Au point où j’en suis, et ma réputation étant déjà ce qu’elle est, je n’ai plus guère de raison d’hésiter. Je vais donc vous parler de Sébastien Genest et de Chantal Jouanno, pour le même prix. Ne cherchez pas, vous ne connaissez pas le premier. Ou bien, vous êtes de ses amis, et en ce cas, changez de page et d’adresse. Je dis cela pour vous. Pas pour moi.
Quant à la seconde, il s’agit bien entendu de la remplaçante de Nathalie Kosciusko-Morizet au secrétariat d’État à l’Écologie. Oui, notre excellent maître à tous, le Président, a décidé de virer l’une pour quelque obscure raison que nous ne connaîtrons probablement jamais, et de nommer l’autre. L’autre, madame Jouanno, est sa création, sinon sa créature. Ce n’est pas infamant, pas à ce stade en tout cas, mais c’est assurément un fait. Il l’avait nommée à la présidence de l’Ademe, l’agence de la maîtrise de l’énergie, il la lance aujourd’hui dans l’une de ses désopilantes guerres picrocholines.
Si vous voulez glousser avec moi, je vous invite à zyeuter ce petit film hilarant, qui date de la campagne présidentielle du printemps 2007 (ici). Dépêchez-vous, car j’ai peur que ce film ne disparaisse dans le cyberespace. Il est trop beau pour être vrai. Voici tout le début du texte, que je garantis sur l’honneur pour l’avoir recopié mot après mot. Je précise que madame Jouanno, veste rouge et pull à col roulé noir, est installée au bas de marches d’un immeuble cossu. Et voilà ce qu’elle dit : « Je suis Chantal Jouanno, je m’occupe auprès de Nicolas Sarkozy des publics. C’est-à-dire des chasseurs, des rapatriés, des personnes françaises d’origine étrangère, mais aussi des professions particulières, les boulangers, les bouchers, les pharmaciens, tous les publics qui comptent et qui ont des préoccupations spécifiques ».
Je dois avouer que j’ai failli pleurer de rire. La suite, sans aucune transition. Ou plutôt si, une voix off surgie de l’écran de cette télé privée – appelée sarkozy.fr – demande ceci à madame Jouanno : « Quelles sont vos fonctions au QG de campagne, Chantal ? ». Là, madame rit de bon coeur, car elle connaît la réponse. Et elle enchaîne ainsi : « Bé, je vais m’occuper, auprès de Nicolas Sarkozy, des publics spécifiques. Ce qu’on entend par publics, ce sont les rapatriés, par exemple, les chasseurs, mais aussi toutes les professions particulières comme les boulangers, les bouchers, les pharmaciens, toutes les personnes qui ont des préoccupations spécifiques ».
Bon, il n’est jamais inutile de répéter de telles choses. Et pour être bien sûr de ne pas avoir loupé un épisode, j’ai préféré visionner un autre bout de film (ici), dans lequel madame Jouanno « présente son champ d’action ». Et cela donne ceci, texto à nouveau : « Je m’occupe des personnes qui ont des spécificités, comme les personnes en situation de handicap, les anciens combattants, les rapatriés, les harkis, mais aussi les catégories socioprofessionnelles, les médecins, il y a beaucoup de demande dans la santé, le juridique. L’essentiel étant de répondre à l’ensemble des sollicitations. De répondre à toutes les demandes de rendez-vous ».
J’hésite devant le commentaire, et je passe finalement. On m’accuserait d’être cruel. En bonne logique, nos glorieux militants écologistes de service auraient tout de même dû, fût-ce pour la forme, protester. Car s’il est une chose absolument certaine, c’est que madame Jouanno, qui n’a pas la moindre idée de ce qu’est l’écologie, est un petit soldat de son grand homme. Et qu’elle dira ce que lui-même voudra.
Or pas du tout. Le plus merveilleux de tous, à qui j’offre illico la médaille, c’est Sébastien Genest. À priori, un homme sympathique de bientôt quarante ans, devenu président de France Nature Environnement (FNE) après une carrière de forestier dans le Limousin. Il aime les arbres, mais je crains que cela soit le seul point commun que j’aie avec lui. Encore ne doit-on pas parler des mêmes arbres, mais passons.
Genest. FNE est une fédération qui rassemble environ 3 000 associations locales et régionales de protection de la nature en France. Sur le papier, c’est une puissance. Dans la réalité, il ne s’agit que d’une coquille vide, bureaucratisée à l’excès, et qui ne vit pratiquement que des subsides de l’État. C’est sain, n’est-ce pas ?
Je ne mets pas tout le monde dans le même sac. Des dizaines de milliers de bénévoles de terrain sont pour moi admirables, et je les salue sans hypocrisie. Simplement, la structure imaginée au sommet, consanguine en diable, est devenue une assemblée de petits notables, frétillant à l’idée d’être reçus dans les palais de la République. Au dernier congrès de FNE, qui était donc invité ? Barnier, ministre de l’agriculture industrielle. Kosciusko-Morizet. Borloo. Le président de droite de la région Alsace. And co. Parmi les partenaires, qui ont aidé à payer les factures, le ministère de l’Écologie, bien entendu. Et la Caisse des dépôts, grande dame de l’écologie, à moins qu’on m’ait furieusement menti. Et la Société forestière, noble filiale de cette même Caisse, qui donne des conseils sur la manière de vendre une forêt tout en défiscalisant. Ses dépliants racontent comment vendre, « optimiser » ses revenus en « gérant efficacement », et même louer une chasse.
Genest n’allait tout de même pas gâcher tout cela en ruant dans les brancards. Il ne l’a pas fait. Sa déclaration à propos de la nomination de Chantal Jouanno fait presque peur : « FNE est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour que le poste de secrétaire d’Etat soit pourvu. FNE est donc satisfaite que la chaise de secrétaire d’Etat ne soit plus vide. FNE connaît la compétence de Chantal Jouanno qui a la mémoire du Grenelle de l’environnement. Sa désignation n’est donc pas une surprise ».
Avec ce genre de guerillero, Sarkozy n’a qu’à bien se tenir. Attention à l’emploi des grenades ! Je vous offre pour finir trois extraits d’une interview donnée le 30 juin 2008 par Genest, car ils ont le souffle des hauteurs. Sur la FNSEA, syndicat de l’agricuture industrielle : « Nous avons eu des discussions très intéressantes avec Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, (…) et des accords ont parfois pu être trouvés avant que les discussions du Grenelle proprement dit ne s’engagent. De toute façon, le contexte sociétal (…) nous permet désormais de briser la glace, de transcender nos désaccords et de trouver des compromis ».
Sur les OGM : « Effectivement, sur les OGM notamment, les tensions subsistent, mais comme l’a souhaité Michel Barnier, nous, associations de protection de la nature, ne voulons pas mettre les agriculteurs sur le banc des accusés. Nous devons trouver des solutions partagées, progressives, en tenant compte du fait qu’il y a plusieurs types d’agriculture ».
Sur les biocarburants chers à mon cœur : « De toute façon, avec les usines déjà construites ou qui vont être mises en service, nous sommes maintenant bloqués pour quinze ans?! ».
Nous ne rencontrerons pas de sitôt un ecowarrior de cette qualité, pas ? Un détail, qui tuerait en d’autres circonstances. Le 14 février 2008, 4 mois après les agapes du Grenelle de l’Environnement – mais il n’y a évidemment aucun rapport – un décret nommait un certain nombre de personnalités au Conseil économique et social de notre pauvre République. Parmi eux, dans la section du cadre de vie, un certain Sébastien Genest. Le bonjour chez vous.
Moi aussi, j’ai gloussé, mais un doute me prends : tu ne serais pas un p’tit peu macho, Fabrice ? 🙂
Hélène,
Je ne vais pas contester, ce serait absurde. Dis-moi plutôt ce qui t’amène à penser cela. Est-ce que je traite mieux Sébastien que Chantal ?
Fabrice Nicolino
La déclaration compléte de FNE:
http://www.fne.asso.fr/fr/nouvelle-secretaire-detat-a-lecologie–chantal-jouanno-yes-you-can-.html?cmp_id=33&news_id=296&vID=1
En province, il n’est jamais inutile d’avoir des portes paroles nationaux (résultats minces, mais c’est toujours mieux que rien: les discussions avec les chasseurs, retrait de la martre et de la belette). Et puis je ne m’attendais pas àla nomination d’une secrétaire d’état à l’écologie profonde. Peut-être après la prochaine présidentielle ?
Amicalement. JPJ
Non non, pas du tout. Juste une petite impression… mais c’est pas très grave, hein ! 😉
Cher Jean-Pierre,
Je vous comprends…en partie. Tout dépend en fait de l’analyse que l’on fait de la situation générale. Si nous avons cinq cents ans devant nous, alors certes, il n’est pas indifférent d’avoir des porte-parole qui ne portent plus rien. Mais dites-moi, n’avez-vous constaté vous-même, dans la flore de chez vous, les impacts démentiels de l’usage des pesticides sur les sols ?
Le grand débat oppose ceux qui entendent composer avec la machine à détruire la vie et ceux qui jugent inévitable et souhaitable des ruptures.
L’agriculture industrielle, pour ne prendre que cet exemple, ne saurait être réformée. Soit elle sera abattue par les hommes, qui auront enfin compris où elle nous mène. Soit elle continuera à mener la danse jusqu’à l’ultime minute.
Le pire de tout, au moment où nous sommes, c’est qu’aucun débat n’a lieu. Tout semble normal. Tout paraît admissible, jusqu’à la compromission. Eh bien non ! Je ne suis pas d’accord.
Bien à vous,
Fabrice Nicolino
FNE a regretté le départ de NKM, puis communique en se félicitant d’avoir réussi à remplir son siège seulement quelques jours après son départ (ou son éviction, c’est peut-être plus approprié).
Mais qu’est-ce que ça va changer ?
Depuis des années, on brasse de l’air au Ministère de l’Ecologie pour faire croire que la France verte avance. Qu’en est-il dans les faits ? On fait du bruit et de la com pour mieux enfouir les réels problèmes.
Grâce au grenelle, adieu les ampoules à incandescence et vive les étiquettes sur les voitures. Mais rien ne bouge sur les vrais fléaux (on continue de croire au rêve des agrocarburants, au tout nucléaire, au charbon propre, à la chasse pour réguler les prédateurs sauvages qui envahissent la France…). On est pas sauvés !
Tiens, trouvé ça sur internet :
http://www.unapaf.com/actualites.php
C’est le site de l’Union nationale des piégeurs de France. Ignoble.
Là où c’est intéressant, c’est qu’une consultation est mise en ligne pour réglementer le piégeage dans l’Union Européenne. Si on ne peut pas empêcher ce truc dégueulasse d’exister, au moins on peut faire quelque chose pour durcir la règlementation et empêcher de faire n’importe quoi. D’autant plus que ça n’a pas l’air de plaire à ces messieurs ! Lisez donc :
» Il faut à tout prix éviter que seul les « initiés » et les anglo-saxons soient les seuls à répondre comme ce fût le cas lors de la consultation sur la chasse aux phoques. Cela pourrait entraîner une Directive sur les normes de piégeage dans l’UE extrêmement restrictive pour satisfaire l’opinion publique
européenne… »…
Donc il faut répondre à ce questionnaire ! Un peu laborieux mais je crois que ça en vaut la peine…
à diffuser !
FNE est lobotomisé depuis les débuts du Grenelle. Il semble que leur position institutionnelle (un des acteurs majeurs du collège ONG du Grenelle) leur soit monté à la tête: rendez-vous compte, FNE s’assied à la table de Borloo, mange les mêmes petits fours, fréquente les hauts fonctionnaires et comble de l’ironie, un de leurs dirigeants est l’époux d’une des conseillères du ministre d’Etat!!
Donc en effet encéphalogramme plat du côté FNE. Tiens mais au fait qu’est devenu Monsieur Hulot??
Sarkozy, Borloo, NKM et compagnie ont réussi à se mettre la plupart des dirigeants associatifs écolos et assimilés dans la poche, notamment grâce au fameux » Grenelle ». C’est lamentable.
Militant depuis 40 ans dans ce milieu, je suis consterné pratiquement à chaque fois que je lis un communiqué FNE..
Heureusement qu’il y a encore quelques voix comme celle de Fabrice pour nous redonner un peu de tonus !
Jacques Baillon
Je viens de recevoir par mail ce joli texte qui est apparement de Fred Vargas, je vous en fait part.
J’ai pensé qu’elle était peut-être copine avec Fabrice……
» Nous y sommes » par Fred Vargas
Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.
Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités dinsouciance.
Nous avons chanté, dansé.
Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.
Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.
Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité.
Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.
Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.
De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse). Sauvez-moi, ou crevez avec moi. Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, m��me, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est,(attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille) récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines,) on s’est quand même bien marrés.
S’efforcer. Réfl��chir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde. Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.
>
> Fred Vargas
> Archéologue et écrivain
Pour Caroff:
Selon certaines sources, Nicolas Hulot aurait déclaré récemment :
« Bé, je vais m’occuper, auprès de Nicolas Sarkozy, des publics spécifiques. Ce qu’on entend par publics, ce sont les rapatriés, par exemple, les chasseurs, mais aussi toutes les professions particulières comme les boulangers, les bouchers, les pharmaciens, toutes les personnes qui ont des préoccupations spécifiques ».
Patric,
Je me doutais bien que tu irais de ton coup de pied de l’âne. Mais franchement, c’est pas marrant, ses propos ?
Fabrice Nicolino
Si, je me les repasse en boucle. Pour déguster. On dirait un sketch d’Anne Roumanoff.On pourrait appeller ça « Marie-Chantal s’occupe des publics » Mais comme je ne veux pas passer pour un macho ( moi non plus), je me repasse aussi en boucle certaines déclarations éclairées d’Arthus-Bertrand, de la star academy. Rire assuré.
Cher Fabrice,
Je n’ai pas pu répondre de suite. Vôtre réponse se plaçait sur un terrain bien différent de votre article.
Le débat sur la collusion entre FNE et les autorités m’intéresse peu, finalement. FNE est interessant comme source d’information concréte pour des gens un peu isolés comme moi, et qui doivent prendre des décisions sur le terrain; pour moi les piégeurs ont un nom, font leur vilain boulot dans mon département et pour cela avoir un point d’information pour les contrer m’intéresse. C’est tout.
Pour la nécessité des ruptures dont vous parlez , je suis bien convaincu, et depuis longtemps (je suis septuagénaire), et parmi mes premières lectures, les livres de Rachel Carlson ont initié »
l’information que vous poursuivez avec Pesticides.
Tous ces ouvrages figurent dans ma bibnliothéque et m’ont été utiles.
Je me pose une question dont je ne verrai pas la réponse, j’en suis sûr. Ces ruptures n’ont elles pas commencé ? Si nous ne les voyons pas actuellement, c’est qu’il nous manque peut être le recul nécessaire que nous pouvons seulement avoir si nous sommes aidés par un regard d’historien.(c’est un peu tôt encore)..ou de philosophe.
Un philosophe, il y en avait un dans les matins de france culture aujourd’hui:
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/index.php?emission_id=25060143
et ma foi, je suis assez d’accord avec lui.
Cordialement JPJ
Un grand merci à Hélène pour cette précieuse information. Il ne faut pas laisser les piégeurs récupérer à leur compte cette consultation en effet.
Effectivement nous sommes bien mal barré avec des écologistes de cette triste trempe ! Quelle compromissions et quelle pauvreté intellectuelle. Tout le monde sauf quelques uns ici (dont vous Fabrice) semblent baisser les bras, c’est insupportable cette société de la résignation. Que n’allons nous pas manifester devant le prochain salon de l’agriculture pour mettre la honte à ces zozos !
On ne sait pas vraiment s’il faut en rire ou en pleurer. Je restée toutefois étonnée que les pouvoirs publics ne prennent pas conscience des enjeux écologiques. Ils sont, nous le savons tous, sans commune mesure avec les soubresauts économiques et financiers actuels. J’imagine que nos chers dirigeants ne pensent l’écologie qu’en terme de coûts, alors qu’elle peut représenter une partie de la solution à nos problèmes économiques et financiers actuels. Je ne parle même pas d’un changement de civilisation, ni même de décroissance. Juste d’une gestion intelligente des priorités dans les investissements publics à venir. Cela permettrait d’embrayer vers une écologie raisonnée avant d’aborder la véritable question qu’est le choix de civilisation. Nous sommes hélas contraints d’y parvenir par paliers, tant les contre-pouvoirs économiques et financiers sont puissants dans ce monde où le plus « lourd » semble toujours avoir raison. Mais les temps changent… les temps sont en train de changer…
Si retour de manivelle il y a, je serai curieuse de voir le spectacle. Sera-ce une comédie, une tragédie ou une tragicomédie ?
CREMILLE |
Cher Fabrice. Voilà ci-dessous le message que je viens d’envoyer à FNE après la lecture de votre texte de ce jour sur la nomination de Chantal Jouanno au poste de secrétaire d’état à l’écologie. Sachez que je vous lis très régulièrement et que vos écrits sont une source féconde pour mon combat pour la Terre, la Nature et l’Homme. Je vous adresse mes salutations les plus chaleureuses.
Etienne.
« Bonjour. J’ai entendu ce matin à la radio, Arnaud Gossement, porte-parole de FNE, se féliciter de la nomination de Mme Chantal Jouanno au poste de Secrétaire d’Etat à l’Environnement, en remplacement de Mme NKM. J’estime que la FNE n’est désormais plus à la hauteur des ENJEUX de la planète et qu’elle manque singulièrement de courage, qualité qui a été expressément été réclamée par les citoyens lors des Assises Nationales du Développement Durable qui viennent de se tenir à LYON. J’estime que depuis ce trop fameux et désespérant Grenelle de l’Environnement, vous avez été cornaqué par N.S. et que vous n’avez plus de crédibilité. Vous êtes devenus de petits notables qui ont oublié que la situation climatique de la planète est devenue dramatique et qu’il y a d’autres combats à mener que vos petits arrangements avec le pouvoir et les lobbies. Salut ».
Etienne.
« La Nef des fous » de Kaczinski. ( conte moderne)(extrait)………..Il était une fois un navire commandé par un capitaine et des seconds, si vaniteux de leur habileté à la manoeuvre, si pleins d’hybris et tellement imbus d’eux-mêmes, qu’ils en devinrent fous. Ils mirent le cap au nord, naviguèrent si loin qu’ils rencontrèrent des icebergs et des morceaux de banquise, mais continuèrent de naviguer plein nord, dans des eaux de plus en plus périlleuses, dans le seul but de se procurer des occasions d’exploits maritimes toujours plus brillants..Le bateau atteignant des latitudes de plus en plus élevées, les passagers et l’équipage étaient de moins en moins à l’aise. Ils commencèrent à se quereller et à se plaindre de leurs conditions de vie…….
Après avoir écouté leurs plaintes, le capitaine et les officiers se réunirent pour une conférence où ils se firent des clins d’oeil et de larges sourires. Puis le capitaine alla à l’avant de la dunette et annonça qu’on allait donner des gants au deuxième classe afin qu’il ait les doigts au chaud, que le marin mexicain allait recevoir un salaire égal aux trois-quarts de celui des Anglo-Saxons, que les femmes allaient recevoir une autre couverture, que le marin indien allait pouvoir organiser des parties de dés tous les samedi et dimanche soirs, qu’on allait permettre au maître d’équipage de sucer des bites en public dès la tombée de la nuit, et que personne ne pourrait donner des coups de pied au chien sans une permission spéciale du capitaine.
Les passagers et l’équipage s’extasièrent devant cette grande victoire révolutionnaire, mais dès le lendemain matin, ils étaient de nouveau mécontents et commencèrent à maugréer toujours à propos des mêmes problèmes.
Cette fois le mousse se mit en colère :
– Bande d’imbéciles ! cria-t-il, Vous ne voyez pas ce que le capitaine et les officiers sont en train de faire ? Ils vous occupent l’esprit avec vos réclamations dérisoires – les couvertures, les salaires, les coups de pied au chien, etc. – et ainsi vous ne réfléchissez pas à ce qui ne va vraiment pas sur ce navire : il fonce toujours plus vers le nord et nous allons tous sombrer. Si seulement quelques-uns d’entre vous revenaient à la raison, se réunissaient et attaquaient la dunette, nous pourrions virer de bord et sauver nos vies. Mais vous ne faites rien d’autre que de geindre à propos de petits problèmes mesquins, comme les conditions de travail, les parties de dés et le droit de sucer des bites.
Ces propos révoltèrent les passagers et l’équipage.
– Mesquin !! s’exclama le Mexicain, Vous trouvez raisonnable que je ne reçoive que les trois-quarts du salaire d’un marin anglo-saxon ? ça, c’est mesquin ?!
– Comment pouvez-vous qualifier mes griefs de dérisoires ? s’écria le maître d’équipage, Vous ne savez pas à quel point c’est humiliant d’être traité de tapette ?
– Donner des coups de pied au chien n’est pas un « petit problème mesquin » ! hurla l’amie des animaux, c’est un acte insensible, cruel et brutal !
– Bon, d’accord, répondit le mousse, Ces problèmes ne sont ni mesquins, ni dérisoires. Donner des coups de pied au chien est un acte cruel et brutal, et se faire traiter de tapette est humiliant. Mais comparées à notre vrai problème – le fait que le navire continue vers le nord – vos réclamations sont mineures et insignifiantes, parce que si nous ne virons pas bientôt de bord, nous allons tous sombrer avec le navire.
– Fasciste ! dit le professeur.
– Contre-révolutionnaire ! s’écria la passagère.
Et l’un après l’autre, tous les passagers et membres de l’équipage firent chorus, traitant le mousse de fasciste et de contre-révolutionnaire. Ils le repoussèrent et se remirent à maugréer à propos des salaires, des couvertures à donner aux femmes, du droit de sucer des bites et de la manière dont on traitait le chien.
Le navire continua sa route vers le nord, au bout d’un moment il fut broyé entre deux icebergs. Tout le monde se noya.
J’aime bien ce petit conte, hélas si transposable à la situation actuelle
Les écologistes satisfaits de la nomination de Chantal Jouanno
Il y a 21 heures
PARIS (AFP) — Les écologistes se réjouissaient mercredi de la nomination de Chantal Jouanno, présidente de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) au poste de secrétaire d’Etat à l’Ecologie, en remplacement de Nathalie Kosciusko-Morizet.
« Je suis très heureux de cette nomination. On a nommé quelqu’un de compétent », a déclaré Serge Orru, directeur général du WWF France.
« C’est ce qu’on appelle quelqu’un de loyal et c’est assez rare dans la vie », a-t-il estimé.
Il a souligné qu’elle avait été « très bien dans la relation avec les ONG », lors des débats du Grenelle de l’environnement, « dans les missions de déblocage ».
Cette nomination prouve par ailleurs que « c’est indispensable d’avoir quelqu’un au secrétariat d’Etat à l’Ecologie », a-t-il fait remarquer.
France Nature Environnement (FNE, 3.000 associations) est également « satisfaite que la chaise de secrétaire d’Etat ne soit plus vide ».
FNE « connaît la compétence de Chantal Jouanno qui a la mémoire du Grenelle de l’environnement. Sa désignation n’est donc pas une surprise », a souligné dans un communiqué le président de cette organisation, Sébastien Genest.
Pour autant, FNE exclut tout « chèque en blanc ». « Certes, nous connaissons et avons déjà échangé dans le passé avec Mme Jouanno alors qu’elle était conseillère de Nicolas Sarkozy puis présidente de l’Ademe. Mais nous demandons à rencontrer la nouvelle secrétaire d’Etat immédiatement pour lui exposer nos priorités pour 2009 », a indiqué Sébastien Genest.
« Nous attendons que la nouvelle secrétaire d’Etat à l’Ecologie prenne à bras le corps le défi que représente l’atterrissage du Grenelle de l’environnement dans la société française et en région », a précisé Arnaud Gossement, porte parole de FNE.
Un défi peut-il être pris à bras le corps? L’atterrissage, je le sens, va être atterrant.
République Française
Jean Desessard
______________
Sénateur
de Paris
http://www.desessard-senateur.org
j.desessard@senat.fr
Paris, le 21 janvier 2009
Communiqué
« Un amendement de circonstance pour un circuit de Formule 1 dans les Yvelines !
Dans le cadre du Projet de loi d’Accélération des programmes de construction, un amendement de circonstance a été déposé par deux sénateurs UMP pour permettre la concrétisation d’un projet de construction d’un circuit homologué pour la Formule 1 à Flins-sur-Seine, dans les Yvelines.
Alors que le circuit de Magny-Cours, dans la Nièvre, n’est plus en mesure d’accueillir le Grand Prix de France de Formule 1, la Fédération Française du Sport Automobile est en quête d’un nouveau circuit pour accueillir de nouveau ce Grand Prix dès 2011.
L’amendement n°85 rectifié bis des sénateurs Gilles et Bécot vise à accélérer la réalisation de ce circuit, contre l’avis des habitants et des agriculteurs bio installés sur les terrains pressentis pour accueillir ce projet nuisible pour l’environnement.
En effet, ces terrains avaient été sélectionnés pour accueillir le plus grand domaine d’agriculture biologique d’Île-de-France, alors que la région connaît un retard considérable dans la mise en place des objectifs du Grenelle de l’Environnement avec seulement 0.78% d’agriculture bio contre 6% à atteindre d’ici 2012 et 20% en 2020. De plus, le projet d’implantation du circuit de Formule 1, avec toutes les pollutions qu’une telle installation peut engendrer, se trouve à proximité d’un captage d’eau potable qui alimente les foyers de plus de 400.000 Franciliens.
Alors que des grandes entreprises du secteur de la Formule 1, comme Honda et Subaru, se désengagent du championnat, et après l’échec du circuit de Magny-Cours, il apparaît clairement que ce type d’investissement n’est pas rentable sur le plan économique.
Le plan de relance économique ne doit pas servir de prétexte pour malmener les objectifs du Grenelle de l’Environnement. Les Sénatrices et Sénateurs Verts s’opposeront donc avec force à cet amendement, et dénoncent les multiples atteintes aux engagements du Grenelle de l’Environnement contenues dans ce Projet de loi. »
donc, responsables d’assos, particuliers engagés, enfin, tous ceux qui ont décidé d’être, nous avons besoin de vos soutiens ! Ecrivez le plus vite possible à vos sénateurs pour empêcher ce déni de démocratie et n’hésitez pas à rejoindre le collectif Flins sans F1 au plus vite !
pour ceux d’ile de france , regardez les infos régionales sur FR3 dans un quart d’heure
Marie,
Ah j’aime ! Oui, ça j’aime vraiment ! Bises,
Fabrice Nicolino
Communiqué de presse Cap21
Formule 1 en Ile de France: Pierre Bédier veut passer en force
Sous couvert du vote de la loi d’accélération des programmes de construction, actuellement en cours au Sénat, Pierre Bédier par l’intermédiaire de ses amis MM. Gilles, Bécot et Doligé et Mlle Joissains, essaye de contourner les difficultés rencontrées pour la construction du circuit de formule 1 à Flins, en faisant voter un « cavalier » législatif (article additionnel après article 5 ter).
Les sénateurs mettent en avant le caractère d’urgence « Ce projet de circuit s’inscrit dans le cadre de l’urgence caractérisant le plan de relance à mettre en œuvre » pour contourner l’opposition des riverains, des agriculteurs biologiques et l’ensemble du collectif « Flins sans F1 ».
Cap21 dénonce ces manoeuvres de basse politique qui ne respectent ni le souhait de la population ni les procédures démocratiques liées à la construction de ce type de projet.
Alors que l’industrie automobile traverse une crise sans précédent et que les constructeurs se retirent les uns après les autres de cette compétition, alors que la situation sociale en France va traverser une crise grave, Cap21 regrette une fois de plus que le poids des lobbys « trouble » le jugement des élus au point de prendre des décisions totalement stupides et inadaptées.
Corinne Lepage, président de Cap21, vice-présidente Du Modem
Bertrand Rio, Secrétaire Général
A Marie. J’avais juste lancé un petit caillou dans la mare au Père Peinard…Pour voir s’il y ferait des vaguelettes. Toi tu y lances un Pavé au risque de déclencher un Tsunami…Merci. Uniquement pour aujourd’hui et à méditer: « la vraie intelligence de l’être humain, c’est sa capacité d’adaption, les hommes se font à tout, y compris au pire » (Sebastiao Salgado). « La main de l’homme » dans tout cela ?, en garder « La Trace ».
Stan, à propos d’intelligence et d’adaptation, tu la connais celle-là ? « Les gens intelligents s’adaptent à la nature, les imbéciles cherchent à adapter la nature… C’est pourquoi ce que l’on appelle progrès est l’oeuvre des imbéciles » (George Bernard Shaw).
Tiens, Hacène, c’est amusant, j’ai une autre version (je suppose qu’il s’agit d’un delta de cersion) de la citation de GBShaw :
« L’homme raisonnable cherche à s’adapter au monde. L’homme déraisonnable cherche à adapter le monde à l’image qu’il s’en fait. En conséquence, le progrès ne peut venir que de l’homme déraisonnable ». Tout dépend des définitions de départ utilisées. Ici on peut lire une chose et son contraire, te versin est plus nette !
Avec une nomination au Conseil économique et social va une rémunération, me semble-t-il, de plusieurs milliers d’euros (plusieurs commence à 2) ou alors pas loin. Ainsi appelons un chat un chat : il s’agit donc de « bip ». On voit ici encore que ce système (productiviste) est une « bip ».
Proposons comme préalable à la construction de l’anneau de F1 bédiesque la démolition de celui de Magny-Cours, de ses infrastructures, de ses voies d’accès, et la remise en état (tant que possible, ne rêvons pas) de son environnement. ça pourrait calmer.
Miaou,
Bien que d’accord avec toi, j’ai dû placer deux bips à la place de mots de ton commentaire qui pouvaient placer ce blog – donc moi, son responsable légal – dans une position difficile. J’espère que tu me comprendras. Bien à toi,
Fabrice Nicolino
Fabrice, j’aime bien ce que tu écris mais pourquoi autant de retenue avec Mr Genest ?
D’habitude tu es quand même plus percutant…
MH
Mathieu,
Désolé, mais je n’ai pas eu ce sentiment-là. Franchement. Ceci posé, le lecteur est le maître. Tu as dû sentir quelque chose qui m’aura échappé. Bien à toi,
Fabrice Nicolino
Non, je plaisantais… mais juste un peu.
Ca vaudrait le coup de faire la liste des déclarations sirupeuses envers le gouvernement, des dirigeants FNE depuis le Grenelle.
Mais attention, comme la spécialité de FNE, ce sont les avocats on n’ira pas plus loin, ni ne parlera-t-on du label bois PEFC…
Et toujours dommage, car il y a des gens super à FNE, mais ceux-là sont loin des ors de la République ou de ce qu’il en reste.
MH
Soit.
Quoi que le mot sous le 2e bip est plus général et ne vise personne en particulier.
Miaou,
Merci de comprendre. Peut-être ai-je tort.
Fabrice Nicolino
Deux précautions valent mieux qu’une.
Ils n’ont pas fait l’Etna.
Fabrice, enchantée que tu aimes.
Merci de ce post très éclairant sur la situation des forces écologiques en France.
Après vérification, j’ai vu que les indemnités pour un membre de section du CES avoisinait les 700 € par mois.Bon, c’est vrai, ce n’est qu’en même pas énorme..
N’empêche, l’un des principaux problèmes reste le côté « pro-gouvermental » de FNE, en raison de l’union matrimoniale entre un des vice-président et un membre du cabinet de Borloo et du futur mariage entre le Président de FNE et la Secrétaire d’Etat à l’écologie, placée à ce poste par Sarkosy pour mater les vrais écologistes.
Dans le même ordre d’idée, il y a quelques années, il me semble avoir entendu qu’un ancien président de FNE était membre du cabinet de Voynet…
La collusion avec le pouvoir ne date donc pas d’hier. Ce serait bien mieux si les écologistes ne se risquaient pas au contact du pouvoir et se contentaient de lancer l’alerte et de donner des leçons à la terre entière, plutôt que de mettre les mains dans le cambouis.
D’ailleurs, la situation des ONG Françaises en matière d’environnement est parait-il catastrophistes : j’ai entendu que Greenpeace est financée par la CIA et le KGB, que le WWF était un pro du Greenwashing (normal, ils ont l’ex directeur des 3 suisses dans le CA, a un haut poste) et que les amis de la Terre n’étaient représentatifs que d’eux même, comme Ecologie sans Frontière… Quand à Robin des Bois, leurs liens avec le milieu de l’incinération sont suspects.
Heureusement, ils nous reste les vrais, les purs, les snipers indépendants ! Ceux qui savent où se trouve la lumière et dispensent gracieusement leurs conseils et leurs annonces d’apocalypse dans des livres, des émissions de télé ou de radio, dont ils ne tirent aucun bénéfice ni notoriété.
Bonne journée,
Anna
Chère Latour,
Votre humour est de si bonne tenue que je n’ai pas songé un instant en priver les lecteurs de ce rendez-vous. Avez-vous déjà entendu parler du mot débat ? Et croyez-vous qu’il puisse faire du mal à des esprits adultes ? Ultime question : connaîtriez-vous le sens du mot argument ?
Bien à vous,
Fabrice Nicolino
Monsieur Nicolino,
Je viens de lire votre article sur ce mariage Genest/Jouanno manifestement imminent. Je vous remercie de m’en alerter car m’étant moi même mariée avec Sébastien Genest cet été, je ne voudrais pas être la dernière informée du fond de mon Limousin.1000 mercis!
Concernant le reste de votre article au vitriol, je me suis demandée, vous qui nous exposez longuement vos faits de guerre dans votre rubrique « quelques mots sur moi », si vous lisiez les temps forts des vies des personnes que vous égratigniez sans vergogne. Bien que Sébastien soit largement assez grand pour débattre quand vous le souhaitez de visu (c’est moins fun que par blog mais plus sain), je ne peux m’empêcher de vous glissez ces quelques mots sur votre blog frisant l’autopromotion d’ailleurs…
Que savez vous de qui est Sébastien? de son histoire de militant depuis l’âge de 13 ans? que savez vous de son sacrifice au quotidien depuis des années, tant familial, que professionnel (j’y reviendrai), qu’en terme de santé. Tous ces commentaires acerbes à commencer par les vôtres, suivis tels des disciples des autres blogueurs me font frémir tant vous ne respectez pas l’homme, son existence entière dédiée à la cause de l’environnement.
Vous vous vantez d’être issu de la classe du « sous prolétariat » Monsieur (cela fait-il branché dans les conversations parisiennes?), classe dans laquelle j’ai été élevée également mais où l’on m’a enseigné le respect de l’autre, de son travail, et la valeur humaine. « L’assemblée de petits notables frétillants d’idées reçues », dont fait partie selon vous Sébastien Genest et les autres membres de FNE, comme son porte-parole d’ailleurs Arnaud Gossement, sont des femmes et des hommes d’engagement, bénévoles, des acharné(e)s de boulot pour que la cause avance. Tout le monde, à petite ou grande échelle doit se battre pour faire avancer LA cause au lieu de se chicaner à grand renfort d’articles dignes de VSD ou Paris Match (le titre est parfait vous pourrez leur transmettre).
Vous critiquez le Grenelle, peut-être est-ce totalement imparfait, d’accord. Je ne suis pas une experte, loin sans faut, je reste à ma place de lambda. Mais que proposez vous et qu’arrivez vous à faire vous M. Nicolino? Ce fût des heures, des jours, des semaines de réflexions, de batailles acharnées, de stress, et j’en passe. Alors que vous ne soyez pas d’accord, je l’entends, je peux le comprendre, mais que vous jetiez aux chiens tout ce travail me parait assez petit. La place de Sébastien vous tente-t-elle ? FNE est une fédération jouissant d’un système démocratique, joignez vous à eux afin que vous puissiez apporter votre temps, votre matière grise, vos réflexions pertinentes, constructives, et débattre en bonne intelligence.
Concernant le volet travail, Sébastien passe environ 40 heures par semaines pour FNE (CES compris) à minima. L’unique compensation financière est issue du CES et donc très récente. Elle est de l’ordre de 861,98€ par mois (vos sources sont erronées) pour des déplacements hebdomadaires à Paris. Il ne profite guère des « subsides de l’Etat » que vous évoquiez…
Il a également une entreprise d’élagages délicats où chaque salarié, dont je fais partie, est fier de bosser dans cette entreprise citoyenne, et surtout humaine. Il gagne le même salaire (voire moins) que ses salariés, tout en assurant la gérance. Le partage et l’intégrité ont du sens pour nous, pour lui. Alors les commentaires des bobos me paraissent si ternes…
Je ne vous écris pas en tant que « l’épouse de » mais en tant qu’une femme qui connaît l’envers du décor et que ce type de discours indigne.
Je ne connais pas Mme Jouanno, mais je la plains sincèrement de devoir sans cesse essuyer ce type de discours primaires.
Vous connaissez l’adage, « la critique est facile, mais… » vous devez connaître la suite.
Je vous souhaite de tout cœur, que votre travail, vos valeurs, et votre engagement ne soient jamais remis en question de la sorte, pour vous, ni votre famille également.
Bien à vous,
Bérangère GENEST
Chère madame,
Croyez-le ou non, je respecte votre point de vue, et comprends, me semble-t-il du moins, votre colère. Je vais tâcher de vous répondre calmement.
Un, le titre était évidemment une blague. Il sous-entendait, il est vrai, un accord entre deux personnages publics. Mais sûrement pas autre chose. Je n’ai donc rien à révéler, et si mon sens de l’humour vous a blessée, je vous prie de m’en excuser.
Deux, et pour le reste, je ne retire pas un mot de mon commentaire. Votre époux est un personnage public, qui a voulu et accepté de l’être. Le droit de critique, même acerbe, même dérangeant, même injuste – à vos yeux – est imprescriptible. Et je le pratique.
Je ne doute pas une seconde de ce que vous écrivez. Je me doute bien que Sébastien Genest est actif depuis des lustres. Moi aussi, figurez-vous. Pensez-vous que la sincérité et la vaillance soient réservées à vous et à vos proches ?
Je crois la situation assez grave pour autoriser le débat et l’affrontement même. Je n’ai pas accusé votre époux de taper dans la caisse, d’être pédophile ou proxénète. Je pense, et j’écris, qu’il contribue à fourvoyer gravement un mouvement auquel j’appartiens, et dont dépend en partie l’avenir de la vie sur cette terre.
Quand on n’a pas envie de prendre des coups, on ne s’expose pas, voilà tout. J’ai ouvert ce lieu sur le Net, je m’expose et reçois parfois en retour, comme aujourd’hui, une grosse engueulade. Et je n’en meurs pas.
Enfin, concernant vos allusions transparentes à mon passé, il m’a semblé, mais je peux me tromper, que vous aviez quelques doutes. Eh bien, qu’y puis-je ? Vous ne savez strictement rien, et je ne saurais donc vous en vouloir. Je suis bien né, et j’ai réellement grandi dans le sous-prolétariat urbain, dans des conditions telles qu’elles vous étonneraient. Et ma contribution personnelle aux conversations parisiennes qui vous font fantasmer est voisine de zéro. Mais je sais que votre opinion est faite, et qu’elle ne changera pas de sitôt. La mienne pas davantage.
Bien à vous,
Fabrice Nicolino
PS : Vous m’aurez mal lu. Je ne cite aucun chiffre concernant les indemnités d’un membre du Conseil économique et social.
Monsieur Nicolino,
Je vous remercie de votre réponse et apprécie vos excuses concernant votre sens de l’humour quelque peu douteux(dont j’avais saisi le sens rassurez-vous).
Je ne suis pas adepte (et tant mieux) de ce type d’entretien public via un blog.
Je ne fantasme aucunement sur des conversations parisiennes dont je me tiens bien volontiers éloignée.
Bien heureusement la vaillance et la sincèrité ne nous sont pas réservées.
Le respect de l’autre en tant qu’individu, est une base de la vie sociale que j’enseigne chaque jour à mes enfants.
Vous me confirmez que je rêve du monde à « oui-oui » où les Hommes se respectent malgré leur différence. quelle nouvelle!
Le milieu social dont je suis issue est proche du vôtre manifestement et ma mère immigrée n’a que trop vécu la violence des mots et la misère, pour ne pas nous enseigner ce respect.
« L’homme public » que vous avez décidé d’épingler, n’est autre qu’un militant acharné. Tous ces pics ne donnent pas envie de devenir militant(e) au sein de la grande famille « environnement ».
Je ne vous juge pas, ne vous connait pas, ne vous colle pas une étiquette, je cherche à comprendre vos méthodes qui m’échappent simplement.
Je ne suis pas d’accord et je l’exprime. Ma sincèrité et mon intégrité sont précieuses pour moi.
Je retourne à la « vraie vie », et vous laisse batailler mots au poing, parfois sûrement à bon escient…
Bien à vous,
Bérangère Genest
Chère madame,
Je vous renouvelle mes excuses pour tout ce qui a pu heurter votre coeur. Et je suis sincère. Mais il ne s’agissait pas en l’occurrence de sentiments privés, mais d’un débat public. Et, encore une fois, je n’ai fait que critiquer, publiquement, un homme devenu public. C’est ainsi.
J’en profite pour vous rappeler les mots utilisés par votre époux, et qui sont l’essentiel de mon billet. Sur les OGM. Sur les biocarburants. Sur la FNSEA. À mes yeux, sans nullement vouloir vous peiner, ce ne sont tout simplement pas des points de vue écologistes.
Croyez à mon respect,
Fabrice Nicolino
Je voudrais simplement écrire ici:
j’ai besoin de te lire régulièrement Fabrice, parce que tu m’aides dans tes écrits et tu m’apportes la prise de conscience et le recul nécessaire pour réfléchir avant de décider
j’ai aussi besoin de FNE dans ma lointaine province proche du Limousin, parce que se référer à FNE dans différentes instances officielles permet à l’association que je représente d’exister simplement et de pouvoir parfois influer avec d’autres dans de petites opérations qui auront leur importance par la suite ( dialogue avec des agriculteurs à propos d’un retour envisageable des messicoles dans les cultures, dialogue avec des assoc.de chasse…) Si les écologistes ne sont pas à ces postes là, qui d’autres diffusera NOS idées.
Et je peux te dire que nous sommes ultra minoritaires, y compris FNE, face à des structures puissantes (groupe chasse et territoires à l’Assemblée…par exemple) Que Sébastien Genest soit présent au Conseil économique et social est pour moi une bonne chose tant que la Révolution dont nous rêvons tous, n’est pas entamée, ce qui n’est pas demain la veille…
Alors stop à ce débat qui peut réjouir des adversaires et qui n’aurait jamais du avoir lieu, c’est ce que je souhaite.
En toute amitié. JPJ
Jean-Pierre,
Pour moi, le débat – si on peut l’appeler ainsi – est clos. Mais je suis bien certain que nous ne sommes pas d’accord sur FNE. Bien à toi, évidemment.
Fabrice Nicolino
J’ai assisté récemment à une conférence de monsieur Lylian Le Goff, medecin de son état et porte parole de FNE. Petit CR ici : http://0z.fr/Zy3uB
Les gens venaient là pour entendre parler de bio à la cantine, ils ont eu droit à 3 heures de démonstration que l’abus de viande était dangereux pour la santé et la planète, dans l’ordre. Un discours très clair, que malheureusement on a du mal à lire dans les plaquettes de la FNE…