Combien ça coûte (une pandémie invisible) ?

La saisissante, effroyable, monstrueuse épidémie de grippe H1N1 a tué en France 176 malheureux, dont 28 personnes sans risque particulier connu. Antoine Flahaut, épidémiologiste gravement réputé et directeur des hautes études en santé publique de Rennes, déclarait le 12 mai 2009 : « Près de 35 % de la population française sera touchée par la grippe H1N1. Quand on prédit à l’avance l’arrivée d’un cyclone, on peut se tromper dans la trajectoire mais c’est quand même un cyclone. Est-ce qu’on saura l’arrêter ? Pas sûr ».

Quant à la bonne vieille grippe saisonnière, elle frappe sans demander la moindre autorisation de 2 à 8 millions de Français chaque année. Entre 1500 et 2000 en meurent, soit dix fois plus qu’à cause de la H1N1. Bon, et alors ? Et alors, cette dernière aura coûté 510 millions d’euros d’un argent public qui n’aura pas été affecté aux hôpitaux, au service public de la santé, aux innombrables oubliés du système. Mais quelque chose vient de changer, car l’on en sait un peu plus sur les experts près l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ont emballé la machine en foutant la pétoche au monde entier.

Lecteurs de Planète sans visa, pouvons-nous rire ensemble ? Jusqu’à ces derniers jours, l’OMS refusait vertueusement de fournir la liste de ceux qui l’avaient si bien conseillée, s’abritant derrière un seul nom,  celui du président de son comité dit d’urgence, l’Australien John Mackenzie. Mais la pression a été assez forte pour contraindre la vieille dame arthritique et sourde à changer sa position. Et voilà le tableau, tel que recopié de Radio-Canada. Parmi les 15 experts de l’OMS – je précise que nous ne savons pas tout, de loin -, on trouve :

  • Nancy Cox, une chercheuse américaine du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), dont l’unité a reçu une aide de la Fédération internationale des producteurs et associations pharmaceutiques (IFPMA) pour des recherches sur des virus grippaux;
  • Arnold Monto, un professeur américain qui a été consultant sur les pandémies et grippes saisonnières pour des pharmaceutiques GlaxoSmithKline, Novartis, Roche, Baxter et Sanofi. M. Monto a déclaré avoir reçu une bourse de Sanofi pour des recherches cliniques sur des vaccins antigrippaux en 2007-2008;
  • John Wood, un expert britannique dont l’unité de l’Institut national sur les standards biologiques et les contrôles a déjà effectué des recherches pour l’IFMPA et des pharmaceutiques, dont Sanofi et Novartis;
  • Maria Zambon, du Centre britannique de protection sanitaire pour les infections, dont le laboratoire a également reçu de l’aide de plusieurs fabricants de vaccins tels Sanofi, Novartis, Baxter et GlaxoSmithKline;
  • Neil Ferguson, un professeur britannique qui a travaillé comme consultant pour Roche et GSK jusqu’en 2007.

Non, non, non, aucun lien de cause à effet. Bien sûr. Il ne manquerait plus que cela, hein ?

18 réflexions sur « Combien ça coûte (une pandémie invisible) ? »

  1. Mais naaaaan Fabrice, tu déconnes à fond là !
    C’est carrément pas possible, ça existe pas ça …
    Les scientifiques, y font rien qu’à faire progresser la connaissance.
    Allez, dis-nous, elle est où la caméra cachée ?

  2. oui, les lobbys pharmaceutiques ont agité le spectre de la pandémie : business is business ! Mais les craintes n’étaient pas si infondées que cela : tout le monde sait que les élevages industriels produisent immanquablement des virus et microbes pathogènes qui, le jour où ils muteront favorablement, feront des dégâts énormes dans la population. On a évité le pire avec la vache folle, H5N1 et H1N1. Mais qu’en sera-t-il demain ?
    Le même scénario se répétera immanquablement : en vertu du fameux « principe de précaution », on vaccinera à tous bras… en oubliant que nous nous comportons comme des pompiers-pyromanes : on réunit les conditions pour que les maladies se propagent (élevage industriel) et ensuite on soigne. Business is business !!

    A Fabrice : la semaine dernière je vous ai adressé à la Croix des numéros de ma revue (dossiers sur l’écologie, la société de consommation…)

  3. Ce que j’ai aimé dans la vidéo citée par Carcajou, c’est quand le pédégé du grand labo pharmaceutique dit « il n’y a que les gens bien portants qui attaquent l’industrie pharmaceutique, les malades eux sont bien contents etc. »
    Quelle vision du monde tout en nuances!
    Si on suit cette ligne de partage, de quelles personnes assistant à la conférence pourrait-on dire que ce sont « des malades » ?
    Nihil novi depuis « L’arroseur arrosé »…à ceci près que, dans ce film, le comique était volontaire et le sujet ne prêtait pas à des dépenses conséquentes pour l’état c’est à dire chaque citoyen.

  4. Et en sus les politiques ont eu la grande frousse de voir se renouveler des affaires comme le sang contaminé ou la vache folle…
    Fabius est allé au tribunal avec quelques autres..
    Alors ils ont pris « la ceinture et les bretelles » pour qu’on ne puisse pas leur faire de reproche…
    Il y avait le spectre de la grippe espagnole de 1918..plus de morts que la 1ère mondiale..
    @+

  5. http://www.challenges.fr/classements/fortune.php?cible=3

    et c’est pas dans l’vaccin.

    2007…

    Visez la courbe

    allez je vous aide = Afghanistan et bien sur de  » l »humanitaire »

    ———

    C’était très drôle = il y quelque mois pasait dans la lucarne magique reportage sur Courchevel, un oligargue Russe « boudajt » suite a des poursuites pour ses frasques, il est revenu … les lèches culs étaient aux anges.
    IL est dans quelle affaires ? Les masques, vous savez ceux achetés par tombereau et qui ne serb vent a rien.

    Je n’ai plus le nom précis, avec ces indices vous devriez retrouver.

  6. Personnellement je ne pense pas que ces chercheurs soient des suppôts du méchant profit capitaliste. Ils sont nés là dedans, le nez dans leur éprouvette, et ils ont été élevés dans le culte du médicement salvateur. Une maladie = un médicament, une maladie complexe = plusieurs médicaments, et ainsi de suite. Ils ne faut pas les pousser beaucoup pour se ruer sur le médicament qui soigne tous les maux…

    Par contre ces braves « savants » ou « scientifiques » sont incapables d’expliquer comment, par ex., M.K.Gandhi qui transportait sur son dos des malades de la peste et qui massait des lépreux n’est jamais tombé malade.

    Même la ministre ne le sait pas 🙂

  7. There is no business like health-business !
    Je suis morte de rire et je doute qu’il y ait un vaccin pour me ressusciter…
    Blague à part, le fil blanc n’a jamais été autant utilisé par les moneymakers. Cela prouve toute la considération qu’ils nous portent.
    A quand les res novae ? A quand une véritable révolution (celle qui démarre dans nos caboches et pas ailleurs) ?
    Dommage que l’entartage ne soit plus à la mode et que notre ami le gloupier se soit retiré de l’entartage jubilatoire !
    L’époque est sinistre et sinistrée.

  8. Le docteur Marc Girard
    http://www.rolandsimion.org/
    spécialiste de la pharmacovigilance (étude des effets secondaires des médicaments) et en pharmaco-épidémiologie (application des méthodes épidémiologiques à l’évaluation des effets médicamenteux, qu’ils soient bénéfiques ou indésirables), avait tiré la sonnette d’alarme dés le début de cette affaire… il était bien seul.

    Concernant « l’art d’attiser les peurs », un article passionnant se trouve également ici :
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/12/07/grippe-a-h1n1-valse-des-morts-pour-attiser-les-peurs-dialect.html

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