Inondations à tous les étages

(Vos mots, si chers amis, sont un aliment, comme le pain. Le vin, je n’y ai pas droit. Hélas. Je viens de passer des jours difficiles, à la suite d’une deuxième opération. Et j’ai faim, de ce formidable aliment que vous servez si bien)

Cet article a été publié par Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, jour de la Grande Tuerie.

En avant, vers les débordements de rivières et la submersion marine ! Ceux qui s’en foutent font leurs habituels plans sur la Comète, à coup de SDAGE et de PGRI. Les autres font les comptes : les flots flambent, ce qui s’appelle un oxymoron.

Ne pas se fier à l’hiver, c’est un truand de taille. Il fait le mort pour mieux surgir, armé de son gourdin, mais il peut aussi disparaître sans prévenir. Bientôt les coulées de boue et les inondations ? En tout cas, une vaste consultation vient de commencer, qui s’achèvera le 18 juin 2015. Il s’agit, amis plongeurs, de réviser les « schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) ainsi que des plans de gestion des risques d’inondation (PGRI) ». Eh ben, on va se marrer.

D’abord la mer, cette grande saleté. Le jugement de décembre condamnant l’ancien maire de la Faute-sur-mer (Vendée) à quatre ans de cabane fait flipper des milliers d’élus du littoral. Car nombre ont accepté des permis de construire  dans des zones inondables en cas de fortes tempêtes, or justement, ces dernières se multiplient sur fond de dérèglement climatique. Trop bête. Ensuite, les rivières. On a conchié le savoir ancien – par exemple ne pas bâtir dans le lit majeur d’un cours d’eau – et l’on commence à en payer le prix. Parmi les causes dont on ne parle jamais, les pesticides.

Dans la vaste plaine qui s’étend au nord de Montpellier, là où nos amis ont infesté leurs vignes de produits chimiques, tout meurt dans le même temps que les villes sont dévastées par les flots. Les vers de terre pourtant, dont le beau monde se tape, creusent gratuitement jusqu’à 5 000 kilomètres de galeries par hectare de sous-sol. Ce qui, affirme le spécialiste mondial des vers de terre Marcel Bouché, « permet une percolation de l’eau dans le sol très rapide. Autour de Montpellier, 160 mm d’eau de pluie peuvent s’écouler en seulement une heure de temps grâce à ces galeries (1) ».

Le drôle est que les assureurs disent vrai depuis longtemps. Dès les années 90, le grand réassureur mondial Munich Re – 45,5 milliards d’euros de primes encaissées en 2010 – alertait sur les risques financiers du changement climatique. Avant que de répéter d’année en année la même litanie. En 2012, Munich Re publiait un rapport portant sur la période 1980-2011. Selon ses chiffres, les catastrophes climatiques ont été multipliées par cinq en Amérique du Nord pendant la période considérée, coûtant au total 1 000 milliards de dollars.

En France, idem. Des centaines de villes et villages ont connu une, deux, parfois trois inondations – surtout dans le Var, le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales – , ce qui commence à faire beaucoup. Juste avant Noël, l’Association française de l’assurance (AFA) a tenté d’estimer la note globale pour les 11 premiers mois de l’année 2014. Tempêtes, grêle et surtout inondations ont entraîné le remboursement de 1,8 milliard d’euros de dégâts matériels, largement au-dessus de la moyenne annuelle pour la période 1988-2007. Commentaire avisé des assureurs : « Ce coût moyen pourrait être amené à progresser fortement si aucune mesure de prévention n’était prise ».

Mais comment faire, ô braves gens qui voulez tant continuer comme avant ? La planète entière est secouée en ce début d’année par des inondations délirantes, du Sri Lanka à la Californie, de la Malaisie au Maroc, et il faudrait donc continuer à s’apitoyer sur qui voit partir à l’eau démontée son écran plasma ? Ben non.

Le Bangladesh, pour ne prendre qu’un exemple, est un pays de 152 millions d’habitants, surtout des pedzouilles, installés à la hauteur de la mer, dans un delta plat comme la main. Ils ont si peu contribué au dérèglement climatique qu’on peut les tenir pour innocents. Mais les eaux montent quand même, bouffant inexorablement des terres agricoles ancestrales.

On peut, pour chialer un coup, se rapporter à un cliché du photographe hollandais Kadir van Lohuizen (2). On y voit le vrai drame : des pégreleux installés sur une digue attaquée par l’eau, couverts de paille et de mauvaises couvertures. Pour quelque temps, la véritable inondation est encore pour les autres.

(1) Terre Sauvage, octobre 2004.
(2) l’article du New York Times, cité par Stéphane Foucart dans Le Monde.

63 réflexions sur « Inondations à tous les étages »

  1. Merci Fabrice de nous livre ce texte en nous donnant des nouvelles. Et oui, il faut prendre le temps de soigner les graves blessures physiques du 7 janvier. Si nos mots t’aident un peu, tant mieux. Sens bien en tout cas que nous sommes là et qu’on ne partira pas, sens bine aussi qu’on a envie -il me semble- de construire quelque chose d’important pour tourner la page de cette civilisation qui bouffe le monde et les hommes !;-)
    La morphine est une étrange compagne dis-tu (pas encore essayé ;-), la toile aussi avec ce réseau de proches qui t’entoure et avance autour de la (ta) double idée : tout examiner à la lumière de deux données que sont le climat et l’extermination de la biodiversité.

    Alors puisqu’on parle ici de la montée des eaux, je me permets de remettre ce que j’ai écrit ici sous une autre note car il y a là une information importante et grave à partager :

    Mauvaise nouvelle : le niveau des océans monterait plus que prévu (parfois deux fois plus!) et les deltas des fleuves très peuplés seront finalement recouverts par les eaux dans un siècle…
    Avec une humanité à 7 milliards et toujours en croissance, quelle place sera laissée à la nature sauvage, aux grands écosystèmes fonctionnels qui supportent (dans tous les sens du terme) l’humanité ? La compétition pour l’espace va monter en puissance, c’est une accélération annoncée du drame écologique… :
    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2015/01/les-mers-montent-plus-vite.html

  2. P.S : n’oublie pas… la nature t’attends, elle n’attends que toi ! Ici le mistral gronde très fort et glacial, on se croirait chez Van Gogh tant le ciel est bleu, d’une pureté qui m’étonne toujours bien que je la connaisse depuis que je suis né !

    Février n’est pas encore là mais on sent bien que l’immense vague des oiseaux venus du Sud commence à se former, à monter, inexorablement et avec une puissance qui va tous nous emporter cette fois encore ! Chaque année, c’est un fleuve de passereaux qui se rassemble ici dan,s les buissons, avant de passer un col très fameux. En mars, les balbuzards pêcheurs vont passer par dizaines et à portée de main. Parfois, si on a beaucoup de chance, ils transportent sous leur ventre un poisson pêché dans la plaine à quelques kilomètres… Prévoyant, c’est leur repas à venir, ils montent et passent le col avec ! Avec les milans noirs et royaux, les faucons par dizaines, les busards harpaye, les circaètes Jean le Blanc et tous les autres… C’est une splendeur…
    Ce le sera particulièrement cette année à nos yeux…
    Et tu sais que ce site est très (très très) accessible, il t’est bien entendu grand ouvert si tu le souhaites.
    On sent que le grand mouvement est en train de s’annoncer, ça se sent, dans le chant des oiseaux qui se réveillent ou dans leur présence de plus en plus visibles même si ce n’est que le début…
    Le mistral est tellement fort qu’il ne siffle même plus, ils gronde d’une vois grave comme s’il sortait des rocs de la montagne et la faisait vibrer.
    Il est glacial car il vient de passer sur les hauts plateaux polaires où on le nomme « La Burle » avant de s’engouffrer dans les éventails de vallées où nous vivons. 8 rivières convergent ici vers la plus grande puis vers la plaine et la Méditerranée. Pauvre Méditerranée : un membre de l’expé Tara vient d’expliquer que durant 300 jours, ils ont lancé un filet de 1m sur 1 m de Gibraltar à Beyrouth et d’Alger à Marseille… et à chaque foi, à chaque foi, misère ! il y avait du plastique dans le filet ! A pleurer…
    Alors je remonte aux sources, ici par exemple :
    Parfois, au col, ce vent du Nord souffle tellement fort, comme aujourd’hui, que les oiseaux, épuisés (vent de face…) se posent juste avant de passer … et franchissent le passage… à pied ! A pattes plutôt. A 20 mètres de nos pauvres yeux d’humains éberlués derrière leurs jumelles ou même sans tans c’est beau !

    Aucune violence armée ne parviendra jamais à nous ravir cela. Aucune car nous sommes la !

    Par contre, un changement climatique violent ou la poursuite de la crise de la biodiversité peuvent un jour mettre fin à ce grand mouvement de vie.
    En cela, le terrorisme et la violence contre le climat et la vie ont des points communs. Mais des degrés divers bien qu’à la fin, il se rejoignent dans la mort de la vie.

    Les braconniers ont néanmoins cessé de troubler ce grand spectacle.
    Mais ce furent 20 ans de combat associatif et militant… sans violence (de notre c^poté en tout cas).
    Une seule entité à réussi à mettre fin au grand massacre des pigeons au printemps : l’Union Européenne.
    L’Etat, les élus locaux, toujours et partout avides de clientélisme devant les lobbys organisés, n’ont cessé de se coucher devant les chasseurs qui demandaient le droit de devenir des braconniers flinguant des migrateurs en période de reproduction…

    Mais la vie est là et elle est partout Fabrice.
    Bientôt tu pourras te passer du plastique, de la chimie, du verre et de l’acier indispensables mais aseptisés de l’hopital.

    Un univers entier n’attend que toi et je te répète qu’aujourd’hui, il gronde en mode voix grave, avec une classe inimitable 😉

  3. Malheureusement, beaucoup ont l’habitude de voir des visions apocalyptiques depuis des années via le ciné US et ne s’émeuvent presque plus de cela.. Moi, çà me donne des frissons d’horreur, d’empathie pour ceux qui souffrent, et d’effroi pour notre planète. Originaire de l’île de Groix, la mer est ma mère, et on ne touche pas à ma mère pour paraphraser Jamel Debbouze.
    Tant à faire, tant à craindre… Oui, il faut encore et encore mettre en relation les catastrophes pas si naturelles avec le dérèglement climatique. Il faut déjà empêcher toutes ces constructions.. Quand je passe près d’un chantier à ses débuts, que je vois la Terre éventrée sur plusieurs mètres de profondeur, j’en ai mal pour elle.. çà me rend folle.. Je vis actuellement dans le Var, et çà bétonne dur sur la Seyne sur mer, c’est horrifiant. En ce moment, des riverains marseillais manifestent dans le 19ème pour qu’un jardin public ne soit pas remplacé par des immeubles. Une nouvelle ZAD.. J’irais les soutenir..
    Oui, tant à faire, tant à craindre..
    Mais si vous ne baissez pas les bras souffrant dans un lit d’hôpital, nous serions très mal venus d’abandonner..
    Un plus un.
    Merci pour toutes ces infos si riches, votre écriture est si agréable, mélange d’ironie, de sarcasmes et d’émotions vraies.
    Courage pour la guérison.

  4. Merci de continuer ces chroniques.
    Vous avez besoin de nous, mais nous aussi avons grand besoin de vous et de votre éclairage.

    Courage Fabrice,
    courage, silence et amitié.

    Dominique (Saint-Nazaire)

  5. Bonjour Fabrice,

    Je t’ai envoyé un message aujourd’hui . J’ai senti que tu pouvais le lire sans doute . Toi qui est un grand défenseur de la vie, c’est évident, à travers toutes les marques d’amitié que tu as pu recevoir et ce qui rempli ton existence , qu’elle t’aime.

    Tu sais combien l’océan compte à mes yeux . J’espère et crois encore à cet éveil des consciences devenu tellement nécessaire . J’espère que tu vas pouvoir vite te remettre .

    Je t’embrasse

  6. bien cher Fabrice
    vous savoir en vie a été pour moi une bien grande joie comparable un peu à celle de constater qu’un petit olivier que je croyais mort, ne l’était pas.
    Bien sûr vous êtes bien plus important qu’un olivier comme une fable qui vous distraira un peu, je vous raconte l’histoire vraie de cet arbuste.

    Parce qu’il avait été excavé par les sangliers six mois après sa plantation en novembre 2013 et qu’il était resté au soleil d’avril au moins une semaine sans soin je le croyais mort . Le découvrant avec quelques moignons de racines gisant au milieu de la terre retournée par les groins affamés, je persistais à le replanter et passais les saisons à l’arroser une à deux fois par semaine , non sans avoir déposé à son pied des cheveux humains récoltés dans la poubelle de la salle de bain familiale , censés repousser les sangliers par leur fumet évocateur de la présence humaine.
    Le laissant aux bons soins des pluies de novembre et décembre j’ai constaté vers Noël, après un automne et un début d’hiver bien doux, qu’il « repartait » et avait fait deux nouvelles pousses drues aux feuilles vertes et brillantes .

  7. Bonjour Fabrice,

    Je viens de découvrir votre site et je le trouve absolument passionnant, non seulement cela fourmille d’informations précieuses mais en plus votre style est très agréable à lire : vivant, élégant et précis. C’est donc l’un de vos livres que je lirai prochainement, juste après avoir terminé « Les apprentis sorciers du climat » de Clive Hamilton.
    Meilleurs voeux de bon rétablissement et un grand merci pour ce que vous réalisez !

    Claire

  8. Merci de ce message que fidèle à votre poste vous nous transmettez pour nous tirer de certaines de nos préoccupations quotidiennes si vaines au vu des dangers qu’encourt un grand nombre de nos semblables. Continuez à bousculer notre indifférence et nos pulsions de consommateurs égoïstes.
    Prenez soin au veilleur que vous êtes et continuez à éveiller nos êtres.

  9. Bonjour Fabrice !
    Vous me faites penser à un énergumène rescapé qui, face au déluge, aux submersions et inondations, aurait eu la chance de sauver sa peau grâce à l’arche de Noé.
    J’adore que vous soyez vivant ! Ainsi, vous faites honneur à vos amis noyés et vous contribuez à la survie de cette espèce menacée, celle du journalisme libre, critique, engagé.
    Prenez bien soin de vous et profitez des dorlotages en tout genre que vous pouvez recevoir. Ils sont amplement mérités.
    Bien cordialement,
    Blandine

  10. Pour aller pleinement dans le sens de cet article, qui sera lu par au moins 7,5 millions de personnes (maigre consolation quand on voit ce qu’il a fallu payer pour arriver à ce tirage), et pour aller dans le sens des vers de terre, il faut vous procurer de toute urgence le livre de Claude et Lydia Bourguignon : « Le sol, la terre, les champs » ; ces 2 chercheurs militent de toutes leurs forces pour qu’on prenne conscience du trésor qu’on a sous les pieds et qu’on ne cesse pourtant de polluer, bétonner, mépriser… Et donc ce livre est entre autres une ode aux vers de terre, champignons, bactéries, acariens qu’on connait si peu et qu’on détruit si fort, les pensant inutiles et malfaisants alors qu’ils sont les fondements même de la biomasse. Pour avoir écouté ces conférenciers ce week-end à Roquemaure, je trouve qu’ils poussent vraiment leur charrue dans le même sens que toi, Fabrice, et que nous tous, avec beaucoup de simplicité, de pédagogie, de conviction et d’humour… Il faudra les compter dans les 100.000 et plus qui viendront te saluer lorsque tu nous organiseras un Zénith (au moins !) à la sortie de l’hôpital….
    NO PASARAN
    Soigne toi bien.
    Frantz

  11. un mot rapide pour te souhaiter encore du courage pour te rétablir, physiquement bien sûr, mais aussi mentalement, ce qui n’est pas si simple !
    Le Collectif d’Administration du CEDRA, par le travail de son animateur Michel, apprécie encore et toujours ton intervention à ses côtés, contre l’enfouissement des déchets radioactifs, à Bure ou ailleurs !
    Nous te voyons tout aussi déterminé qu’avant, ce qui est bon signe ! A bientôt !

  12. Et le pire est à venir car le gouvernement Indien à déclaré qu il est hors de question que les réfugiés climatique du Bangladesh franchissent leur frontière, alors ils prendront les armes ou irons mourir sur des bateaux en mer ? Car nous sommes très forts pour balancer des bombes à tout va mais pour aller secourir des humains beaucoup moins.

  13. Merci encore pour ces articles qui nous éclairent en espérant qu ils continent à arriver sur nos écrans. Bon courage, toujours

  14. 🙂

    A trop nous lire tu vas nous faire du gras!

    Heureuse, très, que tu ailles mieux. Que du bonheur. Merci a toi.

    Quelqu’un en a déja parlé. Des arbres. Et de leurs magiques pouvoirs. Dés que tu seras sur pied, trouve celui qui te conviens, et enlace le. Il t’offrira sa force, et de la constance pour la suite.
    Te prêterais bien le mien, mais mes seins sont restés collés dessus. Fait trop glacé!

    Enormes bises,

    http://www.notre-planete.info/actualites/4189-changement-climatique-forum-Davos

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/17/97001-20150117FILWWW00067-la-promotion-de-l-ena-baptisee-georges-orwell.php

  15. Cette année, 2 grosses marées, en février, autour du 20, (pour chez moi une hauteur d’eau de 6.50m, coef 118) et une autre autour du 20 mars (un 6.55m coef 119). Il suffira juste d’une pression un peu basse, un p’tit coup de vent ou un peu de houle au large et on va encore prendre le bouillon… la digue, la digue, la digue du c..l

  16. Bon courage Fabrice. Peut-être avez-vous besoin de nous, mais je pense que l´inverse est encore plus vrai. Nous vous embrassons très fort.

    « À tous les buveurs de vin qui ont du nez » (et je suppose que vous en avez 🙂 )

    Eloge de mon nez (Raoul Ponchon)

    MON nez, on te prendrait pour un soleil couchant.
    Et souvent, crois-le bien, j’ai peur en te mouchant
    De changer quelque chose à la belle harmonie
    Que te donna le Vin, ce merveilleux Génie.
    Oui, tu montres, mon nez, aux rimeurs ébaubis
    L’incomparable éclat des plus brûlants rubis.
    Ah! ce n’est certes pas en suçant de la glace
    Que j’aurais fait de toi l’ornement de ma face,
    Le délicat joyau dont je m’enorgueillis,
    0 rival des brugnons tout fraîchement cueillis!
    C’est en te barbouillant d’automnale tisane,
    De vin robuste et frais comme une paysanne,
    De vin pourpre et doré, d’inéluctable vin,
    Auprès de quoi, de qui, tout n’est qu’un songe vain
    Et qui fait en coulant le guilleret ramage
    D’un vol de loriots échappés de la cage.

    C’est à force de traire et de traire les pots
    Qui feraient, ô combien, d’innombrables troupeaux
    De Ce jour, mon nez, OÙ je fis ta connaissance,
    Que je t’aurai donné cette belle prestance
    Et ce vif incarnat et cet air de bonheur,
    Toi mon seul patrimoine, ô toi, ma croix d’honneur!

    Pour toi, s’il te venait cette humble fantaisie,
    J’étancherais l’Europe et l’Afrique et l’Asie.
    Mieux que ça: pour te rendre au rouge Mars pareil
    Je biberonnerais à même le soleil.

    L’amour, ô mon cher nez, est tel que je te porte
    Que mes yeux pour te voir louchent d’étrange sorte.
    Ma bouche, ta voisine, est de belle couleur,
    Je n’en disconviens pas, mais, ô vivante fleur,
    Elle est ton humble esclave, et tu ne saurais croire
    Pour te complaire comme elle eut souci de boire.

    Comme elle fut toujours dévouée à son roi,
    Elle s’est transformée en un autel pour toi.
    Ses dents blanches y font office de guirlandes,
    Ses lèvres de carmin reçoivent les offrandes,

    Bonne chère, vieux vin par les ans velouté,
    Rouge comme l’Enfer ou blond comme Astarté,
    Que mes pieuses mains, Danaïdes sacrées,
    Vont te versant sans cesse et sans cesse leurrées.

    Et tu restes ainsi qu’un soleil radieux,
    Immobile, éclairant tes deux lunes, mes yeux.
    A peine si l’on voit palpiter tes narines
    – Tels des flots caressés par les brises marines –
    Aux parfums pénétrants de ces libations,
    Dieu, dégagé de nos terrestres passions.
    Et quand, pour te flatter, en flocons diaphanes
    Je fais monter vers toi l’encens bleu des havanes,
    Tu brilles au travers en pourpoint précieux:
    Tel doit être, vêtu de pourpre dans les cieux,
    Jupiter porte-foudre et dompteur d es orages
    Resplendissant parmi des vagues de nuages.

    Ta destinée est belle et ce n’est rien encor.
    Lorsque le Temps rapide, aux ailes de condor,
    Viendra, vieillard blasé sur le nez et les roses,
    Te rapprocher, hélas! de mes lèvres moroses,
    Sera-ce donc la fin de tes félicités?
    Non, plus tard, au pays des éternels étés
    Tu reprendras, mon nez, ta splendeur coutumière,
    Tu deviendras toi-même un foyer de lumière.

    Dans le fourmillement des constellations,
    Fleur céleste de flamme aux pistils de rayons
    Et les hommes longtemps rediront ta mémoire,
    Cependant qu’insensible à cette vaine gloire,
    Tu t’épanouiras au sein du firmament

    Hypersuperlificoquentieusement.

    PS @ P.P
    Magnifique. Cela me rappelle ce que j´ai vu un jour au col de l´Escrinet, en Ardèche.

  17. Cher Fabrice,

    Après une semaine d’ordi et deux nuits blanches, je viens d’envoyer un recours hiérarchique en recommandé avec AR à Monsieur le Préfet de Haute-Normandie et de Seine Maritime contre le PLU de ma commune avec 2 kg de pièces jointes (big dossier sur plus d’une décennie !) en terminant mes 5 pages de requête sur le déni de paysage.

    Je crois que ce n’est pas forcément la peur qui pousse au déni mais surtout la flemme de mettre en pratique une loi sur l’eau qui inverse tout un mouvement civilisationnel depuis les qanats du croissant fertile aux cisterciens qui drainaient les marais -cistel veut dire roseaux- Comme ce sont les moines qui asséchaient les zones humides sous l’Ancien Régime, on a beau faire une loi pour protéger ces dernières des attaques des bulldozers et autres pelleteuses mécaniques, rien à faire, c’est dans l’inconscient collectif ! Si l’église drainait ces zones « pestilentielles », c’est à dire tout simplement grouillante de vie, c’est donc BIEN de le faire et on peut facilement déroger à la loi sur l’eau.

    Il y a un travail énorme d’éducation populaire à faire pour non seulement respecter ces zones humides mais surtout les aimer. Et pas seulement celles, « révélées » des poissons (YCTUS) mais aussi et surtout celles en amont dans le lit majeur des cours d’eau qui conditionnent la qualité des eaux souterraines et des captages.
    Encore faut-il que ces zones soient correctement inventoriées par les bureaux d’études qui, malheureusement depuis les années Sarko, ont pris la place du service public… et comme chacun sait dans ce monde de rat, le client est roi ! En l’occurrence un gros syndicat agricole majoritaire que je ne nommerais pas. Glurps.

    Bon, m’en vais faire ma vaisselle avec « leur » eau et satisfaire quelques besoins fonctionnels et domestiques, mis en stand bye depuis une semaine avant de revenir sur ton blog.

    J’aimerais bien que tu suggères à notre Président de la République française de faire voter une une loi contre la bêtise ou encore de donner le droit de vote aux grenouilles (pas de bénitier!) ça pourrait servir avant de faire la guerre à la guerre…

    Je te souhaite un bon rétablissement après ces difficiles mais néanmoins nécessaires opérations. Tu me donnes beaucoup de courage pour continuer.
    Merci Fabrice, j’admire ton audace !

    Courage ça va passer. Tu as échappé au pire. Va falloir assumer ton rôle de miraculé, avec tout le charisme dont tu disposes…

    Salut aux 100 000 supporterres !!

    Cécile

  18. Courage et bon rétablissement et merci pour ce billet.
    Ma mère disait et je crois que ce proverbe est connu, « méfie toi de l’eau qui dort ».
    Elle se réveille on dirait.

  19. @ Martine, c’est bien ça 😉
    Faut juste choisir le bon jour : 3 jours de mistral bien installé et commençant à faiblir un peu 😉

  20. http://www.touscoprod.com/fr/faimdeterre
    vous voyez Fabrice
    il y en a qui réfléchissent…
    comme disent tant de commentateurs formidables,
    nous aussi nous avons besoin de vous
    « elle n’a pas d’ailes,
    la victoire terrestre :
    elle a du pain aux épaules,
    courageuse elle vole
    et libère la terre,
    comme une boulangère
    que porte le vent. »

  21. Bonjour Fabrice Nicolino
    Merci pour cet article. Content de vous lire de nouveau.
    Pour les personnes autour de moi, la raison des inondations, c’est l’urbanisation à outrance, le béton, le bitume.
    Mais, quand on voit que de l’eau stagne pendant des mois dans certains champs, et ne s’infiltre pas, il est évident que les pratiques de l’agriculture chimique intensive conventionnelle ont transformées la terre en une sorte de croute imperméable, se comportant comme du béton.
    Béton des villes et béton des champs seraient-ils les deux nouvelles mamelles de la France ?

  22. Tot ou tard, la Vouivre revient chercher son œil comme on dit dans le Jura !
    Et justement là bas, s’il y a des jurassiens parmi vous, les dolines où l’eau disparaît sous terre s’appellent des « emposieux ». C’est beaucoup plus joli que par cheu nous, en Pays de Caux, où ces trous d’eau s’appellent des bétoires, du mauvais latin bibitore ayant donné le mot bien connu de biture… Mais pas de vin ici, hélas, en Normandie !

  23. Pardon pour ce hors-sujet :
    « dans ce monde de rat » 🙁
    Même chez ceux qui s´engagent avec beaucoup d´énergie dans la défense de l´environnement, le vocabulaire reste souvent méprisant à l´égard des animaux ! Profondément ancré !

    Dans son livre « Plaidoyer pour les Animaux », Matthieu Ricard parle de ce petit garçon et de son raisonnement sans failles :
    http://www.dailymotion.com/video/x1zuu15_un-petit-garcon-ne-veut-plus-manger-de-poulpe_news

  24. mr j’adore ce poème de la boulangère portée par le vent, j’ai envie de lui donner la main et de m’envoler avec elle !
    Pour mesurer l’ardeur environnementale de monsieur le président Hollande il faut aller chercher dans les coins..loin des beaux discours et des salamalecs, un exemple : La prime exceptionnelle d’aide à la rénovation énergétique des logements privés de 1 350 euros n’aura vécu en fait qu’un peu plus d’un an. Un décret du 24 décembre 2014 publié au JORF du 27 décembre 2014 avance d’un an la date d’échéance du dispositif.

    Annoncée par François Hollande en mars 2013 dans le cadre du Plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) et mise en oeuvre en septembre 2013, la prime d’aide à la rénovation énergétique des logements privés de 1 350 euros s’arrêtera fin décembre 2014 et non pas le 31 décembre 2015 comme cela était stipulé dans le décret du 17 septembre 2013
    http://www.lemoniteur.fr/137-energie/article/actualite/26830777-fin-de-la-prime-d-aide-a-la-renovation-de-1-350-euros-de-l-exceptionnel-a-l-ephemere-il-n-y-a-qu-un

  25. Salut Fabrice,

    Je bute toujours sur ces deux questions qu’on peut formuler simplement. Pourquoi la plupart des humains ne croient-ils pas ce qu’ils savent ? Et pourquoi la plupart des humains ne font-ils rien de ce qu’ils savent ?
    J’ai la conviction que nombre d’entre nous se sont résignés à la catastrophe annoncée. Et je crois que nous sommes pour la plupart incapables de nous libérer de nos dépendances et addictions de toutes sortes. Condition sine qua non pour aimer les autres. Seule la liberté dans nos têtes mène à l’Amour. C’est bien notre part spirituelle qui nous fait gravement défaut.
    je t’embrasse, porte-toi bien.

  26. Avant, je ne mesurais pas la chance que j’avais de pouvoir lire vos articles, avec d’autres, dans Charlie.
    Maintenant que j’en suis consciente, à quel prix!, ils me manquent. revenez vite!

  27. Salut Fabrice !
    Puissent Atahualpa Yupanqui dans sa chanson Los Hermanos et Baden Powel (le guitariste, pas l’autre)et ses versions chantées en solo te procurer tous les bienfaits (meilleurs encore que la morphine) que nos blessures appellent du plus profond de nous.

    Amitiés et compassion à tous les proches de ceux que nous avons perdu

  28. Bonjour,

    Fabrice, une brouette de bisous. Pense a toi. Télépathie. Si tu es assez ouvert cela marche. Regarde par la fenêtre. 🙂

    Purée, une idée fumante!

    Tous ici sur ce blog, nous voyons a quel point une autre voie se doit d’émerger. Et compter sur les assoiffés du pouvoir, accoquinés a la grande finance ne fait que retarder ce qui pourrait être un début de nouvelle ère, au service du vrai, du juste, de la beauté, de la bonté.

    Le changement commence par soi même, cela est su a qui veut bien comprendre. Ensuite. Si cette unité en éveil, reste solidaire, en confiance, et dans la constance, il se pourrait bien qu’il y ai une belle grosse mèche d’allumée pour pouvoir mettre un gros coup de pied au ku de ces arrivistes aux dents qui rayent le parquet. Et qui de surcroît nous casse grave les burnes, avec toutes leurs mesures sécuritaire.

    Je m’explique! 🙂 En gros!

    Beuh, moi qui déteste parler d’argent! Combien sommes nous? Multiplier 5 euros par le nombre des vrais amoureux de la planète. Alleeeez! Hop! Hop! Hop! Par mois, ce n’est pas la mer a boire. Une caisse commune qui permettra d’investir dans l’achat de terre, de fermes qui seraient confiées a des personnes qui ont grand respect sur quoi elles ont la chance de vivre.

    Quoi? Pardon? Ce n’est pas possible? Alala! Rien qu’en le pensant, vous êtes déja perdants. Les hauts du pavé osent nous bouffer nos « territoires » de liberté, a nous de leur bouffer le leur. Les voix justes, les manifs, les pétitions ne sont pas écoutées, grand bien leur fasse, passons nous d’eux. Qu’ils restent avec leurs suffisances, et leurs projets monstrueux de subtile construction de barreaux pour la cage, en rab. Sans moi, au prix de ma vie!

    Bien a vous tous, toutes, prenez le temps de réfléchir, avec le coeur,

  29. ^^

    Que les choses soient bien claires. Tout ceux qui me connaissent savent que les autres passent avant moi.

    Ne suis pas concernée, ni intéressée pour une aide a l’installation au vert profond. Y suis en plein dedans.

    12 euros de dépenses alimentaires depuis octobre l’an passé. Et pas une poubelle de sortie. Qui dit mieux?

    Amitiés,

  30. Bonjour Fabrice

    Et si au lieu de se casser le c.. à faire des plans de gestion … de conservation, de réintroduction, des inventaires … des digues
    On ne faisait qu’un seul plan, Le Plan d’éradication d’homo œconomicus.
    Simon

  31. Merci de continuer à nous transmettre les nouvelles essentielles du monde réel.

    repose-toi bien, récupère, avant de repartir au front.

  32. Fabrice, dans Charlie du 7 janvier, il n’y a pas cet article. N’était-ce pas plutôt celui que tu prévoyais à la conférence de presse pour le Charlie du 14 janvier et qui a été remplacé par celui de ceux qui ont survécu à la Grande Tuerie ?
    Prends bien le temps de te remettre 😉

  33. En réponse à Cécile Maitrot : oui, il y a au moins une Jurassienne sur le blog. Et c’est vrai, chez nous les dolines s’appellent des emposieux, ou « nairi d’bue » en patois, pour « narine de boeuf ». Quand j’étais enfant, on y déversait les déchets. Puis on s’est rendu compte que cela polluait les nappes phréatiques, alors on les a assainies. Aujourd’hui, on les utilise comme appât dans les guides touristiques, pour attirer des citadins en mal de curiosités naturelles.

  34. salut les gens , salut Fabrice,

    et si , nous tous , ensemble , mettions en chantier un rassemblement qui ne s’appellerait pas parti politique mais qui travaillerait à informer et à mettre en avant les idées et principes qui nous sont chers , et on peut rêver, à les mettre en pratique ? et si ce rassemblement s’appelait tous simplement « planète  » ? et si l’immense foule qui à répondue présente lors du soutien à Charlie se mobilisait sur le long terme? on essaye ? bises du Vercors.

  35. Aujourd’hui, belle victoire de Syriza. C’est mieux que le Pasok ou pire, les néo-nazis d' »Aube dorée » (quel nom de malades quand on connait leurs idées putrides…).
    Mais cette victoire célébrée par toute la gauche française et européenne m’angoisse carrément : pas un mot sur l’écologie, rien que de l’économique, du développement, de la croissance…
    C’est sûrement un sursaut de la démocratie, certainement pas un gage d’espoir en ce qui concerne le drame écologique que nous vivons tous et que nous faisons déjà vivre à nos descendants…
    Où est le grand mouvement de fond qui renversera vraiment toutes ces idées pourries, « gauche » incluse ? (je suis gentil, j’utilise encore les guillements, mais … sans conviction…).
    Ils me fatiguent tous, profondément.

  36. Mais oui, Fabrice, le 7 ! C’est bien moi qui me trompe. Je crois qu’il s’est passé en moi un truc très bizarre. L’esprit humain est quand même très, très étrange…: le 7, j’ai peu à peu compris que tu étais pris dans la fusillade. Et puis des contacts associatifs m’en ont informé. On savait peu à peu qui était mort. Chacun cherchait à savoir si tu allais t’en tirer. On n’avait pas davantage de nouvelles que ça. J’ai téléphoné à droite, à gauche et encore ailleurs… j’ai eu quelques infos mais rien sur ta situation réelle.
    Au bout d’un moment, la tristesse et l’impuissance étaient telles que je n’ai pas pu m’empêcher de faire quelque chose… je tournais en rond, c’est con mais je suis sorti acheter le Charlie du jour pour te lire ! J’ai fait 2 marchands de journaux avant de trouver un dernier Charlie dans un village improbable. Ici, au fin fond de l’Ardèche, les gens s’étaient déjà rués dessus à 16 heures. J’ai feuilleté, tout, j’ai lu, tout, en pleurant devant les dessins de Cabu et des autres, j’ai encore cherché ton article habituel, partout, à toutes les pages… rien trouvé, j’ai feuilleté, refeuilleté, rien, rien, rien ! Je me suis dit que tu avais fait la trève des confiseurs et que si tu étais à la conférence de rédaction du 7, c’était justement pour la reprise et pour ton papier du n° du 14. Je me suis dit que c’était encore plus injuste.
    Depuis, je l’ai relu ce numéro… et ce n’est que CE SOIR en lisant ta réponse et en reprenant le journal un énième fois que je m’aperçois que ton article y est bel et bien et très visible en plus !
    Je crois que l’angoisse de ne plus jamais t’y lire était telle qu’il ma fallu… presque 3 semaines pour y trouver ta signature !
    Je pense que mon esprit m’a joué un sacré tour…
    Je suis vraiment très étonné de le constater. Normalement, je sais chercher un texte dans un document, c’est aussi un peu mon métier et ce que je fais en permanence dans mes différentes activités bénévoles. Là… rien !
    Je crois que j’ai été sous une forme d’état de choc, je m’en aperçois davantage maintenant.
    Je suis vraiment étonné… je n’ai rien vu arriver.
    Je crois qu’il n’y a pas que la morphine qui met dans un état second : le choc de ce qui s’est passé aussi.
    Et Fabrice, soigne tes plaies, mais n’hésite pas à soigner celles de l’intérieur aussi, c’est important de faire ça aussi bien que possible car ce que tu as vécu est complètement extrême en terme de traumatisme. Tu vois, moi même à plusieurs centaines de km de là j’en ai un peu perdu la tête ! Alors prends bien le temps de t’occuper de ça aussi, même si tu as l’esprit plus clair que moi 😉

  37. Cher Fabrice, quand on vous donnera à nouveau le droit de boire le sublime produit de la vigne, prévenez nous !

    Réjouissant : on trouve (chez les bons cavistes) de plus en plus de crus 100% nature, totalement exempts de pesticides, de sulfites ajoutés, de colle de poisson et d’autres joyeusetés que vous dénoncez régulièrement.

    Je déposerai avec grand plaisir quelques bouteilles chez Fayard à votre intention quand vous serez remis.

    En plus, ces vins ont des noms poétiques ou rigolos : Vain de Rû, Tu vins plus aux soirées, Le fée des vignes, Esprit libre…ce dernier vous ira très bien !

    J’espère que vous pourrez transformer l’eau en vin le plus vite possible…

    Encore une fois, courage pour toutes ces épreuves. A en juger par ce blog, vous êtes entouré par une galaxie de pensée positive.

    Tant mieux pour vous et pour nous qui comptons sur vous !

    Quand à la défense du vivant(animaux,mers,arbres,graines et sols, il y a du boulot…alors rassemblons nous tous très vite. Nous sommes nombreux mais trop dispersés.
    Comment unifier tous ces courants?

  38. je tenvoie un grand bol d’air du Pariou et de tous les volcans de la chaîne des puys pour t évader de ta chambre d’hôpital. Bonne guérison. A ta sortie ton bâton de pèlerin t’attends.Il porte le joli nom de liberté. Suis sûre qu’il te mènera loin encore très longtemps. bises fraiches Véro

  39. Finalement le tutoiement vient naturellement en commentaire …
    Tu connais sans doute déjà l’avis de Claude Bourguignon à propos des sols? Au cas où et pour les lecteurs de commentaires je vais mettre les liens:
    https://www.youtube.com/watch?v=K7wbDr_P8NU
    https://www.youtube.com/watch?v=CBOvElIlrxw

    En tout cas écouter des gens parler comme ça me fait du bien, je me dis « ah voilà des gens lucides ». Et te lire me fais aussi cet effet là. J’en ai tellement marre d’entendre les gens qui portent des œillères prévoir leur vie pour dans 10 ans, dans 20 ans, alors que les rapports du GIEC sont formels, il n’y a pas de retour en arrière possible, il n’y a pas de continuité comme maintenant possible. Il faut changer maintenant, s’adapter maintenant car il est déjà trop tard…

    J’ai acheté ton livre aussi, « un empoisonnement universel ». Hâte de lire de nouveaux billets de ta plume également.
    A très vite, je te souhaite encore un bon rétablissement.

  40. @PP
    Sentiment et ressenti assez semblables aux vôtres.

    Je ne sais pas dans quel endroit de l´Ardèche vous habitez, mais je peux vous dire que nous sommes tombés profondément amoureux des paysages que nous avons découverts en randonnant. Pays de Beaume Drobie, Joyeuse, Lablachère, Dompnac, Ribes et Saint-André Lachamp (nous avions toujours nos quartiers de vacances entre ces deux villages), la Tour de Brison où nous sommes arrivés en sueur et couverts de poussière, pour découvrir un parking rempli de voitures et de cars 🙂 ! Beaumont, le Sentier des Ânes, le sentier des Lauzes, le Sentier du Facteur, Lacoste et la montée vers le Serre de Barre, le Tanargue, qui donne parfois une bonne leçon d´humilité aux citadins imprudents :-), Tignes, niché dans sa vallée, et tant d´autres hameaux, tant d´autres chemins que nous avons parcourus si souvent, dans un émerveillement perpétuel (parfois mêlé de tristesse quand nous découvrions des sentiers abimés par le passage des motos ou des quads).
    Quel don magnifique ces lieux inoubliables auront pu faire aux deux marcheurs enchantés que nous étions (et sommes toujours, fort heureusement).

  41. Continue, ne lâche rien. Ouais, je sais, c’est pas ton genre de lâcher. Quand tu auras la force (et le courage), explique nous un peu Syriza (et leurs alliés de circonstance).
    J’ai l’impression que sur l’écologie, ils sont un peu à la ramasse, des informations sérieuses venant de toi seraient les bienvenues.

  42. François Hollande joue les fossoyeurs :
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article27764

    Vous avez la mémoire courte, Monsieur le Président, ou une bien longue mauvaise foi! Ou peut-être même les deux en même temps, ce qui est fort avantageux lorsqu´on veut se hisser dans les hautes sphères du pouvoir !

    Je crois pourtant qu´il ne faut pas laisser passer l´occasion de le dire bien en face à François Hollande, même si cela risque de ne pas changer grand chose.

  43. Bonjour Fabrice,

    je ne vous connaissais pas…j’ai cherché des nouvelles des survivants…et je vous ai trouvé!
    J’ai terminé ce matin votre livre  » la faim la bagnole le blé et nous ». Dès le premier chapitre à vrai dire, je me suis dis que c’était vous le Héro, vous et sans aucun doute d’autres collègues de Charlie Hebdo. Pas de ces héros qu’on fabrique pour détourner l’attention des foules, non, des vrais Héros qui ne mâchent pas leurs mots, qui sont prêts à prendre des risques pour aller jusqu’au bout de la compréhension de ce monde qui ne tourne pas rond.
    Depuis le début de la « crise », je dis que c’est une crise du bon sens et ce bon sens perdu par les gens qui occupent les plus hautes fonctions, beaucoup de petites gens l’ont encore. C’est peut-être ce qui sauvera cette planète si elle doit être sauvée. Mais alors quoi? Une révolution du peuple? Une révolution sourde et montante pour modifier nos modes de pensées et de consommations? L’éducation…et le boycott…?
    J’ai hâte de lire vos autres livres..; C’est bon de voir qu’il y a des gens comme vous! Le « peuple » a besoin de vrais héros qui montrent l’exemple à suivre car les meneurs d’aujourd’hui nous mènent au péril. J’ai fait les frais du non sens et d’un certain lobby. Beaucoup de gens autour de moi préfèrent vivre dans le déni! C’est leur droit mais cela n’arrange pas la planète! Depuis, j’ai cherché à m’engager quelque part et je n’ai toujours pas trouvé l’organisme ou l’association qui me permettrait d’apporter mon grain de sel pour aller vers le changement.(j’ai changé beaucoup de choses autour de moi ce qui n’est déjà pas si mal) Si vous avez des conseils, je suis toutes ouie. J’espère que vous êtes bien entouré et que vous bénéficiez de moultes attentions et douceurs pour soulager vos peines. Bon rétablissement!

  44. cher fabrice t’envoie le plus svt possible des pensées infinies de solide retablissement et pour le reste « ce n’est pas le manque de richesse qui est à redouter sous le ciel, c’est l absence de partage » GUANZI ;;;;meme les chinois etaient prevenus bien avant les drones du Giec (mini – 600 avt jc) ;;le terme redouter etait suffisament precis pour que nous nous bouchions les oreilles pour satisfaire notre avidité et notre impatience de dominant;à te lire et te revoir bientot

  45. P.P., beau témoignage d’un traumatisme partagé et des effets étranges sur la conscience. « On voit ce que l’on pense » et non le contraire comme on pourrait le croire.

  46. ci-dessous une histoire que m’a envoyée Alex, un ami

    et je la partage avec tous ceux qui voudront la lire
    « Tous ensemble…

    Un anthropologue a proposé un jeu aux enfants
    d’une tribu d’Afrique du Sud, les Xhosa.

    Disposant un panier de fruits sucrés
    au pied d’un arbre,
    il leur a promis que le premier qui l’atteindrait
    gagnerait tous les fruits.

    Au signal, tous les enfants se sont élancés
    simultanément, d’un seul bloc et… main dans la main !

    Puis ils se sont assis en cercle
    pour partager solidairement leur récompense.

    Lorsque l’anthropologue leur a demandé
    pourquoi ils avaient agi de la sorte
    alors qu’un seul d’entre eux
    aurait pu obtenir tous les fruits,
    ils ont répondu :
    « Ubuntu.
    Comment l’un d’entre nous peut-il être heureux
    si tous les autres sont tristes ? »

    UBUNTU dans la culture Xhosa signifie :
    « Je suis parce que Nous sommes. »
    ou encore :
    « Je suis ce que je suis
    grâce à ce que nous sommes tous. » »

  47. Cher Fabrice, De Tolstoï , que tu m’as fait découvrir (j’étais plutôt Tchekhov ou Dostoïevski), j’ai depuis quelques années ce passage « des cosaques » en tête qui me nourrit aussi . Je vous le livre à tous . Je crois qu’il rejoint un peu le texte de Marie et l’amour de la nature de PP :
    « La journée était calme et chaude : la fraîche humidité du matin s’était évaporée …Ayant fait le tour du taillis d’où la veille s’était échappé le cerf, et n’ayant rien vu, il sentit le besoin de se reposer . Le soleil était juste au dessus de la forêt et ses rayons verticaux le frappaient au dos et à la tête chaque fois qu’il débouchait dans un chemin ou dans une clairière …il retrouva les traces du cerf qu’il avait aperçues la veille avec Iérochka, se glissa sous un buisson dans le taillis, à l’endroit même où le cerf s’était couché, et s’allongea devant le gîte de la bête . Il examina la sombre verdure qui l’entourait de toutes parts, le creux qu’avait occupé la bête, l’empreinte de ses genoux, ses crottes, une motte de terre noire arrachée par le cerf, et ses propres traces de la veille . Il était bien au frais, ne pensait à rien, ne souhaitait rien . Et brusquement il se sentit submergé sans raison par un bonheur étrange, si extraordinaire, par un élan d’amour si violent pour l’univers entier que , mû par une vieille habitude d’enfance, il se signa plusieurs fois et remercia quelqu’un , il ne savait qui . Et soudain il se dit : » Me voilà, moi, Dimitri Olenine, un être différent de tous les autres, couché, seul, Dieu sait où, à l’endroit où habitait un cerf , un vieux cerf très beau qui n’a sans doute jamais vu un homme, à un endroit où jamais personne ne s’est assis et à penser à ces choses…je suis là, autours de moi se dressent des arbres jeunes et vieux, et l’un deux est enserré par la vigne sauvage…autours de moi les moustiques remplissent l’air et bourdonnent; ils tourbillonnent entre les feuilles qui doivent leur sembler des îles…Alors il lui apparut qu’il n’était nullement un gentilhomme russe, un membre de la société moscovite, ami ou parent d’Untel ou untel, mais tous simplement un moustique comme les autres, ou un faisan, ou un cerf semblable à ceux qui vivaient autour de lui. « Comme eux, comme l’oncle Iérouchka, je vivrai quelques temps et je mourrai . » Il disait vrai : « l’herbe poussera et ce sera tout . Et qu’importe après tout que l’herbe pousse sur ma tombe ? Il faut quand même vivre, être heureux, je ne souhaite que cela, le bonheur ! Peu importe ce que je suis : un animal comme les autres que l’herbe recouvrira ou un cadre où s’est inséré une parcelle de divinité : il faut tout de même vivre le mieux possible … »
    Tosltoï

    Je crois en cette communication intelligente implicite entre nous et la nature, notre mère, qui nous montre le chemin .
    P.P de l’Ardèche je n’ai vu que des bribes, pendant une semaine de ma vie, mais je me souviendrais toujours de mes éclats de joie face à la forêt sans fin et cette vie foisonnante . Moi je vis dans un écrin de verdure en île de france, cela reste du domaine des microcosmes bien que j’y trouve beaucoup de beauté . Quelle richesse tu as à portée de main !

  48. Merci,

    Quelle merveille que tout ces partages.

    Fabrice, ai laissé un com sur ton dernier billet, mais je peux en rajouter, encore et encore …. Bises a toi.

    Bénédicte,

    Merci a vous. Oui je connaissais. Vaguement. Cela n’engage que moi. Le trop d’intermédiaire me gène. Ces Actions sont certes très généreuses, comporte des bienfaits, mais elle contribuent aussi a faire marcher la machine. Cette machine qui broie. Vous comprenez?
    Il n’y a que le don qui permettra de la faire plier.

    Merci M Jacques,

    C’est beau, très. Ne connaissais pas ce magnifique coin.

    Il y a moins cher ailleurs. Qui c’est qui suis? D’après les commentaires, peu …. personne. Ce n’est pourtant pas sorcier! Une caisse commune, un rachat de ferme, une donation a des personnes sincères et motivées. Nous n’emmènerons rien avec nous a ce que je sache!

    M PP,

    Grand merci pour votre présence assidue, et vos textes verdoyants. Que du bonheur.

    Quant au chiffre 7, soyez prudent. Auriez vous prit des cours de numérologie avec la dirlo du FMI? Oui. L’esprit humain est très étrange, et s’amuse, au prix de vie d’autrui, a vouloir imiter, singer, ce qu’il représente de vérité dans toute sa grandeur, et son humilité. Et les esprits qui semble se servir du 7 pour en faire du mal, le sont eux même. L’arbre et les fruits.

    Bien a vous tous, toutes,

  49. Pour Syriza, je trouve évidemment ça mieux que l’extrême droite, le Pasok ou la droite, mais constater que les « Verts » n’en sont qu’un appendice laisse -et l’essentiel de l’article de Report-terre tend à le prouver – laisse hélas penser que c’est une ènième copie d’une ènième gauche type gauche plurielle avec une écologie croupion pour enjoliver le tout. Ceci face à un monobloc de gauche productiviste et économiciste à fond les ballons…
    On connait très bien ça ici et on sait combien EELV s’en ait accommodée jusqu’à en crever presque…
    Sans nous !
    J’espère vraiment me tromper. Je crois que ce n’est hélas pas le cas…
    D’ailleurs, à part cet article de Report-terre, rien du dit message d' »écologie » de Syriza n’est parvenu jusqu’ici, nous ne sommes pourtant pas très loin. L’essentiel du message n’était pas écologiste … quand la crise est avant tout écologique !

  50. Je suis sûre que vous allez très vite vous rétablir. Le cerveau humain est si adaptable! Et on dirait que le vôtre a faim d’innovations et d’autres choses que la douleur. En tout cas, j’attends de pied ferme votre retour. Maintenant que j’ai découvert votre blog, vos idées et vos projets, et votre pouvoir, je lâche pas! C’est qu’il y en a des choses à faire, et il faut que vous soyez sur pied pour tout ça!

    A propos de l’article
    La rupture entre nos petites vis confortables et la vie du reste de la planète est si incroyable! Le problème le plus urgent du monde est sous nos yeux, le seul problème auquel nous devrions tous nous consacrer…Une révolution climatique, environnementale est proche. Et si on aura colonisé MArs d’ici-là, ça m’étonnerait qu’on arrive sur nos belles exoplanètes si lointaines.

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