Jean-Stéphane Devisse et la honte Monsanto

J’ai connu jadis un homme appelé Jean-Stéphane Devisse. Il s’occupait entre autres de transports et de Pyrénées. Je le trouvais sympathique et compétent. Il était en outre un écologiste, ce qui me comblait. Les années ont passé, et Jean-Stéphane Devisse est devenu directeur des programmes du WWF en France. Le problème, le problème pour moi, c’est que je ne le reconnais pas. Dans le texte que vous lirez après mon commentaire, en intégralité, il me fait honte. Je sais que cela paraîtra exagéré. Je sais que Devisse considérera ce qualificatif comme un outrage. Mais je le maintiens, car c’est très précisément ce que je ressens. De la honte. Ainsi, nous en sommes là.

Vous lirez son texte, et il va de soi que vous penserez ce que vous souhaitez. Vous pouvez être d’accord avec lui. Mais alors, vous serez en désaccord complet avec moi. Ainsi. Asi. Commençons par le plus simple, le plus évident. La « bandes quatre », que je fustige dans mon livre Qui a tué l’écologie ?, s’est concertée au moment d’éventuellement répondre à mon travail. Ce n’est pas sot. Ce n’est pas très courageux, mais ce n’est pas sot. Et la décision a été prise de se taire. Le pari, que l’on peut toujours jouer, c’est que mon livre sera tôt oublié. Tous le sont tôt ou tard. On verra. Mais ce n’est pas qu’un cri. C’est aussi une enquête qui met en cause, qui accuse et interroge certaines pratiques. C’est avec le WWF que je suis le plus dur, car aucune association« écologiste » n’est allée aussi loin dans le compagnonnage avec des hommes insupportables et des industries criminelles.

Or donc, silence total sur ce livre. À ce stade, cela vaut aveu. Même si vous n’achetez pas mon livre et que vous ne faites que le feuilleter, vous comprendrez vite que, moralement au moins, on ne saurait se taire. Ou ce que j’écris est vrai, et c’est TRÈS grave. Ou c’est faux, et il faut bel et bien réagir. En tout cas, le texte de Devisse ci-dessous est d’une rare contorsion. Il entend répondre à une – sur 20 – de mes graves accusations, celle qui, dans l’esprit du WWF en France, est la plus susceptible de faire des dégâts. Celle sur le soja. Mais, comme la règle en a été définie, pas question de me citer. Ce qui donne un texte baroque et, j’en suis désolé, pitoyable. Car il ne donne à personne la possibilité de comprendre ce dont il s’agit. On répond donc à l’homme invisible, qui a proféré des paroles muettes. Jean-Stéphane Devisse, encore bravo.

Cela, c’était pour moi le plus évident. Le reste l’est moins. Je mets quiconque au défi de seulement comprendre ce texte. Sauf ceux, peu nombreux, qui connaissent un peu la réalité de terrain de l’Amérique comprise entre Brésil, Argentine et Paraguay. J’en suis. Devisse n’en est pas. Il décrit des généralités, fausses d’ailleurs, et prend bien soin de ne pas évoquer UNE SEULE structure de combat contre le déferlement du soja, et du soja transgénique, dans ces pays martyrs. L’eût-il fait, il aurait été contraint de reconnaître que les vrais écologistes de cette partie du monde – pas les bureaucrates du WWF-Brésil, depuis leurs sièges climatisés des capitales – se battent, au risque parfois de leur vie, contre la dévastation. De rien vers 1970, le soja a progressivement conquis près de 50 millions d’hectares, au détriment de la forêt tropicale et de milieux biologiques aussi merveilleux que le cerrado  – une savane – du Brésil. Une telle révolution dans l’usage des sols s’accompagne – évidemment ! – d’atteintes massives aux droits de l’homme dans des pays où la police et l’armée sont au service des propriétaires terriens. Il y a de très nombreux cas documentés d’expulsions meurtrières contre des communautés locales, paysannes ou indiennes. Le soja est une arme de destruction massive. Mais Devisse s’en fout. Car il a pris le parti des bureaucraties de son association contre la cause des peuples et des paysans.

Au centre de la destruction, il y a des transnationales comme Monsanto. Il est vrai que je cite cette société parce qu’elle n’a pas besoin, chez nous, de commentaire. Monsanto, c’est Monsanto. Et rien n’effacera jamais cette flétrissure : le WWF, poussé par sa section américaine, qui a lié son destin à celui des transnationales, siège dans une table-ronde destinée à promouvoir un label commercial pour le soja. Avec Monsanto. C’est ce qu’on appelle The Round Table on Responsible Soy (RTRS). Si vous avez envie de vous faire mal, vous pouvez aller jeter un regard sur le site internet de cette infamie sociale et écologique (ici). Cette farce macabre dure depuis 2004. Bien entendu, le WWF, qui n’est tout de même pas naïf à ce point, sert de caution « écologique » à une entreprise purement commerciale.

Je plains Devisse, qui ne sait évidemment rien de ces luttes où l’on risque tout, qui se croit malin d’écrire : « Qu’est-ce qu’on y fabrique, autour de cette RTRS ? On discute de critères de production. De la protection des populations. Du droit des syndicalistes. De la protection des forêts à haute valeur de conservation et des rivières. Des engrais et des pesticides. De la nécessité de séparer les filières OGM des non OGM .
» Ça discute sec, autour de la RTRS. On s’y engueule. On frappe du poing sur la table. On résiste au cynisme, au refus d’aborder certains sujets, au mépris des mâles dominants qui forment le corporate de la plupart des firmes d’agro-business. Ce n’est pas gagné, et on ne sait évidemment pas ce qu’il en sortira. Mais nous ne sommes pas naïfs. Si l’on n’en connaît pas l’efficacité, on sait seulement que si l’on n’y siège pas, ou si cette RTRS n’existait pas, on perd la possibilité de la discussion avec les principaux responsables. Au WWF-France, nous faisons totalement confiance aux capacités tactiques de nos collègues Brésiliens pour faire évoluer la filière ».

Si l’enjeu n’était pas la vie et la mort des hommes et des écosystèmes dont ils dépendent, Devisse me ferait rire. Car il est comique d’imaginer des ectoplasmes taper du poing sur la table pour obliger des transnationales à renoncer à leur niveau de profit. Mais je l’ai pas l’âme à plaisanter sur des choses aussi sérieuses. Devisse se déshonore, et voilà tout.

On lira, après son texte, un autre point de vue, extrait d’un article de Javiera Rulli (La soja mata), traduit par l’ami Christian Berdot (Le texte complet en français : ici). Javiera est responsable de la noble association argentine appelée Grupo de Reflexión Rural (ici), qui se bat notamment contre le déferlement de l’agriculture transgénique. Quand donc le WWF paiera-t-il le prix de ce qu’il fait réellement ?

LE TEXTE DE JEAN-STÉPHANE DEVISSE, DU WWF-FRANCE

Soja : faut-il ou non discuter avec le diable ?

Jean-Stéphane Devisse (WWF) – 7 avril 2011

Depuis peu, le WWF est l’objet de critiques quant au soutien qu’il serait soupçonné d’apporter aux responsables de la production de soja en Amérique du Sud, et donc « aux pires pratiques de l’agrobusiness ».

C’est totalement mensonger, ces insinuations reflétant au mieux une méconnaissance profonde du dossier, au pire une volonté d’affaiblir le WWF et les ONG qui s’efforcent d’intervenir dans des situations complexes.

Cela fait plus de 20 ans que le WWF, aux côtés de nombreux acteurs régionaux, alerte l’opinion mondiale et les décideurs sur le bouleversement que connaît l’Amérique du Sud.

Principalement médiatisée par la déforestation du bassin amazonien, cette catastrophe écologique et humaine se retrouve dans l’ensemble du « Cône Sud », conséquence d’une généralisation de l’agriculture intensive et notamment de la production du soja.

Depuis, une partie substantielle du continent s’est transformée en monoculture, au prix d’une brutalité inouïe, mélange de spoliation des populations, recours à une main d’œuvre quasi réduite à l’esclavage, destruction à grande échelle des milieux naturels, pollution des cours d’eau, émissions considérables de gaz à effet de serre, etc.

Plus récemment ont été introduites les semences OGM, au point désormais de concerner 60% du soja brésilien et presque 100% en Argentine et au Paraguay, au point même que des acteurs européens de la grande distribution rencontrent des difficultés croissantes à se fournir en soja non OGM. Au point que cette filière d’approvisionnement non OGM est à présent menacée, tandis que sa disparition bannirait toute distinction entre soja OGM et soja non OGM…

Ce soja, il va sans dire, est exporté en masse à destination du bétail et des volailles en Amérique du Nord, Europe, Chine, etc.

Telle est la situation, qu’on le veuille ou non.

Alors face à ce constat, plusieurs postures sont possibles.

On peut protester, ici ou là, au gré des forum de discussion du web, et s’en contenter. Ça permet peut-être de se donner bonne conscience, mais comme efficacité c’est plutôt limité.

On peut diffuser des documents consacrés au problème, occasionnellement déployer des banderoles sur les navires importateurs de soja dans les ports européens, lobbyer les autorités françaises et européennes, proposer un durcissement des réglementations (ici en Europe) : de nombreuses ONG européennes s’y emploient pour tout ou partie, le WWF comme les autres. On nous rétorque en général qu’ici on n’y peut pas grand-chose, ou du moins l’efficacité de ces actions s’en trouvera toujours limitée par le fait assez facile à comprendre que ceux qui réduisent le Sertao ou la Pampa en immense champ de soja le font avec l’assentiment réel ou tacite des autorités des pays concernés…

On peut aussi appeler au boycott des produits, mais on n’a si peu de probabilité d’être massivement suivi qu’on peut aussi militer pour diminuer la part carnée dans l’alimentation des pays riches (mais désormais aussi en Chine et là, on n’a pas beaucoup de prise…), encourager une production de protéines végétales en Europe (de la luzerne et du pois au lieu du soja d’importation), etc. Ça aussi, on le fait, le WWF le fait, beaucoup le font et il faut continuer. Mais cela n’empêche nullement qu’à cette seconde précise, de gros engins sont en train de détruire de grands lambeaux d’exploitations paysannes, de milieux naturels, des kilomètres de rivières… C’est donc insuffisant.

On peut aussi lever des fonds ici, c’est-à-dire dans les pays riches, qui permettront aux ONG sud-américaines d’agir, car il leur faut bien financer des postes, des études, des bureaux, des déplacements, etc. Ça coûte cher, et il faut continuer sans se poser de questions. De nombreuses ONG le font, dont le WWF qui est un des principaux contributeurs, et c’est normal vu que c’est une des ONG environnementales qui parvient à lever le plus de fonds. Ces actions locales consistent à informer sans relâche, à « réseauter », à dénoncer les salopards, à plaider pour « qu’un autre monde soit possible », au prix parfois de grands risques. Est-ce efficace ? Certainement, mais pas assez vu que trop souvent nos interlocuteurs se font rentrer dedans, et que le désastre continue.

On peut aussi construire des labels très exigeants qui permettent de valoriser les quelques bons élèves, Non OGM, bio, etc. Le WWF l’a aussi fait avec les critères de Bâle. Cependant les plantations certifiées représentent une part quasi inexistante de la production, très peu de producteurs de bétails européens utilisent ce soja. Les principaux acteurs ne sont pas impliqués et le soja continue à faire des ravages, vite, très vite.

Et puis enfin, on peut interpeller directement les semenciers et autres multinationales acteurs de la filière et coresponsables du désastre, qu’ils soient Sud-Américains ou autres. Ceux dont les sièges sociaux sont basés en Suisse ou ailleurs en Europe, aux USA, dans les paradis fiscaux, en fait un peu partout dans le monde globalisé et même au Brésil ou en Argentine. Pour tenter de les convaincre, et avec eux les autorités politiques des régions cultivées, de limiter les dégâts, d’adopter des critères de production « plus responsable », plus « propre », plus « développement durable ».

A force de les interpeller des années durant, une « table-ronde du soja responsable » (RTRS) a fini par être mise en place. Elle regroupe les acteurs majeurs de la filière qui au départ n’en voulaient pas. Qui maintenant ont compris qu’ils n’avaient guère le choix, en fait. Parmi eux : Monsanto. Le diable en personne. Egalement, siègent dans le conseil d’administration de la RTRS plusieurs organisations dont le WWF, logiquement représenté par le WWF-Brésil.

Observateur interne, en quelque sorte. Car si on laisse entre eux les industriels, on n’ira pas loin.

Qu’est-ce qu’on y fabrique, autour de cette RTRS ? On discute de critères de production. De la protection des populations. Du droit des syndicalistes. De la protection des forêts à haute valeur de conservation et des rivières. Des engrais et des pesticides. De la nécessité de séparer les filières OGM des non OGM .

Ça discute sec, autour de la RTRS. On s’y engueule. On frappe du poing sur la table. On résiste au cynisme, au refus d’aborder certains sujets, au mépris des mâles dominants qui forment le corporate de la plupart des firmes d’agro-business. Ce n’est pas gagné, et on ne sait évidemment pas ce qu’il en sortira. Mais nous ne sommes pas naïfs. Si l’on n’en connaît pas l’efficacité, on sait seulement que si l’on n’y siège pas, ou si cette RTRS n’existait pas, on perd la possibilité de la discussion avec les principaux responsables. Au WWF-France, nous faisons totalement confiance aux capacités tactiques de nos collègues Brésiliens pour faire évoluer la filière.

Voilà l’histoire. Alors non, le WWF ne soutient pas Monsanto et son Soja round up ready OGM. Ça, c’est du gros mensonge. Non, le WWF ne soutient pas les pires pratiques de l’agrobusiness, puisque précisément il les combat. Avec beaucoup d’autres. Sur plusieurs fronts, dont pas un est inutile, même le front du dialogue.

Bien sûr les puristes hurlent et protestent. Pas de dialogue avec le Diable ! Ils disaient la même chose lorsque, avec d’autres, le WWF s’est mis à discuter avec les exploitants forestiers d’Afrique Centrale, par exemple. Pour une certification FSC des exploitations forestières qui, aujourd’hui, montrent qu’on peut diminuer fortement les impacts à défaut de les supprimer, le temps que les consommateurs de bois tropicaux que nous sommes, nous les pays riches, apprenions à choisir avec davantage de discernement les biens et matériaux que nous utilisons.

Voilà, tout est dit. Que ceux qui refusent l’idée même du dialogue s’interrogent sur la portée de leurs actions réelles, et qu’ils concentrent leur feu sur les premiers responsables du désastre.

Jean-Stéphane Devisse, directeur des Programmes WWF-France.

L’EXTRAIT DU TEXTE DE JAVIERA RULLI

Plateforme d’écoblanchiment

La Table Ronde sur le Soja Responsable (RTRS) est une large coalition comprenant de grands groupes industriels et des groupes environnementalistes comme le WWF. Depuis 2004, elle essaye de développer une série de critères « durables » pour la production intensive en monoculture du soja en Amérique du Sud. Les critères de la Table Ronde n’excluent pas les OGM, ce qui n’a rien d’étonnant puisque Monsanto et Syngenta l’ont rejoint en février 2009. Ces dernières années, le WWF a aussi fondé la Table Ronde sur l’Huile Palme Durable (RTSO), l’Initiative pour une Meilleure Canne à Sucre (BSI) et la Table Ronde sur les Biocarburants Durables (RTSB). Le WWF joue un rôle clé en permettant aux plus grandes sociétés de l’agrobusiness de se donner un semblant de responsabilité sociale et environnementale et en leur permettant d’écoblanchir la production de matières premières mondiales (souligné par le traducteur). Ces initiaitves ont aussi pour but de détourner, de fausser et d’affaiblir les accords politiques internationaux. Les critiques contre la Table Ronde pour le Soja Responsable sont largement reprises au sein des mouvements sociaux et écologistes en Amérique du Sud. Aucun de ces mouvements ne participe à cette Table Ronde.

Action au siège de WWF Pays-Bas

Le dompteur Monsanto fait danser le Panda WWF… Début 2009, après la 4ème Conférence de la Table Ronde sur le Soja Responsable, on peut lire dans la déclaration de Campinas qu’un des premiers objectifs en est la réduction des gaz à effet de serre. Les critères de durabilité comprennent des directives sur les bilans carbone des exploitations en liaison avec l’utilisation de combustible et la qualité du sol (en tenant compte de l’agriculture de conservation, la rotation des cultures et une fertilisation équilibrée). Les critères de la RTRS ont servi de cadre pour les critères de l’ « Agriculture Certifiée » de l’AAPRESID. Et l’AAPRESID est aussi membre de la… RTRS.

En juin 2009, un communiqué de presse de la RTRS, la Table Ronde sur le Soja Responsable, mentionnait pour la première fois des crédits carbone en liaison avec les forêts et la protection du sol. Pour Jason Clay, l’expert agricole du soja qui dirige le travail du WWF avec les marchés internationaux : « Le challenge maintenant est de trouver les mécanismes pour récompenser les agriculteurs qui protègent les forêts et les sols en leur permettant de vendre des crédits carbone à côté de leur soja ». Pour lui, « C’est une situation gagant-gagnant. Les forêts et les sols sont protégés, les producteurs ont une source de revenus supplémentaire et les grossistes et propriétaires de marques peuvent maintenant acheter du soja responsable comme un moyen de diminuer leur empreinte carbone. Cela change la nature même du soja et en fait un tout nouveau type de produit »(Souligné par le traducteur). Auparavant, Clay avait promu « la rotation culture intégrée x bétail avec Zéro labourage » dans la région amazonnienne comme un moyen de diminuer la déforestation, mais récemment il a changé de discours et a commencé à parler de crédit carbone.

Pour finir, le lobby des biotechnologies est prêt pour Copenhague et il semble bien qu’il ait un orde du jour proche de celui des grands groupes environnementalistes. Dans un document récent de l’association états-unienne de lobbying des biotechnologies, BIO, un des objectifs surprenants était de chercher à collaborer avec le WWF. D’autre points à aborder dans le nouveau traité sur le climat, sont les menaces concernant les enjeux liés à la propriété intellectuelle. Quand aux avantages, il peut s’agir du potentiel d’aides et de subventions pour les fournisseurs de biotechnologies et des incitations gouvernementales pour le développement international des biotechnologies. Les recommandations incluent aussi, ce qui ne surprendra personne, une collaboration étroite avec les Etats-Unis et les gouvernements amicaux. Avant que la 15 ème Conférence des Parties ne se tienne, il y a encore beaucoup à rechercher et révéler sur la course de l’agrobusiness pour accéder au marché des crédits carbone. Il est cependant urgent qu’un débat critique commence aussi entre organisations et autres mouvements, afin qu’une stratégie d’action et un message clairs, forts et sans concession se dégage contre « l’offensive climatique » de l’agrobusiness. En ce moment les slogans des mouvements sociaux comme « La petite agriculture durable refroidit la terre » pourraient s’avérer ne pas être suffisants pour contrer l’avance massive de la machinerie de l’agrobusiness sur la scène des changements climatiques. Il est nécessaire d’identifier et de dénoncer les acteurs du lobby des multinationales comme Monsanto et les autres entreprises de biotechnologies.

Mais il est aussi important de mettre en lumière le rôle que jouent les grandes ONG environnementalistes, comme le WWF (Fond Mondial pour la Nature), le TNC (The Nature conservancy), l’UICN (l’Union Mondial pour la Nature) [2] dans ces processus multipartites sur la Responsabilité Sociale des Entreprise et de renforcer leur rejet » (Souligné par le traducteur).

28 réflexions sur « Jean-Stéphane Devisse et la honte Monsanto »

  1. j’en reste muette!
    un jour l’espece humaine disparaitra parce qu’elle n’utilise que 10% de son cerveau ……quel gachis!
    les artistes sont les seuls êtres estimables parce qu’ils transcendent
    l’insoutenable et le comunique.
    les seuls à nous donner de l’adrénaline pour continuer à lutter contre l’innomable .
    allez voir Pina de wim wenders, pour continuer à écrire vos enquètes et garder le sourire.

  2. Une réponse envoyée à une amie:
    ———————————————-
    Au sujet du livre de Fabrice Nicolino, sachez que les salarié(e)s, bénévoles et membres du WWF sont peinés des attaques dont ils font l’objet alors que nous avions de bonnes relations avec Fabrice Nicolino, écrivain dont nous avons soutenu les livres, ainsi que la revue Les Cahiers de Saint-Lambert comme vous pourrez le constater directement sur le site de cette publication. Si nous trouvons en général les critiques constructives nous regrettons les amalgames et allégations dont le livre est émaillés. Tout cela donne une image déplorable du travail honnête de nombreuses personnes et a un goût regrettable de poujadisme écologique avec pour seule ligne directrice l’épuration éthique et l’absence de solutions concrètes et réelles. Un telle livre mène de fait au découragement et à l’impuissance.

    Pour étayer le propos, je vous recommande d’écouter le débat qui a opposé Fabrice Nicolino à Claude-Marie Vadrot, autre journaliste de
    renom.

    http://fabrice-nicolino.com/wp-content/uploads/2011/03/debat_du_jour_20110316_1810-1.mp3

    Concernant nos partenariats Entreprises, nous n’avons jamais travaillé avec EDF et nous ne travaillons pas avec Mosanto.

    Le WWF Brésil siège à la Table ronde RTRS avec l’ensemble des grands acteurs de la filière Soja dont Monsanto. Le WWF Brésil n’est pas la seule organisation à siéger : de grandes organisations internationales et brésiliennes y sont également : The Nature Conservancy ou encore Solidaridad. Et s’il a été décidé d’intégrer Monsanto à cette table ronde c’est qu’il est acteur majeur dans les OGM (pour rappel, le soja OGM représente 70% de la production mondiale) avec qui il faut débattre (et non travailler) pour justement lutter contre la déforestation.

    Enfin, concernant Lafarge, effectivement le WWF International a renouvelé son partenariat en 2009 pour une durée de 3 ans :

    Ce partenariat vise un double objectif :

    1. La réduction de l’empreinte écologique de Lafarge, leader mondial dans le secteur des matériaux de construction (réduction des émissions de CO2 et des polluants organiques persistants, réduction de l’empreinte « eau » de Lafarge, développement d’un indice de mesure de la biodiversité (Indicateur Biodiversité Long Terme) ainsi qu’un système de management environnemental sur un certain nombre de sites/carrières à réhabilite).
    2. L’évolution de l’ensemble du secteur des matériaux de construction par voie d’entrainement avec la promotion de matériaux et les systèmes constructifs durables.

    C’est dans ce contexte que les filiales Françaises du Groupe Lafarge et le WWF-France se sont rapprochées et ont conclu en avril 2010 un partenariat au niveau local pour permettre pour approfondir deux sujets au niveau national.

    – La construction durable : avec l’apport d’un regard critique du WWF-France sur les études comparatives des avantages / impacts écologiques des différents matériaux de construction. Le WWF-France participe par ailleurs à la sensibilisation en interne des équipes sur cette thématique.

    – La biodiversité : avec la contribution du WWF-France aux travaux visant à faire évoluer l’Indicateur Biodiversité Long Terme (IBLT) afin que ce dernier soit appliqué à l’ensemble des sites du groupe à travers le monde. Le WWF-France travaille sur ce sujet en collaboration avec l’UICN.

    En espérant vous avoir apporté des éléments de réponse concrets, nous restons à votre disposition.

    Frédérique Chegaray
    Directrice Marketing/Collecte de fonds
    Fondation WWF-France
    1, carrefour de Longchamp, 75116 Paris

  3. Bonjour Fabrice,

    Persuadé que tu as lu « Le livre noir de l’agriculture » d’Isabelle Saporta, J’aimerais que tu nous en dises quelques mots et nous donnes ton sentiment. D’avance merci.

  4. (hors sujet?)
    Un communicant à la présidence de la fondation de Nicolas Hulot
    Ancien président de TBWA Corporate, Pierre Siquier, qui conseille plusieurs administrations ou institutions publiques, prendra demain la présidence de la Fondation pour la nature et l’Homme, jusque-là occupée par l’animateur de TF1.
    Le sigle reste le même, les objectifs aussi. La Fondation Nicolas Hulot deviendra demain la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH). C’est pourtant une page importante qui se tourne pour cette institution créée il y a un peu plus de vingt ans par le présentateur vedette de TF1. Affichant clairement ses ambitions présidentielles, Nicolas Hulot a décidé de prendre du champ et de préserver sa fondation des querelles politiques à venir. Le conseil administration de cette fondation qui compte 35 salariés, désignera demain son remplaçant à la présidence. Pierre Siquier, 62 ans, vice-président de la fondation depuis une vingtaine d’années, prendra la relève. La directrice générale, Cécile Ostria, continuera de faire “tourner la boutique” au quotidien.

    http://nominations.acteurspublics.com/focus/14-04-11/un-communicant-a-la-presidence-de-la-fondation-de-nicolas-hulot

  5. Il faut vraiment être retord pour décrire la situation telle qu’elle est, et puis déclarer que l’on s’assoit à la table pour discuter avec Monsanto !!! Cette attitude est celle de la collaboration. Ces gens sont de la race de ceux qui tortillent leur petit chapeau devant « not’ bon maître », en espérant qu’on leur accordera quelques miettes. A ce train-là, avec des « écologistes » pareils, on en reprend pour 300 ans !!!

  6. edifiant,oui ,nous avions ecrit deja la dessus,Soja OGm et WWF Bresil,et dans le Politis de cette semaine ,les tueurs vous répondent,Piro vous defend gentillement,Genot comme dab vous approuve ,il est super,le reste ,leger,quel nullité,pourquoi ces gens refusent ils ,je parle des petits campainers de base de WWF, de voir la réalité de ce green washing ,sur tout les labels ici et ailleurs,ils ratissent même a la Nef qui récolte du fric livret ecolo,et oui,tout est bon,ils sont partout,prennent toutes les places ,et ramassent du fric,quand a Hulot,pas assez clair sur le nucléaire rien hier,c’est grave,il veux faire campagne seul,si il fait cela il coule l’ecologie politique définitivement,ou il est naif,il croit etre l’homme providentiel qui tout seul va rallier tout les ecolos et en mettant EELV au pas,cata,autour de son nom,on sait qu’il aime la nature,mais si il veux être a EELV a lui de se plier aux lois internes,pas a lui de dicter le chemin,les même pour tous,Lepage a dejà crée son assoce ,et prête a dissoudre CAP 21,au cas ou Hulot irait seul et creerait son parti,afin de rentrer dans la course,EELV c’est 82 % des verts et de gauche,alors ce serait minable de croire que tout seul on peux tout,et de couler ce mouvement,et c’est infantile de cette toute puissance qu’il a parfois a ne pas vouloir dire que l’ecologie est de gauche,il peux pas le dire,c’est cela qui est deja et va être son gros probléme au sein du mouvement.Il va être rejeté,il doit s’integrer a un groupe ou ce n’est pas lui qui donne les ordres mais,une cooperative de gens!
    Quand au reste cela a le merite d’être limpide,c’est leur monde,mais ce n’est pas le monde,car le monde c’est nous tous,alors WWF,basta!

  7. Je relaie…pour les Parisiens.
    (ceux qui vont y aller seront avec la fine fleur des la critique de la technique (Cédric Biagini / Guillaume Carnino et OLS …) (x soupir…)

    [Paris] Antinucléaire
    Rassemblement
    Devant l’ASN
    Mardi 26 Avril 19h
    Place du Colonel Bourgoin
    Paris 12ème

    Débat public :
    « Comment s’opposer
    en actes au nucléaire ? »
    Mercredi 4 mai,
    à 19h au CICP
    21ter, rue Voltaire
    Paris 11ème

    Tract(pdf)

    ———-TRACT———-
    On devrait se contenter de compter les
    morts … et d’écouter les experts

    Rappelez-vous combien de fois les médias nous ont répété que la situation était sous contrôle avant
    de nous annoncer le contraire. Après chaque catastrophe on nous apprend que des techniciens, des
    experts, savaient, avaient émis des rapports inquiets sur l’état de telle cuve, de tel système, avaient
    alerté les autorités concernées… Alors un très haut niveau de sécurité, qu’est-ce que c’est ? C’est
    une faible probabilité de vivre une catastrophe nucléaire. Autrement dit, c’est vivre avec et sous le
    risque permanent d’une catastrophe du type de Tchernobyl, de Fukushima ou pire… C’est un pari.
    L’énergie nucléaire est aussi mortifère qu’immaîtrisable.
    Mortifère à chaque instant. Hors catastrophe, le fonctionnement « normal » du nucléaire, c’est l’empoisonnement
    des populations nigériennes par les mines d’uranium, ce sont les trimardeurs du
    nucléaire qui doivent « bouffer des doses » à chaque arrêt de tranche, ce sont les petite fuites parci,
    les petits mensonges par là… A Nogent sur Seine par exemple, ce sont les balises de mesure de
    l’iode radioactif qui sont tombées en pannes plusieurs heures le 6 mars dernier, ce sont 27m3 d’eau
    potentiellement radioactive, qui se sont écoulées le 19 mars dernier…
    Qui a décidé que cette menace sur l’humanité était acceptable ? Les militaires, en développant l’arme
    nucléaire, et de très gros industriels, qui ont créé un lobby officiel (la commission PEON) pour
    « éclairer » les choix gouvernementaux.

    Le risque zéro n’existe pas!

    Abus et ironies de langages. Tout le monde a entendu qu’il y avait au Japon des doses 100 fois voire
    1000 fois supérieures à la normale. Ce vocabulaire a été conçu pour abuser les populations. Une
    dose normale, c’est une dose équivalente aux limites autorisées, limites fixées par les autorités. Elles
    sont déterminées selon un calcul coût/avantage, à savoir les avantages du nucléaire (prix de l’électricité,
    bénéfices, emplois…) et les dégâts potentiels sur notre santé. Il n’a jamais été question d’un
    quelconque choix. On nous impose cette industrie pour laquelle un cancer ou un risque de fuite ne
    pèsent pas lourds face aux profits qu’elle peut faire.

    L’illusion de la transparence

    On nous bassine avec la transparence, mais on attend toujours que le réseau d’alerte mondial, qui
    mesure la radioactivité pour repérer d’éventuels essais atomiques aériens clandestins, communique
    les données sur le nuage de Fukushima…. Publier les chiffres, c’est potentiellement mettre le doigt
    sur les dangers du nucléaire. La transparence est certes une exigence minimale dans le contexte
    actuel, mais n’oublions pas que la transparence n’abolira jamais le danger.

    Nucléaire : symbole d’un Etat autoritaire

    Croit-on qu’on peut remettre notre sort entre les mains de ceux qui nous avaient prétendu avec arrogance
    que leur technique était sûre, que les précautions étaient surdimensionnées, et que même
    l’imprévisible avait été prévu ?
    Les experts ont finalement reconnu que le risque zéro n’existait pas, sans pour autant arrêter leurs
    projets, les autorités ont prétendu tout maîtriser, même le passage des nuages aux frontières. En ce
    qui concerne la sécurité, c’est aux experts militaires qu’elle est confiée : militaires chargés de trier
    les populations, de les enfermer (pardon de les confiner), de les empêcher de circuler (pardon de les
    protéger) mais aussi de choisir quelques élus pour s’envoler vers des territoires « sains ». La société
    nucléaire est bien une société policière…

    NI NOUVEAUX PROJETS, NI PROLONGATIONS!
    ARRET IMMEDIAT DU NUCLEAIRE CIVIL ET MILITAIRE
    SORTIR DU NUCLEAIRE C’EST COMBAtTRE LA SOCIETE QUI LE PRODUIT

    Collectif contre l’ordre atomique

  8. salut à tous

    jean-stéphane devisse a fait le choix il y a déjà longtemps du dialogue avec le diable, passant du pur terrain (à la dure) aux bureaux européens, à ceux du ministère avec voynet, au wwf… conseil et réflexion environnementale, optimisation du désastre…
    Pour ma part je m’y suis toujours opposé car lorsque tu dialogues avec le diable il te faut accepter de penser comme lui. Discuter, concéder, c’est avaliser.

    Dialogue ou radicalisation, on y peut rien, les deux tendances existent et sont valides pour l’individu.
    L’expérience objective devrait naturellement pousser vers la radicalisation une fois que l’ont a constaté que les négociations répétées entrainent des résultats désastreux sur le terrain, mais curieusement ce n’est pas le cas.

    Green Peace a fait l’inverse, parti du radical elle est devenue une de la bande des quatre qui mange la soupe.
    Je suis bien triste de constater que mon vieil ami Devisse a suivi le même chemin.

    Négocier, c’est signer un traité. Chaque tribu amérindienne possède des piles tonnes de traités. En occident il n’est pas de parole de « chef » qui lie ses successeurs. A chaque négociation tu lâches 50%, que tu dois lâcher à nouveau avec le suivant…

    Il ne faut jamais dialoguer avec le diable !

  9. Bien, le WWF ne se targue pas de travailler avec Via Campesina et c’est bien dommage. La bande des quatre procurent à ses responsables des emplois stables et bien rémunérés pendant que les petites mains, convaincues de la nécessité d’agir, s’époumone en regardant leurs dirigeants s’asseoir à la table des principales firmes responsables de cet immense gâchis… Bien sur ils nous donnent quelques bribes d’informations mais bien sur il y a des connivences qui sapent le travail de leurs bénévoles. Comme vous le rappelez, leur dépendance financière les obligent à la compromission…. Ils se refusent à se l’avouer. Continuons le combat.

  10. pour ma part je suis pour des positions tranchées et claires. on ne discute pas, on ne négocie pas sur des choses aussi graves. et les exemples donnés sur la question du bois tropical par Dévisse sont éloquents….. ces accords sont creux, presques toujours contournés, et de toute façon, ne protègent pas sérieusement les forêts tropicales.

    j’ai trop écouté les sages conseils de tout ceux qui m’ont poussé aux compromis, metre de l’eau dans son vin, et bla, bla bla…… et à 49 ans, j’en ai quelques regrets parfois, j’aurais pu faire mieux souvent en écoutant ma voix intérieur qui me disait  » …ne discute pas avec ces connards ». Bien évidemment, Fabrice nous donne la piqûre de rappel pour rester debout.

  11. Qui a dit, dans Les Echos du 8 février 2011

    « Q : à vos yeux quelles sont aujourd’hui les principales menaces pour la planète ?

    R : La seule vraie menace pour l’ensemble de l’humanité, c’est le compte à rebours écologique. L’Europe s’est focalisée sur le changement climatique. Les Etats-Unis, non. Ni les pays émergents, qui contestent nos injonctions, au nom d’une sorte de rancune historique. Mais il y a aussi l’effondrement de la biodiversité. Il faut dépasser notre système économique prédateur, flanqué d’un peu de croissance verte. La réponse, c’est une « écologisation du monde », qui transformera en vingt ou trente ans l’industrie, l’agriculture, l’habitat, l’énergie, les transports… »

    réponse: Hubert Védrine.

    Comme quoi, tout n’est pas perdu. Certes, il s’agit d’une conversation tardive. Mais pour combien d’entre nous le vote Vert sert-il d’indulgence écologique?

  12. Salut Fabrice, je t’ai trouvé un peu léger ce matin sur France Inter, trouvant Hulot sympa, ne souhaitant pas l’insurrection proposée par le présentateur…etc…tellement moins radical que dans tes livres? Pourquoi?

  13. Auteur : dommac
    Commentaire :
    Je viens de refermer votre livre (Qui a tué l’Ecologie) et entre temps, j’ai regardé l’excellente émission d’Arte du 19 avril sur les investissements financiers en terres agricoles en Afrique, en Uruguay… Je me sens écrasée, dépassée, dégoûtée…
    Une piste ? mettre en relation les sites francophones qui dénoncent ces mêmes menaces : je viens de découvrir après votre blog, un site canadien : Le Devoir.com. Il doit y en avoir d’autres.
    S’atteler à la rédaction de la Déclaration Universelle des Devoirs de l’Homme et amener tous les pays à s’impliquer dans son application…
    Je me fais l’effet de l’utopiste du rêve de Michèle…. quoi faire ? qui ne soit pas dérisoire…
    Et pour les présidentielles, alors ? qui fera bouger les choses ? vous ne parlez pas d’Eva Joly ? Elle a pourtant mouillé sa chemise dans un certain nombre d’affaires politico-financières. Pour avoir lu deux de ses livres, je la crois assez détachée des sirènes de l’argent facile pour porter des valeurs réellement humanistes et écologiquement responsables.
    C’est la première fois que je participe à un blog. Je ne mesure pas vraiment l’impact que cela peut avoir. Mais si on prend la mesure que ces nouveaux espaces d’échange ont pu prendre à l’occasion du printemps arabe, on peut se dire qu’il y a quelque chose à faire !

  14. Bonjour,

    Après la lecture des livres de Fabrice N. , la vision des reportages sur Monsanto , Planète à vendre , etc … Je reste perplexe sur le degré de délitement de notre planète orchestré par la perversité cupide des hommes dans l’exercice de leurs pouvoirs .

    Je partage donc le commentaire précédent de Dommac . Une Déclaration Universelle des Devoirs de l’Homme serait une bonne base pour repartir à la conquête des continent perdus .

    L’histoire étant un éternel recommencement dont l’homme tire hélas peu de leçons , existera t-il pour le futur d’autres alternatives pour les peuples que d’entreprendre de nouvelles révolutions afin de se réapproprier les terres perdues , spoliées et polluées ? La conquête de nouveaux territoires économiques est redevenue l’enjeu du règne jubilatoire des puissants . De nouvelles colonisations voient le jour auxquelles devront répondre de futures guerres d’indépendances . Si on ne discute pas avec le diable il faudra bien prendre les armes contre lui . Les enjeux géopolitiques de demain autour de la raréfaction des richesses naturelles va entrainer des combats qui ne disent pas encore leur nom .

    Tant que nous ne considèrerons pas la nature comme un au-delà à la fois physique et spirituel à ce que nous sommes nous perdrons ce qui reste de l’expression d’un paradis pourvoyeur de générosités sur cette terre . Les équilibres sont corrompus . Le milieu véritablement hostile nous entoure déjà . Il y a sur un plateau de la balance les pouvoirs de la chimie , des technologies diverses, de la finance , des business politiques et maffieux avec ses officiants gestionnaires de la grande messe de la croissance et sur l’autre plateau de la balance la société du spectacle compensatoire et subliminal avec ses communions médiatiques ,touristiques et eucharistiques …

    Comment allons-nous sortir de là ? … Changer un capitalisme classique par un capitalisme vert ? Faire confiance à des agronomes qui nous promettent la gestion du bonheur ? Par la décroissance tout autant nécessaire que pourvoyeuse de conflits avec les colonisateurs ? Par la persuasion , par la manifestation , le combat ( intellectuel , armé ? ) ou bien par l’ignorance , l’oubli , l’abonnement au stade de foot ou de rugby ? C’est à dire rejoindre intellectuellement et culturellement tous ceux qui prennent tant de plaisir à s’assoir sur les bancs de la grande corrida , lieu où autant que le taureau l’homme finira par s’époumoner seul au milieu d’un désert ?…

    Je n’ai personnellement aucune autorité pour donner de leçon à quiconque mais j’aimerais bien que l’homme arrête de manipuler et de détruire la nature pour des motifs de spéculations financières et se replace dans un contexte d’un peu moins de cupidité , de partage , de tolérance, de respect et de préservations des écosystèmes nécessaires à nos équilibres essentiels … Après tout , j’ai bien le droit de rêver un peu , je ne suis qu’un promeneur solitaire , l’homme qui a vu l’ours …

  15. Ce qui a tué l’écologie, c’est tout simple: les escrologistes et autres hélicologistes.

    Nous vous avons vu à l’oeuvre Messieurs, Dames et le moins que l’on puisse dire est que le bilan est désastreux: autorisation des quads, gestion des catastrophes de l’Erika ou de la tempête de 1999, déséquilibre artificiel de certaines populations animales (hérons, cormorans, ibis, choucas, becs droits et crochus, renards, mustélidés…) au détriment de leurs proies (poissons d’eau douce, passereaux, râle des genets, outarde canepetière, moufflon de Corse…), légitimation de méthodes honteuses de régulations de la faune (pigeons de ville, goélands, oies cendrées et rieuses aux Pays Bas…), mépris des autochtones et destruction volontaire de biotopes entretenus par l’homme depuis des siècles (platier d’oye, marais poitevin…)

    Où l’écolo se pointe, l’herbe disparait au profit du saule ou de l’aulne!

  16. @ pilet 14 ( et à tous aussi )

    Vous êtes un chasseur et nous nous sommes déjà croisés par blog interposé ( dans  » Ca branle dans le manche  » , je crois ).
    Vous reprenez de manière aussi grotesque que vos moyens intellectuels le permettent ce que j’ai ( d’autres aussi sûrement ) souvent dit , en me basant seulement sur les déclarations écrites de vos comparses : les chasseurs créent des déséquilibres au sein de la faune en augmentant artificiellement certaines populations animales ( sangliers , cerfs , canards ) pour pouvoir ensuite se poser en braves gens à l’action régulatrice indispensable , déclinaison par les armes du pompier pyromane . La seule chose que régulent les chasseurs , c’est leur pulsion de mort et leur goût à jouer à la guéguerre contre les animaux .
    Louons toutefois l’effort de formulation dont vous avez fait preuve ici et qui contraste avec votre ton habituel , sur d’autres blogs comme sur le vôtre , que voici :

    http://cedricdecaen.skyrock.com/

    [Bip…bip…bip Je suis intervenu pour supprimer un passage qui ne pouvait figurer sur Planète sans visa. Fabrice Nicolino]

  17. Je suis depuis longtemps méfiant vis-à-vis de la démarche du WWF, mais je reconnais que Jean-Stéphane Devisse a au moins le mérite d’exposer une réflexion sur les différents moyens d’action dont nous disposons. Et sur leur efficacité.

    Il invite d’ailleurs ses détracteurs à s’interroger « sur la portée de leurs actions réelles ».
    Je trouve dommage que son article appelle si peu de réactions sur ce sujet essentiel, particulièrement sur ce blog où tant se réclament d’une action plus radicale.

    Jonathan Palais

  18. A Azer

    Ce sont les chasseurs français qui ont crée le déséquilibre dans les populations d’oies sauvages aux Pays Bas?

    Il ne faut quand même pas exagérer!

    C’est plutôt un exemple typique de la stupidité de vos semblables à savoir la protection injustifiée et néfaste de certaines espèces animales au détriment d’autres espèces moins « visibles ».

    Quand on voit que les ornithologues bataves nous balancent que les oies cendrées ou rieuses de retour d’Espagne au printemps passent sur le nord de la France mais évitent curieusement les Pays Bas et l’Allemagne, ceux-ci ne prennent pas les gens pour des idiots?

    La vérité, c’est qu’ils sont responsables d’un déséquilibre biologique et ce n’est pas le seul cas connu!

    Comment penser par exemple que la multiplication volontaire d’un facteur cent des poissons piscivores (cormorans, hérons…) n’aurait eu aucun impact sur les poissons d’eau douce!

    La pollution a bon dos.

    En attendant, on se rend compte que l’arrêt de la chasse conduit systématiquement à des catastrophes écologiques majeures!

    Précisions: je n’ai pas de blogs

  19. Pour revenir au sujet initial…

    En termes d’efficacité et d’optimisation des forces en présence (je ne parle pas de beauté du geste ni même d’éthique), la coexistence de différents modes d’action n’est-elle pas la meilleure de faire face aux « salopards » ?

    ==> 1/ Des « radicaux » pour aller au front,
    ==> 2/ des « collabos » (au-delà du mot) pour faire un peu mieux que rien (si le premier échoue, bien sûr) ?

    Alors oui ça édulcore, mais faute de pouvoir faire 100% parfait du premier coup puisque les « salopards » ne lâchent rien, ça peut être une solution. En tout cas dans un mode démocratique, où les états ne bougent que le couteau sous la gorge et où les « salopards » ont les pleins pouvoirs de l’argent.

    Mais : c’est une solution uniquement si elle est progressive et dynamique dans le temps. Etape par étape. Tel un « ratchet/cliquet », qui permet d’avancer un peu sans revenir en arrière ; mais nécessité des deux approches là encore, car faire seulement un peu « bien » peut empêcher de faire « mieux » plus tard, et là, les radicaux se doivent de remettre la pression. Vous voyez ce que je veux dire ? D’un côté la force de l’idée fondamentale et de la force de rappel, de l’autre l’outil qui fait le lien avec ce qu’on veut changer (détruire? non, ça marche moins bien avec « détruire » c’est clair).

    Je ne dis pas que les uns et les autres, font ça bien ou pas, de qui est dévoyé, de qui ne cherche que la gloire et le paradis vert, etc. OK mon raisonnement ne marche pas avec de vrais arnaqueurs.
    Seulement, j’ai tendance à constater que sans l’aide des premiers, les seconds ne servent pas à grand chose (à part à se mettre de l’argent dans les poches), et sans l’aide des seconds, les premiers ne servent pas à grand chose (à part dormir un peu mieux la nuit). Bref, en associant ces deux approches, on optimise les forces et on répartit les rôles pour faire avancer le schmilblick, un peu. OK ça part du principe que la révolution (verte ou autre) n’est pas possible sous la forme d’une seule rupture, mais avec une succession de micro-ruptures…

    C’est un peu guimauve, realpolitik et pas très polémique (tout le monde a sa place) mais j’ai fini par en être convaincu. Je peux changer d’avis.
    Vos commentaires ?

  20. Merci,
    vous expliqué clairement, enfin, franchement la problématique du système ONG..

    Je vous invite à lire la prose d’un rédacteur anonyme sur mes directives : http://www.ecologie.tv/politique/goodplanet-le-bras-arme-des-banques-4095.html

    GoodPlanet le bras armé des banques pour imposer leur directives spéculatives sur la nature.

    Le mec était septique au départ, en un chat de quelques minutes il a trouvé lui même ce qu’il fallait trouver.

    Le Charity business en multinationale…

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