La supercherie de madame Kosciusko-Morizet (sur les gaz de schistes)

Vous lisez comme moi les journaux, ou vous écoutez sans doute les radios. Sentant monter une vraie grande colère nationale contre les gaz de schistes, madame Kosciusko-Morizet (ici) tente d’éteindre l’incendie, qui la menace directement. Car bien sûr, comment justifier une telle horreur quand on se prétend écologiste et qu’on entend – elle l’a dit et répété – devenir un jour présidente de la République ? C’est ce que j’appellerais une mission impossible.

La plupart des écologistes de cour et de salon adôôôrent madame Kosciusko-Morizet. Ils la trouvent belle, ils se trouvent beaux de la trouver belle. Ils rient avec elle sur les photos, vantent ses supposées qualités et ses soi-disant compétences. Fort bien. J’ai l’honneur de ne pas faire partie du club et de penser sans détour que madame Kosciusko-Morizet, secrétaire générale adjointe de l’UMP – vous imaginez ce que cela veut dire ? – est une politicienne ordinaire. Point barre.

Le moratoire, c’est du vent

Sur l’affaire des gaz de schistes, je n’ai hélas pas le temps de développer, mais je le ferai dès que possible. Il faut oser parler d’une supercherie. D’abord parce que le moratoire évoqué par madame Kosciusko-Morizet ne peut venir d’une parole, fût-elle ministérielle. Il faut une décision, écrite. Ce n’est pas le cas pour l’heure, et les propos de madame Kosciusko-Morizet ne sont donc, en tout cas pour le moment, que du vent. De l’air brassé sous le nez de journalistes complaisants. Mais il y a bien pire. Car madame Kosciusko-Morizet a également annoncé la création d’une mission d’expertise. Elle est bonne, elle est excellente, on nous a déjà fait le coup 1 000 fois.

Dans ce pays perclus qu’est la France, à qui diable peut-on confier pareille expertise ? Mais à des experts, pardi ! Seulement, ce travail technique hautement spécialisé est un monopole, tout simplement. Qui appartient à deux corps d’ingénieurs d’État, ceux que Pierre Bourdieu appelait fort justement la « noblesse d’État ». J’ai nommé le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET), créé avant la Révolution française, et qu’on a longtemps appelé le Corps des Mines ; et puis le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), l’ancien corps des Ponts et Chaussées.

Derrière le programme électronucléaire

Pour aller très vite, ces deux corps trustent un nombre de postes de pouvoir ahurissant. Dans les ministères clés comme dans l’industrie. Le premier  a lié son histoire, depuis la guerre, avec le nucléaire, dont la bombe, et le pétrole. Ce sont les Mineurs qui ont arraché la décision de bâtir notre parc électronucléaire. C’est l’un d’entre eux, Pierre Guillaumat, qui a été le premier patron d’Elf-Aquitaine. À mon sens, ce corps pourrait bien être le pouvoir le plus considérable de notre pauvre République. Le corps des Ponts et Chaussées, de son côté, est derrière une infinité de destructions, dont le réseau routier et autoroutier, les ponts et rocades, les châteaux d’eau, les ronds-points.

Je vous le dis très calmement : ces gens tiennent le manche, mus, soutenus par un sentiment de toute-puissance lié à leur histoire pluricentenaire. Ils ont résisté aux guerres comme aux révolutions. Les ministres et les régimes passent, eux restent. Bien entendu, l’écologie n’a jamais été au programme de leurs écoles, entièrement au service de la technique et du pouvoir. Mais pour en revenir à notre sujet, quand un ministre crée une mission d’expertise, elle est fatalement confiée à ces braves serviteurs de l’intérêt commun. Madame Kosciusko-Morizet n’a pas dérogé à cette règle et sa mission sur les gaz de schistes est entre les mains du CGIET et du CGEDD. Or, le premier, bien plus encore que le second, est à la fois juge et partie. Car je vous en fais la confidence ici, et vous demande de la répéter partout où vous le pourrez : le moteur de cette folie globale appelée « gaz de schistes », en France du moins, c’est le corps des Mines, c’est le CGIET. On demande à ceux qui ont promu cette nouvelle aventure de nous expliquer les problèmes qu’elle poserait éventuellement. Au secours !

Croyez-vous que ce pauvre Borloo, signataire en mars 2010 des autorisations d’exploration, connaissait quoi que ce soit au sujet ? Évidemment, non. Mais les ingénieurs des Mines, oui. J’ai le pressentiment qu’ils veulent rééditer leur exploit du début des années 70, quand ils ont obtenu du régime pompidolien de l’époque le droit de semer partout des centrales nucléaires, ce qui a leur donné un surcroît de puissance sans égale. S’ils obtiennent satisfaction avec le gaz de schistes, ils offrent du même coup au pouvoir actuel un semblant d’indépendance énergétique, ce qui les rend intouchables pour longtemps.

On se doute bien que ces grands ingénieurs ont d’autres soucis en tête que le dérèglement climatique, non ? J’ajoute qu’une réforme passé inaperçue a créé en région les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (les Dreal), qui ont englouti la maigrelette administration de l’Écologie (les Diren) ainsi que les directions de l’Équipement. Dans ces nouvelles structures, ingénieurs des Mines et ingénieurs des Ponts et Chaussées font la loi, comme il se doit. Ce sont ces Dreal qui auront à gérer les dossiers concrets d’exploration des gaz de schistes.

Chez Total, Vallourec, Suez, et dans les ministères

À ceux qui pourraient croire que je fantasme, je conseille vivement de lire et de se renseigner. J’ai à peine commencé mon propre travail de mise à jour que je tombe déjà sur cette évidence : les ingénieurs des Mines sont partout dans ce dossier pourri. À la tête de Total et de Suez, bien sûr. Mais aussi chez Vallourec, qui produit les tubes destinés à l’exploitation du gaz. Et bien évidemment au ministère de l’énergie de ce cher monsieur Besson. Et bien évidemment au ministère de l’Écologie de cette chère madame Kosciusko-Morizet.

En résumé, nous avons affaire à un coup de force oligarchique. Je ne suis pas en train de parler d’un complot. Je suis aux antipodes de ces fumeuses visions. Ces gens ne se montrent pas sur la place publique, certes. Mais c’est de notre faute, et de notre faute seulement. Tout est à portée de main, et de critique : une infime minorité de puissants entend passer en force sur la question décisive de l’énergie. Comme en 1974 à propos du nucléaire. Cette fois-là, nous avons été battus à plate couture. Mais aujourd’hui, sur fond de crise climatique, nous n’avons plus le choix. Il faut gagner ce combat. Et donc, surtout, avant tout, ne pas se laisser manipuler par des personnages comme madame Kosciusko-Morizet ou MM. Borloo et Sarkozy.

En attendant des échéances qui se rapprochent à toute vitesse, on peut évidemment signer la pétition, et la faire tourner (http://www.petitions24.net/signatures/gaz_de_schiste__non_merci/). Ce n’est, toujours et encore, qu’un début.

PS : mon ami, mon cher ami François Veillerette, vice-président du Conseil régional de Picardie, a obtenu un vote remarquable que je vous laisse découvrir. François, des bises pour vous trois !

COMMUNIQUE DE PRESSE
Le 4 février 2011

Gaz et pétrole de schiste : Le Conseil régional de Picardie décide d’interdire par tous les moyens l’exploitation sur son territoire

Lors de la session de ce matin 4 février, le Conseil régional de Picardie a voté à l’unanimité une délibération engageant la région à s’opposer par tous les moyens à l’exploitation des gaz et des pétroles de schiste sur le territoire. Porté par François Veillerette, vice président chargé de la santé et Christophe Porquier, vice président énergie-climat, ce vote confirme la position ferme et nette du Conseil régional à ce sujet.

C’est sans consultation avec les collectivités locales et encore moins avec la population que l’Etat par l’intermédiaire de son ministre de l’environnement de l’époque, Jean-Louis Borloo a accordé un permis d’exploration à la société Toréador Energy France SCS dans la région de Château-Thierry (Aisne). Ce permis délimite une surface de 779 km2 dans laquelle sont programmés 6 forages.

Ce type d’exploitation engendre de lourdes conséquences pour l’environnement et la santé publique. La technique utilisée pour extraire les gaz, ou, comme c’est le cas en Picardie, du pétrole de schiste, consiste à fracturer la roche à l’aide de millions de litres d’eau (il faut environ 20 000 m3 d’eau pour un seul puit) additionnés à un mélange de produits chimiques particulièrement toxiques.

Mercredi 2 février, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’environnement, a annoncé la création d’une mission chargée « d’évaluer les enjeux, et d’abord les enjeux environnementaux » de l’exploitation des gaz et pétroles de schistes. En attendant le rapport de la mission en juin prochain, aucune autorisation de travaux ne sera donnée.

Ce réveil tardif de l’Etat confirme la nécessité qu’une réelle concertation publique soit menée.

C’est pourquoi, en  plus de sa décision d’interdire l’exploitation des gaz  et pétroles de schistes, la Région exige un moratoire sur la prospection de ces gaz et demande l’organisation d’un débat public et la réalisation d’études d’impact. Par ce biais, la région compte garantir la protection de la population et de l’environnement et lui apporter l’information nécessaire et faire valoir ainsi le principe constitutionnel de précaution.

François Veillerette
Vice-président chargé de l’agriculture, alimentation, santé

51 réflexions sur « La supercherie de madame Kosciusko-Morizet (sur les gaz de schistes) »

  1. vous vous souvenez de NKM et des méchants produits chimiques ?
    le projet REACH … on va interdire les poisons …
    c’était au moment de l’élection présidentielle, il me semble.

  2. Un article du Temps:

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f276c498-3031-11e0-b498-e6f91d31c496|0

    Je le colle ici, car je suppose que sans inscription on ne peut le lire…

    Polémique en profondeur pour les gaz de schiste
    Nicolas Dufour

    Le débat sur la prospection de gaz de schiste fait rage depuis des mois au Québec. (AFP)
    Le débat sur la prospection de gaz de schiste fait rage depuis des mois au Québec. (AFP)

    La France décrète un quasi-moratoire sur la prospection de gaz de schiste. Leur exploitation est accusée d’atteindre à l’environnement, voire aux populations. Au Québec, le débat fait rage depuis des mois

    C’est un moratoire qui ne dit pas tout à fait son nom. Ce mercredi 2 février à l’Assemblée nationale française, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé avoir nommé une mission sur l’exploitation des gaz de schiste. En réponse à des interpellations de parlementaires, elle a indiqué: «Aucune autorisation de travaux sur le gaz de schiste ne sera donnée ni même instruite avant le résultat de cette mission», a relaté l’AFP. La ministre a résumé le nouveau credo gouvernemental: «L’enjeu est très simple: est-il possible en France d’exploiter ces gisements […] proprement? Si ce n’est pas possible, ces gisements ne seraient pas mis en exploitation.»

    Les gaz de schiste? Un type de gaz naturel dit «non conventionnel», en raison de son emplacement dans la roche. Le site québécois pour les juniors Les Débrouillards offre une première vulgarisation: «C’est un gaz naturel particulier. Il est emprisonné dans de la roche appelée schiste. […] Toutefois, il se trouve à quelques centaines de mètres sous terre. Jusqu’à récemment, on ne savait pas comment aller chercher ce gaz à cette profondeur. Mais maintenant, on sait!».

    L’Agence science-presse (ASP), site d’information scientifique canadien plutôt neutre, propose un dossier, «l’ABC du schiste». La notice indique: «Au contraire du gaz naturel mieux connu, qu’on trouve dans de vastes réservoirs, celui-ci est coincé dans les interstices de la roche, à des centaines de mètres de profondeur, et éparpillé dans des millions de petites bulles. Donc, très difficile à atteindre.»

    On doit procéder par des forages horizontaux afin d’obtenir une «fracturation hydrolique»: «À la base, le principe semble simple: injecter, à très haute pression, des tonnes d’eau dans la couche de schiste, accompagnées de sable et de produits chimiques, afin de fracturer la roche (en anglais, fracking) et ainsi, en libérer le gaz. C’est cela que les progrès techniques permettent de réaliser à moindre coût. Mais les inquiétudes viennent de la possibilité que, en fracturant la roche, une partie du gaz et des produits chimiques ne s’échappent pas juste par le puits du prospecteur, mais par une fuite dans le sous-sol, atteignant ainsi la nappe phréatique.»

    Le site communautaire français Owni, qui ne cache pas son scepticisme, offre une infographie animée sur l’extraction particulière des gaz de schiste.

    Mentionnant une étude du géant de l’énergie italien E.ON, Owni juge que «ces nouveaux gisements représentent une manne considérable, présente dans le sous-sol d’un bout à l’autre de la planète […]: des milliers de milliards de mètres cubes de gaz en Europe, sept fois plus en Amérique du Nord et plus encore en Asie et en Australie… De quoi flamber encore pendant quelques décennies sans besoin d’énergies renouvelables.»

    Les découvertes de gisements se sont multipliées depuis le début des années 2000, d’autant qu’une nouvelle méthode pour provoquer la fracturation a été mise au point par la compagnie texane d’équipement et d’armement Halliburton.

    Les gaz de schistes ont leurs avantages. L’ASP rappelle que «du côté des gaz à effet de serre […], tout va bien! C’est d’ailleurs la raison de l’engouement à l’égard du gaz de schiste. Brûlé, il émet deux fois moins de dioxyde de carbone que le charbon et produit moins de polluants responsables du smog.»

    Un site d’un lobby de l’énergie indique, par les propos d’un spécialiste, que «l’impact environnemental n’est pas neutre, même s’il faut le relativiser en le comparant avec d’autres activités industrielles. [L’impact] concerne la ressource en eau dont la gestion doit intégrer 3 aspects majeurs», à savoir la quantité d’eau nécessaire à l’extraction, le recyclage de l’eau utilisée pour la fracturation – laquelle, on s’en souvient, est déversée avec des produits chimiques –, ainsi que «la prévention d’éventuelles contaminations des aquifère d’eau potable».

    En France, c’est le précédent ministre de l’Ecologie (et, alors, de l’Energie), Jean-Louis Borloo qui avait accordé trois permis d’exploration à des sociétés, dont Total.

    Une décision en forme de «cadeau empoisonné» pour sa successeure, évoquait une députée à l’AFP. Des élus de Midi-Pyrénées, relate Echo Nature, avaient d’ailleurs fustigé «des autorisations […] délivrées sans aucune concertation préalable, ni avec les élus locaux, ni avec les populations».

    Évoquant une manifestation des opposants, ce mercredi 2 février aussi, Les Inrocks rappelaient que «les recherches sont […] autorisées sur trois sites du sud de la France: à Nant, Montélimar et Villeneuve de Berg». En outre, indique le site Enviscope, les autorités de la Région Rhône-Alpes s’étaient prononcées contre ce type de prospection.

    Au Québec, la polémique fait rage depuis au moins une année, dans le sillage de nouvelles alarmantes venues des Etats-Unis, notamment du Texas, de Pennsylvanie ou du Wyoming. À propos de ce dernier Etat, l’ASP indique encore que le 31 août 2010, «l’Agence [américaine] de protection de l’environnement recommandait aux résidents de Pavillion [ville du centre, non loin de grands parcs nationaux] de ne pas boire l’eau de leurs puits, et d’utiliser une ventilation lorsqu’ils prennent une douche ou lavent leur linge… afin d’éviter les risques d’explosion. Onze des 39 puits étudiés sont contaminés par les produits chimiques associés à l’extraction de gaz, en cours là-bas depuis cinq ans.»

    Le débat est monté d’un cran en visibilité médiatique avec la sortie, début 2010, du film Gasland, de Josh Fox (dont la sortie en DVD est imminente).

    Très en pointe sur le sujet, Le Devoir, de Montréal, donnait en octobre dernier les conclusions d’une étude réalisée par une équipe de l’Université de Toronto, laquelle réclamait «de la part des gouvernements fédéral et provinciaux un état complet des nappes souterraines avant d’aller de l’avant avec cette filière qui risque, selon ses auteurs, de «menacer les réserves d’eau» du pays.»

    Un mois plus tard, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, qui «s’inquiète grandement» des risques liés à la prospection en cours dans la Vallée du Saint-Laurent, demandait un moratoire de trois ans.

    Longtemps accusé de laxisme, de «se lier les mains par manque de réglementation» selon l’association écologiste, le gouvernement québécois a opéré une spectaculaire volte-face le 21 janvier dernier. «Le ministre de l’Environnement du Québec, Pierre Arcand, dit qu’il n’y aura pas d’exploitation du gaz de schiste au Québec si ce n’est pas fait correctement», signalait Radio-Canada, qui prenait la mesure de l’annonce: «C’est un net durcissement de ton de la part du gouvernement [du premier ministre Jean] Charest au sujet de l’industrie du gaz de schiste. Une fuite dans un puits à Leclercville incite le ministre Arcand à lancer un avertissement à l’industrie.»

    La traduction pratique de cette mise en garde n’a pas tardé: le 28 janvier, le gouvernement provincial mettait en demeure certaines compagnies, comme l’indiquait Le Devoir: «Inquiet de leur performance environnementale et technologique, Québec a décidé de serrer la vis aux industriels des gaz de schiste en leur assénant […] six avis d’infraction aux lois et règlements pour corriger des situations, dont certaines sont jugées sérieuses.»

    Le débat québécois s’est encore pimenté lorsque l’Association pétrolière et gazière du Québec, qui plaide évidemment pour l’exploitation des gaz de schiste, annonçait avoir embauché l’ancien premier ministre Lucien Bouchard comme président. Le Devoir rappelait alors la mauvaise période qu’a traversée son prédécesseur: «L’ancien porte-parole […] a subi pendant des mois les foudres des citoyens inquiets du développement de l’industrie gazière. Il s’était même retiré des activités de l’Association […] pendant quelques semaines l’automne dernier, après la série de soirées d’information organisées par l’industrie pour tenter de calmer le jeu.»

    En sus, le fédéral n’est pas sur la même longueur d’onde que le gouvernement provincial, puisque le ministre des Ressources naturelles a déclaré qu’un moratoire serait «dangereux», dans des propos transcrits sur le portail Canoë: «Je suis contre un moratoire […]. L’idée d’imposer un moratoire, c’est dangereux. […] Si on met un moratoire trop vite, c’est difficile après de reculer. Il faut toutefois ajuster des choses et élaborer un dialogue.»

    La pression ne cessera de monter d’ici à la publication, en principe le 28 février, d’un rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. L’industrie gazière, qui dénonce le recours à «l’émotivité» par les opposants, a déjà fait savoir son «inquiétude» face à ses conclusions très attendues.

  3. Bravo aux Picards, et aux Aveyronnais !!! Il faut que toutes les régions, tous les citoyens soient informés et se mobilisent.
    Nous sommes souvent naïfs, parce qu’il nous est difficile d’imaginer que ceux qui tiennent la barre sont irresponsables ou pervers au point de mener le navire sur lequel TOUT LE MONDE se trouve, droit sur les pires écueils ! Mais nous n’allons pas nous laisser faire, cette fois.

  4. Leurs manoeuvres s’appelle aussi la fracturation des esprits a hautes pressions d’idioties.ils faut faire bloc ,ça devient grave

  5. Bonsoir,

    Célébrités et anonymes convergent dans le Larzac contre les gaz de schiste.

    MILLAU (Aveyron)

    Des célébrités de l’écologie et des centaines de citoyens anonymes de l’Aveyron ont convergé vendredi vers le plateau du Larzac pour organiser la lutte contre la prospection de gaz de schiste et exiger « l’abrogation » des permis accordés par le gouvernement.

    L’annonce par la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet d’une « suspension de la prospection » jusqu’à l’été n’a fait que renforcer la détermination des opposants, qui parlent de « recul » mais se méfient de cette « temporisation ». Et ils entendent bien donner une ampleur nationale à leur mouvement.

    Eva Joly, candidate à la candidature écologiste pour l’élection présidentielle de 2012 et José Bové, tous deux députés européens (Europe Ecologie), avaient commencé l’après-midi par une visite de la grotte de Labeil (Hérault), à l’extrémité sud du plateau.

    Un site emblématique des cavernes calcaires du Larzac, dont les rivières souterraines seraient menacées par la pollution de remontées de gaz de schiste en cas de forages profonds.

    Tandis qu’Eva Joly reprenait l’avion vers Paris, José Bové a ensuite rejoint les membres d’associations de protection de l’environnement, de défense de l’eau, de la pêche et une dizaine de maires en mairie de Millau (Aveyron), ainsi que des militants syndicalistes ou politique de gauche et d’extrême gauche.

    « C’est la première fois qu’on va faire une coordination locale avec l’ensemble des forces sociales, politiques et citoyennes » a expliqué José Bové, retrouvant les accents du combat d’il y a 40 ans contre l’extension du camp militaire du Larzac.

    Le maire socialiste Guy Durand avait mis la salle du conseil à la disposition, mais c’est jusque dans les escaliers de la mairie que des centaines de personnes se sont massées le soir venu pour exiger « l’abrogation » des permis de prospection.

    Pour une double raison, déjà évoquée dans la grotte de Labeil par les leaders écologistes: le danger de pollution pour les nappes phréatiques et la perpétuation « anachronique » de la recherche d’énergie fossiles.

    Cette attribution de permis d’exploration aux groupes pétroliers français associés aux Américains « retarderait le moment où la France doit passer aux énergies renouvelables », a déclaré Eva Joly, soulignant: « l’abrogation, ce sera un combat important de ma campagne »

    Les deux responsables « d’Europe Ecologie – les Verts » ont qualifié de « danger mortel pour l’eau potable » la seule technique existante, américaine. Il s’agit de la « fracturation hydraulique » qui consiste à injecter des milliers de m3 d’eau sous pression avec du sable et des produits chimiques détergents dans les couches marneuses profondes, où sont piégés les gaz de schiste, pour les faire remonter.

    « Ici ce soir, il ne faut pas laisser les apprentis sorciers faire n’importe quoi de notre bien le plus précieux, l’eau », a renchéri à la mairie le représentant d’un « collectif des eaux souterraines du Larzac ».

    José Bové a rappelé que les trois permis accordés en mars 2010 couvraient une bonne partie de l’Ardèche, de la Lozère, de la Drôme, de l’Hérault et pas seulement les 4.500 km2 autour de Nant (Aveyron) contre lequel ils se mobilisent. En comptant les dossiers en discussion comme celui du Lot et les permis concernant les huiles de schiste comme en Ile-de-France, « c’est un huitième du territoire qui est concerné par les projets de forage » a-t-il lancé.

    « L’objectif, c’est de faire de même dans chaque territoire menacé par les prospections et de réunir l’ensemble des collectifs le 26 février à Valence », a ajouté l’ancien leader paysan, après avoir entériné officiellement la constitution du collectif aveyronnais.

    Bon samedi-dimanche a toutes et tous, Léa.

  6. Tout le probleme est la,c’est que ceux qui nous gouvernent politique ou industriel sont animé par aucun idéal de bonheur pour tous,mais une soif dévastatrice de jouir de leurs folie.c’est souvent aussi les nature agressives,qui réussissent ,voila le probleme

  7. « …le moteur de cette folie globale appelée « gaz de schistes », en France du moins, c’est le corps des Mines, c’est le CGIET. On demande à ceux qui ont promu cette nouvelle aventure de nous expliquer les problèmes qu’elle poserait éventuellement. Au secours ! »

    La notion de « conflit d’intérêt » commence à être comprise du public à partir du scandale du Médiator°, il me semble qu’on est en plein dedans.

  8. Bravo à François Veillerette, en effet – mais, pour qu’il soit où il est, il faut bien que des gens aient voté pour lui…

  9. Je me doute qu’il s’agit de formules probablement inévitables dans la bouche de conseillers régionaux mais, tout de même, me font vraiment peur des phrases ou expressions comme « EN ATTENDANT LE RAPPORT DE LA MISSION EN JUIN PROCHAIN, aucune autorisation de travaux ne sera donnée. » ou « nécessité qu’une réelle concertation publique soit menée » ou encore «  la Région exige […] la réalisation d’études d’impact ».

    Alors que c’est NON NON NON !!! Tout simplement non.

  10. Quand je vois comment se déroule l’évolution de l’affaire du gaz de schiste, les résistances qui se font aux échelles locales, et les adhésions à ce projet au niveau des institutions nationales, ben je me dis qu’il faut dé-nationaliser la démocratie et la communaliser!!!

    Après tout, les gens, soyons réaliste, leur parler de fonte du pôle nord, ça leur parle moins que l’état des forêts qui jouxte leur ville, ou de l’étang, le lac ou la rivière du coin… et là ils se mobilisent et résistent!!! Et c’est normal et naturel, et légitime!!! Ils voient touchent la chose, elle leur est concrète!!! Et puis, ça permettrait un meilleur dialogue et une plus grande solidarité avec les autres villages ou communautés du monde, plus concrète!!!

  11. Doue : certains s’en inquiètent ici ( http://gazdeschistefrance.forumgratuit.fr/t123-dans-une-totale-ignorance-des-populations-les-forage-d-exploration-commence-a-doue ).

    Je vous parlais il y a quelques jours de ce petit forum. Je sais aujourd’hui qu’il s’agit de l’initiative de deux citoyens, sans aucune appartenance, qui ont ressenti « le besoin de réagir concrètement face à l’ampleur de la découverte », avec pour but de partager des informations (dates de réunions, actions, appels à création de collectifs locaux…).

    Si vous voulez les encourager…

  12. Bonsoir,

    http://boucheaoreille77.canalblog.com/

    URGENT – Gaz de schiste – réunion publique à Château-Thierry

    Gaz de schiste

    réunion publique
    le 8 février à 20h30
    11 bis rue de Fère, 02400 Château Thierry (Aisne)

    L’ASDEQ d’Essômes nous informe qu’une réunion est également organisée par la Société Toréador le mercredi 9 février à la salle polyvalente de DOUE en Seine-et-Marne (33 km de Château-Thierry) à 18 heures.

    Mobilisez-vous !

    Bien a vous, Léa.

  13. ??????

    URGENT – Gaz de schiste – réunion de Doue annulée

    La réunion prévue le mercredi 9 février à DOUE a été annulée par Toréador.

    Merci de prévenir vos contacts.

  14. @ Fabrice Nicolino

    « le moteur de cette folie globale appelée « gaz de schistes », en France du moins, c’est le corps des Mines, c’est le CGIET ». Il ne suffit pas de l’affirmer, quels sont les éléments tangibles ?
    De plus, le passé commun d’un groupe de personnes n’implique pas nécessairement qu’ils soient organisés pour agir en faveur d’intérêts communs. Des diplômés d’HEC travaillent à la Société Générale, d’autres à la banque de France, car les uns comme les autres sont compétents en finance. Doit-on directement en conclure que la banque des banques n’agit qu’en faveur de ceux qu’elle est censée réguler ?
    Pire ! Je vous fais une confidence que je vous demande de répéter partout où vous le pourrez : toutes nos têtes blondes, depuis des générations, sont formées par le corps des IUFM! Ce groupe oligarchique manipule l’accès au savoir! Peuples, réveillez-vous!

    Vous dites également : « J’ai l’honneur […] de penser sans détour que madame Kosciusko-Morizet […] est une politicienne ordinaire. Point barre ». Mais est-ce condamnable d’être une politicienne ? Croyez-vous vraiment qu’une société moderne puisse se passer de ministres ?

    @Winston

    Bonne idée, mais les problèmes à gérer ne sont, eux, pas que locaux. Que peut faire une commune isolée pour réguler une multinationale ou négocier sur les émissions de GES?

  15. j’ai écouté F. Veillerette à la maison du Charollais mercredi nous parler des pesticides.
    J’ai donc assisté à une intervention parfaite d’un excellent humaniste.
    Bravo, je vous souhaite bon Courage à vous deux Messieurs Nicolino et Veillerette dans vos combats qui sont les notres.

  16. A Greg,

    Le Temps en un quotidien suisse. Cet article fait le point su la situation en France et au Québec mais omet COMPLETEMENT d’informer ses lecteurs sur la situation en suisse..ça fait peur!
    J’ai de la famille et des amis dans ce pays, personne n’a jamais entendu parler de gaz de schiste. Et pourtant:
    http://www.lagruyere.ch/fr/le-journal/les-editions/2009/20090526/hydrocarbure-fribourg.html

    http://www.swissinfo.ch/fre/politique_suisse/la_suisse_ailleurs/Quand_un_Suisse_du_Texas_prospecte_du_gaz_en_Suisse.html?cid=7934066

    http://www.enerzine.com/12/8106+feu-vert-pour-le-forage-sous-le-lac-leman+.html

    http://www.tsr.ch/video/info/journal-12h45/2712227-le-minimag-on-attend-les-resultats-du-forage-exploratoire-du-lac-leman-qui-doit-determiner-la-presence-ou-non-de-gaz-naturel.html#id=2712227

    Quelle hypocrisie!
    Greg, si vous êtes abonnés au »Temps », peut-être pourriez-vous leur en faire la remarque!

  17. NON A LA SOLUTION FINALE SUR LE CAUSSE DU LARZAC

    Je ne sais pas vraiment ce qui se cache derrière ce suicide collectif de l’Humanité dans cet emballement du Gazs de schistes,mais personne ne suicidera le Larzac!Pour le fric!
    Les nappes d’eau souterraine du Larzac ne participeront pas à la Solution Finale que l’Etat Français a programmé.Ici sur le plateau c’est la guerre.Assez de la parlote!Collabo par votre silence,vous devez entrer en RESISTANCE.
    C’est le bien commun de l’Humanité qu’une poignée de prédateurs de l’environnement veulent nous pourrir.Ils ont décidés de nous faire crever,ils mourront avec nous.Que le message soit bien clair!
    J’attends l’arrêté ministériel d’annulation définitif de tous les permis d’exploration en France ,mais aussi dans le reste du monde.
    Il ya d’autres solutions alternatives d’energie:le solaire!
    L’eau n’est pas une marchandise,ainsi que la terre et nous non plus!
    Hubert Borg
    porte-parole du collectif unitaire pour la défense de l’eau souterraine du Larzac-Sud

  18. Bravo pour cet article.
    Il faut faire attention cependant à ne pas crier victoire tout de suite en Picardie : ce que nous attendons tous, c’est que les citoyens français se réveillent et marchent. Car le territoire français n’est pas divisible par les partis politiques. La langue française n’est pas divisible par les partis politiques. Le peuple français n’est pas divisible par les partis politiques.

  19. @ erick;
    La NKM, à part l’abattage de loups, elle n’a pas d’autres propositions ?
    Il y a l’aide-assistant berger(rien ne remplace la présence humaine), les barrières anti-loup,les chiens, les ânes, etc…Une vraie politique du loup, quoi !
    Si il fallait procéder à l’abattage des loups politiques, on se livrerait à un carnage 😉
    Merci NKM de nous donner l’envie !

  20. Fabrice, merci pour ton fromidable article.
    Ci-après un e-mail que j’ai envoyé au Cabinet Kosciusko-Morizet suite à une action de Cyber Acteurs sur le gaz de schiste. Pas de nouvelles pour le moment.

    ****

    Monsieur,

    Merci beaucoup pour votre réponse à travers laquelle je note bien une volonté de laisser faire.

    Votre ministère porte décidément mal son nom. Même sans parler « d’écologie », qui semble être une notion qui vous est étrangère, vous êtes à côté de la plaque sur le plan « stratégique ». Vous ne comprenez même pas que nous prenons la mauvaise voie pour augmenter l’indépendance énergétique de notre pays.

    Les voies (sans issue) actuellement envisagées sont le nucléaire et le gaz de schiste.

    Malgré les mensonges communément admis à son sujet, la première n’assure aucune indépendance, puisque la ressource (fossile, il faut le préciser) est principalement extraite (ou plutôt pillée) en Afrique.

    La seconde, sujet de la demande de moratoire, est certes présente localement, mais son extraction est difficile, dangereuse et nuisible. De plus, son caractère fossile lui promet un épuisement certain et rapide.

    La France, comme beaucoup d’autres pays « développés », est malade d’une addiction à l’énergie.
    Comme un drogué, elle est rassurée par des stocks et un ravitaillement fiable de la précieuse substance. Est-elle pour autant indépendante face à cette substance ? Non ! Elle est accroc. Et le jour où le filon se tarira, la période de manque sera extrêmement douloureuse.

    On est réellement indépendant sur le plan énergétique lorsqu’on sait se passer d’énergie.

    Pourquoi continuer à gaspiller inutilement sous prétexte que l’énergie est encore à un prix abordable ?
    Pourquoi ne pas investir massivement dans le bâtiment passif ? Ce secteur est en plus un formidable gisement d’emploi et de savoir-faire.
    Pourquoi ne pas modifier nos modes de consommation et de transport ?
    Pour préserver les profits d’une poignée de gens influents peut-être.

    Personnellement, je trouve la recherche d’économies d’énergie beaucoup plus simple et efficace que la quête sans fin heureuse de nouvelles sources d’énergie.

    J’espère, sans trop y croire, avoir réussi à vous convaincre sur quelques points.
    Je reste à votre disposition si vous avez des questions.
    Sincères salutations.

    Alexis FRAISSE
    15 rue Pierre Mendès France
    27400 LOUVIERS
    02 32 59 69 64
    06 73 15 98 71

    > Message du 12/01/11 12:20
    > De : « DURAND Jean-Marie – Cabinet Kosciusko-Morizet »
    > A : alexis.fraisse@wanadoo.fr
    > Copie à :
    > Objet : Moratoire sur les gaz de schiste
    >
    > Madame, Monsieur,
    >
    > Vous m’avez fait connaître vos préoccupations quant aux problèmes environnementaux posés par l’extraction de gaz de schistes et vous avez demandé que soit mis en place un moratoire sur ce sujet.
    >
    > Actuellement, plusieurs permis d’exploration de gaz de schistes ont été accordés en France. Ces permis ont pour objectif une meilleure connaissance du sous-sol. Les forages à réaliser sont des puits de reconnaissance faisant appel à des techniques classiques. Les entreprises doivent néanmoins déposer une demande d’ouverture des travaux avec un dossier comprenant notamment une notice d’impact, un document indiquant les incidences des travaux sur la ressource en eau et une étude de danger. Ces dossiers seront instruits et feront l’objet, le cas échéant, d’un arrêté préfectoral encadrant les travaux.
    >
    > Aucune demande n’a été faite pour une phase d’exploitation qui pourrait faire appel aux techniques qui vous inquiètent. Une éventuelle demande se ferait en deux temps : demande de titre minier d’exploitation (aussi appelé concession) et demande d’ouverture des travaux (cf. ci-dessus). L’obtention de la concession ferait l’objet d’une instruction locale et d’une enquête publique, puis d’un avis du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies et ensuite du Conseil d’Etat avant un éventuel décret du Premier ministre. L’instruction des dossiers se ferait selon la réglementation en vigueur (code minier et code de l’environnement) qui exige notamment que soient maîtrisés les impacts environnementaux.
    >
    > Jean-Marie Durand
    > Directeur adjoint du cabinet
    > MEDDTL
    >
    >
    >

  21. @ La Petite Bergère.

    j’avais déjà écrit au Temps avant la parution de cette article. Sinon, j’ai aussi écrit à ProNatura, dont voilà la réponse:

    Cher Monsieur,
    Vous avez interpellé le Secrétariat romand de Pro Natura au sujet de la
    recherche de gaz sous le lac Léman.
    Le forage s’est achevé dernièrement et a été effectué depuis l’amont du
    territoire protégé des Grangettes, dans la zone agricole de la commune
    de Noville.
    Petrovibris avait obtenu une autorisation provisoire sur la base d’une
    étude d’impact.
    Nous avions d’abord formulé une opposition à cette autorisation, puis
    l’avons retirée suite aux garanties reçues sur la réduction des impacts.
    Nous avons visité 3 fois le chantier et avons pu constaté que toutes les
    mesures annoncées ont été prises pour réduire l’impact du forage
    (gestion des eaux, insectes, oiseaux, batraciens).
    Toutes les bases légales et réglementaires ont été respectées à notre
    avis. Dès lors, nous n’avions pas d’autre choix que de retirer notre
    opposition. Un recours auprès du Tribunal cantonal n’aurait pas permis
    d’en obtenir plus. En outre, nos règles de conduite en matière de
    recours, nous imposent de ne pas recourir uniquement pour retarder la
    réalisation de projets.

    Quant au gaz recherché, je n’ai pas entendu dire par les projeteurs
    qu’il s’agit de gaz de schiste.

    Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

    Michel Bongard

    Et sinon, un autre article du Temps…

    Pour 700 milliards, une «autoroute de la Soie» entre l’Europe et l’Asie
    Richard Werly Astana

    La voie routière du futur permettra de relier Rotterdam à Shanghai. L’Union internationale des transports routiers, basée à Genève, participe au projet

    La carte en dit plus long que les discours. Distribuée à tous les visiteurs du Ministère des transports du Kazakhstan, au trentième étage d’une tour ultramoderne d’Astana, celle-ci est traversée de part en part par une ligne bleue quasi droite, partant de Shanghai pour s’arrimer, à l’ouest, au réseau autoroutier européen, via Moscou et Saint-Pétersbourg

    Son itinéraire? Près de 8500 kilomètres de bitume à travers la Chine, le Kazakhstan puis la Russie. Une future «colonne vertébrale» du commerce intercontinental des marchandises, selon le ministre Kazakh des transports, Abelgazy Kussainov, dont les services travaillent en lien étroit avec l’Union internationale des transports routiers (iru.org), basée à Genève.

    Obstacles douaniers

    Cette future «autoroute de la Soie» renoue avec un tracé historique car il traverse l’Eurasie de part en part comme le faisaient jadis les caravanes des marchands qui firent la richesse de Samarkand, Kashgar (en Ouzbékistan) ou Urumqi (Chine). Mais elles est aussi semée d’embûches, car rien qu’au Kazakhstan, 2452 kilomètres d’asphalte sont à refaire, pour obtenir une «quatre voies» digne de ce nom. Résultat: un budget total estimé à trois milliards de dollars pour lesquels les institutions financières internationales ont déjà donné leur aval. Et pour cause: à terme, une grande partie des 700 milliards de dollars de marchandises échangées par an et par voie maritime entre l’Europe et l’Asie pourraient opter pour la route. Avec un argument massue: entre 10 et 15 jours de transport contre 45 jours minimum par cargo…

    La partie est loin d’être gagnée. Représentante de la profession routière à travers le monde et dirigée par le Suisse Martin Marmy, l’IRU l’a appris à ses dépens lors de l’organisation, en septembre 2010, de la première caravane de camions sur cette route de la soie réactivée. 40% du temps passé l’ont été aux frontières, ces verrous qui devront être levés pour assurer la fluidité indispensable des échanges. Le fait que le Kazakhstan, tout comme la Russie, frappe instamment à la porte de l’Organisation mondiale du commerce est toutefois une garantie de changement rapide: «Notre objectif, c’est onze jours entre Rotterdam et les grands ports chinois» poursuit Abelgazy Kussainov. Lequel estime probable que «plus de 35% de la cargaison transportée sera déchargée dans les pays d’Asie centrale», si la croissance économique est au rendez-vous.

    General Electric, Alstom…

    Mieux: en plus de la route, le chemin de fer kazakh est lui aussi en train de connaître sa révolution. A une vingtaine de kilomètres d’Astana, la capitale ultramoderne du pays qui a remplacé Almaty (jugée géographiquement trop proche de la Chine par l’inamovible président Nursultan Nazarbayev) en 1998, un énorme complexe de production de locomotives est en train de bouleverser le rail sibérien.

    Grâce à un partenariat avec l’américain General Electric, la firme Locomotive Kurastyru Zauyty y produit, depuis septembre 2009, des machines diesel dernier cri, les TA 33A capables de circuler par des températures allant de – 45 degrés à + 45. Trente ont déjà été livrées en 2010. Près de 200 sont commandées, dont une partie pour équiper les trains Russes et Mongols. Cent unités par an sortiront de ces ateliers à partir de fin 2014.

    S’y ajoutent, fabriqués dans les usines voisines de ce complexe, des locomotives électriques en partenariat avec Alstom, des wagons passagers en partenariat avec l’espagnol Talgo et des trains régionaux en partenariat avec une firme slovaque… «Le volume potentiel de marchandises à transporter est énorme» confirme Yermek Kizatov, vice président de la Compagnie nationale des chemins de fer kazakhs. Celle-ci a d’ailleurs érigé en priorité l’ouverture, pour 2011, d’un second point de passage frontalier avec la Chine, en plus du doublement de la capacité de celui existant à Dostyk, près d’Almaty.

  22. Très très très bonne analyse !!! Une proposition utile à formuler par un parti écologiste si nous en avons un, un jour, serait de réformer ces formations et leur hégémonie des « GREF » et les « Mines » sévissent à tous les étages… dont le ministère (NKM est une « GREF »)….

    Aussi bien au CGEDD qu’en DREAL qu’a l’ONF…

  23. Pour Ju,

    Je ne sais s’il faut prendre vos propos au deuxième degré. Mais dans le doute, je me contenterai de dire que les modules que vous évoquez n’ont évidemment rien à voir avec l’écologie. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  24. Donatien,

    Si j’écris que le Corps des Mines est derrière cette affaire, c’est tout simplement parce qu’il la gère depuis les toutes premières demandes d’exploration. C’est son rôle. Comparer ce corps oligarchique et celui des professeurs montre que vous ne connaissez pas l’histoire des grandes écoles d’ingénieurs d’État, qui remonte à avant la révolution française. Ce n’est pas une honte, mais en l’occurrence, c’est un fait.

    Ces corps d’ingénieurs ont la singularité d’être reliés entre eux tout au long de leur carrière par un Conseil général qui gère leur itinéraire professionnel. Certes, on peut toujours envoyer aux pelotes ce lien, mais on est alors assuré de n’avoir jamais accès aux plus hauts postes.

    Le rôle – par exemple – des Mines dans le lancement du programme électronucléaire de la France, Superphénix compris, est excellemment documenté. Comme je l’écrivais, il suffit de lire. Je ne cite qu’un titre, quand il y en a tant d’autres : « Les barons de l’atome », de Peter Pringle et James Spigelman (Le Seuil, 1982).

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  25. Selon des experts cités par le journal britannique The Guardian , la fortune de la famille Moubarak pourrait même atteindre 70 milliards de dollars à la suite de partenariats d’affaires avec des entreprises étrangères.

    Le peuple égyptien réclame ostensiblement son départ, mais Hosni Moubarak s’accroche. Alors qu’environ 40% de la population (l’Egypte compte 80 millions d’habitants) vivrait avec moins de trois dollars par jour, le journal britannique The Guardian rapporte ce dimanche que selon des experts du Moyen-Orient la fortune de la famille du président égyptien serait comprise entre 40 et 70 milliards de dollars. Elle serait répartie comme tel : 15 milliards de dollars pour Hosni Moubarak, un milliard pour son …la suite pour qui le veut.

  26. Et le principal acteur de ces autorisations, j’ai nommé M. Borloo, est bien silencieux. Je n’ai trouvé aucun article ni interview de lui sur ce sujet. Il a pourtant une certaine responsabilité là-dedans, non ?

  27. réponse blabla suite aux protestations..

    « Madame, Monsieur,

    J’ai reçu plusieurs milliers de méls attirant mon attention sur les problèmes environnementaux posés par l’extraction de gaz de schiste et me demandant que soit mis en place un moratoire (pétition n° 1). J’ai rédigé une réponse courte qui vous a ensuite été envoyée automatiquement. J’ai reçu plus de 200 réponses individualisées puis, très vite, plusieurs milliers de méls identiques (pétition n° 2). En parallèle, les médias ont relayés vos inquiétudes. Ces très nombreuses réactions témoignent que nous partageons une passion commune pour l’environnement et je m’en réjouis.

    J’ai lu personnellement chaque mél individualisé et bien entendu les pétitions. Vous comprendrez bien que ma réponse sera collective.

    Une abondante information est disponible sur le site Internet du ministère de l’écologie et du développement durable (www.developpement-durable.gouv.fr) à la rubrique « énergies et climat », en particulier sur les procédures et les garanties qu’elles apportent, sur les permis accordés et les demandes en cours d’instruction avec la cartographie associée et sur les énergies renouvelables.

    Le gouvernement a décidé de lancer une mission d’inspection sur les gaz et huiles de schiste afin d’être éclairé sur les enjeux économiques (dans le monde et en France), sociaux et environnementaux. Le rapport sera public. Vous pourrez prendre connaissance du communiqué de presse et de la lettre de mission à l’adresse http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=20901

    Jean-Marie Durand
    Directeur adjoint du cabinet
    MEDDTL »

  28. borloo n’est-il pas en voyage d’affaire? ou en bonne compagnie? il se fait oublier…mais ressortira le moment idoine, comptant sur ce peuple sans mémoire!

  29. j’ai, Nous avons reçu çà :Madame, Monsieur,

    J’ai reçu plusieurs milliers de méls attirant mon attention sur les problèmes environnementaux posés par l’extraction de gaz de schiste et me demandant que soit mis en place un moratoire (pétition n° 1). J’ai rédigé une réponse courte qui vous a ensuite été envoyée automatiquement. J’ai reçu plus de 200 réponses individualisées puis, très vite, plusieurs milliers de méls identiques (pétition n° 2). En parallèle, les médias ont relayés vos inquiétudes. Ces très nombreuses réactions témoignent que nous partageons une passion commune pour l’environnement et je m’en réjouis.
    (quelle p…! « une passion commune pour l’environnement!) »; il est drôlement poli et pas agressif le gars! c’est pas cHristophe Aléveque! »

    J’ai lu personnellement chaque mél individualisé et bien entendu les pétitions. Vous comprendrez bien que ma réponse sera collective.

    Une abondante information est disponible sur le site Internet du ministère de l’écologie et du développement durable (www.developpement-durable.gouv.fr) à la rubrique « énergies et climat », en particulier sur les procédures et les garanties qu’elles apportent, sur les permis accordés et les demandes en cours d’instruction avec la cartographie associée et sur les énergies renouvelables.

    Le gouvernement a décidé de lancer une mission d’inspection sur les gaz et huiles de schiste afin d’être éclairé sur les enjeux économiques (dans le monde et en France), sociaux et environnementaux. Le rapport sera public. Vous pourrez prendre connaissance du communiqué de presse et de la lettre de mission à l’adresse http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=20901

    Jean-Marie Durand
    Directeur adjoint du cabinet
    MEDDTL

  30. Un courriel (en pur bois et langue de bois) reçu tout droit du ministère et puant la collaboration (dans le pire sens du terme) avec les industriels massacreurs à plein nez :

    « Mission gaz et huiles de schiste
    Lundi 7 février 2011 19h42
    De: « DURAND Jean-Marie – Cabinet Kosciusko-Morizet »
    À: xxxxxxxxxx@xxxxxxxx.fr

    Madame, Monsieur,

    J’ai reçu plusieurs milliers de méls attirant mon attention sur les problèmes environnementaux posés par l’extraction de gaz de schiste et me demandant que soit mis en place un moratoire (pétition n° 1).

    J’ai rédigé une réponse courte qui vous a ensuite été envoyée automatiquement. J’ai reçu plus de 200 réponses individualisées puis, très vite, plusieurs milliers de méls identiques (pétition n° 2).

    En parallèle, les médias ont relayés vos inquiétudes. Ces très nombreuses réactions témoignent que nous partageons une passion commune pour l’environnement et je m’en réjouis.

    J’ai lu personnellement chaque mél individualisé et bien entendu les pétitions. Vous comprendrez bien que ma réponse sera collective.

    Une abondante information est disponible sur le site Internet du ministère de l’écologie et du développement durable (www.developpement-durable.gouv.fr ) à la rubrique « énergies et climat », en particulier sur les procédures et les garanties qu’elles apportent, sur les permis accordés et les demandes en cours d’instruction avec la cartographie associée et sur les énergies renouvelables.

    Le gouvernement a décidé de lancer une mission d’inspection sur les gaz et huiles de schiste afin d’être éclairé sur les enjeux économiques (dans le monde et en France), sociaux et environnementaux.

    Le rapport sera public. Vous pourrez prendre connaissance du communiqué de presse et de la lettre de mission à l’adresse http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=20901

    Jean-Marie Durand
    Directeur adjoint du cabinet
    MEDDTL »

  31. Greg, vous semblez bien seul dans votre pays. Bon courage!
    Pardonnez ce mauvais jeu de mots, mais à lire M.Bongard, j’ai l’impression d’entendre jusqu’ici : »Y’a pas l’feu au lac ».

    Il a le culot d’écrire: « Nous avions d’abord formulé une opposition à cette autorisation, puis
    l’avons retirée suite aux garanties reçues sur la réduction des impacts. »

    Et puis: « Quant au gaz recherché, je n’ai pas entendu dire par les projeteurs
    qu’il s’agit de gaz de schiste. »
    Quelle belle garantie!

  32. Il dit ça, parce que sous le lac on trouve des roches calcaires, et pas du schiste, selon lui. Peut-être que la technique est différente, je ne sais pas…

  33. Effectivement, je connais très peu ces corps d’ingénieurs. D’où ma curiosité pour en savoir plus et vous inviter à donner de la substance à vos affirmations. Je rajoute donc “Les barons de l’atome” à mon immense pile de trucs à lire. En attendant, j’ai trouvé un article plus concis (http://ecorev.org/spip.php?article89) que je recommande à ceux qui, comme moi, nagent un peu.

    En m’intéressant un peu plus aux aspects économiques de l’écologie, je découvre des travers assez similaires. Le corps des mines me fait un peu penser à la consanguinité des « mandataires sociaux » du CAC40. Je pense que ce système est dû d’une part au fonctionnement très élitiste de la formation initiale et des parcours professionnels (l’importance excessive donnée au diplôme), et d’autre part à la culture latine du copinage (la confiance plus importante accordée aux membres de son propre groupe social qu’aux institutions). Cela aboutit à une expertocratie qui n’admet pas les contre-pouvoirs.
    Avec plus de pragmatisme, de souplesse et d’ouverture, je me demande si les sociétés anglo-saxonnes ne sont pas mieux armées que la nôtre pour affronter les gigantesques défis actuels (voir par exemple http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/08/le-gaz-ma-non-troppo_1476844_3232.html ou http://decroissance.blog.lemonde.fr/2011/01/23/teq-tradeable-energy-quota-note-de-lecture-rapport-parlementaire-britannique/). Quoiqu’elles ont leurs défauts : l’immobilisme vient aussi des lobbys privés.

  34. BONJOUR A TOUS NKM SERA A SARLAT LE JEUDI 17 FÉVRIER POUR ACCOMPAGNER LE MAIRE UMP DANS SA CAMPAGNE D’USINES A GAZ DE SCHISTE: TOUS A SARLAT LE 17 FÉVRIER, MONTRONS LEUR QUE NOUS NE VOULONS PAS DE LEUR VILAINE ET TERRIBLES USINES A GAZ ET PÉTROLE !!!

    NON AU GAZ DE SCHISTE
    NI CHEZ NOUS NI CHEZ LES VOISINS
    NI AUJOURD’HUI NI DEMAIN

    Organisons-nous
    et venons très nombreux
    à Sarlat le faire savoir !
    collectifcitoyenlotoisnonaugaz@gmail.com

    RAPPEL DES FAITS
    Le monde selon l’UMP veut que la ville de Sarlat devienne dans les mois
    à venir un site minier des plus productifs…
    Des puits de forage encercleront la ville de par et d’autre,
    qui empêcheront à tout jamais cette agglomération de s’étendre en périphérie …
    une façon originale de concevoir la sauvegarde du patrimoine….
    N. Kosciuesko-Morizet, UMP, viendra soutenir J. Peyrat, UMP,
    défenseur de cette perspective UMP.
    Sans doute des arguments « écologiquement corrects »
    ne manqueront pas d’être présentés ?…
    Les Cantonales approchent, exigeons de TOUS nos élus
    un engagement ferme et définitif contre les gaz de schiste.

  35. gaz de schiste tue dans le nord hydrofracturation cest faite il y a des années epouse décédée jen creve et les enormitées den cacher ce msg seras non visible comme ceux precedents les pouvoirs !!en etre victime les degats sont la !! grandioses a tuer grandioses a tout cacher etouffer etre humain sen tape royalement ! gaz de schiste tue des verts des écolos ? des corrompus je comfirme en mesure den citer bon nombres y compris justice

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