Une vache et son veau dans le moteur (une innovation)

Publié dans Charlie-Hebdo le 28 novembre 2012

Intermarché et l’équarrisseur Saria, après copulation, construisent une usine pour transformer des restes d’animaux en carburant automobile. 

Le premier qui dit : « Ho, hé ! c’est quand même pas Soleil vert ! » gagne un grand verre de Viandox, cette belle boisson pleine de bidoche. Rappel utile : dans le film Soleil Vert, sorti en 1973, la multinationale Soylent distribue aux affamés chroniques de New York un aliment de synthèse fait à partir d’algues. Surprise :  il n’y a plus d’algues, en réalité, et le Soleil vert est une mixture à base de macchabs. Les morts nourrissent les (sur)vivants.

On n’en est pas là, car la France est un beau pays, rempli d’humanistes et de philosophes. La preuve instantanée par Saria, une boîte de 4 000 salariés, dont 1 400 en France. Que fait Saria pendant que les braves gens regardent Jean-Pierre Pernaut ? Eh ben, elle récupère chaque année une grande part des 3 millions de tonnes de restes d’animaux venus des abattoirs ou de carcasses trouvées sur la route. Grâce aux petites mains de Saria, le tout se change en engrais, médicaments, aliments pour d’autres animaux, produits sanguins, farines animales.

Oui, ces farines animales qu’on a finies par cramer dans des fours de cimenteries par peur de la vache folle, c’était Saria, grand pro de l’équarrissage. En mai 2 000, un inspecteur du travail visite l’usine Saria de Guer, dans le Morbihan, et note sobrement en reluquant la fosse où s’entassent des morceaux de bêtes : « L’atmosphère viciée comporte un risque sérieux pour la sécurité des travailleurs, le fond est couvert par une boue infecte sur plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur ». À l’époque, l’usine de Guer est gentiment appelée, dans les environs, « la petite boutique des horreurs ». Mais depuis, l’eau rouge sang a coulé sous les ponts, et Saria ne cesse d’inventer de nouveaux marchés. Toujours à partir des cadavres obligeamment fournis par les abattoirs. Dernière trouvaille : les biocarburants.

Saria, qui est loin d’être con, a créé une filiale commune avec Intermarché, qui s’appelle Écomotion. On ne présente plus Les Mousquetaires, leurs 1 783 magasins (en 2010) et leurs « idées fraîches contre la vie chère ». Parmi ses publicités, la vente à prix coûtant, dans les stations-service de la marque, de l’essence SP95-E10. Lequel carburant contient 10 % d’un biocarburant d’origine végétale. Mais pourquoi se contenter de blé ou de colza ou de betterave, alors qu’on peut rouler au veau, à sa mère, au cochon rose, à la charpie de coq et de poule ?

Voilà l’idée. Écomotion a investi 40 millions d’euros dans une usine sans aucun précédent, qui devrait ouvrir en 2013 sur la zone portuaire du Havre. Dans ce lieu idyllique, et chaque année, 75 000 tonnes de graisses animales deviendront, après une opération appelée « transestérification », un excellent biocarburant qu’Intermarché vendra directement à ses clients venus lui acheter des saucisses et du boudin.

L’avantage de cette technique, comme dit Michel Ortega, ponte d’Intermarché, c’est qu’elle « réduira la compétition agricole entre nourriture et carburant ». Ce mec est sublime, et sait ce que propagande veut dire. Les biocarburants actuels, qui proviennent de plantes alimentaires, affament des millions de gueux, comme le répètent depuis des années l’ONU, la FAO et jusqu’au FMI. Avec les philanthropes de la Saria, on aura deux saloperies pour le prix d’une. Le maïs, l’huile de palme, la canne à sucre, le manioc, le blé, le colza continueront bien entendu à donner du jus pour la bagnole, mais les animaux aussi.

Sans rire, ne s’agit-il pas d’une rupture mentale, morale, anthropologique ? Au temps lointain des supposés Barbares, les animaux d’élevage étaient considérés comme des dieux. Le taureau Hap de l’Égypte des Pharaons, qui deviendrait Apis chez les Grecs, était un personnage plus vivant, et un brin plus respecté que les morceaux de bidoche que nos marchands veulent transformer en SP95.

Avis aux oublieux : la chaîne d’assemblage des bagnoles – Assembly Line – a été mise au point par Henry Ford en 1908. Mais l’idée de départ appartient à l’ingénieur William Klann, qui visitant les abattoirs de Chicago en 1906, aurait déclaré : « If they can kill pigs and cows that way, we can build cars that way ».  Dans une fulgurance, Klann avait compris que ce qui était découpé en morceaux – la Disassembly line des abattoirs – pouvait, en inversant le processus, être réuni pièce par pièce dans un atelier automobile. Autrement dit, l’industrie de masse, le taylorisme, les Temps Modernes viennent de l’imaginaire du grand massacre des animaux. Les biocarburants tirés des graisses animales pourraient annoncer de nouvelles aventures. On a le droit de dégueuler.

67 réflexions sur « Une vache et son veau dans le moteur (une innovation) »

  1. On les a séparés de leur mère quand ils sont nés. Elle a eu beau hurler pendant des jours et des nuits, à s’en déchirer le cœur, elle ne les a jamais revus.
    On les a privés d’herbe, d’espace, de vie simple au soleil.
    Mais ça ne suffisait pas.
    Leur cadavre va servir à faire rouler nos voitures, au nom du bien commun, évidemment. Même leur mort n’est pas respectée.
    De jour en jour, je sens quelque chose en moi qui grandit. Une colère, mais pas seulement. Un retrait de ce monde, aussi, commencé il y a plus de dix ans. Et une question : comment vivre encore dans ce monde ?
    Toute cette civilisation, toute cette pensée philosophique et humaniste, tous ces discours, toutes ces mains sur le cœur… pour ça.
    « Le taylorisme, les Temps Modernes viennent de l’imaginaire du grand massacre des animaux », en effet. Les camps d’extermination aussi.

  2. Autrefois, le boeuf servait à tirer les chars. A présent, il ira directement dans le moteur : il servira toujours à faire avancer un véhicule. Et cette horreur se passe en Bretagne. Je suis dégoûtée par l’ignominie de l’homme !

  3. Bonsoir,

    Merci Fabrice.

    Pas envie de commenter!

    Vous voulez que je vous dise a toutes et tous? J’en ai ma claque de ce monde complètement tordu. Sans jugement aucun en ce qui concerne les autres, je décline les invitations a manger ailleurs, ne supportant plus de voir autrui se réjouir de pouvoir faire fonctionner ses canines, et de saliver sur une assiette sanguinolente.

    Dieu a fait une grossière erreur, en nous octroyant d’une solide dentition. Sans dents, tous a la soupe! Pardi! Nous serions encore au Paradis. Eve, pauvrette … 🙂

    Bien a vous toutes et tous,

  4. Il s’agit donc de  » changer en engrais, médicaments, aliments pour d’autres animaux, produits sanguins, farines animales  » les  » 3 millions de tonnes de restes d’animaux venus des abattoirs ou de carcasses trouvées sur la route  » .
    Quel scandale , franchement ! Il serait bien mieux de brûler tout ces restes d’animaux au lieu de les réutiliser , et de ne pas faire comme les indiens d’Amérique , si souvent pris comme modèle éthique dans leur rapport aux animaux qu’ils tuaient , qui utilisaient tout ce qui pouvait l’être des précédents .
    Mais ne nous égarons pas : les salauds sont bien les industriels de Saria et leurs affreux complices puisque les premiers travaillent  » Toujours à partir des cadavres obligeamment fournis par les abattoirs  » . Car ceux-là organisent et réalisent une des plus grande entreprise de maltraitance à l’égard d’êtres sensibles , les animaux , dans le seul but de s’enrichir , mais en aucun cas de donner ce que le lecteur de Planète Sans Visa ou du Figaro exige : de la viande dans son assiette . Non ? Pas les lecteurs de PSV ? Ni son auteur ?
    Fabrice , si j’ai manqué un épisode , je te présente mes excuses , mais sinon , je te pose la question: es-tu végétarien ?( je ne parle même pas de végétalien , ni de vegan ) J’espère que oui , sinon , tu es un hypocrite , ainsi que tous ceux qui vont abonder dans ton sens et fustiger les salauds de Saria et de Charal , avant d’aller réveillonner devant une dinde , un gigot , une caille aux olives , un délicieux saucisson aux cèpes . Puis retourneront à l’ordinaire : côte de porc , steak … Et j’en passe , des meilleurs ( plats ) ou des pires , selon le sens qu’on donne au mot  » partageux  » .

    Quant à l’antienne  » je mange très peu de viande et seulement de la bio  » (  » très peu  » signifiant 5 fois par semaine …) , je fais remarquer que les 9 milliards que nous serons dans quelques décennies ne pourrons pas manger de la viande même  » très peu  » sans recours à l’élevage industriel et les tourments qu’il implique pour les animaux , dont j’ai donné quelques exemples il y a peu sur ce blog .

  5. Beurk.
    Notre société déréglée recèle et dissimule des anfractuosités laides à en vomir.
    Merci M. Nicolino d’en mettre quelques-unes à jour.

  6. Azer,

    Je n’aime pas – c’est un euphémisme – le ton parapolicier que tu utilises. Quant au reste, il m’est facile de te répondre que, visiblement, tu n’as pas lu mon livre, Bidoche. C’est bien ton droit, mais cela t’a fait louper un peu plus d’un épisode.

    Par ailleurs, et d’une façon plus générale : je suis sûr qu’on ne tire rien à réduire un problème humain aux limites si étroites des individus. L’hypocrisie est – hélas – répandue à tous les vents de la Terre, et puis quoi ?

    Bien à toi néanmoins,

    Fabrice Nicolino

  7. « Il serait bien mieux de brûler tout ces restes d’animaux au lieu de les réutiliser » nous dit le camarade azer…

    Les choses étant ce qu’elles sont, « enfin 25% du poids de ce que nous jetons est constitué de déchets alimentaires, et lorsqu’ils vont en décharge ces déchets conduisent à des émissions de méthane, probablement pas négligeable dans les émissions des déchets prises dans leur ensemble »
    A lire sur http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html

    Désolé mais je préfére les voir transformer puisqu’ils existent.
    Notre société du 21° siècle est ainsi organisée.
    Bonne journée

  8. « le tout se change en engrais, médicaments, aliments pour d’autres animaux, produits sanguins, farines animales. »
    Je ne résiste pas à l’envie de préciser et compléter cette liste :
    – incinération pas seulement des les cimenteries mais aussi dans des systèmes de production d’eau chaude sanitaire ou de chauffage (comme à Grenoble) en remplacement du pétrole ou du nucléaire
    – conversion en biogaz, avec les mêmes utilisations que précédemment, ou envoyé directement dans votre cuisinière à gaz
    – conversion en compost ou engrais, vendus beaucoup pour les professionnels de l’agriculture biologique et les jardiniers bio du dimanche
    – fabrication d’aliments directement pour nos truites bio d’élevage, ou indirectement pour nourrir les appâts de nos amis les pêcheurs (et bientôt pour nos cochons et nos poules)
    – fabrication des croquettes pour minou et médor
    – utilisation dans nos produits cosmétiques (pensez-y la prochaine fois que vous vous étalerez de la crème sur le visage ou ailleurs)
    – fabrication de médicaments comme l’héparine extrait du mucus de porc (et qui est un des médicaments les plus utilisés au monde)
    – fabrication des bonbons haribo dont se délectent nos petits et grands enfants
    – fabrication de cordes de raquettes de tennis
    – fabrication d’additifs pour le plâtre qui viendra recouvrir les murs de la maison
    – sans oublier le cuir du canapé ou de nos chaussures et la corne du manche du laguiole
    Voilà, j’en passe et des meilleures …

  9. Bon, deux positions se dessinent sur la page de mon écran comme dans la pièce où je lis l’article à mon compagnon – lui pense que certes il faudrait ne tuer aucune bête, de base, mais comme c’est fait, ben « c’est du recyclage ». Et moi avec un frisson vomitif à lire cette histoire, n’acceptant ni le meurtre ni le ‘recyclage’, terme contresens en plus, me semble.

    Bien sûr qu’à chaque nouvelle révélation de l’horreur pure et dure de la production et commerce d’animaux, on a envie de se poser la question du végétarisme. Mais je voudrais dire à Azer que c’est fort mal s’y prendre de mettre en accusation les gens commme ça.

    On l’a déjà dit et constaté moult fois (au grand agacement, parfois, de certains commentateurs, mais heureusement pas de tous), des lecteurs de PSV qui ne mettent plus de viande dans leur assiette, il y en a. Et ça n’est pas une insulte pour les autres, il me semble…

    Il serait pertinent, et surtout plus respectueux, de commencer par soi-même dans l’évaluation de ce qu’on est, de ce qu’on mange et de ce qu’il serait judicieux de changer ou non. Et quand c’est fait, il ne suffit pas de clamer « faites comme moi sinon vous êtes des salauds », c’est foncièrement inefficace voire contreproductif. Une fois que vous avez dit ça, la personne en face pensera prioritairement à * ne pas * suivre le chemin que vous indiquez, et on repartira une fois encore sur des histoires d’ego au lieu de se concentrer sur le sujet de départ… détaillé par l’auteur de l’article tout de même.

    Plus généralement et notamment par rapport à la réaction de mon ami et, similairement, à la phrase de Jean Pierre « désolé mais je préfère les voir transformer puisqu’ils existent » (la petite coquille étant peut-être un moyen détourné de préférer voir l’animal moins passif, se transformer lui-même de son plein gré, plutôt que transformé par l’humain ?), je trouve qu’on ne peut pas se contenter d’accepter qu’il s’agit de l’action de l’homme uniquement quand on en supporte l’idée.

    On préfèrerait ainsi les voir ‘transformés’ par l’homme, mais le fait ‘qu’ils existent’, les cadavres j’entends, cela aussi c’est le fait de l’homme. (Et c’est cette seconde idée qui est de fait insupportable, je ne sais pas si je suis claire) Ils ne sont pas arrivés volontairement dans les usines à vaches, les abattoirs, les tables de découpe, les pauvres…

    Donc je comprends l’idée de vouloir recycler ses déchets, mais j’aime tellement, tellement plus l’idée d’arrêter de produire cette montagne de déchets – dégoulinante de sang et de culpabilité.

    Frédéric W, en retour à un billet antérieur, c’est moi qui me retrouve complètement dans vos mots ce matin. Retrait du monde, oui, enfin éloignement progressif mais certain du modèle occidental moderne et tentative de rapprochement, balbutiant et maladroit, de la foisonnante et splendide vie non-humaine, à mes yeux… on se sent moins seuls 🙂

    Une dernière chose par rapport à la publication ici de vos articles, Fabrice, parus dans Charlie Hebdo : un grand merci pour cela.
    En effet je souhaite autant continuer à lire votre travail qu’à continuer à ne pas acheter ce journal. Je sais, c’est très ambivalent comme position. Je fais pareil pour la rubriques Les Puces de Luce Lapin, sur la question animale, je la lis sur son blog.
    Je ne soutiens pas franchement la presse écrite en faisant ainsi, et en le disant, mais il se trouve que Charlie a depuis longtemps, et plein de fois, franchi des barrières que je n’accepte pas (pas sur la question animale, mais sur des questions humaines, des discriminations diverses et variées). Donc, bon, bref, merci encore pour votre démarche, je n’aurais pas accès à ces articles sinon. 🙂

  10. Au Loup…sur la fin de la chaîne !
    Surtout, ne pas se retourner pour voir et déconnecter le début…de la chaîne !
    Bonne route à nous tous, droit dans le mur !

    Sérieux:

    L’Homme…un immense réservoir d’idées.

  11. Vegetarien ca ne s’improvise pas. Il ne suffit pas de retirer la viande, sinon on s’affaiblit. J’ai ete vegetarien plusieurs fois, 6 et 9 mois d’affilee, quand j’habitais chez des amis ou dans une region en Inde ou tout le monde etait vegetarien. Je ne faisais pas la cuisine! Il y avait plein de legumineuses, de pois-chiches, de lentilles diverses, beaucoup d’huile, de sucre, et des produits laitiers. C’etait delicieux, roboratif, et j’etais en pleine sante tout en travaillant physiquement. Mais ca revient cher, surtout les produits laitiers. En Inde les pauvres sont rarement vegetariens, ils mangent des oeufs, du poisson, un peu de poulet. Moi je mange de la viande pour le plaisir, sans me priver. Environ une fois par semaine! (C’est a peu pres le rythme des non-vegetariens ici en Inde). Le poulet est tue au marche sous les yeux du client, qui l’a choisi lui-meme. La chevre n’est pas tuee sous les yeux du public, mais sous l’etal, ou bien derriere. Probablement que le regard de la chevre que l’on egorge est plus difficile a soutenir que celui du poulet… En somme, s’il fallait comparer avec ce que tu decris, Fabrice, c’est un peu comme la guerre a l’ancienne, a l’epee, comparee a la guerre moderne, ou l’on peut ensevellir avec des buldozers huit mille soldats vivants en deux heures, comme en Irak en 1991. Si les Americains n’avaient pas fait ce choix, ils auraient eu quelques morts chez eux (et puis surtout, la charge des prisonniers a nourrir, a surveiller, a transporter…) Qui assume ce choix? Le general, qui de toute facon ne risque pas sa peau? Ou bien ceux qui ont planifie la guerre? Peut-etre qu’il faut rehabiliter la notion de « style ». La guerre a l’epee ca avait du style. Elle n’en a plus du tout. Peut-etre faut-il, au moment meme de manger la viande, se representer comment l’animal a ete tue. Demander a visiter l’abbatoir ou la ferme. Accepter que cela fasse partie de l’acte de manger. Et puis decider en toute liberte de manger de la viande ou non, et quelle viande, comment, etc. Pour moi pas de reponse en noir ou blanc…

  12. En tout cas merci Fabrice pour cet article et cette mise en perspective. C’est curieux j’avais toujours associe « la chaine » a quelquechose de mortuaire… Maintenant je vois que ce n’est peut-etre pas par hasard!

  13. Apparemment, pour ces personnes le problème n’est pas le gaspillage, mais la reconversion des produits gaspillés.
    Combien de tonnes de céréales pour nourrir ces animaux finissant en carburant?
    Combien de moutons tués sur les routes? Probablement beaucoup plus que par les ours (entre 100 et 160 par an).

  14. @ Fabrice

    En effet , je n’ai pas lu Bidoche . Je suis au courant des problèmes environnementaux et éthique que la consommation de viande implique , raisons pour lesquelles je suis végétalien . Je ne vois donc pas d’intérêt personnel à lire ce qui confirme mes idées , mais si ton livre peut éclairer certains , alors c’est une très bonne chose .

    Quant à ton deuxième paragraphe , il m’est aussi facile d’affirmer que tu n’es pas végétarien . Ton absence de réponse claire ( oui ou non ) à une question claire ( es-tu végétarien ? ) est éloquente . J’ai posé une question claire : qui consomme la chair que Saria et Charal que tu critiques produisent ? Réponse : tout ceux qui ne sont pas végétariens . Alors , si tu n’aimes pas mon ton , c’est ton fond ( sur le sujet en cours ) qui me dérange . Que fais-tu , si ce n’est la énième déclinaison du bouc-émissaire ? Les salauds , ce sont les industriels ( Saria ) , les abattoirs ( les méchants !), les politiciens , les médias etc … Ceux-là , tu les qualifies d’hypocrites à chaque billet , au grand plaisir de ceux qui ont fait leur la devise  » quand je me regarde , je me désole ; quand je me compare , je me console  » . Mais dans le cas présent , l’hypocrite , c’est toi , comme ce fût moi il y a pas mal d’années . Et comme par enchantement , l’hypocrisie honnie devient soudain cette fatalité contre laquelle il est vain de se rebeller puisqu' » on ne tire rien à réduire un problème humain aux limites si étroites des individus  » . Alors quoi , va pour le  » système  » ? C’est à dire encore et toujours le bouc-émissaire : le politicien qui ne pense qu’à sa carrière , l’industriel à son profit , le journaleux ( tu sais très bien que je ne parle pas de toi ) à sa tête au 20h ? Et après ? Une révolution , qui ne supprimera pas la misère et l’exploitation , des t^tes coupées ? Ou bien la seule révolution digne de ce nom , mais la plus difficile : celle qu’on fait contre soi ? Or , celle-ci implique de juger les arbres que nous sommes aux fruits que nous produisons , et non pas à ce que nous prétendons être notre bois . Faut-il rappeler que 100% des humains affirment l’existence de salauds , et que 100% affirment ne pas être des salauds ? Ce que tu nommes  » parapolicier  » , c’est le fait de mettre tout le monde devant ses actes , donc dans le cas présent , devant le contenu de son assiette . Ne t’en déplaise , tu peux  » dégueuler  » sur Saria et cie , mais ce sera la chair du veau dont la graisse fait rouler les voitures que tu dégueuleras …

    Pourquoi je te dis ça ? J’ai lu tes indignations concernant le sort des animaux d’élevage , et elles m’ont inspirées de l’estime à ton égard . Si . Je précise que je ne porte pas d’accusation d’indifférence a priori au sort des animaux d’élevage contre les lecteurs de ce blog ou d’un autre . Je sais par mon vécu personnel qu’on peut être  » un ami des animaux  » tout en en mangeant . On appelle ça  » inertie culturelle  » , un savant mélange d’ignorance et de conditionnement . Simplement , puisque tu me faisais remarquer il y a peu qu’il fallait incarner le changement qu’on désire voir se produire , alors je te retourne le conseil et je te fais remarquer que tu n’es pas crédible dans tes critiques à l’encontre de ceux qui utilisent des restes animaux pour faire rouler les voitures , puisque tu es à l’origine de ces restes par ta consommation de chair animale .

    Bien à toi également .

  15. Azer,

    Je n’ai pas envie de me fâcher, ce soir en tout cas, mais je dois dire tout de même que je maintiens : tu es fort près de l’esprit policier, et moi, non. Tu en es à lire et relire quelques mots pour bâtir ce qui ressemble furieusement à un acte d’accusation. Ma foi, ce n’est pas mon plaisir.

    Mais tu réponds, finalement, puisque tu me dis ne pas avoir lu Bidoche. Sache, je tiens à éviter tout malentendu, que cela n’a aucune importance. Sauf dans ce cas précis où tu entends juger une personne et ses comportements alimentaires sur une pure et simple interprétation. Relis-toi, je te prie : « Quant à ton deuxième paragraphe , il m’est aussi facile d’affirmer que tu n’es pas végétarien . Ton absence de réponse claire ( oui ou non ) à une question claire ( es-tu végétarien ? ) est éloquente ». Ne dirait-on pas un discours de juge d’instruction ?
    Bon.
    1) Si même j’étais le pire des salauds, est-ce que cela changerait quoi que ce soit aux faits évoqués ? Je serais un salaud, et puis quoi ?
    2) Es-tu toi-même né végétarien ? Si oui, tu n’as aucun mérite. Si non, tu l’es devenu. La plupart des végétariens que je connais ont suivi un chemin, escarpé, difficile. Tes jugements à l’emporte-pièce, tes propos de procureur nient le mouvement nécessaire pour qu’un individu change son comportement. Dans ce domaine ou tout autre. Préférerais-tu l’immobilité ?

    Bien à toi quoi qu’il en soit,

    Fabrice Nicolino

  16. @ Jean Pierre

    Je pensais que mes remarques sur l’attitude des Indiens d’ Amérique ( on pourrait citer aussi les Inuits et d’autres ) montraient que la phrase de moi que vous citez était sarcastique et exprimait l’avis opposé au mien .
    Je vais être plus explicite : je suis aussi favorable à l’utilisation des déchets animaux . Avec une réserve toutefois : cette utilisation pourrait constituer un argument en faveur de l’élevage et de la consommation de chair animale , que je réprouve pour des raisons environnementales mais surtout éthiques .

    D’ailleurs , je ne partage pas l’indignation à  » mettre un veau dans son moteur  » , qui s’opposerait à la raison voulant qu’on le mette dans son assiette , pour la raison suivante : on peut se passer de manger de la chair beaucoup plus facilement qu’on peut se passer d’automobile , du moins dans nos sociétés occidentales , d’autant plus qu’elles sont perçues comme la norme idéale . Manger de la viande est un fait culturel plus qu’une nécessité biologique . Je suis végétarien depuis 15 ans environ , quasi-végétalien depuis 10 ans , et en parfaite santé . En revanche , je n’arrive pas à me passer de mes 2000 km en voiture chaque année . Même si c’était le cas , ça ne changerait fondamentalement rien puisque j’ai besoin pour vivre que d’autres moteurs que le mien acheminent ce que je consomme jusqu’au lieu d’achat . A moins de revenir à une société agraire ou les aliments , dont la production est aussi la profession , sont au pas de la porte .
    Mettre un veau dans son assiette est motivé par le plaisir gustatif .
    Mettre un veau dans son moteur est ( ne sera pas ,j’espère ) une nécessité .

  17. Ce lien entre la chaine d’assemblage/desassemblage et la mort me rappelle une nouvelle de Kafka:

    La Colonie Penitentiaire.

  18. Azer, sans vouloir mettre en cause votre usage de la voiture, qui est certainement tout a fait justifie,

    « Mettre un veau dans son assiette est motivé par le plaisir gustatif . Mettre un veau dans son moteur est ( ne sera pas ,j’espère ) une nécessité ».

    Pour moi mettre un veau dans son moteur est une faute de gout, une absence totale de sensibilite, d’elegance, que dire? une insulte a la vie. Il est infiniment plus noble de manger la viande soi-meme que de la faire manger par son moteur, non?

    (Et d’une maniere generale justifier la laideur et les horreurs par « la necessite » c’est justement ce qui me fait le plus peur)

  19. Dans le temps, c’est à dire quelques dizaines d’années, dans le monde rural aujourd’hui assassiné, quand le cheval nommé « Noireau » ou « Sophie » mourait après une vie passée à la ferme ( si pas réquisitionné pour les guerres) on l’enterrait sous les larmes des enfants de la famille et pardessus lui, on plantait un noyer. L’arbre puisait ses racines et sa force dans le corps du cheval pour offrir de belles et précieuses noix et on faisait du vin de noix doux et sucré pour réconforter les âmes. Et le cheval, personne ne l’oubliait.

    En tout cas, aujourd’hui, le chemin escarpé et difficile ce n’est pas d’être végétarien ou vegan en zone urbaine! Ça c’est la norme d’une partie de la population. Par contre être éleveur, dans des prés avec de l’herbe dans ce qu’il reste de la campagne, c’est chaud les marrons! La terre est si convoitée par tous pour des intérêts divers et variés que cela en devient de la folie dangereuse.
    De plus, il faut reconstruire ce qui a été détruit, c’est à dire de petits abattoirs pour les petits éleveurs locaux et ça c’est un vrai chemin escarpé et difficile… échapper à la folie collective des hommes remplit de certitudes est un chemin étroit, n’est ce pas?
    Qui veut nous aider?

  20. Rouler à la graisse d’andouille c’est possible à Guéméné sur Scorff .

    Des liens vers des articles de la presse régionale généraliste qui en parlent, avec des jolis morceaux de green washing qui montrent la représentation riquiqui de l’écologie véhiculée pour la population :

    http://blog.imprimerie-villiere.com/2011/03/biocarburant-graisse-animale/

    http://www.letelegramme.com/local/morbihan/pontivy/cleguerec/neulliac/ecologie-de-la-graisse-d-andouille-pour-carburant-17-01-2012-1568249.php?xtmc=carburant&xtcr=7

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_–La-graisse-d-andouille-carburant-du-futur-_40740-1755491——56260-aud_actu.Htm

  21. A chaque fois ou presque, c’est la même chose.
    Accusé, levez-vous, qu’avez-vous à dire pour votre défense, comment justifiez-vous votre incohérence ?
    Nous voilà convoqués devant un tribunal, censé nous faire évoluer à coups de réquisitoire et de rouge au front.
    L’accusation publique est claire : Je suis devenu végétarien, vous ne l’êtes toujours pas, qu’attendez-vous ? En attendant, vous n’avez pas un mot à dire sur les élevages concentrationnaires, pas une critique à émettre sur les abattoirs… Quand vous serez devenu parfait, vous pourrez vous exprimer sur ces questions.
    Un jour ou l’autre, ce procureur se retrouve dans le box des accusés. Un nouveau magistrat vient d’arriver, végétalien celui-là, et il martèle : Comment osez-vous parler de défense animale alors que vous consommez des produits laitiers ? Des œufs ? Et ce chien qui est le vôtre, avec quoi le nourrissez-vous ? Vous rendez-vous compte de votre comportement ?
    Un peu plus tard encore : Ces légumineuses que vous mangez, ces compléments alimentaires, savez-vous combien de kilomètres ils ont parcouru pour venir jusqu’à vous ? Combien de cadavres qui agonisent lentement sur les routes ?

    Dans ce domaine comme dans d’autres, je ne suis pas un être parfait. D’ailleurs, être végétarien, est-ce avoir atteint la perfection s’agissant de la défense de la cause animale ? Ce titre donne-t-il un droit à la parole qui serait refusée à celles et ceux qui ne l’arborent pas ? Evolue-t-on cloué au pilori ?

  22. @Jean Pierre

    « puisqu’ils existent… », on est bien d’accord. Sauf qu’à vouloir le mettre dans son moteur, on boucle la boucle, la matière première est encore meilleur marché, puisque déchet, que les plantes directement transformées en carburant, qui accèdent au moins au stade de matière première en concurrence directe avec l’alimentation !… Déchet comme fournisseur d’énergie, le pieds… Estérification, méthanisation, même combat des industriels de la bidoche, qui gagnent sur tous les tableaux.

    Du coups, surconsommer de la viande devient du greenwashing, du recyclage mon cul, de la mort en lingots d’or !!…

    Mais putain la viande n’est pas un déchet, c’est un animal. Évidement que les amérindiens ne perdaient pas une miette des animaux qu’ils tuaient, mais quel terrorisme intellectuel que de comparer une seconde ces concepts.

    Et ma mère, qui après avoir lu bidoche et eternel treblinka, ne comprend toujours pas mon « extrémisme » (toute la famille est végétalienne).

    Fabrice je t’aime, j’aime et je soutiens ton combat, même si ton envie de justice s’arrête à une frontière qui n’est peut être pas la mienne, mais trop peu de gens publics mettent leur idées avant leur carrière, alors grand respect.

  23. Après quelques jours d´absence, je me suis dit en venant faire un petit tour par ici, il y aura peut-être quelques bonnes nouvelles ! Quelque chose pour remonter un peu le moral après la lecture attentive du dernier numéro de l´excellent « L´Ecologiste » !
    Des nêfles ! L´horreur absolue !
    Alors j´enfonce le couteau dans la plaie avec ce lien :
    http://www.l124.com
    « Enquête foie gras du Sud-Ouest » 🙁

  24. Il nous faut essayer de cultiver la nuance…

    Cela fait des milliers d’annees que nous brulons des vegetaux: Oui, mais jusqu’a present nous n’avions jamais cultive des plantes pour servir de carburant! Nuance… Le charbon et le petrole sont aussi des vegetaux transformes: Oui, mais c’est le resultat d’un processus geologique que nous n’avons pas initie! Nuance encore.

    D’une maniere generale nous avons toujours brule les restes: le bois mort, les brindilles, la sciure… De meme, les animaux que l’on mangeait mangeait eux-memes les restes: cochons, poulets… Quand on mangeait un veau, c’etait aussi « un reste » en un sens: on ne voulait pas nourrir en pure perte un animal qui ne produirait pas de lait!

    La notion de reste est anthropologique, elle appartient en propre a l’homme, comme le montre Charles Malamoud dans un tres beau livre (Cuire le Monde, La Decouverte).

    D’ailleurs elever des poules (et manger leurs oeufs, et meme les poules de temps en temps) peut meme etre ecologique:

    http://www.ecologie-pratique.org/article.php?story=des-poules-contre-les-dechets

    Nous faisons aussi du savon de Marseille, et meme des bougies, avec de la graisse de cochon depuis longtemps! Le savon est plus facile a faire, plus doux, et sent meilleur, avec de la graisse animale.

    Ce qui est choquant ce n’est pas de recycler les restes des cadavres d’animaux, c’est d’arriver a un systeme ou ce recyclage semble annoncer que la surproduction insensee, affreuse, d’animaux malades qui ne « vivent » meme plus, ne serait maintenant plus un probleme, et pire encore, qui semble promettre a l’avance de justifier voire d’encourager cette surproduction!

    (enfin c’est ainsi que je lit cet article de Fabrice)

    La nuance, la mesure, le gout, et meme l’esthetique… sont importants! Rudolf Steiner rapporte ce dialogue entre un docteur et son patient:

    – Docteur, est-ce que je devrais arreter de manger de la viande?

    – Mais vous ne mangez ni chien ni chat!

    – Ah non, c’est degoutant!

    – Alors quand la viande vous degoutera comme cela, arretez d’en manger.

    http://wn.rsarchive.org/Lectures/19090108p01.html

  25. Pendant ce temps pour faire tourner notre beau monde parcequ on le veille ou non tout est lié et ce qui suit est quoi qu il en soit de notre responsabilité à tous d une façon ou d une autre, 200 éléphants ont été massacrés par des bracos du soudan au cameroun, soit 80 pour cent de la population de la réserve !!!! Ben oui il faut du fric pour bouffer achetter les armes que nos chers économies fabriquent pour avoir la main sur le pétrole et les mines …
    L humanité est désespérente

  26. Frédéric Wolff j’ajouterai à ta liste non exhaustive qu’il m’a déjà été reproché d’avoir osé faire des enfants !
    La lutte n’est pas d’abrutir les gens avec nos angoisses personnelles, libre à chacun de manger ou pas des produits animaux, il est plus raisonnable de penser que sans doute certains humains ne peuvent s’en passer.
    Le vrai combat est de lutter contre une certaine société de consommation capitaliste qui nous nourrit quasi-exclusivement de ces produits animaux et de comparer la consommation de viandes et de produits laitiers avec celles des années 1950 où somme toute les français étaient en bien meilleurs santé !
    D’accord pour lutter aussi contre les souffrances animales mais quel système a décidé un jour que l’on devait mettre 15 poules par m² ?
    Sans doute pas de simples mangeurs de cadavres mais bien les salopards qui ont trouvé là une mine d’or !
    Certains commentaires sont dignes de la plus belle période stalinienne et hélas nous sommes souvent confrontés à de tels comportements totalitaires de la part de nos amis d’opinions et c’est une des raisons de notre échec, ils nous décrédibilisent en étant incapables de se poser les bonnes questions sur eux-mêmes et laissant les gens faire un amalgame entre eux et nous.
    Un peu comme les flics de NDDL « déguisés » en résistants font perdre tout crédit au mouvement réel !
    Y a-t-il un rapprochement à faire avec la lutte idéologique sur les médias qu’entend mener le syndicat mixte aéroportuaire en lançant son appel d’offre ?
    http://www.reporterre.net/spip.php?article3635

    Azer serait-il une de ces personnes ?
    Mon cher Azer, permettez le doute… votre attitude est bien trop provocatrice pour être sincère.
    Ah, au fait, je n’ai jamais aimé la viande, donc n’en ai pas avalé une miette depuis bien 35 ans et comme j’ai la malchance d’être allergique aux produits laitiers… Je précise pour les Ayatollah du végétarisme qui me gonflent menu-menu et j’ajoute que si personne n’est intéressé, c’est que ça n’a pas le moindre intérêt !!!

  27. Merci Fabrice pour cet article.
    J’ai lu Bidoche, je suis quasi végétarien, il m’arrive de manger… de la bio de temps en temps.
    Cependant, il me semble que le problème doit être pris en amont. Pourquoi tuer les animaux?
    En effet, on tue les vaches pour se nourrir, et avec leurs déchets on fait du cuir pour les canapés, les sacs etc. Ce n’est pas nouveau.
    Je n’aime pas les bagnoles, mais le fait d’utiliser les cadavres pour en faire du carburant, en quoi est- ce que cela vous paraît plus choquant qu’en faire du cuire, par exemple?
    Autrement dit, pourquoi cette révolte aujourd’hui, qu’est ce qui est vraiment nouveau dans cette démarche d’exploitation animale?
    Ou alors je n’ai pas tout compris dans votre article. Si vous avez un moment pour m’éclairer je vous en remercie.
    Bonne continuation à vous.
    P.S: excellent le hors série de charlie hebdo sur le nucléaire, les dessins de bonshommes avec trois yeux ont bien fait rire mon fils de 4 ans. Le jour où cela nous arrivera pour de vrai on fera moins les malins, par contre!!

  28. @Kerloen,

    … »de la mort en lingots d’or !!… »

    C’est exactement ca, bravo pour cette expression terrible mais franche…

  29. Fabrice , tu es pour le coup sacrément culotté ! Tu écrit des pavés interminables sur Valls et cie , dans lesquels tu fais l’exégèse de leur parcours et de leurs relations depuis leurs années fac . Tout y passe : untel était copain avec Bidule , qui lui-même connaissait bien Troisième dont les liens avec Machin sont notoires . L’année suivante , etc …
    Mais suis-je donc sot , n’est-ce pas ? Tu fais de l’investigation , alors que je fais le juge d’instruction . Quelle est la prochaine étape ? Tu vas m’expliquer que tu mûris alors que je vieillis ? Et qu’en plus , je t’empêche de mûrir en pointant tes incohérences ? J’espère que tu ne ris pas du skecth des Inconnus sur les chasseurs ( tu sais , il y a le bon et le mauvais chasseur : tous deux tirent quand ça bouge , mais ce n’est pas pareil ) car c’est exactement ce que tu fais .
    Et pour un pourfendeur de stalinien , tu en connais toutes les ficelles dialectiques . Faut-il te rappeler qu’un procureur est l’avocat de la victime , et que l’avocat est le procureur de la victime quand il défend l’accusé , ou de l’accusé quand il défend la victime ?
    Dois-je te rappeler par quel terme on appelait les résistants en 40 , les « jarnacois  » il y a quelques années , et bientôt ceux de NDDL ?

    J’aimerais savoir ( si te poser une question , c’est te  » fliquer  » , alors …) ce que tu entends par mes  » jugements à l’emporte-pièce  » ? Quand j’écris que Saria et cie , que tu fustiges , prospèrent grâce au restes d’animaux que mangent les non-végé*** ? Ce n’est pourtant que la stricte vérité . Si elle te dérange à ce point , alors tu peux lui donner le nom que tu veux , et à moi aussi : quand on ne peut pas abattre l’idée , on vise la cible .

    Quant à l’immobilisme , c’est le débat sur la stratégie la plus efficace pour produire le changement . L’opinion qu’on a sur l’efficacité des unes et des autres est à l’aune de l’efficacité qu’elles ont eues sur nous . Je remercie celle qui m’a un jour vertement envoyé chier en me faisant remarquer que je parlais beaucoup , mais que c’était bien la seule chose que je faisais . Je me revoie , dézinguant sans retenue chasseurs et autres aficionados … devant mon gigot d’agneau ( ça répond à une de tes questions ) . Les salauds , c’était les autres , pas moi ! Bien sûr , changer prend du temps . Mais quand ça prend trop de temps , c’est qu’on n’a pas envie de changer . Les gens qui nous disent ce qui ne nous fait pas plaisir d’entendre nous rendent parfois un plus grand service que ceux qui nous caressent dans le sens du poil …

  30. @ Laurent Fournier

    Vous écrivez  » Il est infiniment plus noble de manger la viande soi-meme que de la faire manger par son moteur, non?  »
    Dans ce que j’ai écris , auquel vous répondez , je n’ai pas exprimé de sensibilité personnelle : aucune référence à ce qui est noble , de bon goût , élégant ou autre .
    Je ne me base que sur le réel , qui est le suivant :
    1- on peut vivre sans manger de chair animale ( végétarien ) ni de produit dérivés ( végétalien , quand il s’agit de produits alimentaires – lait , oeufs , miel – , végan quand il s’agit en plus des vêtements -cuir , laine etc ). Si vous contestez ce fait , alors soit vous contestez la bonne foi des végé* d’ici et d’ailleurs ( qui ne sont peut-être que des sbires de Valls et cie en mission , comme le suggère Lionel ) , soit vous nous attribuez la faculté de communiquer de l’au-delà par internet .
    2 – on ne peut pas , dans nos sociétés industrielles , se passer d’automobile . Car admettons que les km que j’effectue chaque année ( j’ai fais un calcul plus précis , et je suis plus proche des 2500 km )ne soient pas légitimes et indispensables , j’aurais quand même besoin du moteur à explosion qui amène mes légumineux , fruits , médecins , médicaments , fourchettes , bref , tout ce dont j’ai besoin pour vivre et que je ne trouve pas chez moi . Certes , je connais de gens qui n’ont pas de voiture , parfois pas de portable ni même d’ordinateur . Je constate qu’ils me demandent de les conduire , qui dans une ZI , qui à la gare , qui chez sa grand-mère très malade etc … ( Quand je ne peux pas , ils me demandent mon téléphone pour appeler quelqu’un qui pourrait peut-être ). Si vous connaissez quelqu’un qui n’a jamais eu recourt de sa vie au moteur à essence , faites-le moi savoir ( j’ai bien précisé : dans les sociétés industrielles )

    Donc , manger de la viande n’est pas vital et relève donc du plaisir , contrairement à l’utilisation , directe ou indirecte , du moteur à explosion .
    Si vous préférez tuer un animal pour satisfaire un plaisir plutôt qu’un besoin , alors …

  31. @ kerloen
    « Mais putain la viande n’est pas un déchet, c’est un animal »

    On va remplacer les mots « viande, déchet, animal  » par matière organique qui s’applique à TOUT ce qui est vivant.
    Sur notre petite planète, TOUT ce qui est vivant est destiné à MOURIR. Tous les animaux, y compris les hommes sont destinés à mourir. J’ai passé ma vie de naturaliste enseignant à expliquer à mes élèves qu’ils allaient « manger du cadavre à la cantine ».

    Maintenant, si vous avez envie de découvrir  » des horreurs », allez donc étudier le régne animal; pas seulement les animaux » nobles » que sont les Mammifères, loup, ours, taureau, mais aussi toutes les « petites bêtes » qu’on écrase sans faire trop attention.Tenez, lisez un livre sur le Parasitisme, les insectes qui déposent un oeuf dans un autre être vivant; la larve qui va sortir de l’oeuf ronge l’intérieur de l’autre être vivant qui va continuer à vivre.

    Ce qui essentiel, c’est de bien comprendre que sur notre petit vaisseau spatial toute matière vivante va mourir et que sa matière organique va être TRANSFORMEE par d’autres êtres vivants, bactéries etc.J’expliquais ainsi à mes élèves que la matière dont ils étaient composés avait du « servir » deux ou trois fois déjà ( ?)pour d’autres êtres vivants au cours des temps géologiques.

    Pour faire vite, vous comprendrez pourquoi la transformation du veau en carburant ne me choque pas plus que cela (pardon Fabrice) Sur Terre, çà fonctionne sous forme de flux ou d’échanges: FLUX d’ENERGIE, FLUX de MATIERE. Et gloire au Soleil.

    Ceci dit, j’ apprécie l’article de Fabrice et son FLUX de COMMENTAIRES.

  32. Bonjour, je viens juste de m’apercevoir d’un contre-sens assez enorme que personne ici n’a encore releve il me semble: Le probleme n’est pas qu’on mange trop de viande. Le probleme c’est qu’on n’en mange PAS ASSEZ.

    S’il y a des farines animales a bruler, des graisses a mettre dans le moteur, c’est parceque personne ne les a mangees!!!

    L’art de la cuisine traditionelle jusqu’il y a encore peut-etre 40-50 ans en France, et encore dans beaucoup de parties du monde, c’est « l’art d’accomoder les restes » comme on dit si bien!

    On m’a raconte qu’en Afrique lorsqu’une famille mange un poulet, les seules choses qui restent apres le repas sont le bec, les plumes et les serres! Pas meme un os. Tout est mange.

    Au Bengale, les familles modestes font pareil. Les bas-morceaux du poisson sont cuits avec les legumes et il n’y a pas une trace de graisse dans les aretes qui sont jetees a la fin du repas, qui ne suffisent meme pas a nourrir un petit chat! Pareil lorsqu’on cuit le cochon. Pas un gramme de graisse n’est jete ni donne aux animaux.

    Une amie me disait, « On parle toujours du droit a manger, mais qu’en est-il du droit de la nourriture a etre mangee? »

    Je connais des gens qui, au lieu de tuer la vache qui leur a donne du lait pendant des annees, continuent de la nourrir jusqu’a sa mort. Je ne sais pas comment il vont se debarrasser du corps, peut-etre le bruler. Est-ce plus ridicule que d’acheter un chien dans un elevage? Plutot moins ridicule, a mon gout…

    On en revient a une question de « style », ou de « beaute »: Ne manger que le steak et considerer les bas-morceaux, la graisse, comme des dechets, ou les mettre dans son moteur… c’est laid, inelegant, voire peut-etre immoral.

    Merci a Fabrice d’etre si vigilant et de poser ces questions!

  33. Voilà bien un exemple vertigineux de l’économie circulaire dans laquelle et par laquelle certains écologistes pensent pouvoir régler les problèmes!

  34. Azer, je ne conteste absolument pas votre position, et je ne suis pas competent pour savoir s’il est bon ou pas d’etre vegetalien. Par contre, j’admire sincerement l’effort que vous faites pour vivre selon vos idees! Enfin, pour etre franc je croyais qu’en ecrivant 2000km par an vous aviez oublie un zero! Alors 2500km… Donc je respecte enormement le mode de vie que vous avez choisi.

    Mais je maintien que le gout, le style, l’esthetique, et peut-etre aussi la moralite, sont importants dans la question que Fabrice a souleve.

    On dit souvent aux enfants, « il ne faut pas jeter la nourriture ». Je ne sais pas quelle est la rationalite qui soutient cette croyance, mais je crois qu’elle est importante. Ce qui est terrible, c’est que vu le monde que nous avons cree les enfants ne nous croient meme plus.

    Si nous n’avions pas perdu l’art de manger, nous n’aurions pas ces horreurs que Fabrice denonce et qui donnent reellement envie de vomir.

  35. Bonjour,

    Le débat est sans fin.

    Il y a les déchets utiles et ceux inutiles.

    Tout ce que la nature a généreusement donnée, retourne a l’envoyeur. 🙂 C’est utile.

    Les épluchures de légumes, au compost.
    Les branchages tombés a terre, terreau.
    Le cadavre de votre rival, humus. 🙂
    Etce …
    Tout est recyclage naturel. Un merveilleux processus, qui ne demande rien, juste a laisser faire.

    Les inutiles, créées (Merde! combien de e?) par les hommes, prolifèrent, stagnent, étouffent, et ils, les humains, trouvent encore les moyens d’inventer des « solutions » qui elles, font des déchets supplèmentaires. Des esclaves aussi. Faut le faire!

    C’est quand le réveil?

    Bien a vous toutes et tous,

  36. Le fait de percevoir une unité ou même une loi du vivant (la transformation, la métamorphose) – tandis que l’inverse pourrait tout aussi bien être relevé (des constantes et des limites) n’est pas un argument pour fonder une a-moralité. C’est d’ailleurs dans la même facilité intellectuelle que puisent les « décideurs » du monde artificiel et bio-technologique pour progressivement réaliser et rendre « naturel » – ou « nécessaire », un nouveau monde.

    Si l’être humain a sa vertu – et c’est un pari qui me porte définitivement, au risque des sarcasmes, du vrai ridicule et des contradictions personnelles -, c’est par exemple de pouvoir réfléchir le vivant et la place qu’il y tient lui-même, en plus de détenir la faculté de moduler assez fortement cette place, qualité assez extraordinaire (qu’il lui vient, s’il se fait lucide, du vivant, et pas uniquement si ce n’est assez peu de son cerveau ! – son être entier, plutôt).

    Je crains de moins en moins de qualifier ce potentiel humain de moral, et en dernière instance – car du savoir, de la fameuse science en élargissement assez constant, parfois bondissant, il reste encore toujours dans l’ignorance, en deça du réel qui l’englobe ou l’innerve (il n’a pas pour autant à se dispenser de ce moyen de connaissance, si cette cause peut devenir délicate tant l’objectivité ouvre au pire, réduite à elle-même et universalisée comme telle…). Lui restent le sentiment et l’idée du juste, d’un bien, d’un convenable, sans doute fort relatifs, ajustés aux circonstances et aux contigences de la vie… Pas grand-chose, beaucoup ?

    Des « rebuts ultimes » des animaux pour toujours relancer la bagnole sur les routes ?

    En plus de continuer à ne jamais poser de limites aux mouvements motorisés et de pseudo-liberté individuelle (comme je m’sens libre sur l’autoroute, en appuyant sur la pédale, cernée d’autres bagnoles excitées, de talus monotones, ponctués de petits cadavres / ah, c’est vrai, j’oubliais, je file vers la grande ville et ses coeurs palpitants d’objets et des services incomparables), le fait de mettre des restes animaux dans son moteur à la place des tigres publicitaires et métaphoriques, est encore le franchissement de frontières que l’homme pulvérise, en éloignant toujours plus loin de lui ses congénères, devenus simple matière, toujours plus minimalisée, à son entière disposition.

    Et l’industrialisation continue de tous ces « proces » de transformation risque, comme souvent de confirmer la validité de ce mode de faire et de vivre.On s’habitue et « comment faire autrement » à la suite, puisque tout a été vampirisé et conditionné par cette forme.

    A moins que… l’arrêt de ce qui n’est que monstruosité permanente et systématique s’écroule d’un bloc, d’être aussi peu biodiverse.

    Pour moi, tant de choses doivent être absolument STOPPEES aujourd’hui, tandis que toutes nos capacités – rationnelle, sensible, créative – pourront alors se montrer dignes de ce que nous sommes aussi. Ben ouais, c’est mini, la voie dans les broussailles, mais aussi des mûres à manger.

    Enfin, question de « style », Laurent : Merleau-Ponty définissait par ce mot l’être, indissociable de sa « manière » (enfin, selon ma lecture qui date et vite écrit !)

  37. Je reviens, Laurent : c’est sans esprit de polémique que j’ai parlé du style comme totalité chez Merleau-Ponty. Plutôt, une apostrophe personnelle, mon credo aussi.

    Ne manger que les beaux morceaux n’a jamais rendu le mangeur beau, noble (attention : « supérieur » ! le dada humain) ! Entendu ! Sélectionner ses morceaux : comme le mangeur a pu se poser des questions sur cette « animalité » qui le caractérise aussi : devoir manger, sans parler de ce qui sort de ses boyaux…
    Bien à vous, j’ai lu tout votre argumentaire avec intérêt, et autant le dernier ironique. Mangeons plus et tout !

  38. Azer, cher Azer,

    Je sais, pour t’avoir lu ici plus d »une fois, que nous sommes très proches. Je sais également qu’il est courant de se déchirer à pleines dents précisément quand la proximité est grande. Tout cela pour te dire que je regrette la manière dont je t’ai répondu. Fais-en ce que tu veux, mais c’est sincère. J’ai usé de mots inutilement blessants, et je les retire.

    Sur le fond, ce débat mérite mieux. Je pense que tu as tort, notamment pour la raison que tu sembles vouloir ignorer la frontière entre privé et public. Et ton dernier message est empli d’une colère que je juge, chez toi comme chez moi, mauvaise conseillère. Je te propose donc qu’on se calme et qu’on puisse reparler de cela un peu plus tard.

    Passe une bonne journée,

    Fabrice Nicolino

  39. « On va remplacer les mots “viande, déchet, animal ” par matière organique qui s’applique à TOUT ce qui est vivant. »

    Oui, effectivement, on reconnait bien là des années de pédagogie appliquée.

    Bien sur, on peut remplacer, biologiquement, qui ira dire le contraire, mais à tout niveler dans une définition et y appliquer derrière des méthodes technico-industrielles, on voit où ça nous mène.
    Bien sur tous les être vivants ont des stratégies d’adaptation plus où moins ragoutantes, du plus microscopique au plus haut dans la chaine alimentaire, la question est bien de savoir quelle place ce bizarre d’animal qu’est l’homme s’autorise à prendre… Hier, il se contentait d’être le super predateur, demain, avec la biologie de synthèse, il a semble t’il décidé de prendre toute la place.
    Flux de matière, d’énergie, oui bien sur, la nature n’a aucune morale, certe, et alors…
    Ma grand mère aussi peut être transformée en savonnette ou en lampe à pétrole, ça fonctionne très bien, et c’est rentable.

    Ce n’est pas la peur de la mort qui me guide, mais la question de ma place dans la machine, certe, très temporaire, mais au sein d’une espèce qui elle colonise le milieu de plus en plus rapidement et à mon sens, stupidement, de plus, en gonflant tout le monde…

    Est ce que le fait que toute matière vivante va mourir justifie de jouir sans entrave de la vie d’autrui, cerise sur le gâteau en détruisant le support même de ce qui nous permet d’exister (ne perdons pas de vu que cette industrie énergétique est le pendant de l’élevage intensif !)?…

    C’est au minimum effectivement inélégant, mais, puisqu’ils existent, n’est ce pas… Je resterais donc végétalien, au moins jusqu’à ce qu’ils n’existent plus.

  40. Pardon à Jean pierre pour ce qui pourrait sembler comme une attaque personnelle (ce n’est pas le cas du tout), alors que je voulais simplement dire exactement la même chose que Florence en moins bien, mais son message n’était pas encore publié…

  41. Florence, vos deux premiers paragraphes sont précieux. Votre positionnement face au « pragmatisme » scientifique de certains fait écho, il me semble, à ce que j’avais essayé de dire ici même, en septembre (octobre?) dans certain débat autour des OGM, de la science et de la morale.
    Bien à vous
    Valérie

  42. Kerloen,

    « Ce n’est pas la peur de la mort qui me guide, mais la question de ma place dans la machine, certes, très temporaire, mais au sein d’une espèce qui elle colonise le milieu de plus en plus rapidement et à mon sens, stupidement, de plus, en gonflant tout le monde… »

    Les deux premiers paragraphes de Florence (et les suivants !) le disent très bien, mais votre façon de le dire est tout aussi précieuse.
    Merci à vous deux, donc.

  43. @ fabrice,
    une petie réponse à mon précédent post, si vous avez le temps?
    Merci bcp

    Merci Fabrice pour cet article.
    J’ai lu Bidoche, je suis quasi végétarien, il m’arrive de manger… de la bio de temps en temps.
    Cependant, il me semble que le problème doit être pris en amont. Pourquoi tuer les animaux?
    En effet, on tue les vaches pour se nourrir, et avec leurs déchets on fait du cuir pour les canapés, les sacs etc. Ce n’est pas nouveau.
    Je n’aime pas les bagnoles, mais le fait d’utiliser les cadavres pour en faire du carburant, en quoi est- ce que cela vous paraît plus choquant qu’en faire du cuire, par exemple?
    Autrement dit, pourquoi cette révolte aujourd’hui, qu’est ce qui est vraiment nouveau dans cette démarche d’exploitation animale?
    Ou alors je n’ai pas tout compris dans votre article. Si vous avez un moment pour m’éclairer je vous en remercie.
    Bonne continuation à vous.
    P.S: excellent le hors série de charlie hebdo sur le nucléaire, les dessins de bonshommes avec trois yeux ont bien fait rire mon fils de 4 ans. Le jour où cela nous arrivera pour de vrai on fera moins les malins, par contre!!

  44. Hormis tout ce que ce court article nous apprend (bravo !), j’aime beaucoup ceci dit avec ironie bien entendu… :
    « la France est un beau pays, rempli d’humanistes et de philosophes. »

    Bonne soirée à tous.

  45. @kerloen

    « la question est bien de savoir quelle place ce bizarre d’animal qu’est l’homme s’autorise à prendre… Hier, il se contentait d’être le super predateur, demain, avec la biologie de synthèse, il a semble t’il décidé de prendre toute la place »

    on s’est bien éloigné du « veau dans le moteur » je pense.
    et de ma rudimentaire « pédagogie appliquée » du 20°siècle.
    Je précise: je n’aime pas trop la viande, mais je ne suis ni végétarien ni végétalien. Ce qui m’a permis d’être toléré par les chasseurs du département pendant quatre ans et de diminuer avec l’aide de l’Aspas la liste des animaux piégés.

    Par contre la biologie de synthése me laisse prévoir des développements bien plus inquiétants et surtout bien plus imprévisibles que le nucléaire et là je suis vraiment très inquiet…

  46. merci et bravo j’ai bien vomi (quoi de neuf…) et je fais suivre
    et le role de Ford dans le design des camps de la mort et le role des bouchers en allemagne nazi -est-ce bien vrai aussi ? je crois avoir lu ça dans un bouquin de Vilmer sur l’éthique animale

  47. David Rosane oui, tout ceci est vrai ainsi que ( comme en parle Jean-Pierre Berlan avec brio ) la sélection animale pour l’obtention de  » pures races  » qui proviennent très directement d’une application de la sélection raciale nazie et qui sont TOUTES ( sans exception ) des « races » animales dégénérées.
    Les vaches Holstein en font partie, qui produisent jusqu’à … 60 litres de lait quotidien !!!
    Et à la manière des OGM dont il est exclu de faire l’élevage sans traitements médicamenteux lourds !
    Oui, le parallèle avec les nazis est totalement d’actualité, c’est ce qui nous ronge puisque c’est l’idéologie du néolibéralisme dont nous ne parvenons même pas à nous mettre d’accord sur la dangerosité absolue.

  48. @ jean pierre
    « on s’est bien éloigné du “veau dans le moteur” je pense.
    et de ma rudimentaire “pédagogie appliquée” du 20°siècle. »

    Au contraire, on est en plein dedans… A peu prêt tout le monde est d’accord pour admettre que la pression engendrée par l’élevage industriel n’est pas tenable, que cette production n’est pas rentable, qu’il est possible de se nourrir autrement, mais non, car comme la course à la vitesse, la consommation de viande est un privilège. Rappelons que « l’utilisation de hauts quanta d’énergie viole la société et détruit la nature. » (I. Illich)
    Comme le TGV, l’avion et les grosses bagnioles, la viande de qualité est réservée à une élite. Les investissements majeurs sont réalisés pour satisfaire aux « besoins » de cette élite, aujourd’hui, c’est criant, (NDDL, ligne LGV), le reste de la production de masse est de la merde qui nuit et endort la masse. La bagniole et les gadgets de masse ont généré une société des flux (flux de matières et d’énergie exponentiels).
    Des humains atteints de bougeotte aigue. La bougeotte comme symptome d’une maladie qui comme l’alcoolisme, puisqu’addiction grave, est quasiment incurable, la déplacementopathie.
    Alors lier déplacementopathie et production industrielle de viande en essayant de régler les problèmes induits (pollution, non rentabilité énergétique) encore et toujours par la technique (estérisation, méthanisation), à grands renforts de subventions publiques (appels à projets du ministère du développement durable, du ministère de l’agriculture…), c’est évidemment boucler la boucle pour ne rien changer.
    Produire de l’essence avec des « déchets » animaux, c’est non seulement justifier la surconsommation de viande au non d’un oxymore abscons, mais c’est surtout une preuve que l’être humain ne se posera jamais de limites dans son délire développementiste.

  49. J’oubliais l’essentiel qui est l’accélération de ce type de recherches à l’infini et pour ( j’espère ) en finir avec les prétextes que « puisque ça existe… « .
    Un labo japonais a mis au point en 2011 un retraitement des matières fécales humaines dont ils extraient les protéines pour en faire un ersatz de steak !
    Ça vous la coupe ?
    Mais c’est le même processus mental qui conduit à fabriquer du carburant avec les graisses animales, alors qui est choqué ? Les mêmes qui sont prêts à brûler ces monstruosités dans leurs bagnoles ???

  50. Merci Valérie et Kerloen de vos messages. Nous tous, nous finissons par brosser un tableau qui, s’il a l’air de philosopher et « humanister » dans la toile (clin d’oeil à PP), au risque des « précieuses ridicules » (pas mal de femmes, non, chez Fabrice, alors que ce n’est pas toujours le cas d’autres blogs) fait nos chemins plus assurés (dans le doute). Pour moi, c’est ça, et j’en redemande.

    Je suis à fond dans le texte du fondateur de l’Homéopathie : l’Organon. Sans vouloir me mettre à la médecine du tout, je vois que Samuel Hahnemann a trouvé une vérité naturelle qui rend modeste autant que glorieux : comment peut-on soigner et guérir… Faire absorber au malade une substance extrêmement exiguë qui présente la plus grande analogie pathlogique avec l’ensemble des symptômes observés mais sans lui être de même espèce (pas d’isopathie, ici – et un seul remède !).

    Disponible ici : http://planete-homeo.org/school/forum/telecharger-l-organon-t113.html

    Avec en plus, un texte du médecin qui anime la site de refondation de l’homéopathie vraie, sur la croyance, la foi, en passant par la science. De la morale à la croyance : juste une tradition sémantique ?

    http://planete-homeo.org/school/forum/de-la-croyance-a-la-foi-en-passant-par-la-science-t282.html

  51. @ Florence: Je n’ai jamais lu Merleau-Ponty… Interessant cette citation!

    @Jean-Pierre:

    Dire que tout est « flux d’energie et de matiere » est inattaquable et en meme temps n’avance a rien.

    Je m’explique: Si le « flux d’energie » que vous etes envoie le « flux d’energie » que sont les ondes sonores de vos cours vers le « flux d’energie » que sont vos eleves, est-ce que cela a quoi que ce soit a voir avec votre travail?

    Je veux dire, est-ce que cette fable convenue qu’est l’energie, elaboree sur le paradigme fondateur de la pierre qui en tombant transforme « l’energie potentielle » en travail, vous aide en pratique a prendre des decisions au quotidien dans votre difficile travail d’enseignant?

    Si oui, vous etes surement un genie 😉

    Si non, alors le concept de flux d’energie applique dans ce contexte n’a aucune pertinence, et joue le role de mythe ou de symbole a-scientifique…

    Les etres vivants se mangent les uns les autres, oui, et de multiples manieres differentes, et vivent les uns dans les autres, etc. D’accord.

    Mais transformer en carburant des restes d’animaux d’elevage, meme si ce n’est pas l’animal entier, et le justifier par le profit (donc rendre cet elevage plus profitable), c’est franchir une barriere qui nous des-humanise.

    Je ne suis pas assez calle en philo pour l’expliquer, mais je crois qu’on peut tous le ressentir!

  52. Cher Fabrice ( je n’ai pas dit  » mon cher Fabrice  » , ce qui , tu le sais , ne signifie pas la même chose ) , une chose nous sépare : tu redoutes les prises de bec , pas moi . Ce qui ne signifie pas que je les aime et que je les recherche . Tu as parfaitement le droit de te fâcher , et le fait que nous soyons dans le même camp ne doit pas nous empêcher d’exprimer sans détour nos divergences sur certaines questions . IL m’arrive de me vexer , mais je te le dis sans crâner , ni sans vouloir t’envoyer une pique déguisée : les mots et expressions tels que flicage , procureur , pages staliniennes et autres terrorisme intellectuel , ne me blessent pas mais me chagrinent . Laissons aux médias en quête de sensationnalisme ce genre d’exagération . Si un gendarme  » grièvement blessé  » a une ITT de 5 jours , quels mots employer pour celui qui perdra un oeil , un bras ? Les  » scènes cauchemardesques  » et autres  » visions d’apocalypse  » pour quelques caves inondées et voitures sur le toit ? Ca fait un peu marseillais …
    Tu vois , on s’engueule , on se reparle , on se ré-engueule , on jure qu’on ne se parlera plus ( je l’ai fait à propos de Laurent , suite à notre première discussion ) , que c’est la dernière fois que … Et on se reparle . L’important est que chacun clarifie ses idées . Donc on se reparlera . Mais là , je tombe de fatigue comme rarement .

    Plein de bonnes choses à toi aussi , bien sûr .

  53. J’ai reçu votre information sur le « bio » (!) carburant animal, par un réseau de solidarité.
    Je vous remercie de diffuser cette scandaleuse affaire, une de plus malheureusement.
    Je voulais témoigner auprès de vous d’un vécu personnel qui a contribué à la prise de conscience de mon « humanité ».
    J’avais 9 ans. Un résistant survivant d’ Auschwitz a fait un exposé cru à l’école , des camps de concentration à partir de diapositives, où nous ont été révélés l’horreur du conditionnement humain sous idéologie nazie, puis les chambres, puis les fours , les fosses, les « musulmans », les charniers les empilements sur les wagons, remorques , les tas, de chaussures de valises, de dents, d’hommes ou de femmes…
    J’ai encore en mémoire dans mes doigts, la texture du pantalon rayé fait en cheveux d’humains, et ce souvenir ineffaçable de ce qu’on mangé certains de ces prisonniers: Des tartines de margarine de graisses humaines!
    Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement entre ces exemples et le traitement que l’on fait subir aux animaux d’élevage sans aujourd’hui encore pouvoir répondre à la question: qu’est ce qui pousse l’homme à autant de perversité?
    Malgré les avancées de la pensée, du niveau de culture générale, de l’entretien de la mémoire?
    Un élément de réponse peut-être : nous humains sommes orphelins d’une spiritualité incarnée qui nous ferait réapprendre que nous sommes tous reliés n’étant nous mêmes qu’un réseau de relations et non une entité individuelle autoengendrée pour elle même.
    Mais comment s’y prendre pour se remettre en lien avec cette spécificité humaine, tout en se garantissant d’une vigilance sans faille face aux dérives déjà connu de la tentation spiritualiste?
    Bien à vous
    Luc Rouault

  54. Et pour quoi on ne l’applique aux humains. Puis que mort, les jus de la décomposition d’un corps est au premier facteur de la pollution des nappes phréatiques par l’individu.
    Alors que  »branle » le ministre de l’environnement actuel ou qu’à fait son prédécesseur, le Hulot ?
    Déjà, un humain incinéré pollue moins qu’un enterré !!!
    Et enterré, c’est un abus dans le déboisement de nos forêts. Un stère de bois pour 6 cercueils, quel gaspillage fait-on ? Les forêts sont le premier élément qui nous permettra de faire chuter le CO². Là encore que font les brelles d’en haut ?
    Soyons réaliste que 2030, c’est demain tout comme 2050 au vu que comment nos dirigeants bougent leur rondelle pour que la Terre soit moins polluée !!!
    En 2050, un habitant sur deux de la planète Terre mourra par manque d’eau …

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