Emmanuel Todd ou l’intelligence dans le vide (sur la mort des abeilles)

Vous avez dû vous en rendre compte depuis le temps : les systèmes médiatiques ont besoin de ce que le jargon appelle des « bons clients ». Le bon client parlera bien dans le poste, avec une ou deux formules claires, sans éclaboussure s’il vous plaît. En télé par exemple, où la caricature atteint des sommets, un sujet de journal excède rarement 1 minute 30. Dans ce format, la pensée n’existe pas. Il faut idéalement avoir une gueule et faire mouche avec des phrases mille fois entendues et pourtant tournées comme si l’on vous offrait une première.

À ce jeu, la sélection est rude et sans appel. On n’invitera pas à nouveau quelqu’un qui s’y reprend à deux ou trois fois pour préciser une idée complexe. On raillera les bafouilleurs, ceux qui ont peur, ceux qui ne disent pas merci, ceux qui crient ou s’énervent. Cela vaut aussi, un peu moins, à la radio. Autrement dit, et vous le saviez, les personnages publics sont standardisés de manière quasi-industrielle. Même les quelques bouffons de service le sont.

Emmanuel Todd est « un bon client ». Je n’ai rien contre lui. Il m’indiffère. Mais on le voit dans quantité de gazettes, mais on l’entend régulièrement. Politologue, sociologue, historien, démographe à ses heures, Todd est associé pour le temps qui reste à cette formule utilisée par Jacques Chirac au cours de sa campagne électorale de 1995 : la « fracture sociale ». Todd avait utilisé cette expression dans un article que personne n’avait lu, sauf un obscur conseiller chiraquien qui l’avait aussitôt transmise à son bon maître. Lequel en avait fait le songe-creux de sa campagne pour les présidentielles.

Qu’est-ce que cela voulait dire ? Rien. Ce que l’on voulait. Ce que l’on entendait. Apparemment, cela aura marché. Jusqu’à quel point ? Nul ne le saura jamais. Pour comble, le mot n’était pas de Todd, mais de Marcel Gauchet, à qui il l’avait empruntée. Voyez l’admirable circuit : Todd utilise Gauchet avant d’être récupéré par Chirac, et la rumeur médiatique sacre le premier de la liste, qui n’a strictement rien fait pour mériter la récompense. Bah ! faut pas s’en faire pour si peu.

Reste que depuis, Todd est servi à toutes les sauces. On ne sait pas trop s’il est de gauche, d’une gauche volontiers patriote voire souverainiste, ou d’une droite gaulliste et populaire. Je vous avouerai que je m’en fous royalement. Le fait est qu’il passe à la télé, qu’il avait jadis son rond de serviette au journal Politis – peut-être encore, je ne sais – et qu’il est constamment sollicité pour dire de quoi le monde de demain sera fait. Un dernier détail qui n’en est pas un, avant d’en venir à l’essentiel : Todd est entré au Parti communiste en 1968, alors que les chars staliniens écrasaient le Printemps de Prague. Il semble donc qu’il lui arrive de se tromper.

En tout cas, il n’est plus communiste, je vous rassure aussitôt. Il y a quelques jours, le journal Le Monde organisait en grandes pompes un débat comme il les aime. Creux comme un authentique tambour, ennuyeux jusqu’à s’endormir devant les lignes. Car bien sûr, je n’y ai pas assisté. Je me suis contenté d’en lire le compte-rendu, qui m’aurait d’ailleurs échappé si on ne me l’avait pas signalé. Le débat, comme c’est étrange, rassemblait plusieurs personnages que j’ai eus à présenter ici, de la manière un peu voyoute qui est la mienne. Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’écologie, était là, la pauvre. Érik Orsenna était là. Jacques Attali – si, lui – était là. Et Todd aussi.

À un moment, du haut de sa notable intelligence d’excellent élève, Emmanuel Todd a dit exactement ceci : « Le problème, aujourd’hui, ce n’est pas la disparition des abeilles, c’est la disparition des emplois ! ». Au premier abord, je vous avoue que j’ai pensé du mal de notre politologue. Peut-être ai-je lâché dans le silence de mon antre :  « Quel con ! ». Mais je vous assure que je me suis repris. Car ce n’est pas de la connerie, du moins je ne pense pas. C’est une illustration flamboyante de ce qu’est la classe intellectuelle en France. Ces gens, tous ces gens pensent, certes plus ou moins bien, mais à l’intérieur d’un petit bocal de verre où ils se tiennent chaud. Ce bocal, c’est un paradigme, qui est le cadre général de la pensée en 2009.

On y trouve toutes les données d’un monde qui disparaît, dominé par le souvenir du progrès sans fin et sans but, l’exaltation de l’individu, l’illusion d’une aventure humaine sans limites, l’habitude de débats sans le moindre intérêt. Par exemple : faut-il que la Turquie entre dans l’Union ? Obama nous sauvera-t-il du krach final ? Avons-nous besoin d’un président européen ? Enverra-t-on des troupes en Afghanistan ? Jean-Claude Trichet est-il un bon banquier ? La CGT gardera-t-elle la majorité à la SNCF ? La liste est si longue que chacun peut s’amuser chez soi à la poursuivre.

Emmanuel Todd ne comprend pas, en tout cas, que la disparition des abeilles signifie que tout a changé. Que la terre n’est plus la terre. Que les menaces sur la vie même commandent de tout repenser. De sortir pour commencer la tête du bocal, où tout le monde vous connaît, pour affronter les vraies difficultés de l’univers, où vous n’êtes plus qu’un être parmi d’autres. Mais il ne le fera pas. C’est trop tard pour lui et la plupart des autres. Todd, s’il avait la moindre idée de ce qu’est devenu le monde, aurait précisément dit : « Mais attendez, de quoi discutons-nous, au juste ? Le problème, ce n’est pas la disparition des emplois. C’est la disparition des abeilles ! ». Et il aurait été grand, et il serait devenu en une seconde un penseur authentique. Au lieu de quoi il est et reste un « bon client » du bazar médiatique. Ma foi, on voit qu’il y prend plaisir. Toujours ça de pris.

46 réflexions sur « Emmanuel Todd ou l’intelligence dans le vide (sur la mort des abeilles) »

  1. Le problème, c’est les deux, non? La disparition des abeilles ET des emplois. A part ça, Emmanuel Todd, c’est une pointure! (en grandes pompes 🙂

  2. Sylvie,

    Non, c’est pas les deux. Il y en a un qui devance et qui englobe l’autre. Et c’est parce qu’on ne comprend pas cela que nul n’avance. Mais bon, je ne suis le prophète de rien. je dis et j’écris ce que je pense : non, ce n’est pas la même chose. Du tout.

    Fabrice Nicolino

  3. Fabrice,
    Entièrement d’accord avec vous. J’ajouterai que rien ne fait mieux voir la petitesse et la misère des esprits qui ont usurpé la parole publique que cette « pensée » d’Emmanuel Todd.

  4. Je suis d’accord avec vous Fabrice. Et combien ! Oui, l’un devance l’autre. Quand il n’y a plus de vie, plus de nourriture qu’importera l’argent et l’emploi. J’ai entendu le réalisateur de Welcome dire des phrases comme « on relâche des loups et on protège les ours (alors que c’est plutôt l’inverse d’ailleurs) et on laisse des clandestins dans des situations comme à Calais ». Quel dommage d’utiliser de tels arguments… Personne ne voit donc que tout est lié. La destruction des abeilles vient aussi de certains emplois non ?!!

  5. Pour ces gens-là, c’est l’homme (pardon, l’Homme) avant tout, comme s’il allait pouvoir s’en sortir tout seul. Leur pensée est : qu’est-ce qu’on en a à foutre des ours, des loups, des abeilles et autres bestioles du moment qu’on a de quoi « vivre » – avec 99 chaînes de télé disponibles 24 h / 24, par ex !

  6. On a beau savoir que ceux qui causent dans l’poste s’en foutent royalement de la nature, et de la vie même (et n’y connaissent rien et ne veulent pas savoir) on reste tout de même sidéré devant tant d’aveuglement.
    J’ai enfin vu le film « Nos enfants nous accuseront ». On est frappé par la soumission, le fatalisme et l’ignorance des agriculteurs qui déversent la mort, non seulement pour la nature, mais pour eux et leurs proches ! Mais qu’est-ce qu’il faut pour que le grand public prenne enfin conscience ?……..

  7. Ah oui, notre ami Todd est un « bon client ». La thèse de son dernier livre est un de ces gadgets intellectuels dont la France raffole avec son florilège de petites formules qui font croire au lecteur qu’il participe au club très fermé de ceux qui ont compris le sens du monde et des choses. Pour notre ami Todd la religion a servi d’épouvantail à laïcs. La laïcité et le gaullisme (valeur suprême de notre société en perte de sens) se sont donc construits sur le dos des cathos ploucs de province. Mais maintenant que les derniers ploucs du Cantal ont déserté l’église, il ne reste plus rien à défendre pour les laïcs… Cette perte de sens produit des hommes politiques de second rang. Le drame de notre société c’est qu’elle produit aussi beaucoup d’intellectuels de second rang. La crise fait vendre beaucoup de papier (Keynes est paraît-il entré dans le TOP 10) et les nouveaux prophètes ont à peu près les mêmes tares que nos hommes politiques : ils sont avides de notoriété, aiment la vie de château, et ils parlent une langue que tout le monde comprend. Mais que disent-ils ? rien ou pas grand chose. Ils sont devenus des commentateurs d’actualité (le nom de Sarkozy apparait presque à chaque page dans le livre de Todd). Pour Attali c’est plus grave car il professe. Il voit l’avenir… Je ne comprends pas que quelqu’un n’ait pas encore pensé à faire un grand débat sur l’avenir du monde avec nos grands futurologues que sont Attali, Minc, Henri Lévy, Allègre, Todd. Les grands pourfendeurs de la pensée unique… Les voilà tous réunis vingt ans plus tard pour une grande soirée jubilatoire. Qu’ont-ils fait du monde ? Que deviendra-t-il après eux ?

  8. Sauvons les abeilles, changeons notre mode de vie et nous créerons de l’emploi (durable).
    Sinon todd est un pompeux cornichon de plus à entarter (le problème est que j’aime trop la tarte pour la gaspiller).Ce type de personnage de droite ou de gauche prennent de l’importance grâce à la prime au faillotage. Je suis un peu naif et je me pose une questions nos ministres sont-ils arrivés là grâce à leurs compétences ou à leurs relations?

  9. poser la question c’est y répondre. Philou vous êtes un faux naïf… Ils sont interchangeables et pas forcément au fait de leur domaine d’intervention.

  10. J’adore cette phrase : « sortir pour commencer la tête du bocal, où tout le monde vous connaît, pour affronter les vraies difficultés de l’univers, où vous n’êtes plus qu’un être parmi d’autres ». Ca doit leur foutre une trouille terrible rien que de l’envisager…

  11. Sylvie sous-entend, je pense, l’emploi des Abeilles…conséquence directe du bocal de cornichons où il y en a toujours un qui délire, poussant les autres au suicide ! Le journal de la Reine des Frelons suivi de à la poursuite du Frelon Noir…voilà des infos sur la vie « la vraie ».

  12. Sylvie. Taquin…oui. Je ne me gausse pas. Nous ne finirons pas en « Géant Vert »…Maïs…en « Géante Rouge »…c’est mon humour de l’absolu…il reste l'(a)ntre-temps avec… son changement d’horaire…avec…avec…

  13. l’empoie et les abeilles sont deux données du même problème (une production basée sur la destruction!) et que ce soit dans le milieu intéllectuel; ou ailleur la « crise économique » à bon dos pour perpétuer un non-sens qui peut nous conduire vers un « no man’s land »!

    Ma seule confiance en l’hummanité réside dans le fait que beaucoup de personnes se rendent comptent de « ça »! Ce problème est tellement voyant, que ce « dénis ambiant » dépasse mon entendemment!

    Et si c’est un intéllectuel qui en sort une pareille; je suis contente de ne pas en être une!

  14. Cela reflète exactement ce qui se passe près de chez moi. Une usine seveso avec 10 km de zone létale autour en cas de « problème » vient d’annoncer qu’elle supprimait 100 de ses 160 emplois parce qu’elle stoppe la partie la plus dangereuse de son activité. Donc, la zone létale va se réduire à peau de chagrin. Personnellement, et même si je compatis pour la centaine de personne qui va traverser une période difficile, je ne peux que me féliciter du fait que la région entière va se défaire d’une épée de damoclès dont je m’étonne que tout le monde l’accepte comme si c’était normal de vivre avec ça sur la tête « sous prétexte d’emplois ». Des milliers de gens en otage (plusieurs communes concernées) pour 100 emplois. Et bien personne ne parle du soulagement de ne plus avoir ce risque sanitaire près de chez lui, mais uniquement des futurs chômeurs pour qui la situation est catastrophique. Je veux bien admettre que tout est subjectif, mais y a des moments, j’en reste quand même sans voix…

  15. j’installe en ce moment des ruches Chaudiére,qui entre nous est entrain de se remettre d’un accident dans une sombre maison de repos,tristesse,et je ne prend pas le miel,je leur laisse toute leur nourriture qui est en déclin aussi,Todd et son anthropomorphisme est bien banal,l’urbain qui flotte dans les marais de son inconscience.A vos abeilles,aimez les,et allez sur site de KOKopelli,et achetez le cd : »le Titanic Apicole »,la terreur des pesticides,du fils de Dominique Guillet Ananda Guillet sur la disparition de ces beautés,miss monde enchantée,ces passeuses,ces fées des vergers……

  16. J’ignore dans quel cadre E Todd a dit la phrase que vous citez. Peut-être recadrait il seulement le débat..
    Il est sûr qu’il n’a jamais rien écrit sur l’écologie, sauf que – et là il a raison – si les efforts faits dans nos pays sont perdus par délocalisation (Arcelor?), la Terre n’aura pas gagné grand chose.
    Pour le reste, les livres d’E Todd, surtout « le destin des immigrés » et « l’illusion économique » figurent parmi ce que j’ai lu de plus intelligent en sociologie/histoire.
    Je suis écolo militant ET Todd fait partie de mes maîtres à penser, mais certes pas dans le domaine de l’écologie.
    Plus qu’à l’écouter, j’invite tout le monde à lire ses livres, notamment vous M Nicolino. Vous découvrirez alors que la « fracture sociale » ou son engagement politique à 18 ans sont de bien mauvais procès.

  17. Comme elle est choquante cette phrase ! J’exagère juste un poil, mais ça me fait le même effet que s’il avait dit « le problème, aujourd’hui, ce n’est pas la disparition des humains, c’est la disparition des emplois !». Dans ce rapprochement abeilles-humains, effectivement, tout est lié. Il faut bien comprendre la gravité de la situation. Il ne s’agit plus de sauver sa peau, mais de préserver la Vie. Et c’est aujourd’hui que ça se passe, demain il sera trop tard. Comment, dans ce contexte, peut-il y avoir d’autres priorités ?
    Désolée, groumpf, je suis toute énervée…

  18. Pour Pascal B,

    Je n’ai malheureusement pas le temps de vous répondre. Ce n’est pas l’envie qui me manque, croyez-moi ! Nous ne partageons tout simplement pas le même cadre de pensée. La preuve immédiate par vos propos eux-mêmes : « Il est sûr qu’il n’a jamais rien écrit sur l’écologie », mais. Il n’y a hélas aucun mais possible. Dans le monde réel, quiconque ne pense pas l’écologie n’est simplement pas un penseur. Et Todd n’en est pas un. Pour moi.

    Fabrice Nicolino 

  19. Brevetage du vivant

    Monsanto tente de s’approprier les gènes d’une race de cochons
    Par Ivan du Roy (8 avril 2009)

    C’est une véritable tentative de privatisation du vivant. La firme Monsanto tente de breveter des gènes d’une race allemande de porcs. « Le brevet en question permettrait à Monsanto de toucher des royalties sur tout croisement utilisant cette race de porcs rustique, qui a donc sa place en élevage biologique », s’inquiète la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB), qui appelle à s’opposer à cette demande de brevet. Celle-ci a été déposée auprès de l’Office européen des brevets par l’entreprise états-unienne Newsham Choice Genetics, spécialisée dans l’élevage de cochons et l’amélioration de leurs « performances », qui a fusionné en 2007 avec la filiale de Monsanto, Monsanto Choice Genetics.

    « La raison principale pour faire opposition est d’ordre éthique : le brevet ne se base pas sur une invention mais vise, au contraire, la maîtrise de la production des denrées alimentaires. Ce brevet aura des conséquences importantes en matière de dépendance des éleveurs et des consommateurs », explique la FNAB. Elle invite « tous ceux qui s’opposent à ce type de pratiques monstrueuses » à soutenir l’association allemande de producteurs bio Naturland, et à envoyer des lettres d’opposition avant le 10 avril.

    Ci-joint, les lettres type en anglais ou en allemand, à imprimer, signer et envoyer à l’adresse suivante :

    « Kein Patent auf Leben », Frohschammerstr. 14, D-80807 Munich (Allemagne)

    En allemand (sur Internet)
    En anglais (à télécharger) :

    http://www.bastamag.net/spip.php?article532

  20. A Fabrice Nicolino,

    Je n’ai encore rien lu de vous mais j’ai « pesticides, révélations… » dans ma pile depuis quelques temps. J’ai aussi bien aimé votre blog et votre sortie récente sur FNE (point qu’on devrait aborder au prochain CA de l’UDVN13)… Mais je ne peux limiter la pensée aux problèmes écologiques.
    Ces problèmes me préoccupent: crise alimentaire (que mangerons nous quand il n’y aura plus de pétrole?) mort des sols, biodiversité, OGM, nucléaire etc…
    Mais je tiens à lire autre chose. Et je ne devais retenir qu’un nom, ce serait Todd!! D’ailleurs son ardeur à défendre ses idées (bonnes et personnelles!) me rappelle, comme à d’autres amis écolos, notre propre ardeur à défendre nos idées (!). Son dernier bouquin « Après la démocratie », plus polémique et moins fondamental, peut interpeler tout écolo militant qui se retrouve souvent en face de politiques ou d’industriels qui ont une autre logique (qu’il faut comprendre pour la combattre).
    Bref un écolo peut lire d’autre chose, ne fut-ce que pour « connaitre son ennemi » et Todd est très bon pour ça. Vous auriez tapé sur Attali, Minc ou autres, rien à dire: le peu que j’ai lu ne m’a pas donné envie d’en lire plus. Todd j’ai tout lu, et certains livres sont géniaux. Je comprends mieux l’Allemagne, l’Angleterre… ou la France depuis ces lectures.
    Et je suis content parfois, de lire autre chose que de l’écologie. S’il faut savoir aussi sortir de son cadre, les écolos (et certains rédacteurs de ce blogs) peuvent aussi s’appliquer cette règle, non?

  21. Pascal B,

    D’abord, ce blog est consacré à la crise écologique. Tel est le choix de départ. Qui est un postulat : la pensée humaine doit désormais se déployer dans le cadre de limites physiques que nul ne pourra franchir.

    Malgré cela – rassures-vous, je ne vous demande pas d’avoir lu les 500 articles ici rassemblés -, il m’est arrivé bien des fois d’aborder des lectures ou des personnes qui n’ont de rapport qu’indirect avec cette crise inédite. Et croyez bien que je lis quantité de choses et d’auteurs qui ne me ramènent pas systématiquement à l’écologie. Encore heureux ! Il s’agit de comprendre, pas de radoter ad vitam aeternam. Et donc d’apprendre. De tout. De tous.

    Mais quand vous dites : « Mais je ne peux limiter la pensée aux problèmes écologiques », je constate un désaccord complet avec vous. Car vous exprimez exactement ce que je rejette, intellectuellement s’entend. L’écologie serait un élément d’un ensemble qui comprendrait la géopolitique de l’Allemagne, ou l’étude du blairisme, ou la bataille pour la conduite de l’Union européenne, etc.

    Or non. Non. La nature extraordinaire d’une crise qui porte sur les conditions de la vie oblige à repenser la pensée elle-même. Nous n’avons pas besoin, et tant pis si je vous choque, d’intellectuels occupés à des fadaises. Que feriez-vous si vous étiez occupé à lire « Après la démocratie » sur une plage, face à l’arrivée d’un tsunami dévastateur ? Vous continueriez à lire en répétant à quel point le livre de Todd est indispensable ?

    J’espère pour vous que vous vous mettriez en mouvement. Et c’est ce que je suggère à tous ceux qui voient arriver le tsunami de la crise globale, planétaire, systémique, écologique qui menace directement les conditions de vie de tous sur cette terre.

    Il est déplorable, et je reste poli pour une fois, que des gens se pensant, se présentant comme des intellectuels, passent totalement à côté du phénomène le plus important depuis des dizaines de millions d’années. Car, je vous le rappelle, tous les spécialistes de la biodiversité, à la suite du grand Edward Wilson, considèrent que nous sommes entrés dans la sixième crise d’extinction des espèces, la plus grave, en toute hypothèse, depuis la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années.

    De quoi pèse, en face de tels événements, un bon livre de Todd ? Car je ne conteste pas que ses livres sont bons techniquement, et qu’ils répondent de manière intelligente aux questions qu’ils ont eux-mêmes défini. Je ne le conteste pas, je dis qu’ils sont vains. Plutôt, j’estime qu’il détourne d’interrogations plus utiles des gens comme vous, visiblement sincères et attentifs au sort du monde.

    Notre époque est dure, car elle commande d’inventer en quelques années des instruments de pensée et d’action sans lesquels la situation mondiale sera définitivement hors de contrôle. Dans ce cadre tout neuf, nous avons certes besoin d’Emmanuel Todd. Mais d’un Emmanuel Todd qui se pencherait sur d’autres réalités que celles qui seront englouties en premier par le tsunami. Et je ne crois pas qu’il soit sur le point de nous faire cette surprise.

    Bien à vous, sincèrement.

    Fabrice Nicolino

  22. à Fabrice N et Pascal B
    La phrase d’Emmanuel Todd est malheureuse mais effectivement, il se contentait de recadrer un débat qui portait sur l’économie et non sur l’écologie.
    Sinon, 100% d’accord avec Pascal B. sur l’originalité, la pertinence de la pensée de Todd, qui pour moi aussi compte parmi ceux qui nous rende réellement plus intelligible le monde dans lequel nous vivons.
    Pour ce qui est de l’écologie, elle revient à juste titre au rang de nos préoccupations premières, mais je ne vois vraiment pas comment on peut la penser indépendamment de l’économie, et de la science. Comment pourront-se nourrir les 8 Milliard d’habitants que comptera bientôt la Terre (même avec une évolution démographique de plus en plus contenue)?
    Mais je suis d’accord avec Fabrice, on ne peut plus penser économie sans écologie aussi.

    Pour mémoire, la célébrité de Todd ne date pas de la fracture sociale mais de la publication en 1976 – il avait 25 ans – de La chute finale, essai prémonitoire sur la chute de l’Union Soviétique.

  23. A Fabrice surtout, mais aussi aux autres
    J’écris une dernière fois parce qu’effectivement on s’éloigne du sujet si c’est les abeilles (mais j’y reviens à la fin) mais pas si c’est Todd.
    J’ai découvert Todd vers 2001 2002 lorsqu’il avait accepté de tenir une chronique de 5 minutes dans l’émission du matin de France Culture. Je l’ai par la suite entendu dire qu’il s’était fâché avec le journaliste (N Demorrand je crois) parce qu’il refusait parfois d’axer sa chronique sur le thème retenu pour la matinée: s’il s’estimait incompétent sur le sujet, il parlait d’autre chose.
    Je crois vraiment Todd intellectuellement honnête et j’imagine qu’il avait accepté de participer à l’émission parce qu’elle parlait d’emploi, et non d’abeilles. Et pour rappeler qu’il était venu pour ce thème et que sinon il ne serait pas venu, il a eu cette phrase, certes malheureuse.
    Todd a écrit des livres de fond et quelques pamphlets, dont le dernier « Après la démocratie » vive critique de Sarkozy mais surtout du libre échange, domaine sur lequel l’écologiste que je suis le rejoint. Si Todd si visible ces temps derniers, c’est qu’il est en croisade contre le libre-échange et personnellement je lui suis gré de ses efforts!
    Pour ceux qui voudrait découvrir le Todd anti-libre échange en une vingtaine de minutes il y a à l’adresse suivante une interview de lui assez juste: http://gaideclin.blogspot.com/2009/02/todd-encore-et-toujours.html. Il finit par un mot sur l’écologie sur lequel même vous M Nicolino, pourrait être d’accord.

    Pour les abeilles, je suppose que vous ne manquez pas de données, mais si vous cherchez un apiculteur concerné, compétent et très impliqué, j’en connais un sur Arles. Je peux vous donner son adresse mel hors blog. En avril dernier, notre association (www.letangnouveau.org, chercher dans « historique ») avait organisé un colloque sur l’agriculture et l’eau en Provence et nous l’avions fait intervenir (très bien!). Il peut aussi parler des polinisateurs sauvages et avait achevé de nous inquiéter en nous apprenant qu’il avait été contracté par l’ONF pour polenniser… une forêt!!! Rencontré à l’automne il était un peu moins pessimiste sur la situation actuelle mais craignait évidemment pour l’avenir (Cruiser…).
    Continuez votre très bon travail
    Pascal Bazile

  24. le probleme comme le dit d’ailleur bruno,est que chacun se fout de l’environnement,ours ,abeille,et autres indésirables,qui peuvent pourrir la vie .Une vie avec chaine de télé a volonté pour voir des millionnaire jouer au ballon(cela ne choque d’ailleur personne,alors que beaucoup ralent du fait que les medecins soit payer 3000 euros,ou un avocat .drole de société,qui privilégie les bouffont de la tété aseptisé,et qui dénigre les autres),a faire des boutiques de luxe surtout pour flater l’égo et séduire le monde de sa présence indispensable,et partir a la montagne le plus haut en aller retour a toute vitesse avec sa grosse moto bruillante et polluante,et dire lol,pour faire partit du monde ,et rester dans sa bulle de penser.Je vois cela partout autour de moi,dans les inconnu,les connaissance,et meme certain amis,le monde tourne ainsi comme un disque avec le meme refrain:aime la mode ;aime ton moule chacun sa chaine,chacun son magasin.

  25. Encore moi
    Juste pour dire que quelques heures après avoir écouté « Terre à terre » (avec qui nous savons), je tombe sur un apiculteur (eyguières(13), 150 ruches): ses abeilles se portent très bien!
    Je ne dis pas qu’il faut relâcher les combats (que non!) mais ça fait du bien une bonne nouvelle de temps en temps…
    Et je retourne donc à mon Etang de Berre où si les poissons semblent aller mieux (dixit pêcheur), ce n’est toujours pas le cas des zostères.

  26. Pour les abeilles , je n’en vois que très peu.
    J’avais une dizaine de pêchers bien fleuris, des tapis de pissenlis quelques égarées seulement.
    Je vais surveiller.
    En attendant je vais semer un peu de blé noir.
    Le plus étonnant, mais c’est logique ce sont les plus belles ruches qui sont foudroyées, et pour cause ces ruches pleines à craquer récoltent plus de poison que les autres.
    J’ai un pignon qui menace de ruine et j’ai commencé sa restauration.
    Problème, malgrés les désordres les hirondelles tiennent à se réinstaller au coeur du chantier.
    Je les comprends elles y reviennent sans doute depuis quatre siècles.
    Je bouche sommairement le conduit le soir pour les dissuader(je ne veux pas risquer qu’elles se trouvent prisonnières.)
    J’ai réouvert un autre conduit et j’ai refait quelques assises pour qu’elles s’y installent, j’espère les interresser.
    J’enchaine derrière la charpente.
    Je ne peux pas faire autrement mais cela me désole de leur nuire provisoirement.
    Désolé je n’ai pas lu une ligne de M. Todd

  27. balade dans la campagne aujourd’hui : peu d’abeilles, peu de papillons dans 5 ?ans si çà continue: des arbres et c’est tout faune : terminé
    et peut-être 3 ou 4 livres de Todd en plus sur cette planète. Todd je l’ai trouvé toujours intelligent, mais probablement parisien et nature assez éloigné de..enfance, famille, sensibilité.

  28. Il y a une chose qui m’étonne c’est la très bonne conservation des pommes cette année.
    Pratiquement pas de verreuses.
    Il n’y a pas que les abeilles qui sont touchées.
    Les pulvérisateurs sont de plus en plus gros.
    Les pulvés en plus sortent tous en même temps.
    Les seuils de rupture sont plus forts et plus nombreux.

  29. Jean-Yves, « La fille du puisatier » hier , film en noir et blanc, Pagnol, Fernandel, Raimu, bref la Provence disparue, scènes en extérieur :fonds sonore: chants d’oiseaux, en pagaïlle;

  30. Si je fais l’inventaire des oiseaux qui côtoient la même forêt que moi (!) – en périphérie de Mulhouse (68), ça donne, : mésange charbonnière, mésange bleue, pinson des arbres, merle, mésange à tête noire, fauvette grise, fauvette babillarde, rouge-gorge, mésange à longue queue, troglodite mignon, tarin des aulnes, sittelle torchepot, pic épeiche, noir et parfois vert, rossignol, grive musicienne, parfois un petit groupe de chardonnerets…. et quelques autres que je n’ai pas encore réussi à identifier.. tout ce petit monde empli la forêt d’une pléthore de chants aussi divers que mélodieux ; une féérie pour les sens !Je n’oublie pas, bien sûr, de mentionner le geai, l’étourneau, le héron cendré, la bergeronnette, la buse variable, et quelques espèces de canards… J’ai constaté, depuis 3 ans, un nombre croissant d’espèces d’oiseaux séjournant dans cette forêt ; en fait depuis que les petits ruisseaux naturels la sillonnant sont à nouveau alimentés en eau toute l’année, par une de nos rivière, la Doller. Je ne desespère pas de voir revenir bientôt le bouvreuil, le gros-bec, et le bec-croisé de mon enfance…
    En quittant l’abri boisé, il est clair que dans les champs cultivés, mis à part de rares alouettes, et les incoutournables corneilles et pigeons, les trop rares hirondelles et martinets, la faune se fait discrète (ou absente ?).
    Mais quelle explosion de vie au printemps ! Du pur bonheur !

  31. J’oubliais les abeilles, peu nombreuses pour le moment, mais la saison ne fait que commencer…
    En revanche, beaucoup de bourdons, maîtres dans l’art de la pollinisation, eux aussi !

  32. “sortir pour commencer la tête du bocal”…
    Si Todd avait dit au pseudo-débat que les abeilles sont plus importantes, il annulait ses chances d’être ré-invité. S’il l’avait dit avant, il n’aurait pas été invité.
    Autrement dit si Todd voulait être différent, on ne l’entendrait plus dans aucun bocal (on pourrait sans-doute le lire).

    Derrière Todd, il y a le mécanisme d’entrée dans le bocal qu’il faut éclairer.
    Le bocal pourrait-il permettre de parler des réels problèmes ? Je ne sais pas, mais il me semble qu’à toutes les époques il y a eu des bocaux et pas grand chose de pertinent n’en est sorti. Il s’établit toujours un niveau de bien-pensance (ou une doxa, pour être plus gentil) qui s’établit. Ce ne devrait pas être aujourd’hui que ça change.
    Même si, parfois, l’intérieur montre quelque intérêt, le plus important se trouve à l’extérieur.

  33. Todd très intelligent, parisien, peut-être jamais sorti de son 15 éme ou 16éeme ou whatever.. » que voulez-vous qu’il y connaisse en abeilles ? peut-être qu’il hait la campagne! qu’en savons-nous?

  34. Non Stan, ni l’un ni l’autre ! J’ai une préférence pour le Tokay Pinot Gris, Vendanges Tartives ou Grains Nobles !
    Tu connais Riquewihr ?

    Sinon je confirme : pic épeiche, pic noir et pic vert ! Le pic vert étant plutôt rare, d’où ma précision « et parfois vert » !

  35. A Chanee. Ben oui…Pour quelques « Doller » de plus, on peut avoir un excellent Tokay Pinot Gris ! Aimant les Vosges et l’Alsace, je suis forcément passé à Riquewihr…et bien d’autres lieux chargés d’Histoire. Noir…Vert…ou Cendré…Très bonne Journée à toi.

  36. @ Fabrice,

    je te cite (10/04): « la nature d’une crise qui porte sur les conditions de la vie oblige à repenser la pensée elle-même »….

    REPENSER LA PENSEE! waaaaouh!

    Je ne connais qu’une personne ayant récemment réussi un truc aussi compliqué qui tienne la route. Il a conçu un modèle théorique permettant de comprendre, d’expliquer, comment çà pense en nous, sachant que le même modèle devait aussi expliquer comment et pourquoi les quatre types d’aphasiques différents – mais parlant encore un peu – faisaient des fautes de langage structurallement prédictibles!

    Parvenir à ce résultat supposait tout un tas d’autres distinctions subtiles – donc trois autres modèles analogiquement construits – permettant d’isoler ce qui pense de nos intentions de dire, de la langue (sociale) dans laquelle on le dit…. Chacun de ces modèles théoriques s’étayant sur nos fonctions NATURELLES partagées avec les vertébrés… mon tout constituant donc une anthropologie NON déconnectée de notre base biologique!

    Je suppose que dans le principe çà pourrait te convenir?
    Je vais juste aller un poil plus loin: même le programme scientifique de remise sous contrôle de l’économistique est balisé! Cà te va toujours?

  37. Totalité de l’article sur :

    http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3699

    Le paysage français de plus en plus artificiel

    Reproduisant les tendances observées entre 1990 et 2000 bien qu’à un rythme ralenti, les espaces artificialisés ont continué à s’étendre sur le territoire métropolitain français entre 2000 et 2006, grignotant espaces ruraux et agricoles. Telles sont les conclusions rendues par l’outil européen de suivi de l’occupation des sols, CORINE Land Cover, et communiquées dans un récent bulletin du Commissariat général au développement durable.
    A en croire les données fournies, entre 2000 et 2006, les changements d’occupation des sols ont affecté en moyenne environ 620 km2 par an contre 1 120 km2 par an durant la période 1990-2000. En 2006, le territoire métropolitain est couvert à 60 % de terres agricoles, 34 % de forêts et d’espaces semi-naturels, 5 % d’espaces artificialisés, 0,7 % de zones humides et 0,3 % de surfaces en eau.
    Régions à forte densité de population permanente ou saisonnière, l’Ile-de-France, le Nord, l’Alsace, le couloir rhodanien et le littoral, de manière générale, accueillent les territoires les plus artificialisés. Sur l’ensemble de la métropole, entre 2000 et 2006, les espaces artificiels ont totalisé un accroissement de plus de 820 km2, soit une croissance de plus de 3 %, empiétant principalement sur les terres agricoles mais également sur les milieux naturels. La progression de l’artificialisation s’est majoritairement concentrée aux alentours des grandes villes, le long des réseaux de transport et des vallées.
    il y a une carte. C’est pas très gai.. je trouve!

  38. Pardonnez d’occuper trop l’espace mais j’ai du mal avec toutes ces infos…je déteste ce type de langage:
    Depuis quelques années maintenant, l’écologie, celle des laboratoires de recherche et des gestionnaires de l’environnement, s’est étoffée d’une approche plus « paysagère ». En effet, les connaissances actuelles sur le fonctionnement des écosystèmes encouragent à mieux considérer les interactions entre les êtres vivants mais aussi les interconnexions entre les différents milieux, le tout dans une vision plus dynamique. Il apparaît que les anciennes doctrines de la conservation de la nature qui se basaient sur une conception simpliste de mise sous cloche ont fait leur temps et les notions de corridors ou de réseaux d’aires protégées connaissent aujourd’hui un très grand succès dans les milieux spécialisés. Pour protéger la biodiversité et maintenir ses capacités d’adaptation aux changements, il ne suffit pas de mettre en place des interdictions sur des sites en timbre poste mais bien de maintenir les échanges entre milieux, les possibilités de circulation pour la faune et la flore et la continuité entre les habitats.
    Dans une telle perspective, qui ressemble presque à un changement de paradigme, basculant d’une conception patrimoniale fixiste vers une approche plus fonctionnelle des systèmes naturels, les gestionnaires ont du pain sur la planche. Trame bleue et trame verte parmi les chantiers du Grenelle, le débat sur la création d’un réseau écologique national est désormais lancé. Et, lors du 28ème congrès des réserves naturelles qui s’est tenu vendredi 17 avril, dix acteurs gestionnaires d’espaces protégés (1) ont rendu publique leur contribution. Le réseau cherche a combiné « cœur de nature » (les réserves naturelles et autres espaces protégés) et « corridors de connexion ». Mais, d’après les gestionnaires une telle combinaison ne pourra être efficace qu’en impliquant les acteurs socio-économiques et en capitalisant leurs expériences et les outils existants. Ainsi, « une réserve naturelle, un site du Conservatoire du littoral ou un Parc national peuvent constituer des moyens adaptés pour la protection des cœurs de nature. Les Parcs naturels régionaux, les zones Natura 2000…Au sortir de ce congrès à Divonne-les-Bains, les gestionnaires se félicitent de l’approche commune qu’ils cherchent à développer. Ainsi, reconquérir la continuité indispensable au fonctionnement des écosystèmes passerait donc d’abord par une connexion entre les acteurs ?

    J’étouffe! dans ce coeur de nature!mais qu’y puis-je? le temps de Jules Renard est passé et nature devra se déployer seulement là où les experts gestionnaires en environnement, (qui se félicitent!) le décideront. ils pourront alors continuer de rouler sur nos autoroutes dans nos bolides rutilants, planter nos plantes à pesticides, élever dans les champs désertés des plateformes logistiques.etc..etc… se vautrer comme des !!!!!!!!!

  39. Pendant ce temps là les Chatdocs pompaient pompaient.
    Dans mon coin cà draine dans tous les coins humides.
    Sur les 7000 ha de la commune pas un chevelu n’est intact.
    La charge polluante en Bretagne des élevages industriels en équivalent habitants est de 72 millions d’habitants, ce qui est en dessous de la vérité puisque ces équivalents habitants sont confinés sous assistance médicale.
    Les rejets médicamenteux sont largement plus élevés.
    On souffre Marie mais on ne doit pas lacher, mais on est très minoritaire.
    Je vais ouvrir mon jardin le 13 et 14 juin dans le cadre des jardins sans pesticides.
    On fait ce qu’on peut au milieu des « Champs et Lisiers »

  40. Découverte en 1903, la clausilie romaine (Leucostigma candidescens), une espèce d’escargot, est restée prisonnière des arènes de Nîmes depuis 2 000 ans.
    Depuis 1903 et malgré de nombreuses recherches, cette espèce n’a jamais été récoltée ailleurs en France. La clausilie romaine n’existe nulle part ailleurs dans le monde que dans les Apennins près de Rome et dans quelques murs des arènes de Nîmes, en France.

    Elle aurait été importée à Nîmes par les Romains eux-mêmes, lors de la construction des arènes ou à la suite d’échanges commerciaux. Contrairement à la plupart des espèces importées, la clausilie romaine n’est pas une espèce envahissante : depuis près de vingt siècles, elle s’est cantonnée aux arènes de Nîmes sans avoir jamais colonisé d’autres sites en France.
    Aujourd’hui, l’entretien des arènes s’effectue à l’aide de désherbants chimiques.(eh oui partout partout partout). Très efficaces, ces produits pourraient bien venir à bout de 2000 ans d’histoire pour la clausilie romaine… Conscients de l’intérêt patrimonial de cet escargot témoin de la construction des arènes, la direction technique du site a fait le choix de préserver les zones où vit cet escargot en réalisant localement un désherbage manuel et en préservant quelques plantes des vieux murs pour maintenir sa population. (in maxisciences)28/04/09

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