Une si belle forêt dans le 9-3 (que faire de la Corniche des Forts ?)

Je ne sais pas encore ce qu’il faut imaginer, mais je peux déjà vous faire partager mon sentiment à propos de la Corniche des Forts, dont le joyau est une forêt de 40 hectares, d’un tenant. Nous sommes en plein cœur de la Seine-Saint-Denis. Le 9-3. L’un des lieux les plus pourris de notre si vertueuse République. Le 9-3, il y a ceux qui en parlent et ceux qui connaissent. Je connais, par force. J’ai grandi ici, dans une cité HLM, et j’ai ensuite habité Gagny, Montfermeil – 5 rue Picasso, dans la si fameuse cité des Bosquets -, Clichy-sous-Bois, Bondy, Noisy-le-Sec, Drancy, Tremblay-en-France, Livry-Gargan, les Pavillons-sous-Bois. Entre autres, car j’en oublie, soyez sûrs que je dis vrai.

Je connais le 9-3 et j’éprouve à chaque fois que je songe à ce département sacrifié la même rage contre les forces de la gauche historique. Je veux dire le parti communiste, qui y comptait, au temps de ma jeunesse, 9 députés sur 9 et 27 maires sur 40; et le parti socialiste, qui a pris la suite. La question qui suit n’est jamais posée : qui a la responsabilité du désastre urbain qu’est ce département ? Qui paiera jamais le prix politique d’une telle défaite de l’esprit humain ? La gauche vertueuse se planque, voilà tout, car c’est elle bien sûr qui a accepté, accompagné, souhaité parfois ces innommables cités dont elle croyait stupidement qu’elles seraient à jamais des réservoirs de voix. Misère, quelle sombre connerie !

La droite, n’en parlons pas. Si, un mot : je me suis battu physiquement contre ses sbires, notamment ceux de la bande de Robert Calmejane, député-maire de Villemomble dans les années 70, situé à l’extrême-droite de l’UMP de l’époque, qui s’appelait UDR. Cet homme aussi médiocre qu’insupportable avait créé dans les années 50, pour le compte du patronat de l’automobile, un syndicat maison appelé Confédération française du travail (CFT). Lancé en fanfare en 1959 à Poissy, dans les usines Simca, aujourd’hui disparues, cette merde avait gagné ma banlieue, et par exemple l’usine Citroën d’Aulnay-sous-bois. Celle dont on parle tant. Celle dont on dit à la radio : PSA-Aulnay.

Je connais fort bien cette usine, car j’y ai distribué des tracts sous la menace distincte – parfois conjointe – des fascistes de la CFT et des staliniens de la CGT. Cela laisse des traces ? Pardi ! j’ai pris des coups, sans le regretter aucunement. La liberté est un combat, je le rappelle au moment où tant de gens ont des vapeurs, et se montrent prêts à céder aux assauts d’un nouveau totalitarisme. Et voilà, une fois de plus, que je m’égare. Désolé, mais je n’y puis rien. Je voulais dire que je sais par toutes les fibres de mon être la détestation de la société officielle, blanche, riche, bien élevée, pour la racaille de la banlieue. Je n’ai pas besoin d’explication. Je saisis instantanément. Par exemple, quand je vois que la socialiste Élisabeth Guigou est députée de Pantin, je sens comme le mépris pour les marges de notre monde perdure, bien au-delà des proclamations.

Donc, et pardonnez que j’y insiste, je sais ce qu’est en 2012 un département abandonné. C’est ici qu’apparaît un miracle. Entre Romainville, Les Lilas, Pantin, Noisy-le-Sec existe un lieu nommé La Corniche des Forts. Je ne connais pas bien – je vais y remédier – l’histoire de ce territoire, mais l’essentiel consiste en d’anciennes carrières de gypse abandonnées. Le gypse permet d’obtenir du plâtre, et le plâtre, c’est la ville, n’est-ce pas ? En 1886, Vincent Van Gogh rejoint à Paris son frère Theo, qui habite Montmartre, et il peint sur place la butte, bien sûr, et du même coup les carrières de gypse de sa face nord. Regardez plutôt le tableau qu’il nous a laissé.

van gogh gypse montmartreAu passage, notez avec moi que ce Montmartre de 1886 – mes deux grands-pères étaient déjà de ce monde – ne ressemblent guère à la farce touristique d’aujourd’hui. Et poursuivons. 40 hectares, donc, entourés de cités et d’extrême promiscuité. Je m’y suis rendu. Ô, illégalement, comme vous pouvez l’imaginer. Un tel pays se doit d’être encabané, et il l’est. De solides remparts empêchent le peuple des alentours d’y pénétrer. Avec, au reste, d’excellentes raisons, car les anciennes carrières dissimulent un peu partout des chausse-trapes, des ravins, des entonnoirs par lesquels on peut en effet chuter, et se fracasser. N’exagérons rien. Quoi qu’il en soit, grâce à David – et qu’il en soit remercié -, j’ai pu entrer en soulevant l’une des herses barrant l’entrée, et je me suis baladé le nez à l’air, tandis qu’un des derniers soleils d’été jouait son émolliente musique.

Je ne laisserai jamais ma place dans ces circonstances-là. Car je me trouvais dans un écart nouveau, peuplé d’arbres quelquefois grandioses, et de lianes, et de fleurs, et de papillons, et de quantité d’insectes tourbillonnants. Le plus confondant, c’est que lorsque l’on a quitté les abords assaillis d’immeubles, dès que l’on a plongé dans l’immensité des plantes, on n’entend plus le cri pourtant perpétuel de la ville. Les érables sycomores défient les robiniers; les frênes et les ormes jouent les adolescents fougueux, et l’on s’émerveille de voir en vol, criaillant comme à son habitude, une buse variable. Ici ! Le plus frappant, pour qui demeure dans une ville où le relief a été comme gommé – franchement, Ménilmontant vous évoque-t-il une colline ? -, c’est que les creux et bosses, de même que les plateaux, sont réhabilités. On sait au bout de 500 mètres que l’on a renoué avec le monde magique de l’épaisseur. De la hauteur. Des dimensions. L’artifice s’efface à chaque pas.

J’ai pris un très vif plaisir à visiter cet endroit si singulier. Et j’éprouve une très grande peine à vous raconter la suite. La suite s’appelle : Base de loisirs. Il serait simple d’écrire que des élus imbéciles ont décidé de sacrifier un bout de nature de plus, mais les choses sont, comme souvent, plus compliquées. Il y a environ 20 ans, le Conseil régional d’Île-de-France décidait de transformer la Corniche en une base de loisirs. Eau, pelouses rases, consommation d’un ersatz de nature, et bagnoles partout. Des élus Verts de cette époque, en qui j’ai toute confiance en 2012, ont joué leur rôle dans cette proposition. Je pourrais verser dans l’anachronisme, mais je passe mon tour. Pierre Mathon et Hélène Zanier, que je tiens pour des amis (ici), étaient alors conseillers régionaux d’Île-de-France, et ont joué leur rôle dans cette histoire. Avec le recul, on peut s’interroger, mais c’est dans le même temps trop facile, car en 1992, dites-moi donc, qui se souciait de la biodiversité ? Le mot lui-même, inventé quelques années auparavant, restait on ne peut plus confidentiel.

Le monde a depuis changé de base. Et Hélène comme Pierre partagent le désir de faire de la Corniche des Forts une situation unique. Le théâtre d’une offrande sincère faite aux prolétaires et à leurs descendants. Rien n’indique que les dominés de notre monde aient moins besoin que ceux qui tiennent le manche de respirer un air authentique, de voir des arbres poussés dans l’anarchie soignée d’une nature réelle, d’entendre le chant du coucou. Oui, mais nous voilà coincés par des plans, désormais ridicules, esquissés en un autre temps. Et depuis, il faut bien dire que la médiocrité des esprits n’aura fait que s’étendre. Chaque commune riveraine de la merveille que j’ai décrite veut son espace, pour s’étendre, pour étendre un peu le bilan municipal dans la perspective de l’élection municipale de 2014. Et comme à peu près aucun édile ne sait ce qu’est la nature, ce que représente son incommensurable valeur, le projet de base de loisirs reste seul en piste.

C’est d’autant plus navrant qu’un tel objectif vaut ce que valaient les piscines municipales dans les années 60 et 70. Rien d’autre qu’un signe de distinction. Pas davantage qu’un argument publicitaire au bas d’un bilan. La banlieue anciennement ouvrière de Paris ne vaut-elle pas mieux ? Ne peut-on en 2012 imaginer meilleur sort pour cette forêt sublime qu’un arasement généralisé, suivi d’une atroce banalisation de l’espace ? Si la réponse est non, je vous le dis, cessons de parler. Et pour ce qui me concerne, cessons d’écrire. Comme j’ai la faiblesse de croire autrement, je poursuis encore. La tragédie n’est pas bien loin. En décembre, doivent commencer des travaux de terrassement géants portant sur les 40 hectares. Des engins arracheraient le sol au nord, et conduiraient le long d’une chaussée spécialement construite pour l’occasion, sur le site même, le remblai ainsi constitué juqu’au sud.

Pourquoi ? Pour combler les galeries de carrières de gypse, où habitent pour l’heure les chauve-souris. De façon, dans l’esprit des promoteurs du désastre, à préparer le terrain à la future base de loisir. Futur(e) est à prendre au conditionnel, car le 9-3 est l’un des départements les plus endettés de France, pour cause notamment d’emprunts toxiques, et il n’est pas question de trouver les – environ – 80 millions d’euros que coûterait cet équipement d’un autre âge. Autrement dit, on s’apprête dans quelques semaines à claquer autour de 10 millions d’euros dans la perspective d’une réalisation qui ne verra peut-être jamais le jour. En ayant au passage écrasé une terre fabuleuse d’arbres et de plantes, d’animaux, de beauté extrême à un jet de pierre des cités HLM. On appelle cela, dans ma langue à moi, un crime.

Bon, j’ai décidé, sagement je crois, de ne pas prendre les élus du conseil régional – PS, PC, divers gauche, EELV – de front. Après tout, chacun a bien le droit de changer de point de vue. Je souhaite ardemment qu’un compromis soit trouvé, qui pourrait prendre la forme d’un moratoire sur les travaux prévus en décembre. Deux ans de réflexion, par exemple, ne pourraient que nous aider tous à réfléchir à l’avenir souhaitable de la Corniche des Forts. Commencer les travaux signifierait au contraire clore un dossier passionnant. Les différer – au moins – serait reconnaître qu’il y a matière à discussion. Nous en sommes là, et je vous tiendrai au courant. La guerre n’est pas déclarée, et la paix est non seulement possible, mais hautement préférable. En attendant, si vous en avez le temps, lisez les quelques liens que je vous mets ci-dessous. En vous saluant tous.

http://www.ornithomedia.com/magazine/mag_art541_1.htm

http://www.ornithomedia.com/magazine/mag_art541_2.htm

Les travaux de terrassement prévus à partir de décembre 2012 :

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26 réflexions sur « Une si belle forêt dans le 9-3 (que faire de la Corniche des Forts ?) »

  1. Marie,

    Je continue à suivre. Il y a un bras de fer entre la mairie « écolo » de Dominique Voynet et l’association Murs à pêche (MAP), dont j’ai été membre et que je continue à soutenir. En deux mots, Voynet veut s’attaquer au bijou, le plus vite qu’il lui sera possible. Et MAP entend le protéger. Le blog de MAP : http://mursapeches.wordpress.com/

    Fabrice Nicolino

  2. Pourquoi tant d’acharnements ?

    Rien ne pourrait-il donc s’en tirer, passé au crible de desseins toujours plus indigents, et au nom d’un bien de moins en moins ressenti. Tandis que l’évocation de cette forêt, d’autant qu’inconnue, mène à la rêverie. Gypse magique, terre arrachée, bouleversée, graines et charpentes végétales, cachettes et observatoires. Je suis géographiquement loin, mais je sais Paris et sa région encore riche de lieux échappés ou oubliés. On va finir par y arriver, à tout ratisser, à tout nettoyer, surtout là où rien ni personne ne le demande instamment (y allant de sa survie). Cet « art » politique du déplacement, du vol de cape ensanglantée ! Je n’arrive pas plus à suivre les contre-propositions… Le jeu est lancé : venez-y perdre vos billes. Moratoire ? STATU QUO (définitif) !

    Et pardon de rappeler CASTORIADIS encore une fois (et Annie Le Brun, et Alice Miller, à votre santé !), puisque le flambeau est ici et là tenace, et que c’est celui autour duquel je tourne, en ce moment. D’autres peut-être :

    http://www.magmaweb.fr/spip/spip.php?article46

  3. Fabrice, merci. Emu, à la lecture de ce monde en sursis. Ces grands arbres et ces vies qu’ils abritent et les machines prêtes à tout détruire… Des souvenirs me reviennent à cette évocation.
    J’ai passé les 38 premières années de ma vie dans la banlieue, au sud de Paris. Je me souviens d’un terrain vague coincé entre le parking de la gare, à Massy-Palaiseau, des lotissements et la route. Un refuge d’herbes et de fleurs sauvages, de ronces, d’arbustes et d’insectes. Et ces oiseaux, tous ces oiseaux… De temps en temps, j’aimais m’y arrêter, écouter, regarder, respirer. Le temps d’une pause, de reprendre mon souffle.
    Un soir, je me souviens avoir surpris deux mantes religieuses. Ma première rencontre avec elles. Une émotion toujours présente.
    Chaque été, j’allais parmi les herbes pour les revoir, pour me rassurer, peut-être. Tant qu’elles étaient là, j’avais l’impression que quelque chose d’important était sauvé, je crois.
    Un été, je ne les ai pas revues. L’été suivant non plus. Quelques criquets, de plus en plus rares. Mais pas de mante.
    Un jour d’hiver, des pancartes ont été installées. Des machines sont venues. Il n’a fallu que quelques heures pour tout détruire. Ce que des années de patience avaient construit a été dévasté en un jour à peine.
    Je n’ai pas vu les mâchoires d’acier éventrer le cœur de la terre, écarteler les arbres. Je n’ai vu qu’une terre meurtrie en revenant le soir. Et j’ai pensé que c’était fini, que plus jamais je ne reverrai ces herbes emmêlées, ces jaillissements de ronces, ces insectes par milliers, ces bosquets d’arbres qui chantent, ces criquets, ces papillons…
    Evidemment, ce bout de terre en friche n’est rien, comparé aux 40 hectares de vie sauvage menacée. Mais j’ai l’impression que la logique est la même, que la nature n’est plus qu’un terrain de jeu, un potentiel à défricher, un enjeu de développement, un espace qu’il faut gérer, maîtriser, soumettre.
    Ceux qui décident auront-ils un jour l’intuition que le souffle de nos vies est là, dans ces recoins oubliés, dans ces morceaux de vie ténue laissés à eux-mêmes ?
    Frédéric

  4. IL y a le gardien des secrets de la terre et puis la gardienne des secrets de l’eau sans oublier le gardien des secrets du feu et son ami la gardienne des secrets de l’air…..
    Si je pouvais semer ces secrets à tous vents pour leur réapprendre la beauté d’une forêt avec sa farandole de vies abritées, si je pouvais encore croire qu’il suffirait de leur montrer,de leur raconter, de les prendre par la main, les yeux fermés pour voir, entendre, sentir avec leur coeur la magie d’une nature laissée libre de grandir à son rythme.
    Merci Mr Nicolino pour vos mots sensibles qui évoquent ce bout de poumon vert encore debout.
    Cela me rappelle les immenses parcs dans les métropoles Canadiennes qui sont autant d’oasis belles et paisibles( du moins il y a 25 ans)dans un milieu urbain laid et bruyant.
    Tout ratiboiser, tout exploiter, tout rentabiliser…..L’être humain détruit son habitat à la vitesse de la Lumière. Autant dire que son extinction est proche.
    J’espère ce sursis de temps possible pour éviter le pire dans cette bataille d’égos politiciens.
    J’espère que des espèces endémiques sont présentes pour permettre à cette zone de devenir un site protégé.
    J’espère….
    Bien à vous.
    Cathou

  5. d’accord avec la petite bergère: normalement, un projet sur un espace naturel doit donner lieu à une étude d’impact, un inventaire des espèces végétales et animales, et des mesures compensatoires au minimum si le projet se fait; n’y a t’il pas dans le département une association comprenant des naturalistes capable de hausser le ton face aux élus?

  6. A propos d’OGM…Il y a un grand moment que je n’avais pas consulté le guide de Greenpeace sur les produits agro-alimentaires.
    Je suis ahurie de voir que d’innombrables viandes « Label Rouge  » utilisent les OGM !
    A relire d’urgence pour faire le tri dans ce que l’on mange, surprises garanties !:
    http://guide-ogm.greenpeace.fr/guide

  7. Débat public régional à AUCH (salle du Mouzon)

     » NON les gaz de schistes ne sont pas morts! »

    Au moment même où le Président de la République annonce la fin de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste MAIS qu’aucune mesure officielle n’a été prise, que des membres du gouvernement sont hésitants, que les professionnels réagissent et que les enjeux sont importants, le Cercle des Citoyens 32 organise à AUCH, le vendredi 28 septembre à 20h30, un vrai débat contradictoire qui devrait être particulièrement éclairant pour la population. Participeront à ce débat dans la grande salle du Mouzon, grâcieusement mise à disposition par la ville d’Auch:
    – Mr. Chauveteau Guy, ancien directeur de recherche au CNRS et conseiller à l’Institut Français du Pétrole
    -Mme. Le Brun Sylvie, attachée au GEP AFTP (professionnels des gaz de schistes)
    -Mr. Martin Philippe, Député et Président du Conseil Général 32
    -Mr. Pistre Séverin, hydrogéologue,-
    -Mr. Ropers, Président du GEP AFTP (professionnels des gaz de schistes)
    -Mr. Rutten Frantz, Amis de la Terre et Bien Vivre Dans Le Gers
    -Mr. Sallibartant Jacques, Président de l’Amicale des foreurs et des métiers du pétrôle
    -Mme. Torregrossa Sonia, collectif 32 Non aux gaz de schistes
    -Mr. Viers Jérôme, Professeur en géosciences à l’université de Rangueil
    On ne peut douter de la richesse et de la tonicité du débat vu les compétences et les différences d’appréciations de tous ces intervenants.
    A un moment crucial pour l’avenir des gaz de schistes en France, nous comptons sur la mobilisation de tous. Comme toujours avec le Cercle des Citoyens 32, tous les participants à la soirée auront une large place dans le débat et le respect des personnes sera de rigueur. Que chacun vienne donc avec ses questions, ses remarques, ses suggestions et faisons ensemble que ce moment soit le plus riche pour tous et le plus positif pour notre département et notre région. A vendredi 20h30 au Mouzon. René Castagnon Président du Cercle des Ctoyens 32

    Merci de faire circuler cette information le plus largement autour de vous. Nous devons ensemble démontrer notre plus grand intérêt pour ce sujet.

  8. Frédéric Wolff,
    Ce que vous écrivez si joliment me rappelle des souvenirs d´enfance : de belles parties de jeux sur le viaduc de Verrières le Buisson où jamais ne passa un seul train. Je crois qu´il s´appelait Viaduc de la Bièvre. Je n´y jamais vu de castors mais des myriades de papillons qui dansaient dans le soleil.

    Grande admiratrice du photographe américain Joel Sternfeld, je vous mets le lien d´une de ses séries de photos. Il s´agit d´une voie ferrée désaffectée de New-York, la High Line que la nature réinvestit peu à peu. Il est fascinant de voir l´empreinte de l´homme disparaître à ce point des paysages industriels abandonnés. Malheureusement, la pollution due aux résidus chimiques ne permet pas toujours la régénération du milieu naturel. Mais quand la faune et la flore peuvent se réinstaller, les traces de notre passage dévastateur s´effacent plus vite qu´on ne peut l´imaginer. Une belle leçon d´humilité.

    http://www.thehighline.org/galleries/images/72157613289326874/play

    (j´espère que le lien marche. Je m´emmêle parfois les pinceaux en recopiant tous ces chiffres, mais je n´ai pas encore trouvé une technique plus sûre :-))

  9. En été, par temps de grande soif, toujours surveiller Mantis religiosa afin qu’elle ne tombe dans la rivière.

    Accorder de l’intêret aux chardons car si tu ne vas pas à la cardère, la cardère ira à toi.

  10. Merci, Martine.
    Etrange destin, que celui de cette ligne de train laissée à l’abandon, devenue friche industrielle puis coulée verte, parc public suspendu et entretenu à grands renforts de millions…
    Les photos de Joël Sternfeld, prises au temps où la nature commençait à reprendre ses droits, illustrent, pour moi, la force du vivant, le gâchis d’une voie ferrée remplacée par des routes et le contraste saisissant entre la beauté du végétal et la laideur du tout ciment. Et autre chose, aussi.
    Ce matin, j’ai croisé un employé municipal aux commandes de sa débroussailleuse. Rien de très original, si ce n’est qu’il faisait hurler sa machine sur le macadam. J’ai d’abord pensé que le type avait perdu la raison, à moins que je ne sois moi-même la proie d’une illusion d’optique ? En m’approchant un peu, j’ai compris : quelques herbes effrontées avaient eu le culot de s’insinuer dans une faille entre la route et le trottoir. J’ai pris, s’il en était besoin, la mesure de cette phobie du brin d’herbe qui pousse là où il n’est pas invité.
    Dans les champs et sur le bord des routes, on extermine les coquelicots, les graminées et les bleuets semés par le vent ; seule la main de l’homme a désormais autorité pour les cultiver là où la société l’a décidé. Ce qui était don du vivant devient service payant. Au foisonnement et aux surprises du monde sauvage, la modernité préfère l’univers réglé des prairies fleuries et des plates-bandes municipales certifiées conformes.
    C’est aussi cet anachronisme que j’ai entraperçu dans les photos de Joël Sternfeld. Apparemment, ces espaces spontanés n’ont duré qu’un temps. Le temps que les gestionnaires du vivant reprennent le pouvoir.
    Frédéric

  11. Bonjour,

    je suis lilasien, membre du groupe local EELV et très sensible au sujet de cette zone sauvage, dernière relique de feu le petit bois de Romainville. Je pense comme vous qu’il faut absolument intervenir pour bloquer les premiers travaux de terrassement qui engageront un peu plus ce projet stérilisant de base de loisirs. malheureusement, entre le projet d’usine de méthanisation à Romainville (toujours !) et la bataille pour la remunicipalisation du service de l’eau sur Est Ensemble, le groupe est peu mobilisé sur ce sujet. je vais essayer d’en parler aux copains et de faire remonter le sujet dans les ordres du jour de nos réunions.
    de votre côté, avez vous des pistes d’actions ? si vous avez besoin d’un coup de main, n’hésitez pas à me solliciter.

  12. Cher Fabrice,

    Ce fut un plaisir de vous accompagner, avec David l’ornithologiste, lors de cette visite qui a eu lieu lors des journées du patrimoine. Cette année, le thème était le patrimoine cachée, et cette forêt secrète devrait être protégée en tant que patrimoine. Malgré les araignées, j’étais moi aussi émerveillée par le silence et la beauté des arbres. J’espère que vos efforts paieront et que ce funeste projet de bases de loisirs mourra dans l’oeuf.

    Merci encore d’avoir pris le temps d’écrire un des billets vengeurs dont vous avez le secret, et d’avoir épargné les amis Hélène et Pierre qui assument leur part de responsabilité dans la mise en en lumière de cet espace délaissé. A leur décharge, à l’époque, ils pensaient travailler à la protection d’un espace naturel.

    On vous attend, avant que les jours pluvieux ne nous en empêchent, au pique-nique hebdomadaire du samedi midi au jardin Guinguette de la Dhuys, https://sites.google.com/site/jardinguinguettedeladhuis/ où vous serez le bienvenu.

  13. Salut Fabrice,

    Bien que la Corniche des Forts mérite sans aucun doute toute notre attention, je suis sidéré de n’avoir lu à ce jour aucun papier de ta part concernant l’étude sur les OGM réalisée par l’équipe de Gilles-Eric Séralini.

    J’avoue que j’ai du mal à comprendre ton silence… Mais sans doute y a-t-il une explication à cela.

    Bien à toi. Sancho

  14. Sancho,

    Un, je n’ai aucune prétention à l’exhaustivité, et je me laisse guider par mon nez et mes papilles.

    Deux, je n’entends pas, en ce qui concerne l’étude Séralini, me prononcer sur quelque chose que je ne connais ni ne peux connaître.

    Trois, j’ai un point de vue sur les réactions à l’étude elle-même, et je pourrais écrire là-dessus. Peut-être même le ferai-je, mais pas nécessairement ici. Je te rappelle que je dois manger et donc trouver des journaux où publier des articles qui soient payés.

    Quatre, qui rejoint le 1 : je déconseille à quiconque de tenir Planète sans visa pour un journal. Ce lieu n’en a point l’ambition, et de toutes façons pas les moyens. Tout repose, je radote, sur le temps bénévole d’une seule personne, moi.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  15. Cher Fabrice,

    Merci pour cette réponse claire et détaillée à ma sidération spontanée mais passagère 😉

    Oui, j’entends bien que notre blog favori n’est en rien un journal. Et j’imagine que tu dois, comme nous tous, trouver des moyens pour assurer ta subsistance.

    Je comprends également que tu ne puisses aborder tous les sujets d’actualité et que tes compétences limitées en matière de biologie moléculaire ne te permettent pas d’émettre des commentaires éclairés sur les terrifiants résultats de cette étude.

    Non, ce que je pensais lire ici, et que je ne désespère pas d’y trouver prochainement (ou ailleurs si tu choisis un autre support), c’est un billet sur la résistance héroïque, le mot n’est pas exagéré, dont Séralini ou Christian Vélot sont les acteurs au quotidien.

    Résistance qu’ils mènent pour nous tous au détriment de leur carrière personnelle et au risque de perdre définitivement leur moyen de subsistance. Ce qui a bien failli arriver à Christian Vélot.

    J’en profite pour leur rendre ici à tous un hommage sincère ainsi qu’aux innocents rats de laboratoire dont les photos édifiantes ont fait le tour du monde…

  16. Je ne connais pas cette Corniche des Forts, mais j’imagine qu’elle ressemble au parc des Côteaux d’Avron, à Neuilly-Plaisance, lui aussi basé sur d’anciennes carrières de gypse.
    J’ai toujours été étonné de constater qu’on ne croise quasiment personne dans ce grand parc assez sauvage (hormis le jour de la kermesse annuelle de Neuilly-Plaisance), malgré la forte densité de population dans les cités alentour. Les gens du coin préfèrent se promener à Rosny 2. Il faut dire aussi que les i-Phone, ça ne pousse pas sur les arbres.

  17. Bonjour Fabrice,

    Auriez-vous des photos de votre escapade?

    je souhaite faire paraître sur Inforet un article sur ce bois en sursis, et mettre NatureParif et sa présidente(grande défenderesse de l’ONF c’est tout dire) devant ses responsabilités, elle qui a décerner le prix de capitale française de la biodiversité à Lille, certainement à cause du fait que les soi disant verts de Paris doivent plus leur couleur à la vermoulure de leur cerveau qu’à une véritable conscience écologique.

    Pour sauver les forêts, pas de paix possible, il nous faut des Paul Watson, des pirates des arbres, qui empêchent les vauriens de toutes couleurs politiques de perpétrer leurs exactions contre les générations futures.

    Il nous faut désormais agir, et mettre les agissements de ces vooyous en pleine lumière.

    Merci de votre aide.

    Woodman

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