Avant de vous entraîner encore dans un coin sombre, trois minutes de rigolade. Vous ne refuserez pas, je pense. Voici l’adresse : www.terre.tv. Disons qu’il s’agit d’un combat de gladiateurs modernes, entre brocolis d’une part et sauce thai de l’autre. Disons. Et si vous ne riez pas, eh bien, passons à ce qui vous fera, je l’espère, grincer des dents.
Ma question du jour, la voici : peut-on encore être contre les OGM ? Je pense disposer de quelques secondes avant que de me faire écharper par les amis de José Bové. Il me faut donc foncer : l’essentiel du mouvement écologiste chipote. C’est dit.
Le funeste Grenelle de l’Environnement, en octobre dernier (fabrice-nicolino.com), a montré au grand jour ce qui s’observait depuis des lustres derrière le décorum : il n’est plus question de demander la fin des OGM. Il s’agit bien plutôt de discuter, de négocier, de trouver un compromis qui permette de parler de victoire.
À ce jeu tout de même singulier, les grandes associations sont devenues maîtresses. Il est vrai que la réalité est consternante : en 2006, 100 millions d’hectares dans le monde ont porté des cultures OGM. Le combat français, s’il est d’une grande qualité morale, n’en reste pas moins d’arrière-garde. Je sais que cette expression en choque certains, mais je la conserve, car je la crois juste.
Un combat d’arrière-garde n’est pas une défaite. Et il peut se changer en victoire. Nous n’en sommes pas là. Pour l’heure, les OGM s’installent puissamment, et les associations françaises, piégées dans le Grenelle, ne savent plus quoi demander. La clause de sauvegarde sur le maïs de Monsanto – qui ne le voit ? – n’apporte rien sur le fond du dossier.
J’en étais là dans ma réflexion lorsque j’ai reçu, lundi je crois, un appel téléphonique de Thierry Jaccaud, rédacteur-en-chef de la revue L’Écologiste. J’ai beaucoup de sympathie pour Thierry, et lis avec grand intérêt – en général – son journal. Que me voulait-il ? Me parler d’une pétition anti-OGM (www.ogm-jedisnon.org), lancée par L’Écologiste et l’association OGM dangers (voir les raisons d’une modification dans les commentaires) .
Je l’ai aussitôt signée, car elle parle simple et clair. Elle rappelle qu’il existe des personnes refusant la présence d’OGM dans l’alimentation, et réclamant du même coup l’interdiction de la culture OGM en plein champ. Une telle pétition de principe est désormais nécessaire, car le WWF, Greenpeace, France Nature Environnement, José Bové, sans parler de la fondation Hulot, sont devenus, à des degrés divers, des réalistes.
Tous les signaux que j’arrive à recevoir le montrent. Il n’est plus question de combattre franchement et sans détour. Il s’agit de saisir l’une des perches aimablement tendues par Son Altesse Sérénissime (SAS) Sarkozy 1er. Au lieu de porter sur la place publique l’extrême complexité de la bataille contre les OGM, les experts de la lutte, autoproclamés, tentent de sortir de cette histoire par des artifices.
Or nous nous devons la vérité, fût-elle décevante. Il n’est pas possible de bâtir un vrai mouvement planétaire, décidé à empêcher la destruction, en se contentant de simulacres. L’opposition contre les OGM ne doit pas faiblir, mais il lui faut aujourd’hui penser d’une façon stratégique. Ce qui commande, oui da, de critiquer personnes et institutions. Au nom d’un intérêt bien supérieur.
On verra ce que donnera la pétition de L’Écologiste. Thierry pense, et je crois comme lui, qu’elle pourrait permettre une clarification. Le mouvement écologiste n’est pas un monolithe. Je n’y compte pas d’ennemis. Mais j’y vois beaucoup d’ombre et de faux-semblants, trop d’intrigues, pas assez de vision.
Sur la video : c’est complétement débile et j’ai beaucoup ri ! tofu-r2 et chew brocolli..mes yeux s’humidifient..pour le reste . Toujours aussi intransigeant hein ? et bien tu as raison . si on veut l’ombre d’une victoire, aucun compromis .
tu es sérieux là ? ??
le danger des principes nazis appliqués par Mosanto OGM de part le monde,
le danger de voir le dérèglement total de la nature, les famines et les files d attente devant les épiceries vides ???
(excuse, je dois te paraitre bien idiot.)
bon amusement avec ta »conscience » dans qq mois !
Je pense qu’il n’est pas très productif que de s’opposer ainsi à Bové. Je sais bien qu’il « négocie », mais c’est tout simplement nécessaire. Il n’est pas POSSIBLE de faire autrement. Est-il mieux d’attendre une possible révolution écologiste en 2019 et voir planter des millions d’hectares de MON 810 d’ici là?
Ou faut-il agir dès maintenant, pour enclencher un mouvement, une dynamique qui peut nous mener, lentement mais sûrement, à l’interdiction des OGM en plein champ? Je crois qu’il faut faire les deux, enclencher la dynamique, se battre ici et maintenant, et souhaiter en son for intérieur des lendemains encore meilleurs. Ce n’est pas contradictoire, je crois, bien au contraire.
La clause de sauvegarde sur le MON 810 n’est qu’une minuscule étape, et Bové le sait bien, il ne pense pas avoir décroché la lune ni terminé le combat, mais c’est un signal dans une direction de refus des OGM, je ne vois vraiment pas le problème…
Moi, je me demande quand même. Si Bové ne s’était pas battu et qu’on avait vu du MON810 fleurir au printemps en toute légalité (parce que je ne dis pas qu’on n’en verra pas du tout, je dis qu’il y en aura peu et qu’il sera illégal), est-ce que tu penses sincèrement que ç’aurait été MIEUX pour nous tous?
La question de Sandro Minimo me semble, en effet, d’autant plus pertinente que s’il y a des gens (et il y en a) dans le camp des pro-OGM qui cherchent évidemment à trouver un accord qui leur permette avant tout d’ouvrir des brèches légales, les anti-OGM « réalistes » ne sont pas forcément tous destinés à se faire plumer, non ?
Pas sûr qu’il faille épiloguer trop longtemps sur des diatribes de ce genre.Les OGM actuels ne sont qu’une première génération, une sorte de cheval de Troie dans une économie agricole en crise. Mieux vaudrait se renseigner sérieusement sur les nouveautés encore en laboratoires et s’organiser face à ce qui nous guette.
je rejoins alain richert dans son commentaire
Les élevages industriels cumulent tous les risques environnementaux et sanitaires dont les OGM.
On utilise sept fois la surface agricole utile de l’Europe pour nourrir les élevages industriels médicalisés.
La plus grande partie de l’aliment de bétail est OGM, dont 97% pour le soja.
Le combat contre les OGM c’est demander l’étiquetage obligatoire des viandes produites avec OGM, ou mieux lancer le boycot de ces productions.
Les élevages de porcs consomment 70% des antibiotiques vétérinaires.
Des bactéries multi-résistantes sont issues de ces élevages, mais aussi contamination des porcs par un circonvirus le PCV2 ou MAP Maladie d’amaigrissement du porcelet.
C’est une maladie immunitaire on peut parler de sida du porc.
Pour produire des géniteurs ou semences indemes de la MAP on fait naître les petits conchons par césarienne dans des intallations d’un niveau de protection juste en dessous de P3.
Ce circonvirus multiplie les risques de mutation du H5N1
Le probleme principal vient simplement du fait que l’on laisse 2% de la population française (les agriculteurs)dont la plupart ne sont que des cupides décider de ce que l’on mange, des modes de production, de la gestion de l’espace et de la biodiversité, de la pollution de l’eau, etc
Sommes nous vraiment dans une démocratie?
Et pour enfoncer le clou, un laboratoire américain, Vinter en l’occurence, vient de se vanter d’avoir créé la totalité du génome d’une bactérie qui vit très bien, pour le moment, dans sa boîte de Pétri.
J’ai lu . On a intérêt à avoir une contre offensive bien solide . Qu’elle soit habitée par nos appetits de vivre, nos soifs d’aimer et nos rêves ! Nous serons vainqueurs .
Non, nous ne sommes pas en démocratie, Bébert. Depuis longtemps. Fabrice montre continuellement des exemples dans son domaine.
Rendre les agriculteurs seuls responsables des catastrophes de gestions de la terre et de l’eau auxquelles on assiste actuellement , c’est aller bien vite . les agriculteurs ont suivi une politique agricole française et commune…
J’attire l’attention sur l’information donnée par Alain Richert. Elle est de première importance:pour la première fois l’homme crée un organisme vivant qui n’existe pas dans la nature. C’est comparable en pire à ce qui s’est passé aux débuts de la chimie où l’on a commencé à créer des molécules de synthése qui n’existaient pas non plus dans la nature. On a vu où cela menait, à la situation de pollutions chimiques actuelles.Je ne suis pas rassuré du tout sur la sagesse des chercheurs dans ces domaines scientifiques. J’ai foi en l’homme pour influer sur ces situations, mais les équipes scientifiques peuvent être dopées par la culture du résultat à tout prix.
Bénédicte ta réflexion je l’ai entendu cent fois de la part de la FNSEA.
et pourtant je n’en suis pas ! et je maintiens que désigner les agriculteurs comme seuls responsables de la situation, c’est oublier un paquet de gens . Vous êtes déjà aller suivre des cours en lycée agricole ? demandez le programme, c’est édifiant .
mais c’est sûr que l’élevage industriel, c’est le summum de l’horreur, et là, il paraît évident qu’avoir fait ce type de choix relève plus d’une recherche de profit que d’un quelconque humanisme . le monde agricole réunit un grand nombre de professions , de partis pris, ect , c’est pour cela que je dis « attention » aux amalgames . Même si, pour moi, seule l’agriculture biologique est acceptable .
C’est très bien d’être clairement contre les ogm et de cesser de finasser. Je vous signale simplement que l’association qui lance cette campagne avec l’Ecologiste n’est pas Inf’ogm, mais Ogm Dangers…
Mille excuses pour cette erreur, très regrettable.
Fabrice Nicolino
Bénédicte a raison. Tous les agriculteurs ne sont pas FN sea. Il y a bien longtemps qu’on leur dit qu’ils ne sont plus en capacité de gérer seuls leurs terres. On les a déposséder de ce bon sens et de cette liberté. Je suis actuellement en finalisation d’un documentaire audiovisuel avec carnet de voyage très instructif. La rencontre avec les agriculteurs et surtout les jeunes sans terres qui tentent de s’installer est édifiante. Fabrice, j’aurai besoin d’un coup demain SVP sur ce projet ambitieux. D’autre part, je pense aussi que Bové et tous les autres anonymes ont été, sont et seront très utiles pour continuer cette guerre qui ne dit pas son nom. A nous tous de se bouger le cul, avec les moyens dont on dispose chacun, à notre portée. Fabrice je te rapelle mon mail: atelierdesmuses(at)wanadoo.fr, si jamais je peux compter sur toi. Merci d’avance.
mince y’a des fautes…pardon.
essai