Besancenot et ces océans qu’on fout en taule

Préambule : cet article traite de politique, en l’occurrence du Nouveau Parti Anticapitaliste de Besancenot et Krivine. Et d’écologie aussi, je vous rassure. Néanmoins, je devais vous prévenir, car d’une certaine manière, il s’agit d’une incursion. Elle en ennuiera plus d’un.

Mon Dieu ! je ne suis pas marxiste. Et je déteste tant la dictature et les autorités étatiques en général que, si j’écrivais ce que je pense, je ne sais si on me croirait. Par exemple, je vomis en grand el jefe Fidel Castro, et le régime qu’il a créé à Cuba, où l’on peut fusiller un gosse de vingt ans parce qu’il a tenté de détourner un  bateau (sans blesser personne). Je vomis ce pur salaud caudilliste, qui était prêt – les faits sont officialisés par Fidel lui-même – à sacrifier le peuple cubain dans un holocauste nucléaire en 1962, à l’époque de la crise des fusées.

Pas un défenseur du régime castriste ne s’est intéressé pour de vrai à ce qu’était l’île avant 1959. Moi si. Et la réalité est loin, très loin des pauvres descriptions qui font de l’île caraïbe le bordel des Américains. Je ne veux pas dire que Rubén Fulgencio Batista y Zaldívar, la petite crapule galonnée qui régnait avant Castro était un brave homme. Mais si Cuba, ou plutôt si La Havane comptait en effet des bordels où certains Américains venaient, alors il faut dire que Cuba est aujourd’hui devenu le bordel du monde entier. Un bordel cent fois plus grand qu’avant 1959, où des petits-bourgeois bedonnants viennent baiser à couilles rabattues des gamines qui n’en peuvent mais. Ma détestation englobe évidemment Hugo Rafael Chávez Frías, qui dirige le Venezuela de la même manière caudilliste, bordels en moins pour le moment. Et qui se préoccupe d’écologie comme je m’intéresse au défunt président Albert Lebrun (ici). Témoin entre bien d’autres son projet crapuleux de gazoduc à travers l’Amazonie.

Bref. Non. Pas moi. Tout cela pour dire que la création du NPA de Besancenot et Krivine, – lesquels soutiennent peu ou prou des régimes immondes, et qui seront reconnus comme tels, tôt ou tard -, ne me conduit pas droit au septième ciel. Mais je dois ajouter quelque chose qui compte tout de même, et pèse son poids. La LCR était, a été au long de son histoire, une organisation démocratique. Étonnamment démocratique.

À ma connaissance, mais je peux me tromper, aucun autre parti de l’échiquier n’aura à ce point pratiqué une vraie démocratie interne. Laquelle ne signifie pas l’absence de magouilles et de coups bas. Mais enfin, comparons ! Songez à Lutte Ouvrière et à l’implacable autorité de ses vrais chefs de l’ombre, aux anciens maoïstes si vous avez l’âge, songez aux lamentables lambertistes chers au cœur de Lionel Jospin. Songez au parti stalinien, qui mentit en toutes choses tant qu’il le put. Songez aux truandages des votes au PS comme à l’UMP. Et reconnaissez que la démocratie, en politique, est une chose rare. Savez-vous un autre exemple d’institution qui accepte de disparaître, de fermer le journal qui lui servait d’étendard – Rouge – avant de se fondre dans un groupe bien plus nombreux qu’elle ? Si oui, je vous en prie, faites-moi signe. Sur ce plan-là, j’applaudis sans réserves.

Sur ce plan-là. Car pour le reste, bien sûr, non. La volonté affichée par ce nouveau parti de mêler – enfin ! – l’écologie au propos général sur la société de classe ne peut mener nulle part. Je ne crois pourtant pas à une ruse tactique dont userait le NPA pour attirer à lui de nouvelles forces. Non, je crois dans une certaine mesure à la sincérité des engagements, à cet ajout du mot écosocialisme au programme traditionnel.

Et c’est là que, du point de vue des idées, cela devient passionnant. Car le NPA, sans le savoir bien sûr, est la pointe avancée de l’idéologie du progrès – matériel, avant tout – qui rassemble sur le fond la totalité de la classe politique. L’héritage historique ne trompe pas. Léon Trotski, le véritable organisateur du coup d’État de 1917 – connu sous le nom de « Révolution d’octobre » – est le grand ancêtre de la LCR. Opposé à la politique de Staline dès 1926, exilé, assassiné par un tueur employé par Moscou, il est le créateur de la Quatrième Internationale, dont la LCR était la section en France. En somme, la LCR s’est toujours réclamé du trotskisme. Trostki, dans la mythologie du groupe, c’est Le Vieux.

Mais ce vieux-là, comme Castro, comme Chávez, était un indécrottable « progressiste », un adepte de la toute-puissance de l’homme. Un ennemi déclaré de ce qui pouvait contrarier le projet humain, prométhéen en diable, consistant à tout dominer, à tout écraser, à tout soumettre. Tenez, je vous offre une citation éclairante que vous ne risquez pas de trouver si souvent. Dans l’essai Art révolutionnaire et art socialiste, publié au milieu des années 20 du siècle passé (On le trouve dans le recueil Littérature et Révolution, 10/18), Trotski écrit précisément ceci : « L’homme socialiste maîtrisera la nature entière, y compris ses faisans et ses esturgeons, au moyen de la machine. Il désignera les lieux où les montagnes doivent être abattues, changera le cours des rivières et emprisonnera les océans ».

Quel joli programme, n’est-ce pas ? Mettre en taule les océans, je dois dire que la vision est grande, géante même. En vérité, elle a été presque appliquée en Union soviétique, en Chine, à Cuba dans une moindre mesure technique, partout où des marxistes ont eu à conduire les affaires d’un pays. Le NPA ferait-il mieux ? On peut au moins l’espérer. Mais au bout du compte, cela ne changerait rien. Car l’objectif final est toujours le même. Il s’agit d’assurer à l’espèce humaine une sorte d’abondance matérielle qui est parfaitement synonyme de destruction de la vie.

Le NPA ne peut ni ne veut entendre qu’il existe des limites physiques dont tout projet politique doit désormais tenir compte. Pour les raisons qui sont les siennes, il soutient ici des revendications matérielles qui sont incompatibles avec l’avenir. Au lieu que de s’attaquer à l’aliénation, à l’industrie du mensonge qu’est la publicité, à la prolifération sans fin d’objets inutiles qui sont au cœur de la crise, il préfère soutenir les « justes revendications ». Dont une augmentation des salaires et pensions de 300 euros mensuels net pour tous.

Faut-il être un salaud comme moi pour refuser cette demande-là ! Eh bien j’assume. Je refuse. D’abord, parce qu’une telle injection de fric relancerait une fois de plus la machine à tout dévorer sur terre. La masse de ces euros-là irait une fois encore vers ces productions lamentables qui laissent les gens amers, envieux, frustrés à jamais. Mais en outre, cette revendication fait fi, très exactement, de la situation générale. Le NPA, qui se prétend universaliste, ne l’est pas davantage, au fond, que les gauches social-démocrate et stalinienne. Le monde réel, son monde irréel s’arrête aux frontières de l’Occident et rejette dans les ténèbres extérieures ce milliard d’humains qui ont faim chaque jour que Dieu fait.

Le NPA ne parle pas des paysans, des oiseaux, des Pygmées, des océans que Trotski vouait au cachot, des forêts sombres dévorées par le palmier à huile, ni même, sérieusement en tout cas, du désordre climatique en cours. Car dans ce dernier cas, il faudrait mettre en question la sainte bagnole, et l’industrie, et les prolos de Renault-Sandouville à qui l’on promet 300 euros nets. À qui on les donnera demain, quand, la révolution ayant été faite, on rasera gratis.

Pour le NPA, l’écologie n’est pas et ne sera pas une vision, un cadre, le paradigme dans lequel penser le monde et ses insupportables contradictions. Elle est un élément. Subalterne. Subordonné à cette grande cause qui consiste à socialiser les moyens de production. Imaginons un instant l’opération faite. Les patrons ont disparu. Les travailleurs commandent et produisent selon le Plan. Et quel serait le plan ? Brutalement, il faudrait dire à des millions d’hommes et de femmes qu’on aurait encouragés à demander plus, à consommer davantage, à gaspiller en aveugles, de tout revoir ? De changer l’ordre des priorités ? De renoncer à la bagnole, au téléphone portable, aux vacances bon marché chez cet excellent Castro, aux stations de ski pour les plus « fortunés » ?

Allons, voyons. Toute la politique menée par le NPA démontre qu’il n’a strictement rien compris à la crise écologique planétaire. Notez qu’il n’est pas le seul. Notez que j’ai été affreusement long. Mille excuses.

76 réflexions sur « Besancenot et ces océans qu’on fout en taule »

  1. Je crains aussi qu’ils n’aient pas compris grand chose à l’écologie.

    Lors de discussion, il m’est arrivé quelques fois de présenter un vieux concept écolo, l’ancêtre de l’empreinte écologique, ce que certains appelaient, je crois, « l’espace environnemental ».

    Cet espace, c’est ce à quoi chaque humain à droit, mais dans le respect des équilibres de la planète.

    Je préfère de loin cet « espace environnemental » à l’empreinte écologique. D’abord, il est basé sur un concept fort : l’équité. Un gosse des favellas de Rio ou des bidonvilles de Rio ou Bombay a les mêmes droits qu’un gosse des quartiers chics de Neuilly.

    Ensuite, on ne nous dit pas qu’on consomme deux ou trois planètes. Premièrement, c’est idiot car il n’y en a qu’UNE – comment pourrait-on en consommer deux ? – et deuxèmment ce n’est pas une seconde planète que l’on consomme, mais la part d’autres humains, présents ou à venir ! C’est un concept politique et non pas moral.

    Un exemple : on connait la limite des gaz à effet de serre à ne pas dépasser pour ne pas mettre en danger les climats, on divise par 6 milliards et hop, on sait ce à quoi chaque humain a droit. Si on multiplie par 60 millions, on sait à quoi la France a droit comme émissions de gaz à effet de serre. On constate alors qu’il faut diminuer nos émissions d’au moins 80% pour laisser aux autres humains leurs « espace environnemental » et pour ne pas mettre en danger les climats de la planète.

    Et là nos collègues des gauches ont du mal. Le ‘Il faut prendre aux riches » ne suffit plus. Arrêter la répartition des richesses aux frontières françaises, ne suffit plus. Appliquer l’idée de fond de cet « espace environnemental » , l’équité planétaire, exige une réforme radicale et profonde de nos modes de production, mais aussi de nos modes de consommation…

    La vrai révolution, c’est celle là ! Et souvent on s’aperçoit que nos révolutionnaire ne le sont pas tant que ça…

    MH

  2. Il me semble-c’est l’une des questions analysées dans le politis de cette semaine-que le NPA a abandonné la référence au trotskisme, non?

  3. FA,

    Je ne lis pas Politis, pardonne-moi. Que veut dire abandonner la référence au trotskisme ? Cela n’a en fait aucune importance. Car je parle d’une matrice intellectuelle – et morale – qui inclut Trotski sans se réduire à lui, bien entendu. Il s’agit d’une vision du monde, de la place de l’homme dans ce monde. J’aurais pu évoquer la figure de Guevara, dont se réclame pour le coup le NPA. Et développer certains aspects systématiquement oubliés du personnage par ses thuriféraires. La légende n’est pas près de s’éteindre.

    Bon dimanche,

    Fabrice Nicolino

  4. Non Fabrice tu n’es jamais trop long dans tes commentaires et analyses, merci de continuer à nous éclairer et nous inciter à la vigileance!

  5. « Toute la politique menée par le NPA démontre qu’il n’a strictement rien compris à la crise écologique planétaire. Notez qu’il n’est pas le seul. Notez que j’ai été affreusement long. »dit Fabrice.

    Il fallait une « longueur nécessaire » pour l’efficacité de la démonstration. Il manque en effet « une couleur écologique » au N.P.A.

    Mais franchement, mis à part quelques élus bien isolés, quel parti politique, sérieux,organisé, en France, est bien conscient de la crise écologique planétaire ?
    il est difficile de bien voir l’état de la planète lorsqu’on est obligé de rester avec les yeux obstinément collés aux « petits problémes locaux » qui préoccupent les chers électeurs, ou à ses propres problémes de conservation de pouvoir dans son parti.
    Il est difficile de penser à la planète quand on reste dans les problémes hexagonaux, sans même se rendre compte des problémes européens. Construire un EPR sur la côte normande n’est tout de même pas sans conséquence sur nos voisins anglais, belges voire hollandais, en cas d’incident majeur. Crise oblige, la décision est passée comme une lettre à la poste. Les déchets, on verra plus tard; enfouissons les pour le moment dans la boite noire des couches géologiques où on sait pas toujours tout ce qui s’y passe ou risque de s’y passer par la suite.
    J’arrête, je risque d’être trop long.
    Merci à Fabrice et à Mathieu Hangue pour le commentaire.

  6. Fabrice,

    Je suis un fidèle lecteur de ce blog que j’apprécie particulièrement pour son ton, sa vision intransigeante et son absence de compromis sur la question de la crise écologique.

    Je partage pas mal de tes constats sur la gauche de gauche et sur certaines revendications du NPA, qui me désolent autant que toi. Laisse-moi tout de même apporter quelques nuances à ce dernier article, car je te sens trop tourné vers le passé. C’est un peu le discours du « mec qui en a vu d’autres », qui nous explique que « de toute façon c’est joué d’avance » qui s’attarde sur les modèles historiques, alors que cette formation ouvre une porte pour les gens avec une vraie conscience écologiste. Même si je sais que tu ne crois plus en cette manière de faire de la politique, je pense qu’il n’y a pas aujourd’hui meilleur endroit pour faire entendre des revendications sérieuses du point de vue qui nous intéresse ici.

    Plus que les références à Trotski ou Guevara (qui finalement n’engage pas les membres du NPA qui n’ont pas forcément de modèle politique), ce que je déplore, c’est l’inculture écologique assez tenace de Besancenot, qui parle toujours du climat que comme d’un « truc parmi d’autres ». Mais cela est entrain de changer. Lentement. Mais j’en suis convaincu, cela change.

    Il se trouve qu’il y a (pour ce que j’en sais), parmi ceux participant au processus du NPA, pas mal d’écologistes radicaux et nombre d’objecteurs de croissance qui sont précisément entrain d’accomplir ce lent et difficile travail qui consiste à ouvrir les yeux de ces vieux militants de gauche sur l’aberration qui consiste à se revendiquer « écolo » ou même « de gauche » tout en voulant continuer sur le chemin de la sur-consommation et de la répartition des richesses à l’échelle franco-française, sans prendre en compte, globalement, la planète, ses habitants et ses limites.

    Cet espace de radicalité du NPA, où justement se construit l’idée d’un projet alternatif, est une opportunité unique pour ouvrir les yeux sur la nécessité qu’il y a à revendiquer autre chose que simplement 300 euros de plus par mois.

    Sur l’écosocialisme, je t’encourage vivement à lire ce texte, écrit au XIXè siècle par un vieux marxiste (WIlliam Morris) auquel je ne changerais presque pas une ligne (enfin, si, tout de même, quelques trucs), mais qui montre bien que les marxistes n’étaient, à l’époque, déjà pas tous les affreux productivistes qui ont pris le pouvoir (et qui ont été pris par celui-ci) :
    http://www.solidarites.ch/journal/emancipations/140.pdf – c’est un vrai manifeste écologiste au 19è siècle.

    Sur le fond maintenant. Peut-on défendre les salariés de Renault en étant écolo? Je réponds oui, mille fois oui. Même en ayant comme moi, une aversion véritable pour la voiture individuelle.

    Pourquoi? Parce que ces gens sont nos frères humains. Parce qu’ils ont, jusqu’à présent vécu dans une société qui glorifiait la bagnole, et donc leur métier. Maintenant, les défendre ne consiste certainement pas à exiger de continuer la production à tout prix. Au contraire, il faut aller, avec eux, les convaincre d’exiger des plans de reconversion et à exiger le démantèlement volontaire et progressif de l’industrie automobile, pour se reconvertir dans l’agriculture biologique de proximité, l’isolation des bâtiments, que sais-je encore.

    Certes, ce n’est pas (encore?) ce que fait Besancenot, mais les champs s’ouvrent petit à petit (pour preuve cet article de la LCR belge qui montre que les syndicats suédois de l’automobile commencent à penser au climat et donc à des reconversions plutôt qu’à la défense d’emplois obsolètes : http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=1196%3Acrise-economique-et-crise-ecologique-lindustrie-automobile-a-t-elle-encore-un-avenir&Itemid=53&option=com_content ).

    Je suis intimement convaincu que le changement viendra de là, depuis le bas, en convaincant les travailleurs, les ouvriers, les classes populaires que le problème écologique (et même d’oppression sociale) vient avant tout de notre mode de vie. Certainement pas en s’opposant à eux. Le risque que nous courrons en séparant le mouvement « ouvrier » et l’écologie, c’est de voir précisément les ouvriers se retourner contre les écologistes, qui en veulent à leur « pouvoir d’achat » et à leurs « emplois ».

    Nous devons être là-dedans ensemble. Avec ces gens-là. Avec ceux qui veulent changer la société. Tout en essayant de convaincre, sans relâche. Et j’y crois. Parce que nos (tes) arguments sont les plus forts.

  7. L’UMP sauve les abeilles :
    Le Sénat a décidé jeudi, dans le cadre du projet de loi sur le Grenelle 1 de l’environnement, de mettre en place un plan d’urgence pour la préservation des abeilles dès 2009.

    Un amendement en ce sens du rapporteur UMP de la commission des Affaires économiques, Bruno Sido, a été adopté.

    Il stipule qu' »un plan d’urgence en faveur de la préservation des abeilles sera mis en place en 2009 et s’appuiera notamment sur une évaluation toxicologique indépendante relative aux effets, sur les abeilles, de l’ensemble des substances chimiques ».

    Il précise également qu’une « interprofession de la filière apicole sera mise en place en vue de mieux structurer la profession apicole » et « favorisera la création d’un institut scientifique et technique de l’abeille ».

    La secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno a donné un avis favorable à l’amendement sénatorial.

  8. Bon, ben voilà, bravo et merci Fabrice : tu a exprimé tout le malaise qui me retient de me jeter dans les bras de ce nouveau NPA depuis des mois…
    En effet, avec ce NPA, rien de nouveau en ce qui concerne la vision ultra-cartésienne du monde : l’humain comme maître et possesseur de la nature.
    Je connais des militants de la LCR, il se fichent de la nature comme on n’imagine pas…
    Toute la gôche est malade de cela. La droite ? Inutile d’en parler puisque c’est l’une de ses raisions d’être.
    Ce n’est pas d’un nouveau parti que nous avons besoin : c’est d’un nouveau projet de civilisation.

  9. 100 % d’accord avec toi, Fabrice, d’autant plus que, comme Patrick Pappola, je connais des sympathisants LCR pour lesquels tous les problèmes liés à la crise écologique sont secondaires puisque, disent-ils, « il faut bien mourir de quelque chose »…

  10. Ce ne sont pas les seuls. Tout le monde agit comme si, de temps en temps, on lâchait une petite carotte aux « écolos » (ce que ça m’énerve, cette appellation !) histoire de les calmer un moment… argn ! 😉
    Si un plan est mis en place pour les abeilles, c’est toujours ça de pris…

  11. Un plan pour les Abeilles…Super…vrai qu’il y en avait ras le bol des OGM…et des prairies transformées en cultures pour biocarburant…

  12. et pendant ce temps là,les apiculteurs ont perdus sur le Cruiser,ils continuent a flinguer nos merveilles,les plus douces ,les plus belles,les plus nécessaires a notre survie,les nécroculteurs veillent,alors,moi je vais mettre des abeilles dans mon verger ,je vais leur laisser leur miel,je vais les laisser tranquille,prenez en chez vous,tous c’est une urgence planétaire sans elles,plus de légumes ,plus de fruits,et les apiculteurs industriels selectionneurs de vache a lait, hélas sont majoritaires et eux aussi emploient des pesticides ,desinfectants,et bougent les ruches sans arrêt de lieu ,pour plus de miel,alors cela les épuisent

  13. Oui, Hélène, ce ne sont pas les seuls mais ces gens-là se présentent comme faisant partie de ceux qui ne se satisfont pas du monde tel qu’il est…

  14. Tu devrais peut-être lire Politis, Fabrice. C’est un journal assez éclectique, et par là même intéressant, parce qu’il pourrait être un espace de discussion entre la gauche sociale et la gauche écologiste (formulations imparfaites, mais…).

    Pour moi, la contradiction entre ces deux gauches ne se situe pas au niveau de la consommation (si tu donnes 300 euros de plus à un smicard ou à un Rmiste, il n’aura pas trop de quoi gaspiller la planète), mais au niveau de la fabrication.

    En effet, la défense de l’emploi, pour une certaine gauche, tient lieu de tout. On peut fabriquer des armes, des centrales nucléaires, de l’amiante, des gadgets innommables, des voitures polluantes, et toutes sortes de choses nuisibles ou inutiles, du moment que ça donne du boulot, tout va bien.

    Il existe pourtant une gauche écolo qui conteste tout ça, dit qu’on ne peut pas fabriquer n’importe quoi, que le travail n’est pas la valeur suprême, que la croissance c’est la destruction de la planète. Et c’est le dialogue entre les deux qui peut éviter un éclatement social désastreux, où les plus pauvres se dresseraient contre les plus conscients…

    Il est en effet évident que ceux qui nous gouvernent ont bien repéré cette faille et ne perdent pas une occasion de l’élargir. Ne les aidons pas.

  15. Je suis un objecteur de croissance convaincu, militant et revendicatif. Je n’ai jamais pris une carte de parti avant celle du NPA.
    Pourquoi l’ai-je fait maintenant ?
    Le NPA est le parti qui, dans ces textes et parmi les partis d’une certaine taille, est le plus proche des idées de la décroissance et donc de l’écologie radicale.
    De plus, c’est un parti en cours de construction, c’est donc le moment d’aller y défendre l’écologie.
    Et ça marche. Le 1/3 LCR au sein du NPA semble effectivement le 1/3 le moins écolo mais ils ne font pas de résistance et les 2/3 de nouveaux dont je fais parti sont bien accueillis mêmes s’ils veulent fermer (ou reconvertir) les usines de bagnoles comme moi. Les idées évoluent.
    La LCR traine une histoire qui date d’une époque ou l’écologie n’avait aucune place. Et c’est justement pour ce débarrasser de cette histoire qu’elle se dissout pour laisser la place au NPA.
    jamais je n’aurais pris ma carte à la LCR et je vais tout faire pour que l’écologie devienne une réalité dans le NPA.

  16. Cultive ton jardin,

    Nous sommes en plein malentendu, et crois bien que j’en suis désolé. J’ai travaillé pour Politis je ne sais combien d’années, et connais excellement bien ce journal. Il ne saurait mieux exprimer ce que je pense, c’est-à-dire une coupure radicale, pratiquement ontologique, entre la gauche telle qu’elle est en l’occurrence incarnée, et l’écologie telle que je la conçois.

    Je me rends bien compte que ces propos ne me servent ni auprès de toi ni auprès d’autres. Mais j’essaie d’être sincère. Politis n’est pas une aide à la prise de conscience – je parle là de ma façon de voir, je sais qu’il en est d’autres -, mais un obstacle. Il maintient des milliers de personnes de bonne foi dans l’illusion que. Mais le monde ne peut plus, ne doit plus se bercer d’illusions et de rengaines. En tout cas, c’est ce que je pense.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  17. Je suis d’accord avec l’analyse que tu fais de l’insuffisance profonde des positions du NPA (on pourrait dire la même chose de quasiment tout le monde, y compris dans l’écologie politique en général…).

    Je crois que l’approche qu’il conviendrait d’avoir pour que nos activités soient soutenables par les écosystèmes est tellement, tellement en rupture avec l’idéologie dans laquelle nous baignons depuis des décennies, depuis des siècles!! Qu’il faut faire usage de pédagogie, avec patience et persévérance, pour essayer d’amorcer une rupture dans la pensée scientifique, politique, économique… Une pensée omniprésente, qu’on ne perçoit même pas comme de l’idéologie tant elle semble naturelle. Cette rupture est le préalable à toute amorce de construction de projet alternatif à la croissance sans limites, au productivisme sans freins…, qui est encore embryonnaire aujourd’hui.

    A mon avis, il faut répéter, sans arrêt les mêmes choses, démontrer, expliquer… Il n’y a pas d’autre urgence aujourd’hui, pas de tâche plus importante… Hervé Kempf est assez actif dans ce travail, il va partout là où on l’invite, et met en avant cette question des limites, et de l’insoutenabilité de notre société… Jacques Généreux me semble aussi assez engagé dans cette réflexion. Au Parti de Gauche, ça bouge sur le sujet. Dans les têtes, en tout cas. Moi je dis ça comme ça… 🙂

  18. Pas besoin d’être marxiste pour s’apercevoir que le désastre écologique n’est pas tombé du ciel, il découlerait plutôt directement de l’organisation politique, économique et sociale de l’activité humaine. Autrement dit le débat de l’écologie est un débat du choix de société. Sans plus de démocratie point de salut. Les travailleurs ou mieux les salariés (moi non plus je ne suis pas cryptomarxiste, hé,hé) sont toujours des citoyens de seconde zone. Beaucoup vivent une grande précarité. Une majorité n’arrive pas à se sentir concernée par les problèmes écologiques. Des fédérations entières de nos syndicats sont corrompues et endoctrinées par des boîtes comme EDF et AREVA. Porter le débat dans les syndicats et dans les partis politiques est primordial.

  19. NPA? vu à la télé! labellisé révolutionnaire par nos maitres; ! un leurre. Une façon de canaliser les aspirations à un alter monde de la classe moyenne, de donner de fausses perspectives à un peuple de naïfs? car enfin, comment croire qu’une révolution (au moins, au sens astronomique) puisse avoir lieu avec un type qui est autorisé à s’exprimer sur le plateau télé de mémé à une heure de grande écoute? Rien que cela me met la puce à l’oreille…Son discours?ok, mais..paroles encore des paroles like leaves in the wind.. Et dans le même temps, le NPA brouille les cartes en occupant l’espace d’un véritable renouveau politique, si l’émergence en est possible.
    NPA, tu parles d’une alternative!
    Mon dieu quelle confusion! Mais d’où va sortir la voie? et quand?
    « Un monde se meurt, un nouveau monde tarde à apparaître, dans ce clair-obscur, apparaissent les monstres » (Gramsci).

    plus… Ainsi avons nous hors abri,

    une sûreté, là-bas où porte la gravité

    des forces pures ; ce qui enfin nous sauve,

    c’est d’être sans abri, et de l’avoir, cet être,

    retourné dans l’ouvert, le voyant menacer,

    pour, quelque part le plus vaste cercle,

    là où le statut nous touche, lui dire oui

    (R.M.Rilke).

  20. Je vais me faire l’avocat du facteur ici… mais juste, ce petit extrait de l’émission de Daniel Mermet du 4 février où étaient invités Besancenot et Bensaïd.

    [« On est obligés, condamnés à re-réfléchir à un nouveau mode de production et de consommation et non seulement c’est dans l’air du temps par rapport à la crise économique, mais c’est venu aussi par le biais de la crise écologique, je crois, notamment par le biais du réchauffement climatique. Le fait de dire qu’en gros l’économie de marché, c’est une économie où le marché fait la loi, où on créée d’abord, où on se pose les problèmes ensuite, de l’attribution des ressources… quitte à faire du gaspillage, du chaos climatique, des catastrophes sociales, il faudrait plutôt changer de logiciel et réfléchir à l’inverse, comment on peut satisfaire les besoins de la population sur toute la planète, en établissant une production à la hauteur du strict raisonnable par rapport à l’environnement, c’est-à-dire essayer de planifier démocratiquement un autre type de fonctionnement… le mot planification, il a réapparu non pas dans notre bouche à nous, mais dans son registre à lui c’est Nicolas Hulot qui en a parlé en disant « je sais que le mot fait peur mais il va falloir se reposer le problème… » (…) ]

    …et Bensaïd renchérit plus loin en listant les catastrophes écologiques actuelles et en parlant de l’absurdité de les « quantifier monétairement »….

    Qu’on refuse de s’engager auprès de gens qui se sentent proches de Castro ou de Chavez est une chose, que je comprends. Mais je crois donc que c’est un peu leur faire un faux procès que de refuser de s’engager dans ce processus très démocratique qu’est le NPA sous prétexte que des militants de la LCR se fichent de la nature. C’est certainement vrai (et triste) mais il est évident qu’en 2009, ce sont les arguments des écologistes qui portent le plus. Personne, à gauche en tout cas, ne peut plus s’en foutre. Reste qu’il est certain que si les écologistes radicaux refusent de se mêler au NPA sous prétexte qu’il vaut mieux rester « entre purs », le NPA deviendra un bon vieux parti productiviste. Au contraire, si des gens, de l’intérieur, sont là pour peser dans les décisions, dans les revendications et pour ouvrir les yeux des vieux militants syndicaux et des ex-LCR sur le fait que, oui, l’écologie est aujourd’hui la question absolument première, pour toutes les luttes, alors là on risquerait de voir un parti écolo proche des travailleurs et des anonymes. Et ça, ça peut être un vrai moteur de changement. On ne construira pas un « projet de civilisation » chacun chez soi derrière son blog ou son groupuscule. Il faut aller sur le terrain et convaincre ces gens qui, au fond, ne demandent qu’à être convaincus!

  21. Pour Élodie,

    Je t’assure que j’aimerais te croire, mais je ne te crois pas. C’est ennuyeux. Peut-être, si nous avions des siècles et des siècles devant nous, peut-être… Le Parti de Gauche ? Je ne veux pas me montrer cruel, mais si les gens connaissaient les vraies pratiques de Mélenchon…

    Pour Thibault,

    Je ne te répondrai pas à propos de ceux qui construisent « derrière » un blog, car je ne me sens pas concerné. Je ne construis rien. J’essaie de penser quelques miettes de réalité, ce qui me semble mieux que de feindre des actions vouées à l’échec.
    Tu me parles d’une émission avec Bensaïd et Besancenot. Mais c’est génial, ton truc ! Il suffirait donc que ceux-là disent trois mots à la radio pour qu’on applaudisse ! Ce qu’on ne tolère pas – à juste titre – de tous les autres, et qu’on appelle le blabla, il faudrait le considérer comme un grand progrès parce qu’il vient de ces gens-là ?
    Je préfère en rigoler, pardonne-moi. J’ai lu le livre que Bensaïd consacre à sa vie de militant. Je ne trouve pas le titre à l’instant, mais peu importe. De mémoire, Bensaïd – à titre personnel, j’ai de l’estime pour cet homme – est né en 1945. Et, racontant plus de quarante années de combats, il n’arrive même pas à employer le mot d’écologie ! Cela n’a pas existé ! La crise la plus stupéfiante, la plus totale qui se puisse concevoir a échappé au regard de celui que le NPA présente comme son grand théoricien !

    Derechef, et je dis cela sans cruauté, je préfère en rire (un peu). Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  22. A Marie : après Ponge, merci pour Rilke.
    A Marc et Thibault : bon courage (sans aucune ironie : convaincre les convaincus, en effet, ne sert à rien) !

  23. Tout de même, certaines questions me tarabustent lorsque je médite votre texte, Fabrice, et les commentaires. D’abord, votre jugement sur Politis, si tranché, me semble plutôt injuste. On trouve parfois dans ce journal des sottises, il est vrai, mais quelquefois également des analyses de la situation du monde qui sont loin d’être complaisantes. Ce qui m’étonne est qu’ayant apparemment abandonné depuis longtemps cette lecture, ce qui ne regarde bien évidemment que vous, vous ayez continué jusqu’à il y a peu de temps(jusqu’à votre légitime colère d’il y a quelques semaines) celle du Monde et de Libération. Ne me dites pas que le niveau de ces deux quotidiens est supérieur à celui de Politis…
    Ensuite, vous avez vos raisons pour juger que l’augmentation des salaires revendiquée entres autres par la NPA est dans la situation présente une ineptie, mais franchement, êtes-vous bien certain que plus d’aisance financière signifie nécessairement plus de pollution et de destuction des ressources naturelles? Je serais plutôt porté à croire l’inverse, et qu’une telle mesure inciterait peut être-peut-être-les citoyens à se ruer un peu moins vers d’immondes magazins « discount », et à moins se servir de leur bagnole parce que les transports en commun sont scandaleusement-je pèse mes mots-chers. Remarquez que j’aimerais autant un abandon total et définitif de la bagnole(sauf pour les pompiers et les ambulances) au profit des transports en commun. Il est vrai qu’une société où l’on ne serait pas contraint à se déplacer incessamment serait encore préférable…
    En résumé, je ne suis pas certain que tout le monde se trouve enchanté de cette société productiviste au point de refuser toute alternative désirable, si on la lui présente, mais le tout est de la lui présenter. Qu’on institue le revenu inconditionnel prôné par André Gortz(A propos, ne se réclamait-il pas du marxisme, même s’il l’a dépassé?), qui protestera alors contre le nécessaire démantèlement des centrales nucléaires et autres usines de fabrication d’automobiles? Personne, n’est-ce pas?
    A propos de Che Guevara, auriez-vous la bonté d’étayer vos accusations voilées, car j’avais jusqu’ici la naïveté de croire sue cet homme était mort avant d’avoir pu se corrompre? Merci.
    F.A.

  24. Cher Fabrice,

    Je ne suis et ne serai certainement jamais adhérent du NPA, précisément parce que je partage bien des points de ton analyse. Pourtant, il me semble que – du point de vue même qui nous obsède –, certaines nuances peuvent encore avoir leur importance.

    Si tu permets, j’aimerais verser un élément au débat. Sur le site web du NPA, je trouve un communiqué en première page. Il n’évoque explicitement ni Trotsky ni Che Guevara. C’est de l’EPR qu’il est question. Voici le texte en question :

    « EPR, la rage de voir le monde s’autodétruire ! »

    « Ceux d’en haut, le président de la République, ses amis grands patrons et financiers ont décidé : pour sortir de leur crise faire comme avant ppus de cadeaux aux banques, plus de centrales nucléaires
    « Pour ceux d’en bas, la crise c’est : des emplois supprimés par exemple au moins 5000 à EDF, des conditions de travail qui se dégradent, des salaires qui baissent, moins d’écoles et d’hôpitaux… Des factures d’électricité, des logements mal isolés qu’il devient impossible de payer.
    « Pour ceux d’en bas, la construction de l’EPR c’est le choix pour quelqu’un entre le chômage et aller se faire exploiter dans une centrale nucléaire. Et si il y a un accident ,c’est ceux d’en bas qui iront se faire irradier à cause des choix de ceux d’en haut.
    « Nous tout petit en bas à gauche, nous disons nos vies valent plus que leurs profits. Que par exemple, un programme ambitieux d’économie d’énergie sera plus créateur d’emplois que l’EPR et qui qu’il fera baisser les factures d’électricités des usagers.
    « L’EPR n’est pas construit. Dans les semaines à venir, le NPA fera son possible pour que se construise un mouvement social contre l’EPR. Pour gagner, ce mouvement social devra rassembler tous ceux et celles d’en bas. Et pour être crédible, il devra mettre en avant un véritable service public de l’énergie Indépendant de la rentabilité financière. Qui prennent en compte les intérêts des usagers, des travailleurs du secteur de l’énergie et qui donnent un avenir à notre planète sans déchet radioactif, ni effet de serre.
    « C’est un autre monde qu’il faut inventer ! »

    http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-npa-dieppe-epr-la-rage-de-voir-le-monde-sauto-d%C3%A9truire

  25. bon dites, pour en revenir à l’écologie et ce qui fait l’obsession , bien malgré moi, de mes jours en ce moment : fillon a cautionné le circuit de F1 à Flins sur europe 1 samedi (voir le journal « l’équipe ») .
    voir site collectif flins sans f1 et …cyberaction (objectif 10 000 signatures, ce n’est qu’un début , merci .)

  26. A Fabrice:

    que préconises-tu? Un suicide collectif? Individuel?

    De cesser de se préoccuper de l’avenir du monde parce que, de toute façon, c’est cuit, et de profiter de la vie sans se soucier de ce qui viendra après, à l’instar des annonces de Paul Ehrlich en 1968?

    Je sais pas moi, je demande, parce si la connaissance ne débouche que sur le désespoir, à quoi bon? Colère = action, non?

  27. C’est vrai que c’est désespérant de lucidité ce blog !
    Cependant, toujours une chose qui me trouble : vous même Fabrice ne souhaitez vous pas être payé correctement voire éventuellement augmenté ? j’avoue que j’ai du mal à imaginer un salarié qui ne se battrait pas pour faire valoir ses droits et obtenir des avancées. Ce n’est pas en précarisant les gens que les peuples du sud mangeront mieux, j’en ai la certitude. Bref, il y a la quelque chose dans votre raisonnement qui peut plaire aux responsables du libéralisme et même de la réaction et j’en suis désolée…

  28. Plus sérieusement (avec mes excuses pour mon emportement), je crois que s’il faut marquer, et déplorer, toutes les raisons que nous avons au pessimisme, il faut aussi saluer les signes positifs des changements de pensée…

    Ce qui bouge au Parti de Gauche n’est pas l’émanation de Mélenchon, mais résulte de l’influence des militant-e-s de Utopia, qui viennent de rejoindre le PG. Ce qui en sortira? On ne peut pas le savoir. En tout cas, il y a des gens qui se mettent ensemble pour penser un autre projet de société, et qui prennent en compte la nécessité d’un changement radical dans notre appréhension du monde, et dans nos processus économiques…

    Les idées ne suffisent absolument pas, mais les idées sont un préalable à tout changement de société. Si elles sont porteuses de valeurs, elles ont d’autant plus de chance d’opérer des transformations sociales et matérielles!

  29. Merci Fabrice de tenir le Cap. Merci à chacun aussi de réagir, je respecte infiniment chacune de vos interventions ici car je suis persuadé qu’elles sont sincères. Mais on peut aussi se tromper en toute sincérité (moi le premier). L’intérêt de ce blog, c’est que Fabrice ne lâche pas prise et nous met face à nos contradictions.
    Rien n’est pire que de faux espoirs. Quand le danger menace à ce point, rien de pire qu’une impasse irrémédiablementobstruée que l’on prend pour une voie de sortie possible…

    Face à la crise multifome actuelle, probablement du jamais vu dans l’histoire de l’humanité, ce n’est pas d’alternace qu’il s’agit, fut-elle radicale, ni même plus d’alternative… c’est de changement de civilisation qu’il s’agit : prendre l’homme tel qu’il est, tout reposer à plat et comprendre (pour agir) ce qui fait que la Nature (donc l’autre, donc autrui…) soit une ennemie pour plus de 95% de nos contemporains.

    Ca ne nous fait pas remonter à des espoirs révolutionnaires venus seulement du très proche XIXème siècle mais ce sont près de 6 siècles qu’il s’agit de remonter, sans nostalgie aucune, pour comprendre d’où vient ce schisme suicidaire et comment le réparer.
    Des penseurs (contemporains) ont déjà posé des jalons : Levi Strauss, Bachelard, Jung, Ellul, Castoriadis et bien sûr, j’y revient une fois de plus, Gilbert DURAND et sa nouvelle anthropologie.

    Voilà à mon avis où nous devons creuser pour se sortir du magma actuel que Politis (j’y suis pourtant abonné !) et même le NPA contribuent en effet à épaissir à leur manière, probablement sans le vouloir et sans le savoir…

    Merci Fabrice de nous le rappeler : quand je suis prêt moi aussi à plier, je pense à toi et je me dis que toi, tu ne plieras pas et tu continueras à énoncer tes vérités ! C’est encourageant.

  30. Fabrice,

    Ta réponse me confirme un peu ce que je disais : tu es tellement tourné vers le passé (et je comprends, tu en as tellement vu) que cela t’empêche parfois d’entrevoir certaines des brèches dans lesquelles, je crois, l’avenir pourrait s’écrire.

    Même si je ne suis pas naïf, je crois fondamentalement qu’en tant qu’écologistes, notre place est auprès de ceux qui veulent sincèrement changer le monde, car ils sont nos alliés futurs. Et si nous ne nous engageons pas pour les convaincre, pour leur ouvrir les yeux sur la primauté absolue de la crise écologique ils pourraient bien finir par l’oublier pour sombrer dans la stricte défense des acquis à court terme ou, pire encore, un jour, se retourner contre nous (cf. les mobilisations des syndicats de l’acier en Allemagne contre les mesures climatiques).

    Si nous parlions de la LCR, je comprendrais tes réticences, mais là nous parlons d’un nouvel espace politique qui s’ouvre et qui laisse un boulevard à l’écologie radicale. Encore faut-il accepter de se mêler à des gens pour qui ce n’est pas encore une priorité, afin de les convaincre que oui, c’en est une.

    Alors oui, c’est vrai, Bensaïd n’est pas un écolo de la première heure, très loin de là. Et je n’ai jamais prétendu le contraire. Quant à Besancenot, il porte des Nike et va bosser tous les jours en bagnole. On a connu mieux.

    Mais hormis les déjà-convaincus, qui, mieux qu’eux serait prêt à entendre le discours que tu portes, qui veut renverser la société de consommation, notre civilisation du gaspillage et de la démesure et qui, surtout, revisite totalement nos rapports à la nature et au monde?

    Je crois que le marxisme (comme d’autres idéologies) est en crise et qu’il n’attend que le souffle de l’écologie radicale pour venir conforter la thèse qu’une autre société est possible, mais surtout qu’elle est indispensable. Alors peut-être que ce n’est que peine perdue que de s’allier à ces gens, peut-être que c’est insuffisant, mais j’aime penser le contraire.

  31. Je croyais que depuis Castoriadis, c’en était fini du marxisme. Pour ma part, c’est le cas et c’est définitif : je n’ai pas envie de passer ma vie à défoncer une montagne en sachant que toues les issues sont bouchées.
    Marx reste néanmoins un très grand penseur. Mais le marxisme ne comporte aucune solution pour les crises actuelles.
    Enfin, à ceux qui refusent d’ouvrir les yeux, je conseille de relire l’allégorie de la caverne de Platon : il est si douloureux de voir la lumière qu’il arrive que certains préfèrent rester dans l’obscurité de sa grotte, croyant à tort que l’espoir s’y niche et préférant le spectacle de l’ombre des silouhettes sur la paroi à la lumière crue du soleil.
    Je ne suis pas méprisant en écrivant cela, je répète que je nous pense tous TRES sincères ici. Simplement, il ya des choses dépassées qui ne peuvent plus être. Ceci n’est que mon opinion.

  32. Voir les dernieres reunions de NPA,sur Mediapart, qui garde son ancien nom et la minorité ouverte a l »ecologie a été priée de se taire,c’est une coquille vide,sans projet et OB ne veux pas du pouvoir,alors ce parti va être mediatisé a mort par Sarko ,il est ravi,faire croire que l’adversaire de taille ce serait eux,car ila peur de la gauche ecolo et fait diversion,puisqu’il fait croire que c’est eux qui vont changer la donne,alors qu’ils sont dans les mêmes idéologies que LO et pronucléaire,alors NPA c’est du vent qui refuse toute alliance et n’est solidaire que de lui même en devanture,le facteur.Les dernières élections ont été une leçon,ils ont fait bande a part ,on refusé de s’allier a des alternatifs etc,de l’esbrouffe avec les vieux piliers,Krivine,Bensaïd, qui dirigent,les vieux shémas rigide,et le même credo,et ceux qui bougent ,minoritaires,n’ont plus qu’a deserter;Pour moi c’est une forfaiture,du vent,juste un changement pour les com’s.

  33. Patrick,
    Bien entendu, il faut changer de civilisation! Qui prétendrait l’inverse, parmi ceux qui ont encore un peu de bon sens? Mais franchement, ne trouvez-vous pas qu’il est des manières d’envisager ce changement plus conséquentes qu’en le faisant exclusivement reposer sur la responsabilité individuelle? On ne peut pas en même temps demander aux citoyens de cesser d’utiliser leur automobile, et laisser le chemin de fer entre les mains d’une société qui pratique des tarifs abusifs, et laisse à l’abandon toutes les petites lignes non « rentables ». On ne peut pas non plus espérer que ces mêmes citoyens délaisseront les magazins « discount »(je ne parle même pas des grandes surfaces) pour les coopératives bio si on leur refuse en même temps un revenu décent. Je ne vois pas où est la cohérence de cette position. Et ne me répondez pas qu’on a toujours le choix quoi qu’il arrive: vivre dans une petite ville sans bagnole est un enfer, je sais de quoi je parle!
    F.A.

  34. « C’est un autre monde qu’il faut inventer !” variante de « on refait le monde »
    c’est facile de dire çà, vous étes naïfs, ou quoi,? puis pourquoi NPA et pas José Bové? Pourtant, il en dit aussi des choses justes et fédératrices JB..Fictionnons 2 minutes (avec en mémoire l’arrivée des socialistes en France en 1981, par exemple)imaginons nos héros au pouvoir grâce à une bonne majorité! Auront-ils les moyens de stopper tout ce qui doit être urgemment stoppé en matière de graves nuisances occasionnées à la nature. EX. arrêt de l’élevage industriel: quid des emplois supprimés? Quid des gens (qui sont-ils d’ailleurs?) qui s’enrichissent grassement de cette activité ? Vont-ils se laisser faire comme çà? Nous avons vraiment besoin, de penseurs, qui fourbissent les outils intellectuels pour penser le changement et les moyens d’y parvenir. C »est peut-être pour cela que ‘ »l’insurrection qui vient » comité invisible a été considéré comme un signe à dézinguer et à passer à la trappe (médiatiquement).A côté de çà, O.B, parle le dimanche Amidi à la télé, non mais sans blague! Faut pas rêver non plus!

    « Sous quelque angle qu’on le prenne, le présent est sans issue. Ce n’est pas la moindre de ses vertus.La sphère de la représentation politique se clôt. De gauche à droite, c’est le même néant qui prend des poses de cador ou des airs de vierge, les mêmes têtes de gondole qui échangent leurs discours d’après les dernières trouvailles du service communication.

    « Rien de ce qui se présente n’est, de loin, à la hauteur de la situation… Il n’y aura pas de solution sociale à la situation présente.
    D’abord parce que le vague agrégat de
    milieux, d’institutions et de bulles individuelles
    que l’on appelle par antiphrase « société » est sans consistance, ensuite parce qu’il n’y a plus de langage pour l’expérience commune. Et l’on ne partage pas des richesses si l’on ne partage pas un langage….
    La situation est la suivante: on a employé nos pères à détruire ce monde, on voudrait maintenant nous faire travailler à sa reconstruction et que celle-ci soit, pour comble, rentable. L’excitation morbide qui anime désormais journalistes et publicitaires à chaque nouvelle preuve du réchauffement climatique
    dévoile le sourire d’acier du nouveau capitalisme
    vert, celui qui s’annonçait depuis les années
    1970, que l’on attendait au tournant et qui ne venait pas. Eh bien, le voilà ! L’écologie, c’est lui ! Les solutions alternatives, c’est encore lui ! Le salut de la planète, c’est toujours lui ! Plus aucun doute :le fond de l’air est vert ; l’environnement sera le pivot de l’économie politique du XXIe siècle. ..
    À chaque poussée de catastrophisme correspond
    désormais une volée de « solutions industrielles »…Ce qui rend la crise désirable, c’est qu’en elle l’environnement cesse d’être l’environnement.
    Nous sommes acculés à renouer un contact, fût-il
    fatal, avec ce qui est là, à retrouver les rythmes
    de la réalité. Ce qui nous entoure n’est plus paysage,panorama, théâtre, mais bien ce qu’il nous
    est donné d’habiter, avec quoi nous devons composer,et dont nous pouvons apprendre. Nous ne
    nous laisserons pas dérober par ceux qui l’ont causée..
    Là où les gestionnaires s’interrogent platoniquement sur comment renverser la vapeur « sans casser la baraque », nous ne voyons d’autre option réaliste que de « casser la baraque » au plus tôt,et de tirer parti, d’ici là, de chaque effondrement.
    L’assemblée n’est pas faite pour la décision mais
    pour la palabre, pour la parole libre s’exerçant sans but…. « l’insurrection qui vient ».

  35. Thibault,

    Pas de problème entre nous – je le jure -, mais enfin, oublie un peu mes 53 ans, s’il te plaît ! Je n’en ai pas tant vu. J’en ai vu, oui. Mais sincèrement, tu ne crois pas que le refus de considérer le passé, tout le passé, tous les passés – à tout le moins cette idée saugrenue de ne pas s’y attarder -, semble un peu loufoque ? Je veux dire loufoque pour qui – les marxistes – tiennent l’histoire pour la matrice universelle des sociétés ?

    Ne le prends surtout pas mal, mais je suis vacciné contre le jeunisme. Ce qui ne veut pas dire – tout au contraire ! – qu’il ne faut pas changer, créer, expérimenter, se tromper, recommencer, etc. Tout au contraire. Mais ce qui me dérange – faible mot – dans l’aventure du NPA, c’est cette croyance, ridicule à mes yeux, qu’on pourrait créer du neuf – de l’authentique, pas du toc – à partir d’une matrice intellectuelle pensée grossièrement il y a un siècle et demi.

    Thibault, je ne sais quel âge tu as, et peu m’importe. Je t’espère jeune, et te souhaite en ce cas toutes les expériences du monde. Mais je te renvoie à cette phrase bien connue de Jorge Augustín Nicolás Ruiz de Santayana : « Those who cannot remember the past are condemned to repeat it ». Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  36. F.A,

    Concernant Politis, je n’ai pas le temps de détailler. J’ai un point de vue, que tu n’es pas obligé de partager, grands dieux non ! Si cela t’intéresse, je te renvoie à ce billet écrit ici-même il y a quelques mois : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=303

    Concernant Guevara, il faudrait davantage que quelques lignes. Tu t’en doutes, j’imagine. Je dois dire que j’ai aimé cet homme à l’époque où je pensais qu’il fallait tirer sur les malheurs du monde au fusil d’assaut. Ma foi, ce ne sont pas que des mauvais souvenirs.

    Alors quoi ? En deux mots, cet homme, et tant d’autres, dont d’ailleurs Trotski, préféraient grandement l’idée à tout autre considération. Guevara était un homme infiniment dangereux, car infiniment sincère. Il suffit de voir jusqu’où il a poussé sa propre souffrance d’asthmatique au moment de sa guerilla bolivienne. L’un de ses problèmes essentiels, c’est qu’il préférait l’idée du peuple au peuple, qui le décevait à tout coup. En Bolivie, en 1967, il n’avait pas même pris soin d’apprendre une quelconque langue indienne pour au moins dire aux paysans locaux ce qu’il tentait.
    Non, c’était encore trop. Il est descendu de son avion grimé, à La Paz, et puis a lancé une guerilla qui allait déclencher les feux de l’enfer et de la CIA réunis sur les communautés paysannes locales. Et puis s’est plaint lamentablement – oui, lamentablement – dans son journal de Bolivie justement, récupéré par Castro après sa mort, de l’attitude des paysans indiens de Bolivie à l’encontre de son foco, de son foyer de guerilla imbécile et criminel.

    Je me doute bien, écrivant ces mots, que cela te fera sursauter. Imbécile ? Criminel ? Guevara ? Eh bien, je dois dire qu’il n’y a pas d’icônes dans mes constellations intérieures. Quand le culte du héros a commencé à Cuba, en 1968, cette vieille crapule stalinienne et caudilliste de Castro avait déjà félicité le Pacte de Varsovie pour l’entrée de ses chars rutilants dans les rues de Prague. Guevara était un homme d’un courage hors du commun. Et alors ?

    Fabrice Nicolino

  37. Élodie,

    Tu as bien le droit de t’emporter, et moi le droit d’en penser ce que j’en pense. Simplement, et en quelques mots, je ne crois pas très utile d’évoquer l’idée d’un suicide, qu’il soit collectif ou individuel. Pour ma part, je n’y songe pas en tout cas, car j’aime bien trop la vie, ses fragilités et ses contradictions.

    Permets moi d’évoquer une figure qui te plaira sûrement, ainsi qu’à d’autres visiteurs. Marx. Karl. Lui. (Par précaution, je précise qu’il ne s’agit que d’une évocation, rien d’autre) Je dois te rappeler qu’il aura fondé toute sa vie sur une théorie générale de la société qui s’est révélée fausse. Géniale, complexe au possible, intégrative, passionnante, mais finalement fausse.

    Nulle part en effet le prolétariat n’est devenu la classe universelle qu’il avait imaginée. Nulle part. Il a écrit des Manuscrits éblouissants – en 1844, ce me semble, je ne vérifie pas -, il a rédigé un Manifeste prodigieux en 1848, et puis, beaucoup plus tard, son opus magnum, Le Capital.

    Et puis ? Oui, et puis. Qu’aura-t-il vu de son vivant ? Des révolutions « démocratiques bourgeoises » en 1848 et surtout l’insurrection parisienne de mars 1871. Bon. Tout cela ne fait pas une révolution prolétarienne. Est-ce que, pour autant, avec le recul, toi et tes amis recommanderaient à Marx une forme quelconque de suicide ?

    Je blague, tu l’auras compris. Les petits êtres que nous sommes tous mélangent le temps long des idées et de l’histoire et le moment si court de leurs propres vies. Il faudrait que tout coïncide ! Mais la réalité, la vache, s’est organisée tout autrement. Il faudra bien faire avec.

    Les temps de rupture dans le domaine de la pensée humaine sont des époques difficiles, incertaines, hautement douloureuses. Le NPA n’est pas une rupture. La vision écologiste du monde, si.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  38. Sylvie,

    Ma foi, si tu avais besoin d’un avertissement… En ce qui me concerne, je n’entraînerai jamais personne au tombeau. Mais la saine méfiance est saine, il n’y a aucun doute sur la question, pour moi en tout cas.

    Fabrice Nicolino

  39. Suzan,

    Oh, hé ! NON, JE NE VEUX PAS DE FRIC, ET J’EN AI MÊME BIEN TROP. D’ACCORD ? Je ne vous dirai pas ce que j’en fais, car cela me regarde, fort heureusement. Vous avez le droit de penser qu’il n’y a pas de lien entre ce que nous revendiquons ici et ce qui se passe là-bas. Mais moi, je sors mon joker et m’arrête ici. Car je n’ai aucun droit à juger qui que ce soit. Joker, donc.

    Fabrice Nicolino

  40. Non, pas besoin d’avertissement, je me méfie des icônes, ou des chefs de file, ou des chefs tout court, de ceux qu’on suit, quoi.

  41. @ Sylvie,

    sauf qu’il y en a parfois qui ont une pensée ou des outils pour penser avec plus de cohérence que les autres, et c’est en partie pour çà qu’on est là à discuter!

  42. et bien ça débat, ça débat . je vous avoue que rien que l’appelation NPA me déplait . désolée, je la trouve terriblement reductrice . car voilà l’auteur de tous nos maux : le capitalisme . Supprimons le et le lion dormira auprès de l’agneau ! je me souviens d’une discussion avec un ancien khmer rouge qui m’expliquait qu’à quinze ans il mettait des sacs plastique à la chaine sur les têtes de gens aux mains ligotées derrière leurs dos . Il l’avait fait juste par lâcheté , pour éviter d’être traité de vermine capitalisme et de connaitre leur sort horrible . Bien-sûr, je ne dis pas que le NPA est voué à cet avenir funeste . mais, encore une fois, la réduction de pensée chez l’humain m’effraie et oui, je crois qu’il est bon de rappeler le passé . Altermondialiste, le mot est plus interessant , après, ça dépend où .
    @ Suzan, lien entre nord et sud : ici , on se bat contre la pollution nucléaire de notre beau pays, l’absurdité de la sur-consommation électrique et l’on a bien raison . mais je suis surprise de voir que jamais le sort de ceux qui habitent près des mines d’uranium au nord afrique ou en amérique centrale n’est évoqué . Ils meurent tous les jours fusillées, de faim, de cancer et …pas un mot en manif . merci quand même à « sortir du nucléaire » d’avoir adhérer à « tchinagen », mais nous devons être solidaires encore davantage et vite .

  43. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un changement de modèle de société.

    Se positionner « capitaliste » ou « anti-capitaliste » ne suffit pas, même en saupoudrant une pincée d’écologie ! car, du coup, l’anticapitalisme n’existe que si le capitalisme perdure … L’écologie n’est pas un complément électoral ; l’écologie EST un modèle de société !

    L’écologie politique, incarnée par les Verts ou le rassemblement Europe-écologie, propose de sortir de cette vision linéaire, binaire, de la politique. Avec la reconduction de Cécile Duflau lors du dernier congrès, Les Verts se positionnent (enfin !) vraiment et durablement à gauche.

    Cette économie, sociale et solidaire, ce mode de développement respectueux des humains présents et à venir, et soutenable pour notre UNIQUE planète, vous les retrouverez dans les propositions des Verts et du rassemblement Europe-écologie !

    Pour l’écologie, comme pour le reste, méfiez-vous des contrefaçons .

  44. David,

    Content de ton enthousiasme. Que je ne partage évidemment pas une seconde. Voter pour Cohn-Bendit ? Mon sens de l’humour n’ira jamais aussi loin que cela. Remarque, tant mieux.

    Fabrice Nicolino

  45. Voter Cohn-Bendit. Lire « Télérama ». Acheter mon steack bio chez Monoprix. Euh… je ne sais pas m’a pris… Je devrais peut-être mieux me (re)tenir ?

  46. A F.A.Paulus qui écrit :

    « Mais franchement, ne trouvez-vous pas qu’il est des manières d’envisager ce changement plus conséquentes qu’en le faisant exclusivement reposer sur la responsabilité individuelle? »

    Qui a prétendu cela ? Castoriadis, c’est justement « l’institution imaginaire de la société » (l’un de ses ouvrages majeurs), Durand, c’est (entre autre) la recherche sur l’imaginaire lui aussi, sur le va et vien individu/société (tu vois ?) et par exemple (je le cite, extrait d’interview de Gilbert DURAND provenant du dossier « L’imaginaire contemporain » de la revue « Sciences Humaines » n°90 de janvier 1999 🙂
     » (…) Il y a donc des structures invariantes de l’imaginaire (ce que j’appelle les « schèmes »), qui sont investies, incarnées de façon différente selon les cultures, dans des symboles, des légendes, des créations artistiques, des mythes… C’est ce que j’ai essayé de montrer à travers le concept de « trajet anthropologique ». Toute image a deux pôles : un pôle strictement biologique et anthropologique, et un pôle incarné dans une culture, une langue, une civilisation… Le trajet anthropologique, c’est le va- et-vient entre ces deux pôles, par lequel l’imaginaire existe.(…)

    (…) Au fur et à mesure que j’avançais dans mes recherches, je me suis aperçu que les choses étaient plus compliquées qu’on pouvait le croire. C’est pourquoi j’ai essayé de donner une représentation simple pour rendre compte des relations entre imaginaire et société. J’ai construit, en m’inspirant du schéma freudien du ça, du moi et du surmoi, un diagramme à trois étages.

    En bas, vous avez le « ça anthropologique », purement mythique, qui ne se transforme jamais, c’est ce que Jung appelle l’inconscient collectif (c’est le niveau des « images archétypes »). A l’autre bout se trouve le « surmoi imaginaire », c’est-à-dire l’ensemble des règles, des codes, des lois, des préséances, de la société à l’instant où nous la considérons. Enfin, au milieu, le « moi social » est l’instance par laquelle chaque individu « bricole » sa conduite, s’arrange avec ces deux pôles : c’est la zone des rôles sociaux et des masques du jeu social. C’est à ce niveau que l’imaginaire vit et que peuvent avoir lieu des changements importants du mythe directeur d’une société, par exemple, en France en 1789.(…) »

  47. « mais je suis surprise de voir que jamais le sort de ceux qui habitent près des mines d’uranium au nord afrique ou en amérique centrale n’est évoqué » .Bénédicte, en la matière, nous aurions aussi notre comptant de cacahuétes : Le magazine “Pièces à Conviction”, diffusé sur France 3 prépare un numéro spécial “Uranium : le scandale de la France contaminée”…l’émission reviendra sur la multiplication des cas de radioactivité dans les villages français et sur l’omerta qui couvre ce problème…
    Je vous livre l’avis de el ryu (un blogueur déconneur, mais fin sociologue) « Face à la situation actuelle du monde, je pense que je vais rester chez moi et dormir. » Jocho Yamamoto.
    Du même, voici aussi quelques extraits de ses réflexions sur l’invention de l’oeuf en barre.
    « Tu connais pas l’œuf en barre ?
    Et pourtant t’en as déjà mangé je t’assure….
    C’est quoi le problème avec l’œuf dur ? Hein !?….

    Mais heureusement dans le monde dans lequel on vit y a des types très intelligents qui ont un esprit très pratique et qui ne cessent de se creuser la tête pour résoudre tout ces tas de problèmes dont en fait t’avais pas conscience même si tu t’étais déjà pris la tête avec un œuf dur sans te formaliser plus que ça parce qu’après il fallait bien continuer à vivre normalement comme tout le monde et sortir l’apéro pour accueillir tes convives qui s’en foutent autant de ta salade nicoise à la con..)
    L’œuf c’est la nature qui l’a conçu. Ou plus exactement le cul de la poule. Si nous humain devions pondre un œuf on aimerait autant qu’il ait cette forme là plutôt que, plutôt que,…une forme moins sympa à, à… à pondre ! Genre un tomahawk !

    Donc on peut quand même dire que le design de l’objet fait parti de ces trucs bien conçu par mère nature. Totalement adapté à l’usage que la poule en fait.

    Mais pas à celui que les humains en font ! Et surtout pas l’industrie agroalimentaire.

    Parce que l’industrie elle va pas rester s’extasier devant l’objet qu’est émouvant quelque part avec ses rondeurs, son air con et son habitude à se poser là en se dodelinant toujours légèrement voire en roulant carrément suivant une trajectoire légèrement pas droite qui finit toujours invariablement vers le bord de la table. NOn , non l’industrie elle pense bénéfice, bénéfice, bénéfice et profit sans cesse jusqu’à la fin des temps ou du moins jusqu’à la clôture de Wall Street.

    Et l’œuf tel qu’il est avec son aérodynamisme naturel mainte fois contrefait quand il s’agit d’aller plus vite par exemple avec une résistance minimum dans l’air ne sert pas vraiment l’intérêt et donc les profits de ceux qui nous vendent toutes sorte de produits avec une rondelle d’œuf dedans.

    Parce qu’il ne faudrait pas que certain aient une belle rondelle avec une savant dosage de jaune et de blanc dedans et d’autre un bout de truc merdique qui ressemble à rien. Le cahier des charges c’est la rondelle d’œuf ! Une rondelle d’œuf pour tous et tous pour un ! Non d’un chien !

    Et oui la voilà la solution ! L’œuf en barre ! Ça fait froid dans le dos hein ?!

    Et alors là tiens toi bien, réfléchis deux minutes. Comment ils ont fait ça ?

    Non ce n’est pas de la manipulation génétique, une poule format autobus ça existe pas encore. Le truc il est terrible. En fait tu prends deux tubes un gros et un petit de même longueur. Tu mets le petit dans le gros. (tiens je sais pas pourquoi mais c’est drôle comme phrase). Tu sépares le jaune du blanc d’une bonne douzaine d’œuf. Les jaunes tu les mets dans le petit tube et le blanc dans le gros tube. Tu fait cuire. Eau bouillante, je vais pas t’apprendre à cuire un œuf, et à mi cuisson, quand le jaune commence à être dur, t’enlèves le petit tube pour que le blanc et le jaune se soude jusqu’à la fin de la cuisson. Et t’as un œuf en barre ! (Par contre si quelqu’un pouvait m’expliquer comment ils font pour faire les lignes rouges du dentifrice « Signal » et aussi comment ils arrivent à mettre une tige de graphite dans un bâton en bois pour faire les crayons gris j’suis preneur)
    Et à l’époque je me souviens que je m’étais dit en voyant ça « Putain on est vraiment dans la merde ! » Avoir traversé des siècles d’histoire ou la capacité d’adaptation de l’homme à son milieu naturel a fait qu’il a dépassé toute les autres races animales pour arriver aujourd’hui à une population de plus de 6 milliards d’individus avec une espérance de vie en progression constante, pour finir par inventer l’œuf en barre.
    Parce qu’il y en a eu des mecs qui ont fait progresser l’humanité avec des inventions à la con qu’on soupçonne même pas aujourd’hui. Tiens par exemple tu sais c’est qui Nicolas Appert ? Il a pourtant sauvé la vie à des milliers de gens en inventant au début du 19ème siècle la boite de conserve. Le nombre de mecs qui grâce à lui son pas morts du scorbut sur les bateaux de la marine française on y pense même plus. En plus le gars il est mort dans le dénuement le plus total parce qu’il avait voulu que son invention profite à tous sans réclamer sa part du pognon….

  48. Je viens de m’apperçevoir que j’ai-horreur!-épouvantablement défiguré le nom d’André Gorz dans mon message plus haut. Mille excuses…

  49. Patrick Pappaula,

    Casto? « l’institution imaginaire de la société »! putain quelle prise de tête ce mec, je crois bien qu’il était le seul à se comprendre pour relier les différents éléments qui nous rendent humains.

    Durand? même remarque.

    Une preuve qu’ils sont restés partiellement à côté de la plaque? Ils n’ont pas fait Ecole, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’aient pas aperçu des trucs puissants. Chez les anthropologues je préfère Gagnepain, c’est guère plus simple je te l’accorde mais au moins on sait tjs exactement où on en est…et il n’est pas écrit que çà ne puisse devenir politiquement opératoire d’être un programme de travail cohérent; et falsifiable, si le coeur t’en dit.

  50. Marie,

    Sais-tu ds le même genre que la Tatcher, avant de faire de la politique, bossait comme ingénieure ds l’art de mettre plus d’air ds les glaces pour les rendre plus onctueuses, autrement pour vendre plus de vent?

  51. Salut Eugène,
    Tu trouves que dire que Casto et Durand c’est « prise de tête » et qu’ils n’aient pas fait « école » permet de les disqualifier ou même de faire avancer les choses ? Es-tu vraiment sérieux ?
    S’ils sont, en effet, difficiles d’accès (surtout Durand), à nous de clarifier et de populariser. Ils parlent des hommes, donc de nous, pas d’extra-terrestres. Tout reste accessible à tous, j’en suis persuadé.
    Je ne comprends pas ta remarque : où sont-ils « à côté de la plaque » ? Et de quelle plaque parles-tu ?
    Tu leur reproche de n’avoir pas fait « école »… ne te dis-tu pas que c’est justement parce qu’ils sont trop iconoclastes pour la société dominante ? … surtout Durand me semble-t-il.
    Et pour un type qui n’a pas fait école, voir son oeuvre majeure rééditée 11 fois sans compter les versions étrangères, c’est plutôt pas mal !
    Je ne comprendrai jamais ces appels à se mutiler le cerveau … ça doit faire partie de ce que dit Castoriadis lorsqu’il écrit « nous vivons une basse époque, c’est tout. »
    Et Marx, c’est pas compliqué son oeuvre ? Il n’empêche, les P.C on su la populariser comme jamais. C’est donc possible !
    Je suis d’acord avec toi, il manque des passerelles, mais de là à tout mettre à la trappe sous pretexte de prise de tête… quelle prise de tête en effet !

  52. Patrick Pappola,

    J’ai bien du relire l’institution imaginaire de………….4 ou 5 fois, plus des passages totalement décortiques qd ils étaient en rapport avec « la violence de l’interprétation » de Piera Castoriadis-Aulagnier, sur la question de notre émergence à la socialité.

    J’ai aussi bien précisé qu’ils avaient aperçu des trucs assez puissants, donc je ne jette pas, çà m’arrive même de retourner voir pour retrouver de l’inspiration face à leur façon de démonter les questions; car si tu vas jusqu’au bout de ma phrase, le pb c’est de « RELIER » (CE QU’ON SAIT OU CROIT SAVOIR POUR LUI DONNER PRISE SUR LA REALITE donc renvoyer les pseudo décideurs de la sphère économico-financière à leurs chères études)les différents éléments qui nous rendent humains

    Bon dernier point: il y avait aussi une petite part de provoc de ma part. Bingo!

    A+

  53. @Fabrice
    Il me semble que ma remarque n’avait rien d’agressive et je n’aime pas trop me faire hurler dessus même par Internet (les majuscules sont censées exprimer un hurlement). D’autant plus que je ne vous ai jamais demandé ce que vous faisiez de votre argent !!! Soyons plus zen même avec ces sujets. Joker, joker.

  54. Suzan,

    Désolé. Mon intention n’était pas crier. En tout cas pas après vous, je le jure. Mais Il est vrai que je m’énerve facilement. Et que la question du fric, pour parler sans détour, me fatigue rapidement. Ce n’est pas de votre faute, mais de la mienne. Mille excuses.

    Fabrice Nicolino

  55. Ben oui, le fric ça énerve parfois quand on vous en parle et ça déprime ou ça angoisse quand on n’en a pas. Je n’ai jamais fait partie du sous-protélariat, ni urbain ni rural, plutôt de ce qu’on appelle la classe moyenne, je ne me plains pas, j’ai toujours eu de quoi me loger, manger bio si je veux et partir en vacances quand j’en ai marre de la ville, dans les Cévennes, les Causses, ou ailleurs. Mais je regarde autour de moi, comme vous tous je pense: il y a 15 ans avec un boulot, même mal payé, on arrivait à peu près à assouvir ces besoins élémentaires que sont le logement, la nourriture. Aujourd’hui, non. Alors c’est bien joli de refuser de réclamer des augmentations de salaire quand on est, malgré tout, au chaud, mais pour certains, c’est juste vital. Et j’en connais beaucoup qui, s’ils avaient 300 euros de plus sur leur feuille de paie, ne se précipiteraient pas pour s’acheter un écran plat ou le dernier portable, mais pourraient juste respirer un peu.

  56. Eugène, je te conseille la lecture du dit manifeste qui est simple, dans son énoncé. Vraiment passionnant à lire et « éclairant » ce qui n’est déjà pas mal du tout dans ces temps troublés et confus. « Il n’y a guère que cette étrange strate intermédiaire de la population, ce curieux agrégat sans force de ceux qui ne prennent pas parti, la petite bourgeoisie qui a toujours fait semblant de croire à l’économie comme à une réalité – parce que sa neutralité,
    en était ainsi préservée. Petits commerçants,
    petits patrons, petits fonctionnaires, cadres, professeurs, intermédiaires de toutes sortes forment en France cette non-classe, cette
    gélatine sociale composée de la masse de ceux qui
    voudraient simplement passer leur petite vie privée à l’écart de l’Histoire et de ses tumultes. Ce marais est par prédisposition le champion de la fausse conscience, prêt à tout pour garder, dans son demi-sommeil, les yeux fermés sur la guerre qui fait rage alentour. Pas mal non? Attention, j’ai pas dit génial;

  57. @1- Patrick Pappola,
    @2- Marie,

    1-ma provoc? J’ai cité un nom qui avait ma préférence qt à la méthode, parce qu’il y a eu méthode autour de l’auteur en féderant divers chercheurs qui se sont posés tt un tas de bonnes questions en même temps dont plusieurs thésards de l’époque. Pas de génie ds cette histoire, mais beaucoup de boulot épistémologique au sens rigueur des concepts, concepts qui font que j’ai depuis cette immersion, pas tt à fait au hasard mais presque, parfois l’impression de parler une langue étrangère, qui donc nécessite traduction permanente…

    2- Excuse moi là j’ai pas suivi…
    Le manifeste, le début dont tu as ouvert un (« ) (crochet)? Depuis que je lis et participe à quelques blogs, ma vitesse de lecture a dû doubler. le lien de ce manifeste?
    peut être sans lien à te lire: l’image qui me vient est celle approximative de la position des français au début des années 40; qqes poignées de résistants, qqes poignées de franchement salopards, une masse énorme de veaux, pour reprendre le mot de de Gaule. Les répartitions ne changent pas avec le temps. Donc qqes questions: qui tient la corde (des …)? Pour en faire quoi et au nom de quelle vérité et/ou intérêt – N’est-ce pas plutôt l’idée de politique elle-même qu’il faut refonder?

  58. Eugène, j’ai dû rater qq chose. “L’insurrection qui vient”? tu peux developper? je n’ai pas mis le lien, car cet ouvrage se trouve facilement. Parfois, de « vraies fulgurances » dans ce texte à butiner pour en faire aussi son miel.Ce que tu dis : « l’image qui me vient est celle approximative de la position des français au début des années 40; qqes poignées de résistants, qqes poignées de franchement salopards, une masse énorme de veaux, pour reprendre le mot de de Gaule ». Ok, mais çà n’est pas opérationnel. A part çà à propos du mot que de Gaulle employait pour qualifier les français.
    Le 1er janvier 2007, aucun élevage en batterie ne pourra plus exister en Europe. Cette mesure, décidée en 1997 par la Commission Européenne, a été prise sous la pression des associations de défense animale.

    Aucune case individuelle

    Deux directives importantes ont été prises à cette date. La première dite Directive 97/2/CE, indique que « aucun veau n’est enfermé dans une case individuelle après l’âge de huit semaines sauf si un vétérinaire certifie que son état de santé ou son comportement exige qu’il soit isolé en vue d’un traitement ». Ce même texte prévoit aussi des espaces minimaux pour la détention d’animaux en liberté. Il est entré en vigueur pour toutes les exploitations mises en service depuis le 1er janvier 1998. Il s’appliquera donc à tous les élevages au 1er janvier 2007.

    Soins obligatoires

    La seconde directive, dite 97/182/CE, oblige les éleveurs à faire leur métier. « Tous les veaux élevés en stabulation sont inspectés par le propriétaire ou la personne responsable des animaux au moins deux fois par jour et les veaux élevés à l’extérieur au moins une fois par jour. Tout veau qui paraît malade ou blessé doit être convenablement soigné sans délai et un vétérinaire est consulté dès que possible pour tout veau qui ne réagit pas aux soins de l’éleveur. Si nécessaire, les veaux malades ou blessés sont isolés dans un local approprié garni de litière sèche et confortable.» Qu’il faille que l’Europe en vienne à légiférer pour que des animaux soient soignés lorsqu’ils sont malades en dit long sur certaines pratiques.

    Attaches ajustées

    Cette même directive souligne que « lorsque les veaux sont attachés, leur attache ne doit pas les blesser et doit être inspectée régulièrement et ajustée si nécessaire pour leur confort. Toute attache doit être conçue de manière à éviter un risque de strangulation ou de blessure et à permettre à l’animal de se déplacer. »

    Alimentation normale

    Quant à l’alimentation, elle doit être « appropriée à leur âge et à leur poids et tenant compte de leurs besoins comportementaux et physiologiques pour favoriser un bon état de santé et leur bien-être ». Et donc contenir suffisamment de fer. Ces dispositions sont entrées en vigueur au 1er janvier 1998.
    Voilà pour la vie des veaux.(totalement hors sujet)

  59. Marie,

    je ne l’avais pas pris hors sujet non plus mais pour une parabole….elliptique, ce qui va facher Elodie si je mélange tt.

  60. Bonjour Fabrice,
    J’aime beaucoup ce billet qui exprime fort crûment, et avec une plume féroce, ce que beaucoup d’entre nous perçoivent confusément : la LCR, comme tous les partis qui héritent du communisme, est d’abord productiviste. Je ne sais pas si Besancenot veut embastiller les océans, mais il avait clairement déclaré au journal « La Décroissance » qu’il trouvait les décroissants sympathiques, mais que ce n’était pas sa tasse de thé. C’est pourtant probablement lui qui va rassembler le plus de votes « protestataires » en juin prochain… Bref.

    Il se trouve néanmoins que la décroissance inspire de nouvelles formations politiques. Le problème est qu’il est difficile de faire la part des déclarations solennelles et larmoyantes sur l’état de la Planète, ainsi que l’absolue nécessité de prendre des mesures pour y remédier (discours que Sarkozy lui-même a souvent tenu !) et la sincérité de ceux qui tiennent ce type de discours.

    L’appel d' »Europe-Ecologie » était très beau, je l’ai d’ailleurs signé. Mais la présence de oui-ouistes comme Dany Cohn-Bendit en affaiblit évidemment la portée.

    Dernièrement, le Parti de Gauche a été créé, intégrant, comme le souligne Elodie, l’ex courant « Utopia » de ce pauvre P »S ». Comment rester insensible à cet appel : http://www.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=429:intervention-corinne-morel-darleux-&catid=66:congres-constitutif-du-pg&Itemid=129 ?

    Dans le même temps, le Parti de Gauche annonce une alliance avec le vieux PC, dont les convictions écologistes restent pour le moins à prouver, et fait un appel du pied au nouveau NPA. A qui se fier ?

    Je suis enfin intrigué par votre commentaire sur Mélenchon et ses « vraies pratiques ». N’ayant pas trouvé de billet à ce sujet sur votre blog, est-il indiscret de vous demander si vous avez connaissance de faits significatifs à son égard qui justifient ce mépris ? Ou mettez-vous simplement Mélenchon dans le paquet des « relanceurs de la croissance » comme Benoît Hamon ce matin même sur France-Info ?
    Pouvez-vous éclairer vos dévoués lecteurs à ce sujet ?

  61. Superno,

    Dévoués, j’espère que vous blaguez.J’en suis même sûr.

    Bon. Mélenchon. Fort justement, la loi condamne la diffamation. Et je sais que Mélenchon n’hésiterait pas à poursuivre, ce qui est son droit. Quand on avance quelque chose de délictueux, il faut pouvoir l’établir, ou se taire.

    Or donc, je m’en tiendrai prudemment à deux choses. Un, Mélenchon a été cadre d’un mouvement stupéfiant, qui a toujours utilisé la violence physique contre tout ce qui lui déplaisait. Je veux parler du mouvement lambertiste, qui s’appelle aujourd’hui – je crois – POI, après s’être appelé OCI, et tant d’autres choses. Je sais de source certaine des pratiques utilisées à l’époque de Mélenchon – partout en France- qui vous sidéreraient. Le mot reste faible. Vous n’êtes pas obligé de me croire, j’en conviens. Mais je l’affirme.

    Deuxième point. Vers 1990 – j’ai comme un imbécile égaré le dossier que j’avais constitué -, le courant de gauche du PS, qui était dirigé par Mélenchon et Dray s’est emparé discrètement, par la voie bureaucratique d’adhésions simultanées, organisées, contrôlées bien sûr, de l’association humanitaire Frères des hommes. Un de ces vaillants néo-humanitaires a pris la tête du Conseil d’administration, et la fête a commencé. Je me souviens – mais il y a bien d’autres choses – de billets d’avion et de notes d’hôtel classieux à travers le monde entier. Et puis, l’affaire ayant fait du bruit, les néo-humanitaires ont quitté le navire, qui prenait l’eau, avant de partir vers de nouvelles aventures démocratiques.

    Ultime lambeau de commentaire. L’Essonne de monsieur Mélenchon est un havre de la démocratie politique, et le parti socialiste départemental, quand il y faisait la pluie et le beau temps, respirait l’air des cimes. Quant aux textes… Vous croyez sincèrement qu’un homme comme Mélenchon y attache la moindre importance ?

    Bien à vous, lecteur dévoué.

    Fabrice Nicolino

  62. Superno,

    Je reprends la parole à propos de Jean-Luc Mélenchon. Il représente à mes yeux l’incarnation d’une figure politique récurrente au parti socialiste : le molletisme. Guy Mollet est un personnage de l’après-guerre qui aura conquis la SFIO – le PS d’alors – par des discours de gauche enflammés. Une SFIO dont il sera le patron de 1946 à 1969. Je recommande pour les masochistes la lecture de ses propos publics de 1945 et 1946. Il y parle avec aisance de marxisme, de prolétariat, d’« unité ouvrière » avec les staliniens, etc.

    Finalement, on le sait, il devint président du Conseil sous la Quatrième République. À propos de la guerre en Algérie, après avoir bien entendu dénoncé un conflit « imbécile », il déclenche une fois président une répression sans pitié, refuse tout compromis, avalise et valide la torture de masse. Et il lance avec les Anglais le coup de force un tantinet ridicule contre Nasser et le canal de Suez, qui vient d’être nationalisé.
    On parle depuis de « molletisme » quand on veut décrire la distance entre la parole, souvent manipulatrice, et l’acte, qui oblige à juger.

    Pour moi, Mélenchon est bel et bien un grand « molletiste ». Lui, le noble militant de la gauche pure et dure, depuis quarante ans au moins, s’est rallié à Mitterrand sans hésiter. Il l’adule encore ! Or, Mitterrand n’aura-t-il pas été le plus grand homme politique de la droite française au siècle passé ?

    Je ne dis pas cela par provocation. Mitterrand a majestueusement contribué à tuer le PCF – ses restes sont pourtant les alliés de Mélenchon -, réhabiliter l’entreprise capitaliste et aggraver sévèrement les inégalités sociales. Je n’en fais pas un deus ex machina. Les choses se seraient certainement passées sans lui. Mais il a tout aggravé, tout affaibli de ce qui pouvait demeurer d’esprit de résistance en France.

    C’est cet homme-là qu’a soutenu et soutient Mélenchon. Et c’est dans le gouvernement de Jospin que Mélenchon a accepté de servir comme ministre entre 2000 et 2002. 2002 ! Ce n’était pas 1981, tout de même. 2002 ! Avec les mêmes que ceux qu’il condamne aujourd’hui à l’enfer social-démocrate, les Guigou, Royal ou Aubry. Il est vrai que Jospin et lui ont appartenu au même mouvement lambertiste, ce qui crée des liens solides. Est-il à ce point sans importance que Mélenchon ait lancé son « Parti de gauche » avec Marc Dolez, ancien député socialiste, dont certains éléments permettent d’interroger les liens passés et peut-être actuels avec les lambertistes ?

    Bref, à bientôt 58 ans, Mélenchon devient un taureau de la lutte des classes. Je ris, pardonnez-moi d’avance. Il faudrait s’extasier sur un texte, quand une vie s’est écoulée, qui a démontré tout ce qu’il y avait à démontrer ? Vous faites comme vous voulez.Moi aussi.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  63. Bonjour,
    je n’ai point le temps de lire chacun des nombreux commentaires, je m’en excuses. Mais je voudrais faire part d’une remarque. Le cuba d’aujourd’hui ne se resume pas a un bordel pour touriste (europeens majoritairement car ce n’est pas une destination pour les riches americains), c’est un pays qui soufre de son isolement c’est certain mais il n’est pas productiviste dans les proportions ou nous emmene le systeme capitaliste. A mes yeux Cuba ne peux pas etre un exemple, mais l’accuser d’etre un modele plus dangereux ecologiquement que les societes marchandes me semblent un peu excessif et probablement passione de votre part du simple fait du statut d’exclusion qui touche Cuba.

    Cela dit je partage votre critique a l’encontre du NPA et de sa rethorique.

    Vous avez gagne un lecteur 😉

  64. Le débat est intéressant, mais au bout d’un moment il faut en tirer des conclusions opérationnelles.
    Que nous dit Fabrice Nicolino dans ce billet ? Que le NPA repose sur la LCR, qui repose sur une idéologie dépassée, reposant sur le productivisme, donc non compatible avec l’écologie politique radicale et le changement de paradigme que nous appelons tous (je parle au moins des lecteurs de ce blog…) de nos voeux.
    Quelle est la conclusion logique de ce billet ? Que les vrais écologistes ne doivent pas, au risque de se fourvoyer, aller voir au NPA.

    Avant de faire ce refus, il me semble qu’il faudrait savoir plus concrètement ce que l’on a à perdre et ce que l’on peut espérer gagner à participer au NPA. Il faut aussi se placer dans la perspective : qu’elle est l’alternative à ce refus ?

    Honnêtement, je ne vois pas de gros risque à y aller. Il faudrait que quelqu’un me dise plus concrètement ce qu’il entrevoit comme risque ; pour moi la frontière peut être trouvée entre compromis et compromission (ce n’est pas forcément facile, mais pas impossible…).
    A l’inverse je crois que la participation d’écologistes radicaux au sein du NPA peut être une bonne façon de faire avancer le schmilblick vers le changement de paradigme dont je parle plus haut (ça n’est pas la seule façon, mais c’en est une qui doit être sérieusement envisagée, et pas évacuée rapidement).
    Je ne suis pas encore allé dans les réunions NPA (faute de temps, mais j’y pense sérieusement) mais ce que l’on me rapporte présente pas mal d’aspects positifs. D’une part – comme l’a bien indiqué Marc PLEYSSIER (que je salue au passage, on s’est déjà croisés qq fois) – tous les acteurs du NPA ne sont pas des anciens de la LCR, productivistes convaincus ; d’autre part l’idée d’un espace politique en construction, avec quand même pas mal d’ouverture, est quand même assez rare pour être considérée comme une opportunité. Bien sûr il faudra à ces écologistes de l’énergie pour influencer et essayer d’imposer des choix autres que le « tout venant » trotskiste, marxiste, syndicaliste ou autre, mais il y a quand même l’espoir d’arriver à quelque chose.
    Cet espoir est important. Ca ne rime à rien de s’engager dans quelque chose dont on peut pressentir dès le départ qu’il ne mènera pas à grand chose…
    En tous cas, comme l’a dit Marc, les gens du NPA (les ex-LCR et les autres) sont peut être les plus proches de nos idées ;s i l’on refuse de travailler avec eux je ne sais pas avec qui on va le faire…

    Je reviens là sur l’idée d’alternative à l’engagement de certains écologistes radicaux et / ou objecteurs de croissance au sein du NPA. Pour ceux qui veulent agir dans le champ de la politique institutionnelle, je ne vois pas beaucoup d’alternative. Surtout si l’on a une ambition autre que celle de faire parti d’un énième groupuscule, condamné à rester un nain politique. Et les alternatives ça se construit ; personnellement je suis assez désolé de l’incapacité des écologistes radicaux / objecteurs de croissance à s’organiser, à exister, à prendre la parole en ces temps de quasi décroissance (subie…). Si nous n’arrivons pas à exister par nous même, il faudra bien exister avec d’autres…
    Le choix du NPA n’est peut être pas idéal mais avons nous bien le choix ? (je ne dis pas que tous les écologistes radicaux doivent aller au NPA, chacun/e est libre évidemment, par contre on est libre aussi de ne pas rejeter nos « voisins politiques » et libre aussi de travailler, ponctuellement ou plus durablement avec eux). Reconnaissons que nos idées vont à l’encontre de tout le background politique et culturel actuel. Avec qui d’autre pouvons nous travailler qu’avec ceux qui sont le plus proches de nous ? S’il s’agit de gagner des gens à nos idées, je préfère commencer par ceux qui sont le plus proches…

    Dans la même idée il ne faut pas non plus cracher sur Europe Ecologie. J’invite tout le monde à aller sur le site (http://www.europeecologie.fr/) : lisez le manifeste. Si ça ne correspond pas à ce que nous voulons, je ne sais pas ce que nous voulons ! Tout n’est pas parfait, certes, à commencer par la présence d’éléments « douteux » comme le fameux Cohn Bendit, mais en dessous de quelques pourcents d’insatisfaction il faut jeter ses scrupules à la poubelle et foncer ! Nous avons là une vraie perspective de « placer » nos idées au sein de l’union européenne. C’est une autre piste d’action intéressante. Ne nous privons pas de cette opportunité. Surtout pour de mauvaises raisons, et notamment par purisme.

    Je me méfie du purisme, s’il conduit à rejeter les autres et finalement à ne rien faire vraiment d’utile. On peut faire comme les rédacteurs du journal « La décroissance » et taper sur la gueule de tout le monde, car personne n’est irréprochable. Mais il faut aussi savoir à quoi cela mène. En l’occurrence : à rien. Avoir une action militante qui ne sert à rien, je me demande bien à quoi ça sert…Je n’ai pas spécialement envie d’être un écologiste pur enfermé dans sa tour d’ivoire, méprisant tous les autres, et qui finalement ne fait rien.

    Surtout qu’il faut bien voir que ce que nous proposons ne se fera pas du jour au lendemain : il y aura encore des usines, des bagnoles, des centrales nucléaires, des banques et des capitalistes demain, et même des trotskistes ! Il faudra bien composer avec tout cela. Ce que nous voulons, c’est (je crois, il faudrait peut être en débattre ailleurs) entamer une transition ; une transition radicale certes, mais une transition quand même. Ca impose de composer avec l’existant, qui forcément ne nous satisfait pas, pour arriver ailleurs. L’essentiel c’est de faire des pas vers cet ailleurs, en gardant bien en tête l’endroit où l’on veut aller, au loin, et en conservant en permanence la capacité de corriger la trajectoire, si nous nous éloignons de notre cible.
    Aller participer à la construction du NPA, et peut être rapidement rendre minoritaires les anticapitalistes productivistes, me semble aller plutôt dans la direction que nous voulons. Je préfère ça plutôt que rester sur la rive à ne rien faire d’utile.

    Sur ce…

    Ps : Pardon pour la longueur.

  65. Guillaume,

    Je trouve ton courrier intéressant. Je te suggère néanmoins de faire attention à ce que je prendrais volontiers pour des dérapages. Tu ne cesses de faire allusion aux « puristes » qui resteraient sur la rive, à contempler. A ne rien faire, donc. Je te crois mal renseigné. Les écologistes, dont je suis, se livrent à quantité d’actions concrètes dont peut-être n’as-tu pas entendu parler. Mais elles existent. Et sache que, si tu me vois en commentateur de la vie, tu te plantes. Je suis un militant. Je ne le cache pas. Je le revendique. Mais bon, pas grave.

    En revanche, ce qui l’est davantage, c’est ta conviction qu’il faudrait y aller. Là. Tu fais fi de l’histoire des idées. De la construction, justement, de cette hégémonie intellectuelle dont parlait Gramsci, et que je prends très au sérieux. Il est possible que nous allions vers la construction d’un paradigme. Seulement possible. Et il est probable à mes yeux que le NPA va détourner de tâches plus urgentes, notamment intellectuelles, des tas de jeunes et de moins jeunes qui devraient, selon moi, préparer autre chose.

    Je crois profondément que la crise écologique, inédite en tout, interdit de bâtir avec des outils aussi biaisés que peut l’être une organisation de tradition communiste. Toi, tu as peut-être le temps d’essayer, éventuellement de te tourner vers quelque chose d’autre. Mais nous ? Mais ce monde ? Mais la vie ? Je peux comprendre l’enthousiasme à entrer dans quelque chose qui semble neuf. Mais cette aventure du NPA congèlera pour les quinze prochaines années des gens qui auraient été plus utiles ailleurs.

    Dernier point. Assez, assez en général – je ne te vise pas – d’allusions anti-intellectualistes ! Nous souffrons tous, amèrement, d’un manque de réflexion, de l’absence de débats de fond, prolongés. Je le redis une fois encore : dans quelle catégorie aurait-il fallu placer un Marx entre 1849 et 1867, entre le Manifeste et Le Capital, quand il ne faisait que penser, et que rien ne changeait dans la réalité ? Oui, que penser de ceux qui tentent de penser ?

    Fabrice Nicolino

  66. Dénoncer les gouvernements, quelque soit leur bord , lorsqu’ils pratiquent une politique environnementale insuffisante est nécessaire. Cependant, évitons les amalgames du type Chavez= Castro, si le second est un dictateur, comme l’ont été pinochet, perron et d’autres (Mexique, Guatemala où les indiens ont subit des exactions plus de 100000 morts pour une région de 1 millions d’habitants, le tout sous la bénédiction de la cia), ce n’est pas le cas de Chavez. Bien entendu ce n’est pas non plus « le grand sauveur ». Il est plus près d’un Chirac (entourage corrompu, fréquentation de dictateurs comme poutine, hujintao…)qui aurait réduit en partie la fracture sociale avec une redistribution partielle de la manne pétrolière que d’un dictateur.

  67. Je soutiens intégralement l’intervention de Marc Pleysier.
    je viens d’entrer au NPA non pas pour son passé mais son FUTUR. J’ai toujours été non encarté et depuis 2000, alter mondialiste et maintenant Écologiste décroissant et c’est au NPA que je trouve ma place. Je les force à bouger de l’intérieur. Je les déstabilise un peu, je les gène à l’occasion mais ils me respectent. je gagne en crédibilité ………..par le fait qu’on est de + en + nombreux comme moi à « pousser les murs » de l’ex-LCR et dans 2 ans ce parti aura fini sa mue grâce à des gens d’une autre culture politique. Mais, mon but est de parvenir à « Faire du neuf » ………et un grand mvt internationaliste et écologique au sein d’un socialisme réinventé va totalement changer la donne de ce monde post mur de Berlin qui n’a plus d’opposition à présenter au capitalisme qui flamboie de ce simple fait.
    filipo

  68. Fabrice,

    merci de ta réponse. Je poursuis l’échange.

    1) Pardon tout d’abord pour ce que tu as pris pour des dérapages ; je n’ai jamais voulu dire que le « purisme idéologique » (pour faire court) conduisait à l’inaction militante totale ; mon propos ne concernait que l’action politique institutionnelle (ça n’est peut être pas apparu clairement dans mon message, je m’en excuse) ;
    Je disais juste qu’en gros les mouvements politiques existants ne sont pas entièrement satisfaisant pour nous à l’heure actuelle, et que le mouvement politique qui correspondrait vraiment à ce que nous pouvons avoir en tête n’existe pas encore, ou du moins que ce qui est en train de se construire (cf. le rassemblement des écologistes radicaux, le MAI ; etc….ça bouge, c’est bien) ne permet pas d’espérer à court terme des résultats politiques autres que marginaux ; et que dans ce contexte, si les écologistes radicaux (ou du moins une certaine partie d’entre eux) rejettent une participation au sein du NPA, ou d’Europe Ecologie, on se prive d’une perspective de résultats politiques à court terme. Le « ne rien faire » que j’évoquais, c’était ne rien faire sur le plan de la politique institutionnelle aujourd’hui ; c’est le risque que les écologistes radicaux se disent « il n’y a rien de vraiment satisfaisant pour nous dans le paysage politique actuel », et qu’il n’y ait finalement personne pour aller porter nos valeurs et nos propositions politiques sur la scène institutionnelle.

    Je trouverais ça dommage, parce que nous avons besoin d’être sur cette scène ; et d’y être aujourd’hui.

    C’est bien connu, le changement de paradigme que nous appelons de nos vœux doit passer simultanément par des actions dans la sphère individuelle (ses propres comportements, ses propres agissements), dans la sphère pluri-individuelle (action avec d’autres gens, dans une association, dans son quartier, etc. ; qui peut constituer une certaine forme d’action politique) et dans la sphère de la politique institutionnelle. Les 3 formes d’actions sont nécessaires et complémentaires. On ne peut se priver d’aucune d’entre elles.

    La question que je posais, c’est qu’est ce qu’on peut faire d’utile, d’efficace pour notre cause, au niveau institutionnel ? Et qu’est ce qu’on peut faire aujourd’hui ? Car s’il faut prendre le temps de consolider notre projet politique, il faut aussi commencer à enclencher la transition, politique. Par rapport à cette question, je propose de ne rejeter ni une action au sein du NPA ni au sein d’Europe Ecologie, mais quoi qu’il en soit, ça n’exclut évidemment pas les autres formes d’action. Je ne ferai l’affront à personne de dire : si vous n’êtes pas engagés dans la politique institutionnelle, vous ne faites rien ! J’ai parfaitement conscience de tous les trucs formidables (quoique pas assez coordonnés à mon goût) qui se font dans le champ militant, y compris au niveau individuel.

    2) J’entends tes remarques très justes sur le choix entre utiliser ses forces et son temps au sein d’une structure comme le NPA ou les consacrer à d’autres choses. Je crois que ce problème trouvera en fait une solution naturelle : celles et ceux qui ont envie d’une action politique assortie de résultats ou de l’espoir de résultats immédiats vont s’engager dans les mouvements existants, quitte à rabaisser leurs « prétentions idéologiques » (encore une fois je ne parle pas de compromission, mais d’une sorte de réalisme ou de pragmatisme volontaire) ; celles et ceux qui sont dans une temporalité plus longue, et veulent être plus fidèles à leurs idées n’iront pas s’engager au NPA ou ailleurs et mèneront une autre action ; en particulier, certain(e)s peuvent comme tu le suggères mener un travail plus de fond. C’est le choix de chacun/e ; la question de ce qui est le meilleur choix n’a en fin de compte pas vraiment de sens.
    Je crois qu’il y a tellement à faire qu’on peut dire qu’il y a du « travail » pour tout le monde (!), et qu’il y a des formes de travail qui correspondent à chacun/e. Chacun à sa façon fera « avancer le schmilblick ». Mais il me semble important de considérer chaque type d’action comme complémentaire des autres, et de n’en stigmatiser aucun.
    Par mon message d’hier j’ai souhaité dire qu’il ne fallait pas balayer trop rapidement le choix de la participation au sein du NPA ou d’Europe Ecologie ; il y a du contre, mais il y a aussi du pour ! On en discute, on en débat, c’est à dire qu’on fait ressortir l’ensemble des plus et des moins, et après, chacun/e fait bien comme il/elle veut !

    3) Tu le vois, je n’ai donc rien contre le travail intellectuel de fond ; au contraire ! Je partage ton constat sur la nécessité de consolider notre base idéologique, même si ce travail correspond à une échelle de temps plus longue. Je ne suis pas pour ma part anti-intellectualiste. Je dis que celles et ceux qui veulent plutôt penser pensent, et que celles et ceux qui veulent plutôt consacrer leur temps à l’action « de terrain » agissent… Sachant que dans les faits, je crois qu’il n’y a pas vraiment de « purs » intellectuels ni de « purs » militants sans réflexion ; chacun(e) mélange dans des proportions diverses l’intellectuel et l’action.

    Il est très bien que des gens pensent et offrent leur pensée et leurs réflexions aux autres; et notamment aux plus militants ; leur pensée alimente, inspire, oriente, soutient, stimule l’action des militants. La seule chose que je « demande » à celles et ceux qui sont plutôt du côté intellectuel, c’est de toujours rester connectés au réel, de faire en sorte que leurs réflexions aient un minimum de portée « opérationnelle ». Sinon on lorgnerait du côté de la pensée pure, qui n’a pas beaucoup de sens à mon sens… Je pense que tu ne te sentiras pas visé ! Ce que tu écris toi même sur ton blog, des militant(e)s viennent le voir et ils/elles en tirent certaines choses dans leurs têtes et dans leurs actions.

    Mais en fin de compte, pour nous autres qui avons envie de changer le monde (disons les choses comme ça), le débat essentiel me semble moins être entre intellect et action, qu’entre utopie et pragmatisme, débat très « aigu » à l’heure où les « crises » et les menaces de toutes sortes nous frappent de toute part. Avec derrière, la question de l’espoir ou de l’espérance…

    Guillaume DEBOUT

    PS : pardon pour avoir encore été, moi aussi, affreusement long…

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