéissance civile. À la fois une proclamation de la révolte et une manière de ne pas affronter l’autre sur le terrain qu’il a choisi, en l’occurrence la violence déchaînée.

L’histoire n’est jamais franchement rigolote. Pas même celle de ce grand héros. Les suites de la seule Marche du sel de 1930 – sommet de la geste gandhienne – mènent 60 000 personnes en prison. Et les Anglais étaient alors des chiens méchants, avec crocs. Des milliers, peut-être des dizaines de milliers de combattants de l’indépendance, auront été tués avant que les Britanniques ne plient bagage. Mais ils l’ont fait.

Le rapport avec la crise écologique ? N’insistons pas sur le fait évident – pour moi – que Gandhi serait aujourd’hui, s’il vivait, un combattant écologiste essentiel. Tout le démontre dans sa vie. Tout le clame. Non, laissons cela de côté. Et réfléchissons ensemble à notre situation. Il nous faut nous révolter, je me répète. Vite, et d’une manière encore jamais vue.

Je ne dis pas cela par goût de la distinction. Si je pensais devoir reproduire telle rébellion passée, en l’adaptant un peu, je le ferais sans hésiter, et j’en serais d’ailleurs soulagé. Mais tel ne peut être le cas. Car nous sommes en face d’un phénomène inédit, global, planétaire, qui a la singularité de jeter tous les humains dans une guerre effroyable contre eux-mêmes et les autres formes de la vie.

En comparaison, j’ose l’écrire, le Mahatma Gandhi était un petit chanceux, qui pouvait aisément désigner l’adversaire honni, l’Empire et ses nombreux servants, et ses flics innombrables. Nous devons, nous, abattre un système sans savoir quoi mettre à la place. Et nous devons admettre que les plus purs d’entre nous renforcent les fondations du tout en même temps qu’ils les minent. C’est étrange, c’est même bouleversant.

Néanmoins, je crois que nous trouverons. Nous ne pouvons plus éviter des crises d’une ampleur inégalée. Cela, non, ne rêvons pas, nous n’y échapperons plus. Mais nous pouvons peut-être – et je jure que je le pense – tenir sur le fil du funambule jusqu’à atteindre l’autre bord. Peut-être.

Seulement, ce fil est très haut perché. Pour y poser le pied, nous devrons gravir, et accepter d’être longtemps des Sisyphe, poussant un rocher qui sans trêve roule à nouveau au bas de la pente. Et trouver ensemble, puisqu’il n’y a pas d’autre voie, un chemin réellement neuf. Pas totalement, bien sûr, car nous ne saurions pas. On ne crée jamais qu’à partir de ce qui est. Et dans le domaine de l’insurrection de l’âme, il ne fait aucun doute que Gandhi est un repère, une flamme vive, un modèle.

J’ai l’impression que quelque chose va se produire, pour la raison profonde qu’elle doit se produire. Nous ne pouvons pas être éloignés à ce point de l’acte premier, fondateur, inspirateur d’un temps neuf de la conscience humaine. Qui sera le premier à marquer sa défiance complète et radicale ? Par quel geste, au moyen de quelle entreprise ? Quels sont donc les signes d’une désobéissance civile sans retour ni compromis ?

On verra. Je n’attends pas le Messie, je le jure. J’attends l’homme.

38 réflexions sur « Gandhi, sa vie, son oeuvre (défense et illustration) »

  1. Cher fabrice, ton message m’a profondément touchée, autant j’admire énormément Gandhi, autant je pensait que nous devions aussi en faire de même, je suis de tout coeur d’accord avec toi et je crois que c’est possible, parce que même si on avance à pas de fourmi, tout ça est en train de bouger, de plus en plus de monde consomment bio, font attention, recyclent etc. Mais il faut faire encore plus, plus vite, pas forcément plus radical et revenir 3 siècles en arrière, mais nouveau, inventer ensemble une nouvelle manière de vivre ensemble … ce serait bien …
    et les sea shepherd, le défi pour la terre, ce blog, tout ça qui me montre qu’il y a de nombreuses personnes qui se battent pour l’avenir et la perpétuité de notre monde …
    ça me donne envie de le faire aussi…

    j’ai juste envie de donner une petite comparaison, il y a quelques années (2 ou 3) je cherchais plein d’images sur internet, de dragons et licornes par exemple, et je ne trouvais pas celles que je voulais. c’est là que je me suis dit, si elles n’y sont pas, je n’ai qu’à les faire! et il me semble que cette phrase est de gandhi : « devient le changement que tu veux voir dans le monde »…
    ça dit tout :)!

  2. Gandhi est suffisamment cité sur ce site pour qu’on puisse dire, sans trop risquer de se tromper, que tous les intervenants « réguliers » de ce blog, sont en accord, profondément, avec ton message, Fabrice. « Vivre plus simplement pour que d’autre, simplement, puisse vivre », a été écrit plus d’une fois ici. Probablement, presque toute personne interrogée répondrait qu’elle est absolument d’accord. Neela a raison, les choses avancent, doucement mais sûrement. Mais le changement doit être si radical, à la racine, qu’on peut se demander si chacun, spontanément et non forcé, serait prêt à aller jusqu’au bout de cette logique. Intellectuellement, rationnellement, j’en doute ; beaucoup plus profondément, j’ai moi aussi le sentiment, comme beaucoup semble-t-il, que quelque chose va se passer, et pas simplement parce qu’on imagine pas qu’elle ne puisse avoir lieu…

  3. @ Fabrice, j’ai répondu à la page précédente ! la simple évoquation de gandhi m’émeut beaucoup . j’avais été voir le film de sa vie un soir de fugue . J’avais fait du stop et m’étais assise pleine de colère dans le vieux ciné club . puis j’ai lu ses livres . D’un coup, j’ai vu l’émergence d’un possible . C’est à « l’unité » que nous devons impérativement travailler . je me souviens de la scène où les indiens présents, riches, pauvres, de diverentes religions, ont brulé leurs vêtements anglais, pour ne revêtir que le vêtement traditionel indien, en solidarité avec les agriculteurs et artisants indiens . Voilà . unis pour la solidarité .

  4. Oui, quelque chose gronde, se répand, nous avançons, on attend tous l’accélération, on se demande d’où cela va venir, on aimerait contribuer à ce moment de basculement où enfin la boule de neige de nos petites actions serait visible de loin, par tous. Ce moment où on ne pourra plus l’arrêter. C’est imminent et c’est trop long, trop lent, mais… quelque chose gronde, gronde.

  5. quest-ce qui gronde exactement? les gens sont tellement « normaux », ils ont tellement peur de se démarquer..et il est si facile de devenir « une cible », une fois que l’on a ouvert sa g…lu sur libe ce jour
    Vivant depuis 12 ans aux U.S et ne mangeant que du Bio, je peux vous affirmer qu’il y a de + en + de producteurs bio et de supermarches ou l’on ne trouve que du bio. A chaque fois que j’ai une visite de francais,ils sont totalement bleuffes par l’etendue de l’agriculture biologique.On ne vois pas cela en France. Un des premiers vignoble en agriculture bio dynamique en Californie, a plus de 40 ans. L’ignorance et les partis pris sur ce pays sont alimentes par les medias qui ne veulent voir que le negative. Chaque dimanche, je vais au marche ou je n’achete que du bio, de al vainde venant de ranch en bio local. Votre papier est bon mais n’en faites pas une exception. 2
    etant aux USA depuis des annees (OREGON)je suis desole mais la france est loin derriere..le bio ici est LA ref,meme mon vin de pays!!
    je vous incite a voir le film=The Real Dirt on Farmer John (voir google) =Apres le desastre des annees 80 avec la faillite de centaines de fermiers endettes par les chimistes ,le BIO a permis le renouveau des fermiers d’antan..
    avec des COMMUNAUTES d’actionnaires (les clients) qui financent les fermiers…Vous payez un abonnement et toute les semianes vous avez vos legumes et fruits delivres chez vous ou ds un local u qurtier..Vus decouvrez en ouvrant le carton car tout est ‘de saison’ et BIO!!la petite limace ds la salade est en bonus!!
    J’ATTEND DE VOIR CELA Bientot en france!!??surement pas avec la FNSEA!!!
    les ‘marches du village’ sont ici tres prises..Bien su si vous ne connaissez que

  6. trouvé sur à l’adresse suivante
    http://www.stanford.edu/group/King/about_king/encyclopedia/gandhi.htm

    A testament to the revolutionary power of nonviolence, Gandhi directly influenced Martin Luther King, Jr., who argued that

    « the Gandhian philosophy of nonviolence is the only logical and moral approach to the solution of the race problem in the United States. »

    Il me semble que l’on changer l’expression « race problem in the US » par « crise écologique », non ?

  7. Oui c’est vrai pour les USA, je sais bien qu’il y a énormément de gens actifs, et dans le concret comme il savent le faire. J’ai vu récemment un doc à propos de 500 ! communauté qui ont choisi de créer leur propre économie, autonome. certaines frappent leur monnaie, les gens se vendent produits (bio, of couse), services, compétences… à un échelle qui je pense depasse nos SEL. Oui les USA peuvent être un modèle, mais qui le sait hélas…
    L’Orégon, quelle chance!
    Nous, en effet, on gronde en sourdine pour le moment, on devrait passer à l’action, les mots ont déjà tout dit.

  8. @ marie, ioui, mais ça commence à se dépasser ce phénomène . Nous devons continuer à acter dans ce sens . Quand je rencontre un élu, un maire, je lui dis que la politique gauche/droite, je m’en balance , que nous sommes tous dans le même bateau et que pince-mi et pince-moi doivent écoper ensemble pour ne pas sombrer ! ca semble marcher …

  9. Marie
    pas besoin d’attendre pour voir ça, ça existe déjà.

    Nous avons monté une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) il y a 4 ans. Nous avons aujourd’hui plus de 250 familles adhérentes et travaillons avec plus d’une dizaine de producteurs. Nous avons consolidé des emplois, incité des enfants à s’installer sur l’exploitation de leurs parents. Le tout en bio bien sûr.
    Et nous nous sommes aperçus, dans notre région qui n’avait l’air de rien, que beaucoup de gens avaient envie de changer et étaient prêts à faire quelque chose.
    Fabrice a raison. Ca bouge, et forcément, il va se passer quelque chose…
    En tout cas, nous, on a décidé de prendre le taureau par les cornes. Je vous raconterai la suite si ça marche!

    Sylviane

  10. Fabrice, je partage ton point de vue quand tu dis que nous vivons quelque chose d’inédit, une crise que nous avons provoqué et qui n’a jamais eu lieu avant.

    Mon point de vue est le suivant, deux choses doivent se produire en même temps.

    La première, une prise de conscience d’une majorité d’Humains et une volonté de changer de mode de vie (ce que toi tu appele: « se révolter »).

    La seconde, l’apparition de Femmes et d’Hommes d’état de très très haute volée (genre Gandhi,etc…).

    Si l’Histoire Humaine arrive à produire ces deux événements en même temps, l’Humanité et la Vie auront une chance…

    Si un de ces deux événement arrive sans l’autre, ou si ces deux événements sont décalés, alors rien de très grandiose ne se produira, et nous connaissons tous la suite !…

    les deux événements doivent se produire ensemble !
    Vivrons-nous cet événement Historique ?
    Là est toute la question…

  11. En somme nous vraiment à ce point là ? Il y a des jours, tellement imprégné de lecture et de nouvelles dramatiques je pense que oui, évidemment. Mais d’autres journées, comme celle d’hier où j’ai vagabondé dans les rues de la belle ville de Nantes pour prendre des photos, je dirais que tout va bien. Il faisait très beau, il y avait un événement royal deluxe au chateau. RAS. Et celles et ceux qui ne baignent pas dans l’info écologique au quotidien, ne savent pas ou si peu à quel point la situation est grave. Ou ne veulent pas savoir ? Trop dans l’anesthésie de la consommation, dans l’illusion de « ça va continuer comme ça encore longtemps » ou c’est tellement énorme que « à quoi bon ! ». Perso, c’est plutôt un messie qu’il faut attendre je pense (*~*) Ou des E-T ??? (^_________^) Plaisanterie finale mise à part, merci pour ce post qui donne envie de s’activer un peu plus, et de contribuer à l’effort collectif.

    Sylvain

  12. « Celui qui attend un cavalier doit prendre garde à ne pas confondre le bruit des sabots et les battements de son cœur » (vielles maxime chinoise)

  13. un jour il faudra descendre dans la rue et s’assoir, et vite élire un comité présidentiel élu sur un vrai programme social. Re-nationalisé les banques, l’eau, l’électricité, les communications, les transports, (la liste est longue), revoir toute la constitution… passer à la sixième République

  14. … et pour qui se sent de pratiquer cette fameuse désobéissance civile dont parle Fabrice, et bien les occasions ne manquent pas! Il n’est pas exact de dire qu’aujourd’hui l’adversaire ne peut pas être désigné! A titre d’exemple, je signale que les ex faucheurs-volontaires (devenus depuis peu « semeurs-volontaires ») ont toujours placé leurs actions dans ce contexte-là, en insistant bien sur la notion de non-violence. Et puis pour avoir un aperçu des actions de résistance (et qu’est-ce donc que la désobéissance civile sinon une résistance? ) qui ont lieu en ce moment même, voici une bonne adresse, de gens qui savent très bien où se situe l’adversaire: http://www.combat-monsanto.org/spip.php?rubrique12
    Bien-sûr, si, comme semble le faire Fabrice, on pense que la lutte contre le réchauffement planétaire est LA lutte par excellence, l’adversaire demeure insaisissable. Mais quand on considère que tout est lié, que les causes des horreurs qui nous révoltent ici sont toutes liées à la même logique, celle des profits de quelques uns aux dépends du plus grand nombre, s’opposer aux main-mises des multinationales sur le vivant est une façon pratique et efficace de démonter les rouages de cette logique qui mène, et au réchauffement planétaire, et à la mort des petits paysans, et à tout ce dont il est souvent question sur ce blog…

  15. L’œuvre de désobéissance civile de Gandhi, est admirable de même que ses prises de position. Mais la clé de voute de son discours politique est la notion de ruralité et d’économie villageoise. La politique gandhienne prônait l’autonomie (alimentaire, vestimentaire, matériel, etc.)au niveau des 500 000 villages indiens. Arriveront nous à changer totalement de paradigme sans passer par là, j’en doute. Seulement, chez nous, tout les savoirs faire ont petit à petit, incidieusement, été détruits. L’autonomie alimentaire peut être réalisé au niveau d’un canton, régulièrement j’y arrive, mais d’un point de vue vestimentaire et matériel, c’est de plus en plus compliqué…

  16. Bonjour,
    C’est aujourd’hui et c’est pour demain.

    Je transmets cet appel de Bio 63 pour soutenir Jean Hugues Bourgeois, paysan bio des Combrailles victime de la « maladie de l’agrandissement et du sectarisme ». Après l’incendie de sa grange, J.Hugues vient de recevoir des menaces de mort.

    Si vous le pouvez, venez nombreux. Merci de diffuser dans vos réseaux le message suivant :

    Bonjour à tous,

    Bio 63, Auvergne biologique et Bio Combrailles envisagent d’organiser une manifestation pacifique de soutien à JH Bourgeois

    le SAMEDI 25 OCTOBRE A 16H DEVANT LA MAIRIE DE TEILHET.

    Nous profiterons de cette occasion pour remettre nos pétitions au maire de la commune, lui demander ce qui a été fait sur place depuis début avril pour venir en aide à la victime et d’user de son pouvoir pour que l’enquête aboutisse le plus rapidement possible.

    Pour être efficace, nous devons être nombreux. Merci de nous dire par retour (avant lundi soir) si vous pensez participer à cette manifestation (nombre de participants). Le mode d’action risque de changer suivant le nombre de participants.

    Merci d’apporter les pétitions en votre possession et de mobiliser votre entourage et vos réseaux.

    Nous comptons sur votre présence. D’avance Merci.

    Pensez à covoiturer

    Le groupe solidarité de Bio 63 Le président de Bio 63 : Emmanuel Renard

    PS : Les organisateurs se réservent le droit d’annuler cette manifestation en cas de dénouement de l’enquête. Cette manifestation se veut apolitique et asyndicale. Merci de votre compréhension.

    TEILHET est un village du Puy de Dôme
    La page de BIO 63, l’association des agriculteurs du 63:
    http://www.chambre-agri63.com/bio63.html

    Merci Fabrice de relier écologie et « écologie de l’esprit », une philosophie à réinventer.

  17. @ Mathieu, très juste, c’est ce que je voulais souligner dans l’exemple tiré du film sur la vie de Gandhi . J’ai retrouvé en broc cet été des revues datant de quarante ans destinées à des gamines de 11-15 ans . Ces magazines concerneraient aujourd’hui des femmes d’au moins 25 ans . On y retrouve des recettes élaborées, des patrons de robes, des « petits trucs » pour l’hygiène de la maison, corporelle, ect . en nous « libérant » de tous ces petits savoirs-faire, nous nous sommes rendus dépendants d’un système marchand . Mais nous sommes en train de nous ré-approprier nos vies, par nécessité économique quand ce n’est pas par choix politique (au sens large du terme hein, fi de gauche/droite !).
    j’essaye de prôner les petits B-A-BA dans ce sens :
    – retour de l’indépendance, de la fierté de soi-même, des petites joies, des liens familiaux, ect
    -économies dans tous les domaines
    – redistribution des richesses : ce que vous économisez, vous pouvez l’investir pour l’indépendance des autres : commerce équitable, parrainage, achats groupés de terres, soutien de campagnes écologiques et solidaires, ect .
    En réapprenant à faire soi-même, on se donne la possibilité de devenir « acteur dans la citée », au lieu d’être la victime complexée d’un système complaisant mis en place par des êtres sans scrupule . cessons d’être les dupes, de baisser l’échine, et regardons vers l’avant avec fierté !

  18. Tu sais Bénédicte, quand j’étais enfant ma mère nous tricotait des pulls, puis quand ça n’allait plus à aucune de nous, elle redétricotait et refaisait d’autres pulls avec des restes de laine. Et cela n’avait rien de misérabiliste, c’était normal. Tu dirais ça aux gosses de maintenant, pour eux ça serait le Moyen Age !
    Honnêtement, là je ne suis pas trop optimiste. Notre société a trop changé, s’est trop engluée dans le consumérisme à tout va. Les jeunes n’ont aucune idée du coût des choses, que ce soit en travail humain ou en exploitation des ressources naturelles. Les gens veulent bien changer des choses, mais dès qu’il faut faire un effort ou que ça touche à leur porte-monnaie, il n’y a plus personne.
    Bien sûr qu’on peut chacun faire quelque chose, mais ça reste tellement minoritaire. Désolée de plomber l’ambiance…

  19. @ Hélène, tu as raison, à compter de ma génération (année 70) les savoirs-faire ont été mis de côté . Mais ça revient ! parce que les gens en ont marre d’être pris pour des cons, pris en étau ….et je te trouve injuste pour le coup de l’effort . Les gens donnent énormément en France à beaucoup d’ongs, du moment qu’on leur a présenté le pourquoi .non, non, non ! comuniquons encore et encore, même si nous doutons, ne lâchons surtout pas maintenant !

  20. Et si c’était vous, l’homme providentiel, qui peut écrire en sanskrit….?!
    non, moi, je vois plutot un groupe international, une mini coalition de génies communicateurs sans traitres (la clef, c’est la com ! ); 1 homme, 1 seul, ça fait grand gourou, et c’est dur pour lui, de porter le monde à lui tout seul.
    pitié pour les gourous..c’est dangereux, en plus, les bons grands gourous. quand on les assassine, le monde s’écroule, désespère ou s’enflamme…
    alors, vu les enjeux, je vous laisse imaginer.

    beau blog en tout cas.

  21. Alain,

    Je l’ai dit plusieurs fois ici même, mais cela ne me dérange pas de me répéter : je déteste l’autorité, la hiérarchie, les chefs, et j’aurai passé la moitié de ma vie à fuir la responsabilité, au moins sur le plan professionnel. Et donc, du fond du coeur, je ne veux rien du tout. RIEN ! Comptons plutôt les uns sur les autres. Ce n’est pas bien terrible, mais c’est tout ce que je peux faire.

    Bien à vous, en tout cas, pour sûr !

    Fabrice Nicolino

  22. Eh oui c’est un paradoxe : à mon sens rien de bon ne peut venir de ceux qui cherchent le pouvoir, et en même temps comment fédérer toutes les volontés, les ras-le-bol, les révoltes qu’on sent naître ici ou là? moi je n’ai pas la réponse mais c’est un peu désespérant. surtout que bien souvent ceux qui fuient les responsabilités et la hiérarchie (et j’en fais partie) ne sont pas prêts à suivre, je ne sais pas quel terme employer, bon disons un chef, un meneur, mais ces mots ne me conviennent pas dans ce contexte.

  23. @ sylvie, personne ne demande à quelqu’un d’avoir « la » bonne idée . un paquet de bonnes idées sont en cours d’élaboration ou de développement , continuons à leur donner corps .

  24. cou-cou! çà faisait longtemps…

    Le pouvoir est sur soi-même! le reste est foutaise, illusion. Je ne suis donc pas surpris que plusieurs d’entre vous n’aspirent pas, mais absolument pas, à un pouvoir sur autrui.

    La question du pouvoir au sens politique, que personne ne veut prendre, devient alors celle de la façon de construire les codes et les lois qui nous font vivre ensemble et ds la direction que l’on souhaite, càd où chacun s’autocontrôle correctement, même inconsciemment. Ne cherchez donc plus d’homme miracle, mais cherchez – 1 le processus qui nous rend plus humain, Ghandi, Confucius et d’autres plus près ont travaillé leur vie durant la dessus; – 2 si les approches plus scientifiques du même problème ne vous effraient pas, c’est exactement la même chose que la détectabilité de ceux qui ont cassé le frein de leur autocontrôle pulsionnel (les psychopathes), quels que soient l’ « objet » de leurs appétits. Féroces, bien sûr puisqu’à la différence de mon chien qui s’arrête de manger qd il n’a plus faim, les autres sont dotés de toutes les facultés (langage, technique, socialité) nécessaires aux être humains et qui permettent de masquer parfaitement, au passage, leur défaillance morale intime.

  25. A propos de l’appel de Guirec,l’émission du 2 octobre dernier sur France culture, »Les Pieds sur terre »: « la Boge aux paysans » a été consacrée à J.H. Bourgeois.
    http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/pieds/fiche.php?diffusion_id=66705 j’espère que nombreux seront seront ceux qui pourront aller le soutenir samedi à Teilhet.

    @ benedicte,et oui, tous à nos tricots, aiguilles, scie et marteau (non Stan, j’ai pas dit faucille!)

  26. A Marthe. Quoi je fais alors ?…Ah bon…Liliacées !. Ok je lui demande, mais s’il faut ciller…Je scille, mais à deux feuilles, c’est plus joli !. Demain, je serai « les pieds dans l’eau » : Pêche d’un superbe étang de l’association où l’on trouve encore la rare Bouvière qui est un poisson fourrager. Donc « les pieds sur terre », mais sous l’eau. Stop!

  27. A Bénédicte. Sais-tu que pour mettre un « pull-over » il faut le mettre dans un « champ d’ail » ?. Pour reprendre un peu ce qui est dit plus haut. Pas mal de selles, à l’arçon typique, entièrement faites à la main avec pour seul outil un Opinel N°9, permettent à des personnes de se dire : la selle…Là !…toi tu connais Antoine !…Et les souvenirs de fuser.

  28. je me demande comment vont disparaitre les S….qui nous gouvernent et nous dominent? Sérieusement je vous pose la question.(en vrac :MONSANTO, dick cheney, Sark..etc.y en a d’autres.)
    Combustion spontanée?
    tout ceux qui nous ont vendu, nous le peuple…petit à petit, morceau par morceau et avec l’accord de certains de nous; et lorsque je parle de peuple je parle aussi du petit peuple des prairies (René Char)les criquets, les abeilles, les papillons, les scarabées, les coccinelles…enfin vous voyez quoi,tous ces petits êtres qui craquent, qui piquent et qui volent..(qui ont enchanté mon enfance) tellement inexistants à leur yeux de puissants.
    A présent le système est bien cadenassé, et ce n’est pas parce que certains (comme moi) consomment bio et se tricotent des pulls (pas moi) que tout va changer…ou alors ce sera comme dans la SF..une majorité de gens accablés par le système dont ils seront les et les aprisonniers et quelques autres qui vivront ensemble dans des communes à leur manière et que le système tolérera, dans la mesure même où ils resteront à sa marge . Mais qui fera de la terre ce qu’il voudra? Qui aura le pouvoir sur les sols et les bêtes et les gens? Mamn j’ai peur!

  29. C’est par hasard que je suis tombé sur ce site (en cherchant une citation de Martin Luther King que j’avais attribuée à Gandhi), et j’ai vu un Fabrice fatigué de lutter pour une cause désespérée (perdue d’avance?), un Hacène et une Bénédicte qui cherchaient, il y a un an de cela à se motiver pour faire bouger les choses, ainsi que d’une Valérie pour qui « quelque chose gronde »… puis des Nicolas, Sylvain, Balthazar, Thierry, Mathieu, Alain, etc., cherchant l’homme providentiel, le sauveur. Et plus rien.

    Je pense que pour bouger, il faut d’abord savoir où on est et où on veut aller. Permettez-moi donc de vous donner mon avis sur ces 2 points (cela permettra sans doute de relancer le débat, car vous ne manquerez pas d’y apporter votre pierre).

    1/ On sent confusément que le clivage gauche/droite est devenu obsolète. Mais personne ne dit pourquoi. Il subsiste des gens de droite qui pensent que « ces gauchiste » nous empêchent d’avancer; on prend du retard sur les autres pays; nous sommes à la traîne; tout ça à cause de ces gens qui ne font que faire des grèves au lieu de travailler… et puis, il y a encore des doux rêveurs qui espèrent qu’un jour ils se lèveront et que le monde sera beau; ils rêvent d’égalité et de justice; ils aimeraient tant balayer (quelquefois par la force) les penchants égoïstes et cupides de l’homme.
    Alors, moi je dis: « oui, le clivage est obsolète ». Mais je dis aussi pourquoi. Et, c’est parce que l’homme est un individu-social. Il est à la fois individu(-aliste), prisant son confort matériel, ne souhaitant pas, au fond de lui-même, renoncer à ses penchants de collectionneur (de biens), et social(-iste), désireux, malgré tout, d’aider son prochain et la nature qui l’environne.
    Il est prêt à suivre les 2 voies, si seulement les 2 pouvaient ne pas être antagonistes… mais on lui demande de choisir: gauche ou droite ?
    Voilà où on en est.
    Mais, à ce point, on n’a pas encore tout dit. Il reste l’essentiel: un truc tellement évident que personne ne l’a vu. TOUTE NOTRE ECONOMIE EST BASEE SUR L’ARNAQUE.
    Je cherche à vendre au prix le plus fort et je cherche à acheter au moindre prix. Le vendeur et l’acheteur se livrent bataille afin de sortir vainqueur de ce jeu. Or, le vainqueur est toujours le plus fort. Ce que je veux dire, c’est que l’acheteur n’a aucune chance si le vendeur est trop fort, de même que le vendeur n’a aucune chance si c’est l’acheteur le plus puissant. C’est ainsi que les pays pauvres s’appauvrissent en vendant à perte ou en achetant à un prix exorbitant. C’est ainsi qu’ils sont poussés à cultiver pour exporter, oubliant de cultiver pour se nourrir, et c’est ainsi qu’on en oublie de protéger la nature, en déboisant à tout va, en pratiquant la sur-pêche, en omettant de prendre des protections (trop coûteuses) pour minimiser la pollution… et j’en passe.

    2/ Maintenant que cela est dit clairement, il est facile d’énoncer où on veut aller. Et surtout comment. IL FAUT CHANGER LES REGLES DU JEU.
    Pour ma part, je vous laisse volontiers proposer de nouvelles règles. Mais, laissez-moi vous exposer celle qui m’a traversé l’esprit. Ce pourrait être un point de départ pour de nouvelles idées…
    Imaginons qu’il n’existe plus de vendeur pour s’enrichir au cours d’une transaction. On aurait un acheteur, avec son compte en banque, et un produit avec, lui aussi, son propre compte en banque. Le produit, dès qu’il serait mis sur le marché, aurait ainsi un compte négatif, que l’acheteur potentiel devra renflouer. Et, dès que le règlement serait fait, le produit n’en serait plus un, mais deviendrait la propriété de l’acquéreur.
    Ajoutons, pour être complet, que d’autres que moi ont eu une idée similaire. Ce sont les écosociétalistes qui parlent de « brûler l’argent ». Pour moi, cette idée est moins parlante, et ma solution me paraît plus élégante. Mais, dans le fond, ça revient au même.
    Imaginez donc un instant une société qui fonctionnerait sur ce principe. Si vous venez à y réfléchir de plus près, je suis sûr que vous trouverez bien d’autres idées pour rendre cette société viable et vivable. Alors, à vous de jouer.

    3/ Pour terminer, permettez-moi encore ceci: cela s’apparente à de la pub (c’est parce que c’en est). J’ai exposé un peu plus en détails ces idées dans un recueil de fables intitulé « Les Ecritures Peintes », où le lecteur est invité à partir à la quête du bonheur. Au départ, le bonheur est recherché en lui et pour lui, puis, autour de lui, pour tous. Et on aboutit à quelque chose que j’ai appelé holocratie.
    Je finirais par cette petite offrande:

    Approchez, approchez ! Bande de veinards !
    Misez 10 euros, empochez un milliard !
    A cette seule condition vous ferez fortune :
    Si, par un geste habile, vous décrochez la lune.

    Achetez, achetez ! mes bons gros homards !
    Clones des meilleurs spécimens des îles Baléares
    Nourris exclusivement de farine animale de qualité,
    D’animaux élevés aux céréales génétiquement modifiées

    Voici notre meilleur bois, du Teck d’Amazonie
    Il se fait très rare, profitez-en.
    Voilà ma meilleure soie, d’Inde et puis de Chine
    La main d’œuvre est pas chère, mais la qualité, jugez-en.

    Et ces somptueux vêtements !
    Tissés par les plus habiles des enfants du Pakistan
    Et ces objets d’arts, nacrés et satinés
    Sculptés à même l’ivoire, incrustés de perles et de fils dorés

    Goûtez-moi donc cette potion, mixture aux mille vertus
    Elle vous allonge la vie, prolonge le vit et fait disparaître les verrues
    Et si, dans tout ça, vous ne trouvez pas votre lot
    J’ai encore pour vous, pour le prix de 2, 3 grilles de loto.

    Mais putain de bordel ! Cré nom de nom !
    Quand cesserons-nous enfin d’être cons ?!

    Dragan Matic

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