Jacques Duclos et Noursoulan Nazarbaïev (l’amitié entre les peuples)

Où l’on verra que le Jacques et son parti ont permis le triomphe du nucléaire en France. Où l’on verra que le Kazakh entend vaincre enfin les lois imbéciles de la nature.

Ceux qui me lisent régulièrement sont autant les bienvenus que ceux qui ne font que passer ici. Mais les premiers savent mon obsession pour le stalinisme. Contrairement à ce que l’on croit naïvement, cette maladie profonde de l’esprit humain n’est morte ni avec Staline, en 1953, ni avec la chute du Mur de Berlin – 1989 -, ni même avec la disparition de l’Union soviétique deux ans plus tard. Pour une raison simple : le stalinisme n’a que faire des frontières physiques, car il est avant tout mental. Bien entendu, les belles qualités qui le composent préexistaient à son apparition. Mais il se trouve, par un mystère que je n’éclairerai pas ce soir, qu’elles n’avaient jamais été réunies de la sorte.

Dans la France de 2010, qui est donc stalinien ? Mon Dieu, la liste est longue, et il conviendrait de distinguer les acteurs principaux et les seconds rôles. Les militants de la cause et ceux qui permettent qu’elle survive encore. Bon, je ne vais pas vous infliger tout ce que je pense. Un mot sur l’un des centres névralgiques de cette noble tradition : Le Monde Diplomatique. Sa chefferie, car il faut parler de chefferie, a fait main basse, dès le départ, sur le mouvement altermondialiste Attac, avant d’en être ignominieusement chassée sous le coup d’accusations gravissimes de fraude électorale. Je préfère ne pas insister. Il est tout de même étrange – non ? – que des gens prétendant changer en profondeur la société, en mieux bien entendu, commencent par utiliser des méthodes si singulières. Je répète : non ?

On fêtait ce week-end les 80 ans de la Fête de L’Huma. Je m’honore, oui je m’honore de n’être jamais allé arpenter ses allées. Bien entendu, il ne faut pas chercher longtemps qui vous hurlera dans les oreilles : « Et Sarkozy, hein ? ». Moi, je pense de préférence aux procès, aux peuples abattus en tant que peuples, aux famines organisées, à la torture de masse, aux exécutions d’une balle dans la nuque, par centaines de milliers. Je pense aux martyrs de la Kolyma sibérienne, dont tout le monde se contrefout. Je pense aux millions de morts sans sépulture. Je pense à Kronstadt, 1921. Je pense à Barcelone, juin 1937. Je pense au sang versé, coulant dans les gigantesques fleuves staliniens, et cela tombe bien. Cela tombe bien, car un satrape stalinoïde, Noursoulan Nazarbaïev, président du Kazakhstan, exhume ces jours-ci l’un des grands projets de l’époque stalinienne. Il entend, et je vous jure solennellement que c’est vrai, inverser le cours des fleuves de Sibérie, de manière à lutter contre la sécheresse, dont les effets vont croissant. Et d’apporter davantage de fraîcheur plus au sud. Les fleuves Lena, Ob, Ienisseï, qui se jettent pour le moment dans l’océan Arctique, iraient irriguer l’Asie centrale et son coton farci de pesticides.

Je vous laisse réfléchir tranquillement à ce que signifient de telles pensées. Et je passe sans transition à quelques échanges que j’ai eus, ces derniers jours, avec un historien valeureux, spécialiste du mouvement communiste en France. Je lui faisais valoir l’immense intérêt qu’il y aurait à pouvoir écrire une biographie de l’ancien chef communiste Jacques Duclos. Et il me répondit en substance que bien de ses confrères rêvent d’écrire ce livre, mais qu’il demeure impossible tant que seront fermées au chercheur les « archives spéciales de Moscou et notamment Komintern/GPU-NKVD-KGB ». Ces sigles sont peut-être du chinois pour beaucoup d’entre vous, mais ils renvoient à une réalité en tout point sordide. Jacques Duclos, né en 1896 et mort en 1975, n’a pas seulement été, pendant des décennies, l’un des pontes du parti communiste français. Il a été également un agent de la police politique soviétique. Un homme des réseaux staliniens les plus secrets. À ce titre, il a accompli des missions dans l’Espagne en guerre, entre 1936 et 1939 – mais lesquelles ? – et mené un redoutable combat de l’ombre contre les ennemis désignés de l’Union soviétique stalinienne. L’expression « crapule stalinienne » semble avoir été inventée pour lui. Je la reprends sans aucune hésitation : le bon grand-père des élections présidentielles de 1969 – j’avais 13 ans, je m’en souviens – était une épouvantable « crapule stalinienne ».

Je ne conspue pas seulement sa mémoire personnelle. Les staliniens de France ont joué un rôle décisif dans le triomphe de l’industrie nucléaire. Après guerre, leurs « savants » comme Joliot-Curie, entre deux odes à Staline, ont aidé à la constitution du CEA et à la conception de la bombe A nationale. Dans les années soixante, le PCF et la CGT stalinienne qui lui étaient inféodée ont passé un pacte de la honte avec les autorités gaullistes de l’époque. Le nucléaire, le parc nucléaire actuel, le champion du nucléaire EDF, le surgénérateur de Creys-Malville, Superphénix, la Hague, sont le produit de ce consensus-là. Je n’ai pas le temps de détailler ici ce qui mériterait un livre complet. Mais que les sceptiques se renseignent plus avant. Sans le soutien militant des staliniens à l’atome, nous n’aurions jamais hérité de cette industrie criminelle. En tout cas pas dans ces conditions-là.

Pour en revenir une seconde à Duclos, il existe encore une station de métro, à Paris (Montreuil), qui porte son nom : Croix-de-Chavaux-Place Jacques Duclos. Quand je m’y trouve, croyez-le ou non, j’essaie toujours de cracher dans un coin ou un autre. En général, j’y parviens. Maintenant que les anciens – anciens ? – staliniens sont ripolinés de partout, et s’affichent à la Fête de L’Huma avec ce magnifique Jean-Luc Mélenchon – ministre social-démocrate jusqu’en 2002 – , il ne faut plus dire un mot plus haut que l’autre. Il faudrait oublier. Des gens qui ne cessent de rappeler le refoulé colonial français, l’Indochine, l’Algérie, Vichy, les crimes américains d’ici ou d’ailleurs, ces mêmes gens ont décidé qu’il ne fallait plus parler du cataclysme physique, psychique et moral qu’a été le stalinisme. Dans une autre pièce, ils seraient drôles. Dans celle que nous sommes contraints de regarder, ils me donnent envie de dégueuler. Ne croyez pas que je tente de faire un mot. Ils me donnent réellement envie de dégueuler.

PS : J’ai écrit le texte ci-dessus hier au soir, dimanche, au plus vite. J’ai rajouté ce lundi matin, au plus vite, un paragraphe consacré au nucléaire. Ceux qui ont lu la première version, qui liraient la seconde, comprendront. Sur le fond, bien sûr, rien de différent.

24 réflexions sur « Jacques Duclos et Noursoulan Nazarbaïev (l’amitié entre les peuples) »

  1. Le détournement des fleuves en Asie soviétique est une vieille histoire.
    Sous l’égide du patron de « Vodstroï » (l’entreprise de l’eau) le fils du « grand révolutionnaire » Sverdlov devenu intouchable du fait de l’aura de son père, les fleuves alimentant la Mer d’Aral ont été détournés justement pour faire de l’irrigation de champ de coton !!
    Mais cela ne s’est pas fait simplement, cela s’est fait à coup d’explosifs nucléaires, et des tirs en salve, histoire de faire « bon poids ».
    C’est pour cela que maintenant il est si difficile de revenir en arrière et de renvoyer ces fleuves dans la mer d’Aral.
    Enfin c’était une dinguerie de l’URSS..
    Mais aux dernière nouvelles le niveau de la mer d’Aral remonte, réalimentée..

    Le stalinisme s’exerçait non seulement contre les ennemis du peuple, si jamais il y en avait eu d’ailleurs.
    Mais Staline exerçait la répression sur tout ce qui pouvait créer un peu d’ombre localement.
    Un type devenait connu pour avoir réalisé ceci ou cela, il acquérait un prestige même très localement.. il était foutu.
    Staline ne voulait aucune ombre sur sa pelouse, pas un brin d’herbe qui dépasse les autres.
    Alors il avait été créé la classe des « Héros du travail », mais ceux là étaient choisis car spécialement bornés et incapables de faire fructifier cet honneur, seulement la jubilation sur les avantages afférents.

    @+

  2. Hommage posthume avant l’heure,
    il s’appelait K. Il était beau, il était jeune, doué d’une intelligence très fine, celle qui permet de faire les “bons” choix. Enfin, pas le “bon” du gourmet parce qu’ils l’ont mené au poteau. Disons, les choix “justes “ Justes ? Ceux de la lucidité et de l’honnêteté indéfectiblement liés ce qui n’est pas courant aujourd’hui dans nos paysages occidentaux et l’était encore moins en Sibérie à l‘époque stalinienne. Son nom figure dans les listes sans fin des victimes de la répression stalinienne que l’on peut trouver en ligne grâce à l’admirable travail de l’association Mémorial sur les archives des années 1930. Des milliers de noms se succèdent. La biographie de chacun est résumée en un maximum de 6 lignes rédigées dans une langue de bois à vomir. Dans les 6 lignes de K., il y a : “lutte active contre la classe laborieuse”, “fils de”, “érudit”, “arrêté le”, “condamné le”, “fusillé le”, “réhabilité le”. Ceci pour sa dernière condamnation, avant, il y a eu le GOULAG et d’autres accusations…
    Les témoignages sur lui concordent, il était lumineux, K. et n’a pas failli. Sa famille n’a jamais pu connaître les circonstances ni la date de sa mort. Il est dans les archives, ce lieu sans sépulture, dans un entre je ne sais quoi qui relève à la fois de l’oubli des masses, d’une trace sur les écrits administratifs, désastreusement ineptes de l’époque, ça ce sont les souillures, et puis tout l’amour qu’il a pu susciter dans sa courte vie et qui continue d’illluminer la photo de son beau visage, à chaque fois que l’on pose les yeux sur lui.
    Voilà, parmi les victimes directes du stalinisme dont on ne parle jamais, il y a K. , la beauté de ses traits, de son esprit, de son cœur et son incroyable courage.
    Ces quelques mots, sont bien dérisoires, c’est une réaction toute personnelle au texte de Fabrice qui a par ailleurs d’autres intérêts. Mais moi, aujourd’hui, je pense à K. en particulier. Clairement pour lui. Parce que si j’avais un quelconque pouvoir en ce domaine, je lui dédierai les rayons de soleil les plus délicieux. Mais aussi, parce qu’à mon humble avis,la chaîne des citoyens du monde ne pourra se créer qu’en n’oubliant jamais l’histoire dite “petite” qui est constitutive de la « grande ».

  3. Comme pour une scuplture ou un dessin il ne faut jamais poncer ou gomer, on finit à l’outil, sinon on perd la qualité du travail..
    L’oeuvre est réussie

  4. J’ai envie de te crier aux oreilles « Sarkoziste » !!! Je plaisante…
    Si non je partage ton point de vu sur le fond de cette article… Le Stalinisme est une horreur.
    Je suis, par contre, surpris d’apprendre qu’il y est, encore, des fous qui pense pouvoir détourner les fleuves dans cette ex URSS. Je croyais ces projets, depuis longtemps, enterré…
    Finalement,et je le pense depuis longtemps, communiste productiviste = production capitaliste !

  5. Juste en aparté. Quand je viens sur votre blog la colonne de droite est désespérément vide…??? Je dois cliquer sur le nom de la Catégorie en bas d’un de vos textes pour ouvrir une nouvelle page sur laquelle figurent bien Rubriques, Archives, etc. J’ai observé ça sur Chrome et Safari mais pas sur Firefox…
    Hormis ça, je trouve exemplaire votre travail de réveil des consciences endormies. Dans ce confort mou qui tout doucement fait des européens les dernières victimes d’un capitalisme en déliquescence. Espérons. Ce soir je suis un peu optimiste, suffisamment pour rêver d’un réveil inattendu de consciences subitement atterrées de se voir mourir pour rien. Continuez, la lecture silencieuse peut parfois donner l’envie de libérer la colère. Merci.

  6. Fabrice,

    Entendre des propos humanistes (plaindre toutes les victimes de toutes les dictatures) sur un blog écolo me remplit de bonheur. Déjà dit, d’ailleurs. Quelqu’un qui aime l’humanité, ne doit pas être si mauvais que ça (je plaisante, bien-sûr), et c’est rassurant dans ce monde de brutes !

    Par contre, et sauf erreur de ma part, j’ai vérifié sur Wikipédia, et le projet semble plutôt « positif ». Est ce que je n’aurai pas tout compris depuis la disparition de la Mer d’Aral pour alimenter les champs de coton bourrés de pesticides ?

    ps: Georges Marchais n’était pas mal non plus dans son genre quand il a ignoré l’entrée des troupes russes en Hongrie

  7. Hifi écrit : « Entendre des propos humanistes (plaindre toutes les victimes de toutes les dictatures) sur un blog écolo me remplit de bonheur… »

    en lisant bien, les implications de cette phrase évoquent ceux qui disent :

    « au lieu de vous occuper des taureaux, des animaux ..vous feriez mieux de vous occuper des enfants ».
    Une fois de plus on oppose la nature et les humains..comme si se soucier d’elle voulait dire se foutre des humains!
    mais les humains cela fait des siècles que de grands philosophes et hommes d’état tentent d’améliorer et de soucier de leurs sort.(évidemment ce ne sont pas ceux de la race de Staline)
    On ne peut pas en dire autant de la nature sur laquelle s’exerce toute la domination et la cruauté humaine, sinon nous n’en serions pas là; dans cet état de destruction généralisée!

  8. Bonjour Fabrice

    « Après guerre, leurs « savants » comme Joliot-Curie, entre deux odes à Staline, ont aidé à la constitution du CEA et à la conception de la bombe A nationale. »

    je ne suis pas sur que cette phrase rende honneur à Joliot-Curie.
    Il a reçu prix Nobel de Physique avant guerre.
    Il est devenu communiste pendant la guerre. Il aurait pu partir participer au projet Manhattan, il a préféré rester et « se mouiller » dans la résistance.
    Après guerre, il a lancé à l’appel de Stockholm visant à interdire la bombe atomique.
    Sa vision du nucléaire était de permettre d’offrir l’énergie au plus grand nombre.
    A t il été un « staliniste fervent » ?

    La bombe nationale c’est plutôt De Gaulle non ?

  9. Jean-Gabriel,

    Désolé, mais je maintiens. Les scientifiques membres du parti communiste de l’après-guerre se sont bel et bien vautrés dans la soumission totale à Staline. L’Appel de Stockholm que tu évoques vaudra à Joliot-Curie le prix international Joseph Staline pour la paix, pour la raison simple, sans jeu de mots, qu’il s’agissait d’une arme de guerre contre les Américains.

    Je ne pardonne pas à Joliot-Curie son rôle dans la constitution du CEA et la création du premier réacteur nucléaire français, Zoé. Mais je sais que tu connais cela mieux que moi. Je lirai tes précisions avec intérêt.

    Fabrice Nicolino

  10. Joliot-Curie a déposé en Février 1940 des brevets portant sur la divergence de la fission nucléaire, divergence basée sur les neutrons.
    Ses collègues, Halban, Kowarski sont allés en Angleterre au moment de la débâcle pour rencontrer le « comité Maud » qui se posait la question de la possibilité de « la bombe ».
    Le »comité Maud » a convaincu les Américains avec le hongrois Léo Szilard, l’Italien Enrico Fermi, le tout appuyé par la lettre d’Einstein, une cerise sur la gâteau si je puis dire, mais les décisions étaient déjà prises.
    L’utilisation/ compensation des brevets de Joliot-Curie pour Manhattan a été prise en compte par les Américains lors du plan Marshall..Mais Joliot-Curie n’a jamais touché un sous là-dessus.
    En France lorsqu’il a été demandé à Joliot-Curie de faire la bombe, il a refusé d’une part et d’autre part il avait embauché au CEA de nombreux techniciens et scientifiques « encartés » au PCF
    Le CEA ne pouvait développer la « bombe » toute la technologie serait passée instantanément chez les Soviets. Les employés du CEA n’était pas habilitables au « secret défense ».
    Cette mission fut donc confiée au « service des poudres » quai Henri IV, avec un labo au centre du Bouchet (Vaire le Petit) qui est devenu B1 nom de code.
    La direction scientifique étant confiée à Yves Rocard (le Père de Michel Rocard) qui était titulaire de la chaire de physique à Normale Sup.
    Yves Rocard avait été résistant pendant la guerre et donné de nombreuses indications et explications sur les radars allemands implantés dans le Nord-Ouest de la France entre autres.
    Yves Rocard a recruté beaucoup chez les « Sup’Elec »)

    La décision politique de créer une force de frappe a été prise par le gouvernement socialiste de Mr Félix Gaillard, ce devait être en 1954 (de mémoire). Tout s’est mis en place.
    De Gaulle à partir de 1958 en a fait une priorité nationale et a mis les crédits, et l’accélérateur…Mais la machine était déjà prête.
    Finalement il fut créé le CEA-DAM, direction des applications militaires parfaitement étanche avec le CEA classique.
    Lorsque vous rentriez au siège du CEA rue de la Fédération, à droite le CEA où vous rentriez presque comme dans un moulin, au fond à gauche vous arriviez sur les grilles et les gendarmes qui demandaient à voir « patte blanche » , les avis de rendez-vous agréés 3 semaines avant etc..etc..
    Yves Rocard n’a jamais pu entrer à l’Académie des Sciences car il avait écrit un bouquin sur « les sourciers » donnant des explications très intéressantes sur le micro-magnétisme et ses fluctuations. Il expériementait dans les catacombes de la place Ballard, et il détectait facilement les personnes qui venaient passer la journée avec une bouteille d’eau minérale du massif central.. Mais ça c’est une autre histoire.

    Vous en voulez à Joliot-Curie pour « ZOE », mais Zoé a été l’ancêtre de réacteurs comme « Orphée » et « Osiris » qui fabriquent des isotopes médicaux utilisés dans le monde entier.
    A Cadarache se monte le réacteur Jules Horowitz -RJH- qui va en produire de grandes quantités. Le réacteur canadien de Chalk River est bien vieux et bien fatigué..
    Mais effectivement si l’on veut diminuer la pollution nucélaire il faut commencer par arrêter tout le nucléaire médical. Ca peut se comprendre.
    Les Témoins de Jéovah réfutent bien les transfusions sanguines, ce qui n’est que marginal si l’on prend en compte qu’ils ne boivent pas d’alcool, ne fument pas, sont végétariens.
    Alors en reprenant les mêmes critères on peut effectivement se passer de radiographies, de scanners, de scintigraphies, de radiothérapies etc..
    @+

  11. En ce qui concerne les « Appels pour la Paix » montés par les cocos.
    Il faut préciser le hiatus de compréhension qui réside dans la traduction en Russe du mot « Paix ».
    Vous prenez un dictionnaire quelconque et « Paix » sera traduit par « MIR ».
    En fait c’est un peu plus que cela « MIR » c’est aussi la « plénitude du monde ».
    Le prénom Vladimir, Vlad étant le chef, le dirigeant peut se comprendre par quelque chose pas loin de « maître de la paix » ou « maître du monde » c’est équivalent.
    Comme le monde soviétique, par sa surface sur Terre était un monde à lui seul plus grand en surface que la planète Mars.
    Lorsque dans les actualités soviétiques quelques images de manifestants occidentaux avec les panneaux « Pour la paix » cela était compris chez les Soviets comme étant « pour la plénitude » ou « pour la suprématie » du monde, du monde communiste bien sûr !!
    Et en final tout le monde comprenait « pour la guerre contre le capitalisme occidental ».
    Comme quoi les bonnes volontés pouvaient se faire manipuler à loisir..
    Il y a d’autres cas où la traduction est différente de l’interprétation par des assimilitations de sens.

    @+

  12. bonjour

    le cas de Joliot est intéressant à plus d’un titre.
    A mon avis, on peut se replacer dans une question plus vaste qui est
    « quelle est la place du « savant » dans la société et plus particulièrement face aux questions écologiques ? »
    vaste programme …

    quelques précisions (dans le mesure des connaissances)trouvées dans le livre de Pierre Biquard (Frédéric Joliot-Curie et l’énergie atomique) qui était un de ces collaborateurs et amis

    Joliot apparait dans « Paris brule t il ? » ou on le voit fabriquer des cocktails molotovs
    Zoé date de 1948
    Joliot a été très rapidement éjecté du CEA (en 1950) par ce que communiste. Ce qu’il est devenu par la suite était il sa vision ?
    les russes ont eu la bombe A en 1949 et l’appel de Stockholm est de 1950 … (ça ressemble à Chirac et Mururoa en 1995)
    Joliot a lui même bénéficié des avancées en médecine nucléaire qu’il a initiées en tant que patient
    Il était rationaliste et avait donc cette vision de la place de l’homme dans la nature

    Un autre ouvrage est très intéressant est
    Michel Pinault, « Frédéric Joliot-Curie », Odile Jacob, Paris, 2000

    Je ne suis pas sur qu’il y ait tant d’ouvrages sur lui que ça.

    L’impression générale de ce que j’ai pu lire est que Joliot était « sincère » dans ces positions pour la paix et des retombées des progrès scientifiques pour la société.
    A mon avis, il n’est à ranger dans la même catégorie que Duclos par exemple.
    C’est « mon » impression …

    A mon avis, il a pas mal de choses à creuser sans être ni anti-coco ou anti-nucléaire « primaire » comme il y a (eu) des anti-cléricaux « primaires ».
    En espérant avoir fait avancer un tout petit peu le débat …

  13. Jean-Gabriel,

    Mais pas de malentendu ! Je suis sûr que Joliot-Curie était sincèrement pacifiste. Je suis même convaincu qu’il était une sorte d’humaniste à l’ancienne. Tel est bien l’un des nombreux drames du stalinisme, qui aura su manipuler des générations successives de gens valeureux, honnêtes, courageux, solidaires.

    Il n’a rien à voir avec un Duclos, certes. Mais sans lui et tant d’autres, il n’y aurait jamais eu de Duclos. Quant au CEA, il a bel et bien joué un rôle clé dans sa fondation. Et le CEA, c’est la bombe. Il me semble que ce point est difficilement discutable. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  14. merci pour la réponse.
    Il n’y a aucun malentendu, juste des réflexions sur les savants, les techniciens et les politiques !

    Jean-Gabriel

  15. @F Nicolino,

    Mon commentaire sur les origines de la bombe et Joliot-Curie n’a pas reçu votre imprimatur ?!
    C’était des précisions historiques..sans plus..
    @+

  16. M.Krolik,

    Vous ai-je jamais censuré ? Cela se saurait, alors du calme. Cotre commentaire était resté bloqué, cela arrive à des gens bien plus proches de moi que vous. Bonne nuit,

    Fabrice Nicolino

  17. Merci d’avoir débloqué.
    Mais je ne supposais pas un instant que vous vouliez censurer. Deux message passés coup sur coup, le déblocage de l’un passant pour l’autre. C’était simplement un signalement.
    @+

  18. Triste nouvelle (pas si nouvelle)les tigres sont en voie d’extinction.. la disparition de ce splendide animal le tigre? exterminé par ces chers humains (notamment pour récupérer et broyer ses os!).

    dans la masse des hulmains, qui s’en soucie?

  19. @Jean-Gabriel

    Quant à la place du savant dans la société..
    Une réponse simple et efficace a déjà été donnée :
    – la République n’a pas besoin de savant..
    Visiblement c’est une option que certains sont prêts à remettre d’actualité.
    @+

  20. D’une façon générale les gens qui « cherchent » se font rejeter.
    Jean Scott Erigène, confesseur de Charlemagne, dans son commentaire de l’Evangile de Saint Jean, fait la remarque suivante :
    – Dieu créa l’Homme à son image. L’Homme connait son existence mais pas son essence.
    Donc Dieu ne connaît pas son essence..
    Celui qui cherche s’écarte de Dieu, il est donc condamnable.

    Jean Scott-Erigène n’a pas été promu au rang de « Pair de l’Eglise » car justement il était « gnostique » .. il cherchait à savoir…tout..
    @+

  21. @Jean Gabriel
    Vous faites allusion à Chirac et Mururoa en 1995.
    Il faut apporter quelques précisions pour comprendre le fait en question.
    En 1992, un docteur en sciences du nom de Françis Temperville se fait arrêter par la DST, alors qu’il venait d’être viré du CEA-DAM pour kleptomanie, il se fait arrêter sur dénonciation de l’attaché culturel de l’Ambassade de Russie à Paris. Attaché culturel du nom de Victor Ushakov qui avait décidé de « passer à l’Ouest » à Londres avec sa petite famille.
    Temperville avait vendu aux Soviétiques puis aux Russes (1992 l’URSS avait déjà disparu) les plans des bombouses françaises et les résultats des essais précédents à Mururoa.
    Brêches capitales dans le principe Gaullien de la « dissuasion » où il est impératif que l’ennemi potentiel n’ait qu’une idée approximative de votre armement.
    Le temps d’évaluer les dégats dus à Temperville..
    La question se pose de refaire un « nuage de flou » dans l’information aux mains des Russes.
    L’Armée prépare donc une nouvelle série d’essais à Mururoa, non s’en s’être assuré auprès des trois candidats potentiels vainqueurs de la course à l’Elysée que le principe de la dissuasion devait être respecté !!
    La question a donc été posée à Balladur, Chirac, Jospin (ordre alphabétique)de savoir s’ils déclencheraient les ordres de tirs d’essais.
    La réponse a été positive des trois artistes.
    Si vous ne me croyez pas, essayez d’imaginer le bazar que cela est de remettre en route un champ de tir comme cela.
    Remettre en route les plateformes de forage… faire venir de France, du matériel par bateaux, quelques milliers de personnes. Il faut au moins 6 mois.
    Alors que Chirac finalement vainqueur de la compétition le 8 Mai, deux mois après le premier tir avait lieu.
    Le dogme de la « dissuasion » est supérieur à la puissance d’un président de la République…
    Incroyable mais vrai.
    Si Jospin avait été élu cela aurait été intéressant de savoir s’il revenait ou non sur sa parole ???? Mais on ne saura jamais.
    Ah oui, le gars Francis Temperville a été jugé par une cour spéciale pour « trahison », premier cas de « trahison » en jugement depuis 1945. Il a du se prendre 9 ans de taule, ce qui était vraiment pas cher payé à la vue des dégats économiques (pour les contribuables), militaires, politiques..
    On s’est fait mal voir par le monde entier pratiquement.
    @+

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *