Quelques mots sur Christian Troadec, maire de Carhaix

Tout d’abord, un immense merci à Alban, qui est parvenu à terrasser les intrus qui s’étaient infiltrés jusqu’ici.

Je vous mets ci-dessous le reportage fait en Bretagne pour Charlie. Il s’agit d’une virée à Carhaix, où règne le maire Christian Troadec, régionaliste bon teint, ci-devant chef des Bonnets Rouges. Vous verrez comment il a donné les clés de sa ville à une usine chinoise effarante, qui fabrique du lait en poudre destiné au marché chinois. Lisez, et je crois que vous m’en direz des nouvelles. Sur ce, compte tenu de la touffeur autour de moi, salut !

Le reportage sur Carhaix et Troadec est ici

19 réflexions sur « Quelques mots sur Christian Troadec, maire de Carhaix »

  1. Ca se lit comme un roman policier! Je ne savais pas sur l’huile de palme. Ici en Inde c’est difficile de lutter contre le lait en poudre. Les pauvres sont persuades que le lait maternel est un truc de pauvres, et que donc c’est mediocre. Les docteurs des hopitaux gouvernementaux interdisent le lait en poudre a l’hopital, et recommandent aux meres de ne jamais en donner, pour quelque raison que ce soit. Mais le conseil, venant d’un hopital gouvernemental, c’est a dire pour les pauvres, est interprete comme « un conseil pour nous, les pauvres, parcequ’ils croient qu’on n’a pas le choix »!

    Les femmes qui allaitent passent pour des originales, ou bien des bourgeoises boheme « qui peuvent se le permettre », ou bien « des tribales qui de toutes facon n’ont pas le choix » parcequ’elles vivent dans un village dans la foret a des km du magasin le plus proche… Mais statistiquement, leurs enfants sont les seuls qui ont encore la chance de boire le lait de leur mere. Pour combien de temps encore? C’est comme la naissance, les enfants tribaux qui vivent a des km de l’hopital le plus proche sont les seuls qui naissent encore sans cesarienne. Partout ailleurs, meme les pauvres s’y mettent, avec les risques et les sequelles. En fait ils n’ont pas le choix. Il est devenu presque impossible de trouver un docteur et un hopital qui accepte de faire une naissance naturelle, sauf les hopitaux de luxe, et de rarissimes militants qui croient a ce qu’ils font. Et les pauvres des villes se saignent pour empoisonner leurs enfants avec du lait artificiel…

  2. et les meres de ces jeunes meres qui nourrissent leurs enfants avec des poudres, leur trouvent des excuses: « de mon temps on n’avait pas le choix! Et aujourd’hui avec la pollution le lait maternel n’est plus le meme qu’avant! »

    Pour moi la question est, comment vis-t-on, avec quelle malhonnetete collective, pour que de telles illusions puissent simplement leur venir a l’esprit, puissent exister?

  3. Et malheureusement il doit se passer la même chose en Afrique . Ma belle fille qui a accouché à Abidjan , a eu toutes les peines du monde à allaiter son bébé après la césarienne ….. Le personnel ne comprenait pas qu’une européenne veuille allaiter .
    Le bébé lui a été retiré après la naissance et a reçu du lait de vache sans qu’elle en ait été avertie , résultat 1 an après au sevrage, le bébé est devenu allergique au lait de vache .
    Tout ceci est révoltant .

  4. Le premier calcul de la quantite de plastique produit depuis son invention:

    http://advances.sciencemag.org/content/3/7/e1700782

    (PDF gratuit, licence libre)

    Quelques faits effrayants: la production DOUBLE tous les 10 ans, la moitie du plastique sert d’emballage, la moitie du reste dans la construction de batiments (dont la quasi totalite des PVC).

    Un article sur le contexte politique (qui donne le lien sur l’article de Science Advances):
    https://www.rt.com/business/432912-us-waste-recycling-landfills-china/

  5. Merci pour cet article sur le roilelet de Carhaix, le soit disant défenseur des petits producteurs locaux. Où l’on voit à nouveau comment n’importe quel petit baron local a pu s’autoproclamer « de gauche » quand la gamelle était bonne. Cela vaut pour bien d’autres édiles bretons qui ont retourné leur veste vite fait bien fait pour conserver leurs prébendes. Le choix aujourd’hui se situe entre les nouveaux convertis du macronisme sans morale et le vide sidéral d’une gauche exangue.

  6. Merci Fabrice,

    On retiendra aussi un drame de sinistre mémoire : les morts de bébés causées par la consommation de lait infantile en poudre, inventé par Guigoz, propriété de Nestlé, écoulé sur le marché africain et asiatique.

    L’OMS avait estimé en 1998 à un million cinq cent mille le nombre d’enfants morts annuellement faute d’avoir consommé du lait maternel : à cause des mauvais dosages ou de l’adjonction d’eau croupie dans les biberons, les bébés décédaient en masse de malnutrition ou de maladie.

    https://francais.rt.com/france/52349-vosgiens-se-battent-contre-nestle-accusent-piller-eau

    Bien à vous toustes,

  7. Merci Fabrice pour cet article, où l’on voit des hommes politiques qui esquivent la discussion, tout le contraire de ce qu’ils devraient faire ….
    Un autre sujet, qui n’a à priori rien à voir, mais si ! Il concerne aussi la destruction de la vie.
    Le film de Claude Lanzmann , Schoah, est à voir jusqu’au 4 septembre sous ces liens.
    https://www.arte.tv/fr/videos/017079-001-A/shoah-1-2/
    https://www.arte.tv/fr/videos/017079-002-A/shoah-2-2/

  8. Et cela, de l’Association Pays de l’Ours-Adet :

    Mobilisons-nous pour le lâcher de 2 ourses dans les Pyrénées en 2018
    Attention : La participation à cette consultation est ouverte jusqu’au 25 Juillet 2018 !
    1. De quoi s’agit-il ?
    Le Ministère de l’Ecologie consulte le public sur son projet de lâcher deux ourses dans les Pyrénées Occidentales.
    Nous pensons qu’il est important de s’exprimer pour soutenir ces lâchers indispensables.
    2. Comment participer ?
    Cela ne vous prendra que quelques minutes, en suivant la procédure que nous vous proposons :
    Pour prendre connaissance du dossier, rendez-vous à l’adresse : http://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/Politiques-publiques/Cadre-de-vie-eau-environnement-et-risques-majeurs/Consultation-du-public/Demande-d-autorisation-d-introduction-de-deux-ourses-dans-les-Pyrenees-Atlantiques

    ou rendez directement au formulaire de participation ici : https://www.enquetes-publiques.com/Enquetes_WEB/FR/DEPOSER-I.awp?P1=EP18276

    Suivez SVP les deux instructions ci-dessous

    Commencer votre message par cette formule ( à copier – coller) :
    Je suis favorable au lâcher de deux ourses en Pyrénées occidentales à l’automne 2018.
    Puis complétez avec une argumentation personnelle.
    Attention : Il est important d’ajouter au moins une phrase personnelle pour que votre participation ne soit pas considérée comme une contribution automatique sans valeur. Merci.
    Vous pouvez par exemple faire valoir les arguments suivants :

    L’ours brun est un élément important du patrimoine (naturel, culturel, pyrénéen, français …)
    La restauration de la population d’ours est une obligation (morale , légale …)
    Les vallées du Haut-Béarn ont reçu beaucoup d’argent dans le cadre de l’IPHB pour concilier le développement local et la protection de l’ours, il est normal de restaurer l’espèce, c’est la part du contrat qu’ils n’ont pas respecté.
    Bien que deux lâchers en Pyrénées Occidentales, soit une bonne nouvelle, il faudra que d’autres lâchers soient rapidement annoncés aussi bien pour la population des Pyrénées Occidentales que pour celle des Pyrénées Centrales.
    L’Etat concerte et réfléchit depuis des années, il est temps d’agir !
    Etc …

    En cas de difficulté, ou pour toute question
    N’hésitez pas à nous contacter par mail ou au 05 61 97 48 44

    Merci de votre participation et de votre soutien.

  9. Le leader des sinistres « bonnets rouges » qui ont permis aux camions de continuer à polluer et à des milliards d’euros de partir en fumée dans des portiques (auto)routiers flambants neufs et jamais mis en action grâce à la lâcheté de Ségolène Royal… nous n’oublierons pas. Jamais !

  10. L’alliance entre le pire du capitalisme international et le pire d’un pseudo régionalisme nationaliste étriqué et malfaisant (car anti-écologique entre autre…) est donc incarnée par le leader des bonnets rouges à qui l’on doit une belle contribution à la pollution de nos poumons et l’aggravation du réchauffement climatique… honte à Troadec !
    Merci à toi, Fabrice, d’être allé au bout de ce sujet malgré l’insoutenable irresponsabilité de cet élu qui joue à l’autruche avec toi : le reportage montre bien comment se comportent ces « responsables » bel et bien coupables dès lors qu’on le met face à leur comportement : fuyons ! Troadec devra payer un jour ! Idem pour tous les « bonnets rouges », j’ai encore honte pour eux. Ils sont notamment une insulte à la culture bretonne vivante, libre et responsable qui, elle, existe bel et bien, loin de ces minables !
    Evidemment, ne pas se rendre aux Vieilles Charrues est une évidence depuis l’épisode bonnets rouge, renforcée par ces révélations…

    1. Dominique Bourg evoque brievement l’intelligence qui nait de l’interaction, de l’entraide, du cote antiscience des « gafa »… et semble que le delire anti-science de l’intelligence artificielle serait l’equivalent technique du delire anti-economique (destructeur de la vie) qu’est la poursuite de la croissance. Allez-y, developpez, M. Bourg! Le temps presse… Gilbert Simondon, trop en avance sur son temps, ecrivait deja en 1958 que plus une machine est automatique moins elle est intelligente! Mais qu’est-ce que l’intelligence, qu’est-ce qu’une machine? Peut-etre qu’on peut commencer a comprendre, pousses par l’urgence!

  11. Bonjour Fabrice,

    Désolé je suis un peu hors sujet mais je viens de terminer « Ce qui compte vraiment »ton ouvrage paru en 2017 et je voulais réagir sur un passage. Habitué de tes articles et de ton blog, je n’ai pas pour habitude de réagir sur celui-ci, mais cette fois-ci, la partie sur l’eau dans le livre précité m’a un peu fait réagir, à la manière de Clémentine Autain que tu sembles effectivement ne pas porter bien haut en estime.
    Car oui, comment ne pas être dubitatif lorsque tu dis ne boire que de l’eau en bouteille parce l’eau potable, de notre robinet, est pleine de chimie en tout genre. J’avoue avoir été déconcerté en te lisant, car je pense qu’au contraire notre eau potable est un bien commun attaqué de toutes parts par VEOLIA et consort, et qu’il doit être l’un des principaux combat (si l’on devait choisir dans tous ceux qui vont s’offrir à nous)à mener. J’ai la chance de vivre dans une ville où l’eau est en régie directe à travers la collectivité et je la trouve de bonne qualité, à un prix modique. Le fait de consommer cette eau me responsabilise aussi sur la façon dont je l’utilise.

    Tu dis boire de l’eau en bouteille pour échapper aux polluants: mais comment est-tu sûr que l’eau en bouteille soit elle aussi exempte et vierge de tous nitrates ou autres joyeusetés nocives? et puis ces entreprises de l’eau en plastique, il me semble qu’elle soit loin d’être vertueuse sur le principe de préservation de ce bien commun. Je te renvois d’ailleurs à la lecture d’un article de Reporterre nous narrant l’actualité de Nestlé en la matière.

    Pour finir, à l’heure où les plastiques s’accumulent partout dans la nature et les océans (tu le reconnais toi-même un peu plus loin dans ton ouvrage) comment continuer à boire de l’eau en bouteille plastique?

    Voilà pour mes remarques, sache cependant qu’en dehors de cette partie, ton ouvrage m’a beaucoup touché et en particulier le passage sur Pascal Wick dont j’avais adoré la lecture de Journal d’un berger nomade.

    Bien à toi,

    1. Cher Sébastien,

      Bon, que te dire ? Boire de l’eau en bouteille, qui a percolé au travers des roches sans subir les innombrables traitements physico-chimiques qui sont son sort, c’est un cri. Un cri de révolte contre le fait que l’eau dite potable est devenue un produit industriel. Bien sûr, cela n’a rien de glorieux, mais en tout cas, je le prends comme un acte politique de basse intensité. J’ai beaucoup travaillé sur le sujet et je sais ce que beaucoup ne veulent pas savoir. Dans ces conditions, je maintiens et j’assume. On n’est pas obligé d’être d’accord. Bien à toi,

      Fabrice Nicolino

  12. j’ai « abandonné  » hier « Ce qui compte vraiment  » dans une boîte à livres:
    j’espère qu’il fera un long chemin au sein des lecteurs de la petite ville…

    Si vous l’avez lu, Fabrice et d’autres lecteurs de ce blog, dites-moi s’il vous plaît, ce que vous pensez de l’article du Monde daté du 22/17 « il faut faire coïncider la notion de territoire avec celle de subsistance » (entretien avec Bruno Latour recueilli par Nicolas Truong)
    Cet article me paraît vraiment important:
    en effet, comment défendre ce dont on ignore l’existence?
    comment comprendre  » ce qui compte vraiment » sans effort de notre part chacun(e)?
    merci

  13. Bonjour,
    Je découvre cette rubrique par hasard, heureux hasard evel just (bien sûr en breton !). Dommage que la plupart des commentaires n’aient pas grand rapport avec l’article, même parfois pas du tout, ça donne cette impression que personne ne connait ou ne cherche à connaître ce Kreiz breizh, ce centre Bretagne qui avant cette saleté d’usine était magnifique. Le sujet finalement on s’en fout un peu et devient prétexte à chacun pour son speech perso, dommage. Je découvre donc cet article que je viens de télécharger (merci pdf) avec surprise et grand bonheur.
    Car depuis ce projet « rouge »(comme ce put »’ de drapeau qui flotte maintenant au
    coeur de la Bretagne! ) il y en eut très peu, des articles « contre », à commencer par la presse locale et régionale qui s’est aplatie de partout devant le rêve du roitelet. Rien pas une question, un doute, une info, pas une inquiétude sur l’agriculture programmée intensive. Personne n’a même relevé qu’au départ le dossier avait été retoqué à l’environnement de Bretagne, mais Troadec a passé outre. Rien non plus sur la rapidité de tout ce montage, si rapide que la mairie n’avait même pas pensé que le système d’assainissement de la commune n’était pas du tout préparé à ça, en plus situé à l’autre bout de la ville. Il a fallu creuser dans toute la ville, et donc aussi après vers cette fameuse usine d’incinération. Pas sûr que Carhaix s’y retrouve un jour dans les millions engagés dans ces travaux.
    https://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/synutra-gros-investissements-necessaires-a-la-station-d-epuration-19-02-2014-10042888.php

    J’ai habité pendant une dizaine d’années tout près de Carhaix, non loin de ce canal magnifique qui est une des beautés de ce centre Bretagne montagneux resté très sauvage, entre bois, landes, ruisseaux et prairies. Où l’âme bretonnante est restée très forte, entre le chant et la danse authentiques, entre tradition et légère modernité. Puis est montée cette ambiance assez oppressante de l’entre-soi, assez propre aux centre-bretons, et de cette étouffante pression du petit empereur Troadec que je connais fort bien. Vous ne dites pas car vous ne le savez sûrement pas que dans le même temps, Carhaix a même trouvé le moyen de faire intégrer dans sa communauté de communes 3 villages de Côtes d’Armor qui était dans la comcom voisine du Kreiz Breizh, histoire de grossir l’empire au profit d’un voisin plus rural et donc forcément plus pauvre.
    Pour moi le projet de cette monstrueuse usine a été la goutte d’eau, à défaut de goutte de lait. Au fil des jours la voir se monter, immense, massacrer ce paysage superbe en s’imposant au regard 20 km à la ronde, même la nuit tout est illuminé, imaginer l’invasion de ces chinois qui sont à des années lumière de l’esprit breton, non content d’avoir massacré l’Afrique venir s’attaquer à notre patrimoine humain et paysager, au profit de l’autre bout de la planète… Certains ont visité des fermes, à racheter un jour…

    Mon déménagement a été aussitôt programmé, un peu plus loin, assez loin pour ne plus voir ce carnage, histoire de ne plus me laisser bouffer mon quotidien.
    La déroute humaine qui a suivi était évidente, je ne la pensais même pas si proche. Et quand les chinois vont décider de partir, ce qui semble déjà se profiler, cette petite ville va se retrouver avec ce site épouvantable pour des décennies. Déjà que, en effet, en centre ville il reste toujours les immenses cités fantômes des usines Boutet-nicolas et Entremont, que plus personne ne semble voir, comme le reste.
    Bizarrement au début beaucoup de gens du coin étaient pour, cautionnant bien évidemment l’enthousiasme pittoresque du dictateur Troadec. Après tout, chinois et dictature ça va bien ensemble. Oui de la gauche, en passant par le centre, vers la régionalisme (il a même eu l’étiquette UDB) Troadec a même fini par créer ses propres partis, pour quelques déculottées trop ambitieuses régionales et même présidentielles !
    Je viens tout juste d’y refaire un petit tour, dans ce centre Bretagne de mes ancêtres. Sur la 4 voies qui domine ce superbe paysage entre Carhaix et Guerlédan, je savourais cette beauté qui semblait intacte. Et paf au retour surgit soudain le monstre gris et rouge. On ne voit plus que lui. Le charme était rompu.
    Merci, trugarez, grand merci Fabrice et l’auteur du papier, d’avoir abordé ce sujet beaucoup trop méconnu, malheureusement emblématique du massacre généralisé de notre belle terre… Osons dire, bon sang, osons dire ! Encore et encore !
    Kenavo 🙂
    Une bretonne qui aime tant sa Bretagne
    (et ce matin cette info sur Macron et la chasse. Gast, mais c’est une autre histoire, même si tout se tient…)

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