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Et Sarkozy donna la charia aux Libyens (faute de nucléaire)

Je ne veux d’autant moins me croire devin que je ne le suis pas. Je me trompe régulièrement et je fais très attention de m’en souvenir. Cela entretient l’esprit, je vous l’affirme. Je me trompe, mais je réfléchis, ceci expliquant en partie cela. Et je ne me trompe pas toujours, fort heureusement pour moi. En ce qui concerne les dites « révolutions arabes », je crois avoir moins pensé de sottises que tant d’autres, dont le métier est pourtant de commenter doctement, voire d’agir, comme font semblant de faire nos femmes et hommes politiques.

Je n’ai jamais cru dans la baliverne d’une démocratie remplaçant la dictature. Et même si cela ne touche pas directement la crise écologique, unique objet ou presque de Planète sans visa, permettez-moi quelques phrases. L’Occident niais, idéalement représenté en Libye par le couple Sarkozy-BHL, continue de juger son « modèle » irrésistible et universel, contre toute évidence. À les suivre, si l’on se débarrasse d’un tyran, c’est pour ouvrir la place au CAC40 et à ces messieurs des transnationales, sur fond d’élections à la mode parisienne. L’exemple chinois, parmi tant d’autres, aurait pourtant dû secouer les plus nigauds. Loin des fantasmes de jadis – au temps de la guerre froide -, qui associaient systématiquement liberté du commerce et liberté tout court (dans la défunte Union soviétique), la Chine montre qu’on peut vendre des colifichets par milliards et maintenir un monopole politique sur la société.

Dans les pays arabes, où la situation est fort différente, où chaque situation est en vérité unique, il est un point commun, et c’est l’islam en tant que réponse globale à la frustration et à l’impasse tragique où sont fourvoyées les sociétés humaines. La plupart imaginent qu’il suffit de fournir quelques objets usuels aux classes moyennes des villes, plus les bouquets satellite des télévisions, mais les peuples s’angoissent pourtant. Et ils ont raison, car l’avenir est assurément sombre. Prenez le cas de la Libye, que ce bouffon assassiné de Kadhafi aura tant fait souffrir. Là-bas, le despote avait décidé de créer le « Grand fleuve artificiel », qui devait devenir le second Nil de la région. Le 30 août 1991, à Benghazi la rebelle d’aujourd’hui, le colonel inaugurait la première phase de travaux pharaoniques, devant une trentaine – où êtes-vous diable, satrapes et salauds ? – de chefs d’État et de gouvernement.

Quels travaux ? Ceux visant à extraire grâce au fric venu du pétrole une eau miraculeuse et fossile, vieille de milliers d’années, cachée dans les grès du désert, entre Tchad, Libye, Soudan, Égypte. Dans cette zone que devait parcourir bien plus tard mon ami Jean-Loïc Le Quellec, admirable découvreur des civilisations disparues (lisez donc son livre, coécrit avec Pauline et Philippe de Flers, Peintures et gravures d’avant les pharaons, du Sahara au Nil, Soleb/Fayard). À rebours de la grandeur de jadis, Kadhafi aura claqué de 1985 à 2010 au moins 30 milliards de dollars pour dilapider une eau qui ne reviendrait plus, expédiée vers le nord, le littoral, Tripoli par des canalisations géantes à ciel ouvert. Comme de telles monstruosités sont-elles possibles ? C’est très simple : il faut et il suffit d’avoir des amis techniciens.

Qui osa prêter main forte à ce vol contre l’humanité et son avenir ? Entre autres notre société du BTP Vinci, qui accompagnait en visite officielle en Libye, en novembre 2004, un certain Jacques Chirac (ici). Et qui représentait Vinci ? Mais son patron, évidemment, Antoine Zacharias (lire ses aventures ici) le goulu. Et que venait donc faire Zacharias à Tripoli ? Mais signer contrat, pardi, pour réaliser la quatrième tranche des travaux du « Grand fleuve artificiel ». Ainsi se bâtissent les fortunes de notre planète malade. Je n’insiste pas sur le cas angoissant de l’Égypte, qui est incapable de nourrir une population de 85 millions d’habitants avec son seul fleuve surexploité, martyrisé, le Nil. Je n’y insiste pas, car j’ai consacré au début de l’année un article à la question, qui peut se lire encore (ici).

Est-il utile d’entrouvrir le dossier tunisien ? Ce malheureux pays ne survit, dans les conditions du Sud, qu’en vendant son âme, pour rester poli, au tourisme fou des pays du Nord. Une telle soumission ne peut conduire qu’à la dissociation psychique de masse, c’est-à-dire à la maladie mentale de toute une société. Et, bien entendu, il ne s’agit que de châteaux de sable, comme les Tunisiens le comprennent sans qu’on ait besoin de leur faire deux fois le dessin. Où veux-je en venir ? Ces pays, très ou trop peuplés, indifférents comme le nôtre à la crise écologique qui va fatalement déferler, sont néanmoins tenaillés par une peur venue des profondeurs.

Tel est en tout cas mon sentiment. Des millions de gens, souvent pauvres, ne distinguent aucune lumière au loin, mais sont bien obligés d’avancer. Et l’islam est là, qui est la seule réponse globale disponible. Je ne discute pas ici des critiques évidentes que l’on peut, que l’on doit faire à l’islamisme. Il reste que ce dernier, jusques et y compris sous ses formes « modérées », incarne une voie de civilisation, quand il est clair que la nôtre n’a aucun avenir. En ce sens, elle rassure et rassurera d’autant plus qu’elle est fantasmatique. Disons, pour rester respectueux, qu’elle est promesse, et le restera. Une grande et fabuleuse promesse d’une vie meilleure, ici ou ailleurs. Cela suffit bel et bien.

Nous ne pouvons concourir durablement contre une telle « offre » civilisationnelle. Nous ne jouons pas dans le même registre. Nos goûts sont vulgaires et corrompus, et ne croyez pas que j’écris ces mots pour la raison que je serais un converti à l’islam, pardieu. Mais franchement, Zacharias, Séguéla, TF1, les hypermarchés, la neige artificielle, le béton jusqu’au bord des plages ? Franchement. En regard, l’islam incarne le renouveau, la sagesse, la mesure, la beauté, l’esprit. Vous ne le voyez donc pas ?

Il n’y a qu’une seule autre réponse possible. Elle réside dans une alliance encore improbable entre la culture au sens le plus profond, et l’esprit, dans son acception la plus large. Je l’appelle faute d’un mot meilleur, encore à inventer, l’écologie. C’est-à-dire une manière totalement neuve de comprendre la place des hommes sur une terre dévastée, qui implique des relations dont nous n’avons pas encore la moindre idée avec les animaux et végétaux qui ont survécu à notre folie commune. Qui implique un respect de la vie, une sacralisation de la vie sur terre, de toutes les formes vivantes, de tous les espaces, de toutes les espèces, lequel supposerait un bouleversement de notre psyché. Est-ce concevable ? Je le crois, car je ne vois aucune autre issue. Je le crois, mais je sens avec douleur que la voie d’accès est ridiculement étroite. Et que l’on n’y parviendra pas sans d’héroïques efforts sur nous-mêmes, pauvres petits êtres que nous sommes.

En attendant que vienne cette heure, si elle vient jamais, on garde le droit de railler Sarkozy. Après avoir humilié en 2007 la France, recevant Kadhafi en grande pompe à Paris, et lui proposant une centrale nucléaire, il a engagé notre pays dans une guerre coûteuse, qui aurait pu nous enliser pour des années. Et qu’a-t-il gagné ? L’édiction de la charia, la loi islamique, dans ce territoire que nos avions viennent de libérer de notre crapule préférée. À bouffon, bouffon et demi.

Internet versus cerveau humain (un seul vainqueur)

Finalement, trois mots sur Internet, tout de même, car je viens de lire un article fort éclairant dans Le Nouvel Observateur (ici). On y voit, on y confirme qu’Internet et tous ses dérivés funestes – Facebook, Twitter – modifient le fonctionnement du cerveau humain, et même l’ensemble de la vie de leurs utilisateurs. Et de leurs proches, ce qui commence à faire du monde.

La glorification d’Internet, y compris dans des cercles militants que je ne souhaite pas, exceptionnellement, envoyer aux pelotes, a quelque chose de tragique. Car s’il est une abdication de la liberté, c’est bien celle-là. On confère aux machines un poids sans aucun précédent dans l’histoire des hommes, de loin. Avec accès presque universel aux caches les mieux dissimulées de nos psychés. Qu’Internet soit une police planétaire, ce me semble certain. Faut-il préciser ce que tout le monde sent ou pressent ? Surveillance des goûts, surveillance des déplacements, surveillance des pensées : nous sommes à genoux. Mais dans l’article cité plus haut, on met aussi l’accent sur ce que je constate tous les jours chez moi – un peu – et parmi tant de proches, bien plus.

Le cerveau rétrécit son champ de réflexion et donc d’action à mesure que les mégamachines prétendent lui ouvrir espace et mémoire jusqu’à l’infini. Évidemment, le net est une forme de délégation extrémiste. Aussi extrémiste qu’individualiste. Tandis que la personne et son esprit abandonnent, le vaillant moteur prend le relais, et va bien au-delà de ce qui aurait été tenté et entrepris. Bien au-delà signifiant, en l’occurrence, tout autre chose. Et nul ne s’en offusque.

Au risque de vous paraître ringardissime, je suis convaincu que l’usage du net diminue tendanciellement l’intelligence collective et individuelle de l’homme. Nous n’avons pas besoin de vitesse. Nous avons besoin de temps, de maturation, d’échanges, de confiance, d’élaboration en commun. Tout ce que le net refuse par définition même. Les plus fous, les plus fous et furieux d’entre nous n’attendent qu’une chose, et c’est qu’on leur greffe un appendice électronique sous la peau, de manière à être connecté sans perdre la moindre milliseconde. Mais en attendant, place à Facebook, place à Twitter, où la non-pensée s’exprime en quelques dizaines de signes. Quand je pense m’être constamment moqué des journaux télévisés, au cours desquels on prétend parler d’une situation complexe en moins de deux minutes ! C’est dépassé, et de combien désormais. À quand le simple cri ?

Qui ne voit que les générations abreuvées par le net et wikipédia refuseront toujours plus l’absolue nécessité de lire de longs textes ? De peiner ? De revenir une fois de plus sur une phrase compliquée, mais essentielle ? Il m’arrive même ici de pouvoir juger l’effet délétère de l’ordinateur. Je veux parler de certains commentaires, minoritaires certes, où celui qui écrit démontre d’emblée qu’il n’a lu que le titre et la première phrase de mon article. Ce n’est pas un gémissement de vieillard, c’est un constat : il ne faut plus écrire long. Mes textes sont souvent incompatibles avec l’usage que font la plupart des internautes du texte écrit. Il faut que ça swingue. Il faut aller plus vite encore.

Quelquefois, je me dis qu’il me faudrait éditer mes articles, comme on le dit dans le jargon de la presse, qui est le mien. En résumant à l’entrée par ce que l’on appelle un chapeau. En ajoutant chemin faisant des intertitres pour faciliter ou relancer la lecture. Mais je m’arrête en si bon chemin, car je n’en ai simplement pas envie. Je ne dispose pas, je ne dispose plus depuis un an au moins de la moindre statistique concernant Planète sans visa. Je sais juste que vous êtes nombreux, en tout cas bien assez à mon sens. Car j’entends m’adresser au vero lettore, au véritable lecteur acceptant le principe d’un échange honnête entre celui qui prend le soin d’écrire aux quatre vents, et cet autre, qui accepte de consacrer à cette lecture le temps qu’elle doit prendre. Ni plus ni moins.

Hollande vaut-il mieux qu’un pet de lapin (métaphysique) ?

Hollande va donc représenter la gauche à l’élection présidentielle. Il a gagné hier contre Martine Aubry. La tentation est grande d’écrire, comme ce pauvre Louis XVI dans son journal, au moment de la prise de la Bastille : rien. Mais ce ne serait pas rendre justice à François Hollande, qui face à la seule question qui vaille – la crise écologique – est certainement bien au-dessous de rien. L’an passé, le 19 septembre 2010, j’ai écrit ici un papier intitulé : « Hollande, Aubry, Royal et leurs petits poignards ».

J’en extrais ces quelques mots : « J’ai eu la curiosité malsaine d’aller jeter un regard sur le blog (ici) de François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste entre 1997 et 2008, date de l’arrivée de Martine Aubry à ce poste. Hallucinant reste un faible mot pour décrire mon sentiment. Ce machin est lamentable de la première ligne à la dernière image (il y en a beaucoup, évidemment). Si vous en avez le temps et le courage, tapez donc sur le moteur interne de recherche des mots comme écologie ou biodiversité. Vous ne serez pas déçu de ce court voyage. Hollande n’est au courant de rien. Cet homme de 56 ans – ce n’est pas le perdreau de l’année – aura donc passé au moins trente ans à faire de la politique sans se rendre compte que la vie sur terre, et donc l’avenir des sociétés humaines, et donc celui des désolants politiciens dans son genre, étaient désormais en question. Il ne sait foutre rien. Et il a commandé le principal parti de la gauche pendant onze années ».

Je reprends la parole ce 17 octobre 2011, et derechef, je me rends sur le blog de Hollande. Le masochisme est un plaisir complexe, je n’apprends rien à personne. Tout a changé, et la place est désormais entièrement prise par les primaires socialistes, et je n’ai pas même retrouvé le moteur de recherche qui m’avait permis de sonder l’ignorance abyssale de Hollande l’an passé. Bah !

Aubry aurait-elle été préférable ? Bien sûr que non. Élevée à la conduite des transnationales, comme son vieil ami DSK – elle a tout de même été numéro 3 de Pechiney, spécialiste de l’aluminium, du combustible nucléaire, de la chimie  ! -, elle se fout elle également de ce qu’elle ne connaît de toute façon pas. Assurément, blanc bonnet et bonnet blanc. Sauf sur un point de détail : Sarkozy.

S’il est un point de détail vrai, c’est bien de savoir si Sarkozy sera ou non lourdé l’an prochain. J’ai pour cet homme une détestation authentique, et à titre personnel, comme dirait l’autre, je serais heureux qu’il déguerpît. Cela ne changera rien à rien, car la marche des machines se marie aussi bien avec la droite que la gauche. Mais je ne peux nier que je ne supporte pas sa présence sous mes fenêtres. Et de ce point de vue,  Hollande n’égale pas Aubry, non. Il me semble certain que François Hollande a plus de chances contre l’usurpateur que la maire de Lille.

Et pourquoi ? Parce qu’il me paraît moins corrompu. Attention ! je ne parle pas là de valoches pleines de billets, mais de corruption de l’esprit et de l’âme. Il est parfaitement possible que je me trompe. Hollande a, dans son staff, des gens déplorables comme Julien Dray, Jean-Marc Ayrault, Jack Lang, Gérard Collomb, Vincent Peillon. Je me trompe peut-être. Au moins, s’il est élu, nous n’aurons pas de DSK au gouvernement. Déjà ça.

PS : grâce au commentaire de Renaud – merci ! -, je peux ajouter, plus tard ce 17 octobre, une phrase sublime de François Hollande à mon billet. Nous sommes le 27 août 2011, à l’Université d’été socialiste de La Rochelle, et Hollande va dire une énorme connerie, qui sera comme de juste applaudie. La voici : « On ne peut pas transiger avec la croissance, je ne crois pas à la décroissance. Lorsque le PIB décroît, les conséquences sociales sont extrêmement négatives, chômage, déficit, dette. La décroissance, c’est un facteur de crise sociale ».

Armistice sur le front de la Dhuis

Je vous entretenais hier du funeste projet de Bertrand Delanoé, maire de Paris. Et je sais que des lecteurs de Planète sans visa ont aussitôt signé la pétition mise en ligne. Merci, les amis ! Ce n’est certes pas l’explication du recul de la Mairie de Paris, sans doute provisoire, mais en tout cas, nous disposons d’un magnifique sursis, dont il faudra profiter pour obtenir une victoire définitive. Lisez plutôt :

Communiqué de presse IDFE – Ile de France Environnement:
L’Aqueduc de la Dhuis, coulée verte de l’Est francilien, en sursis ?

La ville de Paris a retiré de l’ordre du jour du conseil des 17 et 18 octobre 2011 la cession de l’aqueduc de la Dhuis à la société Placoplâtre. Cette coulée verte, indispensable au maintien de la biodiversité et au déplacement des espèces, est un des éléments clefs de la trame verte de l’Est Francilien. Ile de France Environnement et les associations de protection de l’environnement de l’est francilien se félicitent de cette décision mais demeurent extrêmement vigilantes quant à l’avenir de ce véritable balcon vert.

L’aqueduc souterrain de la Dhuis ou (Dhuys), construit sous Napoléon III, achemine  l’eau de la Dhuys pour fournir majoritairement en eau le parc d’attractions Disneyland, son surplus étant dirigé vers Paris. Serpentant sur 131 km depuis Pargny-la-Dhuys (Aisne), il aboutit au réservoir de Ménilmontant (Paris XXème). L’aqueduc de la Dhuis est géré par la SAGEP (société anonyme de gestion des eaux de Paris).

En 2007-2008, 6 millions d’euros ont été consacrés par l’AEV (Agence des Espaces Verts d’Ile de France) pour aménager l’espace libre au-dessus de l’aqueduc souterrain. Cet itinéraire très prisé des populations relie à flanc de coteaux plusieurs espaces boisés de la région et traverse 13 communes. Véritable trait d’union entre la ville, la forêt et la campagne, cette coulée verte est un des éléments clefs de la trame verte de l’est francilien.

Bertrand Delanoé, l’ami de Placoplâtre

Sûr et bien sûr, vous ferez ce que vous voulez. Moi, j’ai signé la pétition ci-dessous, adressée au grand Écologiste, au géant socialiste devant l’Éternel, Bertrand Delanoé, maire de Paris. C’est ainsi, croyez-moi, grignotage après grignotage, que se poursuit dans notre pays la destruction du monde. Dans le silence, dans l’indifférence générale. L’affaire de la Dhuis n’est pas encore terminée. Elle le sera encore moins quand vous aurez fait connaître l’histoire autour de vous. En avant, les amis ! (On signe )

Pétition NON à la Destruction de l’Aqueduc de la Dhuis

Pour : Mairie de Paris

NON à la Destruction de l’Aqueduc de la Dhuis ??Cette coulée verte, indispensable au maintien de la biodiversité et au déplacement des espèces est un des éléments clefs de la trame verte de l’Est Francilien. ?La ville de Paris a inscrit à l’ordre du jour du conseil des 17 et 18 octobre 2011 la cession de l’aqueduc de la Dhuis à la société Placoplâtre. ?

Île de France Environnement et les associations de protection de l’environnement de l’est francilien tirent le signal d’alarme ??Long de 131 Kms, l’aqueduc de la Dhuis (ou Dhuys) a été construit sous Napoléon III pour acheminer l’eau de la Dhuys. Son point de départ se trouve à Pargny-la-Dhuys (Aisne) et il se termine au réservoir de Ménilmontant (Paris XXème).

Aujourd’hui, l’aqueduc de la Dhuis est géré par la SAGEP (société anonyme de gestion des eaux de Paris). Il fournit majoritairement en eau le parc d’attractions Disneyland, seul le surplus est dirigé vers Paris. ??6 millions d’euros ont été consacrés en 2007-2008 par l’AEV (Agence des Espaces Verts d’Ile de France) pour aménager l’espace libre disponible au-dessus de l’aqueduc souterrain de la Dhuis. L’entretien de cet espace est assuré par l’AEV.

Véritable trait d’union entre la ville, la forêt et la campagne, cet itinéraire très prisé des populations relie plusieurs espaces boisés de la région. Cette coulée verte est indispensable au maintien de la biodiversité et permet le déplacement des espèces. C’est un des éléments clefs de la trame verte de l’est francilien. ??Cette réalisation de l’Agence des Espaces Verts de la région Ile-de-France risque d’être réduite à néant.

En effet, la Mairie de Paris a l’intention de céder, au profit de la Société Placoplâtre, des tronçons de l’Aqueduc de la Dhuis sur les communes de Seine et Marne Le Pin , Claye-Souilly, Villevaudé et Annet-sur-Marne. Et cela afin de permettre une exploitation des sous-sols gypseux à ciel ouvert alors que l’exploitation souterraine de ce gisement est possible, comme cela a été fait en Seine Saint Denis. ??S’il se réalisait, ce projet sonnerait le glas d’un ouvrage Hausmannien, mettrait en péril l’intégrité écologique de cette coulée verte et nuirait gravement à cette promenade chère aux habitants de l’Est Francilien et d’ailleurs.

Ce secteur de Seine et Marne a déjà trop souffert et souffre encore aujourd’hui de ce type d’exploitation ??Par ailleurs ce projet s’oppose aussi gravement à la convention de partenariat signée en février 2011 entre la Mairie de Paris et le conseil général de Seine et Marne visant à construire une métropole durable et notamment sur le sujet essentiel de la biodiversité. ??Nous nous opposons à toute opération qui viendrait dénaturer, altérer ou nuire à la coulée verte que constitue la promenade de l’aqueduc de la Dhuis. ??Nous demandons également qu’aucune nouvelle exploitation de gypse à ciel ouvert ne soit plus autorisée sur ce secteur. ??Nous demandons aux élus de la ville de Paris de s’opposer à la cession de l’aqueduc de la Dhuis à la société Placoplâtre.