James Hansen, héros improbable pour temps impossibles

Je me répète : je ne suis pas là. Je suis ailleurs, quelque part, ailleurs. Mais ce qui suit était prévu avant mon départ, et je ne peux laisser passer de temps. Le rédacteur-en-chef de la revue suisse La Revue durable – Jacques Mirenowicz – me fait, vous fait la faveur de publier ici l’entretien que Susana Jourdan et lui-même ont mené avec James Hansen, et qui a paru dans le dernier numéro.

Un mot de la revue. Elle est si excellente – je précise que je suis fort loin d’être d’accord avec tout, à commencer par le titre, si discutable – que je ne peux que vous inviter, en confiance, à vous abonner. Si vous avez assez de sous, cela va de soi. Je laisse pour tous l’adresse sur le net de la revue (ici), ainsi que le PDF d’une lettre adressée aux grands-parents de la Terre, sur laquelle Jacques Mirenowicz a insisté (ici). À mon tour de me montrer décidé : l’abonnement à La Revue durable est un cadeau que vous vous faites à vous-même.

Et je passe à cet entretien avec James Hansen. Hansen est un être que je respecte sans détour, et que j’admire. Je n’admire pas souvent, mais alors sincèrement. Ce grand climatologue est né en 1941 et il dirige l’institut Goddard d’études spatiales de la NASA américaine depuis 1981. Le 9 novembre 1987, voici donc un quart de siècle, il lance au beau milieu d’un Sénat des États-Unis incrédule une bombe absolue : selon lui, les émissions de gaz à effet de serre émises par les activités humaines menacent toutes nos civilisations.

Les sénateurs s’en tapent, comme aussi bien l’on se doute. Il remet cela le 23 juin 1988 et, cette fois, ses propos font le tour du monde. Depuis, beaucoup de gaz ont coulé sous les ponts, et Hansen n’en finit plus d’alerter, conscient qu’aucun politique américain – ou d’ailleurs – ne prend le sujet au sérieux. En 2005, il annonce l’imminence d’un point de basculement au-delà duquel commence un autre monde, irréversiblement. L’administration Bush, au service des intérêts pétroliers, tente de le faire taire. Il continue. En 2009, ce papy si sage est brièvement emprisonné pour avoir protesté contre un projet de mine de charbon. Mais il ne peut plus arrêter. Pour cause. Sa cause est sacrée.

Je sais bien que l’emploi de ce mot ne peut que choquer les braves esprits cartésiens de notre vieille France. Je l’utilise à dessein. Bien entendu, rien n’indique avec une certitude à 100 % que James Hansen a raison. Peut-être se trompe-t-il en partie, cela ne me gêne pas de l’écrire, même si je sais la valeur de son jugement, appuyé sur des faits. Considérons le fond : des milliers de scientifiques ont forgé un consensus solide autour d’un constat sidérant : la stabilité du climat est menacée alors qu’elle a toujours été la garante, depuis des milliers d’années, de l’essor des civilisations humaines.

Face à cette perspective apocalyptique, il est au moins deux attitudes possibles. Le déni sous toutes ses formes, dont Claude Allègre illustre un excès pratiquement indépassable. Ou bien la mobilisation consciente pour réduire massivement, dès aujourd’hui, dès hier même, nos émissions. Car l’enjeu, voyez-vous, est sans commune mesure avec ce que l’humanité a eu à endurer dans son passé si tourmenté, guerres mondiales comprises. Si même, et je ne le crois pas une seconde, les sceptiques avaient raison, il serait bon, nécessaire, prodigieusement utile de reprendre en main les activités industrielles humaines, qui ont d’évidence échappé au contrôle.

C’est pourquoi je vous invite à lire, toutes affaires cessantes, l’entretien avec Hansen. Je vous précise que je mets le début de ce texte dans le corps même de cet article, mais que l’intégralité est cachée dans le document suivant, sur lequel il vous faut cliquer :james-hansen-larevuedurable-46.pdf.

Voici donc le début. Et souvenez-vous de la revue suisse.

Directeur de l’Institut Goddard d’études spatiales de la Nasa, le grand spécialiste du climat James Hansen le déplore : un gouffre sépare ce que les spécialistes du climat savent de ce que les décideurs et les populations des pays industrialisés comprennent de la situation. Inébranlable conscience morale, ce chercheur de très haut vol alerte depuis vingt-cinq ans ses congénères sur le péril que l’absence de prise en charge adéquate de la dérive climatique fait courir à l’humanité entière.
En vain pour l’heure, alors que chaque jour qui passe diminue les chances de l’espèce humaine de s’en sortir à bon compte. Lorsqu’en juin 2008, James Hansen s’adresse, en tant que « simple » citoyen, à une commission du Congrès des Etats-Unis, il espère in?uencer le successeur du sinistre George W. Bush. Son message : une hausse de température moyenne sur Terre de 2°C par rapport au niveau préindustriel est « la recette pour un désastre global ».
Or, ce but de contenir la hausse de la température à 2°C, qui est au cœur de l’Accord de Copenhague de décembre 2009… est en passe de devenir inatteignable. Tout n’est pas tout à fait perdu, insiste James Hansen, mais il faut prendre la mesure du danger et se déterminer à agir. Une voie de sortie – étroite – existe encore. Grand-père déterminé à ne pas laisser ses petits-enfants sans défense, il n’hésite pas à sortir de son statut de scienti?que « pur » pour expliquer et soutenir à nouveau ici, en son nom propre de citoyen concerné par l’avenir alors qu’il atteint le soir de sa vie, cette voie de sortie.

JAMES HANSEN/Il est encore temps de stopper la course à l’abîme

LaRevueDurable : Au vu de la politique internationale, l’objectif de limiter la hausse de température moyenne à +2°C apparaît désormais presque illusoire. Or, vous jugez qu’une telle élévation conduirait l’humanité au désastre.

Pourquoi ?

James Hansen : Les données sans doute les plus fondamentales qui illustrent que 2°C de hausse de la température par rapport à l’époque préindustrielle est un scénario pour un désastre, c’est l’histoire de la Terre qui les fournit. La dernière fois qu’elle était plus chaude de 2°C, au début du pliocène [il y a environ 5 millions d’années, ndlr], la planète avait une tout autre allure : le niveau de la mer était plus haut d’au moins 15 mètres. Un tel changement surviendrait bien sûr sur la durée avec une ligne de côte changeant sans cesse. Mais cela signi?e que toutes les villes côtières seraient sinon inhabitables, du moins soumises à d’énormes dommages économiques.
De nombreuses autres implications accompagneraient un réchauffement global de 2°C. Pour preuve, le signal des effets de la hausse de température actuelle commence déjà à se détacher du bruit de fond. Ce qui était un été caniculaire exceptionnel il y a cinquante ans, n’arrivant que 0,2 ou 0,3 % du temps, ou ne couvrant que 2 ou 3 % d’une région, a maintenant lieu environ 10 % du temps sur de vastes territoires.
En 2003, l’Europe de l’Ouest, surtout la France, a souffert d’une canicule correspondant à une anomalie de trois écarts types, voire plus, par rapport à la courbe moyenne normale des températures. L’été 2010, Moscou et une énorme région d’Europe de l’Est, d’Asie de l’Ouest et du Moyen-Orient ont vécu une anomalie de trois écarts types. L’été 2011, l’Oklahoma, le Texas et le nord du Mexique ont connu une anomalie de trois écarts types.

LRD : Et bien sûr, cette tendance va se poursuivre.

JH : Oui, parce que la planète est en situation de déséquilibre radiatif. C’est-à-dire que la surface de la Terre retient plus d’énergie (issue du soleil) qu’elle n’en renvoie dans l’espace. Les gaz à effet de serre provoquent ce déséquilibre parce que, dans l’atmosphère, ils agissent comme une couverture qui piège une partie des radiations de chaleur. Résultat : la planète se réchauffe. Chaque année n’est pas toujours plus chaude que l’année précédente, mais la moyenne des températures sur chaque décennie montre un réchauffement à l’œuvre, qui entraîne une hausse des épisodes caniculaires. Depuis trente ans, la distribution des anomalies glisse vers des températures plus hautes d’une quantité qui augmente à chaque décennie.
Cette tendance va se poursuivre : les anomalies de trois écarts types vont, au cours du siècle, couvrir des régions de plus en plus vastes. Et la hausse moyenne des températures aura des effets globaux majeurs : fonte des calottes de glace, poursuite de la migration des zones subtropicales chaudes et arides vers les pôles, extinction de très nombreuses espèces…

LRD : Ce qui est terri?ant, ce sont les points de bascule. Une hausse de 2°C signifiet-elle qu’on atteindra des points de rupture au-delà desquels il sera impossible de revenir en arrière, avec des conséquences tragiques sur les conditions de vie humaines ?

JH : C’est notre propos fondamental : +2°C conduira à coup sûr à dépasser le point de bascule de la stabilité des calottes de glace. Voilà pourquoi le niveau de la mer va monter. Le Groenland et l’Antarctique perdent d’ores et déjà de la masse au rythme de quelques centaines de kilomètres cubes de glace par an. A l’échelle globale, cela reste modeste : le niveau moyen des mers monte aujourd’hui de plus de 3 centimètres par décennie. Mais cela est très rapide au regard de l’évolution récente.

32 réflexions sur « James Hansen, héros improbable pour temps impossibles »

  1. C’est bien beau (et chaud!) tout ça, mais on ne sait toujours pas qui est le père de l’enfant de Rachida Dati…. Il faudrait voir à repenser les priorités..

  2. Inquiétant,mais on se doutaient de cela depuis 25ans,pourquoi tant d’inertie?les industriels bien sur ,avec ces lobbys responsable des désastres actuel;il est préférable de faire block car nous courons au pire

  3. Je viens de lire l’article de James Hansen et j’en ressors accablé. Ces degrés gagnés chaque année, ces occasions perdues d’inverser la tendance, ce désastre annoncé tant de fois…
    Notre civilisation est aveugle et sourde à la fois, les robinets sont grands ouverts, tout le monde ou presque demande de les ouvrir davantage encore, en sachant ou en feignant d’ignorer que la noyade est proche, qu’elle a commencé déjà, il suffit d’ouvrir les yeux, tous ces noyés partout, malades des poisons fabriqués avec tant de soin, tant de dévouement, tant d’ardeur, au nom du bonheur humain.
    Qu’avons-nous permis, qu’avons-nous laissé faire, cette question risque d’être celle du siècle en cours, quand les équilibres qui font la vie vont basculer si rien n’est entrepris très vite, très profondément.
    James Hansen allume une lumière, comme d’autres en font naître ici et ailleurs. Des lumières aux allures de bougies fragiles, mais des lumières quand même.
    Frédéric

  4. Ce matin, je lis les commentaires et je tombe là-dessus : « Ces degrés gagnés chaque année ». Encore un peu dans les brumes, je me demande qui a écrit ce truc ? Pas de doute possible, c’est moi.
    Bon, il fallait lire « ces fractions de degrés », vous aurez rectifié comme on dit. Entre les fractions et moi, je vous avouerai que ça a toujours été un peu chaud. La température a encore monté d’un cran.
    Frédéric

  5. Un peu en-dehors du sujet, mais c´est une petite lumière dans l´obscurité ambiante, une toute petite lumière de « bougie fragile » comme l´écrit Frédéric. Et qui fait chaud au coeur.

    http://www.ferus.fr/actualite/onze-oursons-dans-les-abruzzes-un-chiffre-record

    Ils ont été « bien inspirés » de naître en Italie, parce que la France de Descartes, semble vouer une aversion sans fin à la faune sauvage.

    Je leur souhaite longue vie.

  6. Ces lumières que l’on guette dans l’horizon du ciel,
    Aux heures lointaines de la nuit,
    Ces lueurs qu’on espère dans un regard,
    Dans un moment de doute,
    Quand le monde est aveugle,
    Quand il avance vers l’abîme,
    Quand « la nuit de la vie est si longue »
    Comme le chante Jacques Bertin qui s’interroge :
    « Recevrons-nous enfin un signe à travers les lignes là-bas
    Un signal une infime lueur de l’infini où l’amour mène ? »
    J’ai écouté ce chant quand je voyais la lumière se retirer du monde et de mon âme en même temps.
    Ces « infimes lueurs », ces bougies fragiles, où sont-elles sinon en nous ? Ne laissons pas les marchands d’ombre les éteindre, ils seraient trop heureux. Eclairons-nous les uns les autres et n’oublions pas la fin de la chanson quand soudain, surgit ce qu’on n’osait plus croire, « au moment qu’on allait lâcher » et qui « fit vibrer le ciel comme une onde ».
    http://www.youtube.com/watch?v=15lWLnoblRI
    Frédéric

  7. Hors sujet aussi, des chiffres en hausse mais qui réconfortent, contrairement à ceux concernant le réchauffement climatique.

    La France compte depuis le début de cette année un million d’hectares de terres en agriculture biologique (3,5 % des surfaces cultivées) soit presque deux fois plus qu’en 2007 !

    Et, cerise sur le gâteau, le nombre de fermes en bio est passé en cinq ans de douze à vingt trois mille.

    source : Thierry Jaccaud (l’Ecologiste n°37)

  8. 2ème hors sujet (mais pas si sûr) puisque l’agriculture mécanisée et industrielle qui a remplacé en quelques années la paysannerie russe a sans aucun doute joué un rôle important dans le réchauffement climatique en cours.

    Un livre très documenté aborde ce sujet. Je pense qu’il devrait grandement t’intéresser, Fabrice.
    Son titre : « l’Etat soviétique contre les paysans » de Nicolas Werth et Alexis Berelowitch (Ed. Tallandier).

    Traduction des rapports secrets de la police politique soviétique de 1918 à 1939 collectés par le chercheur russe Viktor Danilov, il décrit les persécutions subies par les paysans déportés par millions suite à la collectivisation des terres en 1929.

  9. pour ceux qui lisent l’anglais, jetez-vous sans attendre sur le dernier livre de James Hansen : Storms of my Grandchildren, The Truth about the coming climate catastrophe and our last chance to save humanity.
    paru chez Bloomsbury.
    Attention au choc!Il vaut mieux s’asseoir avant de commencer la lecture…

  10. James Hansen, est pour une source d’énergie durable et qui est pleine d’avenir, le nucléaire:

    http://us.arevablog.com/2011/06/24/nasas-james-hansen-on-nuclear-power/

    « Well, it’s [Fukushima] changed the situation for us solving this climate problem, because a number of nations have indicated that they’re going to phase out nuclear power, which, I think, is very unfortunate. The truth is, what we should do is use the more advanced nuclear power. Even the old nuclear power is much safer than the alternatives. »

    Ne serait-ce pas quelque peu malhonnête d’interviewer une tel personnage dans une revue qui se veut « écolo » sans lui poser de question sur cette prise de position en faveur du nucléaire?

    Mais que font les journalistes? J’ai mis moins d’une minute pour trouver ces infos sur internet…

  11. Cher Fabrice,

    Merci infiniment de tes mots si encourageants pour notre travail à LaRevueDurable. Ils nous font très chaud au cœur de la part d’un collègue journaliste si réputé. Je saisis l’occasion pour dire un mot sur cette revue et son titre « si discutable ».

    Depuis dix ans, LaRevueDurable s’intéresse à l’écologie et à la durabilité, c’est-à-dire à la prise en compte des équilibres écologiques pour faire en sorte que les sociétés modernes revoient leur cap et leurs pratiques. Mais bien sûr, la référence officielle, en la matière, est la notion de développement durable et nous suivons, l’actualité en la matière. Mais nous le faisons avec distance critique, car sur ce sujet, nous avons lu le livre de référence de Gilbert Rist, « Le développement, histoire d’une croyance occidentale ».

    Cependant, le fait est que d’innombrables initiatives très intéressantes, en particulier dans le champ de l’économie solidaire, se réclament du développement durable. Face à cette relative complexité des positionnements, nous essayons d’être les plus ouverts, lucides et constructifs possibles.

    Précision supplémentaire : nous argumentons dans pratiquement tous nos numéros contre la notion de croissance verte, ce mensonge conceptuel qui mène les sociétés et l’humanité à leur perte. Nous plaidons de toutes nos forces pour une prospérité sans croissance et une économie et une finance solidaires.

    Deuxièmement, nous sommes bel et bien une revue franco-suisse et non « suisse ». Les Suisses s’intéressent certes à la France, mais il serait présomptueux de penser qu’ils le font, d’une manière générale, autant que LaRevueDurable ! Nous suivons l’actualité française autant que l’actualité suisse. Nous sommes néanmoins beaucoup moins relayés en France qu’en Suisse et donc bien moins connu dans ce pays qu’en Suisse.

    Enfin, pour la lettre aux grands-parents, merci d’avoir tout de suite accepté de la relayer. Cette démarche nous tient à cœur. Résolument tournés vers l’action, nous souhaitons promouvoir la création d’associations de grands-parents en France et en Suisse pour que dans ces deux pays, tout comme en Norvège où une telle association existe déjà, cette génération montre sa solidarité envers la génération qui subira les conséquences du réchauffement climatique.

    Merci encore mille fois de faire connaître cet entretien si important avec James Hansen et, par la même occasion, LaRevueDurable en France !

    Jacques Mirenowicz

    http://www.larevuedurable.com
    http://www.leclimatentrenosmains.org
    http://www.nonaucharbon.ch

  12. Bonjour, des nouvelles sur le front des gaz de schiste :
    Lundi 1 octobre, la population de Bessas, inquiète des travaux probables de la compagnie Mouvoil, s’est réunie à la mairie autour du maire qui leur a fait un compte rendu de la rencontre en Préfecture avec le Préfet, des représentant des compagnie Mouvoil , titulaire du permis du Bassin d’Alès, de Géo2x la société qui va effectuer les travaux de sismique, de Thétys la société qui effectuera les forages.

    Des représentants du Collectif de Bessas ainsi que des réprésentants du Collectif 07 étaient présents pour informer encore et toujours sur les points scientifiques et juridiques mais aussi pour répondre aux sollicitations en matière de VIA (Veille Vigilance Information Alerte Action) et étudier ensemble les modalités pratiques d’un blocage de travaux.

    Les Bessassois étaient heureux de se voir confirmer qu’il n’y avait pas de pétrole dit « conventionnel » sur leur territoire, que le sous-sol de leur terres appartenait désormais à Mouvoil SA (par contrat avec l’état), que le nombres de puits prévus pour l’extraction allait radicalement et irrémédiablement changer leurs paysages, leur mode de vie et qu’ils pouvaient commencer à stocker des bouteilles d’eau potable.

    Le soutien des Collectifs d’Ici (07 et 30) et d’Ailleurs pour un blocage de camions imminent leur a toutefois été d’un grand réconfort

    Mouvoil commence les travaux !
    Jeudi et vendredi dernier, un hélicoptère a survolé le territoire du permis Bassin d’Alès à basse altitude pour effectuer le relevé magnétique et gravimétrique du terrain.
    C’est la première étape de la phase de prospection.
    Lundi (hier) il était sur le territoire du permis Plaine d’Alès.
    Les camions ne vont pas tarder à arriver !

  13. Encore une bien bonne de ce James Hansen:

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/01/le-climatologue.html

    « Et d’autre part, le nucléaire de quatrième génération, dit « à neutrons rapides » qui permet une utilisation de longue durée de l’uranium [et du plutonium] et une gestion differente des déchets. Hansen s’exprime de manière assez violente :
    « Un développement rapide des réacteurs de 4ème génération est nécessaire pour procurer des alternatives énergétiques à des pays comme le Chine et l’Inde et pour des pays occidentaux au cas où l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables ne pourraient pas subvenir à leurs besoins. Le déploiement des réacteurs de 4ème génération serait accéléré par une coopération avec la Chine, l’Inde et d’autres pays. Il est essentiel que les « écologistes dogmatiques », opposés à toute forme d’énergie nucléaire, ne puissent pas retarder la R et D sur les réacteurs de 4ème génération. Il est donc souhaitable d’éviter de nommer à des postes clés des individus ayant un passé d’opposant au développement de l’énergie nucléaire. Bien entendu, l’énergie nucléaire est une option et certains pays ou régions pourraient préférer ne recourir qu’à d’autres sources d’énergie, mais les opposants à l’énergie nucléaire ne doivent pas avoir le pouvoir de refuser cette option à quiconque. »

    Ecolo et démocrate, donc…

  14. Bertrand,

    Je ne savais pas que Hansen était pronucléaire, et je suis pourtant sa personne depuis un moment, sérieusement. Bien entendu, tout engagement pronucléaire m’est insupportable.

    Mais par ailleurs, qu’entendez-vous prouver ? Que parce qu’il est pronucléaire, il n’a pas l’immense courage que je lui sais ? Pensez-vous être bien armé pour distribuer des médailles ?

    Fabrice Nicolino

  15. @Fabrice:

    Je n’ai pas la prétention de « distribuer des médailles », je ne suis pas ministre et n’aspire surtout pas à être chef d’Etat, étant plutôt du genre anarchiste.

    Vous suivez Hansen depuis un moment et vous ignoriez qu’il était pro-nucléaire, dites-vous. Voilà qui est pour le moins extra-ordinaire venant d’un journaliste!

    Il vous avait donc échappé l’usage que font les nucléaristes du « réchauffement climatique » pour faire passer leur industrie comme « propre » et « écologique »?

    Cela vous avait échappé, tout comme aux écolos de la Revue Durable, semblerait-il…

    Je répète donc mes deux questions:

    Ne serait-ce pas quelque peu malhonnête d’interviewer une tel personnage dans une revue qui se veut “écolo” sans lui poser de question sur cette prise de position en faveur du nucléaire?

    Mais que font les journalistes? J’ai mis moins d’une minute pour trouver ces infos sur internet…

    Et j’ajouterais une chose:

    Je vous avait fait qqs remarques sur votre numéro spécial de Charlie-Hebdo sur le nucléaire qui ne vous ont pas plues. Vous avez qualifié mon attitude de « posture radicale » et je vous opposait mon « engagement ».

    Voyez la différence entre la posture et l’engagement: vous vous laissez bercer par ce que vous voulez entendre de Hansen (qui passe sous silence ses options pro-nucléaires quant il parle à des écolos, en feignant d’oublier Fukushima) et n’allez pas voir plus loin; quand on me parle de « décarbonner » notre consommation d’énergie, je songe immédiatement « Avec le nucléaire? ».

    Sans cet esprit critique, on est forcément dupe du premier expert venu.

    Je bois à votre santé.

  16. Par ailleurs, les écolos de la Revue Durable nous présent Hansen comme une « Inébranlable conscience morale », lui qui minimise dans ses déclarations le nombre de victimes de Tchernobyl et de Fukushima: tant que ce monsieur n’a pas des monceaux de cadavres sous les yeux, tout va bien (comme Jancovici…).

    Alors que la nuisance nucléaire est qu’elle hypothèque l’avenir de l’humanité sur des siècles et des siècles, amen!

    Il est ensuite assez comique (quoique…), devant ce révisionniste du risque nucléaire, de voir ensuite le journaliste de la Revue Durable (comme les déchets nucléaires?), d’agiter à propos du changement climatique l’idée que « Nous courons un danger mortel »: le changement climatique produira certainement de grands bouleversements et de nombreuses victimes, mais les conditions de la vie sur terre resteront favorables à la vie biologique de l’humanité; l’industrie nucléaire, quant à elle, altère radicalement notre capacité à y survivre en menaçant l’intégrité physique même de l’espèce.

    Mais il est vrai que lorsque l’on s’oppose au nucléaire sous le prétexte que ce serait seulement une « escroquerie » (édito du Charlie-Hebdo spécial sur le nucléaire), toutes ces considérations sont de bien peu de poids.

    « Ma cassette, ma cassette! » s’écrie le pauvre contribuable…

  17. Bertrand

    Où voulez-vous en venir, finalement ?

    Vous nous apprenez qu’Hansen est pro-nucléaire, ce qui est énorme en effet ; Fabrice vous dit qu’il ne le savait pas, et s’il le dit, aussi étonnant que ce soit, c’est que c’est vrai. Bon. On n’est pas ravi mais vous avez levé un sacré lièvre.
    Et vous revoici en rajoutant une couche — on avait compris pourtant — et tout à coup à la fin de votre dernier message, on sent que l’important n’est pas James Hansen pour vous. Oh non. L’important, c’est de taper sur Fabrice, ce dangereux quasi pro-nucléaire. Et sur quel ton. Et avec quels arguments. Pourquoi, vous seul le savez.

    Malhonnête, disiez-vous ?

    (Et que vient faire le contribuable là-dedans ? J’avoue n’avoir pas compris)

  18. À tous (et donc à Bertrand),

    Je n’ai pas envie de polémiquer avec Bertrand, car cela ne mènerait rigoureusement nulle part. Il est à la fois le chevalier blanc et le procureur. Je connais, j’ai déjà payé mon écot, jadis, et je n’entends pas remettre cela.

    Juste un mot. Faute d’avoir lu – je n’en fais évidemment pas un reproche – le hors série sur le nucléaire de Charlie, dont il ne cesse de se moquer, il se contente du procédé coutumier de la disqualification. En faisant preuve d’un usage baroque de la langue française. Car il semble croire, et en ce cas je le plains, que le mot escroquerie ne désigne que les contribuables qui en sont les victimes. Le mot est évidemment polysémique, et l’un des sens possibles est celui d’arnaque. En quoi ce mot serait à ce point insupportable pour parler du nucléaire ? Je rappelle à toutes fins utiles que les formidables Amis de la Terre de 1975 ont publié un livre complet qui s’appelle précisément : « L’escroquerie nucléaire ». Et c’est justement en souvenir de cette si bonne action que le hors série de Charlie a ainsi été nommé.

    À tous ceux qui ne comprennent pas la nécessité du mouvement et l’incroyable sottise de tous les dogmatismes, je me permets de renvoyer à l’article que j’ai consacré à Daniel Cordier, fasciste, antisémite, puis merveilleux résistant antifasciste, avant de devenir un grand antiraciste. Je gage que certains n’auraient pas osé lui serrer la main en 1940. Eh bien, je leur préfère tous les Cordier de la Terre, heureusement assez nombreux pour moi.

    L’article sur Cordier : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=755

    Fabrice Nicolino

  19. Je n’ai pas « levé un sacré lièvre », je n’ai fait que vous communiquer une information (trouvée en moins de 60 secondes) que vous auriez pu trouver vous-même si vous aviez eu un peu plus d’esprit critique.

    A partir de là, je constate donc qu’il y a un certain nombre de gens qui se disent « écolos », « anti-nucléaires », etc. mais qui non seulement oublient l’usage que font les nucléaristes du « réchauffement climatique », mais qui de plus dès qu’ils entendent la bonne parole d’un expert qui leur dit ce qu’ils veulent entendre, ne vont pas chercher plus loin.

    Cet Expert, on le présente ensuite comme une “Inébranlable conscience morale” alors que ce n’est qu’un technocrate comme les autres. On agite le « danger mortel » du changement climatique pour occulter celui, bien plus réel, du nucléaire dont on fait par ailleurs la promotion.

    Mais tous ces mensonges et dissimulations ne vous choquent nullement. Peut-être êtes vous déjà trop habitués aux mensonges et faux-semblant du monde que vous prétendez par ailleurs critiquer? Ne serais-ce pas là, justement, une « escroquerie »?

    Vous n’avez de cesse, au contraire, de m’accabler de reproches, de chercher chez moi des intentions malveillantes. « Malheur à celui par qui le scandale arrive ».

    Vous ne vous posez pas de question sur vous-mêmes, sur les raisons qui vous ont fait passer à côté de l’essentiel, sur votre révérence envers les Zautorités et les Zexperts; Bref, sur votre rapport à la vérité.

    Voilà mes intentions: il suffit de savoir lire et penser. Et c’est précisément ce que vous ne voulez pas savoir faire. C’est du moins ce que je conclut de votre attitude dans cette affaire.

    Vous êtes formidables, merveilleux, fantastiques. Vous incarnez à merveille cette bonne conscience de gôche, qui dès qu’on la prend en défaut ne veut y voir qu’une attaque personnelle, et est incapable de réfléchir sur elle-même, sur sa propre attitude vis à vis du réel, tant elle est imbue de sa propre suffisance, de sa certitude d’être dans le juste.

    Mais il vous faut une bonne parole, il faut qu’on vous prémâche le travail. Vous avez un rapport de consommateur avec la vérité: vous voulez bien l’acheter dans les supermarchés, pas la produire vous-mêmes, c’est trop fatiguant. Il vous faut des Zautorités et des Zexperts pour ça.

    Monsieur Nicolino, vous avez un certain don pour inverser la réalité. Vous me demandiez « Pensez-vous être bien armé pour distribuer des médailles ? », alors que ce n’est pas précisément des médailles que j’entendais distribuer au pro-nucléaire Hansen (dont je pense qu’il n’est même pas particulièrement malhonnête -le nucléaire, il n’y connaît rien et en conséquence de quoi s’en fout, s’en remet à ses autres collègues experts-, mais il sait seulement faire de la com, comme tous les gens de son espèce). Ensuite vous mettez en avant ce Daniel Cordier, alors que ce qui se passe actuellement, c’est précisément le contraire, à savoir que nombre d' »écolos » se rallient à une gestion technocratique de l’environnement et de nous avec dedans.

    « la nécessité du mouvement et l’incroyable sottise de tous les dogmatismes » dites-vous ensuite. Quel mouvement? Sur quel bases? Croyez-vous qu’un « mouvement » qui laisse complaisamment passer les mensonges et les dissimulations d’un Hansen puisse aboutir à autre chose qu’être le marche-pied de la récupération par le système?

    Quant au « dogmatisme », j’ai posé un certain nombre de questions auxquelles vous avez soigneusement évité de répondre. Preuve irréfutable de MON dogmatisme, en effet.

    Je bois à votre santé, en écoutant du baroque énroll.

  20. Je m’etais abstenu de commenter sur James Hansen car je ne me sens pas tres concerne par le rechauffement climatique. Et pourtant je vis dans une metropole situee a peine a 6m au-dessus du niveau moyen de la mer (seulement 5,5m a maree haute, et meme encore plus bas pour mon quartier) et qu’une partie de ma famille vit 1m ou 1,5m en-dessous du niveau de la mer a maree haute! Si je ne me sens pas concerne c’est parceque je n’ai ni les moyens de verifier par moi-meme les effets du changement climatique, ni les moyens de « decarbonner » mon economie comme disent certains.

    Je ne suis pas suffisament informe pour savoir si le theme du changement climatique a ete monte en epingle pour soutenir le nucleaire ou si c’est seulement une opportunite saisie par cette industrie, mais je remercie Bertrand d’avoir mis en evidence le rapport personnel de James Hansen avec cette question.

    Je constate seulement que tout ce que les « defenseurs du climat » nous conseillent de faire pour des raisons « climatiques », peut etre justifie de maniere plus directe et plus verifiable par soi-meme, pour des raisons non « climatiques ».

    (D’ailleurs l’abandon du nucleaire peut aussi etre justifie pour des raisons « climatiques » puisqu’il a ete montre que le nucleaire emet beaucoup trop de carbone pour pouvoir « sauver le climat », mais peu importe).

    En revanche, il y a enormement de questions, comme l’hygiene (l’amiante, les pesticides, les plastiques, etc.) la securite alimentaire, la bio-diversite, l’education et la democratie, etc. qui restent totalement ignorees par le theme du « changement climatique ».

    La question du changement climatique n’est pas close pour moi, bien sur, et il est bien possible que nous soyons reellement en train de changer le climat. Apres tout, nous sommes en train de remettre soudainement dans la biosphere, en brulant le charbon, le petrole et le gaz qui en ont ete soustraits (ensevellis, fossilises) extremement lentement, durant des millions d’annees. Il n’est pas inconcevable que cela bouleverse le climat, et cela merite bien sur que les chercheurs s’interessent a cet aspect.

    Il ne faudrait cependant pas, qu’en faisant de cette question le centre absolu de nos preoccupations, abandonnions notre responsabilite individuelle quand a la pollution, notre mode de vie, le respect de la vie, etc. au profit d’une remise de notre destin entre les mains d’experts qui ne peuvent justifier leur opinion que sur des calculs extraordinairement compliques et qui ont tendance a promouvoir des « solutions » tout aussi compliquees, hors du pouvoir des citoyens.

    Si cette tendance devenait majoritaire, au nom de « l’ecologie », alors notre avenir serait bien sombre, et les technologies folles et incontrolables, « trop grosses pour etre abandonnees », a l’image des banques et du nucleaire aujourd’hui, peut-etre des OGM demain, feraient beaucoup de petits…

    Je reproduit ci-dessous une reponse que j’ai faite il y a 2 mois a quelqu’un qui m’interpellait sur le theme du changement climatique et le role de l’architecture, et qui me demandait d’ecrire sur le sujet pour un seminaire et un magazine qu’il organisait, et qui detaille un peu plus mon point de vue.

    Par ailleurs il y a ici une excellente explication de ce que peut etre l’architecture ecologique aujourd’hui :

    http://www.ambiances.net/index.php/en/component/content/article/260-comment-construire-ecologique-au-21e-siecle-

    ————-

    Bonjour Matthew,

    Je ne suis pas sur d’avoir compris ce que tu entends par:

    « ma position est que l’efficacite energetique et la reforestation sont une part enorme de la solution parce qu’elles ne font pas face directement aux industries fossiles c’est a dire le charbon, le petrole et le gaz »

    Je pense que nous devons faire face a tous les problemes que nous sommes capables de voir, avec les moyens a notre disposition quels qu’ils soient. Par exemple, je suis architecte et la meilleure maniere que que vois d’etre un architecte responsable aujourd’hui est de suivre la voie ouverte par Hassan Fathy, Laurie Baker, le mouvement d’architecture alternative aux Etats-Unis dans les annees 1960-70, Nari Gandhi, Bruce Goff, etc. et aussi le mouvement d’architecture bio-climatique initie par les freres Olgyay, developpe par Baruch Givoni, et maintenant relance par Fergus Nicol, Michael Humphreys, Susan Roaf, etc. (www.NCEUB.org.uk).

    Cependant, l’energie n’est qu’un aspect particulier de la question. La sante est aussi un probleme. Eviter l’amiante, les pesticides, les plastiques, et toutes sortes de materiaux poisonneux est important aussi. Tu sais certainement que le secteur du batiment est un des plus dangereux pour les travailleurs ! Et l’ecologie de l’eau tout comme le traitement ecologique des excrements et des eaux usees sont tout aussi importants.

    Je ne crois pas qu’il soit efficace d’adopter une strategie qui considererait tout a partir d’une seule lorgnette, que ce soit l’empreinte carbone, le changement climatique, l’energie, la sante, l’eau…

    Ceci dit il est vrai que le secteur du batiment est le levier le plus important que nous ayons aujourd’hui pour reduire notre consommation d’energie. Le second est le secteur des transports, et ensuite seulement les ordinateurs, la communication, l’industrie, etc.

    Par consequent le role du batiment dans notre consommation d’energie est certainement une question qui merite davantage de recherches et d’actions. Je ne peux que mentionner encore une fois les gens du NCEUB cites plus haut.

    Avec mes meilleurs voeux,

    —————-

    Hi Matthew,

    I’m not sure I understood what you mean by « My view is that energy
    efficiency and reforestation are a huge part of the answer as they
    avoid confronting the fossil fuel industries ie the coal, oil and gas
    companies head on. »

    I think we all have to confront whatever problem we are capable to
    see, with whatever means at our disposal. For example, I am architect
    and the best way I see to be a responsible architect today is to
    follow the path opened by Hassan Fathy, Laurie Baker, the movement of
    alternative architecture in the US in the 1960s-70s, Nari Gandhi,
    Bruce Goff, etc. and also by the bio-climatic architecture movement
    initiated by the Olgyay brothers, developed by Baruch Givoni, and now
    spearheaded by Fergus Nicol, Michael Humphreys, Susan Roaf
    (www.NCEUB.org.uk).

    However, energy is only one particular aspect of the question. Health
    is also an issue. Avoidance of asbestos, pesticides, plastics, and all
    kinds of poisonous materials is also important. You certainly know
    that the construction industry is one of the most dangerous for
    workers! And water conservation as well as eco sanitation are equally
    important.

    I don’t believe it is efficient to adopt a strategy where everything
    is considered through one single lens, be it carbon footprint, climate
    change, energy, health, water…

    However it is true that the construction industry is today the single
    most important lever we have to reduce our energy consumption. The
    second one is transports, and then only come computers and
    communication, industry, etc.

    Therefore the role of the construction industry in our energy
    consumption is certainly an issue worthy of more studies and action. I
    can refer you to the NCEUB people cited above.

    With Best Wishes,
    Laurent Fournier

  21. Laurent Fournier, chapeau bas. Émettre quelques doutes, dire que l’on n’a pas besoin du réchauffement anthropique pour légitimer diverses revendications, tout cela sans faire débouler le Raton laveur, eh ben c’est pas rien. Bravo, mais n’y prenez pas goût. 😉

  22. Merci Hammel. Mes premiers doutes datent d’une conference il y a un an 1/2 a Kolkata. Un jeune type encravate, avec une presentation powerpoint, partageait son public d’etudiants, de retraites et de curieux, ses difficultes pour communiquer sur le theme du rechauffement climatique. Il n’etait pas un ecologiste, ni un scientifique ni un activiste, simplement un diplome de psychologie qui etait paye pour faire de la communication sur ce theme. Le type etait sincere, sympathique, et j’ai dit a la fin de sa presentation que tous les problemes que la lutte contre le changement climatique veut resoudre peuvent tout aussi bien etre consideres a partir d’autres points de vue, plus directs, plus verifiables par le commun des mortels. Il n’a pas objecte. Je ne doute pas de la sincerite de Fabrice Nicolino, de Sunita Narain, etc. ni du serieux des recherches de Hansen et de ses collegues. Mais s’il faut payer des psychologues pour communiquer sur le theme de l’ecologie, qui je le rappelle a demarre comme un projet de re-appropriation de leur vie par les gens contre la techno-structure, comme un projet de re-appropriation de la vie elle-meme, est-ce que ce n’est pas une indication d’une derive inquietante?

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