Mélenchon et les cornichons (dure est la vie)

Vous vous en foutez ? Moi aussi. Mais grave, vous n’imaginez pas. Si je parle aujourd’hui du cas Mélenchon, c’est parce qu’il réunit son Parti de Gauche en congrès. Au Mans. Mais surtout pour la raison que certains écologistes, que j’ai toutes raisons de croire sincères, pensent avoir trouvé leur Sauveur. Et que nul ne vienne me chercher sur une question de vocabulaire ! Je maintiens : de Sauveur. La figure que ce pauvre Mélenchon tente d’imposer est celle du grand capitaine. Celle de Chávez et de Castro, celle de tous les caudillos de la planète. Soit, Mélenchon est un caudillo de banlieue, un cheffaillon d’opérette. Mais il est là.

Ce qui me frappe avec angoisse, c’est que personne ou presque ne semble capable de voir ce que dissimule cette conception verticaliste de la politique. Cette version autoritaire d’un rhéteur – de seconde zone, à mon sens, mais telle n’est pas la question – distribuant la belle parole à ceux qui la boivent au bas des tribunes. Mais quelle connerie ! Mais quel contresens historique ! La crise écologique commande, sur le mode de l’impératif catégorique, une transformation horizontale du monde, une organisation qui mime la nature et sa complexité, les rhizomes et les mycorhizes, ces symbioses exaltantes entre champignons et racines des plantes. Au lieu de quoi, Mélenchon l’ignare nous rejoue une scène dix mille fois vue.

Savez-vous ? Cet homme, dont le passé politique est détestable, DÉTESTABLE, est resté 31 ans au parti socialiste, dont il était encore ministre en 2002. Sans moufter. Jospin eût-il été élu cette année-là président, il est fort probable que Mélenchon aurait continué à rouler en bagnole à cocarde tricolore. Mais chut, n’est-ce pas ? Ses modèles revendiqués, et imités sur le mode grotesque, sont Marchais et Mitterrand. Jeunes qui lisez ces lignes, désolé de rappeler de si vieux et si pénibles souvenirs. Je le dois.

Marchais est allé travailler  dans l’Allemagne nazie en 1942, pour le compte de l’usine d’armement Messerschmitt. Volontairement ? La preuve n’en a pas été administrée, mais le soupçon demeure. Ce qui n’empêchera pas ce chef du parti stalinien de vomir « l’anarchiste allemand » Cohn-Bendit dans un éditorial immonde du torchon appelé l’Humanité le 3 mai 1968, sous le titre : « De faux révolutionnaires à démasquer ». Marchais a dirigé le parti stalinien, autrement appelé communiste, dans des conditions permanentes de mensonge, de manipulation, de violence physique contre qui dérangeait la digestion des bureaucrates. Je n’ai pas même le goût de poursuivre. Marchais est l’antithèse de tout projet humain. Et Mélenchon entend être son digne successeur.

Quant à Mitterrand, chacun sait désormais comment cet opportuniste fondamental a pu passer de son protofascisme des années Trente à la « Résistance », non sans recevoir des mains de cette canaille de Pétain la grande médaille du régime de Vichy, la Francisque. Mitterrand, qui a été toute sa vie un homme de droite, jusqu’à l’ultime seconde, aura été, de manière plus brillante que Marchais, mais sans doute pas plus efficace, un roi de la dissimulation et de l’imposture. Mélenchon fait de cet orfèvre de la tromperie un maître : je le lui laisse volontiers.

Un dernier mot sur la Chine, avec laquelle Mélenchon, penseur stratosphérique,  souhaite un accord stratégique. Oubliant la surexploitation des ses ouvriers et paysans, oubliant la dévastation écologique radicale de ses territoires, oubliant les 200 millions de mingong – des migrants exclus des campagnes, des chemineaux, des vagabonds – qui errent de ville en ville et de chantier en chantier. Mélenchon. Comment cela est-il seulement possible ?

47 réflexions sur « Mélenchon et les cornichons (dure est la vie) »

  1. C’est pas encore gagné avec nos magnifiques politiques, j’ai trouvé la photo de NKM avec sa Harpe… incroyable mise en scène drolissime et patétique….

  2. bonsoir,

    Eh bien, c’est du joli que tout cela ! Vous n’avez pas froid aux yeux….pardon , au doigts !

    Vous désirez nous voir mourir de chagrin ? Qu’allons nous faire sans vous ?
    Aimer vous au moins les oranges ?

    Je me permet gentillement de conseiller a tout les amis (ies) de ce blog , de sérieusement penser a prévoir une cagnotte afin de pouvoir payer la caution de sortie de prison de Fabrizio !

    Bises , Léa .

  3. Je n’ai pas spécialement envie de défendre Mélenchon, mais je trouve l’argumentaire particulièrement faible : reprocher à Melenchon, la francisque de Mitterand et le travail de Messerschmitt de Marchais, non seulement je trouve ça un peu court (on doit pouvoir trouver des trucs à reprocher à Melenchon lui même ? ) mais en plus je trouve le procédé…discutable…
    (perso, j’ai voté Mitterand et je ne me sens pas du tout responsable de SES actes…)

    Alors j’ai envie de te dire Fabrice : peut mieux faire !

  4. « La crise écologique commande, sur le mode de l’impératif catégorique, une transformation horizontale du monde, une organisation qui mime la nature et sa complexité, les rhizomes et les mycorhizes, ces symbioses exaltantes entre champignons et racines des plantes. »

    Personellement, je n’ai pas lu des phrases aussi justes depuis une eternite. La derniere fois, c’etait soit chez Shiva, soit chez Capra. Voire, Abbey. Merci Fabrice. Bravo fabrice. Surtout, que ta parole sois entendue.

  5. Bonjour,

    Je clarifie immédiatement mon propos, je suis adhérent au PG. Je reviens du congrès et de lire tout ça me fait un peu sourire, un peu pitié aussi.

    Je ne peux pas m’empêcher de penser à l’article que la Décroissance a consacré au chevalier Nicolino…seul ou presque à percevoir la conception verticaliste du PG. Préjugé.

    Il faudrait un peu bosser avant d’écrire des articles de ce type, essentiellement alimentés par ce que les massmédias ont jusqu’ici relayé.
    Quand je lis « son » Parti de Gauche, je souris car bien sûr ça ne se passe pas de cette manière et JL Mélenchon a d’ailleurs annoncé qu’il souhaite ne pas en rester le coprésident beaucoup plus longtemps.

    Les modèles revendiqués ont été spécialement choisis et, pour Marchais, c’est tout de même fallacieux, je n’ai jamais entendu Mélenchon s’en revendiquer, si ce n’est pour une certaine attitude à l’égard des présentateurs (qui sont d’ailleurs toujours en poste pour nombre d’entre eux).
    En étant plus honnête, ça ne demande pas trop de travail de savoir que l’inspiration intellectuelle lui vient bien davantage de Jaurès.

    Bref, ça ne m’empêchera pas de continuer à lire vos livre, mais je souhaite qu’ils soient écrit avec davantage de rigueur que ce recueil de clichés, plein d’amertume et de lacunes.

    Sébastien

  6. Huhu !

    On s’amuse drôlement ! J’espère qu’on ne devra pas payer votre caution !

    L’argumentaire n’est pas si faible. Même si effectivement la jeunesse de Mitterrand ne peut que difficilement être reproché à Mélenchon, il n’en reste pas moins vrai qu’il se prend pour un capitaine de cohorte, que son silence de 31 ans au PS le rend plus que suspect d’opportunisme et que son amour de Marchais laisse pantois.

    Amicalement,

  7. Sébastien,

    Ce serait plus intéressant d’argumenter, mais peut-être est-ce trop demander ? Je maintiens bien entendu l’intégralité de mes propos, et suis tout prêt à en rajouter sur simple demande. Par exemple sur le putsch organisé en 1991 pour s’emparer de l’association Frères des Hommes. Par exemple.

    Sur un plan plus personnel, j’ai le bonheur intense de ne pas rechercher de lecteurs. Aussi bien, ne vous forcez surtout pas à acheter le moindre de mes livres. Et gardez au chaud votre pitié, car elle pourra toujours servir à quelque nécessiteux.

    Fabrice Nicolino

  8. La France est devenu une merde de politiciens tous plus menteurs et voleurs les uns que les autres. Je sais c’est dur à lire, mais c’est déjà choquant à écrire car j’aimerais tellement que les choses soient différentes.
    La seule valeur démocratique qui reste, c’est le droit de voter mais ça n’a plus aucune utilité pour changer les choses.

    Les communicants politiciens n’existent que par les médias: des verts à l’ultra-gauche, des ump ou socialos, rien que la télé à bouffer et la radio à sucer. Pour le reste, aucune décision correcte, que du blabla inutile et facile à faire. Ce qui fait rire ma mère, c’est quand on regarde Dimanche+ et que la journaliste pose sa question, avant que le politicien quelqu’il soit parle, je simule sa réponse. J’ai juste à 99%. Aujourd’hui, avec Juppé, j’avais encore tou(t-)bon. Désespérant de voir leur phrases pré-conçues. Ou alors, c’est moi qui suit trop fort et qui devrait faire de la politique… qui sait!!! Mais ça m’intéresse pas. Je préfére regarder ce monde s’auto-détruire et faire autre chose de plus utile que de mentir et voler la populace.

  9. Au moins dans son appréciation de Cohen Bendit, Marchais fit preuve d’un bon discernement qui-plus-est prophétique, mais combien en-deçà de la réalité!

    Pour le reste,je saisis mal l’intérêt que représente cet article à tenter de démolir une personne, sans même critiquer le programme politique qu’elle défend.

    Il est vrai que descendre Méluche en flèche, c’est très tendance en ce moment.

  10. Precaire,

    Mais personne n’est obligé de lire, n’est-ce pas ? S’appuyer sur l’exemple chaviste, pratiquer la politique comme le fait Mélenchon, considérer Mitterrand comme un maître, se contrefoutre des 200 millions de mingong, ce n’est donc pas un programme ? Vous semblez faire partie de cette inaltérable confrérie qui tient le propos plus au sérieux que la réalité. Dites-moi sérieusement : quel programme politique a-t-il jamais été respecté ? Les paroles s’envolent au vent. Et le héros mélenchonnien Mitterrand a régné sur la France quinze ans. Je sais que certains adorent prendre des coups, mais à ce point ?

    Fabrice Nicolino

  11. Le chemin va etre encore bien long et certains ne comprendrons jamais
    Je viens de lire un article de J P Digard sur les hommes et l animale et je comprend bien que cet ami des médias n’est pas pret à accepter le radical changement que nous devons négocier au plus vite…
    Les défenseurs de la nature sont des fous dangereux pour la sainte économie et c’est la sainte science qui le dit, on est male barrés…

  12. Que l’on soit d’accord ou pas , cette analyse est cohérente ! Rajoutons à l’endroit de Mitterrand ,( pour lequel il m’est arrivé de voter ! ), sa conduite plus que suspecte lorsqu’il était ministre de l’intérieur lors de la guerre d’Algérie et qu’il a signé parfois de façon fort légère et carrièriste la condamnation à la guillotine de plus d’une quarantaine de personnes … L’exemple du maître est que pour arriver à ses fins tous les coups peuvent être permis, souvent au mépris de la cohérence intellectuelle et morale . Ca s’appelle un plan de carrière !… Dans ces conditions ,la motivation réélle des individus a parfois des détours qui peuvent nous laisser pour le moins perplexe !

  13. Bon, je li depuis un certain temps ce blog et je me décide à écrire! Déjà, Bravo à Fabrice de ne pas être un de ces rebelles anti-conformiste en uniforme!

    Ensuite, sur Mélanchon, et sa vision vertical du monde des hommes, c’est absolument ça! On a comme référence ce qui nous ressemble! Et lui, c’est Chavez et Castro… effectivement, ça veut tout dire!

    Mais en fait, ce qui me marque, c’est son racisme. On focalise sur le racisme d’un le pen ou de l’aile droite de l’ump, parce qu’il est brutal et grossier, facilement identifiable. Mélanchon, c’est le racisme de certains de gauche, les plus à gauche. Ils se croient tuteurs et ont un sentiment paternaliste avec les étrangers. Sa position sur le Tibet par exemple, je me demande « qui est ce arrogant français qui depuis Paris décide de la légitimité de la cause du Dalai Lama qui, trouve l’adhésion massive chez les Tibétains »!

    En fait, c’est réflexe pour lui, dés qu’existe un groupe indépendantiste, pour X ou Y raison, il condamne, dit que c’est du terrorisme… je l’ai vue engueulé un porte parole d’un groupe séparatiste d’un pays d’Afrique à la tv, comme s’il s’adressait à un enfant! Il a fallu que Robert Mesnard lui dise de commencer par écouter ce qu’a à dire ce monsieur au lieu de montrer une attitude aussi raciste…

    Dans une émission de la chaine « histoire » (bon, une chaine de droite, mais la seule ou on parle d’histoire, faut avoir le décodeur intellectuel pour regarder), on l’a invité pour parler de Soljenitsyne (je me demande pourquoi). Face à un spécialiste de la Russie et une femme Russe, il a traité l’ancien dissident de tout les noms « faciste » « raciste » « réactionnaire »… le spécialiste du monde russe lui dit alors « je suis désolé, mais Soljenitsyne, était un russe qui pensait la Russie en russe, et s’il s’opposait au communisme, ce n’était pas pour l’occidentalisation, parce qu’il était un homme profondément russe. Voltaire, Montesquieu et les Lumières ne sont pas universel monsieur »… et mélanchon répondait « si, les Lumières sont universelles ».

    Et là j’ai était conforté par l’idée que j’avais de lui. Toutes les cultures ne tombent pas du Ciel et peuvent être le fruit aussi d’une relation à son environnement. Toutes ont leurs lumières et leurs obscurités! Mais, par ses paroles, Mélanchon semble dire « les lumières occidentales et françaises doivent éclairer le monde obscure ». Revival de la « mission civilisatrice ». Fabrice, tu es écolo et donc, tu connais le sujet. Tu as certainement remarqué la façon dont les peuples acculturés détruisent leur environnement et s’auto-détruisent, en Afrique noire, Afrique du nord, en Asie, en Océanie… les conditions sanitaires.

    On est tous universalistes quand on est en position d’imposer sa norme, jamais quand il s’agit d’accueillir une armée plus puissante! Entre isolationisme (qui n’est pas une voie, encore que, les amérindiens amazoniens auraient raisons de le penser) et l’universalisme, y a eut-être… la rencontre, le dialogue des sages, la découverte de l’autre tel qu’il est, dans le respect… mais non, ce n’est pas à l’ordre du jour de notre grand gaudillo d’opérette!

    Merci d’avoir eu la patience de me lire…

  14. Coucou,

    « Je maintiens bien entendu l’intégralité de mes propos, et suis tout prêt à en rajouter sur simple demande. »

    Je vous en prie !J’attend avec grande patience la suite , merci .

    C’est passionnant , si , si ,je vous promet !

    Bien a vous , Léa .

  15. Un bout de chemin,à flinguer les privilèges et les paradis fiscaux, pas le bout DU chemin, ce qui n’a rien à voir. Un mort-vivant, voilà à quoi ressemble l’écologie radicale, pas celle des podiums et des Grenelle, pas celle des Vélibs à bobos, des pelouses en plastique, des bagnoles électriques, des isolations en polystyrène et des biocarburants. L’écologie qui n’est pas un changement d’objets mais un changement d’objet, un changement de comportement. Une fois planté le décor d’une dichotomie des moyens de lutte, il s’agit bien de choisir son camp, la posture du sage en haut de la colline qui compte les coups n’est pas stérile mais coupable.
    On ne va pas disparaître sans planter une banderille au cœur du système qui veut tout emporter, nous si éloignés du pouvoir, poussière d’espoir, simple écrou transi au fil des flots en crue. On ne va pas faire semblant de détester les rouages qui vous font marginal, on enclencher une respiration digne du grand soir. Il est si simple de croire auprès d’un Dieu vierge illusoire que la nature serait plus belle sans ces pourris d’hommes qui jouent à se faire peur, mais d’un titre on n’a jamais fait une tragédie, ce n’est pas parcequ’on hurle à la mort qu’on modifiera le cours des vents dominants.
    On va tenter d’aller plus loin que le bord d’une feuille morte, on ne va pas se planquer derrière une brindille OGM, poussée au gré des esclandres trop mous. On va ratisser large sachant quel est ce dilemme cornélien. Un pacte, ce n’est qu’un pacte pour un bout de chemin à faire absolument du coté des bonnes volontés qui ne sont pas du coté des verts ou des roses, mais non plus sous les bottes dominantes. Sans imiter la symbiose exaltante des champignons et de la racine des arbres, qui a autant de chance d’effrayer les tartuffes de Pékin que les miracles de se produire du coté de Jérusalem.
    Le passé est le passé, et laissons Mitterrand s’occuper des asticots, j’ai flirté avec les écolos durant 30 ans en comprenant finalement qu’ils surfaient à l’aise sur la vague de leur tristesse, ça ne fait pas de moi un pestiféré pour l’éternité, juste une bonne poire qui mûrit du coté de la nuit qui s’en vient. Et Lui aussi, le Mélanchon à cornichons, n’est certes pas à ranger du coté des parias, s’il a quitté ses habits de gala, on peut à coup sûr lui donner envie de se réincarner en bon plan, à repenser aux erreurs passées auprès des acteurs de gauche, aux erreurs futures à vouloir caresser le tigre au sang des compassions.
    Notre Mère a besoin d’un sacré feu d’artifice, un court-circuit paralysant sa marche funèbre pour qu’ une lumière douce éclaire à nouveau le lendemain.
    A bon entendeur.

  16. Non, pas du tout, loin de moi cette pensée Fabrice: je trouve que Marine LE PEN prend bien la lumière et a un discours sensé. D’ailleurs je suis comme toi, j’éxecre l’écologie politique comme ces décroissants représentés par ces vieilles canailles de Vincent Cheynet et Paul Ariès: contrairement à toi ils n’ont aucun début de réflexion, ne font aucune tentative pour dégager une piste (contrairement à l’Oeuvre Magistrale du Grenelle de l’Environnement).

  17. à Provola,

    Bien dit, mais que nous reste-t-il de la légitime colère de Nicolino, de notre obsession de vouloir un monde humain dans lequel la bonté n’est ni religieuse ni sociale(vassili grossman), dans lequel il nous semble indispensable -que dis-je ! vital – de respecter notre biotope pour ensuite pouvoir vivre en concorde avec les autres ?
    Rien, sinon oeuvré seul ou avec d’autres à ce que nous-mêmes nous protégions la planète, dans notre vie de tous les jours, contre les prédateurs, les nihilistes, et les chefs de rayons modernes des épiceries mondialisées que sont les banquiers.

    La bonne yoù qb

  18. « En fait, c’est réflexe pour lui, dés qu’existe un groupe indépendantiste, pour X ou Y raison, il condamne, dit que c’est du terrorisme… »

    Une langue sans école est une langue enterrée.

    « Décider qu’on va organiser toute la scolarité d’un enfant dans une langue qui n’est pas celle que parlent tous les les habitants du pays révèle une dimension psychologique qui m’effraie. J’assimilerais cela davantage à une pratique sectaire qu’à une pratique éducative… »
    Non monsieur Mélenchon, cela lui permet d’assimiler les deux sans effort.
    Apprendre en même temps deux langues permet aux enfants de devenir bilingue naturellement, et il est ensuite plus facile pour eux d’en apprendre d’autres. Mais pour Mélenchon, tout ça, c’est sectarisme et compagnie…
    Merci au visionnaire Mélenchon, Diwan vit sans lui.

    http://www.hucault.com/CmC/effort/effort20011215.htm

  19. Je suis en accord sur l’essentiel, mais réservé sur certains points, notamment les passés de Marchais ou de Mitterand dont il n’est pas responsable.
    Toutefois cela n’enlève en rien son attitude opportuniste. De plus le fait d’être partisan d’une collaboration odieuse avec la dictature chinoise, le différencie peu, sur ce point, de l’excité qui nous sert de président ou des dirigeants du medef.
    Si Mélenchon, Cohn Bendit ou Dsk veulent servir la gauche et l’écologie, ils feraient mieux de se retirer définitivement de la vie politique.

    PS Si Chavez a pas mal de défauts, je ne suis pas sur que protester au Venezula ait les mêmes conséquences que protester à Cuba ou en Colombie.


  20.  » J’ai bâti ma maison dans le monde des hommes
    Et pourtant je n’entends aucun bruit de cheval et de char .
    Veux-tu savoir comment cela se peut ?
    Un esprit détaché crée le silence autour de lui .
    Je cueille des chrysanthèmes au pied de la haie .
    L’air de la montagne est pur dans le crépuscule
    Et les oiseaux, par bandes,rejoignent leurs nids .
    Toutes ces choses ont un sens profond,
    Mais, lorsque j’essaie de l’exprimer
    Il se perd dans le silence .  »
    Tao Ch’ien ( 3056-427 )

  21. Bonsoir à tous, j’ai une question. Depuis quand les journalistes français se couchent-ils comme ça ? Je croyais qu’avec Voltaire, Hugo, tous ces gars qui n’avaient pas peur de dire haut et fort ce qu’ils pensent, nous avions une « tradition » ? La presse française est navrante, de vide, de bêtise, de mollasserie et d’amnésie. Sans même parler de l’actualité politique nationale qui est juste aberrante, je pense à l’Irlande, à ce fameux « Celtic tiger » dont l’actualité socio-bancaire tire quand même une sacrée sonnette d’alarme après l’Islande (oubliée) et la Grèce (n’intéresse plus personne)… Ben non, rien, sauf que les banques sont prêtes à voler au secours de l’île. Est-ce qu’on se souvient 2 min de ce que l’Irlande a donné au monde ? Swift, Beckett, Joyce, l’irish stew, la musique, la poésie, le gaélique, les millions de bras qui construisirent l’Amérique. L’Islande et ses sagas, pareil. La Grèce, n’en parlons même pas. Tout est né d’hier, chacun se recréé comme il veut avec la complicité molle de toute cette masse médiatique qui veille à la léthargie générale. C’est fou.
    Dans ce contexte de folie avancée, je ne vois pas comment un sujet aussi sérieux que la crise (l’impasse ?) écologique dans laquelle nous sommes peut être résolue raisonnablement. D’ailleurs elle ne l’est pas.
    Le Grand Soir, Basta, CQFD, Alter Echos, ici bien sûr, proposent d’autres lectures, des textes plus personnels – c’est un des avantages immenses de la toile de pouvoir retrouver une parole directe quand on veut s’informer et ça fait vraiment du bien. Mais bref, si quelqu’un peut me dire de quand date cette reddition de la presse, ça m’intéresserait de savoir. Pardon j’étais longue. Merci, Eva

  22. Bonsoir,

    J’ai lu votre article et je précise que je suis aussi membre du PG.

    J’ai trouvé votre article méprisant:
    – multipliant les qualificatifs péjoratifs (« chéfaillon », « rhéteur de seconde zone », « caudillo de banlieue », « ignare »),
    – multipliant les amalgames et insinuations.Ainsi, vous semblez établir une sorte de continuité politique entre le passé politique de « Mélenchon » (que vous qualifiez de détestable et en vertu de quels critères ?) et le passé politique de ses « maîtres à penser » : G. Marchais et de Mitterrand. Est – il comptable des actes de Mitterrand et Marchais ?

    Mais surtout, vous n’apportez rien sur le fond, votre critique n’est pas argumentée, elle se résume à la défense de concepts creux, que vous ne définissez pas (« rhizomes », « horizontal »).

    J’admets parfaitement la contradiction lorsqu’elle porte sur des arguments de fond, pas lorsqu’elle constitue une attaque personnelle.

    Critiquez le PG sur son programme! Critiquez le sur ses propositions : planification écologique, mise en place d’un revenu maximal et d’un salaire maximum, pôle public bancaire, nouvelle constitution reposant sur la souveraineté populaire,…

    Bref, j’espère que vos livres et vos chroniques valent mieux que ce que j’ai lu.

  23. Eva , bonsoir ,

    Je ne savais pas même ce que voulait dire le mot reddition ! Plouf ! Désolée….

    Reddition : Action de rendre, de se rendre à l’ennemi.

    La reddition éhontée de la presse a eu lieu a partir d’un 11 septembre…..

    Bien a vous , Léa .

  24. Encore un beau discours de 11 septembre….

    « Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe Persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s’orienter vers une période historique de coopération. De cette période difficile, notre cinquième objectif, UN NOUVEL ORDRE MONDIAL , peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la PAIX. Une ère où tous les pays du monde, qu’ils soient à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud, peuvent prospérer et vivre en harmonie. Une centaine de générations ont cherché cette voie insaisissable qui mène à la PAIX , tandis qu’un millier de guerres ont fait rage à travers l’histoire de l’homme. Aujourd’hui, ce nouveau monde cherche à naître. Un monde tout à fait différent de celui que nous avons connu. Un monde où la primauté du droit remplace la loi de la jungle. Un monde où les états reconnaissent la responsabilité commune de garantir la LIBERTE et la JUSTICE. Un monde où les FORTS RESPECTENT les DROITS des PLUS FAIBLES. »

    FI !

    Président George Herbert Walker Bush,

    devant le Congrès des Etats-Unis,

    le 11 septembre 1990

  25. Pour Sébastien,

    Le vieux principe de l’arroseur arrosé fait encore rire. Mélenchon insulte qui il veut et comme il veut, mais lui a le droit. Moi, je bouscule un homme public, en le critiquant sur ses références politiques – et non sur sa personne -, mais je serais méprisant, insinuant, amalgamant…

    Ma foi, c’est votre droit, je ne trouve rien à redire. Un petit point : le programme ! Je ne croyais pas, après toutes les déconvenues passées, qu’il se trouvait encore des gens pour croire dans les programmes. Je me trompais. Tenez, pour la route : l’URSS de Staline avait édicté en 1936 la Constitution « la plus démocratique du monde ». Et je vous conseille de relire le « programme commun » de la gauche, signé en 1972 par les amis de Mélenchon, quand celui-ci était encore le cheffaillon – on ne se refait pas – à Besançon de cette grande organisation démocratique que fut l’OCI d’un certain monsieur Lambert.

    Fabrice Nicolino

  26. à EVA dans son ouvrage, « la trahison des Clercs » Julien Benda (1927) déplorait déjà le fait que tu évoques.

    … »Aujourd’hui, l’exigence de Benda semble aussi désespérée qu’en 1927 ou en 1946. La pensée rationnelle est définitivement passée de mode, la justice cède devant les impératifs économiques, quant à la vérité, sa valeur n’a jamais été aussi basse qu’en ces temps glorieux de guerres justes et de petits arrangements avec les régimes totalitaires. Les clercs devenus valets des pouvoirs politiques au temps de Benda, sont désormais les valets des pouvoirs médiatiques. Et malheureusement aucun Julien Benda contemporain ne semble prêt à se battre pour rappeler qu’on ne négocie pas avec certaines valeurs… ».

    http://tournezlespages.wordpress.com/2010/11/14/julien-benda-%E2%80%93-la-trahison-des-clercs-%E2%80%93-grasset-cahiers-rouges/

  27. Je comprends bien ce qui vous agace dans Mélenchon, en particulier son indulgence pour le PC chinois ou son admiration pour Chavez sans parler de son passé de cacique socialiste,

    et pourtant, on a du mal à reconnaître Mélenchon dans votre portrait car il y manque une présentation de l’ossature intellectuelle de Mélenchon qui tient plus de la 3e République et du jaurésisme que de la collaboration avec je ne sais quelle force étrangère ou d’un simple opportunisme de vieux politique madré…

    Et je ne parle pas ici de programme mais de la « grille de lecture » qu’applique Mélenchon au monde, d’où son hostilité viscérale aux Tibétains exilés qu’il voit comme le Petit père Combes considérait le clergé catholique.

    Que des républicains socialistes à l’ancienne comme lui aient pris conscience de l’existence centrale d’enjeux écologiques, c’est déjà une sacrée avancée, non ?

    Enfin, vous sous-estimez nettement ses talents oratoires, certes un peu surannés, mais qui pourraient bien fonctionner en 2012. Voyez son discours de dimanche.

  28. Fer,

    Cela ne m’agace pas, cela me répugne.

    Je vous donne tout à fait raison sur la 3ème République. Celle qui a conduit tant de socialistes patriotards à la mode Mélenchon à soutenir la boucherie de 1914. Quant à écrire qu’il aurait pris conscience « de l’existence centrale d’enjeux écologiques », je mets cela sur le compte de votre humour. Car si tel était le cas, il ne pourrait vanter les mérites de la dictature totalitaire chinoise, qui écrase les peuples, les arbres, les animaux, les rivières et le reste.

    Son opportunisme en matière d’écologie est de même nature que celui de Mitterrand quand il parlait avec des trémolos dans la voix, entre 1972 et 1981, du socialisme. On a vu. Vous avez le droit de vouloir en reprendre. Mais j’ai le droit de penser tout autrement.

    Fabrice Nicolino

  29. Effectivement, peut-être n’est-il « écolo » que pour la forme.

    En l’écoutant, les questions purement écologiques restent d’ailleurs souvent au second plan derrière les grandes envolées économiques et sociales.

    Pour ma part, je regarde le PG de loin sans avoir encore une opinion bien fixée comme vous…

  30. Faudrait il que Mélenchon fut écologiste avant tout le monde ? Je ne le lui demande pas. Il s’en rapproche sincèrement aujourd’hui et cela me convient.
    Son gouvernement nous decevra ? probablement, je ne crois pas la tache facile et encore moins réalisable dans le « temps » d’un ou même deux mandats. Mais enfin, Mélenchon n’est pas Stalline!
    Fabrice, tu vois bien que cette 5ème république n’est gagnable que par une forte tête, nous n’aimons pas ça à gauche, faut il se résoudre à laisser gagner la droite?

    Il s’engage et place au coeur de son programme :
    une 6ème république,
    la sortie du traité de Lisbonne
    et le retrait d’Afghanistan.

    Qui d’autre aujourd’hui, Fabrice, pour porter ces exigences?

  31. En tant qu’écologiste « sincère » militant au Parti de Gauche (après avoir quitté Les Verts), je souhaite réagir au billet de Fabrice Nicolino sur trois points : passé, héritage et horizontalité. Et cela par une discussion argumentée (comme on aime au PG) et non par un jet d’aigreur…

    Passé.
    A en croire Fabrice Nicolino, le passé de Jean-Luc Mélenchon le disqualifierait d’emblée, notamment sa trentaine d’années passées au PS. Je trouve cet argument particulièrement faible, ce qui m’intéresse, ce sont plutôt les trajectoires politiques et donc les évolutions de tel ou tel, et le fait qu’elles aillent ou non dans le bon sens. Comme disait Jean-Paul Sartre, « L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi ». A ce titre, le fait que Jean-Luc Mélenchon ait eu le courage de quitter le PS en novembre 2008 pour fonder un nouveau parti intégrant l’écologie m’a semblé particulièrement intéressant, et le moins que je puisse dire est que je ne suis pas déçu… La trajectoire de Fabrice Nicolino n’est pas tout à fait la même : collaborateur de l’hebdomadaire Politis pendant une quinzaine d’années, il en claque la porte en juin 2003, en désaccord avec le mouvement social contre la précédente réforme des retraites, mouvement qu’il qualifiait de « festival de criailleries corporatistes » [1]. Intéressant, n’est-ce-pas ?

    Héritage.
    A en croire Fabrice Nicolino, le fait que Jean-Luc Mélenchon évoque parfois en positif François Mitterrand ou soit décrit par certains journalistes comme un nouveau Georges Marchais le disqualifierait d’emblée. A nouveau, je trouve faible ce raisonnement, et pas particulièrement courageux de dresser des portraits outrageusement à charge de personnalités mortes qui ne peuvent par conséquent pas se défendre. Doit-on juger Fabrice Nicolino, qui collabore aujourd’hui à Charlie Hebdo, à l’aune de l’héritage laissé par Philippe Val ? Ainsi, Bernard Maris fustigeait en mai 2003 la réforme des retraites d’alors, notamment les retraites par capitalisation et l’argument selon lequel puisqu’on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps [2]. En septembre 2010, le même Bernard Maris, sur France Inter, affirmait que le report de l’âge légal de date en retraite de 60 à 62 ans était inévitable [3]. Entre temps, Bernard Maris, en tant qu’un des actionnaires principaux de l’hebdomadaire pseudo-satirique auquel il collabore toujours, a gagné beaucoup d’argent suite aux ventes records du numéro publiant des caricatures de Mahomet issues d’un journal danois d’extrême-droite… Plus généralement, l’évolution de Charlie Hebdo, notamment durant la dernière décennie, a été analysée par l’historien Stéphane Mazurier en 2008 [4]. Doit-on associer à la personne de Fabrice Nicolino cet encombrant héritage ?

    Horizontalité.
    A en croire Fabrice Nicolino, Jean-Luc Mélenchon aurait une « conception verticaliste de la politique », et sa proposition d’accord stratégique avec la Chine ne serait même pas discutable. Sur ce dernier point, je précise que cette proposition n’a jamais été validée par le Parti de Gauche et relève du droit à l’expression personnelle dont chaque militant du PG peut user [5]. Cependant, les prémisses qui conduisent à son raisonnement sont largement partagées au sein du parti. Par exemple, nous défendons les droits de l’Homme mais refusons l’instrumentalisation impérialiste de ceux-ci, en particulier par les Etats-Unis. Ainsi, nous ne nous reconnaissons pas dans le droit d’ingérence prôné par Bernard Kouchner ou encore dans la « contre-idéologie du développement économique […] comme en témoigne la création en 1985 par MSF de la fondation Liberté sans Frontières, un bras armé de l’anti-tiers-mondisme mis au point par des agronomes et des géographes pour faire savoir que « la dignité humaine peut se conjuguer à l’efficacité économique » (Fondation Liberté sans Frontières, brochure de présentation, septembre 1985) » [6]. Au contraire, nous prônons la reconnaissance de la dette climatique et soutenons la proposition d’un tribunal international de justice climatique (et l’empreinte écologique d’un Chinois est encore 8 fois inférieure à celle d’un Etatsunien). D’une manière générale, nous prônons plus d’horizontalité au niveau international. Et c’est cette horizontalité, chère au PG et à Jean-Luc Mélenchon, qui déclenche les hurlements de la meute. Par souci d’horizontalité, nous nous prononçons pour la sortie du traité de Lisbonne et la refondation républicaine de notre pays par la souveraineté et l’implication populaire, et cela déplaît à une certaine oligarchie. Par souci d’horizontalité, nous nous prononçons pour un nouveau et radical partage des richesses (avec par exemple un revenu maximal autorisé intégré dans un nouveau barême de l’impôt sur le revenu), et cela déplaît à une certaine oligarchie. Par souci d’horizontalité, nous nous prononçons pour un pôle public de l’énergie avec des productions décentralisées, et cela déplaît à certaines sociétés privées.

    En conclusion, un débat existe entre les partisans d’un environnementalisme dépolitisé (voire antisocial) et les partisans d’une écologie politique radicale. Fabrice Nicolino et Jean-Luc Mélenchon n’ont pas fait le même choix. Dont acte.

    Laurent Ayrault

    [1] Politis n°755 du 12 juin 2003.

    [2] « Dernière sortie avant Thatcher » et « Volem rien foutre al païs » (Charlie Hebdo, 14 mai 2003).

    [3] http://blog.exigences-citoyennes-retraites.net/?p=281

    [4] http://www.telerama.fr/idees/l-honneur-perdu-de-charlie-hebdo,31865.php

    [5] Les propositions programmatiques du PG pour défendre la paix au niveau international sont consultables ici : http://programme.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=category&id=8:chapitre-5–faire-la-paix&Itemid=10&layout=default

    [6] François Cusset « La Décennie. Le grand cauchemar des années 1980 » (La Découverte, 2006, pages 32 à 34).

  32. Laurent A,

    Personne ne pourra mieux exprimer que vous ce qui me sépare de votre parti et de votre chef. Avec sincérité, je vous remercie donc de votre mot.

    Certes, je dois quand même ajouter qu’il est absurde à bien des égards. Passons sur le si vieux truc de la disqualification. Comme vous n’avez aucun argument à faire valoir, le plus simple est encore de s’en prendre à moi et de m’affubler d’oripeaux malodorants. Ainsi de ma position sur les retraites, dont vous ne savez visiblement rien, préférant en bon expert de la novlangue extraire un mot d’un contexte qui le rendrait explicite. Sachez que j’assume en totalité ce que j’ai écrit, hier comme aujourd’hui. Je doute fort que cela soit le cas de votre chef. La prochaine fois, citez mon texte dans sa cohérence, je pense que ce sera plus intéressant pour tout le monde.

    Deuxième attaque ad hominem. Pour que votre rapprochement conserve au moins une apparence de logique, il eût fallu que je présente Val comme un inspirateur, un modèle. Car c’est exactement ce que votre héros fait au sujet de de Mitterrand. Moi, j’ai commencé à travailler pour Charlie – et j’en suis fort heureux – après le départ de Philippe Val. Et je n’ai jamais pris ce garçon comme modèle en quoi que ce soit, même si je déteste la manière dont certains s’acharnent contre lui. Car il y a la manière, eh oui !

    Vous êtes encore plus absurde par votre manière de nier l’importance cruciale de l’histoire. Pour le près probable marxistoïde que vous êtes, cela prête à sourire. Je souris. Je vois, et cela ne m’étonne guère, que vous ne savez rien du passé. Ni de celui de Marchais, ni de celui de Mitterrand, ni même de celui de Mélenchon. Qui a été un cadre de cette si étrange organisation appelée OCI avant de rejoindre le PS pour une petite aventure de 31 années. Savez-vous comment était tenue la fédération PS de l’Essonne du temps où votre ami la dirigeait ? Savez-vous la manière dont Mélenchon et son ami d’alors Dray se sont emparé de l’association Frères des Hommes en 1991 ? Non, et d’ailleurs, vous vous en moquez. Vous donnez puissamment raison au philosophe George Santayana, écrivant : « qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le revivre ». Je vous vois bien parti.

    Le reste de votre lettre n’est qu’habituel galimatias sans le moindre intérêt. Un dernier point : votre sortie sur la Chine est exceptionnelle. Mélenchon s’exprime sans autorisation du parti, à titre personnel – tu parles ! -, mais de toute façon – on n’est jamais trop prudent -, il a raison. Quant à la question de la verticalité en politique, et de l’horizontalité, il me semble net que vous n’y comprenez que goutte.

    Je l’assume : je n’ai rien à voir avec le Parti de Gauche. Ni de près ni de loin. Je suis et serai jusqu’à la fin de mes jours contre les chefs et pour les hommes. Cela définit bien des frontières. Bien à vous néanmoins,

    Fabrice Nicolino

  33. Sur Mélenchon l’écologiste,

    Je ne résiste pas. Je ne suis pas fier, car c’est de la pure moquerie à l’encontre d’un grand homme. Mais tant pis. Dans ce doc admirable qui date de décembre 2008, Mélenchon répond à des journalistes sur la chaîne Public Sénat. Et on lui dit cette évidence que l’écologie semble bien être une nouveauté radicale dans son parcours. Mélenchon s’enflamme, car ce n’est PAS VRAI. Et il cite, pour les quarante années passées de son activité politique deux exemples. Deux, pas cinq, pas dix, pas vingt. Deux.

    Le premier date de 1992. Dans un texte de congrés du PS, représentant le courant de Mélenchon, l’expression « développement durable » est citée. Wouaaaaahhh !

    Le deuxième : quand il était sous-ministre de Jospin, Mélenchon a fait entrer dans la formation aux CAP la notion de Haute qualité environnementale.

    Et c’est tout. C’est tellement burlesque, tellement stupéfiant de drôlerie involontaire que j’ai cru bon de vous faire partager ce bon moment : http://www.dailymotion.com/video/xfkh8a_melenchon-la-catastrophe-ecologique-avance_news

    Fabrice Nicolino

  34. Ami lecteur,

    Tu auras peut-être remarqué que la charte non écrite de ce blog peut s’énoncer en deux articles :
    Article 1 : Fabrice Nicolino a toujours raison et a toujours eu raison (le fameux « Sachez que j’assume en totalité ce que j’ai écrit, hier comme aujourd’hui »).
    Article 2 : S’il était envisageable qu’il en fût autrement, voir l’article 1.

    C’est donc à toi, lecteur de ce blog, et non à Fabrice Nicolino que je m’adresse. Je te laisse vérifier par toi-même quels sont les écrits les plus argumentés et les plus référencés, entre mon post, et le(s) message(s) de Fabrice Nicolino, en dépit de la dissymétrie qui existe entre lui et moi (lui peut corriger ses commentaires, il vient de le faire à plusieurs reprises [1], pas moi).

    Toute l’argumentation de Fabrice Nicolino tombe si l’on prend en compte la complexité de la nature humaine, en particulier la capacité des êtres humains à évoluer, notamment en fonction de leurs rencontres, intellectuelles ou non, ou des liens qu’ils tissent avec les autres.

    La plus grave désinformation à laquelle se livre Fabrice Nicolino est celle qui consiste à laisser entendre que les méthodes et le fonctionnement du Parti de Gauche auraient quelque chose à voir avec celles et celui de la jadis OCI. Or, par exemple, dès son congrès constituant, le Parti de Gauche s’est doté d’une commission chargée de la démocratie interne. Ou encore tous les grands textes collectifs ont été discutés et soumis à amendements dans chaque comité, et plutôt deux fois qu’une. Je ne connais pas de parti politique français plus démocratique que le Parti de Gauche. Il y a en son sein un bouillonnement intellectuel (et pratique) tant à la base qu’au sommet, et le paragraphe « horizontalité » de mon précédent message témoignait, à sa manière, de la dialectique qui s’instaure pour tout militant du PG entre réflexion collective et réflexion personnelle. Donc rien à voir avec l’OCI. Un dernier indice : ami lecteur, tu peux consulter sur le site du PG le périodique « Vie de gauche » [2] qui montre la diversité du parti et la place réservée à l’initiative individuelle des militants (rien à voir avec « Informations ouvrières », journal des militants de la tradition jadis représentée par l’OCI). Dès lors, assimiler les moeurs de l’OCI avec celles du Parti de Gauche est aussi stupide que de confondre les Gracques avec le mouvement Utopia, l’écologie de Yann-Arthus Bertrand avec celle d’André Gorz, ou encore les réflexions de Dominique Strauss-Kahn avec celles de Jacques Généreux [3] !

    Dès son lancement, le Parti de Gauche s’est défini comme un parti en chantier et un parti-creuset qui tire le meilleur des différentes traditions de la gauche et de l’écologie politique. Par conséquent, l’importance de l’histoire est cruciale pour le Parti de Gauche, et nous faisons nôtre la citation de Santayana, d’ailleurs énoncée sous une autre forme dans « La Grande Régression » (Seuil, 2010), le dernier ouvrage de Jacques Généreux : « Aucune société ne remonte le temps, et il importe de comprendre la portée de cette trivialité chronologique : aujourd’hui est l’enfant d’hier. Si nous étions en capacité de reproduire l’ensemble des conditions prévalant dans une phase précédente, nous ne ferions que restaurer le contexte qui a engendré la société d’aujourd’hui. Si donc la société présente a tous les traits d’une société inhumaine, on a mieux à faire que de regretter l’impossible retour du monde qui en prépara l’avènement. Je n’invite donc pas ici à la nostalgie des Trente Glorieuses, mais à leur analyse. Il s’agit de déceler quelles leçons nous pourrions en tirer pour transformer la société, en sorte d’échapper précisément à la Grande Régression sur quoi elles débouchèrent finalement. » (p.21).

    Bref, nos capacités d’autocritique ont été mobilisées pour que de nos traditions politiques différentes une réflexion collective cohérente prenne corps. Tout le monde s’y est mis, y compris Jean-Luc Mélenchon. Ami lecteur, je t’invite à visionner la vidéo de décembre 2008 que Fabrice Nicolino vient de poster. On y voit clairement que Jean-Luc Mélenchon s’autocritique, en rappelant que sa prise de conscience « environnementale » datait de 1992, alors que sa prise de conscience « écologiste » était beaucoup plus récente (et ami lecteur je veux souligner à quel point les deux adjectifs ne sont pas synonymes). Et cet effort collectif continue, que ce soit pour le coprésident du Parti de Gauche [4], comme pour l’ensemble de ses membres. Grâce au travail collectif du PG, Jean-Luc Mélenchon continue à évoluer sur certains sujets, comme tout un chacun au PG.

    En fait, Fabrice Nicolino nie la complexité des êtres humains, y compris des êtres humains historiques (je pourrais faire, à loisir, un portrait à charge ou à décharge de François Mitterrand, cela a peu d’intérêt), et oublie la nuance importante qu’il faut faire entre « modèle » et « source d’inspiration ». Les révolutions émancipatrices d’Amérique Latine ne sont pas nos modèles, mais par contre des sources d’inspiration oui, et cette distinction sémantique est souvent rappelée par Jean-Luc Mélenchon, par exemple au micro de Daniel Mermet il y a un mois, dans « Là-bas si j’y suis » [5]. Et, ami lecteur, je te signale que, contrairement à ce que dit Fabrice Nicolino, Georges Marchais n’est ni un modèle ni une source d’inspiration pour Jean-Luc Mélenchon. Ce sont les « médiacrates » qui essaient de coller cette étiquette au coprésident (il partage la fonction avec Martine Billard, décidément drôle de « chef » !) du Parti de Gauche. La seule référence plausible résiderait dans le fait que nous sommes favorables à un revenu maximal autorisé (et Georges Marchais y a été favorable à une certaine époque). Nous soumettons cette proposition au débat, comme toutes nos propositions [6]. Dans ma précédente réponse, j’avais laissé volontairement sous forme interrogative la question « Doit-on associer à la personne de Fabrice Nicolino cet encombrant héritage [NB : de « Charlie Hebdo »] ? » S’il répondait par l’affirmative, Fabrice Nicolino tomberait dans le piège qu’il s’est lui-même tendu avec ses notions approximatives d’héritage…

    Pour ma part, je ne suis pas un « marxistoïde », sans nier l’importance de Marx pour les combats émancipateurs de son époque. Les auteurs des siècles passés dont je rêverais d’avoir le temps de les lire dans le texte seraient plutôt Marcel Mauss ou Hannah Arendt, pour n’en citer que deux. Pendant des années, les étiquettes « écologiste » et « altermondialiste » me suffisaient. Avec le recul et la réflexion que m’apporte notamment le Parti de Gauche et certain-e-s de ces grand-e-s contributeur/trice-s, je pourrais préciser que ma famille est plutôt à chercher du côté de l’écologie politique et du socialisme utopique ou associatif. C’est pour ça que je me réjouis du sous-titre du Parti de Gauche « Ecologie-Socialisme-République ». Et le dernier terme implique en particulier que, pour nous, il n’y a pas de Sauveur, qu’il s’appelle Mélenchon ou Nicolino. La solution viendra du peuple souverain. C’est pour cela que le billet initial de Fabrice Nicolino était une insulte à tous les militants du Parti de Gauche.

    Pour finir, ami lecteur, nous, militants du Parti de Gauche, partageons des combats avec Fabrice Nicolino, par exemple contre les agro-carburants ou l’industrie de la viande. En revanche, l’éthique du Parti de Gauche n’est pas celle de monsieur Nicolino. Je préfère la première, sans hésitation.

    Cordialement,
    Laurent A

    [1] La première version de sa réponse évoquait une soi-disant inaptitude à la nuance de ma part (avec une curieuse référence à 1939). Etant donnée sa propre aptitude à la nuance, il l’a effacé…
    Et il avait laissé un second commentaire m’invitant à la lecture. C’était incohérent avec le reste de son raisonnement, qui consiste à nier la complexité de la nature humaine, en particulier des êtres humains (militants PG en tête), à se remettre en cause, il l’a effacé…

    [2] http://www.lepartidegauche.fr/vie-du-pg/vie-de-gauche

    [3] Ami lecteur, je t’invite à connaître l’oeuvre de Jacques Généreux (aujourd’hui secrétaire national du Parti de Gauche à l’économie), un économiste qui conteste l’économisme et le productivisme, mais aussi les fausses conceptions de la modernité et du progrès, en s’appuyant notamment sur l’anthropologie (http://jacquesgenereux.fr). Une petite interview très intéressante datant du 18 octobre 2010, sur France Culture : http://www.dailymotion.com/video/xf97q3_les-matins-jacques-genereux_news

    [4] Autre exemple d’autocritique de Jean-Luc Mélenchon, dans « Qu’ils s’en aillent tous ! » (p.85-86), sur l’Union Européenne : « J’ai été fédéraliste tant d’années ! Je l’étais encore tout en faisant campagne contre le traité constitutionnel en 2005, précisément au nom d’un idéal européen avancé. Je l’étais en imaginant une Union européenne où toutes les délégations de souveraineté cédées dans le passé reviendraient au contrôle du Parlement européen et des élus des peuples. C’était là une projection à l’échelle européenne de notre idéal républicain. Mais peut-être l’occasion de faire cette République élargie est-elle passée ? En 2000, Chirac et Jospin se sont mis d’accord pour repousser l’offre allemande d’un Parlement souverain commun à nos deux pays, mise sur la table par Joschka Fischer, alors ministre écologiste du chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder. Quel est depuis l’horizon concret de mon fédéralisme républicain ? Quel sens réel peut-il avoir dans le contexte d’une Union à 30 membres cadenassée par les nationalismes est-européens, les régionalismes méditerranéens, l’allégeance unanime et enthousiaste à l’atlantisme de tout ce petit monde ? De l’irrealpolitik absolue, je le crains.
    Alors, pour finir, est-ce que nos rêves, nos ambitions, n’ont pas fait de nous les idiots utiles d’une monstrueuse broyeuse bureaucratique ? Comment ne pas le penser en constatant quel progrès exclusif a été réalisé en Europe : avoir imposé par tous les moyens le libéralisme, surtout là où les gens n’en voulaient pas.
    Dans ces conditions, pour moi, l’affaire est claire : ça suffit comme ça ! Je dis adieu à mon fédéralisme, puisqu’il est sans objet. Je le range. Prêt à servir si l’occasion historique s’en présente, je l’astiquerai de temps en temps quand je fais le grand ménage des idées. »
    Ami lecteur, c’est plutôt un bel exemple de pensée en mouvement, à la fois analytique et pragmatique (dans le bon sens du terme), non ?

    [5] http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2023 et http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2024

    [6] http://programme.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=section&id=1&Itemid=13

  35. Mr Nicolino, vous avez raison. C’est moi qui ai posté cette vidéo. Et je me rends bien compte que ce que vous dites est incontestable. Mais Mélenchon n’a-t-il pas reconnu son erreur mainte fois, ces deux dernières années ?
    Il y a au Parti de Gauche et au Front de Gauche de nombreux anciens partisans « déçus » par EÉ-Les Verts. Ces déçus eux-mêmes seraient donc victimes de mélenchonâtrie, et seul vous et vos nicolinâtres seraient dans le Vrai ?
    Si le NPA rejoignait le Front de Gauche et que le FdG arrivait au pouvoir, même si, comme vous le dites, ses adhérents ne sont que de vulgaires gogo, suiveurs, chèvres, moutons, est-ce que des gens comme vous ne seraient pas plus écoutés ? Est-ce que vous ne pèseriez pas plus sur la politique et les décisions ?

    Bien à vous,

    P.S : je vous suis très reconnaissant d’avoir validé mes derniers commentaires malgré votre promesse de ne plus le faire.

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