Et la Cop 26, au fait ?

Nous sommes le 25 octobre 2021, et la COP 26 devrait commencer le 1er novembre en Écosse. Si l’on en est à la COP 26, c’est qu’il y en a eu 25. J’en ai suivi plus d’une à distance, et à chaque fois, j’ai dû rappeler l’évidence que nul n’entendait renoncer au moteur atomique de la crise climatique : l’orgie de pétrole, de gaz, de charbon, et la prolifération démente d’objets matériels qui sont au centre de la vie de milliards d’humains. Faites la liste vous-même, mais j’y inclus pour ma part le téléphone portable, et d’une manière générale, tout ce qui concourt à la numérisation accélérée du monde.

Que dire qui garde du sens ? Je lis un rapport du Fonds Monétaire international, ce FMI honni qui joue un si grand rôle dans la destruction des écosystèmes. Avant de détailler, rappelons que tant de commentateurs bavards, sur les gazettes, dans les radios, les télés, tiennent le FMI pour un oracle. Je pense à des gens comme Dominique Seux, sur France-Inter, et tant d’autres en tant d’autres lieux. Or ils ne parlent pas de ce rapport, qu’on peut trouver en anglais, j’en suis désolé.

L’affaire est simple. Analysant 191 pays, le FMI estime que les subventions accordées aux combustibles fossiles représentent environ 10 millions d’euros par minute au plan mondial. Soit chaque année quelque chose comme 5100 milliards d’euros. Finaud, le FMI note que ces sommes gigantesques “are adding fuel to the fire”. C’est-à-dire qu’elles ajoutent du combustible au feu climatique en cours. Pardi ! 5100 milliards d’euros, cela fait, tenez-vous bien, 6,8% du PIB mondial. Aujourd’hui. Car demain, en 2025, ce sera 7,4 % de la richesse planétaire. Autrement exprimé, tandis que des armées de gogos vont en Écosse pleurnicher devant la COP 26, les affaires continuent. Pour dire le vrai, elles flambent.

5 réflexions sur « Et la Cop 26, au fait ? »

  1. Salut la résistance, et Pompili qui vient défendre le rapport pro-nucléaire de RDE sur France Inter, qui ne répond pas à une question d’un auditeur à propos des milliers de tonnes d’uranium importées et de leur coùt carbone … d’ailleurs ont surement prévu de récupérer l’uranium des océans avec des centaines de bassins de 60 km² de superficie quand l’uranium terrestre fera très vite défaut >>> voir là https://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-ppe/file/1562/reserves_uranium.pdf

  2. Que dire des mensonges de Total qui était déjà informé en 1971 de l’impact de la consommation des combustibles fossiles ?

  3. Attention à la manière dont sont calculées ces « subventions aux fossiles ». S’il s’agit de dispositifs budgétaires visant à baisser le prix des carburants vendus à la population (comme on peut le voir semble-t-il au Venezuela ou des pays du genre), pas de discussion; s’il s’agit de garanties d’Etat à des prêts pour financer des opérations de prospection-exploitation de puits, soit ; pour l’aérien exonéré de taxes, on peut contester mais pas dire non plus qu’il s’agit d’une subvention directe (certes, on va dire les compagnies sont soutenues quand elles font faillite); mais s’il s’agit d’exonérations sectorielles (transport routier, transports collectifs, agriculture, pêche…) visant à baisser le niveau de taxes qui sont appliquées aux particuliers sur la route, mais visant des usages, contestables ou non, mais qui servent in fine à fournir les biens et services essentiels, ça devient vraiment discutable de parler de subventions. Le FMI se donne le beau rôle à dénoncer cela. Il ne lui viendrait pas à l’esprit de dire qu’il faut réduire fortement le volume de l’industrie chinoise (passée de 3 à 8GT d’émissions de CO2 sur la décennie 2000 soit +5, quand les émissions mondiales passaient de 25 à 33GT sur la même période soit +8) donc remettre en cause la mondialisation, les multinationales, la surconsommation de tout, le numérique, etc., ou s’attaquer aux postes de consommation ostentatoire et inutile les plus abusifs des pays riches, les plus fortement émetteurs et générateurs de comportements mimétiques (carrières à succès dans les multinationales, voyages, surconsommation de tout, le numérique, etc…).
    L’automobiliste français ou européen (et on parle bien là du pékin moyen pas du cadre qui bénéficie d’un véhicule de fonction ou du cadre bobo qui n’a pas de voiture mais voyage allégrement en avion) paie en ordre de grandeur, 1€ de taxes par litre. S’il ne s’agit pas d’une taxe carbone a proprement parler, il s’agit quand même d’une taxe qui croît de manière parfaitement linéaire avec la consommation, donc, d’une taxe qui fait « payer » la consommation d’hydrocarbures dès le premier litre. 1L=2400g de CO2. ça nous fait du 400€ la tonne: 10 fois plus que le marché. Pour l’automobiliste européen – qui certes va devoir tout réduire: son réflexe voiture, sa vitesse, son kilométrage, ses rêves de voyage, sa fréquentation d’usage, son envie d’avoir plus que le voisin, etc.), on est très loin d’une subvention aux fossiles.

    1. Cher Géry,

      Je te fais toute confiance, mais. Mais il reste important de chiffrer, même si d’évidence, tout ne peut être mis dans le même sac. Chiffrer, et montrer aussi une tendance qui s’aggrave, au moment où il faudrait faire le contraire. Je me doute bien que le FMI ne fait pas cela pour le beaux yeux de la crise écologique. Il demeure que les « subventions », aux yeux mêmes des libéraux de la pire espèce, continuent d’augmenter. Sans que personne n’en parle en France à la veille de la COP26.

      Fabrice Nicolino

  4. Sur le nucléaire, ne faudrait-il pas considérer la consommation considérable d’eau pour refroidir les réacteurs,
    Et la vapeur d’eau produite par ce refroidissement est aussi un gaz à effet de serre,
    on en parle pas pourquoi ?

    Peut-être que je me trompe tout avis est bienvenu !

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