Un homme et quelques milliers de vers de terre

(Pour ceux qui ne le savent pas, j’ai reçu plusieurs balles au cours de la Grande Tuerie à Charlie-Hebdo, le 7 janvier dernier)

Comment je vais ? Je ne souhaite pas m’étendre, mais c’est plus dur que cela n’a été. Il me faut admettre quelque chose d’insupportable : je ne les reverrai pas. Bernard Maris, avec qui j’échangeais ce jour fatal des bourrades rieuses. Mon Tignous, avec qui j’étais allé à Notre-Dame-des-Landes. Mon Charb, qui sautait sur ses pieds quand il me voyait rappliquer le mercredi matin, un quart d’heure avant que ne débute la réunion hebdomadaire. Et tous les autres, tous mes autres. Un vent froid s’est emparé de moi.

J’ai du mal à concentrer mon attention, mais ce matin, je me suis dit que je devais vous offrir quelque chose. Ce sera un entretien que j’avais mené en 2004 pour le journal Terre Sauvage. J’espère que la vision de Marcel Bouché, chemineau des routes de France, sa bêche de paysan sur l’épaule, vous plaira. Salut à vous tous, et un immense merci pour votre présence.

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 Aristote les nommait les “intestins de la terre” et Cléopâtre avait édicté des lois pour les protéger. Qui ? Les vers de terre. Depuis, leur rôle bénéfique a souvent été occulté. Marcel Bouché, ancien directeur du laboratoire de Zooécologie du sol à l’Inra, est le premier à en avoir établi une classification exhaustive et démontre combien ils sont essentiels à la vie.

Terre Sauvage : Marcel Bouché, qui êtes-vous ?

Marcel Bouché : Un être inculte, qui n’a que son certificat d’études primaires, et qui du reste l’a obtenu certainement par une chance inouïe. J’ai en effet ce jour-là réussi à faire moins de dix fautes en cinq lignes, ce qui ne m’était sans doute jamais arrivé. J’étais en effet profondément “ anorthographique ”, eh oui. Je suis d’un milieu ouvrier, et je doute d’avoir entendu chez moi le mot université, ou bien par hasard. À quinze ans, en 1952, j’ai souhaité devenir jardinier et j’ai réussi le concours pour devenir jardinier de la ville de Paris. Et pendant trois ans, j’ai suivi les cours de l’école, qui était à Joinville.

TS : Vous avez donc été jardinier.

M.B : Jamais. J’ai mal tourné. À l’école, je me suis immédiatement intéressé à la diversité végétale, et je me suis donc retrouvé devant des collections avec des noms latins.  Cette orthographe barbare me paraissait encore plus terrible, compte tenu de mon inaptitude, mais bizarrement, cela a tout changé pour moi. Ces plantes portaient des noms avec des racines latines ou grecques qui m’ont tout fait comprendre enfin. Chlorophylle, par exemple, était l’association de deux mots qui voulaient dire vert et feuille. J’ai soudain compris que l’orthographe était porteuse de sens, et j’ai pris de l’intérêt pour les mots.

TS : Mal tourné, disiez-vous. Qu’est-ce que cela veut dire ?

M.B : À l’école, un type de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique, NDLR) venait nous faire des cours sur les ennemis des cultures, ces ravageurs contre lesquels il fallait lutter à coups de pesticides. Or ce gars était en plus un bon zoologiste, et nous avions ensemble, régulièrement, des discussions. Si bien que quand je suis arrivé à la fin de ma formation de trois ans, il m’a proposé d’entrer à l’Inra comme aide de laboratoire, autrement dit femme de ménage (rires). Le fait d’avoir un boulot en sortant de l’école, pour moi qui venais d’un milieu modeste, c’était important. De sorte que je suis entré à l’Inra par cette toute petite porte. Et je me suis retrouvé en zoologie, domaine où je ne connaissais strictement rien. Au bout de quelques années, l’Inra a créé un labo appelé Faune du sol, où je suis devenu technicien, grâce à un avancement formidable (sourire), et je me suis mis à laver de la terre pour en sortir les petites bêtes qui s’y trouvaient.

TS : Et ça vous intéressait ?

M.B : Ah oui ! C’était passionnant, il y avait une telle diversité à observer. Dans les sols grouillent des animaux microscopiques ces insectes primitifs qu’on appelle des collemboles, ou les acariens, qui sont des sortes d’araignées elles aussi primitives. Prenez une motte de terre et vous pouvez en trouver cent, deux cents, trois cents qui ne se voient pas à l’œil nu. Je découvrais un monde proche de Microcosmos, dont personne n’avait jamais entendu parler. Le temps passant, j’ai réalisé que ma position n’était pas si brillante que cela et qu’avec mon certificat d’études, je n’allais pas aller bien loin. J’ai donc demandé un aménagement d’horaires pour suivre des cours du soir, mais cela m’a été refusé. Ce qui m’a rendu un grand service, car je me suis mis à l’enseignement par correspondance pour préparer le bac. J’ai commencé, puis je suis allé faire la guerre en Algérie pendant vingt-sept mois, et quand je suis revenu, je dois dire que je n’étais pas frais. Entre-temps, le gouvernement avait fait passer une loi qui permettait d’entrer à l’université sans bac à condition d’en avoir le niveau. J’ai donc passé un examen pour entrer à la fac des sciences, et ça s’est très bien passé. Mais mon patron a refusé que j’organise mon travail pour suivre parallèlement des cours et j’ai démissionné. Par chance, j’ai eu une Bourse, et j’ai fini par obtenir une licence. Je suis retourné à l’Inra en passant un concours d’entrée, cette fois comme scientifique. On m’a remis dans le service Faune du sol (rires) où m’attendait un sujet deux fois abandonné, dont personne ne voulait.

TS : Les vers de terre, enfin !

MB : Les vers de terre, bien sûr, ces animaux présentés, pardonnez-moi, comme dégueulasses et répugnants. Je n’avais aucune connaissance, et d’ailleurs, on ne savait pratiquement rien sur ces animaux du sol. On m’a dit, sans autre consigne : vous vous occuperez des vers de terre. Mais mon grand patron de l’époque, qui était un homme cultivé et qui comprenait l’importance des vers, a pensé que je devais me former à l’étranger puisque personne en France ne savait grand-chose. En Europe, au mieux, il y avait un seul chercheur voué au ver de terre par pays, et là où la densité était la plus forte, l’Angleterre, il y en avait deux. C’est là que je suis allé voir les professeurs Raw et Satchell, des gens charmants, so british.

TS : Mais vous parliez donc anglais ?

MB : Mais non ! J’ai appris sur le tas, avec l’Assimil dans la poche gauche et le dictionnaire dans la poche droite. J’ai pataugé comme j’ai pu, mais dans les mois qui avaient précédé ce voyage, j’avais commencé à travailler sur le terrain, et je m’étais aperçu qu’il fallait savoir se servir d’une bêche, ce qui est après tout  mon premier métier.

TS : Grâce aux vers, vous retrouviez les gestes du jardinier.

MB : Oui. Pendant toute ma carrière, le fait d’avoir été jardinier m’a énormément aidé et sur deux plans. D’une part, parce que je sais me servir d’une bêche alors que tous les grands universitaires que j’ai pu croiser ne le savent pas et passent du même coup à côté de prises très importantes. Ils cassent les manches, par exemple. D’autre part, je connaissais les plantes ! Et quand j’arrivais dans un paysage, je savais choisir l’emplacement où il faut chercher les bêtes.

TS : Mais comment ?

MB : Parce que la végétation parle. On ne voit pas les vers de terre, mais les plantes, en revanche, si. Quand elles changent, on peut être certain qu’on ne trouvera pas les mêmes espèces de vers de terre au-dessous.

TS : Pardonnez-moi, Marcel Bouché, mais nous avons oublié l’Angleterre en route.

MB : Bon. J’avais quand même ouvert quelques livres pour essayer de mettre des noms latins sur les vers de terre que j’avais dénichés. Arrivé en Angleterre, je découvre que mes deux scientifiques n’avaient jamais fait cet effort-là !  Ils étaient très contents d’avoir à faire à quelqu’un qui s’intéresse à la taxonomie, cette fameuse science du classement qui m’intéressait en fait depuis les collemboles et les acariens, et même les plantes du temps où j’étais jardinier. D’un autre côté, ils étaient très en avance sur ma manière de pensée et ils m’ont mis au courant immédiatement, par exemple, du PBI, le programme biologique international, dont personne ne parlait en France, où il était jalousement accaparé par quelques mandarins. Ce programme scientifique international n’était pas biologique, mais écologique, avec cette forte ambition qui reste en partie à accomplir : comparer le fonctionnement des écosystèmes. Dans mon domaine, les vers de terre, il s’agissait d’une révolution. Moi qui avais tendance à me concentrer sur leur typologie, leur classement, je découvrais grâce aux Anglais leur rôle dans les sols. Quand je suis rentré, j’étais une sorte de graine d’écologue et j’ai pu me faufiler pour profiter de certains crédits du PBI. Énorme avantage : ces moyens étaient accordés hors hiérarchie, à une époque où un chercheur dépendait à 100% de sa hiérarchie. J’entrais ainsi dans la recherche moderne.

TS : Nous sommes donc au début des années 60. À cette date, y a-t-il d’autres spécialistes des vers de terre en France ?

MB : Il y a des scientifiques qui se servent de vers comme matériel biologique, pour des études ponctuelles, souvent très intéressantes. Mais des gens qui étudient cet animal comme je le fais alors, non.

TS : Je me permets, pour les lecteurs de Terre sauvage, de préciser quelque chose que votre modestie vous interdit de dire. Vous êtes aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands, probablement le plus grand spécialiste mondial des lombriciens. Qu’avez-vous découvert sur eux en quarante ans de travail ?

MB : De 1966 à 1969, j’ai fait un sorte de tour de France du ver de terre, en faisant au total 1500 prélèvements. Je faisais un point environ tous les vingt kilomètres. A la bêche, tout seul. Ce qui m’intéressait, c’était de relier les milieux aux espèces que je capturais. Je n’ai jamais eu un sou pour ce travail, et je profitais des mes déplacements professionnels, y compris les samedis et les dimanches. Quand je voyais un endroit intéressant à l’œil, je m’arrêtais sur le bord de la route, et hop, je bêchais. Tout ça faisait de moi un personnage bizarre. Je ne compte pas les contrôles de gendarmerie que j’ai dû subir ! Ils trouvaient très étrange de me retrouver 30 km plus loin à farfouiller dans un champ. Avant mon travail, il y avait eu 20 ou 25 espèces décrites en France. Je suis arrivé à 170 environ, après avoir découvert des choses extraordinaires, dont de nouvelles familles, avec des trucs qu’on n’imaginait même pas, comme les vers géants de 1,10m et plus. Et je me suis retrouvé au passage avec une masse de données énormes, en 1970, alors qu’on ne parlait pas encore d’informatique. Par chance, à la fin d’une conférence sur ce qu’on appelait plutôt les cartes perforées, deux types venant des Eaux et Forêts ont demandé à l’assistance qui était intéressé par le traitement des données. Eh bien, personne. Personne, sauf moi, qui me retrouvais avec 1500 points de prélèvements à traiter, et disons une dizaine d’espèces de vers à chaque fois ! La rencontre avec ces informaticiens a été miraculeuse. On a tout rentré dans un ordinateur qu’il fallait ventiler, qui prenait toute une pièce, mais dont la puissance de calcul n’était pas même celle d’une calculette d’aujourd’hui. Grâce à quoi j’ai pu réaliser la première cartographie sur les invertébrés assistée par ordinateurs ! (rires)

TS : Toutes ces aventures scientifiques vous ont-elles calmé un peu ?

MB : Non, car en 1972, je n’avais pas encore étudié le rôle et l’écologie des vers de terre. C’est en travaillant sur une prairie permanente de l’abbaye de Citeaux, dont on connaissait l’histoire depuis des siècles, que j’ai pu mettre en œuvre des techniques que j’avais mises au point. Avec des collaborateurs, j’ai ainsi pu mettre en évidence les quantités réelles de vers de terre présentes dans le sol. Ainsi que les réseaux de galeries en relation avec le nombre de vers présents. Et j’ai également étudié les micro-organismes qui vivent sur la paroi de ce réseau, ce qui n’avait jamais été fait.

TS : Alors, combien trouve-t-on de vers sur un hectare ?

MB : Une tonne cent et c’est curieusement la valeur moyenne de tout ce que j’ai pu mesurer en France. Pour situer les choses, on trouve en France 55 kilos d’hommes sur la même surface, et deux à trois kilos d’oiseaux seulement. A eux seul, les vers représentent entre 60 et 80% de la masse des animaux de nos écosystèmes. Les autres animaux, c’est négligeable. Voilà la base du fonctionnement d’un écosystème : les plantes, les micro-organismes et les vers de terre. Les plantes capturent l’énergie et la transforment. Les micro-organismes et les vers de terre décomposent. Mais parmi eux, qui fait le boulot physique ? Les vers de terre.

TS : Mais c’est fabuleux ! Quelle vision ! Comment pourriez-vous résumer leur rôle ?

MB : On estime qu’en France et en moyenne, ils avalent 300 tonnes de terre par hectare, rejetées sous forme de fèces. Ils fournissent ainsi, grâce au brassage opéré – on peut comparer ce travail à celui des brasseurs de bière ! -, une quantité très importante des éléments nutritifs nécessaires aux plantes. Autre rôle : leur aptitude à creuser des galeries, au total autour de 5 000 km par hectare, qui permet une percolation de l’eau dans le sol très rapide. Autour de Montpellier, où nous sommes aujourd’hui, 160 mm d’eau de pluie peuvent s’écouler en seulement une heure de temps grâce à ces galeries. Or il ne pleut ici que 1000 mm par an !

TS : Ce qui veut dire qu’une terre où existent ces galeries peut absorber en une heure 160 mm d’eau, soit 16% de ce qui tombe en un an ?

MB : Oui, un gros orage ne pose donc pas de problème, sauf en cas de phénomène de résurgence dans le calcaire. Dans la garrigue, l’eau s’infiltre sans aucune difficulté, mais pas dans les vignes ou les zones céréalières, traitées aux pesticides, où les vers ont disparu. Les inondations dont on parle tant ne sont catastrophiques que là où on a détruit les vers de terre. Et cette disparition pose aussi problème à d’autres animaux, car cette fameuse masse de 1,1 tonne de vers à l’hectare, c’est une manne biologique. C’est même la première masse de protéines animales disponible, dont dépendent plus de 200 espèces de vertébrés, oiseaux et mammifères. Le sanglier en consomme l’équivalent d’un beefsteak  par jour. Le merle passe son temps à guetter le ver et il sait admirablement le tirer de ses galeries. La bécasse se nourrit jusqu’à 93% de vers de terre !

TS : Sait-on à peu près, désormais, combien il y a d’espèces de vers ?

MB : Non ! En France, on en a décrit 300, et 2 000 dans le monde, mais il pourrait y en avoir plus de 10 000, voire 50 000. J’ai pu distinguer trois grandes catégories de vers : les épigés, les endogées et les anéciques. Pour ces derniers, j’ai dû forger un mot, car ils n’avaient jamais été distingués.

TS : Dites-moi, pour un homme qui avait tant de mal avec l’orthographe, vous voilà devenu créateur de mots !

MB : Oui, et c’est du beau grec, en plus. J’ai inventé des micro-thermomètres pour mettre dans le corps des anéciques, et je me suis rendu compte que ce sont des animaux qui régulent leur température en choisissant la couche du sol où il fait 12°. Pas 11,5°, pas 12,5°, 12. Ils remontent la nuit par leurs galeries jusqu’à la surface, parce qu’il y a moins de prédateurs, tirent des feuilles mortes à l’intérieur, et les mangent tout en les mélangeant avec des éléments minéraux.

TS : Tout ce que vous dites montre à quel point ils sont essentiels à la vie. Mais quelle est leur situation en France ?

MB : Souvent très bonne dans les prairies non traitées ou en forêt. Mais ailleurs ! L’agronomie intensive a totalement ignoré le fonctionnement réel des champs. Elle a considéré les sols comme un support sur lequel on apporte des graines, des engrais, des labours pour préparer. Et s’est contentée de regarder les rendements sans tenir compte en aucune façon des coûts environnementaux et même financiers. Je regrette de le dire, mais il ne sert à rien de faire de la recherche, de démontrer le rôle des vers de terre, car on n’en tient pas compte. C’est un fait. Je suis un emmerdeur.

TS : Attendez ! Ne nous quittez pas ainsi ! Vous détenez un savoir extraordinaire, utile à toute la société, et vous dites que ça ne sert à rien ? Mais pourquoi ?

MB : Ça ne peut pas servir. Ça ne pourra pas s’en servir tant qu’on  ne s’occupera pas d’écologie. C’est-à-dire de cette “ science globale des rapports des organismes entre eux et avec le monde extérieur ”, selon la première définition du mot, créé par l’Allemand Ernst Haeckel en 1866.

77 réflexions sur « Un homme et quelques milliers de vers de terre »

  1. Merci pour cette interview et ces nouvelles !
    Prends bien le temps d’aller mieux peu à peu, dans la tête aussi bien sûr. Peu à peu, en acceptant les étapes car je m’imagine qu’il va y en avoir, des plus faciles et des plus difficiles. Il faut accepter de les passer et d’y mettre du temps.

    Oui, tu peux compter sur nous, on est là et on y reste !
    Les disparus du 7 janvier nous manquent aussi très durement. La tristesse pèse beaucoup, beaucoup. Mais la vie est là pour nous aider à respirer encore et encore en leur mémoire.
    La vie qu’ils aimaient tous tant, c’est le plus bel hommage à leur faire.
    Pour moi, ça oblige, ça nous oblige tous.
    Je sais qu’on va en sortir quelque chose de très beau.
    Je trouve que ça a commencé ici, je sens quelque chose de puissant sous mes pieds et dans les étoiles, j’espère que c’est le cas pour un grand nombre d’entre nous. Je me sens comme « en réserve » de quelque chose depuis ce 7 janvier, avec une grande force, et une grande sérénité dans l’immense fragilité que tout ceci a révélé pour nous tous.
    Comme ce serait encore plus dur et plus sombre si tu n’étais pas là aujourd’hui ! Comme on a craint le pire pour toi…
    Allez, courage Fabrice, on a tant de chose à faire encore tous ensemble en ce monde si bizarre et parfois (souvent!) encore si beau !

  2. C’est de « l’écologie petites bébêtes, petites planplantes », celle qui énerve tant les politiques actuellement: les sénateurs, les EELV bien Placé,les candidats divers gauche, droite, FN, aux élections départementales,les militants aussi et qui est soigneusement négligée par Sofiproteol et tout le tintouin…
    C’est pour sa cause qu’un botaniste toulousain natif du Lot a arrété de se nourrir pour défendre la zone humide, ses petites bêtes et ses plantes de Sivens. Il a raison Marcel Bouché, il emmerde tout le monde avec ses vers de terre qui ne sont pas de jolis prédateurs de moutons….
    Et les ahuris qui injurient les plantes sauvages en latin : un livre vient de paraitre chez l’Harmattan, Sylvie Magnanon: Les Botanistes

    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=45926

  3. Je suis si désolée. Nous n’avons pas su vous protéger. Nous n’avons pas vu la menace grandir. Je n’ai même pas réagi l’an dernier quand des crapules que je ne connais que trop bien vous ont accusé du pire. Et pour cause, je n’avais pas lu le texte dégueulasse signé O.C. Où étais-je? Dans quel espace-temps suis-je restée bloquée? Dans un autre monde sans doute. Un monde où la porte de Charlie Hebdo, rue de Turbigo, était ouverte sur la rue. Je me suis réveillée le 7 janvier alors que des tueurs venaient de massacrer ceux qui m’ont permis de grandir droit et forte. Toi que j’avais suivi par la lecture depuis l’enfance sur tous les sentiers sauvages, eux qui m’ont tant donné.

  4. En lisant ces lignes je songeais à la chloropicrine et à un autre machin aussi sympathique dont j’ai oublié le nom. On recouvrait le sol avec une bâche plastique et on mettait le « produit ». Le sol en était parfaitement stérilisé : pas une graine ne germait, pas la moindre bestiole d’aucune sorte n’en réchappait, les champignons étaient cuits façon Hiroshima. La terre devenait un substrat parfaitement inerte. Là-dessus on cultivait des bulbes à fleurs et d’autres merveilles d’une nature si peu naturelle que ne pourraient l’imaginer les jardiniers du dimanche dans leurs pires cauchemars.

  5. les mots manquent pour t’écrire un petit message de chaleur, d’amitié, de soutien
    Beaucoup d’habitants des bords de Loire demande de tes nouvelles, je leur parle de ton blog et des nouvelles que tu y donnes
    Les petits merles ont commencé à chanter le week-end dernier, aujourd’hui pourtant il neige, il n’est plus très loin le temps des cerises.
    Je t’embrasse
    Cécile

  6. 1000 mercis et plus encore pour cet entretien.
    1000 mercis (en plus des premiers) pour être là.
    Nous avons besoin de vos chroniques, c’est une demande très égoïste! J’aimerai tant savoir comment vous protéger du vent froid qui vous assaille.
    je vous embrasse
    isabelle

  7. Formidable interview! Merci de penser a nous, cher Fabrice. Tu as l’art de faire des portraits magnifiques, meme en faisant des interviews! J’aimerais dire quelques mots pour ce « froid » dont tu parles et que j’essaye de me representer. Si les masques t’ont loupe c’est sans doute parceque que tu as encore plein des choses a faire! Je ne veux pas dire que les autres n’avaient plus rien a faire, non non, et puis on n’en sait rien, mais pour ceux qu’ils ont loupe il faut continuer de plus belle, non pas comme avant, mais encore plus qu’avant, de quelle maniere je ne sais pas, mais rien ne peut plus etre comme avant, alors il faut faire encore plus, pour « compenser » en quelque sorte, ceux qui sont morts, et comme on dit souvent, ca doit etre vrai: « ce sont les meilleurs qui partent les premiers ». Alors les survivants, que doivent-ils faire? Question dont chacun doit essayer d’etre sa propre reponse. En tout cas, merci d’etre encore la, merci de leur avoir echappe, d’avoir survecu!

  8. Il y a un poeme tres celebre de Charlotte Delbo, (elle aussi, une personne magnifique!) qui parle sans doute de ce froid que tu ressens:

    Je vous en supplie
    faites quelque chose
    apprenez un pas
    une danse
    quelque chose qui vous justifie
    qui vous donne le droit d’être habillés
    de votre peau de votre poil
    apprenez à marcher et à rire
    parce que ce serait trop bête à la fin
    que tant soient morts et que vous viviez
    sans rien faire de votre vie.

  9. Merci cher Fabrice
    Vous êtes courageux. Courageux de tenir bon, courageux de vous confier. Ce qui s’est passé est innommable, on ne peut pas passer à autres choses, « comme ça ». Les grands media le veulent mais c’est inhumain. Toute cette histoire est-elle humaine ? Peuvent-ils, comme ça, tirer un trait sur ce qui s’est passé ? Ils nient la Nature, mais ils nient la nature humaine aussi, ils nient les sentiments, les émotions. Nous ne sommes pas des choses que l’on peut commander, on ne commande pas nos émotions, nos opinions, par média interposés. Ces assassinats sont révoltants, clamons-le haut et forts. Saurons-nous un jour la vérité ?

  10. Merci Fabrice pour cet entretien passionnant un beau cadeau que ce texte capital en effet, qui illustre bien que la nature est riche ;penser que selon les végétaux les vers en-dessous ne sont pas des mêmes espèces quelle découverte pour moi!
    je viens de prêter votre livre « pesticides révélation sur un scandale français » à une horticultrice très à l’écoute.
    Continuez à vous reconstruire Fabrice avec l’aide de tous ceux capables de s’émerveiller sans envie ni rivalité obsolètes.
    Je vous adresse ma fraternelle sympathie.

  11. Merci de nous faire découvrir Marcel Bouché.
    (Dingue ces vers géants d’1m10 et plus…)
    Il est temps que son travail soit reconnu et qu’on fasse attention à la terre qui nous nourrit et nous supporte.

    Courage Fabrice, je suis tellement contente que vous ayez survécu à cette tuerie immonde, contente de pouvoir vous lire encore et encore.

  12. je n’avais pas fini , désolée fausse manip , si c’est possible, merci d’annuler le message précédent .

    Oui, merci Fabrice . Les mots manquent, c’est évident .Je reste bouleversée .
    Il m’est arrivé, lorsque nous parlions de Charlie Hebdo, de pinailler, parce que quand même, le ton, les dessins …et depuis… je réalise combien je tenais peu compte du fond, de la réflexion , et combien la forme est intelligente . C’est une simple analyse sans fantasme , un constat .
    J’ai ressenti la nécessité d’être liée à ce journal , comme une prise de conscience . Besoin de soutenir, mais également, besoin de partager des idées communes sans faux semblant sur la liberté, sur les notions de partage entre nous et avec le vivant, d’égalité, de nécessaire redistribution “des cartes” .Je me retrouve dans les réflexions si bien exprimées de P.P plus haut . Il y a une formidable énergie de changement dans l’air et je compte bien la mettre à profit avec d’autres . Les enfants te saluent . Ils demandent régulièrement de tes nouvelles . Ils savent que tu continues à écrire et à faire des émissions radio .

    Merci également pour cet article . Cet homme illustre bien les richesses et les possibles de chacun . Il me rappelle deux autres de tes articles que j’ai hésité à nommer dans mes préférés :
    celui de la magnifique lettre de Bhaskar Save au gouvernement indien :

    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1530

    dans laquelle, Bhaskar évoque les vers de Terres en citant les 6 parabals du renouvellement de la nature,
    et celui de l’ouvrage sur Nicolaï Vasilov, un protecteur des semences du monde :

    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=848

    Je te souhaite beaucoup de douceur au milieu de l’amour de tes proches, de tes amis .

    Bises

  13. La douleur physique en moins et c’est énorme l’absence sur les lieux des crimes en moins et c’est énorme je suis dans la même sideration et la mine immense de ne plus les revoir. Et malgré tout je lis les vers de terre et souris a nos discussions le cul dans lherbe. Ah tu m’avais bien épaté avec les collemboles et ça recommence aujourd’hui. Et rien que pour ça on peut se dire e bella la vida

  14. Fabrice, Paccalet te dédie l’édito de la dernière Gazette des prédateurs de Férus :
    http://www.ferus.fr/actualite/la-gazette-des-grands-predateurs-n-55-fevrier-2015

    Paccalet… que j’aimais tant lire quand j’étais enfant -c’est lui qui écrivais la plupart des bouquins de Cousteau- et dont la plume émouvante et vraie a joué un grand rôle dans mon adhésion à l’écologie.
    Je m’aperçois ainsi que cette adhésion est en partie… littéraire !

  15. Les mots sont dérisoires face au vide.. Je ne sais que dire.. J’oscille aussi souvent entre l’espoir, la pugnacité et l’effroi. Ce soir, j’ai vu une vidéo sur L124 de cochons menés à l’abattoir dans un camion accidenté, certains pendaient entre les barreaux et l’extérieur.. Ce soir, je n’ai pas supporté cette souffrance, mon impuissance..
    Parfois, je regarde des videos de Charb, et je ne comprends pas..
    Votre abattement est compréhensible. Je ne sais que vous dire, mon soutien qui fait très « lettre d’une inconnue » est dérisoire.. et pourtant il est rempli de cette humanité si chère à nos coeurs meurtris..

  16. Nous sommes une version nuisible du lombric, et pas mieux vus par nos irresponsables politiques, que nous continuons à porter au pouvoir, comme si notre avis (notre vie ?) leur importait… enfin, une majorité continue, ce qui suffit…

    Prenez bien soin de vous… le temps du deuil est tellement dur… il n’y a malheureusement que le temps qui puisse aider, et le soutien de votre entourage… Qu’ils prennent eux aussi bien soin de vous… Bon courage !

  17. Parfois, après de longs moments de rémission, d’oubli du malheur, je souffre, je suis désespéré, au fond du gouffre et j’ai mille raisons, de vraies raisons d’y être, mais tout autant d’être ailleurs. Pourtant, je continue à souffrir et je me demande où est la réalité. Est-ce que je rêve ? Est-ça ma vie ? Pourtant, le soleil, les rires, l’amour … hier, c’était moi, qu’elle enlaçait, qu’elle embrassait, lui qui parlait de son accent chantant, moi qui riait le cœur léger. Tout est si loin, si faible, si irréel, derrière le voile.
    Et si j’avançais ma main pour me rendre compte que ce monde-là est là, tout près, toujours présent, si vivant, si beau et si triste, si grandiose et si cruel, si bon et tellement brutal …. Amitiés d’un homme comme toi.

    JMichel

  18. Cher Fabrice
    Magnifique l’interview sur les vers de terre
    Je viens de relire ton livre « empoisonnement universel », j’ai aussi lu celui de Cicolella, « toxique planète »
    Te lire, c’est ma meilleure façon de penser à toi
    Tiens bon Fabrice
    Amitiés
    Francis

  19. Bonjour,

    Juste quelques mots pour dire
    que votre message est bien passé
    et que votre message sera partagé.

    Avec vous,plus que jamais.

  20. Merci Fabrice pour ce magnifique témoignage et les « hasards » de la vie de ce Monsieur Bouché!!!!
    Prends soin de toi et portes toi bien.
    Jacques

  21. Mais oui, c’est un délice de lire cette interview. Merci pour ce cadeau et cette vision qui est un combat.
    Même si aucun mot ne sera jamais suffisant pour vraiment combler les vides, des centaines de petites attentions peuvent aider : alors oui, tiens bon!

  22. Bonjour,

    Merci Fabrice.

    Ver de Terre

    Prénommé Lombric,
    Par les scientifiques,
    Je suis un ver de terre,
    Et j’ai plein de frères.

    Notre travail est nécessaire,
    Nous fertilisons la terre,
    Nous l’avalons sans répit,
    En creusant nos galeries.

    Nous aérons la terre,
    Pour la rendre prospère,
    Les légumes, mes amis,
    Poussent sans soucis.

    Pourvus de soies ventrales,
    Pour creuser c’est idéal.
    Par la peau nous respirons,
    L’humidité nous aimons.

    Hermaphrodite je suis,
    Facilement je me reproduis,
    Je ponds des œufs mignons,
    Dans un bien joli cocon.

    Notre vie est menacée,
    Par l’hyper productivité,
    L’engrais chimique sature
    Notre bonne mère nature.

    Par ces mauvais produits,
    Disparaît toute sorte de vie,
    Pitié pour les petits lombrics !
    Préférez l’engrais organique.

    Agnès RIVIERE

    Cher Fabrice. Sais tu ce que nous allons oeuvrer? (Fly) Ferme les yeux s’teu plait! Nous allons toustes faire une grosse grosse bulle bleue d’Amour autour de toi. Tu verras comme elle te réchauffera. Une dodue marée bien calorifique. Sinon, si cela te branche, je t’envoie des chaussettes! 😉 😉

    Prend soin de toi, bien. Mes plus jolies pensées.

    Bien a vous toustes,

  23. un peu d’humour ras des pâquerettes:
    c’est rigolo un monsieur qui s’appelle Bouché et qui consacre sa vie à ceux qui font des trous…
    En parlant de trous, j’en arrive aux joueur de golf: savent-ils que pour éviter les petits monticules frisotés de la terre rejetée par les vers qui saliraient leurs clubs, on répand des substances chimiques pour exterminer les lombrics?
    Savent-ils que les nappes phréatiques peuvent être souillées par ces produits?
    Merci ALBAN pour votre gardiennage , transmettez à Fabrice nos amitiés je vous prie.

  24. Les trois personnes disparues dont on a tant parlé en janvier m’étaient assez peu connues… En revanche, quand j’ai lu votre nom sur la liste des « autres », j’ai eu un choc.
    Il a été impossible par la suite de savoir de quel ordre était les blessures et je suis revenue plusieurs fois par ici, à tout hasard…
    Aujourd’hui je repasse et vous revoilà ! En attendant de lire tout votre article, je vous souhaite de vous rétablir… au mieux.

  25. Merci .Formidable! Hier il y avait dans mon jardin parisien des merles et deux rouges-gorges qui eux aussi en sont fans. Oui pour la première fois depuis des années il y avait en même temps deux rouges -gorges.J’en ai pris plein les mirettes; pour moi et pour vous.

  26. Merci pour ce magnifique et très perturbant entretien.
    Enfant des années 70, je m’aperçois depuis quelques années que tous les progrès de cet âge des apprentissages n’étaient que mensonges et trahison.
    Fabrice, lors d’une émission à Arrêts sur Image, en 2011, tu cherchais à répondre à la question : que faire ? Tu y parlais de relation : que toutes les bonnes volontés soient en lien pour faire pression. Tu insistais sur l’aspect démocratique de cette action à inventer ensemble. La démocratie est certes peut-être notre seule arme si l’on ne veut pas tomber dans le fanatisme, tel celui qui te vaut ce séjour de douleur et de deuil. Mais la démocratie suppose une telle lenteur, de telles compromissions… Comment faire, pour retrouver vers de terre, orties, et bien entendu ce qui en permet l’existence, c’est-à-dire un rapport humble et respectueux à la Terre ? Que faire…

  27. merci Fabrice.

    j’ai un faible pour ces portraits. Même s’ils viennent souvent de Terre Sauvage, ils sont quand même pour moi des points forts de Planète Sans Visa.

    En tout cas, il me parait primordial de garder en tête des exemples de gens, comment dire, tellement différents de ceux présentés quotidiennement dans les média « normaux ».

    Bon courage.
    Le temps aide à panser les plaies.

    Jean-Gabriel

  28. Comment le PS piétine une fois de plus l’ours des Pyrénées pour les raisons politicardes les plus basses qui soient et … en tentant de surcroit de manipuler un rapport scientifique sans appel et… (rapport pourtant commandé par l’Etat lui même, mais il est vrai dans le seul but lui aussi honteux de temporiser… rapport que l’Etat torpille lui aussi car ses conclusions ne lui conviennent évidemment pas…) :

    La lettre ouverte info du jour et actu :

    http://www.ferus.fr/actualite/lettre-ouverte-de-cap-ours-a-francois-maitia

    Et au sujet du rapport en question :
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1694

    Le PS se plante très lourdement en agissant ainsi, avec beaucoup de légèreté et de désinvolture. Les douloureuses élections à venir n’en seront que plus douloureuses pour eux… cela risquerait même d’être une claque historique.
    Avec de tels guignols, j’en rigolerai volontiers s’il n’y avait l’envergure que prennent les partis les plus dangereux et les plus fascisants…
    Puissent les électeurs ne pas perdre la tête.
    Je ne veux plus en être pour un moment. On verra après peut-être. Vert et noir deviennent des couleurs qui me sont de plus en plus vitales, c’est comme cela, ça s’installe de plus en plus en moi ça aussi… La révolution écologique ne viendra pas des urnes, pas en ce moment en tout cas tant l' »offre » politique est plus qu’honteuse. Ras le bol d’avoir honte dans l’isoloir alors ce sera sans moi.

  29. @ Sauvenay, il me semble qu’en dehors de la démocratie, on tombe fatalement dans la violence . or, ce qui en sort n’est jamais simple, jamais rapide à résoudre et de toute façon jamais positif Par ailleurs, si on prétend en user pour défendre l’égalité des droits et le respect de la vie sur Terre , là on tombe dans le non sens comme nous l’apprend, bien inutilement d’ailleurs notre histoire, non ?

  30. Ah les lombrics, ils sont fascinants ! Quand j’ai déménagé en 2008, j’ai installé un lombricomposteur sur ma terrasse. C’est ça : http://ecologiesurleweb.free.fr/actions6-lombricompostage.html . Mes vers sont bien nourris, avec principalement des épluchures bio ! Et ils me donnent du « thé » en quantité pour arroser mes plantes sauvages (celles que les abeilles aiment tant venir butiner), du compost que je récolte quand j’en ai besoin. C’est trop bien.

    Quand il pleut, il arrive que quelques uns s’échappent. Je les récupère les uns après les autres et les ramène délicatement à la case départ. ça ne demande aucun entretien, il faut juste protéger le lombricomposteur des rayons directs du soleil et des grands froids.

    Quand je dis à mes amis qu’ils sont mes animaux de compagnie, je passe vraiment pour une illuminée ! Et je me marre devant leur mine éberluée !

    En pensées avec vous Fabrice

  31. Bonsoir Fabrice
    merci pour cet article (lu dans terre sauvage),
    je me rappelle avoir un peu lu ce monsieur il y a quelques années, et oui on oublie ces bestioles rustiques, discrètes mais tellement importantes!
    En 2014, Actes sud a sorti un livre sur les vers de terre par Marcel Bouché au parcours si atypique.
    On pense à vous dans cette épreuve .
    Bon courage.

  32. Bonjour Fabrice,
    Merci pour cette belle histoire d’un homme hors du commun qui s’est passionné pour l’infiniment petit dont nous avons tant besoin. Ces vers de terre me rappellent que gamin, dans ma Lorraine natale, j’allais à la pêche dans notre belle rivière la Meuse, c’était dans les années soixante. Pour attraper carpes, gardons, brèmes, otues, barbots, perches, et autres poissons qui peuplaient ce petit paradis que nous avions à portée de main et qui composait souvent nos repas, il nous fallait des vers de terre. Alors dans le pré communal qui longeait la rivière et où paissait les vaches des agriculteurs du village, on soulevait la croute sèche de la bouse et on enfonçait un morceau de bois au centre de la dite bouse. Puis on hochait vivement le morceau de bois contre les bords du trou ainsi formé pour créer une résonnance. Comme par enchantement, les vers de terre très nombreux remontaient à la surface et nous avions ainsi nos appâts. Je n’ai jamais su pourquoi ils étaient attirés par le bruit, si quelqu’un sait parmi les lecteurs, je serai ravi de savoir enfin pourquoi ils se jetaient dans la gueule du loup, si je puis dire. Courage Fabrice. On ne t’oublie pas.
    Yv

  33. Elle ne s’y connaît pas en plaisanteries,
    en étoiles, en ponts,
    en tissage, en industrie minière, en agriculture,
    en constructions navales, ni à faire cuire un gâteau.

    Quand nous discutons de nos projets pour demain
    elle place son dernier mot
    mal à propos.

    Elle ne sait même pas faire
    ce qui est directement lié à son métier :
    ni creuser une tombe,
    ni clouer un cercueil,
    ni ranger après son passage.

    Occupée à tuer,
    elle le fait grossièrement
    sans méthode et sans finesse,
    comme si sur chacun de nous elle faisait ses débuts.

    Des triomphes et des triomphes,
    mais aussi combien d’échecs,
    combien de coups manqués
    combien de vains essais !

    Parfois, la force lui manque
    pour supprimer une mouche de l’atmosphère,
    Contre plus d’une chenille
    elle perd la course.

    Tous ces bulbes, gousses,
    tentacules, nageoires, trachées
    ces plumes de parade, ce pelage d’hiver,
    prouvent certains retards
    dans sa triste besogne.

    La mauvaise volonté ne suffit pas
    et même notre concours dans les guerres et les révolutions,
    est, jusqu’à présent, peu de chose.

    Les cœurs battent dans l’œuf.
    Croissent les squelettes des nouveaux-nés.
    Les grains s’enrichissent de deux premières petites feuilles
    et souvent de grands arbres à l’horizon.

    Qui assure qu’elle est toute puissante
    est lui-même l’exemple vivant
    que toute puissante elle ne l’est pas.

    Il n’y a pas de vie
    qui ne soit immortelle
    l’espace d’un instant.

    La mort
    est toujours en retard de cet instant ;
    C’est en vain qu’elle tambourine
    à des portes invisibles ;
    Si peu qu’on ait vécu
    cela elle ne le reprend pas.

    Wislawa Szymborska « De la mort sans exagérer »
    Traduction Isabelle Macor-Filarska
    extrait de « Dans le fleuve d’Héraclite »

    Bises

  34. Bonsoir,

     » Comme par enchantement, les vers de terre très nombreux remontaient à la surface et nous avions ainsi nos appâts. Je n’ai jamais su pourquoi ils étaient attirés par le bruit, si quelqu’un sait parmi les lecteurs, je serai ravi de savoir enfin pourquoi ils se jetaient dans la gueule du loup, si je puis dire. »

    Si pendant que vous dormiez, quelqu’un viendrait vous trifouiller dans le nez, avec un bâtonnet, vous seriez certes aussi en pétard!

    Bien a vous,

  35. Magnifique! Un grand merci à vous Fabrice de trouver la force pour nous offrir cette nouvelle évocation d’un grand monsieur, ce magnifique parcours « hors normes ». Je connaissais « bien sûr » son nom comme pionnier du bio, pas comme le « monsieur vers de terre ». Permettez-moi de suggérer deux autres évocations toujours accessibles:
    http://www.franceculture.fr/personne-marcel-bouche
    Et en plus il respire le bonheur!
    Bon courage à vous.

  36. Oh là là Fabrice et vous toutes et tous, ce thème est tellement passionnant. Voici encore une émission radio avec Marcel Bouché, Gérard Cuendet, Claude Bourguignon : http://www.rts.ch/espace-2/programmes/babylone/5832341-des-vers-de-terre-et-des-hommes-22-05-2014.html?f=player/popup

    L’émission entière vaut la peine. Voici mes passages préférés :
    – Gérard Cuendet, le sol un organisme vivant de 14.00 à 16.35, puis évolution de 23.40 à 25.07
    – Claude Bourguignon, d’humus à humanité de 31.25 à 32.30
    – Marcel Bouché, labourage-recyclage-myopie 38.18 à 39.00, puis motte de terre-représentation-agronomie de 40.40 à 43.10, écologie de 44.05 à 45.35, ses découvertes de 45.55 à 49.20

  37. J’avais eu récemment, par un autre canal (qui sait comment voyagent les infos?) cette notion du lien entre les pesticides et les inondations par l’intermédiaire des vers de terre. Je m’en sers désormais comme « devinette marrante » quand je suis avec des gens qui se foutent à priori de l’écologie. Succès facile, rapide et garanti. Et je suis sûr qu’après ça « voyage ».

  38. Bonjour,

    Grosses bises précieuses a « notre » Fabrice.

    Attention, âmes sensibles, ne pas lire,

    Mon papy et ma mamie ont retourné toute la maisonnée afin de trouver d’ou venait cette odeur a faire péter d’effroi les narines.

    Petites, ma soeur et moi, nous allions avec tonton pêcheur, derrière la vieille cabane, fouiller dans le gros tas de compost, pour remplir les boîtes qu’il emmènerai au bord de l’eau.

    Ma soeurette grande assidue du jeu, la dinette, s’amusait a couper les vers de terre en petits bouts, pour en faire profiter sa poupée. A l’époque les poupées avaient une ouverture pour la tétine, le biberon, mais le corps était fait de paille. Elle avait même agrandi l’orifice afin que ces pauvres vers descendent plus facilement.

    Un jour elle a osée s’attaquer a mon nounours.

    Bien a vous, toustes,

  39. Jour triste aujourd’hui: http://www.reporterre.net/Arme-d-une-tronconneuse-le

    Heureusement qu’on a Reporterre pour savoir ce qui se passe en France!!! C’est pas la « presse du regime » qui nous informera!

    Oui, c’est le meme gouvernement qui forme les « rebelles moderes » en Syrie, sans doute faut-il s’estimer heureux qu’a Sivens il n’avaient que des tronconeuses et des manches de pioche et pas de kalachnikov. Comment quelques dizaines de citoyens meme determines peuvent-ils s’opposer a une republique corrompue qui s’appuie sur des milices armees, face a l’indifference quand ce n’est pas la rigolade des beaufs? Tant d’energie depensee contre la brutalite des bulldozers et la betise de ceux qui s’en servent. Bulldozer, machine de la betise destructrice, de Mossoul a Sivens en passant par Gaza.

  40. Ils ont vidé la ZAD !
    Récit :
    http://www.reporterre.net/Arme-d-une-tronconneuse-le
    On dirait vraiment les anti-ours ariégeois !
    Mêmes méthodes, mêmes propos.

    L’ennemi est très nettement défini : FNSEA, FDSEA, les syndicats de l’agriculture de la honte…

    Encore bravo à l’Etat PS qui cède (et sympathise !) avec ces milices dignes d’un Dorgère…

    Le fascisme agricole est puissant en France, ce sont eux qui tiennent et font la loi, il faut le savoir.
    Ils règnent par la terreur.

  41. Merci Fabrice de penser a nous malgré votre quotidien rythme par bien d’autres égoïstes priorités qui sont néanmoins d’excellentes raisons dans votre cas.

    Merci pour ce merveilleux échange lut des mardi, par le truchement du hasard, le soir meme en « bougeant » mon tas de fumier j ‘ai eu l’application pratique et forcement des pensées pour vous!

    @EMOND : Le bruit (ou résonance) du bois qui tourne dans la terre, est la meme que le piétinement des oiseaux pour faire remonter les vers et s’en nourrir … Le piétinement des oiseaux semble reproduire le bruit de la pluie qui fait egalement remonter les vers a la surface.
    Ce n’est pas je crois un sophisme de dire que le bruit du bois qui tourne ressemble au bruit de la pluie 😉 ça marche aussi juste dans la terre d’ailleurs.

  42. Bonsoir Fabrice, merci pour cet entretien, je vais aller en quête dautres écrits de ce monsieur! Je te souhaite bcp de ciel bleu et un lopin de terre sous tes pieds pour te remettre… Si tu traînés en sud Isère… Te seras le bienvenu. À bientôt
    Marianne

  43. Superbe et essentiel, comme d habitude, je vote pour ce texte dans mes favoris voilà une belle illustration de la magnifique machine nature et de l importance de tous les éléments qui le constitue
    Encore beaucoup de courage je croie que nous pensons tous ici à toi tous les jours

  44. Quand on bêchait au jardin avec notre petite fleur alors qu’elle savait tout juste tenir debout elle avait la fâcheuse manie d’attraper les lombrics, de tenter de les apprivoiser et de leur faire des bisous. Maintenant je sais pourquoi. Simplement parce que seuls les enfants savent ce qui’est essentiel. Désormais quand on bêchera on pensera à toi et à Marcel. Je t’embrasse

  45. Fabrice, pourquoi ne donnerais-tu pas rendez-vous a Francois Hollande a Sivens, sous une tente au milieu de la ZAD? Lieu approprie pour parler a la fois de terrorisme et de sa reponse la plus fondamentale, l’ecologie!

  46. merci pour ce portrait, je n’avais jamais entendu parler de ce M Bouché, quelle merveille ! autant ses connaissances que son itinéraire,
    je vis de nouveau près d’un jardin où j’observe le travail des vers de terre, époustouflant
    je pense souvent à vous, plein de bons voeux et bon rétablissement

  47. Le PS : un grand barrage c’est ridicule, alors construisons un petit barrage !
    Ils ont d’énormes barrages dans la tête ces types là. On peut dire qu’ils sont complètement… « barrés » mais ils vont aussi se faire très vertement barrer la route sous peu… pas d’inquiétudes.
    Notamment Caseneuve qui ose dire (6 mars, AFP) :

    « Aujourd’hui à Sivens, le droit et la démocratie ont prévalu sur la violence, et c’est une victoire de la République. »

    Misérable « victoire » (« victoire »?!) à la Pyrrhus…
    Oser tenir ce genre de propos après la mort de Rémi Fraisse, c’est plus que pitoyable. C’est toute l’élégance et la classe de la « gauche » française…

    Nous avons un devoir impérieux : VIRER CE PERSONNEL POLITIQUE AU PLUS VITE !
    Nous n’allons pas oublier.

  48. Sivens :

     » Et il est accablant que le gouvernement puisse aujourd’hui combattre avec une détermination impavide une juste rébellion de bonnes volontés issue de la société civile. »

    C’est Edgar Morin dans un bel article ici :

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/04/remi-fraisse-victime-d-une-guerre-de-civilisation_4517856_3232.html

    Il s’agit bien d’un affrontement entre deux visions de notre civilisation.

    Mémoire pour Rémi :

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/04/la-resistance-des-renoncules_4517837_3232.html

  49. Les absent(e)s. Leurs visages, leurs voix, leurs rires, plus présents qu’ils n’ont jamais été, tellement que, certains jours, il n’y a de place pour rien d’autre qu’eux. On en est plein et c’est un vide immense. Le temps passe ainsi, à ne pas les abandonner. Les inoubliables. Les irremplaçables.
    On ne les reverra plus. Comment peut-on survivre à ça ? Une part de nous ne le peut pas. Une autre part essaie de continuer et on est là, balloté, titubant.
    Ah ! si l’on pouvait revenir sur ses pas autrement qu’en pensée, s’il existait un raccourci au clavier de nos vies pour annuler ce qui a été, un Ctrl+Z que l’on pourrait actionner autant de fois qu’on le voudrait. Comme la tout-puissance des machines peut nous accaparer et nous mettre face à notre impuissance, redoublée.
    On en vient alors à se demander : est-ce qu’il ne reste plus rien quand tout s’éteint ? Etre oublié, ne plus vivre dans les souvenirs de personne, est-ce que c’est ça, mourir pour toujours ?
    Ne pas renoncer aux absent(e)s. Tant qu’il reste quelqu’un, même très loin, même inaccessible, pour faire vivre le lien, la mort n’aura pas gagné la partie, enfin pas entièrement.
    Ne pas renoncer à soi, non plus.
    Je sais, c’est très facile à dire quand on n’est pas soi-même à ce point dans la douleur des autres, dans les blessures du corps qui n’en finissent pas. Et cette épreuve du temps, interminable. Il faut que les jours deviennent des semaines, et les semaines des mois, des années peut-être, pour que l’on passe à autre chose, vraiment, pour que l’on se débarrasse enfin de ses habits de deuil.

    Il y a des moments où le seul maître à bord, c’est un vent très froid qui tourne les pages de nos vies. On n’en voit pas la fin et on est là comme assommé.
    A l’intérieur, on n’est plus qu’une rivière à sec. On se dit que la source est tarie et que le grand courant d’hier, c’est fini. Et un jour, ça revient.
    Un jour, ça reviendra, vous verrez. A nouveau, le grand lit des rivières sera irrigué, à nouveau il irriguera les fleuves jusqu’au large, jusqu’aux nuages.
    C’est de la nuit que vient le jour, des vers de terre que s’éveille la grande alchimie du vivant, de la graine aux fruits qui ensoleillent l’hiver.
    C’est de ses larmes que l’on devient ruisseau, c’est grâce à l’eau qui court que tout recommence. C’est de ses larmes que l’on devient soleil.
    Les mêmes larmes qui peuvent nous noyer peuvent aussi nous sauver.
    On est les larmes et le soleil tout à la fois. On essaie de faire avec comme on peut et parfois, on ne peut pas, on s’accorde une pause. On aimerait l’un plutôt que l’autre, mais l’un sans l’autre, comment l’imaginer ? Imagine-t-on une médaille qui n’aurait qu’une face ?
    Pas d’autre choix, alors, que d’être pris dans le grand cycle des joies et des peines ? Dieu sait si j’ai pu succomber à la tentation de m’esquiver et s’il m’arrive encore d’y céder, parce que je ne peux pas faire autrement. Est-ce un effet de l’âge ou des circonstances, un jour, on est comme rattrapé par le tragique de l’existence et on ne peut pas s’y dérober. Dans ces moments très sombres, on se demande si quelque part, une âme veille sur nous ; si l’on pouvait l’entendre, il se pourrait qu’elle nous parle ainsi :
    J’ai pleuré pour toi longtemps, si longtemps que sont venus des fleurs et, un peu plus tard, des fruits et toi aussi, un jour, tu fleuriras. Ne renonce pas.

  50. ils sont partis
    partis
    au son glacial de la kalach
    le silence
    pèse
    lourd
    le -plus-jamais-, insupportable
    à chaque réveil
    mon cœur cherche leur écho
    mon corps cherche leur visage
    ma tête n’a que des souvenirs
    délitée, la chaleur de leur vie
    sentir et ressentir la douleur, le néant sidérant
    lumière, où es tu ?

  51. Lumière, ou es tu?

    Là, tout près
    Dans ton coeur
    Pâlie par la mémoire
    Renaîtra plus forte encore
    Vivace, puissante
    Quand l’obscur s’estompera
    L’éclat adoucira le hier
    Demain sera ce que tu voeux

  52. j’ai reçu cet extrait de texte via internet,PP, on se retrouve là-bas dans un mois ! :

     » En réalité, ce que supervisent les flics entre les opposants au barrage et les opposant à la zad, c’est la

    symétrie du conflit frontal qu’ils ne peuvent plus assumer sans prendre le risque de tuer.

    Ce vendredi 6 mars 2015 sonnera comme un coup de massue sur le mouvement des ZAD. Le même

    coup a, le 16 octobre 2012, produit le même effet sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Après

    quelques heures d’intervention le préfet annonçait la fin de l’opération et le contrôle de la Zone. Un

    mois après, pourtant, nous étions 40000 à reconstruire les cabanes, et à tenir en échec l’une des plus

    grosses opérations policières de ces dernières années. Notre force fut de déplacer les termes du

    conflit, de le rendre asymétrique.

    Nous relayons les appels venant du Testet à organiser des rassemblements de solidarité partout où

    c’est possible, à mener des actions contre les préfectures, la FNSEA, et le PS.

    Nous pensons avant tout aux amis en garde à vue ce soir, et sommes de tout coeur auprès d’eux.

    Quelques occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. »

  53. Fabrice,

    C’est avec grand plaisir et beaucoup d’intérêt que je découvre cet interview de 2004 après avoir lu le très instructif livre que M. Bouché a sorti en 2014.

    Quel parcours ! Quelle détermination !

    Pour les amoureux du coup de bêche, on peut aussi se reporter au site dédié à 2015 l’année internationale des sols (sic) : http://www.sols2015.ch/index.php?id=aktuelles&tx_ttnews%5Btt_news%5D=136&cHash=25639ccac93787b935dab3aeee38fe88

    Difficile parfois de distinguer un illuminé d’un observateur averti : http://ambre.jaune.free.fr/Bioluminescent_earthworm_Morvan.htm

  54. Bonsoir fabrice.
    Nous avons (évidemment) publié ton article sur notre blog : comme d’habitude.
    Quelques nouvelles de la forêt de la Corniche des Forts. Informés d’une réunion du syndicat mixte destinée aux associations sur le comblement programmé (ils ne renoncent pas), nous avons organisé une réunion ce vendredi à laquelle ont participé plusieurs autres associations. Le combat pour préserver les 40 ha de cet espace naturel magique reprend.
    Pierre

  55. merci pour ce document. avec ta permission je le garde en reserve sur mon disque pour le dispatcher le plus loin possible

  56. Merci d’avoir rapporté cet entretien et de nous tenir au courant de ton état de santé 🙂

    Je crois que je vais partager cet article afin d’en faire profiter davantage de monde.
    C’est vraiment très intéressant!!
    Bon courage encore, et bon rétablissement, physique comme émotionnel.

  57. Merci pour ce passionnant entretien. Je crois que c’est toi qui avait intitulé l’un de tes articles « le lombric, ce héros » ? Je m’en souviens, tu vois 😉

    Nous aussi, un vent froid s’est emparé de nous. Porte-toi le mieux possible, Fabrice…

  58. Bonjour Fabrice !
    Juste de passage sur votre site pour, une nouvelle fois, vous souhaiter bon courage. Allez !
    (c’est nous qui avons raison)
    B.

  59. Je ne vous connaissais pas avant la tuerie de Charlie Hebdo et donc, bien sûr, il eût mieux valu que je ne vous vous connaisse pas. Mais voilà, c’est comme ça : depuis, j’apprends à vous lire, de temps en temps, je prends de vos nouvelles, et votre pensée, vos écrits m’intéressent. C’est toujours cela que les tueurs n’auront pas eu, un petit lien supplémentaire, un poil de fraternité et de réflexion pour nos cerveaux malmenés, et votre corps abimé. Je vous souhaite courage, patience, partage, un peu de rage aussi…et de bonnes (et sans doute parfois dures) séances de kiné !

  60. Bonjour Fabrice. Je vous souhaite plein de courage pour votre rétablissement qui n’est apparemment pas encore terminé. Vous venez de subir de nouvelles interventions chirurgicales ce qui ne doit pas être facile à vivre. Cela en plus du chagrin pour vos amis disparus, il y a mieux. Déjà moi, qui ne les connaissais pas personnellement, il ne se passe pas une seule journée sans que je pense à eux. Et alors je suis triste…car depuis le 7 janvier j’ai l’impression que vous faites tous partie de ma famille. Bonne m…pour la suite! Je vous souhaite une prompte guérison définitive! Au plaisir de vous lire dans Charlie Hebdo auquel je suis abonnée (à vie, je le jure) et que j’adore. Amitiés. Pascale

  61. Fabrice,
    Je vous ai découvert peu de temps avant ce jour terrible de janvier…en lisant votre livre Qui a tué l’écologie ?
    Je suis admirative devant votre courage, votre tenacité, malgré vos souffrances…
    Votre parole libre, radicale, pertinente, trop rare nous est nécessaire dans ce monde de consensus mou…
    J’ai lu avec grand intéret votre dernier livre sur l’empoisonnement universel.
    Je vous retrouve non sans émotion chaque semaine dans Charlie…
    Encore Bravo ! nous sommes nombreux à vos côtés !

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