Quand l’animal devient un « minerai de viande »

Une lectrice de ce blog, Luci (à moins qu’il ne s’agisse d’un lecteur), m’envoie le message suivant :

Bonjour,

Dans le Parisien de ce dimanche, un journaliste écrivait grosso modo ceci : « dans les plats surgelés, l’ingrédient utilisé est du “minerai de viande”, un mélange de muscle, d’os et de cartilage. » … à gerber.. mais peut-être ai-je mal lu ? Êtes-vous en mesure d’infirmer ou de confirmer/préciser ces dires ?

Merci d’avance

Et voici ma réponse :

Luci,

Oui, je confirme : on utilise massivement ce que ces salopards appellent du “minerai de viande”. C’est-à-dire un un mélange de déchets à base de muscles, d’os et de collagène. Voici ce qu’on trouve dans un document officiel et qui s’appelle Spécification technique n° B1-12-03 du 28 janvier 2003 applicable aux viandes hachées et aux préparations de viandes hachées d’animaux de boucherie :

“Le minerai ou minerai de chair utilisé pour la fabrication des viandes hachées correspond exclusivement à des ensembles de muscles striés et de leurs affranchis, y compris les tissus graisseux y attenant, provenant de viandes fraîches découpées et désossées, réfrigérées, congelées ou surgelées, répondant aux spécifications prévues par le Code des usages.”

On peut lire l’intégralité du texte à l’adresse http://www.economie.gouv.fr/files/directions_services/daj/marches_publics/oeap/gem/viandes/viandesh.pdf

Que vous dire de plus ? J’ai déjà dit 100 fois que la viande était devenue une industrie et que les animaux étaient tenus pour des objets échangeables et modifiables à l’envi. Ce monde peut encore tenir, mais il ne durera pas.

59 réflexions sur « Quand l’animal devient un « minerai de viande » »

  1. A Fabrice,

    Sur la Iakoutie et les avatars de son cheval. Une référence : Une civilisation du cheval. Les usages de l’équidé de la steppe à la taïga. De Carole Ferret.

  2. Lorsque je quitte Nantes et ses centaines d’hectares promis à la destruction d’espace vital sacrifiés à la construction d’un nouvel aéroport, me dirigeant vers le sud, je traverse d’immenses étendues de monocultures fourragères : tournesol, maïs, maïs, tournesol, maïs, maïs, maïs…etc. Puis j’arrive dans mes chères Cévennes, où le loup vient officiellement d’être déclaré indésirable. Bientôt, je n’en doute pas, l’exploitation des gaz de schistes confisquera encore des hectares et des hectares d’espace vital, accaparés par les besoins insatiables des humains. Et quel maigre territoire restera-t-il à la faune sauvage pour tenter de survivre ? Comment faut-il le dire ? Peut-être ainsi http://libr.animo.over-blog.com/article-beeetes-104952255.html
    car les enfants sont plus capables, semble-t-il, de comprendre et faire comprendre ces choses que le clergé du divin pognon. Mais que deviendront-ils ?

  3. Fabrice, si vous devenez « refusant » de médias !
    En allusion à votre article précédent, car ce dernier témoigne de votre sollicitude en éveil (vers les humains aussi).

    Je viens recommander chaleureusement l’émission de Ruth Stégassy de ce samedi 9 février.

    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-l-industrialisation-de-l-agriculture-et-de-l-elevage-2013-02-09

    Elle donne la parole à un éleveur qui ne pucera pas ses animaux (cf Planète sans visa récent à ce propos, action PMO en doublé).
    Le discours dépasse largement le fait de quasi-ultime mise au pas productiviste mondialiste (dernier acte prévu en 2015 : certification pour l’agrément viande des seules inséminations artificielles / tout cela pour en arriver au « minerai » de viande…).

    Le processus d’industrialisation est très bien décrit, avec sa soeur incestueuse : la bureaucratie, ainsi que la trouvaille française, rarement analysée comme elle devrait l’être – à mes yeux, alors que toute l’Histoire lui rend grâce : les lois supérieures qui s’imposent à tout, autrement dit l’Etat.

    Je crois que c’est Lewis MUMFORD qui m’a alarmée sur ce duo puant : bureaucratie et industrie, loin des préjugés savamment colportés par les tenants de cette puanteur, justement. (L’auteur américain, le « sage », est également en butte perpétuelle avec la spécialisation des activités humaines ! Tiens…) L’industrie adore la bureaucratie, l’industrie a besoin de la bureaucratie ! Mais en climat libéral, elle se fait comme logique, rationnelle, économique, et pourquoi pas volontaire, libre !!! Une ressource de mise en turbine généralisée efficace qu’on ne peut refuser, qu’on invente, qu’on peaufine, qu’on appelle galamment management, par exemple.

    Il n’est pas fait appel dans cette émission à aucune « financiarisation » de la vie quotidienne, comme Fabrice l’a dernièrement invoquée… L’idée de complot (fameux refrain contre celui qui commence à penser en terme de décision réfléchie, généralement sans se dévoiler, par des instances en capacité de parvenir à leurs fins) est repoussée. Faux débat d’ailleurs ? Souvent, simple tentative de casser l’investigation à son germe. Peu importe. Ici, il n’y aura pas de conclusion autre qu’une machinerie lancée sans capitaine, ni même gouvernail, juste des rails et des malléables (administrés) dessus, apeurés et aussi mal que sur-exigeants.

    D’avoir lu récemment Morvan Lebesque (Comment être breton ? Essai sur la démocratie française – 1970), grâce la clarté de l’analyse (comment la France a écrasé un pays, la Bretagne – pour lequel je n’ai pas admiration mais attachement quotidien, j’en suis fille, marquée au sceau, toute honte bue, et j’y vis), la force, le génie de l’Etat français y sont révélés, argumentés, grandeur et terreur de l’idée, abstraite, sur le monde réel, concret… Pas de retour. Aller brut.

    Il y a à regarder sur le cas soviétique, certainement, qui a pu démontrer une forme d’efficacité industrielle… par une terrible bureaucratie, sans parler de ses Etats… totalitaires, n’est-ce pas ? C’est celle que l’on utilisera à escient dans ce qui est appelée si abusivement démocraties, pour flatter le consommateur petit ou grand-bourgeois, le prolétaire qui ne sait pas qu’il l’est, lui faisant miroiter une liberté bien à lui, pleine et entière… Travail, argent (profit), élections, quelques divertissements grassouillets, des médocs plein l’estomac, le sens des mots systématiquement mis à bas, dévoyé.

    Et l’Europe aujourd’hui combine toutes les ressources d’application efficace, d’exploitation optimale et maximisée… et de destruction totale. Une loi sur le minerai de viande parmi un arsenal qui se renforce chaque jour ? Assurément.
    Mais pondue par qui ? Et à qui profite le crime ? Il faut tout de même se poser les questions. Dans le jargon compétition et mieux-disant, il y a un gagnant (gagnant / gagnants ? – très drôle, si fin, et si trompeur, pour ne pas dire pire). Le mieux, toujours le mieux dans la bouche, en face du plus, et sans doute du vrai mieux, pour quelques-uns ?
    Un milieu qui se dégrade, qui s’efface.

    Ne pouvons-nous n’en sortir que par l’idée ? Que par des méthodes industrielles (et donc bureaucratiques) ?
    Puisque nous sommes des sociétés de masse, masse en milliards d’individus…

    Je prétends que non. Je défends l’inverse, même. En partant de ce qui est seul réel et précieux et en y revenant sans cesse. Le compromis est sans doute est inévitable. Lequel…
    Je reste à l’écoute, ici, à Planète sans visa ! Salut à tous.

  4. Bonjour,
    Merci d’avoir donné la source du paragraphe cité dans votre article, ça m’a permis de vérifier que contrairement à ce que vous dites, les os n’entrent pas dans la composition des viandes hachées. Je cite § 3.1.2 « L’utilisation de viandes séparées mécaniquement (VSM) de ruminants, des muscles du coeur et des abats ainsi que l’ajout d’os sont interdits. »
    Simple soucis de vérité… pas la peine d’en rajouter, c’est déjà assez glauque comme ça 🙁

  5. Du minerai de viande ?
    Oui, je confirme, j’en mange
    presque tous les jours à la cantine, et vos (nos) enfants aussi !
    C’est très bizarre comme consistance et ça a un goût,comment dirais-je…comme venu d’ailleurs…
    La restauration collective est une manne pour l’industrie, elle y écoule ce qu’elle a de plus mauvais.

  6. Sndp,

    Vous êtes gentil comme tout, mais je maintiens. Ce que j’ai livré est un texte officiel. Et la viande est une marchandise mondialisée. Oui, on utilise bien du broyat d’os pour fabriquer du « minerai de viande » importé. Mais peut-être préférez-vous vous en tenir aux avis autorisés ?

    Fabrice Nicolino

  7. Au journal d’hier soir, il ne fallait pas s’attendre à ce que David Pujadas pose la bonne question : faut-il continuer à manger les animaux ? C’était assez pitoyable de le voir faire la dinette avec son acolyte sur fond d’images habituelles mais toujours aussi choquantes de carcasses et de bêtes découpées en morceaux. En tout cas, cela avait l’air de beaucoup les amuser.

    Fabrice, que tu leur dises ce que tu nous dis à nous, cela aurait peut-être déclenché un début de réflexion au moins chez certains, et même fait pleurer quelques-uns. Mais on comprend tout à fait que tu n’aies pas eu envie d’aller faire le clown avec cette bande de marionnettes, parce qu’ils n’auraient sûrement rien compris.

    Dire qu’on ne mange pas d’animaux ne déclenche souvent que mépris et agressivité. Ce qui ne m’empêche pas bien sûr de faire circuler Bidoche, partout où je le peux.

    Je me permets de remettre ici l’extrait du poème de F.GARCIA LORCA (que je ne lis jamais sans pleurer) et un lien vers les cahiers antispécistes http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article210, avec notamment des témoignages d’employés d’abattoirs.

    Les canards et les pigeons
    les porcs et les agneaux
    mettent leurs gouttes de sang
    sous les multiplications;
    et les terribles hurlements
    des vaches étripées
    emplissent de douleur la vallée
    où l’Hudson s’enivre d’huile.

    Je dénonce tous ceux qui ignorent
    l’autre moitié,
    la moitié non rachetable
    qui élève ses montagnes de ciment
    où battent les cœurs des humbles animaux
    qu’on oublie
    […]
    Je dénonce la conjuration
    de ces officines désertes
    qui n’annoncent pas
    à la radio les agonies,
    qui effacent les programmes
    de la forêt,
    et je m’offre pour être mangé
    par les vaches étripées
    quand leurs cris
    emplissent la vallée
    où l’Hudson s’enivre d’huile.

    Federico Garcia Lorca

    Bien amicalement à tous ceux qui pensent aux bêtes.

    Bételgeuse

  8. On nous avait fait le coup des « phyto-sanitaires ». La santé des plantes, c’est quand même plus vendeur que des biocides qui tuent la vie.
    Il y avait eu l’invention des animaux « réformés », c’est-à-dire tués…
    Voici venu le « minerai de viande ». Diabolique. La référence à l’animal a disparu du langage. Exclus de la lumière du jour, du plaisir d’exister, exclus des regards humains, les misérables d’entre les misérables sont désormais exclus de la conscience humaine, sémantique. Ce qui n’est pas nommé n’existe pas. Nous en sommes arrivés là. Au bout d’une logique macabre. Et on appelle civilisation ce qui n’est rien d’autre qu’une barbarie. Rien d’autre.
    Une barbarie « qui ignore l’autre moitié, la moitié non rachetable qui élève ses montagnes de ciment où battent les cœurs des humbles animaux qu’on oublie. »
    Merci, Flore et Bételgeuse, pour ce poème de Garcia Lorca.

  9. Fabrice, c’est apres la lecture de Bidoche que je suis definitivement devenue vegetarienne. J’avais d’abord lu Eating Animals de JS Foer. Je m’etais dit que tout ca c’etait aux US, mais que dans notre beau pays, c’etait probablement plus serieux. Et puis j’ai lu votre bouquin qui m’a bouleversee.
    Je suis maintenant sur la voie du veganisme. Lorsqu’on commence a etre sensibilise sur les abus sur les animaux, on en decouvre toujours de plus belles (derniere decouverte : le marche de la laine est bien puant). J’ai de la chance, je ne vis pas en France, mais dans un pays anglophone. Les gens sont beaucoup plus sensibles a la cause animale que dans notre bon vieux pays, ici, pas de remarques, des options VG dans quasi tous les restos, des VG partout autour de vous… mais c’est par le biais de la communaute francaise des vg que j’ai decouvert que manger sans produits animaux pouvait etre delicieux et creatif (et mille fois plus sain !). Je suis aujourd’hui au dela des sentiments negatifs, manger vegan est une fete de tous les jours, de plus en plus de gens s’y mettent et je veux croire aujourd’hui que les choses changeront.

  10. Oui SNDP, Fabrice dit juste et ajoutons à cela un petit bain anti-bactérien à l’ammoniaque ou à la javel…..Tout est parfait dans le meilleur des mondes!
    Ah! les bons nuggets industriels au goût inimitable dont les enfants raffolent!
    Aucun gaspillage n’est toléré! c’est for-mi-da-ble! tout est recyclé et encore recyclé… leur imagination est débordante de coktails en tous genres.
    Ne parlons pas des cosmétiques, encore un sujet qui fâche. C’est également insoutenable mais NOUS LE VALONS BIEN, POUR SÛR!!! Yes, WE CAN!!!!!
    Allez! tout ceci me donne l’eau à la bouche! C’est l’heure du petit-déjeuner. Le premier Mc bio, euh Mc Do (mille excuses Mister Mc Donald pour cette offense!) est à plus de 17 km, dommage! je vais me contenter de pain de petit épeautre.
    Agréable journée à tous.
    Cathou

  11. Manifestation le 3 mars à Paris contre l’élevage industriel.
    L’industrie de la viande tiendra salon à l’occasion du salon dit de l’agriculture.
    Ne les laissons pas parader sans nous rappeler à leur bon souvenir.
    Il y a des animaux à défendre et une horreur à dénoncer le 3 mars : départ 13.30 heures de la gare Montparnasse jusqu’à l’esplanade du Parc des Expositions de la Porte de Versailles et prises de paroles à l’entrée du Salon
    Voir ici : http://www.l214.com/projet-elevage-mille-vaches-somme

  12. A quand du minerai de vieux?
    Vous savez ceux qui ne consomment plus, qui coûtent chers aux finances publiques, qui se plaignent qu’on veut encore réduire leurs modestes retraites, qui encombrent les urgences des hôpitaux,….

  13. Voilà ce qui arrive quand on se comporte comme des charognards et qu’on veut la mort des animaux ! Non, je ne plains pas les salopards qui sont responsables des souffrances des bestioles. Manger de la viande ou tout produit carné (gélatine, etc…) est un crime, un choix barbare et totalement irresponsable. J’espère qu’on leur fera pis que ça pour les punir de tout le mal qu’ils font.

  14. @ Alain,

    Oui, comme dans Soleil Vert que Fabrice a évoqué il y a quelques temps… Ce film prophétique des années 70 est sensé se passer en… 2022 ! Ou quand la réalité rattrape la fiction.

    Le Soylent Green, galette fabriqué à base de « minerai humain » pour paraphraser le vocabulaire ministériel actuel, bientôt dans les rayons de nos supermarchés ?

    Un article récent d’Agnès Rousseaux de Bastamag analyse les signes précurseurs des prochaines crises alimentaires liées aux pratiques scandaleuses des banques françaises :

    http://www.bastamag.net/article2937.html

  15. Fabrice, m’autorises-tu à faire un peu de pub pour un site de vente de produits vegans (même si cela semble en énerver certains et qu’on peut sans doute se passer à peu près de tout), viande végétale, fromage sans lait (cf. Michel Tarrier – le scandale tranquille de la vache à hublot http://fr-fr.facebook.com/note.php?note_id=208515243858&id=100000511504781&ref=nf, une horreur parmi d’autres horreurs), croquettes pour chiens et chats (qui ne seront donc pas fouettés !), chaussures, cosmétiques, produits d’entretien, etc., pour ceux qui souhaitent limiter au maximum l’exploitation éhontée que l’on fait des animaux : pas de produits laitiers, pas d’œufs, pas de miel, pas de cuir, de laine, pas de tests, etc.

    Il est vrai que se limiter à ne pas manger de viande n’a pas beaucoup de sens. Mais ce n’est pas toujours facile de mettre ses idées en pratique et de consommer de façon « éthique », parce qu’en France on ne trouve pas encore ce genre de produits (sans aucune matière animale) à tous les coins de rue. Bien regrettable qu’il n’y ait pas ce type de fabrication chez nous (ce n’est sûrement pas l’objectif de notre illustre ministre du redressement productif, pas plus d’ailleurs que de nos glorieux élus locaux, qui préfèrent perpétuer ce véritable génocide).

    Un monde Vegan http://www.unmondevegan.com/index.cfm
    Il y a également un magasin à Paris Rue Notre-Dame de Nazareth.

    Ce n’est probablement qu’une goutte d’eau dans l’océan et cela ne sauvera peut-être pas les chevaux de Roumanie, mais peut-être quelques cochons joueurs, quelques vaches aux yeux de velours ou quelques énigmatiques moutons, que nous sommes apparemment un certain nombre à souhaiter, avec toi Fabrice, apprendre à regarder se lever.

    Et je suis d’accord : le niveau des débats télévisés a bien besoin d’être relevé.

    Bételgeuse

  16. Obsédé par les complots, je vois le plan suivant.

    – Remue ménage médiatique autour d’une escroquerie à la viande.
    – Impératif de traçabilité
    – Généralisation de la puce RFID à tous les animaux d’élevage

    Non, j’y crois pas.

  17. @René
    Le pire, c’est qu’il existe un troupeau encore plus gros que celui de la vidéo, il est constitué de veaux : ceux qui veulent développer ce modèle en France, prétextant le manque compétitivité des agriculteurs français ainsi que ceux qui consomment ce qui sort de ces endroits.

  18. @LBL
    A la fin de la vidéo
    Attali « On peut imaginer mille sujets de (inaudible : rendement?)qui viendront à terme et qui seront en effet extrêmement dangereux mais pas la peine de donner des idées de ce genre »

  19. Faut-il manger des animaux ?
    Je ne saurais en aucun cas donner la moindre once d’alibi à la « filière viande » comme l’expriment les media (réalisent-ils seulement l’énormité du terme ?) : une gigantesque broyeuse ayant à l’entrée des bêtes et à la sortie de la denrée protéinée pour nourrir les foules en servant au passage de considérables profits à quelques-uns, industriels et financiers, permettant tous les scandales de maltraitance, de pollution, de négation du vivant. C’est insupportable et comme le dit Fabrice, ne prédit rien de bon à notre monde.
    Je mange peu de viande, et le moins possible provenant de la « filière ». Cependant, nous avons été conçus pour manger de tout, y compris de la bidoche, et ça fait partie de notre héritage génétique. J’ai vécu de nombreuses années dans un modeste milieu issu de la campagne profonde, où on « tuait le cochon » chaque année début décembre, cochon (sans puce) qui avait vécu un an une vie de cochon de ferme, dans un réduit nommé « boiton », mangeant herbe, farine, « petit lait » et résidus divers de la cuisine. Pas maltraité, pas stressé, sauf sans doute le jour où il passait de vie à trépas en vue de sa transformation en cochonnailles destinées à la nourriture de la petite famille. Rien de reluisant dans cet élevage de consommation, rien de scandaleux non plus. Quelques poules et lapins avaient un sort comparable. En y ajoutant les légumes du jardin, une bonne partie des besoins alimentaires d’une modeste famille ouvrière était couverte moyennant peu de frais mais pas mal de labeur et de savoir-faire, rendant les fins de mois un peu moins compliquées.
    Tout ça pour dire que la consommation d’animaux ne me choque pas, parce-que c’est un processus normal dans la chaine alimentaire. Le loup mange la bête qui lui tombe sous la dent, sans sentiment. Pour moi, le problème revient toujours au même point : combien de consommateurs pour quel nombre d’animaux « consommables » et sous quelle forme de « consommation » ? La grande distribution de bouillie de pauvres bêtes hachées par les circuits industriels est la réponse du système en place. C’est aberrant. Et désespérant.

  20. Le futur de l’élevage : l’élévage industriel
    La France dans vingt ans – 21/09/1966 – 06min11s

    Le point avec un chercheur de l’INRA, monsieur PERRAULT (?), sur les progrès en matière d’élevage industriel concernant les volailles (automatisation de la chaîne de production, la sélection des races) et du porc (adaptation des régimes alimentaires) et du bœuf. Propos illustrés par des image des images d’un poulailler industriel, d’une porcherie futuriste et d’un élevage moderne de bovins.Monsieur PERRAULT prédit même que le régime des « vedettes » sera bientôt calqué sur celui des porcs charcutiers et que l’on pourra donner au poulet « le goût que l’on voudra ».

    http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-economique/video/I05059617/le-futur-de-l-elevage-l-elevage-industriel.fr.html

  21. Je voudrais juste dire un mot au sujet des Vegan: je n’ai rien contre le principe. Par contre, je supporte très mal qu’ils traitent de « criminels » ceux qui ne partagent pas leur choix.

    La première chose à faire quand on demande à être respecté (demande très légitime) c’est quand même de ne pas insulter l’autre. Même si je considère qu’on n’a pas besoin d’être « d’abord » respecté pour être respectueux (c’est un choix que l’on fait, et qui ne dépend pas de la conduite des autres), il faut bien reconnaître que celui qui commence par traiter l’autre de « criminel » amorce une désolante spirale.

  22. Nouvelle révélation : un anti-douleur aurait été retrouvé dans la viande de cheval. J’use du conditionnel tant l’information semble extravagante. On espère que l’enquête en cours fera toute la lumière sur ce scandale, pour que jamais plus, ça n’arrive !
    Vous allez voir qu’au train où vont les choses, on va apprendre que les carcasses sont truffées d’antibiotiques et de pesticides, qui sait. Dingue.

  23. Bonsoir,

    Mr Philou,

    Attali “On peut imaginer mille sujets de (inaudible : rendement?)qui viendront à terme et qui seront en effet extrêmement dangereux mais pas la peine de donner des idées de ce genre”

    Attali “On peut imaginer mille sujets ROMANS (?)qui viendront à terme et qui seront en effet extrêmement dangereux mais pas la peine de donner des idées de ce genre”

    —–

    Attali ou Attila.

    Ils se valent.
    L’un ramollisait sa viande sous la peau de bête qui lui servait de selle, l’autre a la viande ramollie entre les deux yeux au niveau de la cafetière.

    Pour proposer Jérusalem en tant que capitale du (futur) nouvel ordre mondial, il faut qu’il ait un sacré paquet de mou au plafond! Le plus triste c’est que tout ses acolytes mous du haut, feront tout pour y parvenir.

    Bien a vous toutes et tous,

  24. @ alain ahah…. hum… au secours!!

    @ f.nicolino merci pour les lumières’

    tout de même: y’a du boulot si on veut saisir la réalité des pratiques de l’industrie agroalimentaire (j’avoue avoir du mal à me faire une représentation claire à travers des textes techniques)

    d’ailleurs ces normes ne sont-elles pas européennes? dans l’article suivant
    http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/quelle-est-l-origine-de-la-viande-consommee-en-france_901994.html
    ils ont l’air de dire que les règles sanitaires françaises sont plus strictes.

    quant à la présence d’os (ou broyat).. certaines législations tolèreraient-elles ce genre de pratiques (ou fermeraient les yeux)? ou bien comme le dit SnDp, les contrôles sont tout à fait insuffisants?

  25. Vous avez peut-être ressenti, ce matin, un goût de printemps dans l’air. J’ai fait le tour du jardin, en rêvant des légumes à venir. J’ai coupé des branches de troène au sécateur pour délimiter des allées entre les planches de cultures. Un plat mijote sur le poêle à bois, des carottes avec du blanc de poireaux, du potimarron, du brocoli violet et un bel oignon rosé qui ont grandi dans mon jardin.
    Ainsi s’est écoulée la matinée.

    En taillant mes branches de troène, je repensais à cette affaire de traçabilité, de bouffe industrielle. Je me disais : quelque chose s’est perdu. J’essayais de mettre des mots là-dessus, sans y parvenir vraiment.
    Je remontai plus loin dans mon passé. Quand je mangeais sur le pouce, sans me soucier de ce que j’ingurgitais. Quand je ne prenais pas même le temps de préparer mon dîner. Quand je ne savais rien des saisons, du rouge-gorge tout près du sillon, de ce qu’il a fallu de pluie, de soleil et de soins pour nourrir ce qui me nourrissait. J’ignorais tout de ce qui avait précédé mon repas. Comment pouvais-je alors me nourrir vraiment ? Comment parler de relations équitables, quand on participe à cette fabrique de cadavres, de forêts ravagées, de vies sacrifiées ? Comment ne pas être malade quand on mange des plantes malades, des animaux malades ? Comment ne pas voir la nausée quand on songe un instant au regard des animaux « morts sans avoir vécus », comme l’écrit Fabrice dans son livre ?

    J’ai retrouvé le sens de ce qu’est manger. Cultiver son jardin, c’est beaucoup plus que produire des légumes et des fruits. Se réapproprier ce qu’on mange, c’est aussi se réapproprier une part essentielle de sa vie.
    Il faut passer des heures à guetter ce qui germe, à lui faire une place dans la vie, dans sa vie, pour se nourrir vraiment, je crois.

    Je vais manger, à présent. Et je retourne dans le soleil. Les feuilles de sureau s’impatientent. On dirait que, lentement, le jardin sort de son sommeil.

  26. Merci Fréderic,

    Merci.

    Quel poète vous faites.
    Vous devriez écrire un livre.

    Printemps? Faut gratter profond, alors? Bouh, il neige, oui! 🙂

    Bien a vous tous,

  27. cette information était parvenue à mes oreilles il y a une 15zaine d’années.
    Il semblerait que, depuis, les choses se précisent.
    Un paragraphe très pertinent sur l’influence des pollutions diverses et variées (c’est le moins que l’on puisse dire!) que nous ingurgitons tout au long de nos vies et qui auraient une influence sur la décomposition de nos restes.
    Quand les cadavres font de la résistance http://www.courrierinternational.com/article/2003/11/27/quand-les-macchabees-font-de-la-resistance

  28. Le minerai le plus rentable c’est le consommateur
    Vous connaissez le consumer life value? C’est la dépense moyenne de chaque consommateur durant sa vie sur un produit donné. Ex: pour une entreprise de couche culottes une mère vaut 3500€.
    Vive le marketing

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