David Assouline est amusant (à propos de Notre-Dame-des-Landes)

Vous ne connaissez pas David Assouline, et sauf grave erreur de ma part, vous ne perdez guère. Moi non plus, je ne le connais pas. Mais je dois avouer que le repas d’anniversaire d’un copain, il y a une dizaine d’années, m’a conduit à dîner non loin de lui. Et c’est tout. Qui est-il ? Un sénateur. Non, on ne rit pas. Pas encore. Âgé de 53 ans, Assouline a été de nombreuses aventures de l’extrême-gauche française. Il a été membre, entre autres, de la défunte LCR, plus tard que des Julien Dray et consorts. Disons jusqu’au début des années 90. Et puis, en 1995, changement de programme : le bolchevique, fier militant de fer, rejoint le parti socialiste, après tant d’autres.

Y aura-t-il de la place pour lui ? Eh bien oui, un strapontin, de sénateur comme je l’ai écrit plus haut. Mais il est aussi – mazette – porte-parole de ce parti socialiste qui l’a propulsé en haut de l’affiche. Oh quel destin ! Voilà que j’apprends par Le Figaro (ici) qu’une « vague de vandalisme anti-PS » déferle sur notre vieux pays. Depuis la mi-octobre, une quinzaine de permanences socialos ont été taguées, insistant à chaque fois sur la responsabilité écrasante du PS dans le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Notez qu’il ne s’agit que d’inscriptions à la peinture. Aucun chef socialiste n’a été pendu. Aucune bombe n’a déchiqueté une réunion de section. De la peinture.

C’est alors que surgit des décombres David Assouline. Un type qui aura passé l’essentiel de sa jeunesse dans des organisations gauchistes. Je précise pour ceux qui ne le sauraient que la LCR, pour ne prendre qu’elle, a assumé, au long de son histoire, de très nombreux heurts physiques avec ses adversaires. Et par exemple avec des policiers – largement aussi « républicains » que ceux qui dévastent Notre-Dame-des-Landes en ce moment -, envoyés par dizaines à l’hôpital après une rencontre avec le service d’ordre de ce qu’on appelait jadis La Ligue. Autrement dit, Assouline est l’héritier en ligne directe d’un courant qui a pratiqué et défendu la violence partout dans le monde. Et qui considérait la social-démocratie qu’adore aujourd’hui Assouline comme un ennemi de la révolution. Je ne juge rien, je rappelle.

Donc, Assouline surgit et déclare, apparemment sans rigoler de lui-même : « Aucune pseudo-cause ne peut justifier de tels actes de vandalisme politique. Il doit y avoir maintenant une réaction énergique pour arrêter là cette dérive qui constitue une atteinte insupportable à la démocratie ». J’aime beaucoup cette « pseudo-cause », car elle signifie au passage, selon moi, que monsieur le sénateur Assouline ne sait plus, s’il l’a su un jour, ce qu’est une cause à défendre. Pour le reste, tout y est : Assouline est sur la voie de Jules Moch, ministre socialiste des flics sous la Quatrième République, pour laquelle il n’existait d’autre cause que le maintien au pouvoir de ses ministres. Réaction énergique, dérive, atteinte insupportable à la démocratie. On croirait un gag. C’est sérieux. La vieillesse est un naufrage.

Lever un malentendu (rajout du 11 novembre) : Mouton noir, mais avant lui H., m’a fait part de son désaccord avec la dernière phrase du petit papier ci-dessus. Voici ce qu’il m’écrit : « Cher Fabrice,
je souscris totalement à ta critique, mais je trouve dommage que ta dernière phrase gâche tout: quand tu écris « La vieillesse est un naufrage. », je crains fort que tu ne tombes dans une erreur typique de notre société où la jeunesse est glorifiée (pour mieux l’arnaquer ?) et où les cons sont forcément des vieux. Quand je lis ce genre de phrase, je pense à Théodore Monod et à la chanson de Brassens « Le temps ne fait rien à l’affaire » (http://www.youtube.com/watch?v=gznDOMKeWkA). Un naufragé de 63 ans ».

Et voici ce que je lui réponds :

« Cher Mouton noir. Mais je suis plus vieux que Assouline ! Un, j’ai repris, peut-être à tort, une phrase de De Gaulle ( « La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France ». In Les Mémoires de Guerre. De Gaulle avait piqué l’expression à Chateaubriand ). Et, deux, plus important et de loin, je n’ai voulu pointer que le racornissement de l’âme, qui concerne tout le monde, quel que soit l’âge ! Si tu savais comme je me fous de l’âge civil qu’ont les gens ! Bien désolé de ce malentendu ».

34 réflexions sur « David Assouline est amusant (à propos de Notre-Dame-des-Landes) »

  1. « Neuf fois sur dix, un révolutionnaire n’est qu’un arriviste avec une bombe dans sa poche, » écrivait Orwell en 1939.

    Et que fait l’arriviste une fois arrivé ? Il s’en prend à ceux qui ont des pinceaux dans leur poche pour dire sur les murs sa trahison. Et s’il pouvait, si c’était tendance, nul doute qu’il les ferait embastiller – au moins. Et d’ailleurs…

    (« Arrivé », c’est-à-dire le cul enfin posé sur un siège du Sénat. C’est donc ça leur idéal. Une espèce de cimetière amélioré. Pauvres gens.
    Ne jamais arriver nulle part, surtout.)

  2. Problème technique, coup du sort, bug informatique ?!?

    Lorsqu’on veut accéder à la très intéressante vidéo tournée à Notre Dame des Landes que l’on pouvait visionner jusqu’à ces derniers jours, voilà ce qui s’affiche maintenant :

    Page not found

    Sorry, « ZAD de Notre Dame des Landes: Vainquons Vin$$i (Reportage 36′) » was deleted at 12:16:29 Tue Nov 6, 2012.
    We have no more information about it on our mainframe or elsewhere.

  3. Pour ma part, je ne mettrai pas sur le compte de la vieillesse les déclarations de David Assouline.

    Ce retournement des nouveaux convertis n’est pas nouveau, comme le constatait Bossuet:
    « Voyez ces nouveaux convertis, avec quel zèle ils vendent leurs biens, et comme ils se pressent autour des apôtres. »

    Pour Jules Moch, on doit mettre à son crédit qu’il n’a jamais changé de parti politique.

  4. Bonjour Fabrice, cela va te plaire!
    POLITIQUE
    Gaz de schiste : « La France est bénie des dieux », selon Michel Rocard

    Michel Rocard, l’ancien Premier ministre socialiste, estime que la France ne « peut pas » se passer de l’exploitation des gaz de schiste, dans un entretien paru ce samedi dans le quotidien Le Monde. « Sur ce sujet, étant très écolo, je me suis longtemps abstenu. Mais je n’ai rien lu qui soit complètement convaincant. On a un réflexe fantasmé un peu du même type que face aux OGM. Quand on sait que le gaz de Lacq était extrait par fracturation hydraulique sans dégâts sur place, on s’interroge », a affirmé Michel Rocard. Interrogé aussi sur le pacte de compétitivité adopté dans la foulée de la remise du rapport Gallois, il a estimé ce choc à 20 milliards d’euros « courageux et pertinent ».

  5. Cet après-midi, nous étions deux cents, pas loin, à défiler dans les rues de Guingamp. Deux cents réunis par le bouche à oreille, sans organisateurs, sans parti. Rassemblés pour une même « cause », une vraie, n’en déplaise à David Assouline. Deux cents exaspérés par le « vandalisme » d’Etat, outrés par les bétonneurs, par les démolisseurs des arbres et des habitats, affligés par les bousilleurs de climat, accablés par les fossoyeurs de la « démocratie » et de la vie.
    Deux cents, c’est peu et c’est énorme, quand on sait la difficulté à mettre en mouvement les uns les autres, quand on pense que tout est parti trois jours avant d’âme à âme.
    Vers la fin du parcours, l’aéroport a été dessiné sur la route, quelqu’un est passé avec un agrandissement, l’image d’une clairière, quelques arbres dans le soleil, quelqu’un avec ces mots : c’est ici que va être construit l’aéroport. J’ai repensé aux mots de Fabrice, « encerclé par les bouleaux et les châtaigniers », « au pied d’une cabane poussée dans les arbres, tenue par des cordes et des nœuds, sans l’ombre d’un clou ou d’une vis ». J’ai vu les bulldozers raser tout ça et j’ai pensé que tout était dit dans cette image et dans ces mots, tout était dit et tout était à faire pour empêcher les « arrivistes d’arriver » à leur fin.
    La semaine prochaine, distribution de tracts sur les marchés de Tréguier et de Paimpol. Dernières répètes avant le 17.
    Frédéric

  6. Celui-là peut prétendre à un article dans le dictionnaire des girouettes ! qui doit être devenu une encyclopédie depuis le temps !

    Ce qui ressort de la rencontre à Florence, le forum contre les grands projets inutiles imposés – (traduction faite par bibi du mail que j’ai reçu, donc imparfaite)
    http://forum-gpii-2012-ndl.blogspot.fr/
    ———————–

    Nous participants aux forums contre les grands projets inutiles imposés à Florence 8-11 novembre 2012 :

    – étant donnée la dimension toujours croissante de réalisation de grands projets, nous pensons qu’il y a une nécessité historique d’approfondir leur rôle politico-économique et social et d’affirmer l’opposition aux GPII au niveau global comme étant en mesure d’offrir, non seulement une interprétation politique, mais à travers le forum constitué depuis 2 ans, une forme de « empowerment « (pouvoir d’agir) aux dizaines de milliers de luttes en cours actuellement sur les cinq continents, de faire entrer la catégorie des GPII dans le débat politique, économique, social et syndical,

    – nous avons poursuivi notre analyse sur la nature des GPII, sur la crise économique, sociale et politique que traverse l’Europe et par conséquent sur la nécessité historique de comprendre leur rôle,

    – nous retenons que les GPII représentent le nouveau paradigme à travers lequel s’affirme une domination économique renouvelée au détriment du bien-être des populations et de la nature,

    – nous pensons aussi que les GPII sont une forme moderne de prédation au détriment de la vie des citoyens et de la Planète, un détournement illicite de ressources économiques, sociales et environnementales publiques en faveur de spéculateurs financiers et de politiques prêts à détruire même l’air de leur propre pays pour leurs propres intérêts économiques et personnels,

    – nous dénonçons la démesure des GPII qui interdit aux populations un processus correct de participation aux décisions et qui constitue une autre forme de domination des populations en annulant toute possibilité réelle de processus démocratique,

    – nous repoussons l’affirmation selon laquelle les GP seraient en mesure de résoudre les graves problèmes qui accablent les populations, entre le manque de travail et l’espérance d’un futur,

    – nous affirmons le rôle de contre démocratie rempli par les mouvements et associations contre les GPII, capables de non seulement de contrôler et de contrecarrer d’en bas cette dynamique affairiste mise en place par des classes politiques et des entrepreneurs liés aux mafias,

    – nous affirmons avec conviction que les GPII ne sont pas la matérialisation du progrès, mais un grand problème dans la majeure partie des pays de la Terre, au nord et au sud de la Planète,

    – nous pensons que les citoyens qui sont réunis en associations ou en mouvements, en donnant la voix aux exigences de la base, représentent un pouvoir de contre démocratie, c’est à dire démocratie de contrôles des mouvements,

    – la réalisation de grands travaux sans accord avec les communautés locales qui en subissent l’impact social et environnemental et en même temps non justifiés par une utilité effective pour l’économie nationale,

    – les grands travaux risquent de générer un niveau croissant d’endettement public, aussi sous forme cachée et incontrôlable, bridant le pays dans une spirale débitrice sans fin et capable d’altérer les droits fondamentaux à la vie, à la santé, au travail, à un environnement sain, défendus par la Constitution

    – au lieu d’investir des capitaux considérables dans des projets aux retombées incertaines mais aux impacts certains en matière sociale et environnementale, il est temps de reconnaître que la route pour relancer le bien-être dans le pays n’est pas celle des grands projets, mais plutôt un investissement attentif et minutieux dans des travaux décentralisés pour une réorganisation du territoire, pour l’économie énergétique, pour des transports soutenables, pour soutenir l’agriculture et le bon usage des sols, pour une gestion correcte des déchets urbains et industriels, pour le développement de la culture et des infrastructures sociales,

    – nous poursuivons la construction de notre opposition au niveau global, en mettant ensemble les raisons communes et les formes de luttes qui réussiront le mieux à vaincre cette insupportable violence contre la nature et les humains, les femmes, les générations d’aujourd’hui et de demain, contre le renforcement d’une société ultra libérale dans la quelle l’Etat gérera principalement la violence au service d’une société apparemment libre mais à démocratie limitée,

    – à partir des raisons que nous avons exposées, nous adressons un appel aux gouvernements au niveau local, régional, national et supranational, pour cesser de criminaliser les désapprobations des populations, mais au contraire se mettre à leur écoute pour la réalisation d’une vraie forme de démocratie participative.

  7. Cher Frédéric Wolff,

    Comme il est bon de vous lire !

    Chère Eva,

    Je mets l’adresse à la fin du papier sur NDDL. Et des bises à toute ta famille.

    Fabrice Nicolino

  8. Merci Eva, merci Anne-Marie !

    Je vais pouvoir faire passer cette petite vidéo édifiante à mon carnet d’adresses.

    Bien à vous. Sancho

  9. Tu prends ton inspiration chez Mélenchon? J’y crois pas? Dans son avant dernier billet, titré « Un novembre Moch », il parlait du « Syndrome Jules Moch » à propos des socialistes, suite à l’extradition d’Aurore Martin et de la répression à Notre Dame des Landes.

    Je te taquine hein, ne le prends pas mal!

    Au fait, es-tu sûr qu’il n’y a pas malentendu, que c’est pas de la horde de playmobils répandue sur le plateau que Assouline parlait en écrivant « Aucune pseudo-cause ne peut justifier de tels actes de vandalisme politique. Il doit y avoir maintenant une réaction énergique pour arrêter là cette dérive qui constitue une atteinte insupportable à la démocratie ».

  10. Cultive ton jardin,

    Tu vas pas le croire, mais je tenais un article de Planète sans visa en réserve, depuis des semaines, pour me moquer de Valls…et de Moch. Bah, je ne dirai pas que les grands esprits se rencontrent, car un, je n’en suis pas un, et deux, rien ne peut se comparer au Great Leader Chairman. Bises.

    Fabrice Nicolino

  11. J’ai un peu connu le sénateur, en 1986, lors du mouvement étudiant contre la Loi Devaquet. Maitre auxiliaire en histoire depuis la rentrée 86, après des études fastidieuses à la Fac de Jussieu, il était opportunément redevenu étudiant en novembre 1986, puisqu’un mouvement démarrait, et qu’il y avait nécessairement besoin de leader. David était alors à la L.O.R., ligue ouvrière révolutionnaire. Groupuscule familial et insignifiant, qui lui valu de faire le consensus entre SOS racisme et la JCR/LCR, à l’époque soeurs ennemies dans le syndicat UNEF-ID à travers leurs tendances respective. On le surnommait d’ailleurs « Soupline », jeux de mot potache concernant tout aussi bien son patronyme que son échine…
    La pôvre Isabelle Thomas s’étant couché sur un piano une coupe de champagne à la main pour un photographe de Paris match, Soupline fut propulsé leader incontesté de la coordination nationale étudiante. Son tremplin estudiantin lui permis de se reconvertir bientôt dans le staf des « comités Juquin », tentative oubliée de réhabiliter le « petit lapin » de Nanterre tout en structurant une énième gauche de la gauche, faute de rénover le PCF…
    Je me souviens encore de Daniel Cohn Bendit téléphonant aux anars de Nanterre qui n’avait pas été gentil avec Soupline qui voulait imposer son leader à la tribune d’un meeting pour le XXème anniversaire du « Mouvement du 22 mars ». Il lui avait été répondu que Juquin pouvait venir dans la salle et qu’il aurait la parole comme tout un chacun. Il parait que c’était indigne d’un candidat à la présidentielle, et que justement le Pierrot aurait pu profiter de l’occasion pour faire son autocritique et dire combien, avec le Parti il s’était trompé en 68, et que 20 ans après tout avait changé.
    Les anars furent inflexibles, pas de tribune ! Juquin ne vint pas, Soupline non plus. le meeting fut conclu d’un mémorable « Mitterrand Hélas » de Daniel Bensaïd, qui lui était au « Mouvement du 22 mars »… et également à la Ligue et aux comités Juquin.
    Hélas, mais pas pour tout le monde, Assouline réussissant finalement à prendre un train de sénateur pour rejoindre le P.S. via la LCR, et faire la carrière que l’on sait.
    Il fut porte parole d’une coordination étudiante sans plus être étudiant, il est maintenant porte parole du parti socialiste, sans même plus être socialiste, et sans jamais avoir eu beaucoup de chose à dire. Comme disait Orwell, le problème c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, pas le disque qu’on passe !

  12. salut les gens : je relaie un mail reçu hier. Attention réponse demain matin lundi au plus tard. merci à tous ceux qui prendront un peu de leur temps libre pour soutenir les Nantais dans leur combat pacifique contre la connerie ambiante :

    « La Confédération Paysanne de Rhône-Alpes s’interroge sur le fait d’organiser un convoi de Rhône-Alpes pour la mobilisation du 17 novembre à Notre-Dame-des-Landes, avec comme lieu de départ et d’arrivée Lyon (en périphérie).
    […]

    Selon la première agence d’autocariste contactée, il faut prévoir 10h pour y aller à partir de Lyon.

    Le départ serait donc fixé à minuit environ la nuit du 16 au 17 novembre.
    Le retour aurait lieu dans la nuit du 17 au 18 novembre. »

    Si vous voulez vous inscrire pour ce bus (seulement si vous êtes SÛRS d’y aller), merci d’envoyer un e-mail :
    – AU PLUS TARD lundi très tôt.
    – à wobnia-busNDDL@yahoo.fr
    – en précisant où vous avez eu l’info.
    – si vous prendriez le bus seul(e) ou accompagné(e).
    – merci de noter que cet e-mail vaut engagement 😉

    à bientôt, bises à tous

  13. Ce matin, une bouffée d’optimisme.

    Je lis les commentaires : manifs sans organisateurs, bouche à oreille croissant, forums de bon sens international, propagande et répression mises à nu, obsolescence de plus en plus criante de TOUT le personnel politique, de tous nos vieux schémas, de notre mode de vie… Dans leur effort désespéré pour s’accrocher à leurs vieilles lunes et à leurs fauteuils, Ayrault et consorts font un gros travail contre eux-mêmes, tombent le masque et montrent leur vrai visage même à ceux qui ne voulaient pas le voir.
    Et je me dis que ces combats contre les grands projets inutiles, si concrets, irrécupérables par les partis et les organisations syndicales parce que trop à rebrousse-poil de leurs croyances et de leurs discours dépassés, ce sont les formes de lutte de l’avenir qui s’inventent, c’est une grande source d’espoir.

    Je doute de pouvoir être présente à Nantes le 17, mais il y a longtemps que je n’y avais pas cru comme ça.

  14. Je crois que nous n’avons pas encore tout vu, lu et entendu sur la lente mais implacable dérive « mochiste » du parti solférinien.

  15. Vu à Paris ce samedi une ligne de policiers qui défendaient l’entrée d’un parking (Vinci ?)coté Beaubourg alors que le défilé Ayrau-porc passait. Je jure qu’ils n’avaient pas le petit doigt de leurs petits pieds sur le trottoir public. Curiouser and curiouser.
    Concernant les hobbits, je savais qu’ils étaient là-bas dans les bois mais le chat de Cheshire ? Et moi que le cherchait partout comme d’hab.

  16. Quelque chose se passe. Un mouvement se met en marche et « s’invente » en marchant, en effet. Quelque chose aux antipodes de la « Soupline », de la langue de coton et des masques qui tombent.
    J’envoie un article à la presse locale. Si les ciseaux d’Anastasie ne s’en mêlent pas, il paraîtra mercredi. Trois jours avant samedi.
    Le voici :

    Samedi 17 novembre, un grand rassemblement aura lieu à Notre-Dame-des Landes contre le projet d’aéroport.
    Si ce projet voit le jour, 2 000 hectares de terres agricoles et de zones humides vont être détruits. Des arbres, des clairières, des maisons, des jardins et des fermes vont être anéantis. Le climat, déjà mal en point, va subir un nouveau coup très grave. Des milliards d’euros vont être engloutis dans un projet surdimensionné, alors que la plupart des autres structures de la région ouest sont sous-employées.
    A l’heure où le gouvernement communique sur sa politique « d’excellence environnementale, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de préservation de la biodiversité, de lutte contre l’artificialisation des sols… », ce même gouvernement est sur le point de dévaster une zone naturelle pour y faire circuler des avions, pour rejeter encore plus de CO2… Dissonance cognitive ? Schizophrénie ?
    A la veille de la trêve hivernale, il jette à la rue des habitants, il use de la brutalité envers des résistants pacifiques. Machiavélisme ? Violence d’Etat ?
    Alors que, tous les 7 ans, la France perd l’équivalent d’un département en terres cultivables, il va bétonner un terroir qui nourrit. A qui profite le tout ciment ? A celles et ceux qui meurent de faim ?
    Alors que les fragiles équilibres de la vie sont menacés, il s’apprête à les saccager encore un peu plus. Politique de la terre brûlée ? Vandalisme d’Etat ?
    Au moment où les budgets publics sont rognés, il va dépenser des sommes colossales pour un projet nuisible sur les plans écologique, économique et démocratique. Gaspillage des biens publics ? Pillage des biens communs ?
    Cette action de résistance dépasse largement ce simple aéroport. Il ne s’agit pas seulement d’un espace naturel ravagé, de maisons détruites. Il est question de notre maison commune à tous, la terre, à sauver des bétonneurs et des démolisseurs, comme l’écrivait si justement une assiégée.
    Sauvegarder les équilibres vitaux, éviter que le réchauffement climatique ne franchisse des seuils catastrophiques pour l’humanité toute entière, préserver la vie sur terre… C’est aussi pour toutes ces raisons qu’il est crucial de rejoindre Notre-Dame-des Landes, le 17 novembre.
    Pour plus de détails : http://zad.nadir.org/
    Frédéric

  17. Cher Fabrice,
    je souscris totalement à ta critique, mais je trouve dommage que ta dernière phrase gâche tout: quand tu écris « La vieillesse est un naufrage. », je crains fort que tu ne tombes dans une erreur typique de notre société où la jeunesse est glorifiée (pour mieux l’arnaquer ?) et où les cons sont forcément des vieux. Quand je lis ce genre de phrase, je pense à Théodore Monod et à la chanson de Brassens « Le temps ne fait rien à l’affaire » (http://www.youtube.com/watch?v=gznDOMKeWkA)

    Un naufragé de 63 ans

  18. Un départ groupé est en train de s’organiser dans mon département. Si ça marche, alors j’en serai peut-être.
    (On va finir par piétiner ce bocage.)

  19. Cher Mouton noir,

    Mais je suis plus vieux que Assouline ! Un, j’ai repris, peut-être à tort, une phrase de De Gaulle (La vieillesse est un naufrage). Et, deux, plus important et de loin, je n’ai voulu pointer que le racornissement de l’âme, qui concerne tout le monde, quel que soit l’âge ! Si tu savais comme je me fous de l’âge civil qu’ont les gens ! Bien désolé de ce malentendu.

    Fabrice Nicolino

  20. Merci de la précision au sujet de la vieillesse.
    Cette conclusion m´avait quelque peu étonnée.
    (petite remarque d´une panthère grise de 63 ans, munie de griffes encore bien acérées 🙂 )

    De chez moi à Nantes, ça fait 1173 kilomètres aller, idem pour le retour ! Trop loin pour y être le 17 novembre. Mais je soutiens à fond cette lutte, et regrette sincèrement de ne pas pouvoir y participer physiquement. C´est vrai, comme l´écris l´un d´entre vous (désolée, je ne sais plus qui), la résistance contre ce projet criminel autorise une bouffée d´espoir.

  21. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer à NDDL samedi, il est possible d’organiser un peu partout, en même temps, des rassemblements de soutien. C’est ce que nous ferons ici à Belin-Béliet (33).
    Notre asso dépose une déclaration de manifestation demain pour un rassemblement devant la mairie à 11h le 17/11.

  22. Je vous invite à prendre une tendre pause poétique avec ce court métrage de 6mn. Magnifique!
    A partager sans modération.
    http://www.spi0n.com/la-luna-court-metrage-pixar/

    Bonne semaine à toutes et tous et à samedi,chaussés de bottes de pluie, le marteau au bout du poing,les clous tintant comme des clarines, le coeur en joie d’être réunis pour célébrer toues les formes de vie et soutenir ceux qui la défendent avec un courage exemplaire.
    Cathou

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