Des nouvelles du front intérieur

Beaucoup d’entre vous le savent : j’ai reçu plusieurs balles au cours de la Grande Tuerie de Charlie Hebdo, le 7 janvier passé. Plus le temps passe, et plus mon énergie diminue. Cela me semble étrange, mais je n’y peux rien. En fait, le blues recouvre mon quotidien, fait de bien peu de choses. Je ne réponds que sporadiquement à ceux qui me souhaitent pourtant le meilleur, et j’attends. D’ici quelques jours, je serai hospitalisé une nouvelle fois, pour subir deux opérations, dont l’une conditionne ma capacité à marcher normalement. Entendons-nous : je ne pleure pas, je suis seulement d’une pesante tristesse. Je pense évidemment aux miens, morts dans l’attaque. Je pense aux blessés, dont Simon, à qui je reviens si souvent.

Je ne suis pas en état pour alimenter Planète sans visa. Je vous remets ci-dessous une chronique parue le 4 novembre 1999 dans l’hebdomadaire Politis. Il y a plus de quinze ans. Quelques mois avant la fumeuse Conférence de Paris sur le climat, cela fait réfléchir. Non ?

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(In Politis, 4 novembre 1999)

Bonn, mais franchement mauvaise

L’écologie contre la démocratie ? Peut-être. Il devient chaque jour plus manifeste que notre système politique usuel ne permet pas d’affronter les menaces globales qui pèsent sur les grands équilibres naturels. En témoigne de façon caricaturale la conférence de Bonn  sur le changement climatique. À l’heure où cette chronique est écrite, elle est loin d’être terminée, mais on peut déjà en parler sans grand risque d’être démenti.

Les États-Unis et l’Europe s’y opposent dans un pesant jeu de ruse médiatique et de faux-semblants. À main gauche, les Américains, qui refusent toute mesure contraignante, notamment contre la sainte-bagnole, et entendent tout régler par le marché, la Bourse, l’argent. À main droite, une Union européenne qui profite de cet épouvantail pour nous faire croire qu’elle au moins est décidée à tenir les engagements pris à Kyoto voici deux ans, soit une diminution de 8 % des émissions de gaz à effet de serre en 2010 par rapport à 1990.

La vérité est tout autre : selon l’Onu elle-même, l’augmentation des émissions continue et pourrait atteindre 18 % en 2010 par rapport à 1990. Dans ces conditions, le sabotage américain et l’inertie européenne se rejoignent dans ce qu’il faudra bien un jour appeler un crime contre l’humanité.

La démocratie dans tout cela ? Le protocole signé à Kyoto n’est toujours pas appliqué pour une raison simple : seule une poignée de pays a voté sa ratification. Aux États-Unis, le congrès bloque et bloquera tant que ses dispositions “dures” n’auront pas été au moins tournées. Puis, comme on est entré en période électorale, chacun sait ce que cela veut dire : il faudra attendre, pour que le dossier soit seulement considéré, le printemps 2001.

L’Europe ne vaut guère mieux : imagine-t-on un Jospin – ne parlons pas de Chirac ! – prendre la tête d’une croisade contre la croissance et ses inévitables corollaires, alors que 2002 se profile à l’horizon ? Il faudra bien que le débat sur les impasses tragiques de nos modèles dits démocratiques voie le jour. Et il serait plus sage qu’il soit lancé par des démocrates et des amis de l’homme plutôt que par quelque brute dopée par les malheurs à venir, désormais si probables.

84 réflexions sur « Des nouvelles du front intérieur »

  1. Tiens bon, Fabrice, prends le temps qu’il faudra, accepte les larmes et les moments d’effondrement : il sont incroyablement reconstructeurs. Et n’oublie jamais, s’il le faut, si tu le souhaites, que nous sommes là… durablement. Nous continuons tous notre oeuvre pour un monde meilleur et nous t’attendrons pour avoir la grande chance de poursuivre à tes côtés si tu le souhaites.
    Tu nous manques mais ton retour dans un mois, 6 mois, un an ou deux n’en sera que plus fort.
    Et ton retour, il t’appartient complètement, fais-en ce que tu souhaites et ce que tu peux faire, même si c’est très peu.
    Prends nous comme une force d’appui pour bâtir la suite si tu as envie de le faire avec nous.
    Nous sommes tous avec toi autant que nous le pouvons.
    Merci de nous faire re-partager des textes de Planète Sans Visa qui ont un sacré écho aujourd’hui…
    A bientôt et prends le temps de te faire plaisir et de choisir ce que tu aimes 😉

  2. J’ai plaisir à relire ta plume déjà alerte de l’époque – et son contenu est hélas toujours d’actualité. J’avais été, à l’époque, des lecteurs de Politis qui avaient protesté de ton éviction (d’une façon ou l’autre) de cet hebdo, ainsi que de celle de Jacques Bertin en rubrique culture… : chacun à sa manière, vous étiez 2 plumes un peu « décalées » par rapport à la ligne éditoriale de gôôche : plus libres, trop libres… et vous aviez raison !

  3. Nous sommes arrivé.

    J’en était arrivé à accepter que j’étais nuisible pour cette terre.
    Petit fonctionnaire dans un petit coin du monde, essayant juste de ne pas faire pire que hier.
    Depuis le 7 janvier, un dormeur s’est réveillé et il voit cette matrice de cauchemar.
    Elle est enfin réveillée !
    Cette masse, celle qui aime sourire, lire et s’émerveiller , n’accepte plus de voir ce monde devenir brun.
    Alors la guerre arrive,c’est eux qui l’ont cherchée.

    Monsieur Nicolino est un Neo, un héros.

  4. Courage et bon/prompt rétablissement !

    J’ai cependant une question : les articles signés de votre nom dans Charlie Hebdo depuis la « reprise », ce n’est pas vous qui les écrivez ? Et pourquoi ne peuvent-ils pas alimenter le blog comme avant ?

    Merci et à bientôt…

  5. Cher Fabrice, les masques t’ont loupe, de justesse, c’etait pas prevu a leur programme, tiens bon! Rester en vie c’est deja resister. ca emmerde ceux qui auraient voulu te voir mort, cette filiation, cette continuite. J’ai lu un Charlie Hebdo recent, un d’apres la tuerie, c’est pas trop de mon gout je dois dire, a part Sigolene Vinson, Luz et toi, mais c’est vrai que le dernier numero que j’avais lu ca fait des annees, il y avait encore Gebe et Mona Cholet! Mais continue, C’est le journal qui a lance l’ecologie politique en France il y a 45 ans, continue a parler d’ecologie a ceux qui peuvent comprendre, a ceux qui ne peuvent pas comprendre, a tout le monde, car il n’y a plus grand-chose d’autre qui peut encore reunir tous les gens sur la planete, les faire tomber d’accord pour une action concrete, par dela les croyances, les styles de vie, les habitudes bonnes et mauvaises… Il n’y a plus que l’ecologie. Tiens bon.

  6. Courage Frabrice Accrochez vous ! ma petite famille et moi à qui vos mots nous manques si fort vous souhaitons du courage et un prompt rétablissement §
    Plein d’amour

  7. Cher Fabrice,
    N’oublies pas que nous sommes nombreux à t’accompagner moralement dans cette épreuve.
    Il faut continuer à te battre pour ta santé avant tout et pour pouvoir reprendre, plus tard, le combat pour notre planète.
    Ta voix est importante.
    Courage.

  8. Que te dire, Fabrice, qui n’ait été dit? Tiens bon, nos pensées sont avec toi, notre monde a besoin de gens comme toi!

    Courage, on est là!

  9. Cher Fabrice, j’écrivais moins pour ne pas commenter de façon trop pesante pour toi .
    Aujourd’hui, les enfants ont écouté les aventures du valeureux Yancuic jusqu’à la fin du chapitre 3….je sais… qu’a touché Yancuic dans la grande rivière ??? Ils attendent la suite impatiemment . Evidemment, ils ont demandé de tes nouvelles . Je leur ai dit ce que je savais et ce que je pouvais . Nous sommes nombreux à penser à toi , à l’école et aussi chez moi , tous .
    Je t’ai envoyé un mail ce soir . bises

  10. Merci Fabrice.

    Immense MERCI pour nous donner de tes nouvelles, bien que cela te soit aussi douloureux. MERCI.

    Pardon d’avoir insisté.

    Il faut laisser du temps au temps. Ne pas rester dedans. Sortir. Aller au Vallon si cher a ton coeur. Dés que tu le pourras.

    Je t’embrasse fort, que nos forces a toustes puissent contribuer a ta guérison.

  11. Courage Fabrice, j’imagine qu’il te faut endurer ces épreuves vaille que vaille. Quant au moral, j’aurai tendance à penser comme P.P. c’est une étape obligée, avant de donner le coup de pied qui te fera remonter à la surface.
    Laurent a raison, notre monde a besoin de gens comme toi.

  12. Tiens bon, Fabrice,
    Tu as été épargné.
    J’ai découvert (hélas mais tant mieux) ton blog suite à la Grande Tuerie du 7 janvier. Tant de générosité, tant d’amour, de perspicacité et de courage, m’ont émue (notamment un article sur les loups, et leur pas si légendaire propension à attaquer les hommes… ne pas avoir peur d’être lucide est une qualité rare).
    Tiens bon.
    Je souhaite que ta tristesse devienne une force, une grande force de construction!
    De tout cœur avec toi.

  13. Prends le temps.
    Accroche-toi à un morceau de ciel, un oiseau qui passe, un sourire d’enfant, une odeur.
    Un jour, tu auras envie de refaire partie du monde.

  14. Même si les nouvelles ne sont pas forcément joyeuses, cela fait toujours du bien de te lire, Fabrice !

    C’est à souhaiter que l’air soit irrespirable début décembre prochain à Paris…

  15. Aujourd’hui, une frustration me faisait m’appesantir sur mon sort.. Comparativement, j’ai honte..
    N’oubliez pas que malgré la tristesse réelle de la perte violente, votre corps a été « empoisonné » de mille chimies et que cela ne doit pas vous aider non plus..
    C’est peut être complètement con ce que je vais dire, et ne m’en voulez pas (mais je n’arrive pas à accepter la latence du deuil dans le combat pour la vie), mais pourquoi n’abreuvez-vous pas votre âme de propos résilients comme ceux de Boris Cyrulnik ? Je suis en train de lire « un homme révolté » de Camus, et cela me rappelle ce que vous êtes, nous sommes. Mais pour se reconstruire, ne faut-il pas réapprendre à s’aimer, à aimer sa vie dans ses petits riens en oubliant un temps tous ces combats ? Ils ne vous en voudront pas. Votre pierre, vous l’avez posée mille et une fois. Comme tout homme qui se sent investi « d’un destin », vous avez sans doute du mal à lâcher prise et à y trouver du sens aujourd’hui. Vous parlez justement du front intérieur. C’est celui-là et uniquement celui_là qu’il faut reconquérir aujourd’hui. Sinon, vous ne serez bon pour rien ni personne 🙂 Abreuvez-vous de résiliences face à l’ignominie, je pense que des gens comme Cyrulnik peuvent vous aider. Pardonnez-moi si mes propos ne résonnent pas en vous et vous agacent. Mais je me devais de vous dire le fond de ma pensée. çà a marché pour moi, mon fils, du plus profond de l’obscurité, nous avons survécu, en mieux.. Douces pensées 🙂

  16. A peine trois mois après le drame, on a l’impression que tout est oublié.
    Alors, vous, survivants de cette tragédie, manifestez-vous, on a besoin de vous voir.
    Vous êtes les témoins de ces horribles journées du mois de janvier, ne laissez pas nos politiques penser qu’il ne s’est rien passé…
    Bon courage 😉
    Céline & Philippe

  17. dures, dures les nouvelles.
    Que ajouter de plus ? Que je viens (enfin) de voir le fim de Wenders et Salgado fils sur Salgado père. Je pense à la conclusion de ce portrait : le jaguar est revenu dans la forêt replantée. Même bien malmenée, la vie a des ressources insoupçonnées si on lui donne un coup de pouce.
    Et on est là pour te donner des milliers de micro coups de pouce.
    Courage, on pense à toi.

  18. La portée des mots peut parfois être vaine et dérisoire dans ce désert d’incertitude. A chaque jour, que le courage de vaincre et la rage de poursuivre votre route vous accompagnent assurément et fidèlement. Pensées solidaires.

    PS ; vos écrits sont comme les grands crus, ils se bonifient avec le temps….

  19. Tu te dis abattu, triste et sans envie d’écrire, mais comment pourrait-il en être autrement ? Tu as le droit à la faiblesse pour une fois !

    Te savoir toujours parmi nous est déjà un cadeau. Le mordant, l’attaque, la pugnacité reviendront en leur temps. D’une telle épreuve, on ressort toujours grandi, même si c’est dur à imaginer quand on est au plus mal.

    Je discutais avec des gens de l’Aspas il y a peu. On a parlé crapauds (c’est de saison) et Nicolino.
    Tu vois, tu es aussi populaire que les batraciens 🙂

    Courage à toi

  20. Courage, Fabrice, tous vos lecteurs vous soutiennent et attendent votre retour, avec patience, quand le temps sera venu. Eux, et la Planète ont besoin de votre présence.

  21. hey! fabrice ! hurle le loup. Pfff je suis paysanne et je pense me syndicaliser avec la conf’.Pourtant je ne suis pas d’accord avec eux car ils se sont prononcer pour l’abattage des loups harg! Mais je me sens seule dans ma profession.
    je suis fatiguée aussi parfois, je ne comprends rien à certain de mes frères humains.
    Soigne toi bien , prend le temps qu’il te faudra, long de toute manière. Ce chemin douloureux, un jour finira.
    atoubientot mtine

  22. Que dire de plus que ceux qui écrivent ci dessus.
    Ta route est longue mais elle vaut le coup.
    Tiens bon, nous avons tous encore besoin de toi.
    Ceux qui nous suivront sur cette terre s’en souviendront. Tu fais partie des gens qui nous servent d’exemple même si ce n’est pas ce que tu souhaite.
    Laisse aller pour mieux nous revenir, pour mieux te revenir aussi.
    je t’embrasse, si je puis me permettre.

  23. Cher Fabrice,

    J’ai perdu un être cher fin 2014, cette disparition se fait plus pesante depuis quelques semaines.

    Je pense comprendre en partie cet abbatement-tristesse, qui ne survient « qu’aujourd’hui », comme s’il nous avait d’abord fallu être fort pour nos proches (et nous sans doute), les aider, les rassurer.
    Mais aujourd’hui que tout le monde semble peu à peu « oublier » et reprendre vie, c’est là que notre esprit peut se relacher, réaliser et prendre la mesure de ce que veut dire « nous les reverrons jamais » et donc s’abandonner à notre propre souffrance/deuil …
    Je vais te dire ce que j’essaye de me faire comprendre : Avec le temps tu apprendras à vivre avec leur mémoire et leur souvenir paisiblement.

    Soignes toi bien déjà physiquement.. le reste j’espère suivra en un temps propre à chacun.

    Avec toutes mes pensées.

  24. « Comment çà va avec la douleur? » pas très bien tu nous dis…mais çà passera, çà va passer, c’est obligatoire, tu as fait déjà un grand chemin, et même si tu demeures encore sous le tunnel.. bientôt au loin la lumière retrouvée.. le ciel.. et la mer comme un grand éblouissement avec la vie qui t’attend, recommencée
    caro Fabrizzio!corragio…

  25. Merci beaucoup pour ces nouvelles ! Je me joins à tous les messages d’encouragement déjà donnés et si bien exprimés.
    J’en profite aussi pour recommander à tout le monde la lecture d’UN EMPOISONNEMENT UNIVERSEL, on a beau s’être déjà intéressé au sujet ce livre laisse franchement pantois par ses multiples informations. On parcourt tout à la fois l’Histoire et les péripéties d’une drôle de comédie humaine, c’est simplement passionnant.

  26. Bonsoir Fabrice,

    Garde confiance en toi, en nous, dans le monde, dans la beauté et dans tout ce qui te dépasse, nous dépasse.
    Tes forces et ton énergie t’ont abandonné, ta lumière a vacillé, mais tu es là. Chaque jour, chaque nuit qui passe, imperturbable.
    Moi aussi, je suis passé par une épreuve physique difficile et je sais que, quand la pièce est close, on ne voit pas la lumière alors qu’elle est là, tout près, juste derrière le volet.
    Moi, aussi, j’avais perdu mon énergie et aujourd’hui encore, je me souviens que, quand je suis sorti de l’hôpital, j’étais très vite fatigué, vidé, obligé de m’asseoir.
    Ce qui me revenait souvent à l’esprit, c’est, malgré la bienveillance des médecins et des infirmières, une impression d’être enfermé, en dehors du monde des vivants, puis de ma joie de respirer l’air « du dehors » quand ma femme est venue me chercher pour rentrer chez moi.
    Garde confiance en toi, en nous, parce que, nom de Dieu, la vie vaut la peine d’être vécue et, pourtant quand je t »écris ça, j’en bave psychologiquement dans mon entreprise. Souviens-toi : pour toi, pour nous et pour tout le reste, connu et inconnu.

    JMichel

  27. Allez tiens bon.
    Je ne suis pas très fort en écriture et je recopierais bien toutes les belles paroles qui ont été dites au-dessus.
    Tu as le droit à la tristesse, le deuil, l’abattement. C’est passager, c’est normal, il y a des hauts et des bas.
    Allez courage.

  28. « Entendons-nous : je ne pleure pas, je suis seulement d’une pesante tristesse »
    Prends soin de toi, Fabrice, et tiens bon: ce n’est « que » le contrecoup du choc, la phase où on réalise vraiment ce qui est arrivé, et qui était jusque là de l’ordre de l’irréel.
    Merci d’être, quand même, fidèle au poste en nous donnant de temps en temps de tes nouvelles avec l’appui de tes anciens écrits.

  29. Avec toute mon amitié
    A toujours sur le rêve…

    JHM (Journal de La Haute-Marne) / N.F. et Fr.T. 1.04.15

    http://www.jhm.fr/departement/actualites/21367-cigeo-tombe-sur-un-os

    Bure : Cigéo tombe sur un os

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    Alors que la géothermie était jusque-là au cœur des débats entre l’Andra 
et les opposants au site d’enfouissement des déchets nucléaires, 
un nouvel élément vient de mettre un véritable coup d’arrêt au projet Cigéo : 
la découverte d’un squelette de dinosaure dans les profondeurs du laboratoire. Jamais les opposants à Cigéo ne l’auraient imaginé, et encore moins les scientifiques qui travaillent sur le site d’enfouissement des déchets nucléaires. La question de savoir si une ressource géothermique est présente ou non dans les sous-sols de la zone pressentie pour accueillir le projet, ne se pose même plus. Car une nouvelle découverte vient de balayer toutes les polémiques. Les machines qui travaillent au coeur du laboratoire de Bure ont mis au jour un squelette de dinosaure dans la roche souterraine vieille de dizaines de millions d’années. «En creusant, on s’est aperçu que quelque chose n’allait pas, raconte cet ouvrier. On ne creusait plus de la roche, mais de l’os !»

    Yves Coppens attendu demain à Bure

    Appelés immédiatement sur place, les spécialistes de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) découvrent avec stupéfaction que, dans la paroi, se niche le squelette géant d’un tyrannosaure. Une découverte inédite et d’une importance historique capitale. Or, on sait aujourd’hui que ces espèces préhistoriques évoluaient dans des zones plutôt vastes. La découverte stoppe donc net les travaux du labo mais bloque du même coup tout projet souterrain à des kilomètres à la ronde, et donc dans la fameuse Zira (Zone d’intérêt pour la reconnaissance approfondie), où aurait pu être implanté le futur site. La communauté scientifique est en émoi. Yves Coppens, spécialiste de la préhistoire, doit se rendre sur le site de la découverte dès demain. Les opposants sont, eux, bouche bée. Claire Neuitan, membre du Cedra (Collectif contre l’enfouissement des déchets nucléaires), y voit forcément une bonne nouvelle : «C’est une découverte aussi hallucinante que bienvenue pour nous. On est sûr que le projet initial va être, si ce n’est enterré, interrompu pour un bon moment», explique la militante. Joint par téléphone, le conseiller municipal communiste de Saint-Dizier, Jean-Luc Bouzon, grand opposant à Cigéo, se réjouit aussi de cette nouvelle, tandis que l’Andra se trouve contrariée dans ses plans. Une question se pose désormais : quel avenir donner au site ? Le tyrannosaure ne pouvant être déplacé, l’idée de créer un laboratoire de recherche sur place, n’est pas à exclure. Notamment pour que les scientifiques puissent travailler sur l’ADN de la bête, sans que celui-ci ne soit altéré. Les semaines à venir seront sans doute déterminantes.

  30. Que dire de plus …
    Un article de Politis , j’ai chassé de mon esprit beaucoup de noms de cette équipe mais s il en existe un dont je suis fière d avoir modestement croisé son chemin , c’est toi Fabrice .
    Courage
    Annie D.

  31. Gerard

    Cher Fabrice,

    C’est lors d’un passage chez Ardison que j’ai eu le plaisir de découvrir ta radieuse personne, ta verve et ton engagement pour de nobles causes. Tu y présentais alors ton livre « Bidoche » sur l’industrie de la viande que j’ai lu et relu et que je n’hésite pas à diffuser quand je le peux… J’ai continué à te suivre assidûment par le biais de tes chroniques dans Charlie Hebdo (je continue toujours d’ailleurs). Ce qui t’es arrivé ainsi qu’à tous nos amis de Charlie me touche énormément, je t’envoie donc ce petit message de soutien (petit par la taille mais intense dans le soutien) depuis mon coin de Belgique ! Je croisse les doigts pour ton opération et te souhaite le meilleur rétablissement possible ! Au plaisir de te savoir en meilleure forme et de te lire. Tout de bon mon ami !
    Gérard
    PS 1 J’ai vu que ton ancienne collègue de « Terre sauvage » te rendait un vibrant hommage dans son dernier numéro…
    PS 2 Je viens de lire « Sauve-toi, la vie t’appelle » de Boris Cyrulnik et j’ai trouvé ce livre plein d’espoir dans la reconstruction suite à un drame. A méditer.

  32. merci Fabrice, de donner des nouvelles,
    je suis touchée et me sens tellement impuissante
    aujourd’hui je pense qu’il faut arrêter la guerre (lutter, dénoncer …) et travailler à la paix, se mettre en creux pour accueillir le bon, la lumière, l’aide, et créer quelque chose de nouveau …
    courage, patience, le meilleur est devant !
    pensées pleines de douceur

  33. ISA |

    Cher M. Nicolino, j’ai envie de spontanément vous envoyer ce mot d’encouragement en voyant que vous déprimez, et il y a de quoi, c’est un sale moment à passer, et quand on en a la surdose, des mauvais moments, trop c’est trop… c’est surtout qu’on a l’impression d’avoir fait le tour de ses ressources et de son énergie.
    Ca risque de vous sembler gentillet au premier abord, mais je voudrais vous parler d’un truc que j’ai abondamment utilisé, et avec succès, en passant moi-même des moments durs. Je m’en sers encore quand j’en ai besoin…
    Ca tient si j’ose dire en un mot : « se nourrir de beau et de bon ». C’est comme ça que j’appelle le « positif », mais alors exclusivement positif. A la fois qui parle des choses (en tous cas de l’être humain, de la nature, de la vie, etc…) de façon positive, disons pleine d’espoir, d’humanité, et de beauté, et qui mette complètement de côté (provisoirement, le temps de se requinquer, même si ça doit durer un peu) tout ce qui ramène à la tristesse, aux informations douloureuses ou difficiles. Pour l’instant, mais sans équivoque.

    C’est quelque chose que j’ai compris en voyant que lorsque je souffrais beaucoup, mon cerveau me semblait fait de telle façon qu’il mettait la « loupe » sur cette souffrance, physique et surtout morale, les soucis, la tristesse, la peur. Je me sentais comme hypnotisée par elle, omnibulée, obsédée… et comme il y avait de quoi, je ne voyais pas du tout ce qui pouvait m’en sortir (je dirais même que je n’y « croyais » pas, dans le fond), j’étais donc comme coincée là-dedans. C’est inévitable, un mouvement naturel… mais je me suis aperçue qu’il y a moyen de le « distraire », le mot n’est pas vraiment bien trouvé, disons moyen de calmer ça, de revenir vers la lumière, l’air… de se nourrir pour quitter cette tristesse pesante qui « tire vers le bas » et englue.
    Et sans « déni de la souffrance », « déni de la réalité », surtout pas. Quand on peut parler à une oreille capable de vous entendre et de vous donner beaucoup d’empathie et de chaleur humaine, il faut en profiter à bloc. Pleurer quand on a envie de pleurer, parler si c’est nécessaire, dire sa peine. Ca oui, évidemment.

    Mais le « truc » que j’avais trouvé, c’est de faire en sorte au maximum de ne pas rajouter de la peine à la peine, en faisant tout ce qui est possible, très concrètement, pour éviter de ruminer, de mariner dans la souffrance, parce que c’est un mouvement naturel, de déprimer dans ces cas-là, on est vraiment dans une sorte d’hypnotisme, scotché, sidéré par la souffrance… malgré soi.
    Ca peut sembler impossible de « vivre », de
    dire sa souffrance quand elle est là, tout en évitant de la ruminer davantage. Parce qu’on a du mal à voir la différence quand on souffre beaucoup, ou bien du mal à voir le moment subtil où on bascule de l’une à l’autre.

    Je ne sais pas bien expliquer ça… j’essaie.
    Il ne s’agit pas du tout de se donner des injonctions, des incitations à aller de l’avant, genre « je ne dois pas penser » (le meilleur moyen de penser je trouve !). Pas du tout. Au contraire il s’agit de bien s’écouter, pour repérer les moments où ça bascule de l’émotion, du besoin de l’exprimer (la tristesse à sortir absolument pour se soulager, au contraire), à la rumination dans une tristesse qui est alors stérile, et dangereuse même. On est les seuls à pouvoir les repérer (gare aux bonnes âmes qui vous disent quand et comment le faire !). Et petit à petit on apprend à détecter ce moment, et une fois détecteé, aussitôt on se précipite pour chercher les belles images qui vont nous « nourrir » et remplacer les tristes images ou pensées qui nous viennent spontanément, et qui nous feraient prolonger notre tristesse.

    Perso, ce qui m’a servi à découvrir ce « truc », c’est d’analyser (après coup, toujours) ce qui était le pire, lors de crises d’angoisse – à priori insurmontables sans anxio. Là, c’était pour moi le summum de cet « hypnotisme » du cerveau sur la peine, impossible de s’en détacher, coincée là-dedans. Et me dire de penser à autre chose était impossible, il me fallait (inconsciemment et consciemment) sortir de là tout de suite, je ne suis pas maso, et heureusement ! Et j’ai trouvé ce « truc » qui s’est révélé efficace, vraiment : quand ça me prenait, je me disais que j’allais m’occuper de cette douleur, bien sûr, hors de question de subir ça, sauf que là, ce n’était « juste pas le moment » d’y réfléchir, de trouver une solution, que je n’étais pas en état de le faire, pas en possession du bon outil pour le faire, que si je continuais à ruminer comme ça, ça allait être pire… et hop, je me tournais vers un texte nourrissant, une musique, des images, un pense-bête d’idées positives, mais alors de façon maniaque, exclusive. Quand c’était trop fort, je prenais un médicament, un anxiolytique, parce que le but c’est à tous prix d’éviter de rester dans la souffrance ou d’en rajouter, mais petit à petit mon médicament ça a été ce « truc », qui était bien une solution, un outil, concret… que j’ai adopté par expérience, parce que ça marchait.

    Facile à dire, je sais, et en plus c’est très subjectif, selon les personnes ça peut passer par des choses très différentes. Personnellement je me suis munie peu à peu de textes très positifs, encourageants, et de citations brèves mais puissantes quand je n’avais pas la force de lire beaucoup, des images aussi, de la nature, de beaux paysages, de la musique, mais gaie (pour moi !), des sons, de la déco, des couleurs… des choses qui m’aident.

    Je ne sais pas si j’arrive à expliquer ça comme je le voudrais.

    Il ne s’agit pas de vous dire de « positiver » artificiellement, par injonctions : quand on va mal et qu’on ne voit que de bonnes raisons d’aller mal, et Dieu sait si vous en avez, on ne peut pas l’entendre, et ça ferait quasi indécent.
    Non, juste vous nourrir exclusivement de beau et de bon, même si vous ne voyez pas encore comment, avec quoi, juste l’imaginer, déjà. Ce n’est pas facile au fond d’un lit, vous n’avez pas (pas encore) la beauté de la nature sous les yeux, le souffle du vent, la vie qui bouge… et tant de raisons d’être tiré vers le bas, au contraire… Mais prenez, demandez, exigez de votre entourage tout ce qui va vous nourrir de beauté et de chaleur. Tout ce qui va vous tirer vers le positif, et surtout en excluant au maximum l’inverse.

    C’est un vrai boulot, au départ ça semble dérisoire, ou impossible, ou indécent, la souffrance, les soucis, la peur, etc, semblent toujours prendre le dessus, on croit que c’est impossible à éviter. Et peu à peu on constate que ça marche, sur de petites choses, par moments, on le vérifie, on insiste… et on est surpris du résultat, ce qui encourage à le faire plus souvent, plus intensément…
    Parce que quand ça va mieux, on comprend que c’est là qu’on peut faire face, on peut regarder, s’occuper de sa peine, voire de celle des autres. Mais jamais quand on est trop fragile. Là, se mettre en priorité des priorités, travailler à se « nourrir » de beau et de bon, exclusivement.
    Un vrai boulot, au départ pour moi c’était de l’ordre de la survie, puis une curiosité éveillée, intriguée… et même ensuite une expérience passionnante, comme une aventure, une étude sur soi.

    Trouver son propre truc, ce qui marche pour soi. Perso, petit à petit, dans les moments où ça allait mieux, je me suis constitué des « pense bête » positifs pour m’encourager dans les moments durs, parce qu’alors (ça c’est un autre trait de fonctionnement du cerveau dans la souffrance) la mémoire de ce qui est beau et bon s’envole, quand ça ne va pas, on ne se souvient de rien de bon. En relisant ces pages ou citations dans mes moments durs (je me jettais dessus… et à force je finissais par trouver la lecture qui me convenait dans le tas, qui m’éclairait un peu), ça me remettait un peu la « bonne » mémoire en place… je me créais d’autres pense bête, je piochais là-dedans quand nécessaire, et petit à petit la souplesse est revenue.

    Et même la joie, j’ose vous le dire. Cette joie dans laquelle on ne croit plus. La vie qui se remet à tourner, la possibilité de penser à ceux qui nous manquaient de façon insupportable, et d’y penser enfin sans être entraîné dans une tristesse pesante. Naturellement, spontanément.
    Tout ça avec beaucoup de gentillesse avec soi. Sans injonctions, sans mettre la barre haut, juste en essayant…
    J’espère que mon conseil (qui n’en est même pas un, plutôt un truc issu de ma propre expérience) ne va pas vous paraître trop dérisoire.Je vous l’envoie avant de regretter l’avoir donné.

    Je vous souhaite plein de bonnes choses, qu’elles reviennent bien vite.

    Et elles vont revenir. Vous avez juste perdu la mémoire du bon, et c’est normal.

    Cordialement, Isa

  34. Je suis vraiment d’accord avec Celine et Philippe! Mais je ne sais pas si c’est seulement aux « survivants » de se « manifester » (ils ont survecu, c’est deja beaucoup, et je crois que Fabrice en particulier, qui a vu les tireurs en face lui tirer dessus a encore beaucoup a faire pour recouvrer la sante avec le moins de sequelles possibles, meme s’il reste discret) mais il me semble que nous tous, les Francais, les gens qui lisent ou ne lisent pas Charlie Hebdo mais qui sont choques qu’on puisse abattre froidement une equipe entiere de journalistes devant les cameras et en faire un spectacle, devons faire quelquechose.

    Je suis gene par les tribunes tendance psychologisante « apres Charlie » etc. publiees si vite par certains journaux. Pour moi nous ne sommes pas encore « apres ». J’essaie encore de comprendre ce qui s’est passe. Comprendre vraiment. Il reste beaucoup a faire!

    Et aussi, ce n’est pas a la meme echelle bien sur, mais ce que je voudrais etre « inspire par », c’est le grand poeme de Charlotte Delbo, « faites quelquechose, apprenez un pas, une danse, car ce serait trop bete, a la fin, que tant soient morts, et que vous viviez, sans rien faire de votre vie. »

    Qu’on ne me meprenne pas: Je ne suis pas en guerre! (comme a fort justement affirme, tres tot, Herve Kempf) Oh non! (Les terroristes, il faut les appeler par leur nom, ne m’auront pas comme ca). Au contraire. La vie a besoin d’encore plus de soutien qu’avant, d’un soutien encore plus determine. Et heureusement, il y a quand meme des gens, dans les commentaires de ce blog et ailleurs, qui semblent l’avoir bien compris!

  35. Courage Fabrice, tenez bon, nous sommes avec vous. Ce petit message pour contribuer à ces témoignages d’amitié.
    Courage, courage, courage !
    Anabelle

  36. Cher Fabrice,
    tenez bon ! nous sommes nombreux avec vous ! Et cette planète sans visa a décidément besoin de vous !
    Affutez votre stylo en vue de la prochaine conférence sur le climat !

    Amitiés

  37. Une tribune interessante de Philippe Corcuff:

    http://www.liberation.fr/politiques/2015/03/30/face-a-la-montee-du-fn-la-derive-des-neocons-de-gauche_1231682

    Il se fait etriller par les lecteurs! Reaction qui prouve malheureusement, bien malgre elle, la pertinence du point de vue de Corcuff, et meme qu’il est peut-etre deja en-deca de la realite… Meme en tenant compte de la politique de censure (pardon, « selection ») des commentaires propre a ce journal des « neocons de gauche »…

    La tribune d’Abdennour Bidar, « faites de la fraternite » elle aussi mesuree, raisonable, eclairee, pas jargoneuse pour deux sous, en fait assez enthousiasmante, n’avait recu que des commentaires negatifs.

    Les amis, gardons le cap!

  38. Bien sûr que vos douleurs doivent être grandes et difficiles.
    Nous pensons très fort à vous ainsi qu’au reste de l’équipe Charlie. Nous continuons notre combat de tous les jours : aimer, s’aimer, respecter, se respecter, embrasser patcha mama, vivre tout simplement.
    Bonnes vibes cher Fabrice !

  39. la végétation se réveille!

    🙂

    bientôt des odeurs, bientôt des senteurs’

    bientôt des parfums /

    bientôt des saveurs, bientôt des rondeurs,

    bientôt la (en)vie!

    bientôt…. de nouveau

    bientôt ça ira mieux 🙂 !

  40. Bonsoir Fabrice,

    Longtemps que je vous lis. La première fois que je vous écris. Juste pour vous dire « courage »,mais je sais que vous en avez.
    Revenez-nous !

  41. Fabrice, Mr Nicolino,
    Nous ne nous sommes jamais rencontré mais permettez moi de vous embrasser comme un frère. Je suis de tout cœur avec vous.
    Je bois à votre santé (du vin bio!) et à celle de tous ceux qui vous soutiennent sur votre merveilleux blog.

  42. Fabrice accorde toi la tristesse et la peine a la hauteur de ce qu il t est nécessaire. Le processus de deuil est un travail jonché d étape et de chemin qu il faut emprunter pour se reconstruire. Il existe aujourd’hui de très bon professionnels (et je parle en connaissance de cause) qui peuvent t accompagner dans cette épreuve et ils peuvent etre un bon tuteur de résilience. Courage et le meilleur pour toi

  43. Merci pour l’info sur le dinosaure haut marnais !
    ça m’a fait sourire.
    j’imagine à la prochaine machine des pancarte « T. Rex avec nous !!! »

  44. Bonjour Fabrice,

    Avez vous parlé de votre état de tristesse aux médecins ?

    Ça ressemble à une dépression latente assez « normale » après tout ce que vous avez vécu et avec ce que vous continuez à vivre et à souffrir…

    Ils ont certainement des moyens de vous aider…

    Bises

  45. Cher Fabrice,

    Si mon grand-père – lui qui a vécu au contact de la terre – voyait Planète sans visa, il dirait sans doute que c’est un beau champ, bien exposé à l’endroit, avec une bonne terre arable. Il saurait apprécier comment vous l’avez travaillée en conscience pour qu’elle donne de nombreuses et généreuses moissons, nourrissant tous ceux et toutes celles qui sont venus par ici.

    C’est votre terre, et vous la connaissez mieux que quiconque. Vous sentirez bien si elle a maintenant besoin d’une jolie jachère florale, pendant une ou deux saisons, le temps pour elle de se reposer, de se régénérer, de reconstruire ses équilibres intérieurs. Si vous choisissez cette pause, n’oubliez pas de nous faire signe de temps en temps. Les essaims sont tout près, sûr que nous viendrons polliniser à chaque floraison.

    Je vous tiens les pouces et je croise les doigts, mes meilleures pensées pour les opérations à venir.

  46. À Brigitte:
    Je ne sais pas si en parlant médecins vous pensez à des médicaments. Si oui, ce n’est pas une bonne idée de traiter médicalement une tristesse évidemment normale. Le psychisme fait son travail, il élabore lentement de quoi continuer à vivre, la chimie ne fait que perturber cette démarche intérieure nécessaire.

  47. Fabrice, dans quelques jours les martinets seront enfin de retour… Je souhaite bien sincèrement que les cris strident et joyeux de ces merveilleux fous volants t’apporteront l’énergie et l’optimisme qui te manquent ces derniers jours !

    Bien à toi. Sancho

  48. j’ai écrit « j’imagine à la prochaine machine »
    je voulais dire « j’imagine à la prochaine manif »

    on peut faire des lapsus à l’écrit 😉

  49. Très cher Fabrice,

    Mon petit garçon de 7 ans, Théo, compte énormément sur vous.
    Tenez bon pour vous, pour vos proches, pour Théo, pour nous tous.

    Théo a subi 50 opérations, il respire avec une trachéotomie parce qu’il a eu des malformations de la trachée et de l’oesophage que je crois dues au glyphosate (j’en ai pulvérisé sur 700 m2 alors que je ne savais pas encore que j’étais enceinte, et c’est dans les 3 premières semaines de grossesse que se fait la séparation entre la trachée et l’oesophage qui s’est mal faite chez Théo).

    Votre article sur le chien Rex m’est allé droit au coeur : Oui, moi aussi j’ai cru Rex le Chien quand il disait que c’était biodégradable et écologique !
    C’est pour ça que j’ai utilisé ce produit…

    Le glyphosate vient d’être classé cancérigène probable, vous avez peut-être vu aussi ce reportage d’Arte sur les malformations dues au glyphosate dans un élevage de porcs au Danemark.

    C’est la première fois que je vois une étude aussi flagrante sur la question des malformations.

    Théo se bat depuis 7 ans pour avoir une existence la plus normale possible, malgré le handicap, malgré tout.

    L’espoir reprend d’une prise de conscience pour qu’aucun autre enfant n’ait à subir ce que Théo subit.

    Allez Fabrice, hauts les coeurs, nous sommes tous avec vous !
    Regardez vers l’avenir, vous êtes là, avec nous.

    La tristesse est normale, prenez le temps de vous reposer en vous entourant de vie, de nature, de beauté.

    Quand j’étais désespérée de la souffrance de mon enfant, c’est mon cheval qui savait me consoler, cherchez, trouvez quelque chose qui vous fait du bien. Vous ne trouvez pas ? Cherchez encore !

    Ce matin, plusieurs personnes m’ont parlé de l’article de Rex, merci, merci, merci !!!

    Nous sommes tous avec vous. Que dire de plus ?…
    Je vous embrasse.

  50. @Sabine, votre message m’a beaucoup touché. Beaucoup de courage et de joie de vivre pour la suite.
    Il y a la chimie et ses terribles dégâts. Il y a aussi les nanos ou le nucléaire : 30 ans pour simplement espérer récupérer les coeurs fondus des réacteurs de Fukushima ! Quels seront les prochains réacteurs à connaître le même sort ?
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/01/a-la-recherche-des-c-urs-perdus-des-reacteurs-nucleaires-de-fukushima_4607166_3244.html

  51. Merci a toustes,

    Merci sabine,

    Votre récit m’a bouleversée. Aux larmes. De tout coeur avec vous, avec toustes.

    J’avais fait un texte, mais en l’envoyant il ne s’affiche pas.

    Fabrice, cher Fabrice,

    Pour les enfants, tout les enfants, tu ne dois pas baisser les bras. MERCI.

  52. Cultive ton jardin, parfois le psychisme est impuissant à réaliser ce chemin de deuil tout seul.
    Parfois il faut l’aider , et les psychiatres sont là pour cela.
    Psychiatre ne veut pas dire obligatoirement prise de chimie.La parole est primordiale et peut être suffisante.Parler et pleurer.Pleurer et parler.
    Bises à Fabrice.
    Courage à vous, Sabine et Théo ! Merci pour ce témoignage.Combien de Théo de part le monde ?

  53. Chez moi, plusieurs champs viennent de passer du vert au brun de façon brutale. Certains agriculteurs novateurs, ayant appris qu’il est mauvais pour le sol de le travailler et retravailler, ont trouvé une magnifique solution, l’inonder de désherbant au printemps pour pouvoir semer sans être gênés par l’herbe.

    Glyphosate? Qu’en est-il de cette pratique aberrante?

  54. Un joli boulevard bien goudronné….et quand le FN sera aux commandes….Gare à nous !
    Ils doivent bien rigoler chez les LePen !

    Encore un article sur le projet de loi sur le renseignement

    Lettre ouverte aux traitres à la république
    http://blogs.mediapart.fr/blog/laurent-chemla/030415/lettre-ouverte-aux-traitres-la-republique

    NE PAS OUBLIER DE FAIRE CIRCULER MASSIVEMENT L’ADRESSE DU SITE !!!

    http://sous-surveillance.fr/#/

    Le projet de loi relatif au Renseignement met en danger les libertés
    fondamentales.
    Quels problèmes pose-t-il ?

    – Surveillance de masse des citoyens
    – Pas de contrôle des services de renseignement
    – Légalisation des pratiques illégales

    Solidarité & Liberté,
    Rafaël

  55. Les merisiers sont en fleur sur tous les versants, c’est splendide avec à leurs côtés les branchages gris des châtaigniers pas encore débourrés et le vert tendre des saules qui explosent un à un. Des palettes qui nous rappelle que le Printemps éclate ! Au-dessous coulent les deux si belles rivières qui se rejoignent si paisiblement aujourd’hui. Martinets et hirondelles ont commencé leurs acrobaties.

    Tenir bon, voir loin, rassembler les forces. On va réussir, Fabrice… et on va forcément réaliser un truc très fort tous ensemble, il ne peut en être autrement.
    Plein de belles et bonnes choses, on est sur la voie et toi aussi, Fabrice… même si c’est par moment si dur.
    La peine est toujours là mais elle va nous servir de base tellement solide qu’on pourra en faire tout ce que l’on veut en faire ! Nous avons perdu des trésors d’humanité… mais nous avons gagné une force collective et individuelle indestructible. C’est ce que je sens. Je n’ai pas l’impression de me tromper sur ce thème : c’est un sentiment qui n’a pas bougé et qui a démarré quelques jours après la Grande Tuerie, le temps d’accepter l’inacceptable et de sortir du premier choc tellement violent.
    Pourtant, il me semble que le chemin est là, devant nous et qu’en même temps, nous devons chacun tracer le notre… sans se sentir seuls. Et nous sommes des milliers, sûrement des millions !

    Bon week-end à tous et… sortez voir le monde, le vrai, le beau, le bon : les nuages eux-mêmes sont de toute beauté en ce moment 😉

  56. Cher tous, je ressens cette même énergie que P.P . Le mal s’effondrera sur lui-même,car c’est toujours ainsi ; et parallèlement, il a suscité chez la plupart d’entre nous un énorme sentiment de révolte d’indignation et de résistance . D’un bout à l’autre de la planète, nous savons les escroqueries, les barbaries, la bêtise , et nous voulons plus que jamais défendre la vie , celles des verdiers qui pétaradent à présent qu’est revenu le temps des nids,celles des singes écureuils de la grande forêt amazonienne , celles des orchidées fragiles des prairies, celles de nos enfants, de nos voisins, et de toute cette grâce qui nous est offerte à chaque instant et que nous aimons tellement contempler . Sabine , je vous embrasse ainsi que votre petit Théo. Merci pour votre témoignage et votre force .Battons nous tous ensemble .

  57. Fabrice, nous sommes nombreux à penser à toi constamment , ainsi qu’à Simon dont tu parles plus haut et à tous les autres , à vos familles . Vous n’êtes pas seuls . Je t’embrasse .

  58. Ello,

    Merci toustes,

    Il reste que je ne suis qu’un homme, mais plusieurs vous diront quel homme j’ai été. J’ai toujours lutté pour le peuple et les droits de celui-ci de se gouverner lui-même, j’en ai frôlé la mort plus d’une fois et j’ai même dû me sauver de chez moi pour de longues années. Mais toujours j’ai écrit et aimé la vie. Mon oeuvre a fait le tour du monde et je suis devenu un symbole pour une jeunesse pleine de vie. Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J’aime la vie et le monde. J’ai été heureux dans ma lutte incessante.

    Il meurt lentement
    celui qui ne voyage pas,
    celui qui ne lit pas,
    celui qui n’écoute pas de musique,
    celui qui ne sait pas trouver
    grâce à ses yeux.

    Il meurt lentement
    celui qui détruit son amour-propre,
    celui qui ne se laisse jamais aider.

    Il meurt lentement
    celui qui devient esclave de l’habitude
    refaisant tous les jours les mêmes chemins,
    celui qui ne change jamais de repère,
    Ne se risque jamais à changer la couleur
    de ses vêtements
    Ou qui ne parle jamais à un inconnu

    Il meurt lentement
    celui qui évite la passion
    et son tourbillon d’émotions
    celles qui redonnent la lumière dans les yeux
    et réparent les coeurs blessés

    Il meurt lentement
    celui qui ne change pas de cap
    lorsqu’il est malheureux
    au travail ou en amour,
    celui qui ne prend pas de risques
    pour réaliser ses rêves,
    celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
    n’a fui les conseils sensés.

    Vis maintenant !

    Risque-toi aujourd’hui !

    Agis tout de suite!

    Ne te laisse pas mourir lentement !

    Ne te prive pas d’être heureux !

    Pablo Neruda

    Prenez bien bien soin de vous, et de tout ce qui vous entoure.

  59. Bonsoir bonjour plein de courage pour la suite, c’est le printemps, le renouveau de la vie, les oiseaux dans les arbres, les nids les migrations les naissances des peuples des forets des champs de la terre du ciel. Les choses vont se remettre en ordre doucement certes mais surement. Comme l’alpiniste qui fatigue sur la pente en direction d’un sommet, les jambes lourdes, le souffle court, les épaules cisaillées par les bretelles du sac à dos trop lourd que l’on a envie de jeter. Mais après tout cela là haut réside la délivrance le moment tant attendu, celui ou l’on souffle enfin ou l on dépose son sac pour admirer à loisir le paysage rudement conquis pour ensuite reprendre sa route totalement régénéré.
    Courage, tout fini, tout s’arrange, un jour, petit à petit, toujours.

  60. Vos ouvrages, vos écrits, vos alertes, vos paroles et prises de position sont essentielles.
    Vous avez tout mon soutien.
    Courage et espoir.
    Pascal

  61. Courage à toi Fabrice !

    Ta tristesse est plus que normale, qui ne serait pas triste après un tel événement ?

    Nous sommes nombreux à penser à toi et à t’envoyer toute la lumière et le réconfort possible.

    Plein de soleil du sud et la chaleur de nos pensées

  62.  » Le dehors persiste debout dans la mémoire
    le vent noue le ciel au chemin
    le silence flambe au midi
    les arbres avancent au pas de la lumière »
    F. Migeot

    « La vie c’est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareil »
    Grand Corps Malade
    Patients, 2012

    coeurs en berne
    et grande brassée de vie Fabrice !

    FranBoise

  63. Tu remarcheras Fabrice et normalement je le sais, je le sens. Que seraient les sentiers sauvages sans toi pour les arpenter de long en large ? Andiamo ?! Davaï !
    On est le 7 avril. Je pense tous les jours a vous tous de Charlie.
    Je t’embrasse fort.

  64. à Elsa: merci pour ce magnifique texte de Pablo Neruda.
    Fabrice, prends le temps, penses à toi, ne t’abreuves pas trop de l’actualité, elle est toujours et peut être de plus en plus déprimante, et nous montre à quel point l’homme est vil, à quel point l’homme est petit.
    Avant de pouvoir entrer dans leurs écoles de politique, il me semble qu’il serait bon que les prétendants se penchent sur leurs personnalités, afin de soigner leurs blessures d’enfance et que l’on ne voit plus des comportements dignes d’une cour d’école.

  65. Et pour rester dans le domaine… « atomique »… l’EPR… : quand on sait qu’un réacteur nucléaire est pas définition soumis à des chocs thermiques très violents (lorsqu’on injecte de l’eau froide pour refroidir le réacteur en fonctionnement « normal »…), il y a de quoi rester pantois. Il s’agit ici d’un article qui explique qu’une nouvelle faille secoue le chantier de l’EPR de Flamanville… et que c’est un problème générique (propre à plusieurs EPR en cours)… extrait :

    « Au cours des premiers essais chimiques et mécaniques sur un couvercle de cuve similaire, fin 2014, les ingénieurs du groupe nucléaire ont constaté une concentration importante en carbone qui entraîne une réduction de la capacité de l’acier à résister à la propagation de fissures. Cette capacité de résilience est « notamment importante en cas de choc thermique, par exemple à la suite d’une injection d’eau froide dans le circuit primaire du réacteur »
    Source :
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/07/nouvelles-difficultes-sur-le-reacteur-epr-de-flamanville_4610989_3234.html

  66. marie line je rigole! car en attendant godot, pardon lepen! on a des textes votées par les tenants de la liberté d’expression en place actuellement bien réducteurs des libertés publiques

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