Ce que Greenpeace est devenu (cartes sur table)

Merci à Labrax, lecteur ou lectrice de Planète sans visa, qui me signale un article paru le 8 décembre 2010 dans Le Nouvel Économiste. Je crois qu’il se passera de mes commentaires. Lesquels sont dans le livre que j’ai écrit, Qui a tué l’écologie ?, qui paraît le 16 mars aux éditions LLL. Voici le texte :

Pascal Husting, Directeur général de Greenpeace France – « Le militantisme du XXe siècle est définitivement dépassé »

Un patron du secteur associatif, venu du monde de la finance, analyse la révolution managériale et stratégique menée dans une structure militante
Sur son bureau, The Economist côtoie un ouvrage sur les conséquences des réformes fiscales et un tableau de bord des finances de l’association. Environnement a priori inattendu pour le dirigeant d’un mouvement de défense de la planète, dont la réputation s’est construite sur des opérations coup de poing contre les pollueurs de toutes sortes. Pascal Husting, 49 ans, incarne cette nouvelle génération de dirigeants associatifs. Plus gestionnaire certes, mais pas moins militant, il veille à rationaliser les moyens afin de financer des actions plus nombreuses dont l’efficacité sera soigneusement évaluée. Quant à ceux qui l’accompagnent dans cette mission, c’est désormais leur profil, leurs compétences qui priment, davantage que leur engagement. L’action militante du XXIe siècle qui privilégie réflexion stratégique, expertise technique et guérilla électronique est à ce prix.

J’ai connu trois vies professionnelles. Après des études d’éducation physique et de philosophie, j’ai enseigné durant quatre ans avant d’intégrer au Luxembourg le cabinet de conseil Grant Thornton, à l’époque le septième derrière les big six. Rien ne me prédisposait à entrer dans ce milieu-là, si ce n’est l’envie de gagner de l’argent. Mes connaissances en fiscalité ou en comptabilité étaient très faibles. Mais à partir du moment où la motivation est suffisante, il est possible de tracer son chemin un peu partout, y compris en organisant activement de l’optimisation fiscale au Luxembourg. A l’annonce de mon départ, mon patron m’a proposé de devenir associé junior, ce qui m’ouvrait des perspectives financières plus qu’intéressantes. Cependant, mon état d’aliénation était tel que je suis allé chercher un engagement professionnel davantage en phase avec ma conception de ce monde. Je n’avais aucun plan de carrière associatif. Rien ne me prédisposait à entrer chez Greenpeace qui m’apparaissait comme un mouvement de sympathiques défenseurs de baleines.

L’expérience
Le fait d’avoir conseillé des grands groupes sur des montages fiscaux légaux dans des centres “off shore” comme les îles Vierges, m’a inspiré pour une idée de campagne à développer pour Greenpeace. Une des caractéristiques les plus méconnues du capitalisme financier est justement cette évasion fiscale, caractérisée par la notion d’underprising-overprising, qui veut que ceux qui polluent le plus sont également exempts de tout respect de l’équité fiscale. Mon passage dans le monde du conseil fiscal m’a montré que la globalisation est un phénomène acquis, donc, quand j’entends des discours anti-mondialisation, je trouve cela tellement… déconnecté. Quand aujourd’hui, notamment au sein de Greenpeace, nous éprouvons le besoin de nous doter de capacités d’analyse des flux financiers et de certaines politiques économiques, je me sens beaucoup plus à même d’exprimer des opinions construites.

La professionnalisation de Greenpeace
L’action de Greenpeace, au départ, consiste à mener des campagnes publiques. Après un tour d’horizon, il est apparu un certain nombre de dysfonctionnements qui expliquent ma participation à un plan financier quinquennal pour Greenpeace Monde. Il s’agissait notamment de se doter de systèmes de comptabilité pas forcément identiques, mais les plus proches les uns des autres, et de renforcer la gestion de notre corps de métier : l’organisation de campagnes. En prenant la responsabilité de Greenpeace France, je me suis retrouvé avec une équipe très engagée dans sa mission, mais avec des moyens budgétaires limités. Les emplois jeunes avaient été privilégiés et ne correspondaient pas aux profils de poste. Le critère de recrutement était plus l’acceptation des conditions de rémunération, que la motivation ou l’expérience spécifique pour une fonction. L’une des premières décisions a donc été de développer la toute première politique de ressources humaines au sein de Greenpeace, basée sur une croissance qualitative et non quantitative.

L’objectif peut se résumer ainsi : au lieu d’être des militants exerçant une profession dans le monde associatif, devenons des professionnels qui continuent à militer. Nous sommes donc sortis de la logique voulant qu’un salarié de Greenpeace soit recruté de manière prioritaire parmi les militants. Ce qui a bien sûr engendré des tensions énormes en interne. Sur les 45 salariés présents au moment de mon arrivée, 25 ont quitté Greenpeace. Certains sont partis parce qu’ils n’arrivaient plus à suivre cette logique de professionnalisation, d’autres ont été licenciés mais de manière motivée et aucun recours devant le conseil des prud’hommes n’a été gagné.

Le multiculturel
Mon passage par le bureau de Greenpeace à Istanbul m’a amené à réformer une structure régionale dont les activités allaient de l’Espagne au Liban avec, sous certains aspects, une problématique particulière : comment faire converger des actions dans des pays en conflit, sachant qu’aucun d’entre eux n’a atteint la taille critique qui lui permettrait d’agir de manière autonome.

La stratégie a alors été de faire travailler chrétiens, juifs et musulmans du Liban, d’Israël et de Turquie sur des éléments de contexte qui soulignent la nécessité d’agir ensemble et dans un environnement qui est le même pour tous. Nous avons ainsi travaillé sur la relance d’une campagne autour de la mer Méditerranée. Ce qui nous a amenés à nous intéresser à la question du thon rouge, espèce migratoire et emblématique de la situation de fragilité de cette mer. Cet exemple démontre que l’on peut trouver 1?000 éléments de différenciation entre les personnes, alors qu’il est plus simple de chercher celui qui nous montre que nous sommes interconnectés. Dans ce cas de figure précis, j’ai appliqué ce que j’avais appris dans mes précédentes fonctions. Au lieu de multiplier les structures de management, dans chaque pays, un comité directeur a été constitué dans lequel le directeur de la communication était israélien, le directeur des actions, turc, et le directeur des activités bénévoles, libanais. Ce qui a eu pour conséquences de sortir les individus de leur boîte identitaire nationale de manière à ce qu’ils assument des responsabilités sur ce qui se passe dans d’autres Etats.

L’autonomie de fonctionnement
La tendance par le passé a été de se contenter d’être sous perfusion financière de Greenpeace international. Ma première décision, en prenant en charge le bureau français, a été de refuser l’offre d’abandon de créance qui m’a été faite. Une somme considérable, un million d’euros que nous avons remboursés en quatre ans. Manière de faire table rase du passé sans oublier pour autant l’histoire de Greenpeace France, construite notamment sur l’attentat contre le Rainbow Warrior et la confrontation dans le Pacifique Sud contre les essais nucléaires. En même temps, la France est une puissance membre du Conseil de sécurité de l’ONU, pilier de la construction européenne. Donc nous voulons accéder au top?5 des bureaux Greenpeace dans le monde d’ici à 2015 et compter à cette date 200 000 adhérents. Lorsque j’ai pris mes fonctions en 2005, le bureau comptait 45 salariés et fonctionnait avec un budget de 5,5 millions d’euros et 60 000 adhérents. Aujourd’hui nous sommes 62, les ressources atteignent 10 millions d’euros et nos adhérents sont 138 000.

Les compétences
Notre service de communication est de loin l’un des plus percutants dans le monde associatif. Prenons l’exemple de l’action que nous avons menée contre Nestlé à propos de l’utilisation de l’huile de palme et de la déforestation qu’elle engendre. Cette campagne a été entièrement menée par la communication, sans aucun recours à des compétences externes. Or la réaction de Nestlé a montré que ce groupe puissant n’était pas capable de gérer une situation de crise de ce type. Cela étant, ce processus de professionnalisation ne s’arrête jamais. Maintenant, il faut savoir si notre mix de compétences est adapté à la complexité des campagnes que nous allons devoir mener dans les années à venir. Actuellement, nous disposons de savoir-faire verticaux sur des thématiques spécifiques. Il nous manque des compétences transversales pour jauger du niveau de compréhension que nous devons atteindre sur les flux financiers ou dans la comparaison de l’impact de l’énergie fossile et de l’énergie renouvelable. A nous d’être un peu à l’image du monde que nous voulons. Si nous demandons aux entreprises d’élargir leur périmètre de ce qui doit entrer en considération quand elles font leurs choix d’investissements, à nous aussi de savoir de quoi nous parlons lorsque nous affirmons : les énergies renouvelables créent plus de jobs que l’essai nucléaire. A terme, cette exigence devrait changer le mapping des professions que l’on peut trouver chez Greenpeace.

Le recrutement
Nos recrutements exigent un niveau de motivation minimum, mais je ne m’attends pas à voir des nouvelles recrues béates d’admiration devant notre action sur les essais nucléaires ou les baleines. Attention à ne pas tomber dans les lieux communs qui ont causé pas mal de dommages à l’image véhiculée par les associations. Elles ont un capital de sympathie énorme en France et partout dans le monde, mais aussi un petit côté ringard. Notre grille salariale nous impose de pratiquer des rémunérations inférieures de 20 à 30?% au secteur privé. Selon une étude comparative réalisée chaque année sur les rémunérations dans le secteur associatif au sens large et à laquelle nous participons, nous nous situons sur une ligne médiane. La moitié de nos responsables de campagne viennent de la sphère du développement (Médecins du monde, Action internationale contre la faim). C’est le côté concret des actions de Greenpeace qui les a attirés. Un écart important nous sépare du monde anglo-saxon : ainsi, en Grande-Bretagne, mes collègues peuvent recruter des profils pointus pour des besoins spécifiques et disposer d’un réservoir important de “campaigners”.

Le métier de “campaigner”
Nous avons dépassé le stade où nous essayons de former nos opérationnels sur le terrain. Ce sont plutôt des personnes y ayant déjà fait leurs preuves. Une de nos chargées de campagne sur le climat travaillait auparavant pour Handicap international. Elle négociait avec le Hezbollah au Sud Liban sur les mines antipersonnelles. Avoir la capacité de mener des négociations avec un adversaire en se fixant des objectifs et en se donnant le moyen des les atteindre grâce à des soutiens financiers, politiques et en mobilisant l’opinion publique est un métier en soi. Qu’il soit exercé pour des raisons sociales, écologiques ou humanitaires ne change pas beaucoup de paramètres. Aujourd’hui, notre niveau de connaissance des questions environnementales a atteint un niveau tel que l’on peut former un futur “campaigner” en trois ou quatre semaines, avec uniquement un ordinateur qui lui permette d’absorber les connaissances en la matière. Nous recherchons plus la capacité à conceptualiser des problématiques, à les cerner pour en faire des axes de travail et définir des feuilles de route stratégiques pour arriver à son objectif final, qu’une grande pointure scientifique.

Le management des permanents et des militants
L’organisation de Greenpeace repose sur des chargés de campagne. Viennent ensuite les “activistes”. Ce terme pose des problèmes mais c’est une traductions littérale du terme britannique “activist” qui se distingue bien de la notion de militant, dont la valeur ajoutée dans le contexte politique me semble très limitée. Nos activistes, tous bénévoles, vont sur le terrain et assument pleinement les conséquences de leurs actes. Ils sont formés aux actions de confrontation non-violente, ce qui demande une discipline et une psychologie bien spécifiques car il n’est pas facile de se faire taper dessus pour relâcher un cadenas ou un tuyau utilisé pour bloquer une voie ferrée par exemple. Ces techniques nous viennent de mouvements américains de défense des droits civiques. Pour ceux devant franchir des édifices divers comme des bateaux, que nous appelons les “grimpeurs”, des stages de formation réguliers sont organisés. Ceci diffuse certes une image un peu paramilitaire, mais pour maintenir de la non-violence dans l’action, la détermination, la motivation et une discipline sans faille sont indispensables.

Les militants acceptent une subordination totale aux permanents. Certes, la tentation peut exister de prolonger une action et de vouloir aller plus loin, mais une fois en action, la chaîne de commandement s’impose. Avant chaque action, un brief très précis sur nos intentions est organisé, avec la possibilité de ne pas participer pour ceux qui sont en désaccord sur la finalité de l’action?! L’objectif, plutôt sain, est que ceux qui participent à une opération ne viennent pas simplement en bons petits soldats, mais s’approprient aussi bien la tactique que la finalité de l’action.

Le fundraising
Nous avons 140 000 adhérents qui nous apportent en moyenne 90?euros par an. 82?% d’entre eux le font par prélèvement automatique. Tous nos donateurs sont des particuliers, nous refusons par principe le financement des entreprises ou des pouvoirs publics. Notre principal “technique” de recrutement d’adhérents reste le dialogue direct. Des équipes, dans la rue, proposent aux passants d’adhérer. Cette option est plus efficace que celle qui consiste à attendre passivement devant un stand . Nous avons été les développeurs de ce mode opératoire au milieu des années 1990. Aujourd’hui, en France, 90?% du marché du “street marketing” est géré par des anciens de Greenpeace. Notre choix?? Intégrer cette activité en interne, ce qui génère des taux de recrutement largement supérieurs.

Ailleurs, en Europe où la concurrence dans les rues est encore plus rude qu’en France, nous sommes en train de diversifier nos canaux de recrutement. Internet est sans doute le prochain eldorado. Pour le moment cantonné à la seule vente par correspondance. Le secteur associatif n’a pas encore trouvé la martingale pour le recrutement d’adhérents : Facebook est certes un moyen de recrutement, mais dans une logique de participation active à nos campagnes.

Le militantisme
La logique de Greenpeace est de décliner ses campagnes qui font sens et créent de la valeur ajoutée sur l’international, voire le régional. Une action dénuée du potentiel de créer une dynamique européenne a moins de chances d’être acceptée. Le militantisme du XXe siècle est définitivement dépassé, dans la mesure où l’on passe d’un combat à un autre. Le phénomène d’encartement à vie n’existe plus. Cela se vérifie avec la génération Y, beaucoup plus spontanée et adepte de temporalités qui ne sont pas les nôtres. Or nous devons nous adapter au rythme de ces générations futures qui seront les premières victimes, si l’action concrète n’a pas lieu aujourd’hui.

La stratégie de combat
L’action, demain, ressemblera sans doute à la campagne électronique menée contre l’utilisation de l’huile de palme. A un moment donné, il a fallu globaliser le message et la campagne, de manière à montrer que les bénéficiaires de la culture de l’huile de palme ne sont pas seulement les sociétés indonésiennes, mais surtout les grands groupes comme Nestlé. Le travail sur terrain continuera mais, probablement, au lieu de monter sur des cheminées, l’accent sera mis sur les actions de guérilla marketing. A ce titre, nous avons commencé à travailler sur les financiers du nucléaire, en démontrant comment BNP Paribas, acteur incontournable de la relance nucléaire, échappe à toute prise de risque en pouvant compter sur les crédits à l’exportation. Au final, son risque est socialisé alors que les bénéfices remontent vers les opérateurs financiers ou énergétiques. La simple dénonciation n’est plus audible. Nous nous devons désormais de disséquer la problématique et de proposer des pistes de solution.

Relations avec l’industrie
Les relations avec EDF et Areva sont difficiles. Avec tous les autres grands groupes – Total, Saint-Gobain, Renault -, le dialogue est constructif. Sans doute y a-t-il une exception énergétique, mais elle n’est pas de notre fait. En revanche, l’heure n’est plus à se contenter de rencontrer Madame, ou Monsieur développement durable des grands groupes, mais celles et ceux dotés d’un réel pouvoir en terme de politique d’investissement. Cela fait partie du jeu que d’aller sur le terrain pour se confronter à son adversaire. Notre stratégie repose sur le bâton et la carotte. Des coups réussis comme celui sur Nestlé montrent comment aujourd’hui les entreprises sont extrêmement sensibles à leur image et ont identifié Greenpeace comme un vecteur d’influence.

La stratégie d’entreprise
Le bureau français n’a pas suivi l’exemple de l’Allemagne ou des Pays-Bas dotés de structures à 150 ou 200 permanents. Rester léger, ne pas internaliser ce qui n’est pas strictement nécessaire, rester concentré sur notre cœur de métier et aller chercher des compétences d’appoint à l’extérieur est le meilleur antidote contre l’embourgeoisement. Nous sommes une organisation qui assume un fonctionnement pyramidal, avec un management et un comité directeur. En revanche, le management intermédiaire est quasiment inexistant, chacun a une grande autonomie sur son poste respectif avec des objectifs fixés annuellement, acceptés et sur lesquels des comptes doivent être rendus.

Par Franck Bouaziz

28 réflexions sur « Ce que Greenpeace est devenu (cartes sur table) »

  1. formidable,on a tant ecrit sur cela moi et d’autres que les mecs ne se cachent pas ,ils trouvent cela normal,mais Fabrice tout est dans leur financement,si vous cherchez vous comprendrez pourquoi et qui tue la planéte avec l’aide des ONG,particuliérement le WWF,et depuis des années GP,qui n’ira plus a fond sur OGM,et pour cause,etc,les comptes rendus pour leursfinanceurs,point.et qui céti qui les finance !!

  2. A force de faire de la paléontologie du présent, j’ai raté pas mal d’épisode de la « réalité » telle qu’elle est devenue.
    En découvrant depuis quelques mois tes opinions documentés, je fais du ratrapage…
    J’ai bien vu mes amis se technocratisés jusqu’à un point ubuesque, mais je n’avais pas compris à quel point.
    Mangeurs de soupe d’origine écolo-historiques transformés en entreprises dignes du CAC40, biais moderniste de l’exploitation de la sincérité performante.
    En fait je voulais juste te remercier sincèrement du vrai travail d’information que je trouve chez toi.
    Gardarem lou moral !

  3. ce mec résonne juste comme un bon petit soldat obéissant aux logiques de l’économistique, froid comme un iceberg, à la limite de l’inhumanité. (je connais l’orthographe de raisonner)

  4. J’ai dû relire certains passages trois quatre fois, tant ça paraissait délirant.

    Patrons, gestionnaires, profils, emplois-jeunes, croissance (qualitative), conseil des Prudhommes, bon je laisse tomber : j’ai l’impression d’être au boulot.

    Heureusement que ces merdeux ne s’occupent pas des gaz de schiste. Si seulement ils pouvaient ne plus s’occuper de rien !

  5. Qui a-t-il à dire?? Chapeau c’est un business comme un autre qui devient extremement « froid », reste-t-il une ame à cette affaire autre que celle de faire perdurer le business sur le concept?. Apres le « charity business » pourquoi n’aurait-on pas l « ecolo business »?
    Y a-t-il moyen de faire autrement pour faire avancer la cause?. Le « green business » ou « ecolo » business » n’est ce pas mieux que rien du tout?./
    C’est vrai et maintenant je comprends que lorsqu’on a une ame d' » artisan  » on se revolte contre ces structures appelees la bande des quatre
    qui manquent de spontaneite et dont toutes leurs actions sont programmees ou murement valorisees avant d’etre lancees.
    Il y a une facon de reagir! ne pas verser un centime à ces grosses stuctures du type « charity ou ecolo business »
    Au fait si notre ami Nicolas , le grand pas le petit se presente aux elections ….?

  6. Greenpeace, une multinationale comme les autres (ou presque).

    Article édifiant en effet. Et qui va dans le sens de ton analyse, Fabrice, voire beaucoup plus loin encore. Avec un organigramme comme celui-ci et une logique aussi « marketing », on comprend mieux pourquoi ils sont aussi peu réactifs sur les gaz de schiste ! J’avoue que ma déception est grande.

    J’attends avec impatience ton dernier ouvrage pour en savoir plus. Au risque de perdre mes dernières illusions.

    Dans la Loire un collectif se met en place. Nous n’avons pas pu nous déplacer pour la manif d’aujourd’hui mais nous restons mobilisés. J’espère qu’elle aura rassemblé autant de monde qu’à Villeneuve-de-Berg samedi dernier. NO GAZARAN !

    Merci à toutes et tous pour vos contributions respectives.

  7. On commence à avoir compris que vous allez sortir un livre… Tous vos billets n’ont-ils maintenant comme seul objectif que de s’en faire écho? ça commence à devenir assez lassant… et dommage, le contenu s’en ressent…

  8. Je me rappelle d’une réunion internationale d’écologistes de mon association où j’avais dit à peu près la chose suivante : « Notre but n’est pas de devenir des technocrates verts qui discutent avec des technocrates gris. Notre but est d’informer nos concitoyens pour que tous ensemble nous agissions. »

    C’est je crois ce que Fabrice essaye aussi de faire…

    Si le reste du livre « Qui a tué l’écologie ? » est du même tonneau, la nausée est assurée…

    C.

  9. Ouaaaaaaah ! C’est ciselé, la précision du propos illustre la précision de l’action : l’ensemble évoque la puissance d’un rouleau-compresseur patiemment et méthodiquement élaborée ! Le rouleau-compresseur qui va écrabouiller l’âme de l’humanité puis anéantir celle-ci purement et simplement !

    Ou comment combattre le mal par le mal, la complexité par un effort complexe induit de maitrise de la complexité. Approche qui, en adoptant les spécificités qui ont engendré et qui traversent les problématiques auxquelles elle prétend apporter une réponse, approche qui, en empruntant, A SON TOUR, ces méthodes qui sont autant de standards universellement adoptés parce que d’une diabolique et insurpassable efficacité, ajoute davantage à la complexité ! Greenpeace succombe inévitablement aux chants irrésistibles des sirènes de la modernité !

    Toute cette complexité en croissance exponentielle oblige quiconque veut suivre le mouvement, rester dans le coup, à un effort d’ordonnancement qui passe par un recours accru à la modélisation. Objectif : définir finement des process opératoires de haute définition impliquant d’être mis en oeuvre rigoureusement par des profils spécifiques qui seront recrutés sur la base de critères eux aussi clairement identifiés !

    Dans un univers en complexité croissante du fait de l’essor de la connaissance et des moyens de mettre celle-ci en oeuvre, la survie passe par l’adoption des instruments techniques et conceptuels grâce auxquels ce monde est organisé sur un mode de plus en plus complexe. Le temps n’est pas éloigné où il faudra un mode d’emploi pour (sur)vivre dans un tel environnement !

    La conséquence logique de ce développement est la nécessaire discipline. Le terme de cette tendance c’est la servitude volontaire, version édulcorée, politiquement correcte, de l’esclavage librement consenti ! Notre monde est soumis à la dictature des ordinateurs qui l’ordonnent ! Ordonner, un verbe qui évoque tout à la fois l’ordre et le dictat énoncé par un pouvoir totalitaire !

    Le totalitarisme est induit dans un milieu soumis à une logique de complexité croissante où les interactions multiples font que tout se tient en un enchevêtrement dont l’étendue et la profondeur interdisent tout traitement des parties sans que celui-ci soit conditionné en permanence par le rapport de la partie au tout. Pour que le tout fonctionne le comportement des parties doit être prévisible. Comprendre : programmé !!! Et le progamme exécuté sans bug. Sinon, risque de plantage de la machine !

    Nous sommes là dans l’industrialisation de tous les échelons de l’existence. C’est tout à la fois fascinant, terrifiant et donc sidérant ! L’effet de sidération évoqué je crois par Naomie Klein dans La stratégie du choc.

    Avec cette tendance magnifiquement illustrée par le tournant managérial de Greenpeace, le monde mourra guéri !

    L’esprit de la rationalité couplé à l’informatique propulse l’humanité dans un univers mis en équation et piloté par des intelligences froides, narcissiquement grisées du pouvoir méphistophélique que leur confère l’attelage susdit !

    La machine est lancée, emballée, pendant que tout le monde danse encore dans les salons : elle ne peut plus échapper à sa logique interne qui lui a permis d’atteindre un stade de développement à partir duquel il n’y a plus de retour possible !

    L’iceberg est devant nous et quand nous l’aurons aperçu, il est fort probable qu’il sera trop tard pour stopper ou dévier le navire, quand bien même les moteurs seraient-ils renversés et la barre mise à bâbord toute ! Le vaisseau amiral de l’humanité sombrera avec celle-ci au sommet de sa gloire et de sa splendeur. Le reflet de leur image de toute puissance que les humains aiment à contempler pour satisfaire leurs besoins narcissiques, se sera alors dissipé comme s’il n’avait jamais existé !

    Il y a certes les chaloupes ; mais il n’y aura pas de place pour tout le monde !

    Qui a tué l’écologie ? L’hypermodernité, stade ultime du développement de la modernité. Il est à craindre qu’elle ne porte en elle les germes de sa propre disparition tel un trou noir ! Elle retournera sa puissance contre elle même pour finir par tout engloutir sous l’effet de ses propres forces … au stade où elles auront échappé à toute maîtrise !

    N’oublions pas le travail déterminé d’éradication mené par le lobby scientiste et affairiste à l’encontre du principe de précaution (qui vise des risques insuffisamment connus) régulièrement amalgamé avec le principe de prévention (qui s’applique à des risques connus) pour mieux le discréditer et le faire sauter !

    (sur)vivre dans ce monde devient une tâche hautement qualifiée, y compris pour le vulgum pecus ! Une prise de tête permanente. Sauf à se laisser porter, prendre en main par l’ingénierie socio-économique de haute précision mise en oeuvre par notre civilisation de consommation et de divertissement !

    Bien sûr, cette vision est simpliste, binaire pourront penser certainEs. C’est exact, la situation de part sa complexité mériterait une analyse beaucoup plus élaborée, bien plus … comment dire : complexe ! 😉

  10. Les ONG sont peut être finalement comme les plantes qui germent d’une minuscule graine, poussent, fleurissent, grainent… et meurent, engraissant l’humus où germeront d’autres graines, où pousseront d’autres plantes.

    Il faut peut être s’attendre à voir dégénérer, plus ou moins vite, les groupes militants auxquels nous faisons aujourd’hui confiance. Il nous reste à exercer partout notre vigilance de citoyens, afin de ne pas nous éterniser à entretenir de notre militantisme fidèle ceux qui nous ont déjà quittés si discrètement et se moquent de nous.

    Pour Greenpeace, je me posais depuis longtemps la question de son financement, ses ressources étant manifestement très élevées. Car qui paie est maître.

    Par ailleurs, le fonctionnement pyramidal est parfait pour empêcher les militants de base de trop la ramener, c’est pas par hasard que non seulement Greepeace l’a adopté, mais s’en réclame désormais, cela lui donne de la fiabilité auprès des décideurs friqués avec lesquels elle « négocie ».

    Négocier avec Total, quelle bonne idée!

  11. C’est assez sidérant… Enfin, là il n’a rien compris : « Le militantisme du XXe siècle est définitivement dépassé, dans la mesure où l’on passe d’un combat à un autre. Le phénomène d’encartement à vie n’existe plus. »
    Pas étonnant, que sur les 45 salariés à son arrivée, 25 aient démissionné !

  12. Pour Marie-Noelle,

    je crois que vous devriez découvrir d’autres lieux que Planète sans visa, qui ne manquent pas. Il se trouve que c’est moi qui ai créé ce rendez-vous, et attendez-vous à ce que je parle encore bien plus qu’une fois de Qui a tué l’écologie ? Car c’est un des rares moyens de faire connaître ce livre, qui a un sens pour moi.

    Pour l’heure, sauf erreur, j’en ai parlé deux fois, mais je compte bien pulvériser ce chiffre ridicule.

    Par ailleurs, qu’on m’épargne – je ne prétends nullement que tel est votre cas – des commentaires sur le soi-disant aspect commercial de cette promotion. Car je rappelle que j’ai écrit ici environ un millier d’articles, dont certains m’ont pris du temps, sans faire payer quiconque, sauf moi.

    Pas d’hésitation ! Un clic suffit à me renvoyer dans le cyberespace.

    Fabrice Nicolino

  13. ok ok! greenpeace ; pouvez vous m’expliquer comment il faut faire à présent pour contrer toutes ces grosses multinationales ? il faut de l’expertise? personne ne le nie que je sache; il faut des moyens? il faut être crédible ? et puis c’est un combat, donc, il faut une organisation bien carrée; tout le monde fonctionne ainsi, mais chacun son style et ses têtes. après chacun se tient par la barbichette
    le hic est effectivement si GP, est financée par ceux dont elle est censé combattre les oeuvres.

  14. http://fr.news.yahoo.com/68/20110306/tsc-une-cape-de-silence-pour-l-environne-04aaa9b.html
    je lis çà et je pense aux baleines . qui va contrer çà? bonne chance! avec votre coeur en bandoulière pointez vous donc chez les chercheurs! c’est toute la société humaine qui s’est endurcie pas que GP ; tout cela à cause de la science et la technique qui dominent absolument toute notre existence, et qui ont remplacé la religion (moins la ferveur que celle ci pouvait susciter) et devant lesquelles tout le monde s’incline. Mai 68 et Pierre Fournier sont bien loin.
    « es chercheurs du département des sciences mécaniques et d’ingénierie de l’Université de l’Illinois, aux Etats-Unis, viennent de réaliser un prototype étonnant : une cape de silence pour l’environnement ultrasonore marin. Une avancée qui laisse libre cours à de nouvelles évolutions dignes des romans de science-fiction… »

  15. Ce n’est plus que de la business Greenpeace de nos jours, c’est à des années lumière de ce que c’était dans le temps du Rainbow Warrior dont ils se servent encore comme image pour créer une illusion. Des gens voulant bien faire se sont retrouvé avec des dossiers criminel pour la vie dans des articles que j’avais lu, c’est bien dommage car leur force de frappe a déjà bien servie l’écologie. Ils ont l’art d’être seul et de se faufiler devant la caméra avec les vrais manifestants derrière eux pour créer l’illusion d’en être les organisateurs.

  16. c’est la Fondation Rockfeller,le pire des pires derrière ces écrans de fumée que nous sert mr Husting ,il prend les gens pour des debiles, quand on cherche on trouve,Greenpeace Fund,alors le financement de GP,n’est pas indépendant des industriels et des sectes néoliberales,point.

  17. pour Pascal, Marie, et les autres,

    Hélas, cette race de managers envahit toutes les sphères, au non d’une adaptation réaliste à un monde qui change rapidemment… Le « petit » Nicolas cité plus haut, de ses talonettes, n’ a rien inventé, c’est un mal global.
    je travaille dans le monde des ONGS et du développement rural. En Afrique. je travaille depuis 5 ans pour une grosse ONG néerlandaise qui autrefois, pouvait soutenir de bonnes initiatives proposées par les gens, mettre en oeuvre des projets ambitieux et novateurs, qui a « sauvé » les dernières girafes d’Afrique de l’Ouest au Niger quand tout le monde s’en désinterressait avec un projet d’intégration fantastique, qui a soutenu par des fomration bien adaptées l’apparition des Communes en Afrique… qui m’a encore donné l’occasion de soutenir des des frondes libératrices chez les pasteurs nomades de la frontière Mali-Niger pour reprendre le contrôle de leurs points d’eaux, etc……

    mais aujourd’hui nous avons un directeur mondial venu tout droit du monde la banque…….. qui a placé partout des gens de sa culture, ses références sur notre site interne sont « Financial times », « Harvard business review » BNP Paribas etc…..

    alors oui, il faut bien des gens armés sur ces débats et capables de faire ce boulot. mais le problème c’est que très rapidemment, ils prennent tout le contrôle.
    aujourd’hui, après + de 20 ans de carrière je suis aux ordres des comptables et mon expertise est inutile.
    Nous sommes en mars, en le budget 2011 n’est pas encore arrêté, on nous parle de vagues de licenciement sans que les listes ne tombent depuis un an, il faut remplir mille papiers et avoir combien de signatures pour utiliser un véhicule pour la moindre sortie sur le terrain, et plus personne ne peut prendre le risque d’une initiative, d’une promesse pour agir, rien…. nous devenons des fonctionnaires qui seront bientôt liquidés, car la nouvelle stratégie (enrobée de théories fumeuses et complexes), en rupture avec les modes de l’ancien siècles, c’est de marchandiser le développement, de faire faire le job par les bureaux d’études…..et de privilégié l’investissement et le secteur privé…. et toute spécialité rurale ou environnementale sera bientôt diluée dans un gros sac d’agribusiness……..et pour ça, quelques comptables et un managers suffisent. un spécialiste en communication peut-être????. et le tour est joué.

  18. Bonsoir,

    Indépendamment de la légitime critique de l’écologie, je crois qu’une réflexion est à conduire sur le contre pouvoir quel qu’il soit. Le cinéaste Maurice Pialat appelait les restaurants du cœur les « restaurants écœurants » au motif légitime que dans une société « juste », ils ne devraient pas exister. A titre personnel, je suis chef d’entreprise dans l’écologie et je travaille avec des clients qui de temps en temps ne me plaisent pas mais j’ai besoin d’argent pour vivre. Il y a des « Nicolino » qui sont des précurseurs et des mastodontes qui récupèrent le combat. C’est injuste mais tant que nous n’aurons pas fait la révolution, c’est dans « l’ordre des choses ». Cordialement. Laurent

  19. Il y a dans les déclarations du gugusse un côté prédiction auto-réalisatrice. Il déclare que le militantisme type XXIe siècle est mort, cela découragera certains de s’y mettre. A contrario les citoyens peuvent se lever et créer de nouvelles structures concurrençant celles devenues des dinosaures.
    Une inconnue : comme nous le montre Fabrice, les grosses ONG sont maintenant des parasites récupérant toutes les luttes. L’émergence d’initiatives concurrentes en est freinée.

    Quand on voit cette contamination par le fric et l’économisme, on ne peut que remercier notre hôte de garder la flamme allumée.

    @Pascal : belle analyse, mais il faut la lire deux fois ! Je la recopie et la garde sous le coude.

  20. A vomir.

    Bernard Charbonneau, qui avait vu de façon visionnaire dès les années 60 :
    -ce à quoi mènerait l’écologie politique ou l’écologie marchande -à un éco-fascisme- un éco-totalitarisme orchestré pour sauver la nature, par ceux qui ont tout fait pour la détruire.

    -que le sentiment de nature était l’autre face, le meilleur critère de la société industrielle.

    écrivait à juste titre :

    « La protection de la nature suppose un minimum d’organisation, mais celle-ci étant l’antithèse de la nature, l’organiser équivaut le plus souvent à la détruire ».

    « réaction contre l’organisation, le sentiment de la nature aboutit à l’organisation »

    « Nous courons d’abord le risque, non négligeable, d’une destruction de l’homme par celle de son milieu ; car une bonne prospective ne doit pas oublier qu’un siècle de société industrielle n’est rien, et qu’elle vient juste de naître. Et même si la connaissance scientifique et la maîtrise technique du milieu humain devaient progresser au même rythme géométrique que sa destruction, il n’en reste pas moins que, pour sauver l’homme d’une destruction physique, il faudra mettre sur pied une organisation totale qui risque d’atrophier cette liberté, spirituelle et charnelle, sans laquelle le nom de l’homme n’est plus qu’un mot. En dehors de l’équilibre naturel dont nous sommes issus – si les données actuelles ne changent pas -, nous n’avons qu’un autre avenir : un univers résolument artificiel, purement social. […] Mais, tels que nous sommes encore, qui de nous prétendrait sérieusement assumer un tel avenir ? Il nous faut l’infini du ciel sur la tête ; sinon nous perdrons la vue, surtout celle de la conscience. Si l’espèce humaine s’enfonçait ainsi dans les ténèbres, elle n’aurait fait qu’aboutir, un peu plus loin, à la même impasse obscure que les insectes ».

    B. Charbonneau, Jardin de Babylone -1969-

  21. En fait, le parcours professionnel du gugusse fut le banditisme fiscal légal (et ils sont des milliers encore, fiers dans leurs uniformes). Et comme il ajoute que « la globalisation est un phénomène acquis » (ben voyons, encore une prédiction auto-réalisatrice (enfin, pour les lecteurs de journaux pseudo-économiques et les journalistes couchés)), on peut penser qu’il est loin de se reconnecter au monde réel.

  22. Attention, n’écrivons pas non plus n’importe quoi. Greenpeace France est financée – et c’est parfaitement vérifiable – par 100% d’individus, pas un sou du privé, et rien de l’état non plus. le problème n’est pas là. le problème, c’est la prise de pouvoir (et pas seulement à Greenpeace, et pas seulement dans l’écologie) des fils de pub, des managers néo-lib et autres empaffés nourris au même cynisme, au même arrivisme, aux mêmes recettes que leurs homologues du privé et de la politique desquels ils finissent inéluctablement par se rapprocher. C’est aussi un reflet des valeurs de notre société, Sarkozy à l’Elysée, Husting à Greenpeace, … le degré de liberté ne cesse de se réduire .. mais Sarko n’est pas la France et Husting n’est pas Greenpeace .. il n’en demeure pas moins que vu de l’étranger la France pue et que vu de ce blog, Greenpeace sent aussi la charogne … une pensée pour les français pris en otage (pour une fois l’expression n’est pas dévoyée) par l’un, ainsi que pour les salariés, bénévoles, militants et adhérents otages de l’autre …

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