DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX AU CŒUR DE L’IMPOSSIBLE

Ce qui suit est ma contribution farcesque au trentième anniversaire de Tchernobyl. La doctrine nucléaire française est en train d’exploser. Traditionnellement, les menteurs qui tiennent cette industrie niaient bêtement le risque d’accident grave en France. C’est fini. Certes, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) tente d’imposer une ligne épouvantable, en clamant contre l’évidence que l’on peut vivre en zone contaminée. Ce qui pourrait servir un jour chez nous. Mais ceux de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), pourtant issus du même moule nucléocratique, admettent désormais qu’une tragédie est possible sur notre sol.

Encore deux choses. La première : pourquoi le mouvement antinucléaire est-il si faible, si inaudible alors que se profile une occasion historique de mettre en cause la puissance de cette mort désormais promise ? Écrivant cela, je ne mets évidemment pas en cause les quelques braves – Didier Anger, Stéphane Lhomme, Mycle Schneider, ceux de Bure – qui sont sur la brèche. Mais je ressens un immense malaise, constatant qu’il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de la contestation antinucléaire. Et depuis avant Malville – 1977 – en fait.

La seconde : ce qui suit n’est que blague, ce sera vite compris du lecteur. Je n’ai pas vu d’autre manière de clamer mon rejet total d’un monde assez fou pour supporter pareille menace. On n’est pas obligé d’applaudir. On n’est pas obligé de m’engueuler. On n’est surtout pas obligé de lire

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FLAMANVILLE (26 avril 9h30)

Notre courageux confrère de Paris Normandie, aujourd’hui porté disparu, a juste eu le temps d’envoyer par Internet son ultime article. Il est 9 heures 30 à Flamanville (Manche) ce funeste 26 avril : en avance sur la saison, les chèvrefeuilles, lilas, clématites et skimmias du Japon plantés au pied des énormes dômes des réacteurs nucléaires 1 et 2 resplendissent. Citation de Paris Normandie pour un journal jamais publié : « Pour cette première visite de sécurité de l’année, le sous-préfet de l’arrondissement, M. Bouché, est d’humeur badine, et en fait profiter ses hôtes, déclarant notamment : “Je ne dirai rien, en cette belle journée de printemps, sur les si piteux contempteurs de notre puissante énergie nucléaire. À quoi bon les moquer, face à ces montagnes de béton immaculé qui leur permettent d’écrire au chaud balivernes et catastrophistes fictions ?” ».

À 10h30, les discours achevés, le petit cortège officiel se retrouve dans la vaste cafétéria. On boit le café, on grignote de délicieuses falues normandes, mais pas trop. M.Bouché est un homme pressé, et il doit impérativement repartir pour Rouen à 10h45 au plus tard. Il n’y parviendra pas.

 

L’INCOMPRÉHENSIBLE ÉVÉNEMENT DE 10H42

En dix-huit secondes, deux explosions successives foudroient et brisent en mille morceaux contaminés les dômes surmontant les réacteurs 1 et 2 de la centrale. Que s’est-il passé ? Une centrale, rappelle notre spécialiste maison, n’est jamais qu’une cocotte-minute Seb®. La chaleur accumulée par la réaction nucléaire doit être constamment régulée par l’eau de  cuisson, et laisser échapper un beau panache blanc qui vient tutoyer les étoiles quand c’est la nuit. Mais si par malheur il n’y a plus d’eau, ça chauffe. Trop. Et on ne peut pas ouvrir la fenêtre.

Les tubes qui contiennent le combustible fondent comme du chocolat sous la langue de l’enfant le dimanche de Pâques. C’est alors que le zirconium devient fou et s’empare de l’oxygène caché dans le peu de vapeur d’eau qui reste. C’est l’emballement. L’hydrogène se libère, fait explosion avec l’oxygène, les produits de fission surchauffés, du moins ceux qui ne sont pas gazeux, se mêlent au combustible pour former une pâte à tartiner qu’on appelle le corium. Laquelle coule au fond de la cuve. À ce stade, tout va encore bien, car nos cuves, de qualité française, sont garanties dix ans.

Hélas, le plan mille fois revu par les spécialistes a cette fois échoué. L’un des meilleurs experts du nucléaire, interrogé sur la route de Palavas-les-Flots, est formel : « Si la pluie avait cessé comme prévu après 30 minutes, rien ne serait arrivé. Je m’explique : le calcul de probabilité prouve que le 26 avril, à Flamanville, les averses ne dépassent jamais 24 minutes et 38 secondes. Et c’est bien pourquoi, par souci de sécurité, les organismes de contrôle avaient exigé ce paramétrage de trente minutes qui, soit dit en passant, avait bien embêté à l’époque notre fabricant national de centrales. Seulement, pour une raison qui devra être analysée, cette funeste pluie de Flamanville a duré au total 37 minutes et 18 secondes. Clairement, et n’ayons pas peur de la franchise face à une telle catastrophe, il y a eu sous-dimensionnement ».

Le grand mot est désormais sur toutes les lèvres. Sous-dimensionnement ! Le corium vient contre toute attente de percer le fond de la cuve et se retrouve étalé sur le radier, une couche de béton impénétrable. La réaction en chaîne est bloquée, car il n’y a plus d’eau pour ralentir les neutrons. Il ne devrait plus y en avoir. Mais la pluie drue de Flamanville, qui n’en finit pas de fouetter les dômes écartelés de la centrale, finit par atteindre – comment, on ne le sait pas encore – le corium. Cette fois, aucun courage humain ne peut plus rien. Les deux explosions de 10h42 ne s’expliquent pas autrement. En partance pour Vanuatu, via l’aéroport de Montpellier, notre grand expert du nucléaire se veut serein, et même moqueur : « Je parie que certains ne vont pas tarder à remettre en cause l’énergie nucléaire ! Quel pays, franchement ! Le soleil n’est-il pas lui-même une immense réaction nucléaire ? Laissons retomber les passions, et vous verrez que la raison l’emportera une nouvelle fois ».

FESSENHEM, 26 avril, 14H12

Les explosions de Flamanville ont aussitôt rempli les studios de télé et de radio d’émissions spéciales. Et les invités sont innombrables : parmi eux, Luc Ferry – « il n’y a pas lieu de paniquer » -, Pascal Bruckner – « Et en avant pour de nouveaux sanglots » -, Jacques Attali – « Il n’est pas trop tôt pour penser à la reconstruction » -, Régis Debray – « Le vieux pays n’avait sans doute pas besoin de cela » -, Michel Onfray – « La grande erreur serait de confondre nucléaire, psychanalyse et islamophobie ». Mais à peine a-t-on eu le temps d’enregistrer l’événement qu’une nouvelle horreur secoue la France entière.

Fessenheim ! Notre plus vieille centrale commerciale, encore pleine de sève après près de quarante ans de bons et loyaux services, n’est plus. Comme on le sait, la polémique a aussitôt flambé sur les causes de l’accident, entraînant la publication d’un communiqué virulent de la fédération CGT de l’Énergie, dont nous extrayons les phrases qui suivent : « La direction d’EDF, incapable depuis des décennies de prendre en compte et de satisfaire enfin les revendications du personnel de notre entreprise, tente aujourd’hui une manœuvre de diversion. Eh bien non ! Non, il n’est pas vrai que le barbecue organisé dans la cour de la centrale de Fessenheim pour le départ en retraite de notre camarade Anita Thomes soit la cause du désastre. Imaginer un lien entre le petit incendie, vite maîtrisé, causé par le charbon de bois et la destruction de notre outil de travail, c’est faire la preuve d’un grand mépris pour le savoir technique de nos ingénieurs ».

Nos experts, de leur côté, avancent, sans que cela soit contradictoire, l’obturation inopinée d’un tuyau, entraînant un débordement dans le système de refroidissement. L’eau – encore elle – aurait alors atteint des armoires techniques et affecté le système électrique. Le préposé aux barres – équipées d’un matériau absorbant, type Sopalin, elles permettent en théorie de réguler la puissance du réacteur – n’aurait pu les manœuvrer. Pourquoi ? Nul ne sait, mais une source proche d’EDF affirme que l’employé en question était en train de manger des saucisses dans la cour. Quoi qu’il en soit, le jet de seaux de bore à la main, in extremis, semble avoir dopé, au contraire des espérances, le réacteur Fessenheim-1, devenu en quelques minutes hors de contrôle. Une heure plus tard, ainsi que le montrent les images du courageux caméraman de France 3-Arschloch aussitôt accouru sur place – une pensée pour sa famille  -, les deux réacteurs de Fessenheim, en feu, commençaient à cracher dans les cieux leurs empoisonnantes moissons.

LES MYSTÈRES DE LA ROSE DES VENTS (26 avril, 11 heures-16 heures)

Si l’on ose l’écrire, ce n’était encore rien. Dans les premières minutes du drame, tous les regards se tournent bien entendu vers Éole, dieu des vents et des tempêtes. Et si ? N’écoutant que son devoir – elle était à La Ferté-sous-Jouarre, pour une animation chez Auchan « LaVieQueJaime » -, la présentatrice météo Fanny Agostini regagne les studios et en moins de deux minutes, livre une impeccable synthèse.

En résumé, les vents dominants, en France, sont d’Ouest, et poussent donc en direction de l’Est. Une très mauvaise nouvelle pour Flamanville, car en ce cas, le panache radioactif peut être à Paris en 6 à 12 heures. Fort heureusement, un concours de circonstances idéal va modifier le tableau. Primo, un fort courant d’air arctique continental venu du nord-est de l’Europe vient buter contre un vent local du Pas-de-Calais, l’Escorche-River. A priori, les vents d’Ouest continueront – hélas – à s’approcher des 12 millions d’habitants de l’Île-de-France. Mais, secundo, le vent arctique est bientôt libéré par un vent breton appelé Père Banard, dont la queue pénètre et désagrège l’Escorche-River. À cet instant, la France est sauvée, car la puissance des vents polaires n’aura aucun mal à chasser vers les îles britanniques le nuage de Flamanville, déjà considérable. La France propose à Londres l’envoi d’équipes de décontamination et du couple Chevallier-Laspalès pour détendre l’atmosphère.

Idem à Fessenheim, où le traditionnel vent alsacien Betchawind pousse gentiment le nuage radioactif de l’autre côté du Rhin. EDF propose à Berlin d’envoyer une Kangoo tout équipée et deux techniciens, spécialistes de la réanimation. On peut dire qu’à 16h30, toute menace de contamination a disparu du ciel français. Mais c’est alors que le Baslerwind, un mauvais vent allemand, impérial et dominateur, repousse sur notre territoire des milliards de milliards de radionucléides tourbillonnants.   À l’Ouest, côté Flamanville, se produit un coup du sort comme il en est peu dans notre histoire millénaire. Sans prévenir quiconque, un vent régional venu du nord, tombé comme une pierre de la vallée de la Seine, assomme pour de bon le front arctique. Les vents marins, porteurs de toutes les misères du monde, sont définitivement libérés. La France et Paris sont abominablement prises en tenaille. On se souviendra longtemps de cette grande inscription à la peinture laissée sur un mur déjà contaminé de Rouen : « HEY CONNARD, OÙ AS-TU PLANQUÉ LES PASTILLES D’IODE ? ».

À la frontière du Rhin, l’affolement gagne. Dès les premiers flashs radio, une partie de la population de Mulhouse se jette sur l’autoroute A35. Qui vers le Nord, espérant peut-être rejoindre l’A4, puis Paris. Qui vers le Sud, la Suisse et ses sommets immaculés. Mais la saute de vent déjà évoquée – le Baslerwind remplaçant traîtreusement le Betchawind – provoque un retournement complet de la situation. Tout le monde semble vouloir aller en Allemagne. Non seulement l’A35 se thrombose au milieu des hurlements, mais la D39, qui traverse la forêt de la Hardt, devient le théâtre de scènes dignes de The Walking Dead. Joint sur son téléphone portable juste avant que les réseaux ne s’éteignent, le maire de Panzerheim lâche : « Kopfertami, mais ils ne respectent même plus l’écharpe tricolore, ou bien ? J’en ai vu un, mon bon monsieur, qui me visait avec une arbalète !  ».

 

PARIS OUTRAGÉ, PARIS CONTAMINÉ, PARIS PARALYSÉ (tout l’après-midi du 26 avril)

 

Dès 15h30, le 26 avril, les balises permettant de mesurer la radioactivité dans l’air se mettent à sonner sans discontinuer. Les premières à mugir sont celles de Chevreuse, de Saclay, Bruyère-le-Chatel, les plus à l’ouest de Paris. Mais la Seine est enfoncée en quelques minutes, car un vent désormais puissant pousse de plus en plus vite des nuages jaune canari en direction de la capitale. Pourquoi jaune ? Personne n’est plus capable de répondre. Plus au nord, le château de Versailles est dépassé, Meudon, Clamart, Boulogne, Neuilly sont atteints. Et, plus vite encore que les neutrons, le téléphone portable transporte d’un bout à l’autre de la mégapole l’affolante nouvelle.

Dès 16 heures, il est impossible de sortir de la nasse, sauf à pied, sauf par les airs. 500 mètres autour du périphérique, tout est désespérément bloqué, et la tension est à son comble. On se secoue, on s’écharpe, on se mord au sang sous l’œil apparemment indifférent des pigeons de Paris, en pleine parade nuptiale au pied des arbres. Les armes, dont certaines lourdes, sont rapidement de sortie, et trois témoins dignes de foi jurent avoir vu un automobiliste coincé rue de Bagnolet sortir un engin antédiluvien et faire feu sur un petit ULM se dirigeant apparemment vers le sud. L’ULM s’abat sur l’École d’architecture des jardins et paysages.

 

UNE FEUILLE DE PAPIER NE SAURAIT SUFFIRE (LE 26 avril, entre 14 et 24 heures)

Non loin de là, le cimetière du Père-Lachaise – mais également ceux du Montparnasse, de Montmartre, des Batignolles, de Passy, de Vaugirard – est le théâtre d’une sorte de guerre des tranchées. Des grappes humaines ont commencé à ouvrir des fossés entre les tombes, dont certains dépassent un mètre de profondeur. Et l’on voit même certains acharnés se coucher au fond du trou qu’ils viennent de creuser, avant de se recouvrir sommairement de parpaings récupérés dans quelque Monsieur Bricolage. La folie est-elle déjà là ?

L’explication est plus simple : de nombreux Parisiens se sont jetés sur les sites Internet de L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), et une lecture rapide a fait le reste. Et en effet, que lit-on concernant les mesures de protection contre les radiations ? En résumé, il existe des rayons alpha, des rayons bêta et des rayons gamma (et X). Pour ce qui concerne les Alpha, rien de plus simple : leurs noyaux d’hélium sont stoppés par une simple feuille de papier, Mais attention à cacher ses doigts ! Les bêta sont plus embêtants, car il faut trouver soit une feuille d’aluminium de plusieurs millimètres d’épaisseur, soit un verre Plexiglas d’au moins un centimètre. Le mieux est de s’enfermer dans un cube d’un, voire deux ou cinq mètres cubes soigneusement refermé, et d’attendre les secours. Mais qui dispose à Paris de telles quantités de Plexiglas ?

Reste les rayons gamma (et X). Les gamma, de loin les plus dangereux, ne sont bloqués que par le plomb, le béton ou la terre. Pour stopper 30 % des radiations, compter 6 cm de plomb et 30 cm de béton. Pour en arrêter la totalité, espérer 120 m de plomb ou 1,9 km de béton, ce qui n’est pas si simple que cela à trouver. Outre les cimetières, transformés en un système qui rappelle étrangement le front de Somme en 1916, on peut voir sur quantité de terrasses des espèces de voiles étincelantes qui ploient sous le vent, faites de couvertures en aluminium. Ailleurs, notamment sur les Grands Boulevards, des brouettes charrient quantité de matériaux hétéroclites que des maçons improvisés transforment à toute allure en des sortes d’igloos.

LE  LOULOU DU TUNNEL DE SAINT-CLOUD (26 avril vers 18 heures 30)

À Paris, parmi les pionniers de la fuite, il faut compter les 4500 participants de la traditionnelle course des 10 Km à pied dans le Bois de Boulogne. Partis à 10 heures, les coureurs ont comme à l’accoutumée longé l’hippodrome d’Auteuil et les lacs avant que les nouvelles en provenance de Flamanville n’aiguillonnent la cinquantaine de dossards en tête de la course. Qui a donné le la ? Il était midi passé quand, comme aspirés, les milliers de sportifs franchissent le périphérique avant d’atteindre à une allure surprenante la préfecture de police, puis l’Hôtel de Ville, entraînant dans leur sillage quelques belles de nuits – hommes, femmes, femmes-hommes, hommes-femmes – encore présentes sous les frondaisons printanières.

L’image d’Anne Hidalgo, traquée jusque dans son bureau par une transsexuelle en pleurs, poitrine dénudée et sexe apparent, a fait le tour du monde. Le cri de la maire de Paris – « Madame, recouvrez donc vos esprits ! Et aussi votre polla, por favor. » – résonnera encore longtemps dans les mémoires. On ne sait toujours pas, à l’heure actuelle, où sont passés coureurs, policiers, prostitué(e)s et personnel municipal. En moins de deux heures, la totalité des rues et ruelles de Paris sont obstruées par des voitures individuelles bien sûr, mais aussi par des cars de pompiers – ces derniers en uniforme rutilant – et de policiers, des ambulances, des camions de cirque, des autocars de la RATP. Impossible de tout retenir au milieu des monocycles – E roues, monowheels -, skateboards, trottinettes, vélos, scooters pliables, tricycles, échasses, catapultes, charrettes à foin, landaus, tracteurs tirant des vaches et des cochons, pintades retenues par de pauvres ficelles, poules et canards entassés dans des brouettes. Sans compter ces milliers de matelas confortables, dont bon nombre sont tombés sur la chaussée, refermant un peu plus encore le passage. On voit des enragés, sabre au clair, éventrer ces baudruches, dont certaines contiennent encore de la plume d’oie.

Sous le tunnel de Saint-Cloud, la situation dégénère brusquement. Une bande ultramobile « des quartiers », venue à pied d’une cité voisine, saute de voiture en voiture par leur toit, s’attirant en retour des tirs nourris venus d’au moins trois véhicules. Il y a des blessés, peut-être des morts. Plus loin, au beau milieu du tunnel, des heurts très violents opposent pendant près d’une heure l’équipe de foot de Bagnolet, en visite au Vésinet, et le club de boxe du Plessis-Robinson. Là encore, il y aurait plusieurs morts par énucléation, lacération, désarticulation, dévoration. Autre drame : un loulou de Poméranie est longuement filmé, pendu à un semblant de réverbère, poussant des cris de bébé phoque. Brigitte Bardot, depuis son refuge de Saint-Tropez, lance un appel à dénonciation qui commence par ces mots : « Qui dénoncera l’auteur de ce crime abject ? ».

 

CANTIQUES À NOTRE DAME, PROCESSION AU SACRÉ-CŒUR (26 avril, de 17 heures à 20h30)

De toute façon, les jeux sont faits. Le nuage de Fessenheim, couleur framboise, qui s’était attardé au-dessus des vignes de champagne, arrive à son tour par le fort de Romainville et le bois de Vincennes. La seule voie qui serait praticable, encore épargnée par les radiations, est au sud, par l’autoroute du Soleil ou la nationale 20. Hélas, mille fois hélas, Montparnasse, Denfert, Alésia, Mouton-Duvernet sont figés dans une sorte de méchante graisse, qui colle les voitures les unes aux autres. Rien ne bouge, rien ne pourra bouger avant…Avant quoi ? La ville est devenue une immense clameur, entrecoupée de cris de rage et d’une immense colère qui pousse les plus énervés à la violence. Paris, ville désarmée ? À chaque carrefour, des hommes augmentés d’un masque à gaz montent la garde et font des tourniquets que personne ne remarque. Sur le parvis de Notre Dame, l’archevêque André Vingt-Trois, curieusement accompagné par le cardinal Barbarin de Lyon – torse nu, il se flagelle avec ostentation -, commence une homélie pour les trois centaines de fidèles demeurés alentour. Le Grand Rabbin de France et le Recteur de la Grande mosquée de Paris sont annoncés, mais la foule qui encombre les rues les empêchent visiblement d’arriver à Notre Dame. En revanche, rien n’arrête les cloches de la cathédrale, dont le bruit se répercute jusqu’à la gare de l’Est au nord, et vers le périphérique au sud.

On annonce au pied du Sacré-Cœur une procession traditionaliste conduite par l’abbé Laguérie, ancien de Saint Nicolas du Chardonnet, qu’on croyait exilé à Bordeaux. Ils ne sont guère nombreux – peut-être trois douzaines -, mais ils ont réussi à entraîner dans leur marche à genoux un couple de touristes chinois qui filment la scène. Ces derniers ont-ils bien compris ce qui se passe ? On entend l’abbé hurler au ciel des grandes envolées en latin suivies du jadis célèbre mais désormais délaissé : « Vade retro, Satanas ». Un couple d’homosexuels, mariés dès 9 heures ce matin-là dans la mairie du quartier, est pris à partie par Laguérie, qui lui lance sans ménagement : « Allez tous vous faire enculer ! »

L’HÉLICOPTÈRE RUSSE ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS (26 avril, en fin d’après-midi)

Un malheur d’une telle ampleur ne choisit pas ses victimes. Toutes les catégories de la société sont évidemment frappées, et les people comme les autres. Pour un Florent Pagny, à l’abri dans sa propriété de Patagonie – il a aussitôt proposé un concert de soutien à Ushuaïa, capitale de la Terre de Feu -, combien de Mimi Mathy, qui court à petits pas rejoindre Gérard Depardieu ?

Car Depardieu est là, qui a aussitôt mobilisé son hélicoptère Mil Mi-26, généralement remisé dans le parc de sa villa de Néchin (Belgique). En une grosse heure, l’appareil quitte la Belgique et se pose lourdement sur le terre-plein des Invalides, où commencent à arriver, avertis par un mystérieux bouche-à-oreille, vedettes de la télé et du cinéma.

Le Mil Mi-26, Russe comme chacun sait, est capable de transporter 20 tonnes de charge utile jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Le calcul est vite fait : 20 tonnes divisées par 75 (kilos) égale 266,666667. En théorie, donc, un formidable sauvetage en perspective. Sombre ironie des circonstances : le Mil Mi-26 a massivement servi au-dessus de Tchernobyl, où il a permis de jeter dans la fournaise radioactive des centaines de tonnes de plomb et de sable. Fera-t-il aussi bien aux Invalides ? Une question agite pendant douze secondes ce qui reste de nos réseaux sociaux : Depardieu aurait-il dû monter lui-même à bord, empêchant ainsi 15 personnes d’échapper à une mort certaine ?

Parmi les premiers arrivants, on aperçoit Mireille Mathieu et ses 13 frères et sœurs. « Je ne monterai pas dans l’hélicoptère sans eux ! », jure-t-elle au milieu des pleurs. Et en effet, elle restera à terre. Michel Onfray a plus de chance. Malgré les insultes proférées à Depardieu : « Gros tas islamophobe ! Poussah sarkozyste ! », il parvient à monter à bord, aidé par un Charles Aznavour rigolard, qui le prend pour Lino Ventura.

La mêlée devient peu à peu générale. Il y a bien 10 000 personnes autour du Mil Mi-26. Visiblement indisposé – certains témoins accusent la vodka -, Depardieu part en expédition dans la carlingue, d’où il revient avec une Browning M2, chambrant de très perforantes munitions de 12,7 mm. Il s’agit d’une mitrailleuse lourde, capable de tirer 500 coups à la minute à la vitesse initiale de 930 mètres par seconde. Les spectateurs les plus proches pensent à une farce, mais déposant trois lourdes bandes de munitions sur son ventre, Depardieu pointe la mitrailleuse en direction de la foule depuis l’intérieur de l’hélicoptère. L’arme a peut-être échappé à son contrôle, car la détente part brusquement et hache horriblement tout ce qui bouge au-delà du dixième rang. En moins de cinq minutes, il ne reste plus autour de l’hélico que les plus acharnés à partir, parmi lesquels Françoise Hardy, Chantal Goya, Hélène (et les garçons) Rollès, Dorothée.

Cette fois, l’hélico est prêt à partir, et les pales commencent à tournoyer dans un fracas démentiel. Depardieu est à la manœuvre et n’hésite pas à refermer sur les doigts de Line Renaud la lourde porte métallique de l’appareil. Dans un sursaut désespéré, PPDA, venu en voisin, tente de s’accrocher aux grosses roues de l’hélico, qui décolle tout de même. Va-t-il tenir bon ? On le croit quelques secondes, avant qu’un téléphone portable anonyme ne capture pour l’éternité l’horrible chute libre de l’ancien présentateur de TF1.

 

EN SIDE-CAR, EN RER ET EN AVION (26 avril, 18h-21 heures)

Pendant ce temps, le gouvernement n’est pas resté inactif. Alors que certains ministres refusent de quitter Paris, préférant le confort spartiate de l’abri anti-atomique de l’Élysée, la plupart des autres décident de suivre une petite foule compacte emmenée par François Hollande en personne, Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian, coiffé d’une casquette Bigeard ramenée de son dernier voyage protocolaire en Algérie.

Mais où aller, alors que la boussole de l’État semble prise de folie ? C’est Jean-Vincent Placé, transfiguré par la gravité de la situation, qui prend l’affaire en main. Il réquisitionne d’autorité, juste devant le palais présidentiel, un Saviem SM8 à quatre roues motrices, dans lequel il installe tant bien que mal une grosse vingtaine de ministres. Lui-même saute dans un side-car – il y en a fort heureusement 6 prépositionnés à l’entrée de la rue du Cirque – ainsi que les plus agiles des ministres. Michel Sapin jure l’avoir entendu s’écrier : « ¡ Viva la muerte ! ». Placé sait en tout cas où il conduit les autres : à la gare du Nord.

Là, survolté aux dires de tous, il embarque son monde à bord d’un RER B, lui-même prenant place dans la cabine, à la droite d’un conducteur terrorisé. Pratiquement sous la menace d’un couteau Opinel numéro 8, le chauffeur grille en appuyant de toutes ses forces sur l’avertisseur sonore les arrêts Stade de France et La Courneuve-Aubervilliers. Le train s’arrête au Bourget, permettant en moins de cinq minutes à l’équipe ministérielle de monter à bord d’un antique bus TN4 – mis en service en 1931, abandonné en 1959 -, doté de 50 places, dont 33 assises. Une nouvelle fois, Placé est à la manœuvre, et au sens premier. Car faute de conducteur disponible, c’est lui qui se met au volant, chantant à plein volume un chant plutôt inattendu dans sa bouche, celui de la Légion étrangère : « Au Tonkin, la Légion immortelle/A Tuyen-Quang illustra notre Drapeau./Héros de Camerone et frères modèles/Dormez en paix dans vos tombeaux ».

Un quart d’heure plus tard, sur le tarmac de l’aéroport du Bourget, François Hollande et ses hommes disent adieu au sol parisien et s’envolent à bord d’un Airbus A400M Atlas. Secret d’État pendant quelques minutes, la destination est très vite éventée : le gouvernement se dirige vers l’aéroport de Clermont-Ferrand-Aulnat – « Ni trop loin, ni trop près de Paris », a tranché François Hollande – mais ne peut s’y poser à cause de vents carabatiques capricieux. Ce sera donc Vichy-Charmeil.

LES CRISES CARDIAQUES DE SAINT-ANTOINE (26 avril, nuit du 27)

Pendant ce temps, Paris devient une tombe. L’hôpital n’est déjà plus qu’un souvenir, car les urgentistes, comme les autres Parisiens, sont en fuite, cherchant sans grand espoir le moyen de quitter la fournaise atomique qui s’annonce. Mais à Saint-Antoine – souvenir des miracles d’Antoine de Padoue ? -, une petite équipe – un médecin bangladais, un infirmier soudanais – est restée en place. Dès 17 heures, des centaines de malades serpentent jusque sur la rue du Faubourg Saint-Antoine. On a même installé un campement de fortune place du marché d’Aligre, tout proche.

À l’hôpital, il faut faire face. À cette heure, les radionucléides n’ont pas encore déformé les traits, dévoré les peaux, arraché les poils, mordu la glotte, écrasé le larynx, dispersé le cœur, explosé la rate, distendu les intestins, dévoré le foie, déconstruit les reins, asphyxié le sang, émasculé les rognons, recraché les poumons, éparpillé façon puzzle l’estomac et le diaphragme. Non, mais la terreur a déjà fait de terribles dégâts. Ceux qui arrivent sont atteints de crises cardiaques à répétition, de ruptures d’anévrisme, d’AVC qui ne laissent guère de doute sur leur origine. Que va-t-il se passer quand les mortels rayonnements auront transformé les assiégés de Paris en autant de Quasimodo ricanant sur les poutrelles de la Tour Eiffel ?

Jacques Cheminade n’en est pas encore là. Quoique. Où a-t-il pu trouver ses techniciens ? Et qui lui a ouvert la porte des studios ? Il semble bien devenu, dans cette nuit de toutes les tragédies, le maître de la tour TF1, aidé il est vrai par 8 des 19 membres de son parti Solidarité et Progrès. À 2h20 le 27 avril, interrompant sans façon une rediffusion de « La chasse au gluau dans les pinèdes de Mimizan », apparaît devant les (rares) téléspectateurs encore devant leur écran l’ancien candidat à l’élection présidentielle Jacques Cheminade. Encore y a-t-il un léger doute, car l’individu est tout engoncé dans un scaphandre derrière la vitre duquel il est difficile de distinguer un homme d’une bête. Ou d’une plante. Par la grâce d’un micro, on entend distinctement ces mots : « C’est sur Mars qu’il faudra continuer notre combat. En avant vers le grand espace, peuple de France ! ».

LA GRANDE MANIFESTATION DE LA FNSEA (27 avril, 10h-23 heures)

Était-ce une erreur ? Peut-être. Le fait est que rien ne se passe comme prévu. Il faut dire qu’on avait un peu oublié l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), constituée en novembre 1951, quelques mois après la mort du chef de Vichy. Certes, ils n’étaient pas très nombreux, entre 11 et 17 selon les sources, mais leur présence devant l’hôtel du Parc – l’association est copropriétaire de ce lieu où Pétain avait sa chambre entre 1940 et 1944 – a paraît-il marqué Emmanuelle Cosse, ministre du Logement. Elle en profite pour déclarer que le programme de rénovation énergétique des vieux logements continuera.

Parmi les manifestants, on pouvait voir les calicots un peu passés de Lorraine royaliste et des Blogueurs rivaroliens, dont chaque militant présent porte par-devers lui un immense portrait de personnalités parfois controversées : les inspecteurs Pierre Bonny et Henri Lafont, de la rue Lauriston, Jacques Doriot, Marcel Bucard, Philippe Henriot, Marcel Déat, et même quelques Européens moins connus comme Reinhard Tristan Eugen Heydrich, Ernst Kaltenbrunner, ou encore Heinrich Luitpold Himmler.

Mais ce n’était encore que hors d’œuvre. Force est de constater que la FNSEA a réussi, au lendemain des terribles événements de Flamanville et de Fessenheim, un tour de force. Rassembler 7000 participants – dont il est vrai 1200 truies et verrats, 8 baudets du Poitou, 125 vaches Salers, 3200 poulets fermiers, 502 oies et jars, 92 lapins, 22 hamsters et 176 tracteurs John Deere, New Holland, Claas, Massey Ferguson et Case IH n’était pas à la portée de n’importe qui. La FNSEA, qui entendait demeurer dans le strict cadre syndical, a refusé tout commentaire sur le cataclysme nucléaire de la veille. Arrivé en renfort en tout début d’après-midi, l’ancien président de la FNSEA Luc Guyau ne mâchait pas ses mots : « Ce qui se passe en France, ainsi que le répéteront tout cet après-midi mes amis présents, est intolérable. Les prix de la luzerne, du sainfoin et du dindon s’effondrent ensemble, comme par hasard, et que fait le gouvernement ? Rien. ».

La soirée donne lieu, dans les rues d’habitude si thermales de Vichy, à des scènes d’émeute. Tandis que les manifestants tentent, mais en vain, d’atteindre l’hôtel des Ambassadeurs, où le gouvernement essaie de prendre quelques heures de repos (aux cris de « Hollande, déchet, on t’collera au gibet ! »), des centaines d’animaux désentravés parcourent en tout sens la petite cité autrefois paisible. La répression est brutale. Le 27 avril au matin, 69 bovins, 117 poulets, deux baudets, 93 lapins sont retrouvés morts dans le caniveau.

À 9 heures le 25 avril au matin, Vichy attend dans l’impatience l’arrivée d’un car couchettes bloqué pour l’heure sur le viaduc de Port-Aubry, à Cosne-Cours-sur-Loire. La Loire scintille de ses mille feux printaniers, et ferait presque douter de l’immense chaos qui s’est abattu sur les Français. À bord du car, l’essentiel des ténors de l’opposition : Alain Juppé, Jean-François Copé, François Fillon, NKM, Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, etc. Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, arrivera-t-il avant l’autobus spécial ? Selon Nadine Morano, jointe au téléphone, qui tente, elle, de rallier Vichy par les Alpes, Nicolas Sarkozy a quitté le convoi à Orléans, et cherche un ULM ou peut-être un aérostat pour arriver plus vite que ses concurrents de la primaire.

TENTER UN PREMIER BILAN (17 mai midi)

Près d’un mois après le début du Grand Séisme Français, il reste impossible de dresser un premier bilan. Qui croire ? L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), qui parle de deux millions de morts et sept millions de blessés ? Le réseau Sortir du nucléaire, qui avance le chiffre de 17 millions de décès ? Stéphane Lhomme, qui affirme, crayon en main, que l’on en sera bientôt à 71 millions de victimes ? Une chose est probable : on risque de se souvenir longtemps de ce 26 avril 2016. La sécurité, dans le monde instable et dangereux qui est le nôtre, doit rester la priorité numéro 1 de l’industrie nucléaire. EDF n’a pas le choix : si notre grand Électricien national entend garder la confiance et l’affection des Français, il doit commencer par balayer devant sa porte, et ne pas se laisser tenter par une augmentation massive du prix de détail de l’électricité, laquelle pourrait faire douter de l’excellence des choix faits il y a quarante années. La confiance est chose trop précieuse pour être gaspillée. Pour que dure le pacte noué en 1946, à la naissance d’EDF, un seul mot s’impose : modération. C’est à ce prix que les consommateurs accepteront de regarder l’avenir comme ils le font du passé. On connaît la devise de l’entreprise : « EDF, Changer l’énergie ensemble ». Ensemble, tel est bien le mot décisif.

73 réflexions sur « DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX AU CŒUR DE L’IMPOSSIBLE »

  1. C’est sûr qu’une catastrophe finira par arriver.
    Le danger terroriste est le plus probable, pourquoi s’en priveraient-ils tous ces gens pour qui la mort est désirable ?
    En attendant continuons comme si rien de tout cela n’était possible.
    Consommons, achetons, prions pour la sainte croissance et le plein emploi.
    De quoi rire ou pleurer c’est selon…

  2. Bonjour,
    Bugey n’est pas loin ….justement voici le communiqué de presse du collectif contre des canons à neige ( un peu dérisoire par rapport à votre sujet) sur le plateau d’Hauteville.
    Bien à vous
    Bernard
    Climatosepticisme de deux élus contre plus de 4700 personnes ….
    ou comment appliquer de vieilles solutions coûteuses et irraisonnées à une problématique touristique d’un territoire de moyenne montagne

    Connue pour ses centres de médecine physique, Hauteville Lompnes (Bugey dans l’Ain) est aussi une petite station familiale où le ski alpin peut se pratiquer entre 900m et 1200m. Du fait de sa faible étendue, le domaine skiable alpin desservi par 4 tire-fesses permet surtout de s’initier au ski et/ou de skier à peu de frais.

    Comme toutes les stations de ski de basse et moyenne altitude, le réchauffement climatique fait connaître ses effets : la neige est de moins en moins présente, tant en quantité qu’en durée. La station ouvre donc de moins en moins souvent.

    Partant de ce constat et niant l’impact actuel et futur du réchauffement climatique sur les territoires de montagne, les élus ont pris la décision d’installer des canons à neige sur le bas des pistes d’alpin, entre 950 m et 1050 m sur une surface de 3 hectares.
    Sans aucune étude climatologique fiable, sans analyse hydraulique sérieuse de l’étang où l’eau nécessaire sera pompée, le projet est voté après des péripéties dont la démocratie ne ressort pas indemne.
    A cela, vient s’ajouter l’aspect financier : le projet représente un coût de plus d’1 million d’euros TTC. Il a été monté sans aucune étude financière prévisionnelle, ni sur les retombées commerciales envisageables, ni sur les coûts de fonctionnement alors que le déficit du budget neige de la collectivité est constant même en saison enneigée et que l ‘essentiel de la clientèle est une clientèle « à la journée », qui ne séjourne et ne consomme que très peu sur place.

    Un collectif citoyen Hauteville/Valromey s’est organisé et lutte depuis 5 mois contre ce projet. La FRAPNA Région, Mountain Wilderness et la Fédération Départementale des Clubs Alpins et de Montagne inquiets de l’exemple que pourrait donner cette réalisation, s’associent au Collectif et demandent :
    -l’abandon du projet des canons à neige sur le site de Terre Ronde à Hauteville-Lompnes ,
    -une réflexion audacieuse loin des solutions surannées sur un avenir touristique multi-saisons.
    A ce jour, plus de 4700 personnes ont signé la pétition contre ce projet coûteux et inutile !

    Le site où vous retrouverez toutes les informations et la pétition
    http://hautevillevalromey.wix.com/collectif-citoyen

  3. Ben dit donc!

    Tu maîtrises l’art de boucher des coins! T’en as encore beaucoup des comme cela ?

    🙂 Naoto matsumura

  4. Je le répète : quand cette catastrophe se produira, les responsables et les coupables devront payer jusqu’à la fin de leurs jours !
    Puisse ce terrible texte pousser chacun à rejoindre et à gonfler le nb d’adhérents des associations pronant la sortie de la folie nucléaire dans ce pays…

    1. Ben non, mon vieux Léon… Ces personnes, imbues d’elles même, enchaînant connerie sur connerie, seront pardonnées sous prétexte qu’elles pensaient bien faire !
      😀

  5. Bâle, 1356, séisme d’une magnitude estimée entre 6.5 et 7 sur l’échelle de Richter (à l’époque, les séismes étaient déjà au point, mais les mesures pas encore). Mais alors, ça pourrait retrembler et les Bâlois avec ?! … Et Fessenheim, c’est bien cette centrale à 40 km de là ? Celle où le nombre d’incidents dépasse l’entendement. Pas de panique, nous avons appris en avril 1986 que les frontières retenaient les nuages radioactifs. Depuis lors, sur le même modèle, un dôme magique a sûrement été érigé tout autour de la centrale. Reste plus qu’à trouver comment arrêter les tremblements de terre.

  6. Merci de nous rappeler, Fabrice, que nous entrons maintenant dans la phase dangereuse du nucleaire. Plus d’argent, plus d’espoir d’avenir grandiose, (ni de carriere prestigieuse) les dechets qui deviennent de plus en plus dangereux, le « demantellement » qui n’avance nulle part, ni en France ni ailleurs, et ce qui va arriver ineluctablement c’est que des zones grandissantes de la planete vont etre declarees, comme a Chernobyl ou a Fukushima, demain a Hanford, Sellafield, sans doute La Hague, et petit a petit, toutes les centrales qui se transforment ineluctablement en dechets, des « zones interdites », parceque tout ce qui reste comme moyen d’action au gouvernement quand la technologie n’a pas de reponse, c’est d’eloigner les gens, c’est a dire la plupart du temps, de faire semblant, car on ne peut pas non plus s’eloigner.

  7. Cette étude célèbre (mais pas assez) de Bella Belbéoch, qui date de 1991, n’a fait que prendre plus de poids avec les années :

    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/consequences.html

    Téléchargez-la, gardez-la, relisez-la à la lumière des événements récents. Elle décrivait de manière exacte, ce qui risque de se passer n’importe où ailleurs dans une situation semblable : La « communauté internationale » fera pression sur le pays ou la région touchés pour nier et minimiser la gravité de la situation, comme ils ont fait en 1986 lors de la conférence à huis clos de l’AIEA et dans les années qui ont suivi, pour forcer par tous les moyens (pression à tous les niveaux scientifiques financiers et politiques) les scientifiques et l’administration soviétiques à nier la réalité afin de présenter aux populations non touchées (ou moins touchées) une communication « acceptable ».

    Bella Belbéoch montre comment les autorités nucléaires non-russes ont unanimement choisi de définir d’abord quelle est la « réalité » socialement acceptable dans leurs sociétés, pour ensuite mettre en œuvre les outils de communication et la législation à coloration « scientifique » appropriés, pour gérer l’événement (c’est-à-dire en fin de compte le nier).

    Le Stalinisme a probablement sa source dans l’inquisition. En 1986, il n’était pas Russe.

  8. @Laurent, oui, le nucléaire « entre » dans une phase dangereuse… mais attention, ce n’est pas nouveau, c’est juste une phase « encore plus dangereuse » mais le danger était présent avant et le reste à chaque instant de la même manière : on ne fait pas qu’entrer en 2016 dans le danger extrême. Nous avons eu beaucoup de chance au Blayais en 1999 et à Cruas en 2009 (et il y en a d’autres) où nous sommes passés à deux doigts de la panne de refroidissement grave… et on sait ce qu’il en coûte(ra) dans ces cas là (Tfchernobyl, Fukushima, Three Mile Island …).
    Pour rappel, Le Blayais = tempête historique de 1999, salle des machines inondée, l’eau qui monte, monte, monte… et Cruas, inondation sur le Rhône, quantité massive de débirs végétaux qui bouchent les prises d’eau nécessaires au refroidissement… panique à bord, dans la tempête, l’armée est en envoyée en zodiaques, de nuit, pour déblayer à la main les buses d’entrée d’eau et y ôter tant bien que mal les déchets végétaux !).
    @Stan, quand je dis que les coupables paieront, c’est que NOUS leur ferons payer leurs dettes humaines, morales, financières jusqu’à la fin de leurs jours comme les Klarsfeld le firent vis à vis des criminels nazis. Je pense que ce genre d’accident ça me rendrait dingue et que je pourrais bien faire ça, à mon échelle, qui n’arrive pas à la cheville des Klarsfeld… mais qui sais, l’adversité parfois… et je pense que je serai loin d’être seul.
    Pour info, j’habite à 50-70 km de 6 réacteurs et parfois, pensant à la fuite possible, je me demande souvent (vraiment souvent !) comment je fais pour laisser mon boulot (20 à 25 enfant sous ma responsabilité) pour me barrer le plus vite et le plus loin possible dans le sens contraire du vent avec mes deux enfants Je n’ai pas trouve de solution…

    Enfin, bien d’accord avec Fabrice, le nucléaire s’est trop facilement imposé en France. Pour moi, aucun doute, c’est avant tout parce qu’une immense partie de la gauche a toujours été fascinée par l’atome (mythe du progrès teinté de scientisme, imaginaire prométhéen, industrialisme, productivisme, militarisme, PC, PS et pas seulement…) … La droite aussi, bien entendu… mais par définition : » droite pronucléaire », c’est un pléonasme.
    Qui a ordonné un attentat contre les écologistes de Greenpeace à Auckland en 1985 ? Un gouvernement de gauche, PS (je sais, le PS c’est pas la gauche… mais en réalité, ça l’est aussi et ce n’est pas pour rien…!).
    Aujourd’hui, j’ai entendu par accident ce crétin de Luc Ferry faire l’apologie du transhumanisme à la radio : il sort un nouveau torchon dont il a la spécialité sur ce thème ! Vivement qu’il n’ait plus l’âge de l’ouvrir celui là… Merci Fabrice d’en avoir fait un personnage de ta farce sur le nucléaire, il le mérite tant :
    Ferry dit souhaiter sortir d’une vision du monde héritée du XIXème siècle… comment est-ce possible alors qu’il est le symbole vivant de toutes les dérives de ce même XIXème siècle ? Un pauvre type vraiment… mais par pitié, faites le taire.
    Ce serait fabuleux qu’il lui prenne l’envie d’aller parler dans une « nuit debout » … il pourrait lui arriver pire que ce triste sire de FIlkenkrault ! Ce pourrait être vraiment très marrant : M. Dusnob Place de la République sur le coup des 22-23 heures …
    Allez, Ferry, nuit debout, vas-y, ils vont adorer ton dernier bouquin !!!! Vas-y Luc !
    Quand il était ministre de la restriction de l’Education Nationale, il avait pondu un infâme et indigeste pavé de technocrate… et il s’était plaint que les manifestants de 2003 lui aient balancé son bouquin en pleine gueule lors des manifs de l’époque ! Vraiment, aucun éducation ces enseignants ! Quelle honte ! Des chantres de l’autodafé, voyez vous !
    Allez, Luc, place de la République, vas-y, vite, ils vont t’adorer !

    Ben oui, j’ai besoin de rigoler en ce moment 😉

  9. Je ne suis pas un grand rigolo mais j’adore le loufoque. Là on est servi. Bravo et merci Fabrice!
    Plus sérieusement (mais vous êtes drôlement sérieux!): le directeur de l’ASN, que l’on ne peut suspecter d’être un anti-nucléaire primaire (ça existe?) a, avec à peine un peu plus de pincettes diplomatiques, dit ceci: la question n’est pas de savoir si un accident nucléaire majeur arrivera en Europe (il veut dire: chez nous), mais où et quand.
    J’espère le plus tard possible. « En attendant », allez, si vous le pouvez bien sûr, voir le Cotentin, entre Flamanville et La Hague en particulier. Un paysage d’une invraisemblable beauté, hélas défiguré à jamais à cause de cette saloperie. Mais il est possible de se balader (à pied de préférence!) pendant des heures, le long de la côte, sans voir ce désastre. Y aller, c’est rendre grâce à ce que peut nous offrir la nature, y compris « bien sûr » quand l’homme sait, comme ici, dans ce bocage par miracle assez préservé, s’en faire une alliée et non une ennemie. N’oubliez pas, tout près de la côte nord, à la hauteur de Port Racine, de faire un petit détour de quelques kilomètres dans l’intérieur (en direction de l’ignoble donc…) jusqu’à Omonville-la-Petite, chez Jacques Prévert. Magique. Tout prêt de là, la tombe du poète, de sa femme et de leur fille.
    Je n’ai pas d’actions au Comité départemental du tourisme, suis simplement amoureux de ce coin de France absolument exceptionnel.

  10. http://journaldelenergie.com/nucleaire/systemes-secours-depasses-reacteurs-nucleaires-edf/

    En remplacement d’un coussinet qui n’est plus produit, EDF a équipé ses groupes électrogènes en 2006 d’une pièce qui peut provoquer la défaillance des diesels de secours : le coussinet MIBA 1.

    En attendant l’arrivée d’un coussinet fiable, EDF va recourir à des coussinets (MIBA 2) dont elle sait qu’ils peuvent provoquer la défaillance des groupes électrogènes de secours. En conséquence, les réacteurs nucléaires qui possèdent des diesels équipés de coussinets défectueux vont fonctionner sous la marge de sûreté requise.

    Trente-quatre réacteurs nucléaires vont alors fonctionner en partie avec des diesels dans l’incapacité « potentielle » d’assurer leur fonction de secours. Comment garantir dans ces conditions la fiabilité des groupes électrogènes, s’ils avaient dû fonctionner à plein régime pendant plusieurs jours en situation d’urgence ?

    Alors qu’il faudrait les remplacer tous les dix ans pour ne prendre aucun risque avec les diesels de secours, EDF décide de prolonger la durée de vie des pièces obsolescentes « dans l’attente d’une solution pérenne pour le traitement de la problématique des coussinets », signale l’électricien dans un document interne de 2012. A l’époque, la solution pérenne n’est pas encore disponible.

    De plus, 13 diesels de secours resteront équipés de pièces périmées (de marque SIC) « au-delà de 2016 », selon un autre document interne à EDF de janvier 2014. Parmi ces moteurs, les deux diesels de secours du réacteur n°3 de la centrale de Bugey (Ain) et un diesel de chaque réacteur de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin). Les centrales nucléaires les plus âgées de France.

  11. PP, il y a quelques annees, Paul Aries et Rene Balme ont lance une petition pour demander un « tribunal Russell contre les crimes du nucleaire civil ». Je ne trouve pas trace de la petition, mais a mon souvenir elle a reunit moins de 5000 signatures, peut-etre seulement 3000 a 3500… C’est a dire 0,1% des victimes, c’est triste.

    Tu sais, des coupables il y en a beaucoup. On peut bien juger Giscard et Marcel Boiteux, qui sont probablement gateux aujourd’hui, mais ce qui s’est passe est curieusement semblable a ce que Eichmann decrit dans son proces a Jerusalem (livre de Hannah Arendt): Voyant que des gens situes plus haut que lui dans l’echelle sociale et du pouvoir (meme des aristocrates et des grands bourgeois) approuvaient, sans avoir eux-memes la grossierete d’evoquer les details, les decisions des leaders nazis, ca l’a rassure, et il s’est fait le fidele et consciencieux executant, lui qui admirait et craignait ces elites traditionnelles qui elles-memes suivaient, pour des raisons qu’elles croyaient surement « tres intelligentes », les chefs nazis. Donc, a part une poignee, disons quelques milliers de francais, la plupart d’entre nous furent coupables d’inaction, voire de collaboration, en tout cas de paresse…

    Enfin en matiere de catastrophe nucleaire il est evident que cela ne fait que commencer. La tableau que fait Fabrice est malheureusement completement realiste dans son apparent grotesque. Ce genre de catastrophe reunit les comportements les plus primaires avec les calculs les plus raffines.

    Sauf si on se comporte comme les russes, qui se sont comportes non seulement de maniere tres decente, mais meme vraiment remarquable, voire extraordinaire, si l’on en croit les recits de Svetlana Alexievich et Valery Legassov!

    1. Se sacrifier pour décontaminer, je ne trouve vraiment pas ça glorieux… désolé… pour moi c’est principalement extrêmement triste.

      1. PP, relis-toi, tu insistes toi-meme que « le nucleaire est deja dangereux depuis le debut, pas seulement a partir de maintenant » mais si tu crois qu’entre se sacrifier pour eviter des morts innocents, et se sacrifier pour faire encore plus de morts innocents, on a « le choix », tu n’as peut-etre pas encore compris a quel point c’est dangereux. En plus personne n’a « decide de se sacrifier », en tout cas ce n’est pas ce que rapporte Alexievich. Personne ne parle de « gloire » non plus, et ce sentiment (vehicule par la presse pourrie occidentale, Libe Le Monde etc) est completement absent chez Alexievich, Legassov, Nesterenko, Bandajevski… Ces gens ont certes evite un tres grand nombre de morts inutiles, ils ont eu, ils ont, du courage, ils ont sacrifie leur sante, leur vie parfois (Legassov etait bien place pour savoir qu’avec les doses qu’il prenait il ne vivrait pas longtemps, meme sans suicide), leur carriere dans tous les cas, et on n’a pas l’impression qu’ils trouvaient cela « triste » pour eux. (meme Chris Busby prend des risques pour sa sante et pour sa carriere en allant faire des mesures de radioactivite d’uranium soit-disant « appauvri » mais en fait, reellement enrichi, en Irak) En revanche, l’evenement oui fut et est « principalement extrêmement triste » -et la je te rejoins peut-etre- il n’a pas commence le 26 Avril 1986 mais en Aout 1945, et il continue. Je crois que le tableau dresse par Fabrice est plus profond qu’il n’y parait.

        1. @Laurent, là-dessus, on doit être à peu près d’accord… mais désolé, pour moi, l’ensemble reste toujours principalement infiniment triste.
          Et puis… avec un accident majeur, pour moi il n’y a ABSOLUMENT plus rien à sauver, autant se battre contre le vent (et le pire c’est que c’est bien de cela qu’il s’agit : se battre contre le vent et contre la pluie, autant dire devenir fou !) donc, non, le seul mot d’ordre pour moi est de fuir aussi loin que possible et dans le sens inverse à celui du vent.
          J’ai deux enfants jeunes, je ne vais pas jouer le héros en les mettant davantage en danger. Mon réel problème est : comment récupérer mes enfants le plus vite possible sans abandonner ceux dont j’ai la responsabilité en tant qu’instit. et que je n’abandonnerai évidemment pas. Je répète, pas de solution pour le moment, à part détourner un bus et prendre le sens du vent avec tout le monde à bord. Pourquoi pas ?

          Pour le reste, tu veux protéger quoi ? Sous les ordres de qui ? Mais tu sais bien qu’en cas d’accident majeur, contrairement aux apparences qu’ils s’efforceront de donner (comme le fit magnifiquement ce dérisoire Professeur Pellerin…) plus personne ne maîtrisera plus rien du tout, rien, rien, rien, ni EDF, ni AREVA, ni l’armée, ni, ni, ni … ce sera une inextricable embrouille infâme et cela pour des années…
          Et il faudrait leur faire plaisir et se mettre à leurs ordres pour décontaminer en jouant aux Shadocks ? La bonne blague : les responsables et les coupables seront bien à l’abri, eux !
          Tu vois, j’ai la même réaction en cas de guerre (peut-être un peu comme Giono … je sais qu’il a eu des ennuis à la libération, mais pour moi il est en aucun cas susceptible de collaboration, il a fait le choix de la vie, rien de plus, rien de moins, il avait vécu 14-18 cette introduction glaciale à notre époque mortifère…) donc, comme Giono, je me demande si je reste ou si je me barre le plus loin possible de leurs délires sanguinaires…

          Et tu sais, j’ai lu Alexievitch, j’ai beaucoup aimé (c’est quand même très désespérant… mais c’est ainsi le nucléaire !) et … ça n’a fait que renforcer ce que j’expose ici.
          Quant au sacrifice, pour Tchernobyl et même Fukishima, il a bien eu lieu pourtant… et le régime soviétique n’encourageait-il pas le sacrifice de l’individu pour le peuple (balivernes bien entendu : le sacrifice c’était pour le bien des aparatchiks…) ? N’y a-t-il pas au Japon une relation particulière au sacrifice aussi ?
          Pour la gloire, sûrement une fois l’accident arrivé, mais avant, la veille seulement, bien entendu que beaucoup de ces militaires ou employés du nucléaire tiraient une gloire de leur collaboration au fonctionnement du régime ou de l' »ère atomique » !

          Pour moi, ça suffit de jouer avec la vie au nom de pseudo valeurs héroïques. Stop… Ce sera vraiment sans moi.
          Je me souviendrai toujours de la pancarte d’un vieil ami lors d’une manif contre la monstrueuse Guerre du Golfe de 1991 menée par Mitterrand en Irak (l’un des terreaux du djihadisme…) : « NOUS SOMMES FATIGUES D’ETRE UNE GRANDE PUISSANCE. »
          Voilà, ça, ça parle à notre imaginaire individuel ET collectif !

          Par contre, pour revenir à l’accident nucléaire majeur, je pense que je passerai le restant de mes jours à traquer les coupables comme je pourrais. Je sais… il y en a beaucoup…

          Allez, soyez sérieux : rejoignez tous ou donnez à une asso antinucléaire, en France, c’est la moindre des choses à faire, vraiment !
          Et ceux qui ont la chance de payer des impôts en paieront moins.

  12. Et pendant ce temps….alors que le nuage bleu blanc rouge roule dans les tunnels de la Manche, les anglais restent stoiques. Pourtant, alors qu’ils mangeant leur breakfast copieux , ils lisent en premier page de leurs journaux que la reine et toute sa famille vient de décamper en Ecosse pour un weekend de chasse. Rien de très étonnant, diriez-vous, sauf que, en partant, on a oublié de descendre le drapeaux qui signale sa gracieuse présence à Buckingham Palace !!! Il va falloir virer quelqu’un ! Encore un pauvre mec qui se dévoue pour son boulot de merde et qui sera le bouc émissaire, ajoutera le Sun.
    Plus bas sur la page, Noblesse Oblige, le premier ministre Cameron est photographié au pied de son avion en partance pour une visite protocolaire à Qatar – prévue de longue date peut on lire. Le titre est en majuscule « LES BRITANNIQUES PRENDRAIENT DES RISQUES INCALCULABLES EN QUITTANT L’UNION EUROPÉEN, DÉCLARE CAMERON ».

  13. Merci de nous faire sourire avec un scénario pas si exagéré que ça et qui nous pend au nez.
    J’habite à quelques km de la centrale de Civaux dans la Vienne, suffisamment près pour avoir droit à mes pastilles d’iode, quelle chance, me voilà rassurée (bê bê fait la brebis). D’ailleurs ils sont tellement proches de la nature dans le nucléaire qu’on peut voir des petits moutons noirs genre espèce rare pour le côté cool qui broutent devant les cheminées, c’est tellement plus écolo que le désherbant. Chapeau la communication, c’est comme le logo du bulletin d’info sur la centrale qu’on reçoit périodiquement: une cheminée dans un nuage vert, genre arbre et parti écolo, ça m’hérisse les poils et les nerfs aussi… Comment osent-ils, et bien voilà, ça ne dérange pas grand monde et ça crée tellement d’emploi! Il y a pire dans le surréaliste, j’ai reçu il a 2 ou 3 ans une invitation pour un barbecue -pic nique sur place à l’occasion de la fête des voisins et ce n’était pas une blague!!! J’adore l’ironie et l’humour noir, mais là… J’ai vraiment l’impression de vivre dans un épisode des « Simpsons ». Entre ça et l’agriculteur qui traite aux fongicides le champ qu’il loue à 10m de mes fenêtres, c’est chouette la campagne. Mais bon, la campagne française est si belle, quand je vais voir mes parents dans le sud Maine et Loire, une fois Poitiers derrière moi, si la météo le permet, je peux apercevoir la fumée de la centrale d’Avoine à Chinon, c’est rassurant ces repères, c’est ça ou la bougie….
    Je reste quand même positive, quand Civaux pètera, j’aurais moins le temps de souffrir que ceux qui habitent plus loin…
    Bon je rajoute un smiley de fin au cas ou on me prendrait au 1er degré 😉

    1. Six veaux, des brebis de cheminées, Fongicide l’agriculteur, l’avoine à six noms.
      L’iode à la pastille : c’est ça ou la bougie….
      Ou comment le romantisme des repas aux chandelles fout le camp !
      😀

  14. Le fléau de Stephen King, revisité façon nucléaire, avec Homer Simpson aux commandes :-).

    Les gens de l’ASN ne sont très probablement pas des rigolos. Le problème, c’est que leur métier est de prévoir l’imprévisible. Et par définition, dans l’imprévisible, il va toujours rester une part d’imprévisible …
    Ou pire, EDF qui renacle pour des questions de pognon.

    Lors de la tempête de 1999, on a eu très chaud aux fesses au Blayais en Gironde, et ça n’a pas fait les gros titres des journaux. L’ASN avait demandé à EDF de surélever leurs murs de protection de 50cm. Comme EDF a traîné, ça n’a pas loupé : submersion lors de la tempête, chaussée d’accès impraticable, plus d’alimentation électrique, passé sur générateurs de secours, certains systèmes de secours en panne par inondation, mais le système de refroidissement a échappé à la panne…Ouf !…

    Sans compter des problèmes moins graves, arrêt de réacteur à Cruas parce que des troncs et des débris végétaux charriés par le Rhône avaient obstrué les prises d’eau du système de refroidissement…

    Même si le risque est statistiquement faible sur une vie humaine, 3 accidents majeurs en presque 40 ans (3miles Island, Tchernobyl, Fukushima), c’est beaucoup plus que les prévisions initiales, et énorme sur des durées cohérentes avec la persistance de la pollution. Et on n’a jamais laissé à la population le choix de se prononcer sur ces enjeux avec tous les paramètres clairement en regard, notamment l’évacuation de surfaces énormes en cas de pépin, pour des durées importantes. Et des effets délétères sur le long terme, comme la pollution chimique ceci dit, moins spectaculaire mais qu’il ne faut pas oublier car elle a des effets cumulés actuellement plus importants et généralisés. Sur cette dernière, on ne peut d’ailleurs que saluer pas mal de reportages télé bien saignants en ce moment, à des heures de grande écoute, et qui font écho aux bouquins de Fabrice (cash investigation sur les pesticides, envoyé spécial sur les perturbateurs endocriniens, et France5 sur les PFC mardi soir dernier).

    Pour en revenir au nucléaire, il ne reste plus grand-chose comme argument en faveur de cette filière, comparé aux renouvelables, que ce soit sur le plan de la sécurité, de la fiabilité technologique, ou du coût. Les commentateurs qui objectent le prix des renouvelables oublient soigneusement le rapport récent de l’ADEME, et plus bêtement les offres 100% renouvelables de Direct Energie (2% moins cher que le tarif conventionné, mais dont je ne connais pas les sources d’alimentation), et d’Enercoop (14% plus cher que le conventionné, mais avec une stratégie d’investissement). Ce qui n’empêche pas d’avoir un œil critique sur les renouvelables, on peut faire la pire des choses avec la meilleure des idées, raser des forêts pour y foutre des panneaux solaires ou pour alimenter des centrales bois, par exemple.

    @ Myriam : Les centrales nucléaires sont censées être dimensionnées pour le sismique, à partir des séismes connus + une marge. Concernant Fessenheim, de mémoire il me semble que le radier (le socle béton) devait justement être renforcé car il ne tenait pas les normes sismiques les plus récentes. Je ne sais pas si ça a déjà été fait ou pas …

    1. Parler de « normes sismiques » pour le nucleaire est un oxymore, c’est comme « prevoir l’imprevisible »… Toutes les « normes sismiques » sont basees sur un compromis entre le cout de la structure d’une part, et le risque qu’un seisme majeur survienne durant « la duree de vie » de la structure. C’est essentiellement une decision sociale, ou politique si l’on veut, vehiculee dans un habillage technique. Aucun chiffre, aucun calcul ne peut camoufler qu’a un moment il faut prendre une decision, et que cette decision ne peut etre que politique.

      La seule maniere de garantir 100% de survie a cout raisonable, et souvent pour les grandes structures la seule maniere tout court, c’est de faire une structure ductile, c’est a dire avec des elements sacrificiels, remplacables ou non, c’est pas toujours faisable, qui concentrent toute l’energie sur eux et dont on espere que le travail de destruction par le seisme n’arrivera pas a completion durant la duree du seisme. Mais ca ne sert a rien dans le cas d’une centrale, ou l’essentiel n’est pas de proteger la structure, mais plutot son contenu: tous les joints de plomberie, toutes les cuves deja fissurees, toutes les connections electriques…

      C’est comme ca que les reacteurs de Fukushima ont ete detruits: par les dommages internes, aux equipements et machines, avant meme que le Tsunami n’arrive et n’aggrave la situation.

      Enfin puisque les centrales ont, on ne peut plus l’ignorer maintenant, la meme duree de vie que les radioelements qu’elles contiennent, et qu’on n’a pas encore appris au plutonium a suivre nos ordres, les « normes sismiques » qui sont toujours basees sur la notion « d’esperance de vie » de la structure, ne peuvent plus avoir aucun sens aujourd’hui dans le nucleaire. La probabilite est devenu pratiquement egale a 1: Quasi-certitude qu’un seisme endommagera la centrale ou ses machines et equipements durant son « esperance de vie » devenue immense, du moins on l’espere: tant qu’on arrivera a maintenir le confinement.

  15. J’ai cru à un premier avril en retard quand j’ai lu que Ségolène Royal veut transformer Fessenheim en une usine Tesla!
    Mais Cela date du 5 avril et est repris en boucle par les médias
    Et voilà pas que les australiens « devraient acheter 12 sous marins. . On se dit si c’est vraiment vendu « Mais pourquoi faire » et en cherchant je suis tombée sur l’article de Samuel Gontier(toujours génial) sur Télérama.fr . où il dit entre autres choses »Voilà donc à quoi vont servir nos fiers sous-marins : intercepter des coquilles de noix remplies de miséreux. »

  16. Toujours plus d’iode : les Belges vont recevoir des pilules pour se battre contre la radioactivité
    28 avr. 2016,

    Les centrales belges font polémique depuis plusieurs années. Jusqu’à présent, seuls les riverains étaient munis de pilules d’iode pour lutter contre la radioactivité. Dorénavant, toute la Belgique les recevra par mesure de précaution.

    «Ce ne sont plus seulement les proches habitants des centrales nucléaires qui recevront des pilules d’iode à titre préventif, mais bien toute la population vivant sur le territoire belge», a fait savoir la ministre fédérale de la Santé publique, Maggie De Block, citée par le journal La Libre Belgique.

  17. quel incroyable docu-fiction ou plutôt docu-réalité ! du Zola oui, mais mâtiné de Desproges, ce qui est un compliment. certains passages m’ont carrément fait éclater de rire. On sent bien quels sont vos cibles préférées, Attali, la FNSEA, Onfray,… On peut vraiment rire de tout, même des pires catastrophes à venir. Pourquoi les français ont laissé faire ? parce que d’une part, on ne leur a pas demandé leur avis, contrairement à d’autres pays qui ont fait un référendum et qui en ont accepté le résultat, même quand c’était non (le Danemark je crois), nos lobbidirigeants s’en sont bien gardés ; d’autre part, parce que tout ça s’est accompagné d’une telle désinformation médiatique sur les dangers du nucléaire, de tels mensonges, et en même temps de telles campagnes de décrédibilisation des rares lanceurs d’alerte qui essayaient de manifester leur désaccord, que la population, qui à l’époque accordait encore un peu de crédit aux politiques, s’est laissé endormir. Et puis enfin, les français ont un gros défaut à mon avis, ils râlent tout le temps, mais pour bouger vraiment, massivement, à part en mai 68… ce ne sont pas les nuits debout qui vont me contredire.

    1. Merci pour ce document. Je comprends tout a fait pourquoi tu ne veux pas « jouer aux heros », et tu as bien raison. Mais on est tellement deja dans la merde qu’il n’est pas sur que ca change quelquechose. Ou iras-tu avec tes 30+2 gosses? Tu deviendra instit en Chine ou en Inde, et tu crois que les Francais obtiendront facilement des visa, meme des pays voisins, en cas de catastrophe nucleaire? « Schengen » sera suspendu des que les refugies francais seront trop nombreux, et le regime des visa sera retabli/renforce avec les Etats-Unis! Sauf peut-etre en Allemagne, ou l’industrie a toujours besoin de main-d’oeuvre bon marche, et peut-etre aussi d’instits, mais si la frontiere n’a pas empeche le nuage de Chernobyl, elle n’empechera pas non plus le nuage de Bugey, de Fessenheim, de Nogent-sur-Seine et meme de La Hague.

      1. @Laurent, en cas de catastrophe nucléaire, ce qui est le plus important, c’est d’échapper à l’arrivée du premier nuage radioactif hyper concentré qui contamine tout et tout le monde sur son passage en saturant ta tiroïde (et le reste) entre autre de Césium radioactif.
        D’où la nécessité absolue de fuir le plus vite et le plus loin possible dès les premières minutes. Risquer le confinement, c’est à mon avis prendre un risque énorme car aucun bâtiment n’est assez étanche.
        Donc, oui, fuir dans le sens inverse de celui du vent est indispensable.
        Ensuite, tu fais allusion à la contamination au quotidien dans les jours qui suivent. Là, le problème c’est de ne plus JAMAIS revenir sur le lieu où l’on vivait s’il a été contaminé (un traumatisme énorme et pour la vie…). Mais si on a fuit, on peut vivre ailleurs. S’il reste un ailleurs, d’accord avec toi. Mais il y aura quand même des « ailleurs » non contaminés, même en France. Et on vivra comme des réfugiés (c’est ce qu’on sera) et on n’aura plus rien à perdre. Les coupables devront payer.

        1. @P.P, complètement d’accord avec toi sur le fait de fuir le plus loin possible.
          imagine que cela se passe une journée où tu as tes élèves en classe.
          Le devoir de chaque prof maintenant n’est-il pas de confiner les enfants avec l’obligation de ne pas les remettre aux parents, du moins dans un premier temps ? que feras-tu ?

          1. C’est bien mon problème Marieline, on aura sûrement l’ordre de confiner (avec une école dont les huisseries datent… des années 50 ! véridique !) donc avec un niveau d’isolement proche de zéro.
            Or il faut absolument éviter la première contamination. Surtout pour des enfants !
            Mais tout le monde s’en fout : on a un PPMS (Plan Particulier de Mise en Sécurité) pour le risque chimique (hors nucléaire), pour le risque incendie et pour le risque inondation mais RIEN sur le nucléaire alors que Cruas et le Tricastin sont à 60/70 km à vol d’oiseau … et de nuage.
            Selon le sens du vent, confiner devient un acte criminel et stupide.
            La seule solution serait de prendre un bus et de rouler le plus longtemps possible dans le sens opposé à celui du vent… Mais… il n’y aura jamais assez de bus pour cela ni assez rapidement (il faudra détourner de force les bus de ville ! Et on sera ensuite accusés d’enlèvement d’enfants…).
            Alors ? Et bien comme toujours avec le nucléaire : il n’y a AUCUNE solution raisonnable et tenable !
            Pourquoi nos syndicats ne se saisissent-ils pas du problème ?… mais Fabrice a raison : cela fait partie de la faible mobilisation française contre le nucléaire. Et j’ajoute que 90% de la gauche ne lève pas le petit doigt à ce sujet… quand elle ne prend pas directement la défense de l’atome (qu’à-t-on à partager avec la CGT de Fessenheim par exemple disait un jeune militant dans un débat réunissant ici la vieille gauche ?)

    2. à P.P.
      Je pense, l’Ancien, qu’Après il sera trop tard même pour un esprit de vengeance.
      En 86, je n’étais pas seul (en France) sous la pluie, dans l’est, ou ailleurs. Je ne suis pas seul à en avoir tiré des conclusions.
      Beaucoup d’Autres ont connu, ou pas, cette période et prônent un mode de vie très destructeur.
      Comme il sont en démocratie avec peut-être un sentiment révolutionnaire, pourquoi leur empêcher « la prise de la pastille » ?

  18. Un vieil ami, mon ancien prof de physique, physicien atomiste qui s’est longtemps interesse a l’energie nucleaire, m’a dit un jour: « le nucleaire est techniquement faisable, mais pas socialement ». Il m’a dit etre devenu anti-nucleaire assez soudainement, au printemps 2003, au moment de l’invasion americaine en Irak. Mais quel rapport? lui-ais-je demande! Il a repondu que nos societes « occidentales », si fieres de leur maitrise technique, de leur science et de leur democratie, pouvaient « d’un seul coup devenir folles ». L’argument m’est apparu logique, honnete et convaincant. Apres tout il connait la physique mieux que moi, comment le contredire?

    Mais a la reflexion je lui trouve une petite faiblesse: Comment peux-t-on dire que le nucleaire soit « techniquement faisable » s’il ne l’est pas « socialement »?

    Tant qu’on reste au niveau des equations et du concept, c’est peut-etre « faisable », mais ce n’est pas une technique.

    Des lors qu’on fait une machine, ca devient technique et social a la fois, car la technique est justement cette rencontre de la societe (son travail, ses besoins, ses pratiques) et de la physique. Donc si c’est pas gerable socialement, ca ne peut pas l’etre techniquement.

  19. Le nucleaire agit comme un revelateur de la nature de la technologie. Il était déjà possible, auparavant, de defendre qu’une « norme » n’est que le remplacement de « on peut » par « il faut », une injonction a faire ce qui est possible, un avatar du vieux dicton qui dit que la bon souverain n’ordonne a ses sujets que ce qu’ils peuvent faire. Le nucleaire, qui contrevient a tous les aspects du bon sens le plus elementaire (la responsabilite, le sens de la parole donnee, l’ajustement des moyens aux buts), donne une signification materielle a ces discussions qui pouvaient sembler oiseuses.

    En somme, depuis le debut du nucleaire on a toujours definit les normes de securite en fonction de ce qui est techniquement et economiquement faisable. La puissance de seduction du nucleaire l’a hisse au niveau d’une religion.

    – Le dogme, non discutable : « Le nucleaire est ».

    – La vulgarisation, discutable a l’infini : « les normes de securite sont respectees »

    Comme les aveugle de Jerome Bosch,

    http://www.quizz.biz/uploads/quizz/230329/12_97vzi.jpg

    les ingenieurs de « l’elite republicaine » et les politiques au plus haut niveau (de la republique, aussi) se sont seduits les uns les autres au jeu du pouvoir, faisant semblant de n’etre concernes que par ce qui ressort de leur competence, et trop contents d’avoir le droit de se contenter de croire ce que l’autre disait, et ont ainsi entraine toute la societe dans leur chute.

    Ainsi le nucleaire nous force a revoir le rapport entre technique et democratie. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. On ne peut pas a la fois dire « tout ce qui est faisable est permis », et conserver les anciennes structures autoritaires, ou la parole de l’expert et du politique font autorite.

  20. Lu aussi sur internet.
    Que dire devant tant de …?
    On ne peut quand même pas lui souhaiter un accident grave à ce Michel Schibi!
    Qu’il aille déja aider à décontaminer Fukushima§
    Depuis quelque temps on nous « vend » un peu trop l’accident nucléaire comme une
    évidence et la possibilité sans « problème de vivre en zone contaminée

    France 3.Francetv info

    Mis à jour le 11/04/2016 | 22:35, publié le 11/04/2016 | 22:

    . A Cattenom en Lorraine se trouve la sixième centrale la plus puissante au monde. La proximité de la centrale impose à la commune des règles exceptionnelles. Le Dr Michel Schibi, maire de Cattenom se voit attribuer des taches supplémentaires comme l’approvisionnement en comprimé d’iode à prendre en cas de fuite radioactive. « Nous avons par deux fois fait une simulation, un exercice de crise simulée et je dois dire qu’on est prêt à faire front à un incident nucléaire important », explique le maire de la ville.
    Par rapport à votre précédent article je vis à Palaiseau et je dois dire qu j’ai du voir avec HORREUR changer le plateau de Saclay( en plus proche du CEA!) .
    C’est monstrueux ce qu’ils ont osé faire pour enrichir les copains!
    .

  21. Très amusant, car caustique à souhait. Mais je ne me souviens pas avoir entendu un soutien pro-nucléaire de la part d’Onfray – ou ça m’a carrément échappé. Je ne pense pas qu’il soit le plus néfaste. Est-ce lui parce que Claude Allègre n’est définitivement plus disponible pour le rôle ?

    1. Cher Miaou,

      Il y a beaucoup de citations d’Onfray sur le nucléaire, et je prends la première qui me tombe sous la main : « L’énergie nucléaire n’a jamais causé aucun mort : Hiroshima et Nagasaki, puis Tchernobyl procèdent du délire militaire américain, puis de l’impéritie industrielle et bureaucratique soviétique, en aucun cas du nucléaire civil en tant que tel. » (Féeries anatomiques, 2003).

      Fabrice Nicolino

  22. @Myriam : Merci pour les infos. Le radier de Fessenheim a quand même été renforcé alors, …pour une fermeture envisagée depuis un certain temps (mais jamais appliquée). Gouverner c’est prévoir, et prendre des décisions cohérentes, on vit dans un pays formidable…

    @ Laurent Fournier : d’accord avec toi !

    Les normes sismiques reflètent peut-être bien l’énergie globale injectée et la distribution en fréquence. Le problème en vibrations aléatoires, c’est que les amplitudes très fortes, mais de probabilité très faible en temporel, sont tronquées dans les spectres vibratoires. Je ne sais pas si c’est traité, probablement par une probabilité de « risque acceptable », sachant que parer à ces fortes amplitudes d’occurrence faible est ce qui fait augmenter fortement les coûts.
    Par contre je pense (suivant ma logique personnelle) que les équipements internes vitaux sont probablement montés avec des raccords souples pour découpler mécaniquement, c’est parfaitement possible et probablement un point contrôlé par l’ISN ; mais concrètement je n’en sais pas plus sur le nucléaire civil.

    Pour les autres lecteurs, pardon pour ces considérations purement techniques, car, quand bien même, le problème est fondamentalement sociétal et moral, et non pas technique.
    D’abord, quand on est dans la technique ou dans la science, on se doit d’être humble et modeste. Car les phénomènes physiques ou naturels sont toujours plus complexes et imaginatifs que nos pauvres esprits humains. Heureusement quelque part, car c’est ce qui fait l’intérêt de la recherche scientifique, quand on voit la surprise sans cesse renouvelée devant la diversité du monde physique et vivant (exploration du système solaire, cosmologie, écosystèmes, histoire de la vie sur Terre…), c’est un émerveillement permanent.
    Il en découle que la certitude n’existe pas, la quasi-certitude peut-être, et, par-là, que le risque 0 n’existe pas non plus (ce que l’ISN a eu enfin l’honnêteté de reconnaître).

    Le problème, c’est que la décision a été prise entre technocrates et politiques. Vu les conséquences potentielles d’un accident, en dommages et en durée, même si le risque était infime (ce qu’il n’est pas vu les 3 accidents majeurs en 40 ans), c’est la population qui aurait due être consultée, informée de tous les tenants et aboutissants. Et, outre la population bénéficiant de cette énergie, surtout celle se retrouvant en première ligne.

    D’autant plus que, contrairement au Titanic, on voit mal les gens à la barre se laisser couler avec le navire, partageant le sort des gueux du 3eme entrepont pour lesquels on n’a pas prévu de canot de sauvetage.

    @ PP : Je vois mal pourquoi le confinement de ton école « poreuse » serait acceptable en accident chimique et pas en nucléaire. A dilution égale d’un nuage nocif, un nuage toxique a des effets peut-être moins cumulatifs dans la durée qu’un nuage radioactif ? J’ai un doute.
    Dans le choix de l’horreur (Bohpal vs Tchernobyl), le premier tue beaucoup rapidement, tandis que le 2eme tue moins rapidement, mais beaucoup à long terme, et ses effets persistent beaucoup, beaucoup plus longtemps. C’est ça ?

    1. Le risque d’accident chimique (un tunnel routier sur une grosse nationale) est à 500 mètre de l’école (donc pas de choix, tentative de confinement même si porosité des huisseries !) alors que les centrales sont à 70 km et qu’entre la fuite nucléaire majeure potentielle et l’arrivée du nuage, on a le temps de fuir SANS SE FAIRE CONTAMINER directement par la partie la plus concentrée du nuage.
      Tu vois la différence ? Elle est colossale…
      Quant à l’accident chimique et sa rémanence sur l’organisme, ça dépend du produit en question… alors que pour la radio-activité, si on est sous le nuage concentré, c’est fichu pour la vie dans 100% des cas…
      Et… à 70 km d’une centrale, aujourd’hui, personne n’a pas même une pastille d’iode, on est encore dans l’ère où l’accident nucléaire, n’en parlons surtout pas, ça risquerait de rendre la population hostile au nucléaire civil, vous n’y pensez pas Môssieur !

  23. tout simplement génial….j’adore… terrifiée, …..impressionnée….régalée….comme toujours,

    Alex

  24. @PL, un raccord souple… je doute, parce que ça signifierait légère baisse de rendement énergétique, et fragilité ou usure plus grandes dans des conditions difficiles (pression et température); et suivant où il devrait être placé, peut-être tout simplement baisse de la durée de vie de la centrale.

    1. miaou, je suis d’accord avec vous.

      A ma connaissance il nexiste pas, a ce jour, de machine « ductile ». Ca n’a pas encore ete invente, et je crois que ce n’est pas pres de l’etre! Je crois que meme les engins militaires, les tanks les avions les bateaux etc. sont encore calcules sur la base de l’elasticite, pas de la ductilite. (pas les elements singuliers comme les blindages mais la structure d’ensemble) Un moteur ductile s’arreterait de tourner a la premiere deformation.

      On ne sait pas tout faire.

  25. @ P.P:
    1. Les « coupables », ceux qui ne sont pas encore morts, ne sont pas solvables.

    2. On ne peut pas etre « pour » ou « contre » le confinement. D’ailleurs on n’a guere de choix : On confinera autant qu’on pourra, autant qu’on saura faire, ni plus ni moins. Ne pas au moins essayer serait accelerer le desastre.

    3. Sarkozy a raison en UN sens : On aura besoin, pour les dix mille prochaines annees, d’ingenieurs du nucleaire. Comme on a besoin de medecins. On prefererait bien sur etre « contre la maladie », ou « anti-maladie », mais quand on est malade on est bien content de trouver un medecin, qu’on espere honnete et competent. Personellement, j’espere pour mes arriere-arriere-petits-enfants qu’ils auront des copains de classe qui se prendront de passion pour un sujet aussi triste et aussi complique et dangereux… mais je reve peut-etre…

    4. Comme ce n’est pas nous qui decidons de la duree de vie des radio-elements mais Monsieur Plutonium, « le nucleaire », ou l’art de gerer les dechets radioactifs, est bien la, enfin j’espere avec Sarkozy, pour quelques dizaines de milliers d’annees… a la louche. Je ne sais pas s’il a prevu de casser sa tirelire pour la verser au fonds des veuves des travailleurs du nucleaire… (Question de taux d’interet : Si Sarkozy legue aujourd’hui ses millions pour le nucleaire, dans mille ans ca fera combien pour reparer les mines nucleaires ecroulees, boueuses et radioactives, a cote desquelles Fukushima n’est qu’un hors-d’œuvre ? – Non c’est pas une blague, c’est comme ca que EdF calcule ce qu’ils mettent de cote pour les dechets).

    5. Maigre consolation, en forme de clin d’œil a Reiser : pour payer leurs salaires et faire tourner leurs usines, il est plus probable que les ingenieurs atomiques du futur utiliseront l’energie solaire ou eolienne, car l’electricite nucleaire est déjà beaucoup trop chere et ca ne va pas s’ameliorer… Donc on aura bien le nucleaire ET la bougie, pour faire tourner les usines qui fabriqueront pour le reste des temps des emballages (ephemeres, comme tout ce qui est en contact avec la radioactivite) pour nos dechets eternels.

    1. Il ne s’agit évidemment pas d’être « pour » ou « contre » le confinement comme on serait stupidement « pour » ou « contre » les triangles rectangles !
      Il s’agit simplement de constater que le confinement avec un accident nucléaire à 70 km d’une école c’est :

      1 – une perte de temps criminelle (on avait le temps de fuir la contamination première extrêmement concentrée en s’éloignant à plusieurs kilomètres de là voire en roulant 1/2 journée dans le sens inverse à celui du vent).

      2 – une idiotie avec des pièces de confinement toutes plus poreuses les unes que les autres, notamment à cause de la vetusté des huisseries (datant des années 50, je vous jure !). Y compris en cas d’accident chimique, bien entendu !

      Et puis… il y a une autre donnée : je ne vais pas m’amuser à fuir avec mes 25 élèves… et laisser mes collègues avec les 75 restant.
      Ce qui me fait écrire cela, c’est que légalement, chaque enseignant est totalement responsable de l’ensemble de sa classe et pas de celle du collègue s’il est présent…
      Vous voyez bien que le problème est réel et de taille en réalité : personne ne saura comment faire et on risque de perdre un temps précieux et dans ce cas là, vital. Ca me rend dingue de constater ça à chaque fois que j’y pense.
      La semaine dernière, un avion a franchi le mur du son, double BANG ! eh bien, avec les collègues, on a été soulagés de finir par voir l’avion responsable : ce n’était pas une explosion du côté de Cruas ou du Tricastin (8 réacteurs en tout…). On y pense, bien entendu.

  26. Une injonction à la résignation et à l’obéissance nous est donnée sous la forme de l’aphorisme « le risque zéro n’existe pas » par les apôtres de l’état permissif (pour le pouvoir) et strict (pour ses sujets).

    C’est une curieuse renaissance du mot d’ordre de Mai 68, « Il est interdit d’interdire », que l’état s’applique à lui-même : Il est interdit d’interdire le nucléaire, il est interdit d’interdire les OGM, il est interdit d’interdire les pesticides, il est interdit d’interdire les ondes radio, il est interdit d’interdire l’espionnage de la vie privée, il est interdit d’interdire la pollution en général, il est interdit d’interdire l’état d’urgence, il est interdit d’interdire l’autorité de l’état, jusqu’au-boutiste au point d’être absurde, à Notre-Dame-des-Landes, à Bures, à Sivens !

    Deleuze décrivait le capitalisme, (que l’on pourrait appeler aussi l’état moderne), comme « une société qui s’est construite » sur « la hantise de toutes les sociétés qui l’ont précédé ». Cette hantise, Deleuze l’appelait « les flux décodés », « le déluge », « quelque chose coule sur le corps de la société et on ne sait pas ce que c’est »…

    Les nuages de Chernobyl et de Fukushima, les radioéléments qui se promènent dans l’air et l’eau, qui contaminent toute la Biélorussie et déjà la moitié de l’Océan Pacifique, voila « les flux décodés » en un sens peut-être encore plus littéral que Deleuze n’imaginait : « Quelque chose coule sur le corps de la société et on ne sait pas ce que c’est ». Et l’état vit de cette ignorance, et lutte pour qu’elle demeure, en menaçant et en emprisonnant.les scientifiques qui étudient ces choses, et qui sont obligés de faire leurs recherches en secret, soutenus par le petit cercle de leurs fragiles soutiens.

    Nicolas-violeur-des-Libyens-Sarkozy est le représentant le plus caricatural en France de « l’état punk » que nous avons mis au monde et qui veut qu’on ne lui interdise rien, et qui ne s’interdit plus rien, plus aucune action, plus aucune méthode, et qui s’auto-justifie « Il est dangereux de décrédibiliser la parole du président des Etats-Unis », « Il ne peut y avoir de zones de non-droit », etc. comme une tautologie, comme ce que Lucien Sfez appelait le « tautisme » : L’etat tautologique, totalitaire et autiste…

    Contre cela, la notion des « devoirs de l’homme », défendue ici par Fabrice Nicolino, me semble être une voie de réponse efficace, claire.

    1. Le mouvement punk a été secrété par le capitalisme néo-conservateur incarné par une Tatcher dont le seul nom est en passe de devenir une insulte.
      Non, je ne parlerai pas d' »Etat-punk » et ne rapprocherait pas ce mouvement à Sarkozy. J’ai un peu d’affection pour le jeunesse de cette époque qui résistait avec ses tripes face aux pires salopards que le capitalisme ait pu créer.
      Tatcher a beaucoup de sang sur les mains…
      Et puis, le mouvement punk a donné naissance à une musique, parmi celle que je préfère : celle de Joe Strummer et des Clash !

      Concernant l’Etat actuel, je parlerai davantage de « pillard » et le petit Sarkozy est trop dérisoire pour que je prenne du temps à lui trouver un nouveau qualificatif. Sa place est dans les poubelles de l’histoire, espérons qu’il y reste à jamais.

      1. Bon, je presente mes excuses aupres des punks pour ma phrase maladroite. Ce que je veux dire, c’est qu’on peut etre punk, on peut etre nihiliste, on peut tres tres bien etre anarchiste, mais l’Etat ne jamais croire qu’il a le droit de d’essayer de ressembler a aucune chose dans ce genre. C’est pourtant exactement ce vers quoi les neo-cons et les agents du nouvel ordre mondial, dont Sarkozy, je te l’accorde, est peut-etre trop caricatural pour etre vraiment dangereux, nous entrainent.

      2. Je pensais a Marcel Boiteux appelant de ses voeux « l’imposition » aux « nations et aux individus » d’un « strict controle des activites dangereuses », qu’il promet que ca nous mene vers « une plus grande liberte interieure »…

        A Andre Rico, president de la « commission des toxiques, ministere de l’agriculture » declarant: « J’en ai rien à foutre des générations futures. Elles se démerderont, comme tout le monde »…

        A Laurent Fabius, ancien premier ministre, ministre des affaires etrangeres en exercice, faisant l’eloge de ses chers petits gars, les « moderes » du « front al-nusra », et de leur « bon boulot sur le terrain »…

        A Francois Hollande qui parle ainsi aux pilotes de son aviation de guerre, apres la Libye et avant le Mali: « C’est aussi un élément très important de votre mission : montrer que les matériels français sont les plus performants… Merci pour votre double mission : à la fois opérationnelle et… commerciale ! »

        A Hillary Clinton qui eclate de rire a l’evocation du « snuff movie » avec Kadhafi en vedette, qu’elle a organise et que les services francais ont execute: « Nous sommes venus, nous avons vu, et il est mort! »

        Tout se passe comme si ces gens au faite du pouvoir, qui decident de la vie et de la mort de dizaines de milliers de personnes (50 mille morts en un seul bombardement de l’aviation du regime Sarkozy en Libye) s’exprimaient maintenant comme s’ils etaient devenus pour de vrai les caricatures que Charlie Hebdo faisait d’eux.

        Notons que tous ces gens sont devenus decideurs au somment hors de leur domaine de competence: Boiteux est ingenieur commercial et faisait une sorte de « duel » intellectuel avec Alfen, prix Nobel de physique… Il s’est « paye Alfen », certes, mais nous avec.

        Andre Rico est un demi-scientifique, un semi-competent plus doue dans les affaires que dans la recherche.

        Laurent Fabius, comme Nicolas Sarkozy, Francois Hollande et Hillary Clinton, sont des politiques tout emoustilles de jouer a la guerre avec le sang des autres, et si nous savons aujourd’hui ce que Hollande a dit aux pilotes francais ce jour-la, c’est bien parceque l’un d’eux n’a pas du tout apprecie! Comme quoi un militaire peut parfois, souvent peut-etre, avoir plus d’ethique que son chef d’etat auquel il est pourtant soumis par un contrat d’obeissance quasi-totale.

        J’ai appele ca « l’etat punk », l’expression est peut-etre mauvaise, on peut en trouver une autre…

  27. « quelque chose de pourri au royaume de la contestation antinucléaire… »
    Certes.

    Mais le problème du nucléaire, spécifiquement en France en tout cas, c’est qu’il ne suffit précisément pas de le « contester » — sauf à préférer la contestation « durable » à la contestation efficace.

    Car vient un moment où tout un chacun pose la question (fatidique à 75 % de nucléaire dans le bouquet électrique, avec de plus un nombre de record de chauffages électriques…) : Eh ! ma bonne dame, et qu’est-ce que vous mettez à la place ?

    Et là, peu ont le courage de choisir publiquement au moins un des deux slogans :

    – La bougie ou la leucémie
    – Les neutrons ou les fossiles en transition

    Or, à ce stade, sans fermetures, une quinzaine de réacteurs en France risquent d’atteindre ou dépasser allégrement les 40 ans d’ici la fin 2020.

    Or, à ce stade, sans fermetures, 42 réacteurs sur 58 risquent d’avoir atteint ou allégrement dépassé les 40 ans d’ici à fin 2026.

    Donc, dura lex sed lex, de deux choses l’une :

    – Ou bien on décide de déroger enfin à la ligne politique qui est celle des Verts depuis 25 ans et au scénario negaWatt, si en cour en ce moment, y compris chez les Colibris, mais qui table lui aussi sur une « sortie » en 20 ans minimum…
    Et alors, on clame enfin qu’il faut tout fermer fissa (ce qui suppose, bien évidemment, de cesser de chipoter en France, sous prétexte de CO2, sur les moyens de remplacement en transition… côté climat, on peut toujours se concentrer sur l’agriculture et les transports en attendant mieux, il y a déjà de quoi faire…).

    – Ou bien force est d’admettre que, pour une fois, cette pauvre Ségolène, avec ses prolongations d’exploitation de 10 ans, n’y est vraiment pour rien et sait juste compter. Et que les ex-EELV sont peut-être des crapules mais restent, sur ce point au moins, remarquablement fidèles à la ligne de leur ex-parti. Comme, de fait, à celle des Colibris.

    1. Bravo!

      C’etait aussi la position de Bella et feu Roger Belbeoc’h. Leur logique est imparable:

      1. Un ou des accidents majeurs sont tres probable, quasi certains, avant que les centrales soient etierement demantelees (et la probablilite est d’autant plus forte que chaque echeance voit l’horizon du demantellement repousse, au point qu’aujourd’hui il n’y a plus grand-monde pour etre certain qu’on y arrivera un jour).

      2. Apres l’accident les besoins d’urgence et la pauvrete seront tels qu’on n’aura plus le choix de fermer les centrales: On continuera avec celles qui n’auront pas explose. Chernobyl et Fukushima sont devenus de gros consommateurs d’electricite, sans limite en vue…

      3. Donc la seule fenetre possible pour arreter c’est avant l’accident.

      4. Et effectivement:

      1) le retour au charbon, avec la pollution que ca entraine;
      2) une augmentation massive du prix de l’electricite;
      3) un programme massif d’architecture bioclimatique (la moitie de l’energie consommee l’est pour les batiments, quel ridicule lorsqu’on sait que cette depense n’existait quasiment pas il y a un siecle).

      paraissent les solutions les plus faisables et les plus evidentes, les « fruits a portee de main », pour continuer a vivre de maniere decemment confortable en France aujourd’hui.

  28. Lorsque Hanford « rote » (emet des « burps » qu’ils disent aux uessai) la direction « interdit l’acces au site » aux travailleurs… « pour leur protection »…

    https://www.rt.com/usa/342574-hanford-tank-farm-odor-evac/

    Ah! Ces travailleurs inconscients qui trainent la ou il ne faut pas! Il faut tout leur dire! Heureusement que l’administration veille a leur securite!

    Et Marcel Boiteux qui dit que sa phrase celebre « qui l’a accompagne toute sa vie » n’est pas de lui! Il dit que c’est l’une des rares phrases « qu’il a signe mais qui n’est pas de lui »!!!

    http://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Dechets-ultimes-la-mauvaise-conscience-du-nucleaire-2013-05-13-959124

    C’est formidable cette innovation intellectuelle! Vraiment extraordinaire, bientot les politiques nous diront que « le nucleaire est une des rares choses qu’ils auront fait mais que ce n’etait pas eux » enfin pas vraiment eux, une sorte de remake du responsable mais pas coupable, ou peut-etre l’inverse, ou les deux a la fois, enfin bref…

    Comme l’enfant pris la main dans le sac: « Je l’ai fait mais ce n’est pas moi ».

    Et en attendant, a Hanford, comme peut-etre a La Hague, a Marcoule, ou pres d’un des innombrables sites nucleaires abandonnes ou en activite, le seul souci de la direction c’est de ne pas trop s’approcher des que ca « rote » ou que ca chauffe un peu, et d’attendre, comme a Fort Mc Murray, que « ca passe » avant d’envoyer des kamikazes malgre eux, inconscients, pour regarder de plus pres ce qui s’est passe.

    Si ca continue on offrira bientot des offrandes a Monsieur Plutonium pour lui quemander sa douceur, sa misericorde…

  29. @ Laurent

    « 50 mille morts en un seul bombardement de l’aviation du regime Sarkozy en Libye ». Laurent, j’ai beau être moi-même un sarkophobe chronique à effet épidermique boutonneux, mais enfin… Je ne sais pas quelle est la fiabilité de tes sources, mais pour avoir une critique efficace, il faut être rigoureux, sinon on se discrédite. Pour obtenir l’effet que tu cites, il faut des armes nucléaires. Même le bombardement de Dresde en 1945, qui a rasé la ville avec des bombes incendiaires et plusieurs milliers de bombardiers, a fait moins de victimes.

    Autre chose : se débarrasser du nucléaire « en retournant au charbon », en France. Ça va pas non ? Et pourquoi pas les gaz de schiste, tant qu’on y est ? (d’ailleurs EDF et Engie se mettent à importer du GDS américain…). Investir dans des centrales à charbon, c’est forcément à la place d’investir dans le renouvelable. Les Allemands, chiffres 2013, on vu leur part nucléaire diminuer (reste autour de 20% en 2013), leur part charbon/pétrole légèrement diminuer (contrairement à ce qu’on pense) (reste autour de 40%), et les renouvelables fortement augmenter (30% en 2013).
    Se débarrasser du nucléaire : oui, certainement.
    A n’importe quel prix ? certainement pas.

    Je vais peut-être me faire bombarder d’œufs et de tomates par le public, mais malgré la charge émotionnelle bien compréhensible que contient le nucléaire (Hiroshima, Nagasaki, l’arsenal militaire, et les 3 accidents majeurs du nucléaire civil), il ne faut pas oublier qu’un accident nucléaire agit à une échelle régionale, et avec des durées de l’ordre de milliers d’années, ce qui peut paraître beaucoup à échelle humaine, mais très peu à l’échelle de la vie sur Terre.
    Alors que le changement climatique est un rouleau compresseur planétaire qui va tout balayer sur son passage. +5° en 20000ans depuis le pic de la dernière glaciation. Quasiment +1° en moins de 200ans d’activités humaines. C’est affolant. Les 5 grandes extinctions ont toutes impliqué des changements climatiques importants (pas que ça d’ailleurs), mais certainement moins rapides que l’actuel (sauf l’impact météoritique de la limite crétacé/tertiaire). L’effet de ces extinctions a été de l’ordre de millions d’années avant que la biodiversité ne se remette par radiation adaptative. 10 millions d’années pour l’extinction majeure de la fin du permien ! (disparition de 95% des espèces). Pour moi, il n’y a pas photo.
    Je vais peut-être me faire traiter de cynique, ce que je ne suis absolument pas, mais les effets d’un accident nucléaire ont surtout un impact humain, vu que les centrales sont situées dans des zones fortement humanisées, avec des victimes et une évacuation durable. J’ai, après tout, un point de vue pas du tout anthropocentrique, ce que tu ne vas pas apprécier, Laurent, mais c’est à l’espèce humaine (vue comme un ensemble) à assumer ses propres conneries, plutôt que d’aller se sortir à court-terme le cul des ronces du nucléaire en provoquant une catastrophe planétaire à moyen terme (moyen terme à l’échelle temporelle humaine, mais quasiment instantanée à l’échelle de la vie terrestre). Ceci dit, la catastrophe planétaire est déjà en marche, mais il est encore temps de limiter la casse. Croire qu’on peut gagner du temps car c’est du moyen terme : c’est faux. Faire virer le super-tanker quand on voit les récifs à l’œil nu, c’est déjà trop tard vu l’inertie de l’engin.

    Conclusion : oui, j’assume le scénario de l’ADEME pour passer en 100% renouvelable d’ici 2050. C’est un pis-aller, certes.
    Et pour ceux qui douteraient de mes convictions, côté perso, j’ai des panneaux solaires sur le toit, j’ai remplacé la vieille chaudière gaz par une pompe à chaleur, accepté depuis deux ans et demi les contraintes (relatives) d’une voiture électrique pour remplacer un vieux diesel (en attendant que les transports en commun toulousains dépassent la vitesse moyenne de la diligence), me reste à changer le ballon gaz eau-chaude et à bazarder EDF/Engie (ça va pas tarder), plus de viande et quasiment plus de poisson (d’abord par conviction, et fortement motivé ensuite par un pied qui se prend pour une montgolfière…). Sur ce dernier point, le plus difficile n’est pas perso, mais plutôt l’insertion difficile dans un monde halluciné qui ne connaît que viande/poisson chaque jour…
    Peut toujours mieux faire, certes, mais on en est peut-être tous et toutes plus ou moins au même point.

  30. A propos de la comparaison bizarre entre le danger du rechauffement climatique et le danger de la radioactivite, (comme si c’etait l’un ou l’autre), vus a l’echelle geologique… Je crois me souvenir (de mes cours d’histoire naturelle a l’ecole) que la vie sur terre a commence APRES que la radioactivite ait suffisament baisse, pas AVANT… Non?

  31. Bonjour Laurent, tes messages du 13 mai.

    J’ai lu la source (de septembre 2011) que tu cites avec « 50 mille morts en un seul bombardement de l’aviation du regime Sarkozy en Libye ».
    Ce n’est pas tout à fait que ce que dit l’auteur. A partir de 8000 raids de l’OTAN en 6 mois, il estime 4 bombes par « raids » (un raid c’est une sortie d’un avion), soit 30000 bombes, et il compte 2 morts par bombes. Il en déduit 60000 morts, pas spécifiquement civils d’ailleurs.
    Ça parait plus cohérent que ta citation. Un peu de rigueur dans l’interprétation des infos ne peut faire de mal à personne.

    Concernant le cœur du sujet de cette note de Fabrice, le nucléaire.
    Inutile de me faire dire que la radioactivité est anodine, ce n’est pas ce que j’ai dit : pas glop. La vie sauvage à Tchernobyl n’est certainement pas en bonne santé. On peut juste constater qu’en l’absence de l’homme, elle a repris le terrain et n’a pas été éjectée par le bipède, comme on le constate trop souvent. Je n’ai même pas parlé d’un périmètre aussi « petit » que la zone évacuée autour de la centrale, mais bien de conséquence régionale.
    Si je crois « que la radioactivite saurait reconnaitre les cellules humaines, animales et vegetales? » Je ne sais pas d’où sort ce délire, mais il ne mérite probablement que la poubelle.

    « A propos de la comparaison bizarre entre le danger du rechauffement climatique et le danger de la radioactivite, (comme si c’etait l’un ou l’autre) ».
    Comme si c’était l’un ou l’autre : Justement, c’est ce que tu insinues dans ton message du 9/05
    « 3. Donc la seule fenetre possible pour arreter c’est avant l’accident.
    4. Et effectivement:
    1) le retour au charbon, avec la pollution que ca entraine; »
    Je n’ai fait que reprendre ce que tu disais : le nucléaire ou le charbon (et donc le réchauffement climatique), et c’est ce qui m’a fait bondir.
    Pour moi, le nucléaire et le charbon n’ont qu’une place : dans le sous-sol avec les autres énergies fossiles.
    Mon propos est juste de caser le nucléaire à sa juste place parmi l’industrie chimique et ses pesticides, les gaz à effet de serre, la destruction des habitats, l’élevage intensif, et tutti quanti ; mais surtout pas de le monter en épingle plus que nécessaire et qu’il soit l’arbre médiatique qui cache la forêt de toutes ces autres catastrophes qui peuvent alors prospérer tranquillement.
    Et pour en rajouter une couche sur les gaz à effet de serre, en tant qu’écologiste tu n’es pas sans ignorer la sympathique apocalypse que je vais te rappeler en quelques lignes loin d’être exhaustives :
    – Réchauffement = libération du méthane (x18 en effet de serre par rapport au CO2) dans le pergélisol arctique = emballement. En cours.
    – = destruction méthodique des récifs coralliens de la planète, rien que ça. En cours.
    – = Libération du méthane stocké dans les clathrates, espèces de cages chimiques à basse température au fond des océans = emballement. On n’y est pas encore.
    – Acidification des océans = contrarie la formation du calcaire (voire dissolution) donc empêche le stockage de ce même carbone = emballement. Ça commence probablement.
    – = empêche la formation des tests calcaires de beaucoup d’organismes marins, et notamment du plancton animal = effondrement des chaînes alimentaires marines. Ça commence probablement.
    Alors excuse-moi si j’ai l’impudence de penser que nos 3 accidents nucléaires majeurs, et les quelques autres qu’on risque de se prendre dans le coin de la gueule, d’ici qu’on se débarrasse du nucléaire, me font l’effet d’un sympathique pétard mouillé devant un tel rouleau compresseur planétaire.
    C’est pourquoi, pitié, non, pas de charbon, stop !!

    « Je crois me souvenir (de mes cours d’histoire naturelle a l’ecole) que la vie sur terre a commence APRES que la radioactivite ait suffisament baisse, pas AVANT… Non? »
    Jamais vu ou entendu un truc pareil sur l’histoire de la vie sur Terre. Dans ce que j’ai pu lire, la vie est apparue quand la température de la croûte terrestre a suffisamment baissé, et que la vapeur d’eau dans l’atmosphère s’est condensée pour former les océans, et avec suffisamment de temps pour laisser mariner le bouillon de culture. Pas de radioactivité là-dedans. Les éléments radioactifs naturels ont souvent une forte masse atomique, donc peu courants dans l’univers, et en plus pas en grande quantité à la surface terrestre à cause de la différentiation gravitaire (éléments lourds dans le noyau en fer-nickel, éléments légers dans la croûte en silicates). En plus, l’uranium238 a une demi-vie de 4.5 milliards d’années, c’est dire si la radioactivité totale due à cet élément n’a pas beaucoup changé depuis la formation de la Terre.
    Pour finir et pour le fun, j’ai entendu ce matin en zappant à la radio que la centrale de Clairvaux allait fermer. Je me suis dit : Ah bon ? ça y est, ils ferment une centrale nucléaire, et pas Fessenheim ? Ben non, couillon, Clairvaux, c’est une prison…

    1. @PL:
      1) D’accord j’aurais du ecrire “une seule campagne de bombardement”, pas “un seul bombardement ».

      2) Votre curieuse remarque sur « les civils »… Puisque ni la France ni l’OTAN n’a declare la guerre a la Libye, toutes les personnes qui se trouvaient en Libye et furent victimes des bombardements de l’OTAN etaient civiles. Qu’elles fussent en uniforme ou pas, qu’elles aient tente de se defendre ou non (a supposer qu’on puisse « se defendre » contre un avion situe a plusieurs km de distance), est immateriel.

      3) C’est vous qui avez ecrit (craignant meme de paraitre « cynique »): « les effets d’un accident nucléaire ont surtout un impact humain ». Maintenant si vous trouvez que cette remarque « ne merite que la poubelle », et bien pourquoi pas…

      4) Sur le charbon: Si l’on refuse de reduire volontairement la consommation d’energie, au lieu d’attendre une vingtaine d’annees pour arreter les centrales nucleaires, il vaut mieux bruler du charbon pendant 20 ans que creer 20 ans de plus de dechets radioactifs. Supposer que la creation de 20 ans de dechets en plus est moins risque pour le climat que 20 ans de charbon n’est pas evident, vu l’effort necessaire au confinement et a la surveillance des dechets, et sa duree sans limite previsible. D’ailleurs cette histoire d’attendre « encore un peu » avant d’arreter les centrales a peut-etre pluss a voir avec l’esperance de vie des decideurs du grand tournant de 1974 (sous Giscard) et de leurs suivants, qu’avec une consideration technique quelquonque. Il est plus facile de retourner la veste d’un mort que la sienne propre… On rejoint la les preoccupations de P.P. sur les responsabilites.

      5) Il est bien connu que la terre a un passe bien plus radioactif qu’aujourd’hui, l’element radioactif le plus abondant etant l’uranium, dont la periode est 700 millions d’annees, donc la quantite d’uranium au debut de la terre etait en gros (4,4 milliards = 6 x 700 millions et 2^6 = 64), 64 fois ce qu’elle est aujourd’hui. Ceci est en gros car il y a d’autres elements radioactifs qui s’engendrent les uns-les-autres, certains avec une periode beaucoup plus courte mais en gros ca donne une idee.

      1. Je vais abréger, car nous ne sommes plus tellement sur le fond, mais surtout sur la rhétorique.

        2/ Certes. Il vaudrait mieux parler de combattants/non-combattants pour éviter les confusions entre les colonnes de véhicules armés et les paysans au marché du coin , pas toujours faciles à séparer en cas de guerre civile.

        3/ Voilà ce que j’ai écrit in extenso, sans sortir des bouts de phrase de leur contexte pour leur donner un autre sens, sinon ça s’appelle de la manipulation : « les effets d’un accident nucléaire ont surtout un impact humain, vu que les centrales sont situées dans des zones fortement humanisées ». Pas de centrale nucléaire à Yellowstone, au cœur de l’Amazonie, ou dans le parc de Denali.

        4/ Les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas inhérents au confinement et au stockage des déchets nucléaires, la centrale à charbon, si. L’histoire d’attendre un peu est une question de pognon c’est tout. Pendant la 2eme guerre mondiale, les usines automobiles de Roosevelt fabriquaient des chars et des avions. Il faut que tout le monde veuille payer. Ou faire une espèce de plan Marshall pour cette transition. On en est là …

        5/ Non, la demi-vie de l’uranium238 (99% du total), c’est 4.47 milliards d’années. 700 millions d’années, c’est U235 (0.7% du total). Les premières traces de vie, c’est à 3.3 milliards d’années, peu de temps après le grand bombardement météoritique tardif : ton raisonnement ne tient pas la route.

        J’arrête là cette partie de ping-pong qui tourne en rond et qui va finir par lasser tout le monde.
        A la prochaine controverse, Laurent, bien à toi 🙂

        1. PL, je ne crois pas qu’on soit totalement hors-sujet. Ces questions touchent a la responsabilite, a l’echelle geologique et a la vie sur terre, et a la radioactivite…

          point 2: Pas d’accord. Il n’y a pas eu de declaration de guerre, donc toutes les victimes furent civiles. Un point c’est tout. Sinon, vas-tu dire que lors des attentats de Paris, il y a eu des victimes civiles « et 2 combattants »??? (les deux policiers)? Et si un policier en civil avait ete atteint par une balle perdue, il aurait ete « combattant » lui aussi? Ca n’a aucun sens.

          point 3: J’accepte ton interpretation. Meme si je ne comprends pas le but de faire cette distinction, qui tu l’acceptes n’est pas fondee sur la realite biologique.

          point 4: pas d’accord, car du pognon il y en aura de moins en moins, pas de plus en plus. (je parle du nucleaire et du rapport depenses/recettes dans ce secteur). Plus on attend et plus ca sera difficile. Donc ce n’est pas une question de pognon, mais de changement de leadership.

          point 5: la proportion entre U235 et U238 n’a aucune importance. Le seul point de reference qui aie un sens dans la pratique c’est le niveau de radioactivite naturelle present, et cette radioactivite est principalement due a l’uranium U235 et a ses descendants a duree de vie plus courte et donc aussi beaucoup plus actifs (radium, etc.). Donc, quelle que soit la proportion d’U235 dans l’uranium naturel, (ou la proportion d’uranium dans l’ecorce terrestre), la radioactivite naturelle qui est principalement due a l’U235 (et a ses descendants a plus courte duree de vie) ne peut que doubler a chaque fois qu’on remonte 700 millions d’annees en arriere, et donc etait environ 64 x plus forte lorsque la terre a ete creee. Encore une fois, ceci est tres tres en gros, car il y a tous les elements a duree de vie courte qui ont disparu tres vite des le debut. En fait, s’il y si peu d’U235 aujourdhui et tellement d’U238, c’est bien parceque l’U235 a disparu! Et donc que la radioactivite etait bien superieure dans le passe lointain, avant l’apparition de la vie.

          Marie Curie alla de surprise en surprise pendant qu’elle extrayait et concentrait de ses propres mains, durant plusieurs annees, la radioactivite de plusieurs tonnes de minerais d’uranium, et constata que finalement cette radioactivite n’etait contenu que dans quelques milligrammes d’un element nouveau, extraordinairement radioactif, qu’elle appela le radium.

          Donc les proportions sont importantes… a condition de ne pas se tromper de point de reference!

  32. La biographie de Marie Curie par sa fille Irene: Ce n’est peut-etre pas de la grande litterature, mais c’est passionant. Marie et Pierre Curie etaient tous les deux de tres belles personnalites, le genre de vrais scientifiques, pour qui la science n’est pas a vendre, dont nous n’avons pas assez aujourd’hui.

  33. On connaissait les centrifugeuses Siemens qui explosaient en Iran…

    Il ne faudra pas s’etonner si on decouvre un jour qu’une catastrophe nucleaire est arrivee a la suite d’une pompe qui s’est mise a tourner a l’envers, ou a cause d’une instrumentation bidulee par le processeur de l’ordinateur.

    Ce ne sont plus de simples « virus » dont la NSA dispose. On sait maintenant que depuis une vingtaine d’annees, cette organisation dispose d’outils pour re-ecrire le code « fixe » des disques durs, modification qui survit au re-formatage, indetectable sans un laboratoire bien equipe, car si les disques durs peuvent re-ecrire leur code ils ne peuvent pas le lire eux-memes!

    Et puis les risques de « porte de derriere » dans les processeurs, inverifiables, qui ne sont fabriques que par deux compagnies: Intel et AMD…

    Maintenant, si la NSA peut re-reprogrammer les processeurs et disques durs des ordinateurs de nos centrales nucleaires, industries, avions, trains, radars… alors l’ISIL le peut aussi (c’est plus facile de leur transmettre un code informatique que de leur livrer les armes de pointe -et de luxe- qu’ils recoivent depuis 3 ans).

    Il y quelques annee, la SNCF refusait de remplacer les systemes de securite electro-mecaniques par de l’informatique, elle avait donc un double systeme: informatique pour la surveillance generale, mais aussi un systeme entierement independant et entierement electro-mecanique pour l’activation reelle des signaux (rouge, vert, etc.) sur les voies.

    J’espere qu’ils ont garde ce systeme, car aujourd’hui Kaspersky leur donne une raison de plus de garder leur bon sens.

    http://www.kaspersky.com/about/news/virus/2015/Equation-Group-The-Crown-Creator-of-Cyber-Espionage

    http://www.veteranstoday.com/2016/05/21/spyware-linked-to-nsa-discovered-in-hard-drives-across-the-world/

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