Anémone, Depardieu et les élections

Commençons par un bœuf bien de chez nous. Depardieu. Gégé Depardieu. Ce mec-là me dégoûte depuis beau temps, mais après tout, chacun ses préférences. Le monsieur a en tout cas de superbes références. Par exemple, ce copinage étroit avec le vieux caudillo de Cuba, Castro soi-même, sur fond de pétrole. Comment, vous ne saviez pas ? Admettez en ce cas que je précise. En 1996, Depardieu, copain comme cochon avec le volailler industriel Gérard Bourgoin, investit avec lui dans la recherche de pétrole à Cuba, et au Congo. Il m’est épouvantablement pénible de parler de gens qui, ayant été pauvres – les parents de Depardieu, Lilette et Dédé, étaient bel et bien des prolétaires – ont franchi le Rubicon du fric en poussant des cris d’orgasme. Je ne supporte pas. Physiquement. Psychiquement. Que tous ces salauds aillent au diable.

Mais où en étais-je ? Donc Depardieu est un homme de droite. Assoiffé de pognon. En 1998, je vous dis cela pour le cas où vous l’ignoreriez, il a osé s’afficher avec l’ultranationaliste slovaque Vladimir Meciar, en échange d’une somme que personne ne connaît. Meciar préparait alors des élections difficiles, et avoir comme soutien un type comme Depardieu, passant en boucle sur la télé locale, était de bonne et sinistre politique. Faut-il dès lors s’étonner de ses choix politiques en France même ? En 2007, il soutenait logiquement Sarkozy. En 2012, il s’apprête à remettre le couvert. Notre si merveilleux artiste a en effet déclaré au Journal du dimanche, fin décembre : « Je n’ai pas vraiment décidé… Tout le monde sait que les erreurs faites par Sarkozy les trois premières années de son quinquennat sont rattrapées. Ce sera sans doute vers lui que j’irai ».

Assez souffert, quoique. Parlons maintenant d’Anémone, l’actrice dont beaucoup savent qu’elle se proclame écologiste depuis des lustres. V’là t’y pas qu’elle a décidé de lâcher la candidate d’Europe-Écologie, Eva Joly. Je dois avouer que je m’en fous totalement, étant entendu que je ne compte pas voter au premier tour (au deuxième, moi le contempteur affiché des élections, je verrai, tant est grande ma détestation de Sarkozy). Je me fous donc qu’une voix s’éloigne d’Eva Joly, mais en revanche, la suite m’intéresse. Car Anémone a décidé de voter Mélenchon. Parce que c’est un homme de gauche, affirme-t-elle. Et parce que, ajoute-t-elle, il a « intégré l’écologie à son logiciel » (voir ici). Ma fois, c’est très con, et je vais essayer de vous le montrer, prévoyant comme à l’habitude, quand je m’attaque au Líder mínimo de la vraie gauche, de nombreuses réactions indignées et quelques insultes.

Mélenchon est écologiste tout comme son maître revendiqué, Mitterrand, était socialiste. C’est-à-dire qu’il ne l’est pas. Je rappelle en coup de vent que Mitterrand a commencé en politique chez les petites frappes fascistes des années Trente du siècle passé, qu’il a été vichyste, qu’il a défendu toute sa vie la canaille René Bousquet, policier en chef de Pétain et organisateur de la rafle du Vélodrome d’Hiver (16 et 17 juillet 1942), qu’il propulsa en politique un certain Robert Hersant – qui fut député de la FGDS mitterrandienne en 1967 – alors même que ce sale type avait été un fasciste activiste pendant la guerre, qu’il fut un atlantiste fervent pendant toute la Quatrième République, que 45 indépendantistes algériens furent guillotinés quand il était – jusqu’en mai 1957 – Garde des Sceaux. Et je pourrais aisément continuer.

Le certain, comme cela a été rappelé tant et tant de fois sans que cela ne change rien au lamentable culte dont il fait l’objet, c’est que Mitterrand a appris sur le tard, et pour des raisons d’opportunité, à parler socialiste. Avec force moulinets et attaques en règle contre l’argent-roi et le capitalisme fou. Juste avant de réhabiliter les patrons, via les sérénades de Tapie, qui fut son cher ministre, et d’attirer comme autant de mouches agioteurs, initiés et coquins associés. Faut-il souligner pour la millième fois que Mélenchon considère Mitterrand comme un modèle ? Je le crains. Et je crains fort qu’Anémone ne soit une imbécile de plus au pays des idiots. C’est dur ? Oui, ce l’est, mais j’assume.

Voyez-vous, j’ai eu la curiosité de regarder de près le blog de monsieur Mélenchon (ici). C’est édifiant, croyez-moi, ou vérifiez par vous-même. Oh, le mot écologie est certes écrit quelquefois. Moins, je vous le certifie, bien moins que l’expression « rupture avec le capitalisme » dans la bouche de Mitterrand lorsqu’il s’agissait de galvaniser les foules. Mais enfin, oui, le mot est utilisé. Seulement, je vous le demande : que signifie un mot quand il ne s’inscrit pas dans une réflexion, et s’il ne fait pas partie d’une culture ? La réponse coule de source : cela n’est rien, et pourra être balayé au premier détour du chemin. Au reste, que signifient, d’ores et déjà, ces appels à augmenter la consommation de biens matériels ? Où est la critique de la bagnole, des objets matériels inutiles, du téléphone portable, où est la réflexion sur l’aliénation, où est la critique radicale de la Chine, funeste mais éclatant symbole des impasses de tous les modèles existants ? Nulle part, et pour cause. Ce pauvre Mélenchon, en plus d’être ce qu’il est, doit se coltiner le si lourd héritage industrialiste, productiviste, nucléariste de ses bons amis du parti communiste.

Revenons donc au blog du petit maestro. Dans le moteur de recherche interne, j’ai tapé « crise écologique ». Ne s’agit-il pas d’une notion clé ? D’un authentique paradigme ? D’un cadre réellement nouveau de la pensée politique ? Et même, selon moi, d’un horizon indépassable ? Eh bien, pas pour Mélenchon. On ne trouve qu’une occurrence de cette expression dans ce blog né en 2004, et qui renvoie à un article du 16 octobre 2006. Encore ne s’agit-il que d’une courte allusion, sans aucune mise en perspective. Autre recherche qui ouvre en vérité sur des abîmes : « réchauffement climatique ». Je gage pour ma part qu’aucune autre question n’est aujourd’hui plus cruciale. Qui fait de la politique sans placer au premier rang ce sujet est un pur charlatan. Je constate avec un vrai malaise que le réchauffement n’apparaît qu’une seule fois, le 11 août 2007, et dans un cadre humoristique. And so what ? Eh bien, la messe n’est-elle pas dite ? Mutatis mutandis, la génération des amoureux de Mélenchon reproduit la malsaine relation qui existait entre Mitterrand et ce fameux « peuple de gauche », cocufié avec tant de facilité par ce vieux renard revenu de tout.

Je pourrais et devrais peut-être m’arrêter là, mais tenant à ce qui me sert de réputation, je souhaite ajouter un mot. Je ne sais évidemment pas ce qu’il y avait dans la tête de Mitterrand quand il enivrait les foules des années soixante-dix à l’aide de slogans quasi-insurrectionnels. Peut-être s’enivrait-il lui-même. C’est au reste la meilleure manière d’entraîner. Mélenchon a probablement sa part de sincérité. Mais cela ne l’empêche pas d’être lié, relié, emprisonné. Le cadre de sa pensée est définitivement éloigné de celui d’une écologie de rupture. Je dois concéder que, compte tenu de la confusion atroce du vocabulaire d’aujourd’hui, je serai bien soulagé quand un autre mot que celui d’écologiste aura fait son apparition. Cela viendra. Mais quand ?

62 réflexions sur « Anémone, Depardieu et les élections »

  1. Bravo. Belle envolée rageuse. Et après, on en fait quoi de votre caca nerveux? Aucun politique n’est parfait. Comme disait Vladimir Illitch, que faire? Vous avez vos 500 signatures? Et vous même, êtes vous si parfait?… On en a vu d’autres des incorruptibles… Et votre programme, il est où? A force de chier dans la colle, on finit collé dans la merde…

  2. Même si ma détestation de Sarkosy est immense je ne romprai pas 38 ans d’abstentionnisme (deux entorses quand même, j’ai voté contre Maastricht et le TCE) pour aller voter Hollande, Bayrou ou …Mélenchon. Ton constat sur celui-ci je le partage totalement et ses partisans seront fort marris lorsqu’il appellera au second tour à voter pour le prétendu candidat socialiste en échange d’un marocain et/ou de quelques circonscriptions.

  3. Euh ! Fabrice, dans le C.V version soft du Depardieu, tu oublies ses « amitiés » avec le magouilleur financier algérien en fuite je crois, son non m’échappe ! le même qui sponsorisait une équipe nationale sportive, et que Mamère avait dénoncé. Depardieu avait dit de Mamère, en interview télé: » ce petit monsieur qui chie dans son froc de velour !  »
    La classe, à l’image de son maître Sarko !

  4. Fabrice,
    Je suis de ta génération, j’ai donc eu largement le temps de me faire cocufier par le faux né de gauche mittérandien. Fils du Club de Rome je n’ai aucun mal à comprendre l’urgence d’une prise de conscience mondiale de la dégradation irrémédiable de notre environnement. Rien de ce qui se déroule actuellement n’a échappé aux visionnaires de 72. L’absurde course au productivisme nous méne tout droit au désastre…Bien sur, seulement quelques familles tout au plus profitent réellement du système dit libéral, l’immense majorité dont nous faisons partie n’a qu’à subir l’onde propagandiste à la recherche d’un hypothétique bonheur. Tu sais bien que la divergence de revenus entre les humains est devenue absolument ingérable qui représente la clé de notre suicide collectif. En conséquence, la priorité me semble être la destruction des privilèges qui s’inscrivent dans les notiuons de paradis fiscaux, niches fiscales, monopoles, dictatures etc… Considérant pour ce qui concerne notre petit nombril républicain que le débat entre les 4 partis de la bourgeoisie n’est qu’un débat à la marge sur la façon de protéger le patrimoine de cette minorité possédante, il ne reste en réalité qu’un parti qui veuille au moins en intentions faire bouger les lignes. Notre choix devrait être mon cher Fabrice, de faire en sorte en premier lieu de modifier la constitution pour redonner une voix à notre peuple de muets obéissants. Détruire le montage électoral qui fait perdurer les privilèges de la minorité possédante est le premier objectif si nous voulons avoir une chance de bousculer l’ordre établi, qui n’est rien d’autre que la cause de tous nos tourments.

  5. La politique est une expression du Système pour endormir les gens en leur faisant croire qu’ils choisissent eux-mêmes!
    Tous les politiques sont au service du « Système techno-scientiste industiel » qui ravage notre planète et nous transforme en « machine »! Ce que tu dis, Fabrice, sur Mélanchon concerne aussi tous les autres!

  6. Mr vangauguin

    « Bravo. Belle envolée rageuse. Et après, on en fait quoi de votre caca nerveux? Aucun politique n’est parfait. »

    Je vous l’accorde, personne n’est parfait. Les politiques dans la vie privée font ce qu’ils veulent, baisent (pardon) qui ils veulent!

    Qu’ils cessent de faire des promesses a longueur de temps!
    Qu’ils cessent tout leurs mensonges!
    Qu’ils cessent de prendre les populations pour des demeurées!
    Qu’ils se taisent et qu’ils actent!
    Pas pour leur gloire, pour la reconnaissance de leurs larbins, pour des médailles, mais pour le bien de tous.

    A quoi cela sert il d’aller veauter pour des personnes en qui nous n’avons aucune confiance?

    Mr Vangauguin, ben je vais vous dire …

    Le jour des élections, je me ferais une jolie boiboite bleue, avec une jolie fente, et j’y mettrais pleins, pleins d’envelloppes avec mon prénom! Pour le fun! A voté! 🙂

    Bien a vous,

  7. Merci Fabrizio,

    Vous auriez du faire docteur.
    Vous avez le don de faire passer la pilule la plus amère, comme si cela était un bonbon aromatisé miel.

    Merci d’être aussi « couillu » et de dénoncer ce qui est réèl.

    Que d’autres journalistes en prenne de la graine …

    Ciao,

  8. Voilà une intervention de Fabrice qui en dit long sur le niveau d’engagement et d’intelligence que certains artistes peuvent plaquer à leur image publique…

    Parfois d’autres artistes comme Coluche ou Desproges me manquent, autant par leurs réflexions qui plaçait bien haut le niveau à atteindre, que par leurs actions qui montraient qu’il y avait des voies à suivre pour bousculer la société.

    Avec sarkoland on arrive à un summum de médiocrité et de folie : un petit roi entouré de sa plus ou moins fidèle cour, où tous peuvent rêver librement de prendre la place du chef, des sujets asservis, des lois liberticides, une chute vertigineuse de la civilisation, des décideurs qui foncent droit dans le mur, aucune réelle considération ni aucun respect pour la vie et pour le vivant, la défense du tout-conso et du tout-fric, une vision sociétale limitée à deux étages (« le peuple à mon service » et « ma gueule qui bouffe tout »).

    Parfois l’autonomie à une échelle locale a du bon, et parfois aussi l’autarcie peut apporter des réponses, là où les crétins brûlent et les questions et la maison.

    Merci Fabrice, tes articles me font du bien, même quand ils dressent un portrait noir des gens de l’ancien monde et de leurs comportements délétères.

    Belle et douce semaine chez toi.

  9. @ Bruno

    Ouarf ! Bien évidemment je n’ai rien contre nos amis du royaume chérifien (pas shérifien) dont une des spécialités et justement le travail du cuir indispensable pour obtenir un bon maroquin.

  10. Bonjour Fabrice.
    Juste un truc : MERCI !
    Un autre truc : ne pas voter au premier tour… je partage bien entendu l’idée mais j’ai l’impression que c’est une fuite. Et je n’aime pas fuir ! Alors ?

  11. M. Nicolino,

    Je crois que c’est la première fois que je poste un commentaire sur votre site. C’est pourquoi je tiens à commencer par vous remercier. J’ai lu deux de vos livres; et je parcours régulièrement votre blog. Grâce à vous, j’ai amélioré ma compréhension de la crise écologique, et je vous remercie de vous (nous) intéresser à des sujets si peu vendeurs que le coton ouzbek par exemple.

    Ceci dit, j’ai de l’admiration pour l’homme politique Jean-Luc Mélenchon, et je vais le défendre.

    Fabrice Nicolino, vous écrivez : « que signifie un mot [écologie] quand il ne s’inscrit pas dans une réflexion, et s’il ne fait pas partie d’une culture ? »

    Faites-vous donc le procès de tous ceux qui ont compris que l’écologie était un sujet majeur préalable à tous les autres, mais qui le connaissent mal, ou depuis peu de temps ?

    Combien de temps faut-il avoir réfléchi ?
    Combien de livres faut-il avoir lu ?
    Combien de livres faut-il avoir écrit ?
    Trois, comme vous ?
    En deçà, parler d’écologie serait-il nécessairement une imposture ?

    Ceci dit, vous avez peut-être fait une enquête un peu rapide. L’expression « réchauffement climatique » est absente du site… car M. Mélenchon lui préfère « changement climatique ». Avec cette entrée, on trouve bien plus de résultats, et parmi eux de tout à fait pertinents. Vérifiez vous-même.

    Vous semblez également méconnaître la teneur des discours de M. Mélenchon. Il dénonce régulièrement le matraquage publicitaire et le fait de « produire n’importe quoi, n’importe comment, n’importe où. » N’est-ce pas le début du commencement d’une « réflexion » et d’une « culture » ?

    Où avez-vous vu ou lu « ces appels à augmenter la consommation de biens matériels » ? Nulle part, à mon avis, et je crois donc que vous êtes ici victime d’un préjugé. À moins que vous n’ayez des citations (pas trop anciennes) à m’opposer. Ne saurait-il exister de vraies raisons au ralliement d’Anémone, dont vous ne semblez pas douter de la sincérité écologique ?

    Un extrait de son site, rubrique « carnet de campagne », dans lequel un partisan décrit une rencontre avec des militants à Cosne :
    « Le capitalisme est malade du productivisme » explique Jean-Luc, qui insiste sur le fait que ce dernier est en train de détruire notre écosystème. Il parle du marché carbone et de la spéculation sur les droits à polluer, seule chose que le capitalisme a été capable de créer face au changement climatique. Jean-Luc appelle à chercher ensemble l’intérêt général auquel nous rappelle l’écologie, la conscience d’appartenir à un même écosystème qu’il nous faut préserver, ce que « seule la démocratie peut faire ». Jean-Luc appelle à la relance en fustigeant le productivisme. « Il faut partir des êtres humains, de leurs exigences qui n’ont rien de démesuré » explique-t-il.

    La voici, votre « critique des objets matériels inutiles ».

    Je ne dis pas que M. Mélenchon est le plus pur des écologistes, ni que son admiration béate pour Mitterand est bonne, mais n’allez vous pas trop vite en besogne dans votre article ?

    Encore un exemple, pour finir : voici un extrait d’une interview que Mélenchon a donnée à Terra Eco (http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/10/28/interview-dans-terra-eco/) :

    Vous avez décidé d’accoler au Parti de gauche un sous-titre : « Écologie – Socialisme – République ». Pourquoi ce ralliement à l’écologie ?

    Jean-Luc Mélenchon. Malgré nos querelles et nos affrontements, Les Verts ont popularisé en France les idées écologistes. Ils ont fait évoluer les esprits et le mien en particulier. J’ai pris conscience de l’impasse dans laquelle se trouvaient les stratégies traditionnelles de gauche pour rendre compte de l’époque et répondre aux défis qui se posaient. Il fallait être aveugle pour ne pas voir que le modèle communiste, comme le modèle social-démocrate, intégrait une dimension productiviste qui est une aberration eu égard aux limites de la planète.

    Votre sensibilité écologiste est peu médiatisée…

    Jean-Luc Mélenchon. C’est mon histoire, je ne viens pas de l’écologie politique. Les journalistes m’attendent souvent à une autre porte et je suis aussi plus prolixe sur le partage des richesses que sur le problème de la bifurcation climatique. Mais je ne cesse de travailler sur ce sujet.

  12. Cher monsieur Darken,

    Merci de votre mot. Je vous donne tout de suite raison, sans barguigner. J’ai voulu aller trop vite, je suis allé trop vite – ce qui est imbécile -, et je me suis trompé. Je vous dois donc des excuses, et elles sont sincères. J’ajoute que votre ton vous rend sympathique à mes yeux.

    Ceci posé, cela ne change rien à mon propos. Et je vous prie de ne pas y voir de la mauvaise foi. Car s’il est vrai que l’expression « changement climatique » apparaît 21 fois depuis 2004 sur le blog de monsieur Mélenchon, ce n’est jamais à titre principal, ce n’est jamais pour proposer des mesures françaises contraignantes. Jamais. Autrement exprimé, il ne s’agit que d’une bulle de savon au moment même du péril extrême.

    Vous ne semblez pas comprendre le lien entre l’idée de relancer la consommation et de réclamer l’augmentation des revenus les plus bas d’une part, et la fatale croissance dans l’usage de biens matériels d’autre part. C’est tout de même bien singulier. Ne croyez pas, en tout cas, que je refuse aux pauvres le droit de vivre dans la dignité. C’est même tout le contraire, comme l’attestent ma vie, mes livres, mes innombrables articles. Seulement, quels pauvres ? Moi, je pense à ceux de cette planète malade. Non pas pour nier qu’il existe des pauvres chez nous, mais au fait pour dire que la pensée doit subir de vraies ruptures. La crise écologique oblige à penser le monde, non seulement la France, comme le fait pour l’essentiel monsieur Mélenchon.

    Que penser d’un homme qui réclame une importante augmentation du Smic sans lier cet objectif à la situation de la France et des Français, y compris pauvres, par rapport à tous les autres ? À suivre votre ami, il ne serait jamais l’heure de dire cette vérité de base : les miséreux sont ailleurs. ÉVIDEMMENT, il faut dynamiter les rapports sociaux existant dans les pays riches. ÉVIDEMMENT ! Mais sans perdre de vue que la situation écologique du globe est telle que jamais, à vue humaine, les hommes ne pourront consommer autant de biens matériels que les couches pauvres de nos sociétés gavées.

    Il faut, il faudrait, et monsieur Mélenchon ne le fait pas, contester l’usage d’objets comme la bagnole – en moyenne je crois, et tout compris, je dis bien tout, elle coûte autour de 500 euros par mois – ou le téléphone portable.

    Au-delà, cher monsieur, vous refusez visiblement de tirer le bilan du passé de la gauche. Vous ne tenez pas compte de ces politiciens officiellement pacifistes et même antimilitaristes, socialistes à coup sûr, qui nous ont plongés dans la boucherie de 1914. Pas davantage de tous les mollettistes de l’histoire de la social-démocratie, de tous ces gens qui prétendaient une chose en haut des tribunes avant de faire le contraire une fois au pouvoir. La torture de masse et les grands massacres colonialistes estampillés SFIO ne valent-ils pas qu’on s’en souvienne ? Et que dire de ce mouvement stalinien, dont l’esprit n’est pas mort, et qui a soutenu l’une des pires dictatures de l’histoire humaine ? Croyez-vous que le parti communiste n’a pas de comptes à rendre ?

    Plus près de nous, vous refusez de voir l’évidence de l’imposture mitterrandienne, et ce qu’elle révèle des ressorts de la politique et de l’illusion publique. Je vous rappelle calmement que monsieur Mélenchon, comme d’ailleurs monsieur Hollande, fait du défunt Mitterrand un modèle. Ma foi !

    Au fond, et pardonnez-moi ce qui est assurément une attaque, vous avez décidé de faire confiance. Si on dit quelques fois en huit ans que l’on est devenu – un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ? – écologiste, cela suffit. Cela s’appelle la croyance. Une croyance contredite en totalité par l’histoire politique. Laquelle a laissé derrière elle des milliers de monsieur Mélenchon. J’ai beau comprendre ce que vous dites, et sentir votre évidente sincérité, nos routes divergent, et cela ne me ravit pas. Vous permettez ? « Those who cannot remember the past are condemned to repeat it. » En français : « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre. » Cette phrase a été écrite par le philosophe George Santayana en 1905. Elle me paraît adaptée à notre querelle.

    Encore merci de votre courrier.

    Fabrice Nicolino

  13. Pour l’anecdote et pour compléter le CV de Gérard Depardieu, on peut ajouter qu’il est le parrain de l’association d’hommage à Georges Frêche : http://www.georgesfreche-lassociation.fr/

    Sur le fond de l’article de Fabrice ? D’accord sur l’analyse, d’accord sur le second tour « tant est grande ma détestation de Sarkozy » … mais j’ai l’habitude d’exprimer un choix minimum pour le premier tour … pour l’instant entre Mélenchon, Joly et Poutou cela se décidera au dernier moment ; mais, je ne ferai campagne pour aucun d’entre eux !

  14. Excellent … moi je vois dis continuez j’adore.

    Ca fais peut être mal à la bien pensante société mais putain ça fait du bien.

    Bon hormis que moi j’irais voter au premier tour ( j’ai déjà un candidat en tête mais il a pas encore les 500 signatures ) et au second tour je voterais nul.

    Encore merci!

  15. Fabrice, l’amalgame entre Mélenchon et Mitterand me semble un peu facile, si je puis me permettre. Tout le monde sait quel personnage retord était Mitterand. Le fait que Mélenchon s’en réclame ne cautionne absolument pas la noirceur ni l’opportunisme dont Mitterand était imprégné.

    Je crois que la lutte contre l’ultra-capitalisme est une des bases de l’écologie. Disons que l’écologie passe forcément par cette lutte. Les réflexions que tu portes sur Planète sans Visa en sont le meilleur témoignage !

  16. On comprend Darken et les autres, car on voudrait qu’il y en ait au moins un de valable. On voudrait jouer à ce jeu dont tout le monde est fou. Il est difficile de se dire que ce jeu est tout simplement faussé. C’est d’autant plus dur que, comme le soulignait Vanvauguin avec beaucoup d’élégance, nous n’avons à disposition de solution toute prête. Alors c’est plus rassurant de se dire « on va se placer derrière ce bonhomme, il est sympathique, il dit des choses qui nous parlent ».
    C’est vrai que Méluche est rigolo, il bouscule les journalistes, tout ça, ces propos vindicatifs contre « la finance » sont rafraîchissants.
    Pourtant, au delà de tout ce que tu rappelles, Fabrice, n’oublions pas que M.Mélenchon ne considère pas Cuba comme une dictature. Il ne conçoit l’avenir que dans l’industrie, la grosse qui bave.

  17. Bonjour M Nicolino,

    je m’intéresse au phénomène Mélenchon, non à cause de l’homme (comme vous l’expliquez très bien, faire confiance est la condition de départ pour se faire abuser), mais plutôt des idées qu’il permet de diffuser sur la place publique – et éventuellement de rendre dominantes au sein du peuple. Ce que je retiens principalement est double : la convocation d’une assemblée constituante élue à la proportionnelle et dont les travaux seront validés par un référendum (même si j’aurais préféré que l’assemblée soit tirée au sort) ; la possibilité de sortir de l’économie comme fin et de s’en resservir comme un moyen pour atteindre les buts que la société se fixe (et cela ne pourra être atteint qu’en supprimant l’épée de Damoclès de la dette, par ex. via l’audit de la dette, la monétarisation ou encore la réforme fiscale).

    Alors effectivement, le front de gauche est encore très faible sur le plan de l’écologie (en témoigne son soutien au stockage du CO2 à Florange), mais les deux points cités ci-dessus me semblent être les conditions élémentaires pour sortir du système corporatiste et court-termiste actuel. Contrairement à vous, je vois également quelques points positifs sur la question de la consommation : en témoigne la mini polémique sur la vidéo où on voit Mélenchon utiliser un ipad, alors que son usage est critiqué par le front de gauche.

    Je finirai sur la question de l’équilibre à trouver entre combat contre la pauvreté en France / à l’international. Mélenchon parle dans son blog des travailleurs d’une usine en Bretagne qui abat des porcs. La description du quotidien de ces gens et la totale absence de perspectives font réellement froid dans le dos. C’est pourquoi je me rangerais sur la position qu’il faut faire une différence entre ce que les gens peuvent consommer et leurs marges de manœuvre pour décider de la manière de conduire leur vie. L’augmentation des salaires est un élément clé pour les deux points. Mais ce n’est pas l’élément unique des propositions du front de gauche (préemption des coopératives lors de la revente d’une usine, répartition du pouvoir décisionnel dans l’entreprise,…).

    Voilà. Et merci pour la piqure de rappel sur Mitterand !

  18. Un billet un trop négatif à mon goût, n’oublions pas, ingrats que nous sommes, que depuis mai 2007 nous avons la chance de pouvoir contempler quasiment tous les soirs un ou plusieurs films avec Christian Clavier ou Gerard Depardieu, voir avec ces 2 grandes stars. 🙂

  19. Petite précision car elle m’a interpellé moi-même, le captage du CO2 pour Florange n’est pas à ce que j’ai compris un pur projet de captage Stockage du CO2. Il y aurait stockage pour réutilisation dans les fourneaux et amélioration des rendements et diminution de moitié des émissions. Je n’ai pas d’avis tranché mais si on continue à utiliser de l’acier, ça s’étudie.

    Pour le rappel sur Mitterrand, c’est pas le premier et tous les articles anti-Mélenchon précédents reprennent ce point. Je n’ai pas l’âge d’avoir été fasciné par Mitterrand mais ça me semble un peu hors-sujet et raccourci. Pour tous les points évoqués dans l’article Mitterrand ne m’est pas foncièrement sympathique.

    Pour une lecture moins « atlantiste » de Cuba, voir cet article qui nous rappelle que le respect des Droits de l’Homme sont une conquête de tous les jours, d’abord chez nous: http://www.legrandsoir.info/il-existe-un-consensus-au-sein-de-la-societe-cubaine-pour-sauvegarder-le-systeme.html

    La cadre de la pensée actuelle n’est peut-être pas celui d’une écologie de rupture (cf son rapport à la technique), il n’est pas inintéressant non plus et notamment pour lui donner une dimension universaliste. Bref, il fait des liens!

  20. M Nicolino, je ne comprends pas pourquoi un homme de votre intelligence se penche sur le cas de l’insignifiant Mélenchon et le non-événement de la future élection présidentielle.

    Je ne sais pas pourquoi mais je dédicace aux mélenchonistes cette phrase(que je me garderai bien de paraphraser pour éviter la diffamation)de Georges Darien tirée de son livre « Le voleur » :

    « La bourse est une institution, comme l’Eglise, comme la Caserne; on ne saurait donc la décrier sans se poser en perturbateur. Les charlatans qui y règnent sont d’abominables gredins; mais il est impossible d’en dire du mal, tellement leurs dupes les dépassent en infamie. »

    Comprenne qui pourra ou qui voudra…tout y est dit…

  21. Merci, Fabrice, de cracher dans la soupe, et avec talent. Il y a toujours trop peu de gens à le faire.

    Cependant, je persiste à croire que nous avons une toute petite part de liberté subsistante à utiliser, Mélenchon étant le seul candidat qui nous donne une chance de cogner le capital là où ça lui fait mal, voire de le mettre à terre et de provoquer le décompte de l’arbitre. Attaquer la finance folle, qui a bien progressé dans la construction de l’apocalypse, est indispensable. La finance bloque tout, elle détruit notre avenir, dans tous les compartiments de la vie humaine. Elle construit un monde, au mieux, invivable; toi-même tu nous le montres régulièrement.

    Car j’ai lu “Nous, on peut”, écrit par Jacques Généreux, il constitue le programme économique du Front de gauche. Il est simple : dézinguer les mécanismes du capitalisme libéral. Le programme est court, compréhensible, réaliste, applicable. Je fais confiance à cet économiste hétérodoxe. Certes, l’écologie est symboliquement présente, juste incantatoire. Mais c’est secondaire, l’essentiel est de neutraliser le vampire financier.

  22. (scission pour éviter les longueurs)

    Les quelques auteurs que j’ai récemment lus parlent de la réduction des inégalités comme condition indispensable pour attaquer les autres problèmes (notamment Franz Broswimmer). Donc d’abord la finance !
    Et puis je pense que l’augmentation du smic est une condition nécessaire, certes absolument pas suffisante, pour éviter d’acheter des saloperies (telles : prendre sa bagnole, consommer la camelote chinoise, ingurgiter de l’agro-bouffe industrielle, etc.). S’ils sont moins étranglés, les travailleurs auront une chance de réfléchir plus. Il faudra bien sûr des mécanismes complémentaires pour que cet argent ne serve pas à consommer du smartphone, du jeu vidéo, des chaînes télé, des revues pipoles.

    Fabrice, je t’invite à lire le livre (le dernier tiers si ton temps est réduit); je suis même prêt à te le prêter pour ce faire 😉 Tu nous diras alors si tu maintiens ton analyse ou si de nouveaux arguments sont dignes d’être débattus.

    Merci de rappeler le passé toujours catastrophique des abdications socialistes. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai dit que Méluche est le seul à conserver une chance de faire le nécessaire, mais sans être béat.

  23. Bonjour,

    Je regarde moi aussi le phénomène Mélenchon depuis quelques mois. Je trouve que c’est le seul candidat qui représente une rupture avec le système, notamment sur la question du revenu maximum. Même si c’est franchement insuffisant, prendre tout ce que gagne quelqu’un au delà de 30 000 euros par mois est déjà un sacré pied de nez à l’accroissement sans limite des inégalités.

    Et je pense qu’on ne pourra pas parler d’écologie sérieusement si au préalable on a pas rapproché dans le revenu et le patrimoine les plus riches des plus pauvres. On ne peut pas dire aux plus modestes qu’ils doivent se passer du portable, de la bagnole et de l’électricité à volonté, si dans le même temps les plus riches ne participent pas eux aussi à la cure d’austérité parce qu’ils en ont les moyens.

    Et vu le temps de parole disponible pour les candidats, je ne vois pas comment ils pourraient expliquer comment sortir de la crise financière et en même temps développer des thèses décroissantes.

    Alors, entre l’écologie (défendue par qui au juste ?) et la réduction des inégalités, je choisi la seconde solution en me disant que c’est la seule chose à faire pour demander au favori des sondages un infléchissement par rapport au libéralisme.

    Je pense qu’on ne vote pas pour un candidat, mais contre ses adversaires.

    Dans ces élections, si on ne veut pas voter FN / UMP / Modem / PS et peser quand même en soutenant un candidat qui représente au moins 10% des électeurs, désolé, mais à part Mélenchon, je ne vois personne.

  24. Ce qui est fascinant, c’est d’observer l’attention -encore- portée aux politiques. A chaque fois, c’est le même piège tendu : beaucoup de paroles, de débats, de promesses, et quand il s’agit des actes, c’est l’évaporation, l’oubli , le mensonge, les connivences de pouvoir… Le piège, c’est cette attente ( et la croyance) qu’une personnalité politique , un jour , puisse être véritablement honnête, et changer le monde… Hors quelle est la réalité ? C’est qu’aujourd’hui, le monde politique se base sur le conflit, sur la séparation ( je suis le meilleur et les autres sont inférieurs ), la course au pouvoir, et surtout s’y maintenir… Et dans un monde comme celui-là , où sont les solutions ? où est la construction ? où est la vision ?
    Donc, on peut passer une vie entière à critiquer un camp politique ou l’autre, à penser qu’une formule de société plaquée sur la réalité d’un ensemble de personnes va changer le cours des choses … formidable illusion !
    Cette période formidable de l’histoire humaine, de l’histoire terrestre, est l’opportunité pour chacun d’entre nous de prendre une autre voie : et pour cela , je vais prendre un dicton simple : « Balayer devant sa porte » !
    Au lieu d’attendre qu’ « un autre » puisse changer notre vie, c’est à chacun d’entre nous de prendre l’initiative, dans la sienne. Si tu veux que le monde change,change d’abord, car personne ne le fera à ta place. Personne ne prendra ta vie en main; à part toi.
    Alors Fabrice , oui, on pourrait faire un blog pour pointer tous les méfaits révélés chaque jour, et écrire sans arrêt , 24/24 … et ? cela implique-t-il que l’on soit meilleur que ceux que l’on pourfend ?
    L’écologiste véritable, s’il existe, passe à l’action , se tourne vers les solutions, et crée de nouvelles perspectives. Et tout cela existe : permaculture, sources d’énergies solaires et naturelles, agro-écologie, amap, agriculteurs naturels, alimentation végétarienne, transports en commun, etc…et surtout , conscience que nous faisons partie de la Nature, que nous sommes la Nature, et que si nous ne la respectons pas, alors nous ne nous respectons pas. Et si nous l’honorons, nous nous honorons et respectons le vivant , tout le vivant…

  25. Je trouve que depuis quelques temps tu détestes trop de monde, trop souvent, trop intensément. J’en suis un peu triste, car je t’aime bien. Mais je dois te le dire, justement parce que je t’aime bien.

  26. L’écologie n’aurait sans doute jamais du se mêler de politique électorale, sauf au niveau le plus local. L’écologie est politique par nature, automatiquement, profondément, elle n’a pas besoin de la légitimité de l’Etat. Mais c’est une erreur initiée des 1974 avec la candidature de René Dumont, et qui s’est perpétuée. Je n’ai aucune envie de critiquer Antoine Waechter, Noël Mamère, Dominique Voynet, Marie-Christine Blandin, Alain Lipietz, Corinne Lepage, Eva Joly, etc, etc… Tous ces gens ont fait du travail ! mais les acquis de la participation au gouvernement ne sont-ils pas trop maigres face a toutes les compromissions, toutes les couleuvres avalées, face a tout le temps perdu ? La politique est devenue un métier, c’est un fait. Mais l’écologie ne peut pas être un métier, ni une justification. On ne peut être écologiste qu’en restant loyal et honnête (devrais-je écrire « en devenant » loyal et honnête ?) avec tous ses engagements professionnels et volontaires dans la vie sociale. Je n’ai pas l’impression que les maigres acquis de l’écologie en France sont dus au fait que nous ayons eu quelques ministres et députés « écologistes ». L’écologie et la lutte anti-nucléaire ont donné le coup d’envoi de la société civile en France, d’une société qui commence a se tenir droite grâce a sa propre colonne vertébrale, sans le soutien des attelles de l’Etat. La CRIIRad, Kokopeli, Droit au Logement, la Confédération Paysanne, etc, etc… n’ont pas été initiés par des ministres, même « écologistes » que je sache ! L’amiante a été interdit par la décision soudaine d’un ministre, oui. Mais il n’était pas « écologiste ».

  27. À tous, et en particulier à Cultive ton jardin (Ctj),

    J’assume, mais j’assume vraiment, chère Ctj. Et je suis bien sûr de ne pas être dans la détestation, du moins pas davantage qu’auparavant. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à certains de mes articles de 2007, 2008, d’avant et d’après. Oui, il m’arrive d’attaquer durement des personnes de chair et d’os. Mais, je le crois, en me servant d’arguments, qui valent ce qu’ils valent.

    Chère Ctj, moi aussi je t’aime bien. Et c’est pour cette raison que je te mets en garde contre cette tendance, très répandue, à sortir du cadre de la critique pour se réfugier dans celui du sentiment. Je n’ai rien contre le sentiment, mais je crois qu’il ne doit pas occuper tous les espaces. La critique est une arme décisive pour qui n’accepte pas l’ordre en place. Elle doit être justifiée, justifiable en tout cas, mais ne saurait se soumettre aux canons doucereux de la bienséance, fût-elle « écologiste de gauche ».

    Je trouve singulier que l’on ne puisse s’en prendre, dans certains cercles, à la personne pourtant publique de Mélenchon, qui crache à tout va, lui, défendant mordicus des États aussi détestables que la Chine totalitaire ou Cuba.

    Mais peut-être, chère Ctj, n’auras-tu pas apprécié l’attaque sévère contre Anémone, contre qui je n’ai rien par ailleurs ? Eh ! c’est bien elle, personnage public, qui accepte de donner son avis public sur la chose publique, à savoir l’élection du président. Et je n’aurai pas le droit, moi, de contester son malheureux jugement ?

    Au-delà, au-delà de toi, chère Ctj, je constate une fois de plus qu’il y a une limite à tout. Dès que l’on s’approche de la date fatidique – celle des élections -, il devient plus difficile d’écrire certaines choses. Mais cela ne changera rien pour moi. La rupture avec ce monde passe par la confrontation et l’affrontement, à l’aide mots désagréables.

    Fabrice Nicolino

  28. ya de quoi detester! OUI! ya de quoi, les nazis? on a detesté, oui ou non? et bien ceux qui ont cette frénésie de destruction sont aussi detestables!

  29. Là où il y a incompréhension, c’est que ça me désole pas pour Depardieu, même pas pour Anémone ou Mélenchon qui, tu l’as bien compris, sont plus proches de mes préoccupations (sans que ça me fasse perdre mon sens critique, je t’assure).

    C’est pour toi que ça me désole, parce qu’à trop détester, on perd son âme aussi. On se fait du tort à soi-même.

    Je suis pas contre les coups de gueule justifiés (sinon, pourquoi je viendrais ici aussi régulièrement). Mais détester (« trop souvent, trop longtemps, trop intensément ») c’est AUSSI accorder trop de place au sentiment.

    Laisse les morts ensevelir leurs morts. Il y a ENCORE des vivants, accorde leur plus de place.

  30. « Attaquer la finance folle, qui a bien progressé dans la construction de l’apocalypse, est indispensable. La finance bloque tout, elle détruit notre avenir, dans tous les compartiments de la vie humaine. Elle construit un monde, au mieux, invivable; toi-même tu nous le montres régulièrement »

    « Certes, l’écologie est symboliquement présente, juste incantatoire.
    Mais c’est secondaire, l’essentiel est de neutraliser le vampire financier. »

    Pas moins que ça ! Ouh la Tarasque ! La finance au poteau et fissa, on repart pour de nouvelles Trente Glorieuses !

    Heureusement que Jacques (le) Généreux est là avec Mélenchon pour nous rappeler que le mal incarné, les quelques crève-cœurs responsables de tout ça, la personnification hideuse de la domination indirecte et impersonnelle qui fait qu’on se lève tous le matins -la valeur-, tel un zombie, pour aller bosser et sous laquelle on a l’impression que le travail – tel qu’il est sous le règne de la Marchandise depuis deux siècle et demi, avant le travail n’existait pas- a toujours existé, que notre forme de vie capitaliste (ou de rouage producteur/consommateur) dépossédé de tout est transculturelle et transhistorique…

    « toi-même tu nous le montres régulièrement »,
    Fabrice est plus fin et plus virtuose que cela pour et décrire la forme de socialisation capitaliste il me semble et ne pas tomber dans ce piège grossier.

    Dormez on vous désigne les boucs émissaires.

    Et si la finance, loin d’avoir créé une excroissance sur un corps sain comme le claironnent la gauche et la droite était celle qui avait permis à la décomposition du capitalisme en crise nécessairement, et cela du à l’industrialisation, de continuer un bout de chemin ?

    Rappel pour moins de crédulité, l’éclairant texte d’Anselm Jappe :
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-tous-contre-la-finance-par-anselm

  31. « Je déteste le communisme, parce qu’il est la négation de la liberté et que je ne puis concevoir rien d’humain sans liberté. Prenez le révolutionnaire le plus radical et placez-le sur le trône de toutes les Russies, ou confiez-lui un pouvoir dictatorial […] et avant un an il sera devenir pire que le Tsar (NicolasIII) lui-même. »
    Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine
    😀

    A Ludomagno,

    Pourriez-vous m’expliquer ce que sont des agriculteurs naturels???

  32. « mince mon lien précédent ne fonctionnait pas, je le renvoie :
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-tous-contre-la-finance-par-anselm-jappe-71322581.html »

    Oh là là, lionel, quelle assurance, quel ton péremptoire m’assignant des pensées que je n’ai pas; un vrai procès bouclé d’avance.

    Non, on ne peut plus déserter la capitalisme. Ce système a toujours visé l’hégémonie, mais maintenant il est totalitaire. Si tu veux t’en extraire, il viendra d’appréhender pour te punir de mort par la misère, la faim, la maladie. Bien sûr qu’il faut en sortir.
    La finance est l’aboutissement du système, pas un accident. Aucun autre problème ne pourra être résolu sans faire sauter le verrou de la finance, et surtout pas celui de l’alternative au capitalisme. C’est juste un premier pas nécessaire. A bas la croissance, à bas l’économie, à bas la consommation.

    On ne doit pas attendre la décomposition du système, cela se passera très mal.

  33. bonjour. merci pour ce papier décapant. je tiens à votre disposition la transcription de la conférence de méluche à négaWatt en décembre, où, s’il est bien question de planification écologique (donc d’une sorte de réindustrialisation version pas trop destroy – mais bon, je grossis grossièrement le trait), d’écologie, je n’en ai pas trouvé. j’ai osé dire que, comme tous les communistes, trotskards, cousins, voisins, il a un rapport utilitariste et paternaliste avec la nature, qui n’est jamais vue que comme le réceptacle à protéger de cette chose sublime qu’est l’Homme, mais cela n’a pas été apprécié. je lis dans les commentaires que ce que vous dites ne l’est pas non plus, en gros.
    toutefois, une bonne (à mon avis) raison de voter pour lui au 1er et 2ème tour : il est le seul (je crois) à proposer une assemblée constituante, pour changer la constitution. passer à un régime parlementaire (pour autant qu’une constituante le décrète) serait probablement la seule chance pour ceux qui défendent les vrais enjeux écologiques de se faire entendre efficacement.

  34. Pour LBL,

    Nous sommes, j’en suis sûre, de nombreuses femmes à lire ce blog. Comme aux hommes, il nous arrive de « dénoncer ce qui est réel ». Et pourtant, nous n’avons pas de couilles.
    Ça fait 50 ans, cher LBL, que je m’en passe très bien.
    Comme vous, tout au long de ma vie, j’ai eu les jetons et – quelquefois – du courage.

    Si je ne vote pas (pas d’état d’âme pour 2012… Je ne me suis jamais inscrite), c’est avant tout par refus de la hiérarchie (eux, là haut, qui décident et nous, en bas, qui obéissons).

    La hiérarchie, pour moi qui suis une femme, c’est aussi (surtout ?) au quotidien, subir cette soit-disant supériorité masculine. Elle est encore bien présente, bien réelle, cette domination là et elle prend d’ailleurs de l’ampleur, un peu partout.

    Ce ne sont que des mots, des expressions ? Certes. Tout comme « faire ça en juif », par exemple. Vous vérifierez auprès des intéressés si ça passe mieux.

    Je me fiche de Mélenchon mais je lui souhaite quand même, quand il « baise » des gens dans sa vie privée, de le faire non pas parce qu’il les considère comme des demeurés, mais bien pour partager avec eux du plaisir, c’est à dire avec respect.

  35. Posté par Isabelle Saporta

    « 23000 personnes à Berlin pour défiler contre l’agriculture productiviste et la malbouffe et ceci malgré un froid de chien, une pluie glaciale et un vent d’enfer. Motivés, non? »

    ah c’est pas ici!

  36. Demain france musqiue recoit simon casas, merci de laisser un message sur le repondeur de la programmation de musique matin : 01 56 40 47 45

    Simon Casas est un pro de la corrida

  37. @miaou,
    Votre propos laissait à penser que vous désigniez la finance folle et le traders pour responsables avec ferveur. (Comme JG et JLM le font).

    Sinon, dans vos « à bas », il manquait le principal à mon sens : « à bas le travail ».

    Mais je suis bien désolé de vous avoir catégorisé(e); c’est à force d’entendre la même chose à longueur de journée, je sur-réagis peut-être.

  38. http://gauche.blog.lemonde.fr/2012/01/23/ladmiration-de-melenchon-pour-dassault-ce-grand-industriel/

    extrait : Si l’ancien sénateur socialiste s’emporte contre « l’ennemi politique », il finit cependant par adresser des louanges à l’industriel. « Dassault est un adversaire politique total mais c’est aussi un grand industriel. Il ne faut pas se laisser aller à la caricature : la boîte Dassault Système a produit le grand logiciel de l’industrie. C’est pas Word le grand logiciel de l’industrie, c’est Catia et c’est un logiciel français. Et Dassault a donné le logiciel Catia pour les lycées professionnels, il faut le savoir », finit par lâcher l’ancien ministre de l’enseignement professionnel.

  39. Je crois que la financiarisation folle à laquelle nous assistons est l’aboutissement logique et inévitable du capitalisme, idéologie du toujours plus, toujours plus haut, toujours plus fort. A chaque crise ils reculent un peu, font éventuellement une guerre, puis reprennent leur marche en avant sans dévier d’un poil de leur trajectoire, comme s’ils avaient déjà oublié où elle les mène.

    Jusqu’à quand?

  40. @marie,

    Merci pour cet extrait éclairant.

    Effectivement, le rêve communiste – et pas que – d’un prolétariat qui s’accomplirait après une phase capitaliste plus plus que moins longue grâce aux machines, une fois celles-ci réquisitionnées aux patrons a de beaux jours devant lui.

    L’industrie, la racine, le moteur, l’essence, de la société capitaliste et sa crise perpétuelle est invoqué comme LE sauveur.

    Quelle blague !

  41. Superbe article de M.Nicolino, comme d’hab !

    Belle analyse lucide par rapport à Mitterand et Mélenchon. Tous les deux sont des artistes, des artistes du verbe. Tous les deux sont des magiciens, des illusionnistes.

    Le premier a vite compris que cela lui permettrait de prendre le pouvoir en s’appuyant sur un petit peuple honnête, travailleur, mais inculte à qui il suffisait de dire qu’ils n’avaient pas eu de chance dans le rôle de l’exploiteur ou de l’exploité. Le second, Mélenchon, par sa capacité à séduire par le verbe, a su se maintenir au pouvoir pendant des années. Comprenant qu’il n’y avait plus de place pour lui au PS, tant les places pour les petits chefs sont chères, a préfèré, tel un Tapie dans ses meilleures années, récupérer un parti communiste à l’agonie, pour exister, se montrer, monter sur les estrades, jouir encore et encore de ses effets oratoires. A chacun son orgasme.

    Le problème est toujours le même: montrez moi un homme politique désintéressé, sincère, juste, sans égo,aimant ses concitoyens, soucieux du devenir de la planète. Je n’en ai pas encore rencontré.

  42. Jeanne, bonsoir,

    « Nous sommes, j’en suis sûre, de nombreuses femmes à lire ce blog. » Yeeee, suis une fan!

    « Comme aux hommes, il nous arrive de « dénoncer ce qui est réel ». Et pourtant, nous n’avons pas de couilles. » Je vérifie a chaque douche, dès fois que …

    « Ça fait 50 ans, cher LBL, que je m’en passe très bien. » 57!

    « Comme vous, tout au long de ma vie, j’ai eu les jetons et – quelquefois – du courage. » C’est aussi la peur qui fait avancer!

    « Si je ne vote pas (pas d’état d’âme pour 2012… Je ne me suis jamais inscrite), c’est avant tout par refus de la hiérarchie (eux, là haut, qui décident et nous, en bas, qui obéissons). » Tout est basé sur la hièrarchie. Nous sommes tous et toutes le « petit » de quelqu’un. Y compris ceux au haut du sommet!

    « La hiérarchie, pour moi qui suis une femme, c’est aussi (surtout ?) au quotidien, subir cette soit-disant supériorité masculine. Elle est encore bien présente, bien réelle, cette domination là et elle prend d’ailleurs de l’ampleur, un peu partout. » Ayant travaillé des années avec des hommes, je n’ai jamais eu aucun problème. Respect total. Ayant aussi fait l’expérience avec des femmes, merci, un vrai nid de guêpe …

    « Ce ne sont que des mots, des expressions ? Certes. Tout comme « faire ça en juif », par exemple. Vous vérifierez auprès des intéressés si ça passe mieux. » Pas compris, désolée.

    « Je me fiche de Mélenchon mais je lui souhaite quand même, quand il « baise » des gens dans sa vie privée, de le faire non pas parce qu’il les considère comme des demeurés, mais bien pour partager avec eux du plaisir, c’est à dire avec respect. » C’est du domaine du privé, et ne nous regarde pas. Il n’y a pas de mal a se faire du bien, avec respect.

    Bien a vous,

    PS. Commandé et toujours pas eu le dernier livre de Fabrice. Tata Thérèse.

    Mais bon sang, qu’est ce qu’ils font a Paris!

    🙂

    Belle soirée, toutes et tous,

  43. Sur « CATIA », le logiciel de CAO du marchand d’armes Dassault, Mélechon prend vraiment son public pour beaucoup plus ignare qu’il n’est !

    Car il sait forcément que lorsqu’un logiciel est trop restreint a une niche spécialisée, le faire utiliser dans l’enseignement professionnel est la manière la moins chère d’assurer sa survie a long terme. Tous les concurrents de « CATIA » le font, chacun dans sa chasse gardée, et si les lycées professionnels Français ont choisi « CATIA » c’est pour promouvoir le Français DASSAULT, pas l’inverse. Mélenchon a oublié de dire si M. Dassault a bien remercié les lycées professionnels pour leur geste.

  44. Ce que j’aime bien chez M. Mélenchon, c’est son sens des nuances et le fait qu’il assume ses opinions.
    Pour Cuba et la Chine, il ne vous à sans doute pas échappé que sa position était nuancée et pas aussi caricaturale que celle que ses adversaires lui prêtent.
    Pour la sensibilité écologique, il est clair qu’il n’est pas tombé dans la marmite dans ses jeunes années. Il avoue lui-même qu’il n’en a pris conscience que récemment. Pourquoi ne pas lui donner une chance de faire ses preuves ? Ne serait-il pas intéressant, pour combattre une influence contraire (communiste ?) de contribuer à l’éclairer plutôt que de le dénigrer ?
    Pour Dassault, il y a une part de désinformation sans doute. C’est de bonne guerre dans une campagne électorale. Mais le fait de reconnaître une valeur à un adversaire politique est à mon sens, plutôt une marque de respect pour autrui. On doit combattre les idées de quelqu’un avec qui on est en désaccord, ce n’est pas pour autant qu’on doit l’humilier.
    Je partage votre pessimisme sur la situation du point de vue environnemental.Mais j’aime bien cette idée : « Même si tu sais que demain, c’est la fin du monde, plante quand même un arbre »
    A tord ou à raison, voter M. Mélenchon est pour moi une manière de commencer à planter un arbre.

  45. Réponse du berger à la petite bergère…
    « Agriculteurs naturels »… je remplace le mot bio ou biologique. D’ailleurs, l’idéal serait de ne pas mettre d’adjectifs dans cette situation, et d’en rajouter dans les autres cas : « agriculteurs productivistes », « agriculteurs industriels », ou autre …
    A l’instar de nos produits : au lieu de « tomate bio » et « tomate », nous devrions dire respectivement « tomate » et « tomate industrielle » . Le langage assimile donc la domination de l’agriculture intensive et destructrice. Par conséquent, c’est ce qui est du domaine de la nature, du naturel, qui paraît marginal ou anormal… vivement l’inverse !

  46. Melara..consternant cette tiédeur; mais avec çà on justifie absolument tout. Dassault ce fut « Jours de France ». Mélenchon, comme Obama la montagne accouchera d’une souris

  47. lionel, d’accord.
    Il est vrai que l’expression « finance folle » peut être ambigüe, puisqu’elle sous-entendre que quand elle n’est pas folle, ça va. Hélas si je dis le mot sans l’adjectif, on ne va pas forcément me comprendre.
    Le travail, évidemment (travail salarié ou subordonné, parce qu’il y a du travail acceptable – comme « économie », ce mot a plusieurs sens différents). Mais la consommation et le travail sont liés, dégommer l’un fera vaciller l’autre, je n’ai pas pensé à le mentionner.

  48. « Le travail, évidemment (travail salarié ou subordonné, parce qu’il y a du travail acceptable – comme “économie”, ce mot a plusieurs sens différents). »

    Malgré tout les efforts on n’est pas sur la même longueur d’onde il me semble.

    Le travail dont je parle est évidemment celui de la société capitaliste.

    Celui-ci a la particularité d’avoir un double caractère (un face concrète et abstraite).

    La critique du capitalisme traditionnelle (ou marxiste) ne s’attaque qu’à la face concrète :
    le bon et le mauvais travail sur lequel on peut discuter toute la nuit (le travail chéri de l’artisan, du petit commerce, du prof, le médecin ou l’infirmier, le local, le national…), on n’en sort pas.

    Et en conséquence la dimension abstraite du travail – qui est réduit à une simple dépense d’énergie, de temps et qui rend les marchandises commensurables-, pourtant essentielle, reste dans l’angle mort de la critique anticapitaliste.

    C’est pourtant cette dimension abstraite du travail qui devient la médiation sociale et structure la société avec les marchandises dans lequel il est objectivé.

    Les rapports sociaux ainsi engendrés prennent une forme objectivée historiquement spécifique.

    C’est pourtant cette spécificité – le double caractère- qui fait du travail le principe de synthèse sociale de la société et la marchandise la cellule germinale de la société capitaliste.

    C’est la qu’on peut parler de fétichisme du travail et de la marchandise.

    Cela pose le travail en son centre comme un totem, c’est là la valeur : qui ne travaille pas ne mange pas ou alors est vu comme un indigne, un oisif (alors que les gens hors économie sont plus que précieux).

    Dans cette société structurée par l’argent et les marchandises les classes ne sont que les comparses d’un monde qui les dépasse, un combat pour une meilleure répartition des catégories de bases (travail, argent, marchandises, salaire).

    C’est un peu compliqué et cela s’appelle la critique de la valeur (*) est Fabrice va en avoir marre que je ressasse sans cesse les mêmes choses depuis 3 ans, bien que je languisse un -premier- billet sur (contre) le travail un jour.

    (*) ce blog fait une recension des ouvrages et des textes publiés sur ce sujet.

    http://palim-psao.over-blog.fr/

  49. Ce qu’oublie de dire M Nicolino sur une possibilité de sortie de crise écologique par le politique, c’est qu’il faudra une transition.
    A moins d’un chaos totale et d’une reconstruction sur les cendres, nous ne passerons pas du jour au lendemain d’une société hyper productiviste à une société alter dans laquelle nous produirons durablement en collectivités intelligentes et interdépendantes.
    Mr Nicolino lui même reconnait que dans sa détestation du politique, il va trop vite en besogne et ces exemples sont ainsi assez vite démontables lorsque l’on cite des sources et des liens.
    Il faudra une transition et tout d’abord dans nos institutions : assemblée constituante, 6° république, en finir avec le système de monarchie présidentielle, redonner du pouvoir au salarié e au sein des entreprises, aux syndicats etc.. etc.. l’on peut y croire sans tomber dans la caricature d’un stalinisme sanguinaire (pratique courante de l’extrême droite et d’une droite dure et aveugle).

    ou l’on peut préférer le nihilisme de Monsieur Nicolino qui consiste à tout rejeter en bloc en faisant des amalgames historiques et en comparant l’incomparable pour mieux vilipender.

    Cela ne m’empêchera pas de vivre certaines de mes convictions et de mes contradictions. D’être écologiste dans grand nombre de mes actes et d’être socialiste pour éviter à mes enfants, un système Orwellien qui se met en place !!!

  50. J’avoue apprécier le « parler vrai », la critique sincère issue d’un besoin de partager une réflexion …
    Seulement ce qui manque finalement aux personnes critiquées ici, à l’auteur, ainsi qu’à nous autres intervenants c’est une véritable indépendance d’esprit doubler d’une responsabilisation personnel indemne de toute(s) manipulation(s) extérieur ! Comme c’est pas le cas, laissons à chacun le droit d’avoir sa pensée et de l’exprimer librement !

    La question de l’information quand on arrive à agir de manière indépendante, responsable et avec bon sens deviens secondaire. On s’évite ainsi des débats inutiles avec des experts auto-proclamés et surtout de se faire des ennemis de personnes qui en réalité pense comme nous (mais avec un regard différent ^^).

    Sinon c’est évident qu’avec l’approche des élections critiquer les opinions politiques de certains personnages publiques n’est pas le meilleur moyen de débattre mais je vous comprends bien.

    Maintenant puisque le sujet s’est tourné vers le frère Mélanchon, j’ai du mal à comprendre de votre part l’oubli de la mention de son appartenance à la Franc-Maçonnerie, qu’il ne nie pas tout en demandant le respect de sa vie privé sur le sujet ! Pas mal pour un personnalité politique qui se pose en présidentiable !

    Déjà là ça me pose de gros problèmes quand à son indépendance de pensée et sa moralité. Et là bien sur je n’ose pas faire de liens avec Dassault, le monde financier (l’empire militaro industriel à la française !)et finalement le même bouillon dans lequel baigne l’ensemble de la classe politique de notre beau pays « de la liberté et des droits de l’homme ».
    Mais cela n’est il pas le « chemin de croix » de tout homme (ou femme) politique Français(e) pour « arriver » à se faire seulement entendre par nos médias tellement délicats et précautionneux quand il s’agit de donner la parole dans l’espace publique moderne (restreint et censuré au possible)

    Alors oui il nous faut du sang neuf, mais surtout des personnes réellement indépendantes de tous ces clubs, corporatismes, loges … (groupe sectaires ?), de ces 1% qui nous exploitent …

    Et là malheureusement il n’y a pas foule à l’horizon malgré une « renaissance » de la conscience chez de nombreux jeunes que l’on préfère étouffer dans la misère quotidienne.
    La majorité (étiquette pour nous nommer, nous le troupeau de mouton) plutôt que de refuser tout simplement d’aller voter va retomber dans le vieux clivage moisis et illusoire entre la gauche et la droite … Saupoudré par un peu d’écologie de ci de là et beaucoup de démagogie !

    Au secours ! Ne venez pas vous plaindre de jeter votre temps de cerveau disponible à la poubelle sur ordre du capital (*) quelque soit la forme qu’il prend pour vous dupez !

    (*) dont les membres ont remplacé leur cerveau par un microprocesseur et un tableur depuis belle lurette, ce qui explique pourquoi il n’y a pas d’alerte quand le monde se dirige droit dans le mur, les ordinateurs n’ayant pas encore la capacité de réfléchir à notre place … mais ça pourrais arriver !

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