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Alors, et ce Rassemblement national ?

Bien sûr, barrer la route à ces crapules. Car ce sont des crapules. Racistes, ridiculement ignorantes, climatosceptiques. Les gens du Rassemblement national sont les maîtres incontestés de la laideur, et n’annoncent que la guerre de tous contre tous. Et la destruction de ce qui reste encore debout. Ils sont pour les pesticides, pour la bagnole et les routes, pour le béton jusque dans le moindre recoin, pour les radios et télés pourries jusqu’à l’os, pour la pire des industries, à la condition toutefois qu’elle se pare de plumes tricolores dans le cul. Ô comme je les vomis !

J’aimerais pouvoir dire un peu de bien du Nouveau Front Populaire, mais je ne peux. D’abord, un point d’histoire. J’ai chez moi une photo de mon père, les pieds dans l’eau de mer, quelque part en France. Il regarde l’objectif, il a l’air aussi heureux que déplacé. C’est juillet 1936. Les prolos viennent de débarquer sur les plages, et après une grève véritable, avec occupation de leurs usines, ils viennent d’obtenir la semaine de quarante heures. Et des congés payés, ce qui explique la photo de mon père.

Il y a de l’indécence à utiliser le même sigle pour parler d’un salmigondis rapprochant, le temps d’une élection, post-staliniens, écolos ma non troppo, socialos façon Hollande, soutiers et soumis de et à Mélenchon. Franchement, pour qui nous prennent-ils ? Ils proposent la poursuite du même, précisément ce qui a conduit au grand désastre en cours. Ce ne serait encore rien – oui, rien – si leur programme n’était à ce point franchouillard. Je l’ai lu. Il montre son indifférence radicale à la marche du monde réel.

Car je ne parle pas ici de l’Ukraine, mais de ces vastes régions de la planète qui deviennent inhabitables. Pour cause de chaleurs démentes. Et ce n’est hélas qu’un début. Or, faut-il le rappeler ici ? Le dérèglement climatique a été provoqué au départ par «notre» révolution industrielle, et constamment aggravé depuis plus deux siècles par notre frénésie, notre insatiable bonheur à consommer les colifichets les plus laids, les plus tristes, les plus imbéciles.

Leur programme ne dit un mot du nucléaire, pour ne pas embêter le PCF – ardent atomiste de toujours – et le PS, qui soutient depuis Mitterrand cette si grande aventure. Vous lirez, ou pas, ce qu’ils écrivent sur l’eau, qui est indigent. Vous lirez, ou pas, ce qu’ils écrivent sur la santé, qui n’est rien. Et sur le climat, qui est au bord extrême de la provocation. Cela fait une quarantaine que l’on sait l’essentiel, et je le sais bien, car j’ai écrit constamment sur le sujet, depuis plus de trente ans. Or la question ne les intéresse pas.

On chercherait en vain la moindre critique de la prolifération démentielle des objets matériels, de la bagnole électrique, des vacances à la neige, de la disparition accélérée des oiseaux communs, des insectes et papillons, des amphibiens. Cela n’existe pas. En revanche, et comme de juste, les compères misent tout sur une augmentation massive du pouvoir d’achat, fatal accélérateur de la crise climatique.

À mes yeux, ces gens ne feront jamais rien de sérieux contre la crise écologique et continueront d’insulter par leurs pantomimes les milliards de gueux de l’Inde et de l’Afrique, du Vietnam et du Brésil, de tous ces coins de la terre où l’on ne sait pas si l’on trouvera sa pitance du jour. Une insulte, comme l’écrivait Prévert, « à ceux qui ont le pain quotidien relativement hebdomadaire ». Quel terrible moment !

Élections poils au menton

Que vous dire de sincère ? Macron a dissous l’Assemblée nationale et court ainsi le risque de voir la France dirigée par l’absurde Jordan Barbella, ignorant de tout, partisan pathétique de l’Europe des nations à l’heure où les écosystèmes flambent. Ce n’est pas seulement un protofasciste, c’est un adversaire, un ennemi même de toutes les causes défendues depuis 2007 sur Planète sans visa. Arriverait-il au pouvoir qu’il ferait pire encore que Macron, ce qui semble impossible, mais demeure vrai. Il est climato-sceptique, il est pour l’industrie, il est pour toutes les pollutions chimiques, il se moque du sort des bêtes et des plantes. Ce qu’il veut, c’est gagner. Le reste est sans importance.

Macron ne vaut guère mieux. Cet homme que j’ai tant de fois conspué, mérite notre mépris. Il s’est cru puissant alors qu’il n’était que paltoquet. Faites l’effort de le comparer mentalement aux quelques grands hommes authentiques que vous connaissez, et je crois que vous comprendrez. Sa nullité est d’un ordre supérieur. On ne fera pas mieux. Hollande, que je tenais pour indépassable, paraîtrait presque, à ses côtés, présentable.

Or donc, des élections générales. Dans quelques jours. Elles m’indiffèrent passablement, car elles se déroulent dans un cadre forclos. C’est reparti pour un tour, quel que soit le résultat. Pendant des mois, sinon des années, avant que ne débute le formidable – humour – combat pour les municipales de 2026, on parlera retraites, pouvoir d’achat, insécurité. Tout plutôt que d’admettre l’évidence d’une crise inédite dans l’histoire des hommes, qui commanderait une levée en masse, et des héros. Oui, des héros.

Le cadre de leurs pensées – à tous – nous contraint à ne pas considérer la réalité. Ce qu’ils disent, tous, n’est pas la réalité. C’est pure foutaise. J’ai déjà évoqué ici un petit livre bancroche, celui de la campagne Dumont de 1974. Le texte en était mauvais. Les pages en étaient faibles. Et pourtant, au moment où Giscard, Chirac, Mitterrand, Marchais péroraient et occupaient l’espace, Dumont disait la vérité essentielle de ce monde sur l’eau, le climat, la biodiversité, accessoirement la bagnole.

Telle est la situation en ce printemps 2024. Telle devrait-elle être si les pseudo-écologistes du parti officiel avaient joué leur rôle historique. Mais ce n’est pas le cas. Le point de vue écologiste sur le monde dit le vrai, mais il n’est pas entendu. Et quand je parle de « point de vue écologiste », je veux parler de tout autre chose que des pantomimes habituelles. Je veux parler d’un point de vue révolutionnaire. Je veux parler du souffle de 1789, le seul capable encore de poser les vraies questions. Sommes-nous trop vieux ? Sommes-nous trop riches ? Sommes-nous mille fois trop gavés ? C’est bien possible. Mais il n’existe aucune autre voie.

Macron-le-petit en campagne

Vous le savez, Macron-le-petit renie les vagues promesses qu’il avait faites, depuis son fameux et risible Make our planet great again, de juin 2017. Il prétendait alors faire la leçon à Trump et moquer son Make America great again. Depuis, il s’est couché devant l’agriculture industrielle – voyez les cadeaux faits à la FNSEA – et tente de détruire le peu de choses encore debout, du recensement des pesticides à la surveillance du nucléaire, de la biodiversité des forêts à la protection du Loup et de l’Ours. Cet homme est d’une telle dimension – catégorie nain de jardin – que nul commentaire ne saurait le qualifier vraiment. Je n’ai pas grand-chose à ajouter à ce que j’écrivais ici il y a…sept ans.

Et j’apprends aujourd’hui qu’il va livrer des avions de combat Mirage à l’Ukraine. Avec un tel chef de guerre, nous irons tous fort loin. Et trop, sans l’ombre d’un doute. Ce qui suit n’indique en rien ce qui va se passer, mais quelques éléments d’histoire ne sont pas à dédaigner. Regardons ensemble le passé récent de cette armée à laquelle notre si bon maître vient d’accorder 413 milliards d’euros sur cinq ans, en attendant bien plus.

Depuis 1939, la sottise et l’aveuglement sont aux commandes. La ligne Maginot, prétendument construite pour empêcher tout mouvement de la Wehrmacht, était en réalité un mirage. Les troupes nazies ont traversé les Ardennes, que l’armée de Gamelin jugeait impraticables, et contourné cette même ligne Maginot par la Belgique, car les casemates en béton s’arrêtaient à la frontière. La Belgique ne pouvait bien entendu être attaquée, puisqu’elle s’était déclarée neutre.

La suite est bien agréable. La France a lancé en 1946 une guerre atroce contre l’indépendance vietnamienne, qui se poursuivra par la première guerre écologique – américaine, celle-là – de l’histoire. Encore bravo à nos états-majors, défaits à Dien Bien Phu par une armée de paysans chaussés de morceaux de pneus.

L’Algérie ? Après s’être déshonorée par la torture de masse, l’armée a bien failli basculer du côté des fascistes de ce qui n’était pas encore l’OAS. Le « quarteron » des généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller représentait bel et bien une part importante de notre belle armée. D’autres massacres moins connus, comme celui mené par nos hélicos de guerre au Cameroun ou à Madagascar, donnent une idée de la valeur morale, mais aussi opérationnelle de nos unités militaires.

Depuis, et je ne peux entrer dans trop de détails, l’armée a perdu la partie face à l’expansion de l’islamisme armé en Afrique. Où veux-je en venir ? À cette évidence que nous devons avoir confiance dans de tels chefs. J’imagine sans peine les réunions au sommet entre Macron-le-petit, dont l’expérience de la vie et de ses problèmes est proche de zéro, et les hauts gradés de cette Grande Muette aux paroles si risibles. Pas vous ?

Maudites élections européennes

Que soient maudits tous les candidats aux élections européennes. Et tous les partis qui les soutiennent. Tous. Le monde réel qu’ils ignorent flambe, et s’enfonce dans les enfers. Commençons par le Vietnam, de si haute mémoire. Trois vagues de chaleur ont dévasté ce si beau pays en avril, et au moment où ces lignes sont écrites, il fait 44 degrés dans certaines villes. Des centaines de records de température ont été battus.

Toute l’Asie du Sud-Est est touchée par le grand malheur, du Népal aux Philippines, passant par l’Inde, la Birmanie ou la Thaïlande. En Birmanie – 48 degrés au centre du pays -, 2,6 millions d’habitants sont des déplacés, pour la plupart, comme les où Rohingyas, chassés de chez eux. Au Népal, 4500 feux de forêt ont été enregistrés depuis le début de l’année. En Inde – parfois 47 degrés, souvent autour de 30 degrés la nuit -, les morts se comptent milliers. Aux Philippines – 39 degrés à Manille, la capitale -, les évêques cathos de l’archipel organisent des prières pour la pluie, et une baisse de la température. L’Asie, selon l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM), se réchauffe très vite, avec une augmentation de deux degrés par rapport à la moyenne de la période 1961-1990.

Et que dire de l’Afrique, éternelle sacrifiée des commentaires ? Une équipe australienne menée par Fiona Charlson a recherché la liste des travaux scientifiques publiés entre 2001 et 2020 sur les liens entre santé mentale et dérèglement climatique (1). Sur les 120 études retrouvées, une seule est consacrée à un pays africain – l’Éthiopie – et 77% concernent les pays riches. Et pourtant ! L’Afrique est en pleine déroute.

Le 3 avril, il a fait 48,5 degrés à Kayes, ville importante du Mali. Une aubaine pour les djihadistes, un peu moins pour les pauvres et les paysans. Selon le World Weather Attribution (2), « fin mars et début avril 2024, la région entre le Sahel et l’Afrique de l’Ouest a connu des chaleurs extrêmes, avec des températures maximales de plus de 45°C au Sahel et des températures minimales de 32°C au Burkina Faso ». Et cette folle envolée « n’aurait pas été possible sans le changement climatique ».

Rien ne va plus, les jeux sont (presque) faits. Le Maroc est en train de perdre une partie de son agriculture après six années de sécheresse. Le Soudan du Sud, déjà martyr pour cause de guerre civile, subit des températures dépassant 45 degrés. Idem en Afrique du Sud. Au Nigeria, l’agence météorologique nationale a réclamé sans succès l’instauration de l’état d’urgence. À Kinshasa, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tente avec des moyens dérisoires de protéger les 12 millions d’habitants d’une chaleur devenue intolérable. Au Kenya, en Tanzanie, en Somalie, au Burundi, des pluies diluviennes, sans guère de précédent, ont arraché quantité d’infrastructures.

Cet immense désordre climatique a-t-il des conséquences sur la santé mentale ? La réponse est évidente, mais elle a été détaillée en 2022 dans une note de l’OMS. Selon la docteure María Neira, « les conséquences des changements climatiques sont de plus en plus présentes dans notre vie quotidienne, et les personnes et les communautés confrontées aux dangers liés au climat et aux risques à long terme ont accès à très peu de soutien dans le domaine de la santé mentale ».

Passons sur la dimension euphémique du propos, et poursuivons avec le Climate Cares Centre (3), qui dépend du très réputé Imperial College de Londres. Il s’agit d’une équipe regroupant des chercheurs, des experts politiques et d’éducateurs « qui s’efforcent de comprendre et de soutenir la santé mentale dans le contexte des crises climatiques et écologiques actuelles ». L’urgence est là, car le désastre rend fou.

En France, que dalle. Mélenchon est en pleine perdition morale. Glucksmann propose d’investir dans la guerre à venir, les « écologistes » blablatent et, policiers dans l’âme, chassent de leurs rangs Julien Bayou. Ne parlons pas des autres. Au fait, qui est responsable du grand dérèglement, sinon notre soif insatiable de colifichets ?

(1)en anglais : https://www.mdpi.com/1660-4601/18/9/4486

(2) en anglais : https://www.worldweatherattribution.org/extreme-sahel-heatwave-that-hit-highly-vulnerable-population-at-the-end-of-ramadan-would-not-have-occurred-without-climate-change/

(3)en anglais : https://www.imperial.ac.uk/climate-cares/

Grandeur et surtout décadence des Verts

Je sais, ils ne s’appellent plus ainsi depuis 2009. Et ils ne s’appellent pas davantage Europe-Écologie-Les Verts (EELV) depuis l’an passé. Je sais. Mais comme j’entends parler d’histoire, on me pardonnera. Peut-être.

Que se passe-t-il avec la liste dite « écologiste » aux élections européennes de juin ? D’évidence, ce n’est pas une question de personne. Marie Toussaint n’est ni pire, ni meilleure qu’un(e) autre. Je ne sais quel score elle fera, mais tout annonce pour l’instant une raclée.

C’est le parti qui est en cause, cette structure perpétuellement décevante. Comme beaucoup l’ont oublié, je me permets pour commencer un peu d’histoire. Antoine Waechter, qui dirigeait alors les Verts, obtint aux élections européennes de juin 1989 10,59% des voix, nettement plus qu’une certaine…Simone Veil. En 1994, le parti chutait à 2,95%. En 1999, pourtant emmenés par Cohn-Bendit, 9,72%, moins donc que Waechter dix ans plus tôt. En 2004, 7,41%. En 2009, une nouvelle fois conduits par Cohn-Bendit, 16,28%, presque autant que les socialos. En 2014, 8,95%. En 2019, 13,5%.

Le premier constat est d’évidence : les Verts n’ont pas de socle électoral, et l’on vote pour eux au coup par coup, en fonction de considérations x, y et z, dont je gage – sans preuve il est vrai – qu’elles ont peu de rapport avec l’écologie. En outre, il semble que la décision se prenne au dernier moment. Et j’ajoute que leur score à l’élection présidentielle ne manque pas d’intérêt. Waechter en 1988 : 3,8%. Voynet en 1995 : 3,2%. Mamère en 2002 : 5,25%. Voynet en 2007 : 1,57%. Joly en 2012 : 2,31%. Jadot en 2017 se retire piteusement en faveur de Hamon, pour éviter une déculottée prévisible. Jadot à nouveau, en 2022 : 3,34%. C’est à pleurer. Les Verts obtiennent des scores dérisoires, malgré la permanence quotidienne du grand dérèglement climatique, mère de toutes les batailles humaines.

Je n’entends pas refaire ici toute l’histoire. Il y a quantité d’articles de Planète sans visa que l’on peut retrouver si l’on a envie, grâce au petit moteur de recherche intégré. Il y a trois choses plus importantes que d’autres. Un, ce parti est incapable de penser ce qu’il a vécu. Ainsi que l’écrivait le philosophe américain d’origine espagnole George Santayana, Those who cannot remember the past are condemned to repeat it. Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre.

Ce mouvement a connu des aventures internes délirantes. D’abord, dès 1984, avec Guy Cambot, homme de droite assurément, grand admirateur de l’armée française, qui assura, avec ce qu’il appelait lui-même « la famille », le succès à la tête du parti d’Antoine Waechter. Puis avec la montée en puissance de ce qu’il faut bien appeler le couple Duflot-Placé, qui régna une bonne dizaine d’années, à partir de 2005-2006 sur les Verts.

Lisons ensemble ce papier mien, tiré de Charlie : « La preuve que ce n’est pas un vain mot : Jean-Vincent Placé. Entre son arrivée chez les Verts, en 2001, et son départ, en 2015, on peut dire qu’il a régné. Entrée au bureau exécutif d’EELV – le sommet – dès 2011, adoubée alors par le duo Placé-Duflot, Sandrine Rousseau pouvait-elle ignorer ce que tout le monde savait et disait mezza voce ? Les constantes sorties « virilistes » de Placé, son inépuisable sac à artifices et à magouilles. En 2013, Cohn-Bendit et Besset décrivaient pour Charlie (no 1083) le système Placé-Duflot, fait de prébendes et de distributions de postes. Et la manière dont les mêmes avaient étouffé Europe Écologie au profit des Verts, Cohn-Bendit concluant : « Placé est d’un cynisme absolu. »
Pas seulement cynique. Profondément sexiste, comme le démontreront plus tard trois faits judiciaires. D’abord cette plainte non encore jugée de son assistante entre 2012 et 2016. Pour harcèlement et agression sexuels. Ensuite une condamnation en 2018 à la suite d’une virée dans un bar parisien, au cours de laquelle il insulte une femme ayant refusé de danser avec lui contre de l’argent. Enfin une condamnation en 2021 pour harcèlement sexuel.

Le 20 mai 2008, le journal Le Monde rapportait cette charmante anecdote au sujet du même : « C’est ainsi qu’au congrès de Bordeaux en 2006, Cécile Duflot, alors sa compagne, se retrouve secrétaire nationale bien que minoritaire au sein du parti. [Placé] lance à un Bruno Le Roux, député du PS, médusé : “T’as vu qui est secrétaire nationale ? Ma meuf ! C’est moi le patron maintenant.” »

Fin de la citation. Plus grave, bien plus grave, l’incapacité des Verts à mettre le dérèglement climatique au premier rang. De ce point de vue, les Européennes sont le triomphe du néant. Au lieu de balbutier sur l’Ukraine, ou de radoter sur Gaza – le sujet est très important -, Marie Toussaint aurait été avisée de répondre à l’éco-anxiété massive de la jeunesse. Mais il aurait fallu critiquer vraiment ce monde, à commencer par la prolifération des objets et la bagnole électrique. Sur ce dernier sujet, sachez que les Verts ont jugé positive cette monstruosité, sans avoir seulement organisé la moindre réunion sur le sujet. L’affaire est ancienne. Qu’on fait dans ce domaine Dominique Voynet et Yves Cochet quand ils étaient ministres entre 1997 et 2002 ? Rien. C’était le moment de lancer une action qui aurait pu être efficace, mais ils n’ont rien fait.

Enfin, mais c’est là secondaire, bien que lié, les Verts sont un mouvement petit-bourgeois blanc, caricatural de ce point de vue. Il compte très peu de vrais jeunes, aucun ouvrier, guère plus de Noirs et d’Arabes, dans une France où ils sont des millions. Les Verts auront claqué des fortunes pour des colloques sur le haschich, le vocabulaire inclusif, le sort des trans, mais n’a jamais essayé de recruter en-dehors de sa caste d’origine.

Bon, vous ferez ce que vous voulez. Je ne vote plus depuis des lustres, et voyez, je suis du parti majoritaire. Imaginons que les Verts fassent même 8% dimanche prochain. Eh bien, avec une moitié d’électeurs votants, cela ferait 4%. 4% alors que le monde flambe.