Vers la mort des touristes (Hourra !)

Ce papier a été publié le 31 décembre 2014 par Charlie Hebdo, sous un autre titre.

Vive le dérèglement climatique ! Si tout continue dans la bonne direction, le tourisme de masse vit ses dernières saisons. Il y a de moins en moins de neige en montagne, et les plages de l’été disparaissent à vive allure.  Il était temps, on n’en pouvait plus.

Manions le scalpel sans trembler : Charlie, c’est l’Anti-France. On ne se contente pas ici de rester au lit quand tressaute la musique militaire, on crache sur le monument aux morts, plutôt deux fois qu’une. Le tourisme de masse, voilà l’ennemi ! Et c’est donc avec un infini plaisir qu’on vous annonce, en ces jours de fête, le désastre des stations de skis. Pourquoi ? Parce que la neige n’est pas au rendez-vous, lecteur ballot ! Les stations de ski pleurent leur neige d’antan et additionnent les annulations.

Pour bien comprendre l’ampleur du drame, ami de la nature, se rapporter à l’histoire, qui donne au passage l’occasion de dégueuler la dinde de Noël farcie aux antibiotiques. Que dire ? Parmi les premières stations, Megève, née dans les années 20 du siècle passé des envies pressantes de la famille Rothschild à la neige. Le vrai boom date des années soixante – les horribles Trente Glorieuses -, quand les premiers technocrates gaullistes conçoivent sur leurs tables à dessin à la fois les villes nouvelles et les domaines skiables associés à des parkings et des dortoirs.

On urbanise alors à coup de « stations intégrées » où les Dugenou peuvent soigner rhumes et gerçures dans la boîte de nuit dégoulinante où la coke remplace lentement et gentiment le martini-gin. On nie au passage la montagne et la dureté de ses pentes en inventant remontées mécaniques, télécabines et téléskis. Les Jeux Olympiques de 1968 à Grenoble, dont on ne dira jamais assez la merde qu’ils ont semée, achèvent le mouvement.

C’est l’effroi. La montagne devient un lieu aussi artificiel que Marne-la-Vallée ou l’autoroute A-4 au pont de Nogent (banlieue parisienne). Et puis vient le dérèglement climatique, auquel auront tant contribué les générations de connards qui ont fait la fortune des stations, rebat toutes les cartes. On ne discutera pas ici de sa responsabilité exacte, mais il y a pour le moins superposition entre la crise en cours du climat et la raréfaction des neiges dans les hauteurs de France. Tous les glaciers des Alpes reculent à une vitesse confondante et la célébrissime Mer des Glaces a perdu depuis 1830 2,5 kilomètres de longueur. Et continue à fondre de 4 à 6 mètres en profondeur chaque année qui passe. Depuis 1958, la température moyenne, dans les Alpes, a baissé selon les coins, entre 1 et 3 degrés.

Voilà la bonne nouvelle : y a plus de neige, les tarés. Il y a quelques jours encore – Charlie n’étant pas monsieur Météo, les choses ont pu changer -, plus de 150 stations sur 200 n’avaient pas pu ouvrir leurs portes maudites. Il fallait monter au-dessus de 2 000 mères pour pouvoir étrenner ses skis Salomon à 800 euros. Cocorico ! Comme il n’est pas question de perdre tout le fric investi dans le carton-pâte et les colifichets, il ne reste plus aux stations les plus friquées qu’une solution : les canons à neige. Val d’Isère, par exemple, vient d’investir deux millions d’euros dans ces vaillants phallus. Val d’Isère, 1600 habitants, mais 15 000 lits l’hiver et 7 supermarchés.

Dans les Alpes du Sud, selon le site en ligne Dici.fr, 1500 canons sont déployés dans le cadre explicite d’une « guerre de la neige » pour « sauver le début de saison et toute l’économie des Alpes du Sud ». Défense de se moquer des indigents. À Risoul (Hautes-Alpes), même tableau. Le maire du village Max Brémond, également patron de la station déclare avec fierté : « Nous avons investi des millions d’euros dans [la] neige de culture ».

De culture ? Les communicants du tourisme ont inventé une expression nouvelle, euphémique en diable, de manière à pouvoir cracher du dépliant publicitaire sans risquer de déplaire au petit-bourgeois en goguette. Ne jamais plus dire « neige artificielle », qui sent son gros canon à eau, mais « neige de culture », qui évoquera, selon, le champ de blés aux corbeaux de Van Gogh ou  le dernier film de Jim Jarmusch. Et d’ailleurs, puisqu’on en est au vocabulaire autorisé, éviter de dire canon, qui rappelle fâcheusement la tuerie, mais enneigeur. Enneigeur pour enfumeur.

Reste la technique pour « cultiver » les beaux cristaux des cimes. La station de Flaine, en Haute-Savoie, a été la première à s’équiper de canons à neige en 1973, et depuis cette date, des milliers, des dizaines de milliers ont été installés. Pourquoi ? Parce que les petits mecs qui ont craché pour financer les stations exigent au moins 5 % de rendement par an. Comme le nombre de skieurs stagne, il faut absolument augmenter le nombre de jours skiables. La neige est de l’or et le canon est son prophète.

Sauf qu’il faut, avant de lancer de gros ventilateurs qui vont vomir la neige dans les tuyaux, trouver de l’eau. Compter en moyenne, d’après les chiffres de l’association Mountain Wilderness, 4  000 m3 de flotte par hectare de piste, lors que le maïs, pourtant soiffard, n’en utilise que 1 700. Dans l’arc alpin, 95 millions de m3 d’eau seraient détournés chaque année pour la neige, soit la consommation d’environ 1,5 million d’habitants. Au détriment des cours d’eau, des pluies et même du réseau d’eau potable.

Ne parlons pas, car Charlie compte des lecteurs sur les pistes, des adjuvants chimiques ajoutés souvent à l’eau pour faciliter la cristallisation, ni de la note énergétique délirante – 25 000 kWh par hectare de piste par an -, ni du bruit assourdissant des installations. Seule consolation : tout va s’effondrer. Quand ? Bientôt. Quand ? Jamais assez tôt.

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ENCADRÉ

Nos plages se font la malle aussi

Trop, trop génial. On n’est pas sûr à 100 % de la responsabilité du changement climatique, mais comme c’est probable, commençons par lui dire merci. Les plages du Grand Ouest français, surtout sur le littoral aquitain, reculent ou disparaissent à une vitesse qui stupéfie les spécialistes.

L’alerte majeure a été lancée il y a quelques semaines par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et l’Office national des forêts (ONF). Dans un rapport sur « l’impact des tempêtes de l’hiver 2013-2014 », ces deux établissements publics notent un recul du trait de côte – sur 200 kilomètres de côtes aquitaines – de 5 à 20 mètres, et jusqu’à 40 mètres par endroits, menaçant des immeubles les pieds dans l’eau, construits au temps de l’insouciance technocratique. On n’avait encore jamais vu cela en soixante ans, depuis qu’on surveille les mouvements de la houle et l’érosion côtière.

Le plus grave, pour l’industrie touristique, c’est qu’un nombre croissant de plages, jusque dans l’île de Ré chère au cœur du bourgeois, s’aplatissent au point de devenir parfois plates comme des galettes. Et le sable arraché par les tempêtes refuse de revenir, l’ingrat, pour la saison des parasols.

Au plan mondial, il faut ajouter à cette érosion de moins en moins naturelle le travail de sape du BTP. Les besoins démentiels de sable pour la construction se combinent au phénomène, et au total, entre 70 % et 85 % des plages seraient aujourd’hui menacées de disparition. Adieu Mimizan, adieu Bali.

172 réflexions sur « Vers la mort des touristes (Hourra !) »

  1. et à propos des canons à neige, il faut du froid, à savoir une température de moins 3 degrés celsius pour qu’ils fonctionnent. S’il fait plus chaud que ça (ce qui est généralement le cas quand la neige manque), les canons ne servent à rien, foi de Suissesse…Quelle jubilation de voir le serpent se mordre la queue!
    voir: http://www.rts.ch/info/regions/valais/6360946-privees-de-neige-les-stations-alpines-expriment-leur-inquietude.html

  2. « Depuis 1958, la température moyenne, dans les Alpes, a baissé selon les coins, entre 1 et 3 degrés. »

    Je suppose, Fabrice, qu’il faut lire « a augmenté » ?
    Tu vois qu’on suit, même en fond de classe…

  3. Bon, ça ne ferait qu’un projet gaulliste de plus qui se crashe (deux avec les plages); récapitulons : le France (et son amiante), le Concorde, le nucléaire, l’armée (ben oui, avec la fameuse dette, yapu un rond), le TGV attaqué par la Cour des comptes (injustement; et je ne sache pas que de Gaulle y soit pour quelque chose). La liste s’allonge. Mais j’y attends les autoroutes avec impatience.
    Je connais un isérois qui soutient par principe toute candidature aux JO, parce que « De Gaulle lançant les JO d’hiver de Grenoble, c’est [un souvenir très puissant et inoubliable] ». Au passage, j’aimerais en lire plus sur la merde qu’ont été ces JO de 68, parce que ça doit être un sujet du genre tabou, dans notre beau pays.
    Pour info, on peut traduire : 4000 m3 par hectare, c’est une couche d’eau de 40 cm sur toute surface à enneiger, c’est plus imagé.

  4. Immmense tristesse.
    On pense beaucoup à vous tous. Aux victimes, à leurs familles. C’est tellement grave, absurde et douloureux…
    On est tous avec vous.
    On ne laissera pas faire, jamais.
    Courage.

  5. La mort de tout autres – que je viens d’apprendre – me glace, évidemment, avec une énorme pensée pour toi qui, j’espère, y a échappé, même si cela ne change rien à l’horreur des faits.

  6. Ils annoncent aussi Wolinsky, et Tignous.
    Ces quatre (avec Cabu et Charb) vont laisser un vide sidéral derrière eux.
    On se sent seuls avec des sales cons !
    Ils manquent déjà cruellement.
    Tristesse infinie.

  7. Cher Fabrice,j’attendais pour te souhaiter une bonne année d’avoir meilleur moral et puis voilà que j’apprends la fusillade au siège de Charlie Hebdo et le décès de Cabus, de Wolinski, de Charb…la liste est longue. J’espère que tu n’en fais pas partie, que personne ne t’aura fait taire. Je suis assommé. Je suis du fond du cœur à tes côtés en ce moment de douleur et de consternation, de colère et d’indignation. Assez de mots. Je pense très fort à toi et à toute l’équipe de Charlie. Je pleure ces morts, victimes de la terreur. Toute mon amitié et mon soutien.

  8. attentat à Charlie Hebdo: les lâches!
    je pleure les morts,je plains leurs familles.
    mais je dis courage pour que la liberté de parole perdure!

  9. J’apprends avec terreur que Fabrice est grièvement blessé. Il n’y a plus de mots.
    Bernard Maris est mort lui aussi.
    J’espère encore pour toi Fabrice !
    Bats toi pour la vie.

  10. Bonjour Fabrice
    J’ai appris du site Reporterre que tu as été blessé suite aux évênements tragiques de ce matin.
    Je te souhaite bon courage, tiens le coup!
    Jérôme

  11. Allez vous bien ? (J’espère ne pas écrire dans le vide…)
    Je reste sans voix après ce qu’il vient de se passer.

  12. merci de poursuivre sans relâche votre travail d’information.
    l’heure est grave et j’espère que vous allez bien.

  13. Bonjour Fabrice, j’espère du fond du coeur que vous serez de retour parmi nous et que vous pourrez lire ce petit message de soutien, que je poste ici même s’il n’a pas vocation à apparaître dans les commentaires.

    Je suis évidemment horrifié, je ne retiens plus mes larmes, et je pense à vous, aux autres survivants, et à tous vos proches.

    Simon

  14. Fabrice est entre la vie et la mort ,trés gravement blessé aux jambes car présent comme tout les mercredi a reunion de rédaction,les 20 sont blessé ou morts Luce lapin est en vie traumatisée,je ne sais pas ou est Fabrice si sur place ou a dans un hosto,je vais appeller Hervé Kempf pour savoir,pensons tous a lui avec amour.

  15. Fabrice, tiens bon ! On m’apprend que tu es vivant et blessé aux jambes. On est un peu soulagés en espérant que cette nouvelle soit confirmée.
    On pleure beaucoup.
    On sera là pour t’aider à surmonter cette horreur, c’est promis, on va faire éclater la vie de bonheur après cette catastrophe, c’est sûr.
    Les autres nous manquent déjà terriblement…
    On a eu tellement peur de te perdre !
    Lors de mes 3 messages précédents, je n’imaginais pas que tu pourrais être au journal car je ne pensais pas que c’était jour de conf de rédaction, de rentrée en plus…
    Quel monde de dingues.
    Courage frère d’écologie, tu vas surmonter !;-)

  16. je consulte planete sans visa comme une amie bienveillante. Mais là je suis inquiète! Etais tu a charlie ce matin? j ‘espère que tout va bien, l humanite a besoin de toi. atoubientot. Une lectrice assidue…mtine

  17. Fabrice,
    j’apprends sur Reporterre que vous avez été blessé dans l’attentat.
    J’espère que ce n’est pas très grave et que vous pourrez prochainement recommencer à écrire.
    Je suis auprès de vous et de toutes les autres victimes, et de vos familles.
    Avec mes meilleures pensées

  18. J’espère que je vais pouvoir encore lire un paquet de tes papiers Fabrice. Tu les écrits bien et ils sont toujours très instructifs…

    Faut s’en sortir mon pote, soit fort !

  19. A ce jour et cette heure je ne sais si vous êtes en vie.Alors a vous ou à qui que ce soit qui lirez ceci je voulais dire merci.Je suis votre blog depuis des années,je lis Charlie depuis des dizaines d’années alors je me sens touchée ,atteinte, bouleversée, c’est comme si un pan de de mon monde s’effondrait.Je me rends compte aujourd’hui comme on se sent proche des gens qu’on lit depuis longtemps,c’est comme des amis même si on ne les connaît pas.Ce soir j’étais dehors avec des gens qui pleuraient comme moi,c’était un beau et triste moment.Vous serez tous toujours en moi,vous m’avez aidé à reflechir,vous m’avez fait rire.Je vous aime.

  20. rien à voir avec votre thème, mes pensées vont vers vous en ce soir funèbre, vers les vôtres et les familles de vos compagnons de salle de rédaction

  21. J’apprends à l’instant sur Mediapart qu’il serait grièvement blessé. En pensée avec toi, Fabrice. Accroche-toi!

  22. Vous avez tout mon soutien. J’ai appris sur mediapart live que vous êtes blessé. Vous avez tout mon soutien. Jérôme

  23. A l’heure où Fabrice a été blessé dans l’attentat à Charlie Hebdo, il est bon de rappeler que l’impertinence dérange. D’où son indispensabilité. La preuve, cet article n’a pas été repris par bien des sites qui auraient pu le relayer…
    Justifier le fait de ne pas relayer de la bonne info, véridique, car trop ironique, c’est bien pratique, non ?

  24. Atterrée par l’actualité du jour, mes pensées vont vers toi ce soir : tiens bon, Fabrice, accroche-toi! On t’attend ici…

  25. Fabrice, après avoir cherché toute la journée à savoir ce qu’il en était de ta personne, j’apprends ce soir, sur le site de Reporterre, que tu as été blessé. Sache que je pense très fort à toi, te souhaite un prompt rétablissement(mais prends ton temps quand même; il t’en faudra pour te remettre de cette ignominie et de la perte de ces amis et complices). Je sais et nous savons tous que tu n’es pas rescapé pour rien. Fraternellement à toi, ami.

  26. Fabrice je t’aime, je suis effondré.
    Je te souhaite tout le plus beau réconfort du monde…
    Je pense à toi, et à tes collègues.

    Emmanuel GAILLARD alias DD (CLUNY)

  27. je m’étonnais que mes commentaires ne soient pas modérés, vous généralement si prompt à réagir, et pendant ce temps, vous vous faisiez tous tirer dessus.J’espère infiniment qu’un jour proche,vous lirez ces lignes, car cela voudra dire que vous vous êtes rétabli.toutes mes pensées émues!

  28. Cher Cabu, Cher wolinski, cher charb, cher Ocle Bernard, Cher tignous, cher honoré, Mustapha, Elsa, Michel, Frédéric, Frank, Ahmed,

    Cher Fabrice, tous les blessés,

    nous sommes avec vous, merci de ce que vous êtes, de ce que vous avez été.

    Charlie

  29. On voudrait avoir d’autres choses que les mots pour tu saches les émotions, les pensées , le malheur qui nous traversent pour toi et nos compagnons de jeunesse foudroyés par une insupportable bêtise. On vous aime.

  30. Fabrice, je viens d’apprendre que vous êtes sain et sauf. Toutes mes pensées à l’équipe de Charlie Hebdo en cette journée noire.
    Bien à vous.

  31. Cher , très cher Fabrice,

    Je suis immensément soulagée de te savoir vivant. que dire de plus aujourd’hui ? meilleurs vœux de guérison . bises du Vercors

  32. Bonjour,
    Par Reporterrre je sais aujourd’hui que vous êtes vivant. J’ai eu tellement peur pour vous. Je vous embrasse et pense à vous ainsi qu’à toutes les victimes et à leurs proches de cette horreur. Je n’arrive toujours pas à croire que je ne verrai plus de dessins de Cabu, de Wolinski, de Charb et des autres.

  33. Merci Reporterre, j’en apprend plus que sur bien des médias que j’ai laissé tenté de m’informer,
    j’apprends seulement pour Fabrice.
    Ouf donc…

    et je tombe en premier (je saute sur la gamme Agri en arrivant ici) Sur l’itw de Ben Lefetey,
    Bravo, Merci !

    Antoine

  34. Bonjour,

    Ce que je vais dire est dérisoire, mais je suis heureux de vous savoir en vie après cette dramatique fusillade, bien que grièvement blessé, d’après la presse.

    J’espère que le rétablissement ne sera pas trop dur.

    Quelle folie.

    Fabien Aubry

  35. Hervé Kempf hier soir sur Mediapart et aujourd’hui Reporterre nous disent que ta vie n’est plus en danger.
    J’ai tellement pensé à toi pendant ces quelques heures.
    Quel bonheur !
    Tu nous es précieux, je relaie souvent tes articles sur le blog lemurparle http://lemurparle.blogspot.fr/
    Merci de rester encore un peu-beaucoup avec nous.
    On a besoin de toi !
    Sans te connaître je t’embrasse
    C’est la minute de silence nationale
    Paix à ceux qui sont partis dans la violence.

  36. Vu ce matin dans Reporterre que tu es hors de danger : enfin une bonne nouvelle, quel soulagement! Prend soin de toi, on sera patients!
    Allez, une fois n’est pas coutume : je t’embrasse.
    Avec toutes mes pensées solidaires à ta compagne Marine, à tes proches, et bien sûr à toutes ces familles endeuillées, les familles de tes amis disparus…

  37. Tu es une adventice. Une mauvaise herbe. Un nuisible même.

    On a beau te rounduper, te pièger, te persécuter, te maltraiter. T’abattre.

    Tu restes là.

    Tu es le renard, le blaireau, le pissenlit et le chiendent. Tu es l’ours, le loup, le lynx. La renoncule et le scarabé.

    Tu es la résistance et la nature vivante. Vivante.

  38. J’apprends avec bohneur que le pronostic n’est plus engagé.
    Une excellente nouvelle après l’horreur de la veille;
    bon rétablissement et à très bientôt car nous avons besoin de vous !!

  39. Le mais n’est guère plus soiffard que le blé,le souci est qu’il a besoin d’eau beaucoup plus tard dans la saison…

  40. Fabrice,

    Je me suis précipitée sur votre blog hier pour avoir de vos nouvelles au travers des mots que vous auriez postés pour crier votre colère face à l’horreur qui touche vos amis de Charlie. Inquiète de ne pas voir de réaction de votre part, j’ai fait une recherche sur internet aujourd’hui et j’apprends par un journal de Bretagne que vous avez été blessé. J’espère que vous en êtes à un stade où on peut vous souhaiter bon rétablissement.
    Pensées pour vous pour que vous écriviez encore longtemps pour nous informer de façon aussi incisive.
    AnneMarie des Pyrénées.

  41. Bonjour,

    J’imagine que vous avez de nombreux messages de soutien au lendemain de la fusillade à Charlie Hebdo. Je voulais aussi y aller de ma très très modeste contribution, et c’est pourquoi je vais faire court. Je ne vous connais qu’à travers vos billets, mais je me suis attaché à votre style d’écriture, vos humeurs et vos combats.

    Je ne peux que difficilement trouver les mots pour vous faire comprendre à quel point je suis avec vous. Comme il n’y a jamais plus fort que ce que l’on imagine, je vous laisse un blanc pour que vous imaginiez tout le soutien dont je puis faire preuve.

    Affectueusement,
    Mickaël
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  42. Étonnant cet article publié le jour de Charlie… bon et prompt rétablissement, j’espère que vous aurez toujours des choses à nous dire… On vous attend !

  43. Cher Fabrice, je m’inquiétais déja pour toi, pour ta liberté de parole lors de la sortie de ton super bouquin « Bidoche »…pas de doute la parole libre et la vie sont les cibles de malades visant à semer la mort.
    J’apprends que tu vas mieux, j’en suis très heureuse .Prends soin de toi et de ta Plume!
    amicalement,
    Karin

  44. Nous n’avons pas peur. S’il faut affronter des balles pour défendre la liberté d’expression, nous le ferons. Fabrice, nous sommes avec toi.

    Tous à nos crayons, et méfions-nous des amalgames !

  45. Ma Doue que cet article me parle. Vivement que le petrole flambe et tout ce qui va avec. Mon seul vrai engagement par rapport à ce qui doit etre fait est le veganisme, « the first step » comme dirait Tolstoi… Pour le reste je suis un bobo qui a été tous les ans à megeve pendant 30 ans, qui fait 40 bornes par jour pour aller au boulot… Depuis 30 ans biberonné à Charlie hebdo, cette tragédie semble sonner quelque chose, je ne sais pas encore bien quoi et ne sais pas si j’ai tellement envie de le savoir. Depuis un bon moment, je secoue ma schizophrénie dans une bouteille en osant trop l’ouvrir de peur de voir ce qui va en sortir.
    le grand effondrement, on sait bien que c’est ce qui nous attend, la guerre de l’energie, de l’eau, des matières premières, inéluctable.

  46. cher Fabrice
    inquiété par le mutisme du blog, je viens de me rendre compte que tu étais parmi les blessés. Je suis heureux de te savoir là.
    une bonne nouvelle dans ce désastre. On t’aime.
    Provola

  47. Bonjour Fabrice,
    Je trouvais bizarre ton silence depuis l’attentat lundi. Je pensais que tu étais cruellement affecté par l’assassinat de tes collègues et amis. J’ai compris seulement mardi que tu étais parmi les blessés.
    Je suis heureuse que ta vie ne soit plus en danger.
    Tous mes vœux de rétablissement.
    Prends bien soin de toi, tu nous es précieux.

    Marie

  48. monsieur Nicolino,
    les mots sont encombrés de larmes
    on vous lit avec tant de bonheur
    on pense à vous
    rétablissez vous
    revenez nous vite

  49. Bonjour Fabrice,

    J’ai enfin appris. Je t’avais aperçu de dos sur cette civière. Je connais assez ta silhouette. Et bien que ce soit de dos, j’ai terriblement redouté que ce soit toi. Tu es semble-t-il hors de danger. Quel soulagement. Je me sens mieux bien que tellement triste pour Tous. À très vite Fabrice. Michel B.

  50. Choqué, en colère et immensément triste de ce qui est arrivé.
    Soulagé aussi cette nuit de ces quelques tweets qui annonçait que tu survivrais à cette horreur.
    Courage dans cette épreuve!

  51. Salut Fabrice,
    J’ai attendu, un jour durant, de tes nouvelles et ce matin, sur le site de Reporterre celle de ta sortie de la zone critique. Quelle bonne et belle nouvelle ! Nous sommes nombreux à attendre ton retour parmi nous.
    Depuis hier je pense et repense que ceux qui sont morts sont d’une certaine manière, comme toi et moi, des fils de Cavanna et de Choron. Pendant quarante ans, ils ont porté un message pas toujours bien compris, de générosité, de bonté et de liberté. D’humanité. Ils nous ont appris à être des hommes. Ce que je suis aujourd’hui, je le leur dois en grande partie. Ils ont porté un message devenu universel, nous en avons eu la preuve depuis hier. Et cela ne manque pas de sel. Leurs assassins ont porté leurs paroles dans tous les recoins du monde. Et ça, ça nous réconforte. Ce message a été repris par les uns et rejeté par d’autres, mais il a fait le tour du monde. Et en cela Cavanna, Choron, Cabu, Wolinsky, Charb, Tignous, Honoré, Oncle Bernard, Reiser, Fournier, Gébé Topor – et j’en oublie – ont dit au monde d’espérer car il existe bien un chemin.
    Ils ont dit au monde que nous ne sommes pas que de la chair à canon, de la chair à marché, à profits, à idéologie et à religion… Nous sommes d’abord des êtres pensants.
    Porte-toi bien, Fabrice. A bientôt.

  52. Rétablis-toi bien après cette tragédie…Que dire de plus sinon continuer à faire vivre ton blog et Charlie Hebdo entre autres…

  53. Bonjour Fabrice,

    Lecteur quotidien de votre blog, lecteur assidu de vos livre, je vous souhaite de tout coeur un bon rétablissement.

    Bon courage et à très vite.

  54. J’ai appris que vous étiez en vie et blessé à la jambe Fabrice bon courage tenez le coup!
    J’espère que tous les lecteurs de Charlie et de ce blog contribueront à vous donner de l’ « aimergie »

  55. Cher Fabrice,

    Je suis de tout coeur avec vous et vous souhaite de vous remettre le mieux possible de cette épouvantable épreuve. Solidarité.

    Bien à vous

    Eléna

  56. Fabrice, j’ai appris hier sur Reporterre que tu avais été blessé lors de l’attentat contre Charlie. Malgré la peine que m’accable, je te souhaite de revenir très vite pour reprendre, non pas les armes, mais la plume, la seule arme qui vaille. Tous mes vœux de rétablissement et reviens nous vite.

  57. Cher Fabrice,

    Nous avons tous été bouleversés par les événements d’hier.
    On vous aime et on pense très fort à vous.
    Amitiés

    Brigitte

  58. Je viens d’apprendre que vous avez étiez chez Charlie lors du massacre. Je suis soulagé d’apprendre que vous êtes vivant.
    Amitiés

  59. Je n’ai pas lu, plus important à faire, à dire : porte-toi bien. Et si tu n’y arrives pas : fais-toi porter par un(e) autre ! Un remède, un coup de pouce j’espère : Mélenchon, poil au Fillon. Une pensée aussi pour Laurent Léger.

  60. Bonsoir,

    Paix a leurs âmes.

    De tout coeur avec vous.

    Grand Merci a Marine et tout vos proches de prendre bien soin de vous.

    Que Dieu vous garde.

  61. Hier matin, un peu comme tous les matins, nous commencions par faire un petit tour sur PSV, histoire d’y lire la dernière chronique qui, ce jour là, reprenait un article de Charlie Hebdo. Puis, l’horreur annoncée dans les médias en fin de matinée, qui n’était pas sans nous rappeler un certain 11 septembre, nous hypnotisa un long moment, nous étions comme abasourdis par la tragédie qui venait d’avoir lieu.
    Revenant à plusieurs reprises par la suite sur PSV, nous fûmes surpris de constater que rien n’avait changé, pas un commentaire, ni même une nouvelle publication, et pour cause…
    Nous continuerons tous les jours à vous rendre visite sur PSV avec l’espoir de vous relire.
    Nous savons que vous souhaiter un bon rétablissement ne sera pas suffisant, alors nous y ajoutons tout notre soutien et vous encourageons à poursuivre votre engagement qui contribue à rendre notre monde meilleur…
    Bien à vous

  62. Bonsoir,
    Tous mes voeux de prompt rétablissement à vous. Vous ne pouvez certainement pas réaliser combien nous sommes mobilisé-es autour de vous. Je viens d’apprendre que vous alliez mieux, que vous vous sortiez d’affaire. Enfin une bonne nouvelle ! Courage et revenez-nous vite ! Nous serons là pour la liberté de la presse et la protection de la planète.
    Nous sommes tous-toutes Charlie.

  63. Bonjour Fabrice,

    Je viens d’apprendre que vous faisiez malheureusement partie des victimes de l’attentat contre Charlie ,mais que fort heureusement vos jours ne semblent plus être en danger.Je vous souhaite donc énormément de courage,et ça je sais que vous n’en manquez pas,et bien sûr un bon rétablissement.
    Les fascistes de tout bord ne passeront pas tant que des gens comme vous serez là.
    Bien à vous.
    Michaël

  64. Fabrice, je viens sur cette page plusieurs fois par jour.
    C’est encore un peu comme pendant la trêve des confiseurs, tu es parti en vacances prendre un peu de repos. Là, en vrai, tu es sur un lit d’hôpital et je préfère tellement ça à la disparition radicale de mes grands frères Cabu et Wolinski, de mon oncle Bernard, d’Honoré, de Tignous… dont le seul tort était d’avoir du talent.
    Bon courage pour nous revenir encore plus fort qu’avant, percutant et empli d’humour comme tu sais si bien l’être.
    On a besoin de toi !

  65. Oh Fabrice, je suis sans voix, pour vous pour eux, pour nous
    toutes mes pensées consternées, horrifiées,
    de tout coeur avec vous

  66. Salut Fabrice,
    Je te souhaite un bon rétablissement, refais-toi, je suis de tout coeur avec toi camarade ! On a tous très besoin de toi. Je suis, comme tous, attristé, de la disparition des copains de Charlie. J’espère que tu auras la force de repartir au combat, en critiquant et en riant !
    Longue vie à toi camarade !!!
    Très amicalement et chaleureusement.
    Farid.

  67. Bon courage, Fabrice, face à l’épreuve que tu affrontes en ce moment. La famille Thiolon/Havard te souhaite un bon et bref rétablissement, en espérant te revoir en ligne, en prose, en parole prêt pour le combat contre toutes les conneries du monde.
    Peace
    David

  68. Message de soutien fraternel à Fabrice Nicolino et à ses proches après la tragédie de Charlie Hebdo. Prends soin de toi camarade citoyen.
    jmp (lecteur du blog et des livres)

  69. bonjour, hier je suis venue ici pour me replonger dans la lecture de votre écriture si forte de sens et si belle aussi. Je suis venue là pour me réchauffer au regard que vous porteriez sur la tragédie de CHarlie Hebdo. Et j’apprends que vous êtes parmi les blessés.
    Je vous envoie de douces et chaleureuses pensées et tant de voeux et d’espérance de rétablissement

  70. Cher Fabrice,

    De tout cœur avec toi en ces heures si sombres, terribles. Je te sais touché physiquement et dans tout ton être par ces crimes odieux. Les mots manquent et la sidération envahit tout. Les mots de la douceur, de l’amitié, de la gratitude, pour tout, pour tout ce que tu fais, pour tout ce que tu es, pour tout ce à quoi tu tiens aussi.
    Ces vers de Rilke me reviennent…
    « Il reste peut-être quelque arbre sur la pente, que nous puissions aller voir de nouveau… »
    « (…) être un enfant encore, qui eût à devenir (…) »
    « Mais parce qu’être ici, c’est beaucoup ; et que tout, semble-t-il,
    Tout ce qui est d’ici, le périssable, nous réclame et a besoin de nous ;
    Etrangement il nous concerne : nous, périssables plus que tout. »

    Nous sommes nombreux à nous sentir si proches de vous tous et de tous ceux qui sont tombés mercredi. Tellement proches, que c’est aussi une part de nous-mêmes qui nous a été arrachée avec la pire barbarie qui soit, à jamais. Une part de notre esprit, de notre vie, de notre liberté. Une part de l’enfance, de l’ironie et de la jouissance qu’incarnaient si bien ceux qui ne sont plus. Quelque chose en nous de Villon, de Rabelais et de Voltaire, quelque chose en nous de Gavroche et désormais quelque chose en nous de Cabu, de Wolinski et d’Honoré, quelque chose en nous de Charb, de Tignous et de tous les autres…

    Un coup de Kalach’ contre un coup de crayon dit déjà une chanson.
    Leurs plumes étaient libres, impertinentes et jouissives.
    Leur haine est triste, infâme et criminelle.

    Nous sommes saisis, fauchés, foudroyés en un temps d’effondrement, d’insignifiance et de désorientation, où chacun semblait fuir éperdument la mortalité dans le ressentiment et les peurs, le narcissisme et les gadgets high-tech ou bien les pires confusionnismes et amalgames.
    Mais un souffle nouveau remonte peut-être des profondeurs de cette horreur, un souffle de dignité, de gravité, de pudeur, mais aussi de solidarité et de partage.

    Vive le rire de résistance, l’irrévérence et l’impertinence,
    contre toutes les haines, toutes les barbaries, contre la force brute et la bêtise immonde,
    Vive Charlie.

    Mille et une bises et affections à toi et à tous les tiens, Fabrice.

    Leyla

  71. Putain ! je me disais bien…..pas de nouvelle de Fabrice
    il y était à la conf’ de rédaction de Charlie Hebdo

    Apparemment sorti de cet enfer….

    Reviens vite, avec la plume encore plus aiguisée !

  72. Merci Fabrice, pour tout ce que tu écris et pour le talent avec lequel tu le fais.
    On pense bien fort à toi, guéris vite et reviens-nous.

    Se puede matar el hombre
    Pero no mataran la forma
    en que se alegraba su alma
    cuando soñaba ser libre.

  73. Cher Fabrice, on a plus que jamais besoin de toi. Plus rien ne sera jamais comme avant, et pourtant plus que jamais il faut rester fidele. Je n’avais pas eu l’occasion de te dire a quel point j’aimais ta fidelite a Charlie Hebdo, ta defense acharnee de l’idee de ce journal, alors que certains (dont moi) pensent qu’il avait, durant une certaine periode, penche vers l’islamophobie. Je veux donc te le dire maintenant. Les idees ont plus que jamais besoin d’hommes qui les defendent avec courage, comme tu le fais.

    Avec toute mon amitie,
    Laurent

  74. Cher Fabrice,
    J’ai appris avec émotion et inquiétude que tu avais été blessé dans cet attentat barbare.
    Je tiens à te faire part de tout mon soutien dans cette épreuve douloureuse dans ta chair et dans ton engagement pour une planète plus vivante. Je compatis à la disparition de tes amis et te souhaite de te rétablir au plus vite pour que tu puisses continuer à faire prendre conscience à tous tes lecteurs que le combat pour nos libertés, notre environnement et notre biodiversité est et sera toujours éternel.
    Avec amitiés,
    Alain

  75. Salut Fabrice,
    J’ai voulu écrire pour dompter mon chagrin, ce qu’il y avait de Charlie en moi. Et qui demeurera. Voilà, c’est pour toi aussi.

    Ils sont morts pour nous.
    Mercredi 7 janvier 2015, peu avant midi, je reçois un formidable coup au coeur. Par ricochets. Certains de mes frères et sœurs ont été assassinés : Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Jean Cabut (Cabu), Stéphane Charbonnier (Charb), Elsa Cayat, Philippe Honoré (Honoré), Bernard Maris (Oncle Bernard), Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Bernard Verlhac (Tignous), Georges Wolinski. Certains de mes frères sont gravement blessés : Philippe Lançon, Fabrice Nicolino, Laurent Sourisseau (Ris)… Maintenant, tant de mots me font pleurer, hélas. Bonté, douceur, tendresse, bienveillance, liberté, amour. Résistance, debout… Rire, rires, rires… Mots mille fois dits, mille fois entendus, mille fois écrits. Je pleure souvent au long de cette journée. Je suis blessé au cœur. Un drôle de coup pas drôle. Un sacré coup. Qu’est-ce qui est sacré ? Je ne comprends pas pourquoi deux types, dix types, cent types ont décidé que ces poètes devaient cesser de vivre. Pourquoi ils ont décidé d’arracher ces enfants joyeux de notre cœur. Je pleure. Et je ne comprends rien. Mon esprit aussi est grièvement blessé.
    Jeudi 8 janvier 2015. Je ne comprends pas. Je pleure. Une autre de mes sœurs, une jeune femme policière municipale, Clarissa Jean-Philippe est tuée à son tour. Je pleure. A midi, je participe au rassemblement devant la mairie de notre petite ville. La maire, entourée de certains de ses conseillers municipaux, emplis comme elle de bonne volonté et de compassion, s’est installée sur les marches de la maison commune pour lire un texte où il est question de fanatisme religieux. Elle est triste et elle appelle à observer une minute de silence puis à chanter  » la Marseillaise « . Je ne comprends pas. J’ai envie de pleurer. Plus tard, dans la journée, je pense à Cavanna dont je me suis toujours réclamé, dont je me reconnais comme l’un des fils. A Choron aussi, à Reiser, à Fournier et à Cabu. Ils ne sauront jamais ce que je leur dois, comment ils ont éclairé mon esprit, sans brutalité, comme des maîtres d’école inspirés. Comment je me suis mis en marche sur le chemin qu’ils montraient et où je retrouvais tant de femmes et d’hommes fiers et courageux.Déterminés. Humanité du passé et humanité d’aujourd’hui.
    Vendredi 9 janvier 2015. Je repense aux morts étendus dans cette petite salle de rédaction tachée de sang, tous enfants de Cavanna. Cavanna, de ma jeunesse d’homme, sans tabou ni limites. Homme amoureux de la vie, non violent, pourfendeur éclairé de la connerie sous toutes ses formes et dans toutes ses acceptions. Homme sans œillères. Cavanna qui nous a montré qu’on pouvait être fier de ses origines modestes; Cavanna qui a démontré à beaucoup d’entre nous qu’il n’était pas nécessaire d’avoir sacrifié à de longues études pour réfléchir doctement en homme digne. Cavanna qui nous a appris que l’on avait le droit d’être de partout pour peu que l’on respecte les autres. Que les autres ne se résument pas à une seule de leurs dimensions. Qui nous a appris que le fanatisme religieux n’était pas le refuge unique des cons. Que d’autres idées étaient répugnantes ; que des gens, nos semblables voulaient le pire pour nous ; Que des gens nous mentaient pour leur seul profit et nous encourageaient, en nous déculpabilisant, à tout détruire autour de nous. Cavanna qui nous a appris qu’on pouvait, qu’on avait le droit de rire de tout. Mais de quoi rient les intégristes, les idéologues, les nababs ? Qu’est-ce qui fait rire les barbares ? Eux et moi, mes sœurs et frères morts ou blessés, nous étions et nous sommes tous des filles et des fils de Cavanna.
    Dans la soirée d’autres sœurs et frères sont tués pour la seule raison de leurs croyances religieuses et de leur appartenance à une communauté.
    Samedi 10 janvier 2015. Ce que je sais et ce que je suis, aujourd’hui, m’appartient. Je ne le tiens de personne. Mais c’est de Cavanna, de Cabu, de Charb, de Charlie que je tiens la conviction que je peux et que j’ai le droit de penser librement. Sans eux ni personne. Que je peux et que je dois vivre sans addiction aux drogues et aux dogmes. Qu’il n’y a rien de sacré qui ne puisse être remis en question. Que l’éducation et l’enseignement que nous avons reçus peuvent être déconstruits. Qu’une culture exigeante demeurera toujours la meilleure réponse à la barbarie. Que je peux et que j’ai le droit d’ouvrir ma gueule comme le disait Bourdieu. Contre les cons qui s’emploient à nous faire croire que notre planète n’est pas menacée, ou si peu ; contre les connards qui s’ingénient à faire accepter l’idée que l’injustice et le meilleur et unique moyen d’accéder à l’égalité dans ce monde ; contre les abrutis qui n’ont de cesse de tenter d’asséner leurs dogmes, leurs catéchismes et de répéter leurs convictions pourries…
    Cavanna se marre. Je ne pleure plus. Dans le monde, se sont répandus en trois jours tous les petits Mickey que mes frères et sœurs après lui ont dessinés. Leurs dessins continueront de vivre et deviendront des repères lumineux pour les femmes et pour les hommes. Cavanna, Cabu, Charb et Charlie se marrent. Je me marre. Comme ce fut le cas après la Révolution Française, pour les valeurs des Lumières, les belles valeurs de notre nation vont désormais courir autour du monde. Elles ont vocation à devenir universelles. Après Cavanna, Cabu, Charb, Charlie, nous tous avons le devoir de les porter. Ce que je sais, maintenant ? Quelle est ma conviction ? Nous voulons vivre en paix ; nous voulons encourager les débats et renoncer à la violence, aux conflits qui sont des impasses fatales ; nous voulons dépasser la froide compréhension des choses pour faire éprouver, ressentir les besoins d’actions pressantes et collectives. Nous devons vivre ensemble et en manifester systématiquement la volonté et le désir. Nous devons nous libérer de toutes nos chaînes, quelles qu’elles soient pour enfin pouvoir aimer les autres. Nous tous, êtres humains, ensemble sur cette unique planète, devons nous rassembler d’où que nous venions, quelles que soient ou qu’elles qu’aient pu être nos idées pour nous réconcilier et pour nous rassurer devant la difficulté des temps nouveaux. Tous les humains doivent ouvrir leurs gueules et dirent « non! », résister à ce qui s’opposent à notre désir, à notre volonté de vivre ensemble avec nos différences. Je ne pleure plus, j’ai du chagrin.
    Dans mon dernier livre  » L’archipel du petit Jésu(-)  » l’un de mes personnages appelle à la formation d’une « Grande Vague des Egaux » . Elle part d’un peu partout et déferle, de plus en plus forte et de plus en plus irrésistible… Elle balaye tous les dogmes, toutes les idéologies, tous les préjugés, toutes les folies humaines. Je l’appelle à mon tour… J’en appelle à la vie, à l’Amour de chacun pour tous. Avons-nous d’autres choix ? Non, nous n’avons plus que celui de prendre notre destin entre nos mains. Dites-moi Cavanna, Cabu, Wolinski, Charlie, y-a-t-il un autre chemin ? Ne pleurons plus. Marchons .
    Régis Pasquet

    PS : Ce que nous aurions de mieux et de plus judicieux à faire, serait de marcher vers les lieux où vivent les électeurs les plus désespérés et vers les lieux où se découragent ceux que l’appartenance à leur religion fait passer pour une menace. Marcher vers eux en tendant nos mains ouvertes pour leur dire simplement :  » Vous n’avez pas à attendre l’autorisation de vous joindre à nous, car vous faites partie de notre peuple. Ensemble nous aurons moins peur. « 

  76. Si t’étais à Charlie en ce jour maudit ; on dit que tu vas t’en sortir, heureusement ! t’as bien raison d’avoir choisi ce journal, c’était des bons ! Né comme toi en 55, je leur serai toujours reconnaissant d’avoir bravé l’interdiction de publicité à l’objection de conscience et de m’avoir permis, ainsi, d’effectuer un service civil sur une ferme bio au lieu d’un service militaire sur l’apprentissage du maniement des armes ; je suis triste, évidemment, parce que, comme toi et plein d’autres, j’aimais ces gens de liberté et de talent, mais, un peu égoïstement, je suis très soulagé que tu puisses lire ces quelques lignes bientôt, bon courage Fabrice !

  77. Bonjour Fabrice,
    De retour d’un tout petit pays perdu au large de l’Afrique, je viens d’apprendre que vous faites partie de la triste liste des blesses de Charlie Hebdo. En vous souhaitant le plus rapide rétablissement et un rapide retour avec votre plume encore plus trempée ….c’est un peu egoiste de ma part car je sais que je n’ai pas la dose de courage qu’il vous faudra pour continuer.

  78. Faisant partie des milliers de gens amicaux ne vous connaissant que par vos écrits, je me sers de cet espace pour vous faire savoir que nous sommes tous, tous évidement, associés à votre peine immense.

  79. « No religion deserve a tear, a life, a heart, a soul, a smile, a brother, a father, a son, a friend…. No religion is enough reason for change a life. No religion deserve punish the choice of a person. No religion deserve any death. No religion deserve kill the freedom of the world. And if a religion should means everything I said above, I curse all religions. I am a free person that is not governed by a « God ». I am just governed by respect, freedom and love »

  80. 2015 ans de connerie Humaine, quand est-ce que l on s’arrête?

    An 0, Dieu envoie son fils sur la Terre pour dire aux Hommes; « Aimez-vous les uns les autres », résultat; Jésus est crucifié, des milliards de morts ensuite.
    2015, le prophètes Charlie dénonce tous les jours la connerie Humaine sous toutes ses formes, – 30 000 lecteurs, On est tous Charlie, bonjour l hypocrisie – Charlie est crucifié à la kalachnikov, résultat, union nationale, nationalisme, assassinats ciblés, guerre totale, pas une fois les mots REMISE EN CAUSE du système qui nous à mené jusque là, au désastre écologique et humain dans lequel on vie aujourd hui.
    Quand est ce que l on se réveil, après encore combien de milliards de morts ?
    Merci Fabrice pour nous avoir ouvert l esprit, je te souhaite un long repos sous les yeux de la nature et de ceux qui t aiment vraiment.
    Arno

  81. Ce n’est peut-être pas le lieu de ce type de commentaire mais je ne sais pas où l’exprimer autrement alors je me lance : Courage Fabrice ! On pense à vous.

    (Sinon c’est con, parce que j’adore skier)

  82. Bonjour,

    A t-on des nouvelles rassurantes de Fabrice suite à cet attentat????
    En tout cas bon rétablissement à lui et bon courage pour la suite…

  83. Monsieur Nicolino,

    Je ne suis juste que moi et personne d’autre (je n’ai pas besoin de fusionner pour compatir avec la rédaction de Charlie Hebdo). Mais je vous souhaite un prompt rétablissement et vous envoie mes meilleures pensées depuis l’Alsace. Merci pour votre combat et bon courage !

    Laurent Atienza

  84. Fabrice, comme il nous tarde d’avoir de tes nouvelles ! On te sait vivant mais on attend de t’entendre, te voir, te lire
    De te savoir sur pied et si possible sur tes deux jambes.
    Et si tu le souhaites, si tu en as besoin, on sera là, on va t’aider, c’est promis. On apprendra à te servir de jambes s’il le faut. On est déterminés pour ça !
    Tu as vu sur le site de Politis (ne rigole pas !) : Etchelecou l’a dit … « les Pyrénées t’attendent » et on t’y amène si tu ne peux pas bouger. Les copains sont déjà prêts sur le terrain, je les ai vu,je les ai appelé : Christophe l’accompagnateur qui connait la montagne comme sa poche, Philippe qui donne tout ce qu’il peut pour sauver les forêts anciennes, Farid (Benhamou 😉 qui nous aide lui aussi à réfléchir. Et d’autres. Ils sont d’accord. Tu nous diras. C’est toi qui sait et qui sauras ce dont tu as et auras besoin. A ton rythme. Demain ou dans un an.
    Et puis on va continuer à le réfléchir et à l’agir ce changement de civilisation que tu nous aide tant à imaginer.
    Ca va être beau Fabrice, je te promets. On va donner le meilleur pour faire éclater la vie. La vie !
    Tes amis Charb, Cabu, Tignous, Wolinski, Bernard Maris, Honoré et les autres victimes de ces misérables crapules décervelées nous y obligent.
    On a envie d’être à la hauteur. Tout ceci n’a pas eu lieu pour rien.

    On a cru te perdre Fabrice, on a cru perdre la si précieuse lanterne dans la tempête que tu acceptes d’être pour nous tous depuis des années avec Planète Sans Visa et tout ce que tu fais à côté, tes livres notamment, qui sont tous d’énormes pavés dans la mare, des bouées dans la tempête en réalité.
    Il faut continuer. Dès que tu pourras. Prends le temps qu’il faudra, prends soin de toi.

    A bientôt, j’en suis sûr. Et je te promets encore une fois que si tu en as besoin, si tu en as envie, et pas qu’une fois, tu peux compter sur nous pour aller poser ton nez et ton cul « into the WILD » ! 😉

    Patrick Pappola

  85. Fabrice,
    Je pense à toi et te souhaite un prompt rétablissement physique et moral. Ecoeuré par l’horreur de ce massacre, toutes mes pensées vont vers toi.
    Fraternellement.
    Jean

  86. Maintenant que je suis sûr de ne pas utiliser de l’électricité en vain , puisque tu es tiré d’affaire , je te souhaite , ainsi qu’à tous les autres rescapés de la tuerie , un bon rétablissement .
    Plein de bonnes choses , comme d’habitude .

  87. Bonjour Fabrice. Le dernier Charlie hebdo , je vous lis. Et je me retrouve dans vos paroles. Enfin!!!! Je suis dans un monde perdu, un monde ou l homme détruis tout, un homme qui n a pas compris que sa mère c était la planète et qu il fallait la respecter. Un monde ou les hommes privilégient leur vie superflu au détriment de la nature de l écologie des animaux. Je suis lassée, dégoûtée , écœurée, je déteste la race humaine et pourtant j en suis une . Je me déteste, je participe à tout ceci. Un spectacle d horreur , une terre qui s éteins à petit feu, l homme a pris possessions de chose qu il ne maitrise pas , et sa soif d argent et de pouvoir le rend complètement fou. L’individualisme prend place et l’humanisme disparaît. Je déteste les médias , les politiciens , les banquiers, les gens qui accordent de l importance à la superficialité et qui en oublie l essentiel. Dois je être tolérante ? Il n y a plus d espoir, on est devenu des machines lobotomisés par les médias. Diviser pour mieux régner. Je n ai pas de solution, mais je partage vos idées. Je ne vous connaissez pas avant que mon beau père achète le Charlie hebdo que je n aurais jamais acheté!!!!!!!!! Je le vois la sur la table . Je résiste pour ne pas le lire car de toute manière les journalistes c est tous des cons. Et puis une petite voix m attire , non non ce n est pas Dieu !!!!! C est juste mon subconscient. moi c est emilie j ai 34 ans . Toute mes condoléances .espoir

  88. Dans l’attente de lire d’autres articles, d’autres livres, et continuer à découvrir la face cachée de l’humanité dans votre sillage.

    Mes pensées vous accompagnent dans cette épreuve.

    Bon rétablissement,

    Thibault.

  89. Cher Fabrice (= que je ne connais que par tes admirables bouquins),
    que dire ?…
    les nihilistes (que fabrique cette société sans espoir) n’auront pas eu ta peau !
    Est-ce de ce constat que viendra l’espoir ?
    Courage !
    Manu

  90. Bonjour M. Nicolino,

    Je vous ai envoyé (sur la page « contact » de votre blog) un message de soutien, il y a quelques jours, afin de vous souhaiter un bon rétablissement mais il y a toujours écrit à côté de mon message « awaiting moderation ». Donc, j’ignore si vous avez bien reçu mon message ou si ce dernier a été bloqué par un éventuel filtre de WordPress. En tous les cas, je l’avais également envoyé via l’adresse mise à disposition par le site http://reporterre.net/.

    Bien cordialement,

    José-Manuel

  91. Cher Fabrice,

    Ai eu tant peur pour toi.
    Le jour pour moi sera comme la nuit.

    Je t’aime. Oui. Très fort. Au delà des mots.

    Prend bien soin de toi, rétabli toi vite, et que ton chemin soit celui que tu désires. Pour toi, et tant d’autres. Merci pour eux.

    Je t’embrasse,

    Je m’efface ….

    Merci de garder ce commentaire pour toi.

  92. Tout mon soucis et ma profonde amitié.

    Que les soins qui t’entourent te renforceent chaque jour .

    Bonnes pensées de la lozère cévenole

  93. Je vous offre toutes mon amitié et vous assure de tout mon soutien à vous ainsi qu’à vos confrères et partage votre douleur.
    Très sincèrement,
    Raoul

  94. Bonjour Fabrice

    Comme d’autre j’utilise la rubrique « commentaire » pour vous souhaiter un rapide rétablissement et la totale guérison de vos blessures ; pour les physiques, il faut beaucoup de patience (j’ai été victime d’un accident de la circulation qui m’a immobilisé plus de 6 mois) mais on y arrive. Pour les blessures psychologiques et morales je ne peux que vous souhaiter bon courage en espérant vous relire très vite sur le blog, tant votre pensée nous est indispensable dans ce monde qui devient fou !

    Henri

  95. Fabrice, tu sais qu’il est vraiment bien ce billet sur le tourisme ? Je l’ai découvert dans la nuit du 6 au 7 janvier. J’ai laissé un post avec des liens vers l’association Moutain Wilderness qui combat ceux qui détruisent la montagne.

    Mercredi 7 au matin, avant de partir à la rédaction de Charlie, tu l’as publié. Et il est resté là, tout seul, des heures durant. Des heures qui sont devenus des jours. Une attente interminable pour tous les fidèles de ce blog, effarés à l’idée qu’on pouvait te perdre.

    Aujourd’hui, on sait que tu es là, à nouveau. 150 messages d’internautes viennent engloutir le mien. Comme c’est bon ! Il y a des jours où l’on a juste envie de te serrer dans nos bras. On ne le fera pas car on t’imagine fragile, meurtri. Prends le temps qu’il faut.

    En attendant, je me permets de ressortir le message de Ludovic Mascart, noyé dans la masse des commentaires, qui à mon sens a trouvé les mots les plus justes pour parler de toi. On ne saurait mieux dire :

    Tu es une adventice. Une mauvaise herbe. Un nuisible même.
    On a beau te rounduper, te piéger, te persécuter, te maltraiter. T’abattre.
    Tu restes là.
    Tu es le renard, le blaireau, le pissenlit et le chiendent. Tu es l’ours, le loup, le lynx. La renoncule et le scarabée.
    Tu es la résistance et la nature vivante. Vivante.

  96. Fabrice,

    Tenez bon !

    De nombreuses pensées pour vous souhaiter un prompt rétablissement !

    J’espère avoir le plaisir de vous lire à nouveau bientôt sur planête sans visa, cela manque.

    Bien chaleureusement,
    Patrice

  97. Bonjour Fabrice, je ne sais pas quand vous serez en mesure de consulter votre Blog, envahi de chagrin, de tristesse , quel soulagement de vous savoir vivant, vous faites partie des êtres qui me sont chers.Je vous lis régulièrement ,ici, ailleurs (votre dernier livre , travail remarquable pas assez remarqué à mon gout…). merci d’être ce que vous êtes .J’aime voir votre sourire sur la photo qui illustre votre site,surtout ne le perdez pas
    Amitié fraternelle. Didier Noel.

  98. Cher Fabrice,

    Une semaine après cette terrifiante journée, l’émotion et la tristesse sont toujours aussi fortes.

    Une grande partie de l’équipe de Charlie décimée par deux fous furieux armés de Kalachnikov. La nouvelle nous a anéantis, vidés de notre substance.

    Combien de fois ai-je, comme beaucoup d’entre nous, consulté ton blog désespérément figé à la page du 7 février ?

    Et le titre de ton savoureux billet « Vers la mort des touristes. Hourra ! », dont les trois premiers mots sonnent comme une affreuse prémonition.

    Après des heures de doute et d’effroi, une petite lueur d’espoir au milieu du chaos : Reporterre nous annonce que tu es en vie, sérieusement blessé mais vivant !

    Alors, que te dire ?

    Juste mon (notre) immense joie à l’idée que ta plume retrouve prochainement toute sa verve, son incomparable acuité, sa fougueuse détermination.

    En hommage à ceux dont les subversifs coups de crayons nous ont fait grandir et réfléchir au fil des années.

    En hommage à Oncle Bernard dont les analyses lucides, iconoclastes et généreuses nous accompagneront longtemps.

    En hommage aux autres, moins connus mais tout aussi respectables et importants, tombés ce funeste mercredi de janvier.

    Te dire aussi que « Planète sans visa » comme Charlie, sont un peu notre deuxième famille, comme le prouvent tous ces superbes témoignages d’amitiés et d’amour…

    Bon rétablissement.

    Bien à toi. Sancho

  99. J’apprends seulement en ce début de semaine, après des heures d’errements sur Internet, que QUOI ? Fabrice Nicolino était dans la salle de rédaction le 7 janvier à 11h30. Car c’est difficile de savoir exactement qui sont toutes les victimes de ce carnage, en dehors des stars que tout le monde connait, car the show must go on, isn’t it… et grâce à Reporterre, je finis par réaliser ! Alors là, déjà merci, surtout que le message nous dit que « ça va aller » quand même…

    J’ai refusé obstinément de tomber dans l’émotivité à propos de cet évènement quand l’annonce de Fukushima m’a mit en vrac pour plus d’un an, enfin, comme si on se remettait de ça… Ah, ciel, 10 morts, 12, 15, 17, 20… oui, et tous les jours en Irak, en Syrie, au Niger, que sais-je où sais-je ? C’est pas les mêmes vies, c’est ça ? Elles n’ont pas le même prix, on nous le fait savoir tous les jours.

    J’étais dans la colère contre ce réactionnel à chaud d’émotivité incontrôlée (je ne parle pas de Patrick Pelloux bien sûr, mais de l’émotivité spectacularisée), cette incapacité à voir clair, et ces réactions presque toutes à contresens, comment serait-ce autrement dans un monde insensé à ce point. Tout à coup, je découvrais que « j’étais Charlie », ah bon, ben non, d’abord, moi, à 11h30 ce mercredi 7, j’étais devant mon ordinateur, tranquillou, dans un château abandonné de St-Emilion, où j’étudie envers et contre tout l’histoire ancienne d’une ville devenue une devanture de pinardiers chimistes et de tour-opérateur qui déversent journellement, à grand frais de CO2, ses cargaisons d’humanoïdes « globe-trotters » de l’ennui, blasés du loisir, partout venus des quatre coins de cette planète balisée, banalisée, bientôt branquardisée (merci M. Nicolino pour cette derrière chronique et cette première bonne nouvelle de l’année nous annonçant la fin du tourisme de masse, j’espère être encore de ce monde pour vivre ça, et j’y crois, comme à beaucoup de belles choses comme ça).

    Et je voulais dire aussi « Merci Charlie », puisque je ne suis pas Charlie, merci Charlie, non pas de continuer à être bête et méchant, car les temps qui viennent sont trop scabreux et dérapants il me semble pour qu’on puisse encore se payer le luxe d’être juste « bêtes et méchants », aussi pleines d’esprit soient certains de ces dessins, sans trop penser à après la bonne rigolade. Oui, c’était un bon moment sûrement, Cavana et compagnie, la rigolade, on va tout foutre par terre… Oui, mais vos plumes et votre insatiable irrévérence, pour qui travaille-t-elle sur des sujets pareils en 2015, j’entends celle de l’intégrisme islamique qui fait son petit chemin de foldingues, et ses grandes contre-allées ??? Pour qui ? « Les loups, les loups, sont entrés dans Paris » as-t-on entendu lors de la grande messe factice de l’unanimisme télévisuel du samedi soir ; enfin nuance, ils étaient à Beaucaire, j’aurais aimé qu’ils soient à Paris dimanche, on ne désarme l’ennemi que dans l’embrassade, mais non, eux, ils sont plus malins, et ils préfèrent continuer à rôder, éternels exclus de la République du Bien français. Eux, ou l’autre front, celui de la bêtise qui se croit méchante mais qui n’est que strass et paillettes, quelle différence entre le FN et Canal + au final, chacun fait ses comptes de populistes, chacun sa clientèle, parfois même, ils ont les mêmes clients, mais qu’importe.. dans cette boue d’impensée.

    Bon enfin, j’ai quand même pensé tout ce week-end « Merci Charlie » dans la douceur de mon bois survolé par des grues qui tournaient en rond. Même si j’ai toujours été très très en colère contre ces conneries de caricatures de Mahomet, oui, moi je pouvais et peux continuer à dire comme Bedos le Vieux, « qu’ils crèvent », avec leurs bites à toutes les sauces et les risques qu’ils prennent « sur le dos des autres »… OK, ils l’ont payé de leur peau, ces risques inconsidérés, mais ils y a d’autres victimes qui n’ont jamais fait profession de foi en humour « bête et méchant », et si vous étiez morts dans le tas, M. Nicolino, là, je sais pas si je m’en serai remise, franchement, déjà que Bernard Maris… Voilà, y en a qui vont pouvoir dire qu’ils l’avaient bien cherché, c’est dégueulasse. Mais exercer sa liberté, celle que nous procurent des siècles de pensées de quelques uns, de lent et difficultueux labourage des consciences et d’ensemencement non moins longue en levée des consciences, sans parler des affres divers et variés, consiste-t-elle seulement, en vertu d’un occidentalo-centrisme à vomir, à sans cesse tirer à boulets rouges sur des sociétés qui ne sont pas encore parvenues à dépasser des crises telles que nous les avons connues, subies, soufferts il a maintenant des siècles ? Et qui ignore que ces crises qui s’esquintent, se généralisent, pourrissent, sont savamment entretenues par ces quelques uns qui en tirent des profits inimaginables pour le commun des péquins ?… Et ces pauvres types en désespérance de tout qui ne trouvent rien d’autre pour croire trouver un sens à cette histoire de fou que de prendre les armes qu’on leur tend pour se croire exister et reconnu un instant avant une mort qu’on leur a fait avaler comme pleine de gloire. On a vengé le Prophète…… dans le silence gris de cette rue de nulle part…. Merci à Sigolène Vinson de nous livrer la vérité d’un échange de regard qui peut tout faire basculer, à méditer, oui, un peu plus de regard de cette sorte pourrait changer bien des choses, je crois, je veux le croire.

    Le bénéfice de cette liberté si chèrement acquise, ce ne serait pas plutôt aussi de prendre la mesure de la chance dont nous disposons tous de pouvoir s’informer comme vous vous en donner les moyens vous, M. Nicolino, de faire un travail de journalisme comme plus beaucoup de vos confrères ne se fatigue à le faire, et de restituer ce travail, avec l’appareil critique qui va de paire, et même le long, lent et inestimable labeur de maturation d’une pensée (quoi ???? une pensée, et même une pensée et même aussi un modèle de citoyenneté… enfin les clefs d’une révolution privée de son R vengeur, et que j’aime appeler une EVOLUTION, permanente, cela va sans dire…). Ouef, enfin le boulot que le citoyen moyen n’a pas toujours les moyens de faire pour être en connaissance de tout ce qui l’entoure d’ignominie, pour être en mesure, s’il le souhaite, de prendre les mesures de colibri qu’il va pouvoir mettre en œuvre pour lutter contre… Vous n’êtes pas le seul de votre genre, mais ciel, comme on ne veut pas trop que ça se sache que des gens comme vous existent ; que votre nom soit si peu diffusé dans la liste des victimes en dit long pour moi, mais je délire sûrement. Votre travail est hautement subversif, bien plus pour moi que ces putaingues de dessins qui n’échappent pas à certain conformisme, celui consacré de l’esprit de rébellion qui se croit par essence supérieur à tout autre… ce temps est révolu, enfin c’est mon intime conviction à moi, c’est pas suffisant en tous cas à l’échelle du merdier ambiant.

    Et puis faire ce pas de côté nécessaire pour avoir cette conscience aiguë de la relativité de toute chose, et que oui, il y a des coins du monde, des coins de mentalité où des blocages sont encore sources de débordements sanguinaires tels que ceux qui ont fait irruptions la semaine dernière, dans notre société qui se croit si forte quelle se clame affranchie à jamais des limitations de conscience que les religions mal comprises impliquent, affranchie de la bêtise, affranchie de la mort bientôt ? On en reparle quand elle sera affranchie des antidépresseurs, et autres paradis artificiels de tous poils et non moins consuméristes ???

    Enfin, je n’oublie pas non plus que ces deux fous étaient de bons français paumés, comme il y en a des cargaisons aussi fournies que celles que transbahutent les bus et que je vois déambuler ici, dans cette bonne ville de carte postale qu’est St-Emilion, avec toujours un objectif entre leurs yeux et le modèle, des fois que la réalité les émotionnerait trop frontalement, il faut un médiateur… Il faut voir ces gens du monde entier… prendre en photos les pancartes où les vendeurs de pinard notent les tarifs de leurs chères bouteilles millésimées…

    Je m’égare, je voulais juste vous dire merci d’exister, et merci d’être encore là, je ne connait pas les détails de ce miracle, mais ils me font croire qu’il existe encore quelque chose plutôt que rien.

    Courage pour les semaines qui viennent,
    Et encore merci Charlie pour la hauteurs inhabituelle de ce que j’entends, entre deux stupidités, sur nos chaines de radio, France Culture, et Inter, on dirait une Renaissance. Combien de temps cela va-t il durer…

    Désolée pour ce bafouillis chaotique, j’en ai enlevé, j’en ai remis, et puis voilà, je suis enfant de ce chaos, comme tout le monde… et puis désolée, au sens fort, désertée…

    Portez-vous mieux,et ce déversoir me fait du bien aussi, pardon de vous l’adresser,quelle bousculade dans la tête…

    Agnès

  100. Agnès, merci de livrer ton message. Mais Charlie Hebdo était et est tout sauf « bête et méchant ». Je le pense. Beaucoup de générosité et d’intelligence au contraire. Féroces, oui, mais avec les cons et ça, c’est important.

    J’ai aussi envie de rajouter qu’il n’y a pas pour moi de sociétés « en retard », ça sous-entendrait que nous, nous sommes « en avance »… avec nos centrales nucléaires, notre chimie mortifère, nos OGM, nos biotechnos porteuses de malheur… mais aussi, NOTRE shoah, NOS guerres mondiales et coloniales, NOS collaborations avec toutes les crevures du monde pour assurer le business de NOS entreprises, NOS guerres néo-coloniales (Guerre du Golfe 1991, assaut d’Ouvéa, 1986, soutien à Israël, à Poutine, à la Chine tueuse d’êtres humains -peine de mort pour des milliers d’opposants chauqe année-…etc… etc… C’est cela SURTOUT qui fait le lit du terrorisme.

    Et puis le matérialisme froid de notre paradigme du progrés et du matérialisme célébré sur l’autel du fric qui massacre tout sur son passage et rend l’Islam, sous toutes ses formes, y compris les plus dévoyées, tellement confortable et appétissant pour l’esprit humain…
    Personne ne parle de cela, c’est pourtant la base…
    Notre société est devenue hideuse et elle englouti tout, la planète et l’Humain avec elle !
    Si nous devons mener une révolution écologiste, c’est avant tout anthropologique qu’elle devrait être. Le mal est aussi profond que ça.
    Je suis sûr que tu partages ces propos.

    Pour finir 3 choses :

    1 – l’interview en cours de Philippe DESCOLA justement sur nos rapports à la Nature (cf Télérama en cours) Lisez le, ça fait du bien à l’espoir !

    2 – il a fallu attendre 11 jours pour entendre enfin dans les médias deux choses fondamentales :

    – 1 – sur Inter à l’instant que, oui, c’est aussi grâce au travail sans relâche de la grande majorité des enseignants depuis des décennies pour l’éducation à la démocratie et à la liberté d’expression (plus qu’à la République en ce qui me concerne), l’éducation à la supériorité absolue du droit sur la violence, que des millions de personnes se sont levées dans la rue dimanche dernier.

    C’est plus facile de nous accuser de créer des terroristes en puissances et de brandir cette infâme Marseillaise, la blouse pour tous et le drapeau, trois gadgets éducatifs tellement moins efficaces voire contre-productifs et porteurs d’illusions que les HEURES, je dis biens les HEURES que l’on passe chaque semaine avec beaucoup de réussite (mais oui) à faire cohabiter blacks, blancs, beurs, gitans, chinois, portugais, turcs… dans nos écoles et dans nos classes. Et le plus souvent avec le sourire d’enfants heureux à la clé. Pour moi, ce travail en profondeur, continu, construit, c’est environ une heure par jour sir six heures de classe ! Le public va-t-il ENFIN comprendre que si on ne le le fait pas, on ne PEUT PAS faire classe ? Donc oui, c’est au coeur de notre travail de former des enfants qui défendent leur liberté d’expression et de participation !

    – enfin, merci à Véronique DECKER, directrice d’école remarquable à Bobigny -parmi les 3000 enseignants du primaire en désobéissance civile-, de préciser qu’il y a eu non pas 17 mais 20 victimes dans toute cette atroce affaire : Koulibaly et les frères Kouachi sont aussi des enfants de notre République, qu’on le veuille ou non et ils se sont auto-détruits, morts eux aussi dans leur monstrueuse démonstration du pire.

    C’est donc :

    Bal tragique à Paris, 20 morts.

    Et par pitié, que l’on fasse taire Ciotti(seS), ce sont mes propres limites à la liberté d’expression ;-)!!! Et c’est mon droit à écrire des âneries …

  101. @ Agnès, juste très simplement, je crois impossible que des personnes bêtes et méchants puissent soulever 4 millions de personnes dans chaque ville et village de France sans le moindre incident . On ne peut produire une telle unité quelque part sur Terre et être ce que vous décrivez . Un ami musulman m’a dit vendredi, avec le sourire permanent de sa voix :  » Les caricatures ?Bah, ça veut dire que l’on doit encore progresser, s’améliorer. » Ce qui rend bête et méchant je crois, c’est , entre autre, l’orgueil . En disant tout cela je ne vous juge pas,loin de là j’ai conscience du désarroi exprimé par vos paroles .

  102. PP,

    Très beau commentaire, merci. Le sujet de la supériorité de notre civilisation était il y a peu encore d’actualité chez « nos » politiciens professionnels, et comme d’habitude ils avaient l’air parfaitement sérieux et convaincus. Je suis persuadé que la première étape ne peut être que de nous débarrasser d’eux, de nous débarrasser de ceux qui volent la démocratie et la gestion de nos foyers et de la cité, l’économie et la politique.

  103. J’ai hésité à poster ce qui suit, à vrai dire, j’y pense depuis plusieurs jours et cela m’obsède . Il y a quelques années de cela , j’avais posté un lien sur le site de Fabrice parlant de types « formidables » qui osaient filmer les conditions d’incarcération des détenus en prison . parmi eux, un interviewé : Coulybaly :

    http://observers.france24.com/fr/content/20081219-video-choc-prisonniers-filment-clandestinement-leur-quotidien-fleury-merogis?page=35

    A l’époque, quand je parlais des conditions de vie en prison autour de moi et de la pépinière que cela générait , tout le monde s’en fichait . Imaginez ma stupeur depuis la semaine dernière !

    Où en est notre pays aujourd’hui ? Comment réinsere- t-on des prisonniers aujourd’hui en France dans la société ? Il y a -t-il des moratoires d’urgence depuis l’attentat sur le sujet ? je pense que c’est à faire circuler d’urgence ! NOUS DEVONS NOUS BOUGER CAR NOS PRISONS NOUS CONCERNENT TOUS !!! Nos prisons sèment le désespoir et la mort, elles ne réparent rien .

    par contre, PP et Phamb je suis désolée de ne pas partager totalement votre point de vue . Les problèmes éducatifs en banlieue (et ailleurs aussi ) je connais bien et depuis des années , des drames associés aux guerres et aux idéologies également .
    On ne peut pas parler de victimes au même titre pour tous concernant le 7 janvier car ce jour là, certains ont été tués ou blessés, mais certains on,t fait le choix délibéré de tuer .Cela me semble injuste pour les victimes de ne pas faire de différence . Des situations extrêmes, j’en ai vues de près et de loin , et la question du choix in fine demeure et appartient à chacun , même si je plains sincèrement les trois hommes que vous citez et leurs entourages , même si j’ai fait circuler l’article de reporterre sur les frères Kouachi . Ces hommes ont fait le choix de tuer, et il y a des victimes qui n’ont pas eu de choix face à cela .

  104. Non, non, @Benedicte, tu interprètes mes propos et mes idées de façon erronée (et je ne t’en veux pas, je souhaite simplement préciser)? J’ai écrit :

    « il y a eu non pas 17 mais 20 victimes dans toute cette atroce affaire : Koulibaly et les frères Kouachi sont aussi des enfants de notre République, qu’on le veuille ou non et ils se sont auto-détruits, morts eux aussi dans leur monstrueuse démonstration du pire. »

    Ca ne signifie pas (j’aurais dû en effet préciser mais pour moi c’était évident) qu’ils sont SEULEMENT des victimes (victimes, ils le sont puisqu’ils ont été tués ou se sont tués eux-mêmes, on n’en sait encore trop rien et franchement ça ne m’intéresse pas aujourd’hui).
    Ils sont bien évidemment aussi COUPABLES et coupables du pire, on est bien d’accord.
    Il y a 17 victimes innocentes et 3 coupables eux-mêmes aussi victimes de l’horreur qu’ils ont eux mêmes sciemment choisi de perpétrer.
    Mais en tout, par leur faute, il y a 20 morts donc 20 victimes.
    Ce n’est pas en leur ôtant leur identité d’êtres humains qu’on avancera dans cette atroce affaire.
    Je sais que ce n’est pas ton propos. Mais les compter parmi les victimes de l’ensemble de l’opération dont ils sont seuls responsables me semble important.

  105. Moi je compte 21 morts. Il n’y a aujourd’hui plus que la presse Francaise pour continuer a penser que la mort du commissaire Helric Fredou n’a aucun rapport avec l’attaque contre Charlie Hebdo.

  106. @Benedicte, je te remercie sincèrement. La gravité et le poids très douloureux de ce qui s’est passé nous oblige. Notamment à être vraiment précis et sans ambiguïté. C’est aussi une manière de rendre hommage à la grande générosité humaine des victimes de Charlie et à leur intelligence courageuse, je ne parle pas des 3 coupables cette fois. Bien sûr que je leur en veux à jamais et qu’ils sont avant tout les coupables d’une atrocité qui les dépasse eux mêmes.

  107. @P.P, oui, nous sommes touchés au coeur par cette tragédie . J’aurais dû saisir aussi , à travers ton propos, ta peine et l’expression d’une pensée humaniste . Je te comprends d’autant mieux que j’instruits également quotidiennement .
    Fraternellement
    Bénédicte

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